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dimanche 17 novembre 2024

Eliane Aïsso, le rapport du Béninois à l’invisible

Face à son exposition à l’Institut français de Cotonou


Eliane Aïsso est une artiste contemporaine béninoise. Elle est en exposition à l’Institut français de Cotonou. Le vernissage en a eu lieu le jeudi 7 novembre 2024. La créatrice présente au public, notamment, le processus d’échanges du Béninois avec ses ancêtres.




Aperçu de l'installation, ''Présence de l'absent''


’’Présence de l’absent’’. L’installation qui, parmi un bon nombre d’autres œuvres, a donné du poids à l’exposition, ’’La renaissance du monde’’, d’Eliane Aïsso, artiste contemporaine béninoise, à l’espace, ’’Joseph Kpobly’’, de l’Institut français de Cotonou, pour un vernissage qui s’en est tenu le jeudi 7 novembre 2024, en présence de l’artiste et de nombreux participants dont le directeur de l’institution, Jérôme Binet-Bos.

’’Présence de l’absent’’ appartient à une série de deux autres catégories d’œuvres. Ce sont 9 photographies et 7 tableaux de peinture, toutes dimensions confondues. Elles ont, toutes, contribué à instaurer une atmosphère particulière. Elle était propice à la contemplation et à la réflexion. De telles conditions ont permis de lire ’’Présence de l’absent’’ à travers un rendu captivant. L’œuvre se constitue d’un ensemble d’autels portatifs.


Ils sont propres à la manifestation du culte des morts dans la religion du vodoun. Les matériaux de construction de chaque pièce sont du bois, du tissu et des cauris. Cette association appartient à la réalité des ’’assin’’, ces autels portatifs, en langue béninoise du fon. La production des pièces montre, de l’artiste, plusieurs qualités : minutie, patience, méticulosité. L'artiste a réalisé ces "assin" selon l'adaptation contemporaine qu'il lui a plu de leur donner. 

L’installation indiquée renvoie le Béninois à se réapproprier son patrimoine immatériel. Il lui faut aussi le préserver. L'œuvre a circonscrit, au lieu de sa présentation au public, un espace sacré. Il est lié au dialogue des humains avec leurs disparus. Elle explore les rapports des vivants avec les morts.



Eliane Aïsso, dans ses explications, lors du vernissage


Les photographies et les tableaux d’Eliane Aïsso, dans ’’La renaissance du monde’’, sont d’autres différents thèmes. Ils sont, entre autres, les vivants dans leurs expériences dans l’existence, le genre et la quête de l’équilibre. ’’Les tourtereaux’’, ’’Entre deux mondes’’, ’’Départ’’, ’’Djogbé’’, ’’Wi do ta’’, ’’Olutoju’’, ’’Connaître et renaître’’ sont quelques titres de ces œuvres. Leur point de convergence : l’existence d’un pont entre le monde des vivants et celui des défunts.


Les œuvres photographiques trouvent la femme comme leur sujet essentiel. Eliane Aïsso l’habille d’un voile blanc. Elle lui fait aussi tenir une calebasse. Elle est, donc, source de vie et de fécondité.


Les tableaux, quant à eux, sont abstraits. Ils interrogent l'invisible prenant forme dans le visible. « L'ombre n'est-elle pas l'essence même de la forme ? ». L’artiste s’en est, ainsi, interrogée, au cours du vernissage.


Un orchestre en a garanti l’ambiance conviviale et chaleureuse. Il a, notamment, retracé le parcours élogieux de Tassi Hangbé. Elle est la soeur jumelle d’Akaba, un des rois de la dynastie de l’ex-Danhomè. Elle a pris sa succession, à son décès subit. Elle a initié la puissante armée féminine des Amazones. Elle a été effacée par l’histoire. Eliane Aïsso, à sa façon, la révèle, au cours de l’exposition. Elle s’achève le 19 décembre 2024.

Herman Sonon / Marcel Kpogodo 

vendredi 24 novembre 2017

Montrer aux Béninois la place incontournable des arts plastiques dans le développement, l’engagement de Mazoclet Toninfo, Président de la Raplam

Dans le cadre de ses activités professionnelles


Peu de Béninois comprennent l’intérêt que cela recèle d’exercer dans les arts plastiques. Cet état d’esprit est si répandu que les professionnels de ce secteur peinent à promouvoir et à rentabiliser leurs productions au Bénin. Mais, propulsé par le sens des défis, propre à la jeunesse, Mazoclet Toninfo n’entend pas laisser les choses dans un état aussi lamentable et catastrophique. Ne croyant qu’en l’action, il s’est très vite donné d’une véritable arme pour enfourcher le cheval de la sensibilisation du public, par des actions bien ciblées, au rôle cardinal que peuvent jouer les arts plastiques dans l’atteinte par le Bénin du développement ; il s’agit de la Raplam qui, bien née très récemment, porte à son actif des initiatives inouïes dont certaines restent en cours.

Mazoclet Toninfo, le regard visionnaire de la foi en l'explosion des arts plastiques au Bénin
« Envoyer le regard du dernier des Béninois sur la culture, sur les arts plastiques ». Le défi qui crée la détermination, enrichit la persévérance et développe le labeur de cette jeune âme de vingt-six ans, qui n’est personne d’autre qu’Olusegun Mazoclet Toninfo. Des qualités qui ont contribué à lui forger une énergie personnelle sur laquelle il s’est fondé pour mettre sur les fonts baptismaux, en 2014, la Rencontre des artistes plasticiens du monde (Raplam). Un instrument qu’il fait valoir aux fins de donner corps à sa vision, très précoce pour son âge, mais profondément visionnaire, vu que les analystes des conditions du développement futur du Bénin indexent comme le porte-flambeau de cette situation de réussite ; il veut faire rayonner les arts plastiques dans son pays, notamment.
Très tôt, ce titulaire d’une Licence en Transports et logistique s’est frayé un chemin dans les environs immédiats de tout ce qui pouvait le mettre en relations fructueuses avec son domaine de prédilection, de passion : les arts plastiques. Première figure importante, à cet effet, le plasticien français, Joël Pascal, que les hasards de quartier lui donnent de rencontrer, d’aider et de côtoyer plus fortement. A partir de lui, deux autres jeunes personnalités des arts plastiques béninois le remarquent : Marius Dansou et Benjamin Déguénon, initiateurs du ’’Parking bar’’, au quartier de Fidjrossè, à Cotonou, ces deux aînés avec qui il fait beaucoup de choses depuis et désormais. En outre, les circonstances favorables continuant à sourire au fortuné Mazoclet, le jeune photographe bien connu dans les médias culturels, Emmanuel Tométin, lui ouvrent les bras pour une intense et très fructueuse collaboration à travers sa galerie en ligne : « Il m’a donné le privilège de faire la promotion des artistes en me confiant la galerie ’’Déka Germaine’’ », révèle Mazoclet, les yeux pétillants des faits de ce bon souvenir. Et, ainsi, des artistes photographe, peintres, plasticiens, sculpteurs se succèdent, forcent sa mentalité à se fourbir de la science des expositions, …

