Dans le cadre de l'inauguration officielle du ''Centre'' en février prochain
(Plusieurs œuvres de
qualité déjà disponibles)
’’Le Centre’’, Complexe
culturel situé à Lobozounkpa, dans l’Arrondissement de Godomey, connaîtra son
inauguration officielle en février prochain. En prélude à cet événement, trois
jeunes plasticiens béninois tiendront une grande exposition, ce qui justifie
une résidence de création dans laquelle ils sont engagés depuis plusieurs
jours.
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Sébastien Boko |
Sébastien Boko, Rémy
Samuz et Nathanaël Vodouhè. Les trois jeunes plasticiens béninois qui sont en
résidence de création, depuis le début du mois de janvier 2015, au ’’Centre’’
de Lobozounkpa, dans l’Arrondissement de Godomey, de la Commune
d’Abomey-Calavi. Les résultats de leur inspiration seront livrés à la
contemplation, à la délectation du public qui sera invité à faire le
déplacement pour visiter l’exposition que donneront ces artistes, à
l’inauguration du ’’Centre’’, le 6 février prochain.
Ce public découvrira
alors le talent artistique de ces créateurs, ceci qui ne se révèle
progressivement que par les productions qu’ils mettent patiemment au jour, au
fil de leur travail dans l’atelier réservé à chacun d’eux, dans le compartiment
des résidences du ’’Centre’’.
C’est ainsi qu’une
visite de routine chez Sébastien Boko permet de voir le jeune homme, le regard
imprégné d’une inspiration appartenant à un univers intelligible dont lui seul
a le secret du fonctionnement. Une hachette dans la main droite, assis, il
racle ardemment une pièce de bois qui prend progressivement une forme humaine.
Ne pas se rendre à l’exposition qui présentera les travaux de ce génie de la
sculpture sur bois, la poitrine morale bardée de plusieurs prix, c’est rater
l’opportunité de découvrir les résultats d’un esprit inventif dont la démarche
artistique connaît une évolution, chaque année qu’il est donné à Sébastien Boko
de vivre. En l’occurrence, lui qui, selon une inspiration prédéterminée ou
libre, taille son bois, le module, désormais, lissé, ce bois ira au-delà de sa
couleur naturelle, il sera teinté de noir, par la technique du brûlage, sans
compter que les personnages érigés ont, à présent, plus des formes féminines,
arrondies, le monde, selon l’artiste, manifestant un fonctionnement trop catastrophique,
à son goût, à cause de la dureté, de la masculinité.
Par ailleurs, en dehors
de ses instruments habituels de travail, tels que la hache, les ciseaux, la
tronçonneuse, la perceuse, la meuleuse, il s’ajoute le camping gaz …
Inévitablement, les effets esthétiques de cette nouvelle donne matérielle
s’imposent par les sculptures que Sébastien Boko fait déjà valoir, à
mi-parcours de la résidence de création.
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Rémy Samuz |
Se rapportant à Rémy
Samuz, sa sphère de travail est jonchée du matériel d’exercice du soudeur, de
barres de fer et de rouleaux de fil de fer. A l’entrée de celle-ci, un
personnage, d’une bonne taille, tout en fer, en train d’être monté. Une
première dans sa carrière ! Rémy Samuz, avec ses doigts de près de 24 ans
d’expérience dans la manipulation artistique du fil de fer, enroulés d’une
bande adhésive de protection, s’active autour lui ; il semble qu’il sera
la pièce maîtresse de l’exposition qu’il présentera, dès le 6 février prochain.
Sinon, on lui connaît
déjà bien ces personnages tout de fil de fer faits, selon la technique de
tissage de l’oiseau qui, à l’aide de son bec, fabrique son nid. Pour l’artiste,
distrait, un instant de son travail, pour nous parler, si l’oiseau réussit ce
niveau de performance artistique avec son bec, ce ne serait pas l’homme qui ne
le pourrait, d’où le défi qu’il s’est lancé, depuis son enfance, d’aller
au-delà du procédé technique de la gent ailée et de tisser de ses mains, avec
du fil de fer. Ainsi est née sa passion, sa vocation pour la sculpture à l’aide
de ce matériau.
Enfin, Nathanaël
Vodouhê, très placide et, peu loquace, laisse ses tableaux de grande dimension
parler pour lui. Ce jeune talent, qui se construit progressivement ses repères,
se meut entre le mi-figuratif et le mi-abstrait, et baigne volontiers dans les
couleurs frappantes telles que le rouge, le noir, le jaune et le blanc, faisant
du visage humain le socle de l’expression d’un message d’abord d’amour :
« J’ai beaucoup d’amour à donner et j’en reçois beaucoup », déclare-t-il.
Déjà à une quinzaine de toiles, depuis qu’il se trouve en résidence, il montre
une inspiration des plus imprévues : « Je peins selon celui que je
rencontre sur la toile, selon celui qui décide de s’y imposer », dit-il
encore, avent de renforcer : « Je suis libre en créativité, je ne me
suis pas fixé des objectifs ».
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Nathanaël Vodouhê |
Donc, armé de
l’acrylique, des pigments sur toile ou du pastel à huile, il vogue à la
rencontre de la lumière qui jaillit instantanément en lui et qu’il métamorphose
en messages, sur ses tableaux ; ce passionné de l’intelligible entend
dicter cette loi de l’inconnu et, le 6 février, le public devra se déplacer
massivement vers ’’Le Centre’’ pour lire le contenu de ses découvertes, lui qui
ne parle que de lui, de nous.
Marcel Kpogodo