dimanche 27 novembre 2016

Sagbohan Danialou et Paco Séry à l’honneur

Dans le cadre de la tenue du Festival des Mia 2016


L’édition 2016 du Festival des Meilleurs instrumentistes d’Afrique (Mia) se déroule au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou, depuis le samedi 26 novembre 2016. Elle permettra de rendre hommage à deux icônes africaines : le Béninois Sagbohan Danialou et l’Ivoirien Paco Séry. La substance de la conférence de presse organisée par les membres du Comité d’organisation de l’événement.

De gauche à droite, Edgard F. Djossou et Paco Séry, au cours de la conférence de presse
Sagbohan Danialou et Paco Séry se verront officiellement rendre hommage. Ce sera à l’occasion du déroulement du Festival des Meilleurs instrumentistes d’Afrique (Mia), du 26 novembre au 4 décembre 2016, au Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Cotonou. Ce qu’ont annoncé les organisateurs de cet événement à travers une conférence de presse qui s’est tenue dans la matinée du samedi 26 novembre, sur ce même site, dans l’un des compartiments opportunément aménagé. 
Le Festival des Mia, qui en est à sa troisième édition, mettra sous les feux des projecteurs, à travers Sagbohan Danialou et Paco Séry, l’instrument de musique dont ils sont deux des meilleurs, des plus excellents et des plus remarquables pratiquants en Afrique : la batterie. D’abord, compte tenu de son calendrier particulièrement chargé, l’instrumentiste ivoirien sera honoré dans l’après-midi du dimanche 27 novembre, une activité après laquelle quoi il animera un grand concert, ce qui sera la même chose pour Sagbohan Danialou, le samedi 3 décembre 2016. 
En outre, cette double distinction est l’arbre qui cache la forêt d’une autre manifestation de taille, selon Edgard Follikoué Djossou, Coordonnateur et Président du Comité d’organisation du Festival des Mia : une rude compétition qui verront s’affronter des groupes nominés en provenance de plusieurs pays : Burkina Faso, Bénin, Congo, Côte d’Ivoire, Ghana et, notamment, Nigéria. Ce sera à travers des catégories bien définies : ’’Meilleur vocaliste’’, ’’Meilleur soliste’’, ‘’’Meilleur batteur’’ et ’’Meilleure composition 100% live’’. Par ailleurs, le Président du Jury constitué pour évaluer les différents candidats n’est personne d’autre qu’Adépo Yapo, Vice-Président du Conseil africain de la musique. Ce concours se déroulera, en pure soirée, du mercredi 30 novembre au vendredi 2 décembre 2016 et les différents trophées Mia seront décernés dans la soirée du samedi 3.  


Des éléments d’originalité

Pour le Coordonnateur Edgard Follikoué Djossou, l’édition 2016 du Festival des Mia se distingue des précédentes par plusieurs points de spécificité : le site du déroulement de l’événement est l’esplanade extérieure du Stade de l’Amitié, ce qui rend la manifestation plus proche du grand public, une visite touristique sur Ouidah dans laquelle seront embarqués les festivaliers, le dimanche 4 décembre. Aussi, pour des prestations musicales 100% live, du début de l’événement jusqu’au samedi 3 décembre, les personnes qui feront le déplacement des manifestations du Festival paieront l’entrée à 1000 Francs Cfa et se verront offrir une boisson de la Société béninoise de brasseries (Sobébra), sans oublier qu’ils pourront naviguer, gratuitement, sur le site du Festival, pendant 24 heures.


D’autres aspects du programme

En dehors des concerts qui chaufferont l’esplanade du Stade, jusqu’à minuit, tous les jours du Festival, par la musique live de plusieurs orchestres, il est prévu d’autres activités : un master class qu’a animé Paco Séry, sur des techniques du métier de batteur, dans la petite matinée du samedi 26 novembre, avec la pépinière des artistes en devenir ayant connu les éditions précédentes du Festival, à l’Ecole secondaire des métiers d’art (Esma) d’Abomey-Calavi. Puis, dans le cadre de rencontres scientifiques, Adépo Yapo animera, le mercredi 30 novembre, une conférence sur le thème : « Développement de l’industrie musicale : la nécessaire professionnalisation des différents corps de métiers ». Ce sera sur le site du Festival. De même, il se tiendra un « Salon de la logistique événementielle et de l’audiovisuel », sans oublier que le public s’enrichira et se distraira d’une programmation In et d’une programmation Off de concerts par des groupes aussi variés les uns que les autres. Vivement, donc, le déplacement massif de la population !

Marcel Kpogodo  

Le monument Stan Tohon en concert au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa

Dans le cadre des ’’Echos de Lobozounkpa’’


Une conférence de presse s’est tenue dans l’après-midi du jeudi 24 novembre 2016. C’était au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa. Elle a permis au Directeur exécutif de l’institution, Dominique Zinkpè, d’annoncer la tenue prochaine, dans cet espace, d’un ensemble d’activités d’ordre culturel avec, en prime, un concert du monument de la musique béninoise, Stan Tohon.