Le logo de la Raplam
Ainsi, il se dote, d’une manière urgemment pratique du cahier de charges qu’il impulse à la Raplam : entre autres, identifier des espaces d’exposition d’œuvres d’art, sensibiliser, conscientiser la population béninoise sur la valeur de la culture, créer, au Bénin, un marché des œuvres d’art, organiser des expositions virtuelles et visuelles, tenir des ateliers de formation pour les artistes, des résidences de création, promouvoir les arts plastiques, faciliter les échanges entre les plasticiens du monde.


Une sérénité hors du commun

Pendant que nous discutons en toute quiétude, il est difficile de se douter que Mazoclet Toninfo est sur la braise. De temps à autre, des coups de téléphone, qu’il reçoit, interrompent notre conversation, pour des instructions qu’il donne, des orientations qu’il apporte. Cette maîtrise de soi, cette démonstration de sang-froid deviennent impressionnantes lorsqu’il se révèle que le jeune homme est, en fait, la cheville de mise en place de deux événements, dans la même semaine, à quelques petits jours d’écart : le Festival ’’Zâ’’, prévu pour se dérouler du 22 au 26 novembre, et l’exposition, par les soins de la Raplam, des œuvres du plasticien français Joël Pascal, à la Galerie ’’Guèlèdè’’, à Jéricho, dès la soirée du vendredi 24 novembre où en est prévu le vernissage.
Une prouesse, peut-on dire, pour un jeune de son âge, dans la gestion et la maîtrise de son temps. Se rendre à chacune de ses manifestations permettrait de se rendre compte s’il détient un savoir-faire en logistique, et s’il s’est approprié l’art d’organiser une exposition. Public, à toi de  juger …

Marcel Kpogodo

mercredi 7 octobre 2015

L’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou montre 6 artistes de la jeune génération

Dans le cadre de l’exposition ’’In the way’’ liée au concept ’’Le monde de Sica’’

Le vendredi 2 octobre 2015 s’est tenu le vernissage de l’exposition ’’In the way’’, à l’Agence ‘‘Air France-Klm’’, à l’initiative de l’artiste plasticienne franco-béninoise, Christelle Yaovi, avec l’appui d’Eric Michel, Directeur de cet espace réservé aux clients de la compagnie de voyages. Ce sont ainsi 6 créateurs d’une génération naissante d’artistes plasticiens béninois qui retrouvent leurs œuvres soumis à l’appréciation des visiteurs.

Eric Michel, Christelle Yaovi et, entre autres, Eliane Aïsso, représentante des artistes en exposition
4 peintres et 2 photographes d’art voient désormais leurs œuvres respectives contemplées et, celles-ci sont susceptibles d’être acquises par des visiteurs qui ne sont personne d’autre que des clients d’un type particulier de l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou, ceux de la catégorie ’’Flying blue platinum’’. Eliane Aïsso, Gandhi Tomédé et Lionel Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino’s, de même que Gopal Amah, Daavo et Yanick Folly, sont les artistes concernés par cette manifestation de mise en lumière de leurs productions. Et, ’’In the way’’ reste la dénomination de l’exposition dont le vernissage a eu lieu, le vendredi 2 octobre dernier, sous la direction fortement engagée d’Eric Michel, Délégué d’ ’’Air France-Klm’’ pour le Bénin, et à l’initiative de Christelle Yaovi, promotrice de la manifestation artistique, dans le cadre des activités de son concept, ’’Le monde de Sica’’.

Aperçu des invités
La première personnalité, qui voit en son espace une « Agence iconoclaste », conçoit les expositions qui s’y déroulent périodiquement comme « un trait d’union entre le monde des affaires et celui des artistes, entre celui réel et celui imaginaire ». En substance, son mot introductif, suivi, entre autres, par un bref propos de Christelle Yaovi, a permis de passer à la découverte des 6 inspirations artistiques, à l’honneur, au cours de la soirée de vernissage.



Bref aperçu de la mentalité artistique des exposants
L'artiste Daavo

Du côté des artistes peintres, Daavo est aussi un sculpteur dont la spécificité de la présentation, lors du vernissage, est un ensemble de deux œuvres sur socle avec, comme matériaux, du bois, du fil électrique, des objets de récupération, du fer. Pour lui, il s’agit, notamment, de dénoncer les installations électriques, informelles et anarchiques, encombrant celles de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) et enlaidissant l’espace, dans les grandes villes de notre pays.

Gandhi Tomédé, à côté de ''son'' Mandela
Quant à Gandhi Tomédé, elle exposait 2 tableaux aux sujets antinomiques du pacifisme et de la tyrannie politique, chacun d’eux représentant les portraits respectifs de Nelson Mandela et de Muammar Khadafi. Selon cette jeune femme, son objectif de base est de montrer qu’il existe deux voies différentes, l’une, bonne et, l’autre, mauvaise, pour atteindre un même but, chacune aboutissant à un type spécifique de résultat.

Eliane Aïsso
Avec Eliane Aïsso, la logique du regroupement est de mise sur ces toiles, à travers la récurrence, sur ses toiles, d’amas latéraux, ce qui lui permet de stigmatiser, en douceur, la tendance répandue, en Afrique, en général, et, au Bénin, en particulier, à évoluer seul, une stratégie qui, selon elle, n’est pas productrice de résultat.

Yamferlino's

Se rapportant à Yamferlino’s, ses 4 œuvres se trouvent étroitement liées, par leurs titres respectifs, à la mode, ce qui ne devrait aucunement surprendre, étant donné la qualité de ’’fashion designer’’ qu’il se reconnaît. Ainsi, associant la peinture à la mode, il lui arrive de peindre, sur ses toiles, des mannequins.


