mardi 3 décembre 2024

La femme magnifiée à L'espace culturel, ’’Le centre’’

Dans le cadre d’une exposition collective


L'espace culturel, ''Le centre’’, sis commune d’Abomey-Calavi, abrite une exposition collective. Elle a connu son vernissage le jeudi 21 novembre 2024. Ninon Aglingo, Agbégnigan Alihonou et Assion Téko sont les auteurs des œuvres présentées. Elles valorisent la femme.

Ci-contre, Berthold Hinkati, Directeur général du ''Centre'', entouré des artistes exposants, au cours du vernissage - Crédit photo : Page de ''Facebook'' de l'Espace culturel, ''Le centre''

’’La déesse’’. Le titre de l’exposition collective dont le vernissage s’est tenu le jeudi 21 novembre 2024, à l’espace culturel, ’’Le centre’’, au quartier de Lobozounkpa, dans la commune d’Abomey-Calavi, et dont les artistes plasticiens créateurs des œuvres étaient la Béninoise, Ninon Aglingo, et les Togolais, Agbégnigan Alihonou et Assion Téko. La femme était au cœur de leur inspiration, en guise d’hommage à celle-ci. L'événement s'est déroulé en présence de Berthold Hinkati, Directeur général de L'espace culturel, ''Le centre'', de plusieurs invités et du public.


Un aperçu des créations à découvrir

Ninon Aglingo a réalisé des tableaux à l’aide de grains de couleurs faites à l’acrylique. Elles les a agencés par la technique du pointillisme. Ses œuvres alternent entre figuratif et abstrait. Elles font ressortir les différents dons de la femme, les maux de la société qu'elle subit, sa bienveillance, sa résilience et son influence. ’’Révélation’’, ’’Fraternité’’, ’’Désignation’’, ’’Protectrice’’, ’’Gardienne’’ et ’’Maternité’’ sont quelques titres de la série de 8 œuvres que la Béninoise a présentées au public.

Agbégnigan Alihonou, peintre et sculpteur, retrace le quotidien de la femme. Il le fait à travers 7 tableaux et une sculpture en bois massif. ’’Femme africaine’’, ’’Beauté africaine’’, ’’Le cri de l'enfantement’’, ’’La veilleuse’’ et ’’Revendeuse de poisson’’ sont quelques-uns des titres de ses tableaux. Sa technique : les rehauts de feu, encore appelés ’’Zota’’, la gravure de feu sur du bois et le collage. Agbégnigan Alihonou fait explorer les qualités de la femme au sein du foyer. ’’Derrière un grand homme se cache une grande femme’’ est l'œuvre sculpturale faite en bois massif. L'homme y trouve sa place. Il s’agit de l’évocation de la complémentarité dans la vie.

Assion Téko, quant à lui, aborde la même démarche que son compatriote. ’’Femme africaine’’, ’’La combattante’’, ’’La ménagère’’, et ’’Maternité’’ sont quelques-unes de ses sculptures. Elles sont faites en bois massif, aussi. Elles révèlent la femme comme l’incarnation de la vie.

L'exposition, ’’La déesse’’, prend fin le 15 février 2025.

Herman Sonon

dimanche 17 novembre 2024

Eliane Aïsso, le rapport du Béninois à l’invisible

Face à son exposition à l’Institut français de Cotonou


Eliane Aïsso est une artiste contemporaine béninoise. Elle est en exposition à l’Institut français de Cotonou. Le vernissage en a eu lieu le jeudi 7 novembre 2024. La créatrice présente au public, notamment, le processus d’échanges du Béninois avec ses ancêtres.




Aperçu de l'installation, ''Présence de l'absent''


’’Présence de l’absent’’. L’installation qui, parmi un bon nombre d’autres œuvres, a donné du poids à l’exposition, ’’La renaissance du monde’’, d’Eliane Aïsso, artiste contemporaine béninoise, à l’espace, ’’Joseph Kpobly’’, de l’Institut français de Cotonou, pour un vernissage qui s’en est tenu le jeudi 7 novembre 2024, en présence de l’artiste et de nombreux participants dont le directeur de l’institution, Jérôme Binet-Bos.

’’Présence de l’absent’’ appartient à une série de deux autres catégories d’œuvres. Ce sont 9 photographies et 7 tableaux de peinture, toutes dimensions confondues. Elles ont, toutes, contribué à instaurer une atmosphère particulière. Elle était propice à la contemplation et à la réflexion. De telles conditions ont permis de lire ’’Présence de l’absent’’ à travers un rendu captivant. L’œuvre se constitue d’un ensemble d’autels portatifs.


Ils sont propres à la manifestation du culte des morts dans la religion du vodoun. Les matériaux de construction de chaque pièce sont du bois, du tissu et des cauris. Cette association appartient à la réalité des ’’assin’’, ces autels portatifs, en langue béninoise du fon. La production des pièces montre, de l’artiste, plusieurs qualités : minutie, patience, méticulosité. L'artiste a réalisé ces "assin" selon l'adaptation contemporaine qu'il lui a plu de leur donner. 

L’installation indiquée renvoie le Béninois à se réapproprier son patrimoine immatériel. Il lui faut aussi le préserver. L'œuvre a circonscrit, au lieu de sa présentation au public, un espace sacré. Il est lié au dialogue des humains avec leurs disparus. Elle explore les rapports des vivants avec les morts.



Eliane Aïsso, dans ses explications, lors du vernissage


Les photographies et les tableaux d’Eliane Aïsso, dans ’’La renaissance du monde’’, sont d’autres différents thèmes. Ils sont, entre autres, les vivants dans leurs expériences dans l’existence, le genre et la quête de l’équilibre. ’’Les tourtereaux’’, ’’Entre deux mondes’’, ’’Départ’’, ’’Djogbé’’, ’’Wi do ta’’, ’’Olutoju’’, ’’Connaître et renaître’’ sont quelques titres de ces œuvres. Leur point de convergence : l’existence d’un pont entre le monde des vivants et celui des défunts.


Les œuvres photographiques trouvent la femme comme leur sujet essentiel. Eliane Aïsso l’habille d’un voile blanc. Elle lui fait aussi tenir une calebasse. Elle est, donc, source de vie et de fécondité.


Les tableaux, quant à eux, sont abstraits. Ils interrogent l'invisible prenant forme dans le visible. « L'ombre n'est-elle pas l'essence même de la forme ? ». L’artiste s’en est, ainsi, interrogée, au cours du vernissage.


Un orchestre en a garanti l’ambiance conviviale et chaleureuse. Il a, notamment, retracé le parcours élogieux de Tassi Hangbé. Elle est la soeur jumelle d’Akaba, un des rois de la dynastie de l’ex-Danhomè. Elle a pris sa succession, à son décès subit. Elle a initié la puissante armée féminine des Amazones. Elle a été effacée par l’histoire. Eliane Aïsso, à sa façon, la révèle, au cours de l’exposition. Elle s’achève le 19 décembre 2024.

Herman Sonon / Marcel Kpogodo