De gauche à droite, Salinas Hinkati, Stan Tohon et Dominique Zinkpè
« J’ai été sidéré par l’honneur qu’ils m’ont fait en m’invitant à prester ici », a affirmé Stan Tohon, le jeudi 24 novembre dernier, au cours de la conférence de presse organisée par le Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, situé à Godomey, dans la Commune d’Abomey-Calavi. « Je suis fier de prester au Centre culturel béninois ! », a-t-il fini par s’exclamer, pour un concert prévu pour avoir lieu dans la soirée du samedi 3 décembre 2016, à l’espace du Complexe culturel réservé à ce genre de manifestation.
Selon la mégastar béninoise, il s’agira pour elle, au cours de ce qu’elle a appelé un « grand concert », d’intervenir, accompagné par son Groupe, ’’Adjamalékou’’, composé de 7 musiciens parmi lesquels l’on trouve des chanteurs, des danseurs et des percussionnistes. Et, Stan Tohon prévoit de revisiter le vaste répertoire enrichi des nombreux morceaux à succès, qu’on lui connaît, répandus qu’ils sont dans l’ensemble de ses 37 albums, couronnant plus d’une quarantaine d’années de carrière : « Ce sera un répertoire qui permettra à tout le monde d’être à l’aise, d’être dedans, d’être dans le mouv’ », a-t-il commenté. Ainsi, le rythme dont il est le Roi, le ’’tchink system’’ sera au rendez-vous, avec les sonorités originales des gourdes dans l’eau. Justifiant son choix de s’installer confortablement dans ses morceaux connus, il explique : « Je préfère satisfaire le public à travers ce que j’ai fait, parce que beaucoup de jeunes ne connaissent pas ce que j’ai fait ». Mais, il n’a pas manqué d’ouvrir une brèche sur des envolées de l’engagement social qui lui colle à la peau: « Si j’ai de l’inspiration, je peux dire des choses actuelles ».    
En outre, deux éléments de cerise sur le gâteau attendent le public qui devra faire un déplacement massif : en entracte, il fera intervenir l’artiste Gisèle Ash, et une compétition de ’’tchink system’’ devra voir concourir des danseurs qui se seraient portés volontaires, dans le public.


Une préoccupation d’immersion d’abord locale

Dominique Zinkpè, Directeur exécutif du Centre ’’Arts et cultures’’, est aussi intervenu, au cours de la conférence de presse. Selon lui, le concert de Stan Tohon, prévu pour la soirée du samedi 3 décembre 2016, s’enracine dans un calendrier d’activités culturelles conçues pour durer une bonne semaine et pour laisser s’exprimer des artistes émanant aussi des secteurs du théâtre, de la danse et des arts plastiques. Ainsi, plusieurs heures avant la prestation de Stan Tohon, il est prévu pour le public des performances et le vernissage d’une exposition des productions d’une bonne brochette de peintres et de plasticiens, celle-ci qu’on pourra visiter tout le long de la semaine comptant pour le déroulement des ’’Echos de Lobozounkpa’’.
A en croire cette personnalité, la tenue de cet événement culturel multidimensionnel s’explique par la nécessité de contribuer à entretenir la proximité du public avec le Centre, sans oublier qu’il faut « finir l’année en beauté », ce qui, selon lui, implique de « montrer les activités » de l’espace culturel, le travail des plasticiens et de « réunir la population autour de la bonne musique ». Dominique Zinkpè consacre donc la semaine concernée pour « faire plaisir » au public et pour « parler de l’art contemporain au Bénin ».


Un riche programme

Salinas Hinkati, Directeur administratif du Centre ’’Arts et cultures’’, a aussi apporté sa contribution à la réussite de la conférence de presse. Il a montré que l’événement, ’’Les échos de Lobozounkpa’’ s’ouvre, le vendredi 2 décembre, avec un spectacle déambulatoire qui va parcourir tout le quartier d’appartenance du Complexe culturel, avant de déboucher sur deux activités : l’inauguration officielle des ’’Echos’’ et une conférence-débat qui aura pour thème le Petit musée de la Récade. Par ailleurs, le samedi 3 mettra en faveur du jeune public, pendant toute la journée, des performances artistiques, un vernissage, un divertissement musical avec le Groupe ’’Afro mix’’et, naturellement, dès 20 heures, le concert de Stan Tohon.
Quant au dimanche 4 décembre, un nouveau spectacle déambulatoire est prévu pour 16 heures. 120 minutes plus tard, une représentation théâtrale sera donnée par la Ligue béninoise d’improvisation théâtrale.
Un programme aussi varié n’attend, pour être honoré, que le déplacement d’une grande masse de personnes, toutes générations confondues, avides de loisirs sains et de sensations artistiques originales.


Marcel Kpogodo    

jeudi 17 novembre 2016

La Plateforme exige la démission du Ministre Ange N’Koué

Dans le cadre d’un nouveau point de presse tenu par l’institution faîtière


Le Centre ’’Africa sound city’’, sis quartier Kindonou, à Cotonou, a servi de cadre à la tenue d’un point de presse. Il a été animé par les membres de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. L’événement se tenait dans le milieu de la matinée du mercredi 16 novembre 2016. Il ressort des réflexions partagées que la démission du Ministre de la Culture, Ange N’Koué, est la condition sine qua non pour le retour d’une bonne ambiance dans la corporation artistique et culturelle du Bénin.