Gopal Amah
Concernant les artistes photographes, Gopal Amah se distingue immanquablement par le nombre impressionnant de ses œuvres de plusieurs types de dimensions. Un autre aspect de sa particularité réside dans le fait que, pour réaliser ses photos, il choisit au hasard ses modèles et qu’il leur compose le maquillage qu’il juge adapté à leur profil facial. Sa façon propre de célébrer et de mettre en valeur la beauté féminine.
Yanick Folly
Son autre collègue, Yanick Folly, s’impose un refuge artistique chez les enfants dont il se sert comme modèles pour faire passer son message. « C’est eux le futur du monde », affirme-t-il, le visage rayonnant d’enthousiasme, lui qui, à en croire ses propos, s’est vu voler son enfance. Ainsi, sa proximité avec eux lui permet de vivre ces années d’innocence et d’insouciance dont il n’a jamais goûté.



Eric Michel et Christelle Yaovi
Ce sont donc six vues du monde dont l’originalité n’aurait jamais été communiquée sans le courage ni l’audace d’Eric Michel, sans une chaleur ni une soif, celles de Christelle Yaovi à projeter une lumière très révélatrice sur le comportement contemporain des arts plastiques au Bénin.




Marcel Kpogodo

vendredi 2 octobre 2015

6 jeunes artistes en vernissage ce 2 octobre en soirée à l'Agence ''Air France-Klm'' de Cotonou

Dans le cades des activités du ''monde de Sica’’ de Christelle Yaovi


Pour la troisième fois, l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou accueille une exposition de produits d’arts plastiques, à l’initiative, notamment, de l’artiste plasticienne franco-béninoise, Christelle Yaovi. Une opportunité pour elle de tendre la main à six jeunes artistes béninois dont bon nombre sont peu connus.

Au milieu, Christelle Yaovi, entourée de ses protégés
15 œuvres de peinture et de sculpture. Pas moins d’une cinquantaine de photographies d’art de toutes tailles. Et, Eliane Aïsso, Ferréol Lionel Yamadjako, alias Yamferlino’s. Déjà en vue, mais de la jeune génération. Avec Gandhi Tomédé, Gopal Amah, Yanick Folly et Daavo. Pour ceux dont le public devra désormais travailler à connaître le talent et une pratique artistique spécifique. Le résumé d’un travail sélectif de fourmi qu’opère Christelle Yaovi, artiste plasticienne franco-béninoise. Cet engagement qu’elle se donne la force et la passion de concrétiser se trouve en symbiose avec la volonté d’une personnalité de faire honneur aux clients de son Agence de voyages, en leur faisant voir autre chose que le cadre habituellement froid dont il leur est difficile de se détacher : Eric Michel, Directeur d’ ’’Air France-Klm’’.
Ainsi se réalise la démarche du Monde de Sica, que Christelle ne tarde pas à rappeler : « Mettre en lumière les artistes, montrer ce qui se fait dans le pays, en matière d’arts plastiques, intéresser les profanes à la chose artistique ». Et, finalement, dans un bilan rapide de ce concept, le visage de l’artiste s’éclaire, puisqu’elle relève l’intérêt du personnel de l’Agence ’’Air France-Klm’’ pour le décor de type nouveau et pour le positionnement adéquat des œuvres, lors de la préparation de chaque nouvelle exposition, sans oublier l’émerveillement des clients qui peuvent se faire servir, contempler des tableaux et, en acheter. Le comble de la satisfaction ne pourrait se fonder alors que sur celle de ses jeunes poulains. Ceux rencontrés, entre 22 et 26, sont d’une joie qui défie la morosité ambiante. Gandhi, Gopal, Yanick et Daavo touchent du doigt la porte de l’ouverture et toutes ses opportunités, qu’ils attendent, de pied ferme, dès ce vendredi 2 octobre, en début de soirée, à l’Agence ’’Air France-Klm’’ de Cotonou, non loin de l’aéroport.

Marcel Kpogodo

mardi 28 juillet 2015

L’Apj-Cap initie la formation de 25 d’artistes en notions de spiritualité

Au siège de la Faplag-Bénin


Le siège de la Fédération des associations des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) a servi de cadre à une formation en notions de spiritualité et de développement personnel. Initiée par l’Association pour la promotion de la jeune création en arts plastiques (Apj-Cap), à l’endroit de 25 artistes béninois, elle a été lancée le vendredi 24 juillet dernier.

Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin
« Le plasticien à l’écoute de l’esprit pour la création d’œuvres majeures ». Le thème de la formation qu’a lancée Isabelle Gnancadja, représentante du Directeur du Fonds d’aide à la culture, le vendredi 24 juillet 2015, au Siège de la Fédération des associations de plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), lieu prévu pour abriter les deux jours de renforcement des capacités de 25 artistes plasticiens béninois, en notions de spiritualité et de développement personnel. Pour celle-ci, il s’agit d’une initiative louable, ce qui l’a amenée à inviter les participants à prêter une oreille attentive aux enseignements, pour relever leur niveau de création.
Ainsi, les vendredi 24 et samedi 25 juillet 2015, ces stagiaires devaient se trouver instruits par le spiritualiste béninois, Sylvain Adoho, alias Maître Bobos. Le premier jour, l’Homme, dans sa dimension d’être créateur, devait être exploré à travers deux sous-thèmes : « Qu’est-ce que l’Homme ? » et « La notion de Pure potentialité ». Quant au second jour, les éléments cardinaux et déterminants de la réussite de la création chez l’artiste susciteraient l’intérêt du formateur, par le biais de trois sous-thèmes : « Importance de la connaissance de l’Aura par les participants : les couleurs », « La vie de l’Esprit : la notion de l’intention et du désir » et, enfin, « Conseils pratiques : nombres et symbolismes ».
Parmi les 25 artistes présents au lancement et devant prendre part à la formation, il fallait compter, notamment,  Laudamus Sègbo, Thierry Gansa, Eliane Aïsso, Elon-m Catilina Tossou, Yamferlino’s, Ibraïma Batia, Parfait Gbogbé, Mahoussi, Ziki. C’est ainsi que le grand nombre des participants ayant fait le déplacement a réjoui Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin, ayant pris la parole, bien avant le lancement de la formation. A en croire ses propos, leur engagement et leur disponibilité devraient les amener à contribuer à faire du Bénin, à partir de leurs nouvelles inspirations artistiques, une grande nation de création contemporaine. Pour finir, il a remercié le Fonds d’aide à la culture pour avoir accepté de financer cette formation.
De son côté, Guy Domingo, Trésorier de l’Apj-Cap et représentant de son premier responsable, a rappelé le projet phare que son organisation a exécutée l’année précédente, avant de montrer aux stagiaires qu’il était important de réveiller en chacun d’eux « les bornes essentielles, aux plans spirituels et personnels, pour mieux faire le travail », pour produire des chefs-d’œuvre qui vont susciter séduction et contemplation. Par conséquent, il les a exhortés à s’impliquer et à s’appliquer afin d’acquérir le meilleur, de la formation indiquée. Comme le précédent intervenant, il a clos son propos par des remerciements à toutes les parties impliquées dans la tenue de l’événement.
Enfin, avant qu’Isabelle Gnancadja ne prenne la parole pour lancer l’atelier, le formateur principal, Sylvain Adoho, est intervenu brièvement en ces termes : « Ma mission est de vous aider à vous souvenir de ce que vous savez déjà ». Ainsi, il devrait conduire ses stagiaires à produire des œuvres de qualité, afin d’influencer le Bénin, l’Afrique et le monde.


Marcel Kpogodo

mercredi 27 mai 2015

Franck Raoul Pédro forme les artistes béninois à une inspiration inculturée

A travers une communication d'Hermas Gbaguidi

Le jeudi 30 avril dernier s'est tenue au Centre culturel ''Artisttik Africa'' une manifestation d'ordre culturel visant à conscientiser les artistes béninois. Il s'agit d'une conférence-débats organisée par l'Association ''Africa'racines'', dans le cadre d'un projet financé par le Fonds d'aide à la culture. Plusieurs artistes et des promoteurs culturels ont participé à cet événement.

De gauche à droite, une facilitatrice de la conférence et Franck Raoul Pédro
« L’importance pour les artistes de s’inspirer du patrimoine dans la conception de leurs œuvres ». Voilà le thème que s’est attelé à développer le metteur en scène béninois, Hermas Gbaguidi, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, le jeudi 30 avril dernier. Modéré par un jeune artiste opérant aussi dans le domaine du théâtre, Giovanni Houansou, le conférencier a fait ressortir tout l’intérêt des créateurs béninois à puiser dans le patrimoine national pour mettre en œuvre leurs travaux.
Selon lui, parmi les avantages d’une telle démarche, il faut trouver l’authenticité purement béninoise des œuvres, leur capacité à faire face à la mondialisation. Ainsi, celle-ci ne valorise que ce qui lui apparaît nouveau, original, inédit et spécifiquement attaché à la richesse d’une culture encore non profondément dévoilée. Par conséquent, ne peuvent être vendables dans l’actuel concert culturel international que les œuvres qui tranchent avec des démarches de mise en place de contenus déjà vues, celles, en l’occurrence, venant de pays d’Afrique comme le Bénin, et qui ne manquent pas de susciter l’intérêt croissant des nombreux acheteurs de la culture africaine, qui, majoritairement, sont en provenance de l’Occident.
Par ailleurs, selon Hermas Gbaguidi, le seul moyen de donner du rayonnement à la culture béninoise est de la faire sortir des sentiers battus du mimétisme des rythmes, notamment, qui réussissent, à l’heure actuelle, en musique. Il faudrait aussi, pour lui, ne pas perdre de vue que, si la croissance économique est prévue pour envahir les pays africains, dans les prochaines années, le domaine culturel n’en sera pas épargné par les retombées positives, ce qui se manifestera inévitablement par des œuvres de création inspirées de nos cultures riches et très peu explorées ni exploitées à bon escient.

Une vue des artistes plasticiens participants
Mais, le conférencier n’a pas manqué de montrer les limites d’un tel processus : le manque d’ancrage des créateurs de la nouvelle génération dans la culture authentiquement béninoise, de façon à pouvoir en exploiter les données, la paresse liée à la difficulté pour les artistes de s’adapter au travail laborieux que nécessitent l’exploration des éléments de richesse de la culture béninoise et leur exploitation pour la création proprement dite. De ce fait, ces artistes préfèrent se contenter de l’existant.
Ce sont autant de considérations ayant alimenté un grand débat entre les participants et le conférencier, à l’issue de l’exposé de celui-ci.


Quelques promoteurs culturels présents, Hermas Gbaguidi étant à l'extrême droite, ci-contre
En réalité, des artistes béninois de tous les domaines des arts et de la culture, de même que des promoteurs culturels ont participé à cette journée de causerie : Benjamin Déguénon, Marius Dansou, Eliane Aïsso, notamment, pour les arts plastiques, Serge Zossou, Gratien Zossou, Jordy Mègnigbèto, entre autres, pour le théâtre, Alli Wassi Sissy, Jules Koukpodé, Gogoï Akouègnon Prosper, parmi tant d’autres, pour la promotion culturelle.
Aussi, la journée de causerie a été ouverte par une courte cérémonie de lancement au cours de laquelle Franck Raoul Pédro, Président de l’Association ’’Africa’racines’’, a, dans une courte allocution, planté le décor de la manifestation d’échanges, en faisant ressortir la nécessité pour les artistes béninois, à l’instar de ceux du Sénégal, du Congo et de la Côte d’Ivoire, notamment, de promouvoir le patrimoine national dans leur création, seul moyen, selon lui, pour le Bénin, « de se construire une identité culturelle afin de ne pas passer inaperçu ou d’être absent, au cours des enjeux culturels internationaux ».  


Marcel Kpogodo

jeudi 9 avril 2015

Inspirations féminines dans le ’’Cénacle expérimental’’ de Charly d’Almeida

Visite sur un terrain de travail pris d'assaut par les résidents


Depuis le 1er avril dernier se tient à l’Espace culturel et touristique, ’’Café cauris coquillages’’, le ’’Cénacle expérimental’’, une résidence de création, de formation et d’échanges, prenant en compte une dizaine de jeunes artistes plasticiens, initiée par l’artiste peintre béninois, Charly d’Almeida. Quatre stagiaires parmi ceux-ci sont des femmes. Nous avons décidé d’aller à leur rencontre …


Adjélé Sika da Silveira, Eliane Aïsso et Constantine Gbètoho ont décidé de jouer le jeu de l’ouverture. Quant à Moufouli Bello, … Mais, à notre visite, à la veille du grand vernissage final, celle-ci avait déjà sorti, de son inspiration, deux tableaux de dimensions moyennes, flamboyant d’un visage bleu en gros plan. Le visage, justement, semble son mode d’expression, puisqu’il frappe par sa présence récurrente sur les deux productions. De même, la couleur bleue apparaît comme une constante, en dépit d'un majestueux voile en ligne jaune impérative de barrage policier, du genre: " ... Do not cross ...". Moufouli Bello a parlé et, c’est dans le cadre de la résidence de création intitulée ’’Cénacle expérimental’’, de Charly d’Almeida, qui se déroule du 1er au 9 avril 2015, à ’’Café cauris coquillages’’, sur l’itinéraire de la ’’Route des pêches’’, à Togbin. La liberté : le fondement de l’inspiration des stagiaires.