De gauche à droite, Eric Thom'son, Pascal Wanou et Pidi Symph
« […] nous réclamons solennellement la démission du Ministre Ange N’Koué », a lancé Pascal Wanou, Porte-parole de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. C’était le mercredi 16 novembre 2016, à l’espace culturel, ’’Africa sound city’’ du quartier Kindonou de Cotonou, au cours d’un point de presse en deux étapes, initié par cette organisation. Cette phrase choc s’est révélé l’aboutissement d’un vrai réquisitoire contre Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture.
En effet, selon Pascal Wanou, quatre principaux griefs imposent que ce Ministre quitte son poste. D’abord, la Plateforme reproche à Ange N’Koué d’avoir accusé, à tort, certains artistes et acteurs culturels d’avoir bénéficié de la cagnotte dénommée ’’Instructions directes du Ministre (Idm) ; il s’agirait de lui-même, Pascal Wanou, de Gaston Eguédji, Pidi Symph, Anice Pépé et de Gbessi Zolawadji. « [Ils] n’ont jamais bénéficié d’Idm, ni directement, ni indirectement », réaffirme Pascal Wanou, concluant avec véhémence : « Ce sont donc de fausses et graves accusations que le Ministre a portées contre nous, devant les Députés, pour justifier ses dérives ».

Vue des participants ...
Deuxième point de désaccord entre la Plateforme et le Ministre du Tourisme et de la culture : l’accusation que cette institution fait à l’autorité de se préparer à gérer, d’une manière très personnelle, la somme de 17 milliards 100 millions, contenue dans le budget 2017 du Ministère, sous le couvert de l’exécution de trois activités relevant, en principe, de la responsabilité du Fonds des arts et de la culture (Fac), mais qu’Ange N’Koué voudrait conduire comme des projets. Il s’agit, selon Pascal Wanou, des chapitres suivants : « Préservation et mise en valeur du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel », « Mise en place d’un Fonds de bonification des crédits de projets culturels » et « Promotion des talents et renforcement des capacités dans le secteur de la culture ».     
Troisièmement, la Plateforme constate qu’Ange N’Koué a supprimé du budget 2017 du Ministère de la Culture le Projet relatif à la construction du Théâtre national. Pourtant, à en croire Pascal Wanou, cette initiative avait d’abord été lancée par le Feu Président Mathieu Kérékou, en 1996, avant que l’ancien Chef d’Etat, Boni Yayi, le poursuive jusqu’à ce qu’on en soit arrivé à la pose de la première pierre de l’institution pour laquelle il a même été conçu une maquette.

... au point de presse
En quatrième position, la Plateforme des confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels s’indigne qu’Ange N’Koué ne lance pas la Saison artistique de l’année 2017. Et, à ce propos, l’artiste Eric Thom’son, a, dans une première étape, évoqué les quatre avantages d’une saison artistique : « la promotion de l’art et de la culture », « la vente des produits et des services artistiques et culturels », « la formulation de plaidoyers et de requêtes », puis « la synchronisation des activités culturelles, aux plans local, continental et international, en rapport avec les défis économiques à relever ».
Ensuite, il a fait ressortir les quatre répercussions négatives de cette situation d’absence d’une saison artistique, pour l’année 2017 : l’impossibilité pour le Bénin d’ « offrir un agenda riche et visible » sur Internet, la difficulté qu’auront les touristes à « planifier un voyage intéressant sur notre pays », la frustration que ceux-ci éprouveront de ne pas vivre les « festivals professionnels existants grâce auxquels les populations se mirent dans leurs cultures » et la compromission du « rôle de régulateur et d’entretien de la paix » que garantit, notamment, l’art.
Enfin, prenant à nouveau possession de la parole, Pascal Wanou a donné un ultimatum au Ministre Ange N’Koué : « Les jours qui viennent s’annoncent durs et très chauds si la Saison artistique 2017 n’est pas lancée dans les 7 jours qui viennent ».
Rappelons que, dans ses premiers mots, au cours du point de presse, auquel ont pris part plusieurs artistes, le Porte-parole, Pascal Wanou, a présenté les félicitations de la Plateforme au Président de la République, Patrice Talon, pour avoir fait passer le budget du Ministère de la Culture de 6,5 à 35,7 milliards. Et, compte tenu de la crise qui s’annonce, la conclusion ci-après a été adressée au premier des Béninois : « Nous invitions donc le Chef de l’Etat à prendre la mesure de la gravité de la situation et à prendre ses responsabilités afin que vive la culture béninoise ».


Marcel Kpogodo   

mercredi 16 novembre 2016

Un Festival ’’Ilé ya Africa’’ réussi

Dans le cadre de la tenue de la quatrième édition de l'événement 


Le Festival ’’Ilé ya Africa’’ a connu sa quatrième édition, les 10, 11 et 12 novembre 2016, à travers trois activités cardinales qui se sont concentrées en deux sites différents, drainant un public vivement intéressé.