Sika …

Le 3 avril, au moment de notre visite, Sika da Silveira exprimait le contenu de ses idées, dans l’espace de travail réservé à la résidence de création. Reflétant le fruit de sa trituration du sujet en jeu, entourée de Lionel Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino’s, à sa gauche, et de Constantine, de son nom complet, Constantine Gbètoho, suivie de Damas, de son nom à l’état-civil, Joseph Dama, à sa droite, ses explications, celles de Sika, sont d’une grande limpidité : elle tire beaucoup de la nature, ce que montre, sur le tableau en gestation, des reliefs en un arbre aux branchages effeuillés, alors qu’à quelques mètres derrière elle, un arbre respire cette même texture. Ces reliefs, elle les compose avec du tissu et des éléments naturels, les mettant en valeur sur un tableau par des instruments ordinaires : ses doigts et ses pinceaux …
Même si les fonds de bleu et de blanc du jour ont connu une totale métamorphose, quatre jours plus tard, pour virer au sombre indigo illuminé par un jaune, entre autres, non offensif, Sika, tout en passant des coups de pinceau, exposait, au moment où elle nous parlait, que sa nature, c’est aussi le bleu du ciel et de la mer, c’est le jaune, à travers la lumière, l’éclat du soleil, le rayonnement provenant de l’être humain quand il se trouve en contact avec ces éléments, c’est le blanc, par la pureté qui existe originellement dans le cœur des hommes, cette pureté par laquelle la nature communie avec eux, c’est l’indigo symbolisant, pour elle, la terre, l’énergie, la force, c’est cet indigo qu’elle obtient par les résidus de bois qu’elle va chercher, pas plus loin que dans l’espace de Sébastien Boko, en diagonale vis-à-vis d’elle, brouillant notre entretien par sa tronçonneuse.
Sika, active dans la peinture depuis trois ans, avant cela, designer et créatrice de bijoux, dans le serpentement qu’elle a orchestré sur sa toile, communique qu’il exprime le croisement, la diversité, mais, aussi, l’harmonie ; elle n’oublie pas de nous donner sa version du thème de la liberté : « Chacun a son chemin qui dépend de son regard sur la vie. Etre libre, c’est faire son chemin, [d'où le serpentement sur le tableau, les croisements] en fonction de ce que l’on est, de la personnalité de chacun, c’est aussi tolérer les autres, c’est vivre sa personnalité sans agir sur celle de l’autre … »         

Constantine …

La générosité de l’explication de son travail, en ce 3 avril, nous oriente directement vers sa lecture de la liberté ; sur sa toile, elle la veut pour les femmes, elles qu’elle considère comme riches en inspiration pour faire exploser leurs idées, pour faire réussir la société : « Il faut laisser de l’initiative aux femmes, pour voir ce que cela va donner ; si on la laisse sortir tout ce qu’elle a en elle, cela sera très intéressant », proclame-t-elle, pointant du doigt un filet peint en bleu, aplati, qui monopolise toute la toile, sur un fond bleu, de part et d’autre … Du vert foncé domine sur le bleu de fond, au niveau de la bordure du bas et de la droite, pendant que du blanc prend en charge la bordure du haut et de la gauche. Quatre jours plus tard, ce filet, complètement stylisé, vu de loin, donne l’aspect d’un personnage aux membres généreusement écartés ; il s’intègre facilement à la toile.
Ce filet, Constantine y lit la prison naturelle et dorée de la femme qu’est le mariage, le mariage, ce signe de réussite sociale suscitant la convoitise des femmes environnantes et, pour cette artiste, le vert foncé qui se profile, c’est la végétation, la vie, comme si la femme ne devrait trouver la vie et l’épanouissement que dans un mariage au sein duquel elle exprime toute sa personnalité.
En dehors du filet, un autre instrument de communication : du papier kleenex. Il lui sert à réaliser des personnages, ceux-ci, libres, après un certain sacrifice, cette étape que symbolise trois petites calebasses en haut du filet, sans oublier une autre, au bas, incarnant la sortie d’un labyrinthe douloureux, un épanouissement digne de celui d’une femme venant de perdre sa virginité, ce que Constantine veut bien concevoir, avec ces traces de peinture rouge … Elle aussi adore utiliser un certain instrument de travail, la main, elle pour qui le ’’Cénacle expérimental’’ constitue un espace d’épanouissement, vu qu’elle prise par-dessus tout le travail en groupe, en club : « Je suis meilleure et plus productive quand je travaille avec les autres », confie-t-elle.


Eliane …

Sa liberté, c’est un acquis qui n’épanouit pas, ce que génère les deux toiles dont elle a jeté les bases du contenu de fond, après seulement deux jours de travail : ici et là, des personnages centrés, sont regroupés autour d’un seul, ce qui la pousse à expliquer : « La liberté, certains en ont besoin mais n’arrivent pas à l’avoir. Dès qu’il l’acquiert, l’être humain a néanmoins besoin des autres pour s’épanouir ». Et, sous le coup d’une inspiration subite, un titre lui vient pour donner une identité à l’une des deux toiles : « Conquête de la liberté » ! Elle me regarde, fait le tour de son environnement et me confirme que son choix est le définitif … Les couleurs variées de ses toiles : la diversité des personnalités, des caractères et des inspirations, pour contribuer à l'épanouissement du genre humain. 



Marcel Kpogodo   

lundi 30 mars 2015

Charly d'Almeida met en résidence près d'une dizaine de jeunes artistes plasticiens

Ce sera au début du mois d'avril 2015


L'artiste-plasticien béninois, Charly d'Almeida organise, dès le 1er avril prochain, une résidence de création devant prendre en compte 9 autres artistes de la génération montante. Le cadre de cette manifestation est l'Espace culturel ''Café cauris coquillages'', au niveau de la Routes des pêches de Togbin.

Charly d'Almeida
''Cénacle expérimental'' est la dénomination d'une résidence de création qui se tiendra, des 1er au 9 avril prochains, au niveau de ''Café cauris coquillages'', un espace culturel et touristique de la localité de Togbin, à l'initiative de l'artiste-plasticien béninois, Charly d'Almeida. Placée sous le thème de la liberté, cette manifestation permettra de laisser se déchaîner l'inspiration de 9 jeunes artistes qui commencent à se faire un nom dans l'univers des arts plastiques au Bénin : Adjélé Sika Da Silveira, Constantine Gbètoho, Elon-m Catilina Tossou, Pierre Mahoussi Ahodoto, Achille Adonon, Joseph Dama, Lionel Ferréol Yamadjako, Eliane Aïsso et Sébastien Boko. "C'est une expérience que je veux faire avec eux pour savoir qui est qui ; s'ils arrivent à s'en sortir, ce sera notre fierté de les voir évoluer", explique Charly d'Almeida.
Donc, pour le concepteur de cet événement qui se déroulera sous la férule de l'Association dont il est le Président et qu'il a créée en 2011, ''Mibo'', ce qui signifie, en langue fon, "Mettez-vous ensemble", ''Cénacle expérimental'', qu'il comprend comme "une résidence de création, de formation et d'échanges" se justifie par le fait qu'ont tendance à disparaître ce genre d'événements de regroupement d'artistes, grâce auxquels, au fil des années, les arts plastiques béninois ont acquis un niveau appréciable, aujourd'hui. Selon lui, ces circonstances de rencontres ont démontré leur importance par la capacité qu'ils ont eu d'induire la découverte et l'éclosion des talents, notamment, avec des promoteurs comme Dominique Zinkpè et Ousmane Alédji. 
Ainsi, cette expérience qu'il lance servira aux artistes sélectionnés dans leur vie et dans leur carrière, surtout qu'il entend profiter de ''Cénacle expérimental'' pour répondre à leurs attentes, eux qui ont besoin de certains repères "pour se trouver mieux dans leur future vie artistique". "Il y a de nouveaux outils dont ils doivent maîtriser toutes les tournures, notamment, comment faire le marketing de leur travail, comment pérenniser une oeuvre, comment la réaliser de façon à ce qu'elle puisse rester longtemps, comment cultiver un certain nombre de valeurs pour pouvoir s'élever", continue-t-il, sans oublier de justifier le thème de la liberté qui fondera les différentes créations : "C'est l'actualité ; nous qui faisons de l'art visuel avons tendance à aller vers l'actualité ... La liberté, on en parle beaucoup dans le monde d'aujourd'hui, la liberté d'expression, en l'occurrence ; je veux voir leurs réactions par rapport à ce thème". 



Des dates de la manifestation

''Cénacle expérimental donnera lieu, le 9 avril, à une porte ouverte au public sur l'atelier de travail des artistes résidents, ce qui sera suivi d'une animation folklorique, de 18h à 22h. Ensuite, le 11 avril se déroulera le vernissage de l'exposition des oeuvres des artistes, à l'Institut français de Cotonou. 


Marcel Kpogodo

vendredi 27 février 2015

’’Ilé ya Africa’’ appelle au retour aux sources la diaspora africaine

Dans le cadre du vernissage d'une exposition de trois jours 


La soirée du 5 février 2015 a permis d’assister à un événement culturel d’un genre particulier. C’était en début de soirée, au niveau du principal hall d’exposition de ’’La maison rouge’’, sis quartier des villas Censad de Cotonou. L’Association ’’Ilé ya Africa’’ a profité du vernissage d’une exposition collective pour lancer un vibrant appel à la prise de conscience de la diaspora africaine, sous la férule des deux premiers responsables de l’organisation d’ordre culturel. Plusieurs invités de haut rang ont participé à la manifestation.

Erick Ahouansou
Les artistes plasticiens, Erick Ahouansou et Francel Dagbéto, alias Aris, sont respectivement le Président et le Vice-président de l’Association culturelle ’’Ilé ya Africa’’, qui signifie, en langue yoruba, « Il est temps de retourner en Afrique ». C’est sous leur initiative que s’est déroulé le vernissage de l’exposition collective intitulée « Célébrons l’Afrique et sa diaspora ». C’était dans la soirée du jeudi 5 février dernier, dans le hall d’exposition de ’’La Maison rouge’’, à Cotonou. Justifiant la tenue d’une exposition collective, à sa troisième édition, prenant en compte une quinzaine d’artistes plasticiens et qui était prévue pour s’achever le 7, Erick Ahouansou n’a pas manqué de préciser, notamment : « Notre intention est de célébrer l’Afrique et ses valeurs, l’Afrique et sa diaspora ». Philippe Abayi, Charly d’Almeida, Julien Dègan, Midy, Henriette Goussikindey, Aris, Zount, Eliane Aïsso, Marina Gandhi, Moufouli Bello, Sika de Silveira, Piza, Erick Ahouansou, Achille Zohoun et Etienne Arèmon, étaient les 15 artistes dont les 27 œuvres ont été mises en exposition, ce parmi lesquelles on trouvait 4 sculptures pour 23 peintures. 

Aris, dans ses explications en direction du public
Parmi ces créateurs, de nombreux non vraiment connus du grand public, ce qui ramène à un choix qui fonde la démarche du duo Ahouansou-Dagbéto : révéler ceux de leur corporation que le public gagnerait à connaître, expliqueront les deux premiers dirigeants d’ ’’Ilé ya Africa’’ aux professionnels des médias. Elargissant leur sélection à des artistes en herbe de la musique, en l’occurrence, Landry, Biouzi et Tobi, appel  a été fait à eux par les organisateurs pour des prestations ayant détendu les visiteurs. Selon Erick Ahouansou et Aris, « l’art peut sauver le monde », raison pour laquelle l’exposition « Célébrons l’Afrique et sa diaspora » leur sert de courroie de transmission pour communiquer avec le public.

Landry, en démonstration musicale, ...
Par ailleurs, en dehors de nombreux artistes de toutes disciplines, plusieurs personnalités en relation avec le monde béninois de la Culture ont fait le déplacement de ce vernissage : respectivement, les Directeurs du Fonds d’aide à la culture, de la Promotion artistique et culturelle, de l’Institut français de Cotonou et l’Ambassadeur d’Allemagne près le Bénin, notamment.


... de même que Biouzi

L’événement s’est déroulé sous le parrainage de l’Ong ’’Aprovie Ong’’, dirigé par Emmanuel Dossou Dossa, ayant été appelé à dire son mot, au cours de la cérémonie d’ouverture.