De gauche à droite, Aris Dagbéto, Etienne Arèmon, Bernard Ayayi, Grégoire Noudéhou et Erick Anouansou
« L’Afrique et son indépendance ». Le thème de la 4ème édition du Festival panafricain,  ’’Ilé ya Africa’’. Il s’est déroulé par trois activités artistiques et culturelles. D’abord, le vendredi 10 novembre 2016 a permis de connaître le lancement officiel de la manifestation, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ du quartier Agla, à Cotonou, suivi d’un vernissage.  Cette cérémonie a connu la présence de la co-marraine de l’événement, Carole Borna, Directrice Adjointe du Patrimoine culturel, et d’Ousmane Alédji, Directeur de l’espace d’accueil, de même que d’un public dans lequel il fallait trouver les trois artistes en exposition jusqu’au 18 novembre prochain, à la Galerie ’’Ludovic Fadaïro’’ comprise dans le Centre indiqué : le tout jeune artiste peintre, Bernard Ayayi, Grégoire Noudéhou, Etienne Arèmon, Aris Francel Dagbéto et Erick Ahouansou.

Ousmane Alédji ...
Entre autres, dans son intervention, Ousmane Alédji a montré que cette exposition venait briser un silence de quatre années de la Galerie, ce dont il s’est réjoui. Il a fallu, ensuite, faire la visite des œuvres en exposition, quelques-unes ayant été expliquées par les artistes spécifiquement intéressés. 

... et Carole Borna, au cours de leurs interventions respectives
Le vendredi 11 novembre, le Festival a poursuivi ses activités par la tenue d’une conférence animée par Gratien Ahouanmènou sur le thème : « Regard sur l’Afrique ». C’était au Centre culturel chinois de Cotonou.

Bernard Ayayi, expliquant l'une de ses toiles
Le clou de l’événement culturel : un concert inédit au même espace avec, comme point commun, le tambour, célébré par deux groupes : ’’Garuda fusion’’ et ’’Ifè niyi’’. 6 morceaux, de part et d’autre et, une ambiance assez remuante des consciences. 

''Garuda fusion'' ...
Ces deux ensembles ont évolué sur un podium à la dénomination bien définie : ’’Tchê toula’’, ce qui signifie ’’Tapez, on vous ouvrira’’, selon les explications d’Erick Ahouansou, Président du Festival. 

... et ''Ifè niyi'' ont séduit le public
Entre temps, Gratien Ahouanmènou a été invité à recevoir une distinction, ce qui fut exécuté par Aris Francel Dagbéto.

Marcel Kpogodo 

Ange N’Koué défend un budget de guerre avec les acteurs culturels

C'était à la Commission budgétaire de l'Assemblée nationale
(Le Fonds des arts et de la culture, ex-Fonds d’aide à la culture, passe de 5 milliards à 2,7 milliards, le Théâtre national échoit au Ministère du Cadre de vie, pour seulement 100 millions, et sa construction est repoussée aux calendes grecques)


Ange N'koué, à sa sortie de la Commission budgétaire du Parlement
Le défilé des membres du Gouvernement, depuis quelques jours, devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale se poursuit. Ainsi, parmi les ministres qui s’y sont succédé, le lundi 14 novembre 2016, se trouve Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture. Dans son bilan aux hommes des médias, à l’issue de l’exercice, il ressort que plusieurs attentes phare des acteurs culturels béninois ne sont pas prises en compte par le budget, exercice 2017, ce qui augure, dans un futur proche, de vives tensions, entre Ange N’Koué, les artistes et les acteurs culturels. 

Marcel Kpogodo 




Intégralité de la déclaration du Ministre de la Culture, Ange N’Koué, après son passage devant la Commission budgétaire du Parlement


Malgré la hausse du Budget 2017 du Ministère de la Culture, les attentes des acteurs culturels sacrifiées

« Le Montant [du Ministère du Tourisme et de la culture] est d’environ 35 milliards avec un investissement de 30 milliards et, le fonctionnement est de 4 milliards. Les travaux qui seront exécutés : nous allons commencer par la formation, la formation dans tous les sens, parce que nos enfants, aujourd’hui, ne connaissent plus rien de nos cultures. Et, notre problème, c’est de faire en sorte que la culture soit entièrement dispensée dans nos écoles. Ensuite, il y a la formation des acteurs avérés, ces acteurs qui ont pu gravir les échelons, chanter sans connaître le b-a-ba du solfège et autres ; il faudrait qu’ils aient une formation pour améliorer leurs résultats. C’est ça qui serait la deuxième étape. La troisième, c’est la diffusion des œuvres. Ensuite, nous aurons les festivals, les festivals qui sont de grands regroupements, mais qui seront mis sur un calendrier permettant, même aux hommes de l’extérieur, de se programmer pour arriver au Bénin, pour tel ou tel autre festival, et non des trucs qui viennent, de façon approximative, quand les financements tombent. Nous allons donc faire un calendrier pour les festivals, pour les grands regroupements et, nous ferons même des festivals départementaux, pour permettre à tous ceux qui vivent dans chaque Département de se retrouver, pour qu’il y ait une symbiose, une sorte de synergie entre eux, pour qu’ils puissent partager leurs expériences. Nous avons aussi les festivals à l’extérieur. Le constat qui a été fait et qui nous pousse à aller dans ce sens est tout simple : cette année, nous avons eu, du 1er janvier au 25 août, 3152 demandes d’aide, pour un montant de 36 milliards. Actuellement, nous aborderons les 4000 demandes, pour près de 50 milliards, alors qu’il n’y a que 2,3 milliards qui sont déjà octroyés. Que ce soit l’addition, la division ou la multiplication, qu’est-ce que le bon Dieu peut appliquer là pour que chacun soit satisfait ? Pour 2 milliards 300 millions de disponibles, 50 milliards de demandés pour près de 4 mille personnes ! C’est pour éviter de continuer dans le sens d’un budget de consommation que nous sommes en train de vouloir arrêter pour aller vers un budget de développement. Voilà donc pourquoi, désormais, toutes les actions qui seront portées par de simples individus, par des créateurs, seront portées par le Fonaga, vers le Cepepe et, ces derniers vont les aider à monter leur projet, afin qu’ils soient bancables ; ils seront orientés vers les banques pour faire des prêts, afin d’exécuter leurs projet. Tout ce que l’Etat mettra en place, ce sera une bonification qui leur évitera de payer des taux d’intérêt ».

Est-ce que le Fonds d’aide à la culture n’existera plus ou cela prendra une autre forme ?
Cela n’existe d’ailleurs plus, puisque c’est désormais le Fonds des arts et de la culture (Fac), pour éviter, justement, l’amalgame qu’on faisait et qui faisait que les hommes consommaient sais rien régénérer ; on ne peut pas continuer à consommer sans régénérer et que l’Etat, chaque fois, dépense sans qu’il y ait de régénérescence, alors que l’article 2 du décret portant Aof du Fac dit expressément qu’il faut rechercher des financements extérieurs pour consommer, ce qui n’a jamais été fait. Pour tous les financements que l’Etat donne, on ne régénère rien. Donc, ce n’est pas du tout développeur.

Quelle a été la réaction des Députés par rapport à l’érection du Théâtre national ?
Le grand Théâtre national est pris en compte par le Ministère chargé du Cadre de vie. Nous sommes un Ministère transversal ; c’est trop colossal, c’est une affaire de 100 millions, parce que c’est immense et, ce n’est pas pour l’année prochaine. Ce n’est pas encore dit, mais, très prochainement, on aura un grand Théâtre qui sera la fierté de ce pays.


Propos recueillis par Ramane Aïsso

mardi 15 novembre 2016

Les acteurs culturels appellent Patrice Talon au secours

Après 7 mois d’Ange N’Koué au Ministère du Tourisme et de la culture


Les relations ne sont pas des plus idéales entre Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture, et les acteurs culturels. Le constat qui ressort du point de presse qu’a tenu, le 11 novembre dernier, la Plateforme des confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin, à Cotonou. Au menu, un vrai réquisitoire fait par les acteurs culturels de la gestion des affaires du Ministère de la Culture par Ange N’Koué, ce qui pousse ceux-ci, en dernier recours, à demander de l’aide au Président Patrice Talon.

Pascal Wanou

 Intégralité de la déclaration du Porte-parole, Pascal Wanou



PLATEFORME DES CONFEDERATIONS  ET FEDERATIONS D’ARTISTES ET D’ACTEURS CULTURELS DU BENIN
Tél. 97 98 34 74 / 97 64 62 01/97 78 03 48/
COTONOU
                                                                                             
                                                               Cotonou, le 11 novembre 2016


RENCONTRE AVEC LA PRESSE
-          Remerciements à l’adresse des hommes de la presse pour leur accompagnement depuis que la crise qui secoue le secteur a commencé.
-          Remerciements aussi aux artistes et aux acteurs culturels pour leur combativité.
Le présent point de presse sera axé sur trois points : les réformes dans le secteur, le projet de budget du Ministère exercice 2017, et la problématique du BUBEDRA.