Emmanuel Dossou Dossa

Marcel Kpogodo


Lucarne : Eliane Aïsso et Moufouli Bello

Eliane Aïsso
L’une et l’autre appartiennent au groupe restreint de la quinzaine d’artistes élus appelés à montrer leurs œuvres. La première, à travers une seule œuvre, ’’Le bal des esprits’’, tableau assez suggestif, fait valoir la communion de l’esprit des disparus avec les vivants, pendant que la seconde, s’abonnant au bleu, a fait vibrer le regard du public sur ’’Can you see me now’’ et ’’Eternal’’, les portraits respectifs d’une fille de la Vallée d’Omo en Ethiopie et de la femme noire ordinaire. Eliane Aïsso et Moufouli Bello, voilà deux esprits spécifiques d’inspiration témoignant de la valeur à découvrir chez les plasticiennes béninoises, entre autres.



M. K.

jeudi 27 février 2014

Résidence de création à Cotonou

Les artistes Elon-m Catilina Tossou et Yamferlino's innovent

Du 27 janvier au 1er février 2014, l'atelier de travail du jeune plasticien, Elon-m Catilina Tossou, sis Quartier Agla, à Cotonou, a servi de cadre à une résidence de création. Cinq artistes, dont quatre Béninois et un Nigérian, ont accepté de s'engager dans cette opération, ce qui montre la grande capacité d'inventivité des initiateurs du projet de résidence de création, Elon-m Catilina Tossou et Ferréol Yamadjako, de son nom d'artiste, Yamferlino's.


(De gauche à droite) Yamferlino's et Elon-m ...
Elon-m Catilina Tossou, Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino's, Eliane Aïsso, Elodie Aguessy et Monsuru Alashe. Ce sont les cinq artistes plasticiens qui ont participé à la résidence de peinture initiée, à Agla, à Cotonou, par les deux premiers, et qui a connu un déroulement effectif, du 27 janvier au 1er février dernier. A l'issue de ces six jours d'échanges, l'inspiration, de part et d'autre, a permis un accouchement de pas moins de 15 tableaux réalisant la démarche artistique spécifique des participants.
Selon Elon-m, comme se plaisent bien à l'appeler ses intimes, s'exprimant comme le principal concepteur de l'initiative, c'est au Sénégal qu'il a eu connaissance de l'existence de ce genre de processus où, sans grands moyens, les artistes peuvent se mettre ensemble pour partager des idées sur leurs démarches respectives ; il poursuit : "Seul dans son coin, un artiste qui ne voyage pas n'est pas un artiste, mais un artisan, parce qu'il est confiné à produire les mêmes choses." Les rencontres entre artistes permettent donc une évolution personnelle, et "chacun se développe dans le domaine de l'art; casse le sens de l'individualisme propre au Béninois, mais, aussi contribue au développement de la nation dans le domaine de l'art".  
Quant à Yamferlino's, cette idée de résidence de création lui a paru intéressante, vu que lui aussi l'a vu pratiquer au Nigeria, un pays qu'il visite très souvent. A en croire ses propos, "faire un atelier, ce n'est pas se rassembler, travailler et vendre, mais faire des échanges avec les expériences des autres". Pour lui, c'est à travers ce genre de circonstance que les artistes, les galeristes, les professeurs d'université se forment et s'informent mutuellement, et que les aînés acquièrent des connaissances de la part des jeunes et vice versa ; ils en profitent pour échanger entre réseaux, partager les programmes artistiques, les dates de festivals, d'ateliers, de résidences.
Pour Elon-m, complétant son collègue, les résidences d'écriture sont une occasion pour créer des œuvres et les collectionner, dans une grande variété. "Il faut forcément travailler avec les autres pour atteindre, chaque fois, un niveau supérieur ; seul, dans le travail, la motivation est faible, la production est faible, réduite, l'inspiration est stérile", complète Yamferlino's qui précise encore que les productions artistiques, dans un contexte de résidence, suscitent des commentaires, des critiques des œuvres respectives, ce qui permet à l'artiste de s'habituer à ce qu'on analyse ses œuvres et à réfléchir sur celles des autres.
Par ailleurs, face à la question liée au financement de ce genre d'activité, Yamferlino's annonce que la création d'une caisse que vient enrichir la cotisation des membres du processus sera le moyen que ceux-ci s'aident mutuellement ; elle financera leur équipement technique et, si possible, des voyages à faire.
Pour ces jeunes artistes aussi déterminés à ne pas rester fermés sur eux-mêmes, aussi bien individuellement qu'artistiquement, l'avenir annonce des perspectives d'espérance.

Marcel Kpogodo

mardi 25 février 2014

Projet "Mava unité résidence"

Sept étoiles pour une inspiration spécifique

Les dépendances de la Bibliothèque "Musée de l'art de la vie active" (Mava), sis Quartier Fidjrossè de Cotonou, ont abrité une résidence de création sur le thème de l'unité, d'où la dénomination "Mava unité résidence". Si sept artistes y ont participé, elle a donné lieu à une exposition qui s'est achevée, le lundi 24 février 2014. Celle-ci, en présence, notamment, de l'Ambassadeur de l'Allemagne près le Bénin, avait été ouverte par une grande performance rythmiquement mouvementée, animée par des artistes danseurs et des artistes acrobates, le vendredi 21 février, en plein après-midi, au même lieu.

Un extrait de la performance sur l'unité, à l'ouverture de l'exposition "Mava unité résidence", le vendredi 21 février 2014.
Hermann Pitz, l'Allemand, Dianne Hagen, la Hollandaise, Sokey Edorh, le Togolais, Meschac Gaba, Thierry Oussou, Eliane Aïsso et Donatien Alihonou, les Béninois, dont le premier vit en Hollande, sont les sept artistes ayant pris part à la résidence de création, "Mava unité résidence", qui s'est déroulée à partir du 3 février 2014, à la Bibliothèque Mava. C'était aussi sous la coordination d'Edith Rijnja, Hollandaise, historienne de l'Art, notamment. Après un peu plus de deux semaines de travaux en atelier, entrecoupées par une conférence-débats sur le thème : "Unité : mythe ou réalité?", et animée par le Professeur Romuald Tchibozo, Professeur d'Art contemporain à l'Université d'Abomey-Calavi, les résultats étaient palpables et, au cours d'une conférence de presse donnée par les artistes, le jeudi 20 février dernier, en soirée, ces résultats ont été présentés aux professionnels des médias.