1-      Les réformes en cours
-          Les acteurs culturels sont déçus ; ils ont le sentiment d’avoir été floués, abusés :
·         Voici 7 mois que la nécessité de mettre en place des réformes au MTC, en général, et au FAC, en particulier, a été exprimée ; une nécessité partagée par tous ;
·         7 mois que des réflexions ont été menées, de part et d’autre ;
·         7 mois que tout le secteur est paralysé ; la raison, c’est la gouvernance du Ministre Ange N’KOUE, basée sur les « 3 M », M signifiant mépris, à savoir :
→  mépris des hommes, en général, et des artistes et  des acteurs culturels, en particulier,
→  mépris des textes, des règles et des réalités du secteur,
→    mépris de la vérité et de l’intelligence de l’autre,
le tout sur fond de démarchage de certaines têtes d’affiches du secteur en les soudoyant et en répandant des sabotages sur les responsables de faîtières et du FAC, dans le but de les décrédibiliser et de démobiliser les acteurs.
·         Pour étayer ce qui précède, il convient de rappeler la rencontre du 09 août dernier avec le Ministre, et le scénario mis en œuvre. En effet, sous pressions diverses, le Ministre N’KOUE a dû décider de convoquer les artistes et les acteurs culturels, dans une sorte d’assemblée générale qui ne dit pas son nom. Il a choisi lui-même la cible. A la surprise générale, au lieu de nous soumettre à des échanges sur les propositions de réformes, le Ministre nous a plutôt soumis à une présentation magistrale du Fonds des Arts et de la Culture (nouvelle appellation du FAC). La vérité, c’est qu’il usait de ruse pour nous faire valider ses soi-disant réformes, afin de s’en prévaloir devant le Gouvernement comme étant la caution des artistes à ses réformes. Ayant compris le subterfuge, les artistes ont demandé 72 heures pour étudier minutieusement le document et pour en formuler les contre-propositions, au besoin. C’est ainsi qu’ils se sont éclatés en ateliers de travail sur la base des différents corps de métiers. Après étude du document, réunis en plénière, les artistes ont unanimement regretté le caractère vide dudit document, et dénoncé le piège qui leur était tendu. Toutefois, ils ont décidé de saisir cette opportunité pour mener une réflexion collective sur les réformes à opérer au FAC. Durant 02 semaines, ils ont dont travaillé d’arrache-pieds, mettant sur la table toutes les divergences de points de vue et, dans une autocritique sévère, ils sont parvenus à formuler, de façon consensuelle, des propositions de réformes acceptées de tous, en s’appuyant sur les règles universellement connues, en matière de financement culturel, notamment, sur les règles de l’Union Européenne, connues pour leur rigueur. Le document de propositions de réformes a été déposé au Ministre le 26 août 2016. Depuis lors et, contrairement à son engagement à nous rappeler, dans les 72 heures, pour une harmonisation, le Ministre s’est installé dans un mutisme total, teinté de mépris. Silence radio, le Ministre refuse de communiquer et de discuter avec les acteurs, mais, préfère agir en solo et en catimini, de sorte à mettre les acteurs devant le fait accompli. C’est dans cette  optique qu’il a préparé et soumis au Gouvernement, pour validation, une communication portant AOF du FAC, donc, faisant état de nouvelles mesures dites de réformes. Personne n’a été associé à ça ; pire, contrairement aux prescriptions légales, le Conseil d’Administration du FAC n’a pas été associé, il n’a jamais vu le document, il ne l’a donc pas validé avant sa transmission au Conseil des Ministres, ce qui ouvre, par conséquent, la voie  à une contestation devant les juridictions compétentes.
·         Est intervenu ensuite le dossier d’abattement du budget du FAC : même attitude du Ministre face aux propositions formulées par les acteurs : absence de communication, préférence pour les actions solitaires et pour le dilatoire ; aucune prise en compte des réalités et des règles. Au lieu d’un abattement de 25% annoncé par le Gouvernement, le Ministre N’KOUE a préféré opérer un abattement de 52,60 %, privant le FAC de ressources pour financer les projets déjà retenus et objet de contrats. La conséquence, c’est la mise au chômage forcé de centaines d’artistes, et les problèmes sociaux et de survie dans lesquels des milliers de familles sont plongées. Le Ministre Ange N’KOUE ne s’en préoccupe pas, il s’en fout.
·         Le choc a été très dur et révoltant d’apprendre que l’une des décisions de réforme, qui a été retenue, contraint désormais les artistes à ne contracter que des prêts  auprès du FAC ;
·         L’analyse de cette mesure nous a amenés à un autre constat de violation de la loi, ainsi que des conventions internationales signées par le Bénin ;
→ en effet, cette mesure nouvelle, qui fait office de réforme, suscite 02 problèmes d’ordre juridique, qui nous poussent désormais à prendre des dispositions pour la défense de nos acquis, au regard des textes en vigueur, vu que nous n’avons plus d’interlocuteur avec qui discuter : 1èrmt, au regard des prescriptions de la loi 91-006 du 25 février 1991, d’une part, des attributions du FAC, définies par le Décret portant création, attributions, organisation et fonctionnement du FAC, et du Décret 94-009 du 28 juillet 1994 portant création, organisation et fonctionnement des offices à caractères social, culturel et scientifique, d’autre part, le FAC est-il habilité à opérer comme une institution de microfinance  ou de micro-crédits ? Le FAC est-il un office à caractère commercial ?
2èmt, la mission du Fonds des Arts et de la Culture est-t-elle différente de celle du Fonds d’Aide à la Culture ?
 → Si la réponse à ces deux questionnements se trouve être NON, comme nous le pensons, alors il urge de renoncer à ces mesures dites de réformes, d’arrêter le processus d’adoption du nouveau décret portant AOF du FAC et de le faire valider par le CA/FAC,  sous peine d’une bataille juridique sans précédent devant les juridictions de la République. Nous pensons, pour notre part, que le Bénin du nouveau départ n’a pas besoin d’un tel bras-de-fer.