Edith Rijnja, présentant Hermann Pitz, face à son œuvre d'art.
Hermann Pitz : Ouvrant le bal des explications, l'artiste allemand, Hermann Pitz, présente aux journalistes et à ses collègues artistes le fruit de son inspiration : un long cadre spacieux, en verre, présentant une vision d'agrandissement de la Bibliothèque Mava. Selon lui, un facteur très simple incarne l'idée de l'unité, la représentation de la totalité de l'espace Mava, des appartements privés à la pièce de lecture en passant par les espaces d'exposition ; ce champ total s'embarque dans la logique unitaire de l'évolution.

Le fulgurant "Baby foot" de Meschac Gaba.
Meschac Gaba : Le promoteur du Projet "Mava unité résidence", en mettant la main à la pâte de la réalisation du concept de l'unité trouve aussi une formule très simple qui appartient à notre quotidien immédiat, le "Baby-foot", en trois temps. Dans le premier, c'est le concept ordinaire, avec deux équipes en lice, chacune d'elle, en son sein, selon l'artiste, incarnant l'unité. Mais, là où le schéma se dote d'une envergure réflexive reste la formule du jeu où toutes les deux équipes sont indissociables, étant revêtues des mêmes attributs, ce qui semble vouloir dire qu'au-delà d'un affrontement, il existe une symbiose entre deux camps dans une logique qui, tout en étant spécifique, est commune de part et d'autre. Quant à la troisième  pièce, présentée sous le couvert du "Baby foot", c'est le système de la globalisation qui est mis en vue, étant donné tout ce que cela suppose de sacrifices culturels pour que tous les hommes de la terre adoptent les mêmes modes de vie, qui deviennent un facteur d'unité.

Dianne Hagen : Avec cette Hollandaise enjouée et aussi expérimentée que ses collègues, c'est le couvert d'un "Trophée pour le monde", conçu tout en tissu, que celle-ci choisit pour montrer que le symbole du succès permettant d'arriver à la conquête des victoires de la vie, des victoires sur les situations d'adversité de la vie, c'est l'unité des pensées, la concentration sur un unique objectif ultime capitalisant notre vision de réussite, ce qui, inévitablement, nous conduit au succès. Féministe, Dianne Hagen a modelé ce "trophée" sous la forme d'un corps de femme. A coup sûr, c'est surtout elle qui aurait besoin de se départir de la dispersion pour mieux évoluer.






Sokey Edorh : Représentant de notre voisin de l'ouest, il a proposé une inspiration matérialisée à travers des éléments naturels : la terre rouge, entre autres. Dans un tel contexte et, armé de sa torche de mineur maintenue au front, l'artiste Edorh a éclairci le fondement de trois boules protégées par un petit cadre en verre, qui intriguent l'observateur : la planète réalisant une unité cosmique puisque, selon lui, la naissance de la vie a été précédée d'une explosion, justement cosmique. Ainsi, il a montré que le facteur d'unité se traduit par le fait que la terre, la nature est le creuset dans lequel tout se trouve, quel que soit le domaine auquel on s'intéresse. Ainsi, toujours à en croire les explications d'Edorh, les êtres humains évoluent dans un contexte commun "d'unité d'idée, d'unité d'action, d'unité de travail, d'unité dans la pensée religieuse, d'unité dans la connaissance". Traduction : apparemment, tous les éléments de différence entre les hommes sont factices ; ils sont un et indivisibles, dans leur essence.

Thierry Oussou : Cet artiste béninois originaire de la Commune d'Allada, dans la description de son inspiration, s'est appuyé sur des jeux d'enfants, lui qui se passionne de raconter son histoire avec des signes. Dans le cas d'espèce, le puzzle constitue un élément récurrent de son œuvre, rien de mieux placé, à en croire ses propos, pour manifester les symboles et les signes de l'unité. Donc, les chemins de l'unité sont différents et, il importe à chacun de remettre en cause son égo pour prendre son chemin, ce qui n'est possible qu'aux enfants ou à tous ceux qui possèdent un esprit s'identifiant au leur.









Eliane Aïsso : Cette autre Béninoise, dans son travail,  laisse pénétrer les visiteurs dans un espace chaleureux mais mystérieux avec, aux murs, des tableaux de petite dimension, appelant à vivre, aussi coïncidant que cela puisse paraître, la chaleur du cocon familial, dans l'unité que ses membres montrent. Mais, selon Eliane Aïsso, le rideau de l'installation, long, transparent et bloqueur, reste le symbole de la fermeture de l'homme à l'épanouissement ; il représente l'égo dont il doit se débarrasser pour accéder à la plénitude, à la réalisation de soi. Alors, pour une leçon essentielle, l'artiste a livré qu'il ne peut exister d'unité sans concessions de part et d'autre.


Donatien Alihonou : Cet artiste béninois de Porto-Novo a exploité un élément simple du quotidien de ses compatriotes pour révéler sa vision du thème de l'unité : le bois de chauffage servant à alimenter le feu de la cuisine, qu'il soit du manguier, de l'avocatier ou de toute autre plante. Dans cette multiplicité d'espèces de provenance, le bois se fond dans l'unique logique du feu pour cuire des aliments que toute la famille, en toute unité, consommera. Voilà donc, au niveau de créateur, la trilogie de l'unité, qui ne fait que renforcer la fondement unique de la mentalité humaine.







Cette mouvance multiple d'inspiration sur le thème de l'unité, dans le cadre du Projet "Mava unité résidence" donne le tournis, vu cette capacité de cette constellation d'artistes venus d'horizons particuliers à s'unir dans la spécificité de manifestation du thème en question. Finalement, cette séance de restitution des résultats probants de la résidence de création, ayant connu la participation de noms très connus du monde des arts au Bénin, Elise Daubelcour et Christelle Yaovi de Souza, entre autres, met en pôle position l'esprit de captation, chez Meschac Gaba, du génie créateur, de sa matérialisation, de son explosion, de sa diffusion, quelles que soient la densité et la qualité, la provenance de ce génie créateur salvateur. Apparemment, ce très hollandais artiste béninois n'a pas dit son dernier mot, étant donné le peu qu'il a bien voulu livrer, en privé, de son esprit fourmillant d'autres projets complémentaires au finissant, pour son pays.

(De gauche à droite) Christelle Yaovi de Souza, Dianne Hagen et Elise Daubelcour, à la fin du dîner offert par Meschac Gaba, suite à l'activité de restitution aux professionnels des médias.

Marcel Kpogodo