2-      Le projet de budget général de l’Etat exercice 2017
En tant qu’Organisations de la société civile, et en dépit d’une certaine volonté de nous tenir à l’écart de l’élaboration de sa section 38 relative au Ministère du Tourisme et de la Culture, nous nous sommes appropriés le contenu du projet de budget du Ministère.
            Du décryptage que nous en avons fait, il ressort une très grande déception, et un sentiment de révolte.
·         Comment comprendre en effet, que le budget du Ministère soit revu à la hausse, dans une très grande proportion, passant de 6. 576. 982. 000 F à 35. 755. 346 000 F, et que le budget du FAC  soit maintenu à son niveau remanié de 2016, soit 2.400.000.000 F ???
            Nous ne voyons aucune explication plausible à cette situation qui frise de la méchanceté. Rien ne peut justifier cela, vu la mission assignée au FAC, et le niveau de dotation déjà atteint par le passé (5 milliards).
·         Pire, poursuivant le décryptage du projet de budget, nous nous sommes aperçus, tout simplement, que le Ministère a procédé à des détournements d’attributions grâce à une gymnastique habile et rusée qui a consisté à s’accaparer certaines activités relevant des attributions du FAC, et à les ériger sous la forme de projets, massivement alimentés de crédits colossaux. Cela représente plus de 7 milliards de francs que le Ministre veut gérer directement. C’est ici le lieu de vous faire une révélation ; souvenez-vous de la position du Ministre face aux IDM, il a tout le temps proclamé son indignation et son refus de voir se poursuivre ce système de financement où c’est le Ministre qui distribue directement les financements à qui il veut. Cependant, il en a distribué lui-même, il y a trouvé du plaisir allant jusqu’à dépasser l’enveloppe prévue. Il y a tellement trouvé du plaisir que dans le projet de budget 2017, il a soigneusement créé des « IDM nouvelle génération » à travers ses projets, et pour 7 milliards de francs. Et, pour assouvir son dessein, il interdit le lancement de la saison artistique. Comment peut-on comprendre qu’un ministre en charge de la Culture, puisse déclarer fièrement qu’il n’y aura plus de saison artistique ? On ne saurait comprendre une telle attitude qui frise de l’aberration.
            En d’autres termes, le Ministère a choisi de mettre la main sur les trois quarts des ressources destinées au FAC, et pour justifier cela, il décrète des projets dont les activités relèvent, en réalité, du FAC. Nous ne pouvons l’accepter, et ne l’acceptons pas.
            Tout comme nous ne comprenons pas pourquoi le projet phare du Ministère jusqu’en 2016, celui de la construction du Grand théâtre du Bénin, n’est pas pris en compte. Dans le même ordre d’idées, des structures dont les activités assurent le rayonnement de la culture béninoise, comme le FITHEB et l’Ensemble Artistique National, sont dépourvues de ressources.
Il y a tellement d’injustices à corriger dans ce projet de budget, que nous avons décidé de ne pas rester les bras croisés pour subir, mais plutôt d’agir au plus vite.
Au risque d’envenimer la crise, il urge de faire tout de suite les corrections qui s’imposent. C’est dans cette perspective que nous avons saisi différentes commissions de l’Assemblée Nationale, et nous avons été auditionnés par la Commission des Finances en présence de députés d’autres commissions. C’est la seule façon de résoudre la crise actuelle. Tout est encore possible à l’heure actuelle ; nous avons formulé des propositions dans ce sens.
Se sentant donc sous pression, le Ministre a finalement reçu le monde culturel le jeudi 10 novembre. Mais, au lieu d’aborder le sujet qui nous préoccupe, il a préféré, comme à son habitude, faire dans le dilatoire, en nous soumettant à la présentation du Programme d’Action du Gouvernement, pensant ainsi détourner notre attention. La réaction des acteurs a été prompte et unanime ; nous l’avons ramené sur les sujets principaux, à savoir les Réformes et le budget. Mais il n’a trouvé d’autre réponse que de nous renvoyer à attendre le vote du budget par l’Assemblée, restant ainsi fidèle à son mode de gouvernance.
Dans ces conditions, nous n’avons d’autres choix que de nous adresser au Chef de l’Etat, car dans son projet de société, le Chef de l’Etat, parlant du FAC, a fait un diagnostic en 02 points, à savoir :
-          Insuffisance de ressources financières,
-          Mal gouvernance.
Ce qui est tout à fait juste.
Les solutions proposées tiennent donc en 02 points :
-          Renforcer et accroître les ressources du FAC,
-          Améliorer la gouvernance du FAC, grâce à des réformes.
C’est fort de cela que nous, artistes, l’avons suivi et avons travaillé à l’avènement du nouveau départ. Nous le supplions donc de prendre ses responsabilités, au regard de la gouvernance que fait le Ministre N’KOUE du secteur de la Culture, qui risque de susciter des troubles sociaux. Les artistes sont fatigués et en ont marre de cette gouvernance et de ces décisions à l’emporte-pièces qui ne font que mettre à mal le secteur. Nous implorons le Chef de l’Etat d’arrêter cela ; c’est du jamais vu dans ce secteur qui ne vit plus.

Pour la Plateforme des Conféderations  et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin,

Le Porte-parole,


Pascal Wanou

Sylvestre Amoussou plus que jamais avant-gardiste

Dans le cadre du sujet de son nouveau film, ’L’orage africain’’


La fin d’après-midi du jeudi 27 octobre 2016 a permis au réalisateur béninois, Sylvestre Amoussou, de donner à voir la toute première de son nouveau film, ’’L’orage africain’’. C’était au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’. Cette nouvelle production se démarque de la ligne que s’est toujours tracé le cinéaste, celle de l’anticipation sur le futur.

Sylvestre Amoussou, à la présentation de son film aux journalistes béninois
1h 26 mn. La durée du nouveau long métrage du cinéaste béninois vivant et travaillant en France, Sylvestre Amoussou. Intitulé ’’L’orage africain’’ et, sous-titré ’’Un continent sous influence’’, il relate la classique aventure d’un dirigeant africain, Ezo Essogbé, Président du Tangara, qui a conduit son pays à la nationalisation des entreprises occidentales d’exploitation des richesses du sous-sol avec, à la clé, la volonté de renoncer à la monnaie commune instaurée par l’ancienne puissance dominatrice. Ceci a conduit aux secousses sociales fondées sur la résistance de ces représentants étrangers voyant leurs intérêts stratégiques menacés, leur manière de marquer leur désaccord étant, notamment, d’acquérir à leur cause des responsables politiques proches du cercle d’Ezo Essogbé, de provoquer des troubles et des tueries en actionnant une main sous-régionale de mercenaires. Contrairement au dénouement tragique auquel on est habitué de l’assassinat du dirigeant insoumis aux anciennes puissances colonisatrices, l’homme fort de Tangara survit pour mettre aux arrêts les intrigants de son entourage et pour se voir aduler par son peuple.

Sandrine Bulteau
Première raison de satisfaction : ce film a été tourné au Bénin. Deuxièmement, il a connu la distribution d’un nombre important de comédiens originaires du pays de Béhanzin : Akambi Akala, Florisse Adjanohoun, Abiath Oumarou, Sandra Adjaho, Serge Yéou, Claude Balogoun, Alfred Fadonougbo, Nicolas Houénou de Dravo, Arsène Kocou Yémadjê. Parmi les acteurs étrangers, il a fallu compter avec Sandrine Bulteau, la ’’Madame Afrique’’ de l’histoire. En outre, la tenue locale dont sont tous vêtus les personnages ’’tangarais’’,a le mérite de lancer un message fort, la nécessité pour l’Africain de rompre avec le mimétisme et de s’approprier les atouts vestimentaires locaux. Enfin, la détermination d’Essogbé et le soutien international à sa cause, restent des éléments fondateurs de la capacité des pays d’Afrique à gérer par eux-mêmes leurs ressources du sous-sol. Reste à savoir si l’exemple asiatique n’est pas l’école la plus rassurante pour atteindre cet objectif de développement.

Marcel Kpogodo  

L’Association africaine de jonglerie bientôt constituée

Dans le cadre d'une vie associative initiée par Landry Ezinsè 


Dans quelques mois verra le jour l’Association africaine de jonglerie. L’aboutissement d’un processus qui aura connu plusieurs étapes qu’a réussi à accomplir Landry Ezinsè, une figure remarquable du domaine concerné, au Bénin.

Landry Ezinsè
Du 16 au 24 septembre 2017, il est prévu la tenue au Bénin de la Convention africaine de jonglerie, ce qui donnera lieu à l’élection d’un Bureau représentatif de l’instance regroupant les jongleurs des pays d’Afrique. Ceci ressort des explications de Landry Ezinsè, Directeur artistique du ’’Cirque Tokpa’’, qui s’est mis à l’origine d’un certain nombre d’initiatives permettant de resserrer les rangs au niveau des acteurs du secteur du cirque et de la jonglerie, au Bénin et en Afrique.
C’est ainsi que, du 19 au 29 septembre 2016, il a réussi à organiser, dans son pays natal, un atelier de formation d’une trentaine de jongleurs venus de plusieurs pays : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Sénégal, Togo et Bénin. Selon lui, il s’agit de la première rencontre des jongleurs d’Afrique, visant à « asseoir l’Association des jongleurs d’Afrique ». En attendant, cette séance de renforcement des capacités, qui s’est déroulée au Centre olympique ’’Paraïso’’, situé au quartier Akpakpa, a débouché sur le don aux stagiaires d’un matériel de jonglerie et de supports visuels qui devraient leur permettre d’apprendre à jongler et de transmettre à d’autres apprenants l’art de la jonglerie. Et, les trois formateurs européens qu’a mobilisés Landry Ezinsè, il les a rencontrés en participant à la 33ème édition de la Convention européenne de jonglerie. En outre, ceux-ci en ont profité pour créer, au Bénin, le spectacle ’’1, 2, 3 Soleil’’, qui a été donné à l’Institut français de Cotonou, le 24 septembre dernier. Par ailleurs, la présence de plusieurs jongleurs africains sur le territoire béninois a donné l’occasion de mettre en place un Conseil des jongleurs d’Afrique, constitué de douze membres, à raison d’un titulaire et d’un suppléant, représentant chacun des six pays ayant pris part au stage de Cotonou. La voie est donc tracée pour la naissance prochaine, dans de bonnes conditions, de l’Association des jongleurs d’Afrique.



Ramane Aïsso