vendredi 25 décembre 2020

Combattre la Covid-19, l’objectif commun du Cab de Dominique Zinkpè et du Ministère de la Culture

Dans le cadre du Projet ’’Spécial Boulev’art Covid-19


’’Le Centre’’ de Godomey a abrité, le mercredi 23 décembre 2020, une conférence de presse, celle du lancement officiel de l’atelier de création d’œuvres d’arts plastiques lié au Projet ’’Spécial Boulev’art Covid-19''. Y participaient Dominique Zinkpè, créateur de l’initiative, en tant que Président du Collectif des Artistes du Bénin (Cab), la structure portant le Projet, Carole Borna, Conseiller technique aux Arts du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola qu’elle représentait, et Gratien Zossou, porte-parole des artistes plasticiens retenus pour animer l’initiative indiquée. La séance d’échanges avec les journalistes a démontré la symbiose entre le Cab et le Ministère de la Culture dans le sens de la lutte contre la Covid-19.

De gauche à droite, Gratien Zossou, Carole Borna et Dominique Zinkpè, au cours de la conférence de presse 

La lutte contre la Covid-19 et ses conséquences néfastes sur l’univers des arts et de la culture. Le point commun qui s’est déclaré entre le Collectif des Artistes du Bénin et le Ministère de la Culture, au vu de la conférence de presse qui s’est tenue dans l’après-midi du mercredi 23 décembre 2020 à l’espace de spectacles du ’’Centre’’ de Godomey, sis quartier de Lobozounkpa à Atropocodji dans la commune d’Abomey-Calavi, et qui a réuni, face aux journalistes, Dominique Zinkpè, Président du Collectif des Artistes du Bénin (Cab), Carole Borna, Conseiller technique aux Arts du Ministère de la Culture, et Gratien Zossou, représentant d’artistes plasticiens massivement présents à la conférence de presse.

« Le coronavirus a affecté le monde et voilà plus de six mois que nous vivons la cessation des activités des artistes, notamment, au Bénin. Il fallait réagir et le Cab s’est résolu au travail, ce qui a conduit à la mise en place par cette structure du Projet, ’’Spécial Boulev’art de lutte contre la Covid-19’’ », a introduit le premier conférencier, expliquant que cette initiative a reçu l’écoute et un écho favorable de la part du Ministère de la Culture, qui a compris qu’ « à travers les arts visuels, on peut sensibiliser les populations sur les gestes barrière qu’elles doivent observer dans le sens de la lutte contre la propagation du coronavirus », a-t-il fait comprendre.


Aperçu sur les artistes plasticiens sélectionnés

A en croire Dominique Zinkpè, la première étape du Projet est un événement dont la conférence de presse constitue la cérémonie de lancement : l’animation, entre autres, au ’’Centre’’ de Godomey, d’un atelier de production d’œuvres d’art. Il s’agira alors pour plus d’une trentaine d’artistes contemporains sélectionnés suite à un appel à candidatures de créer toutes sortes d’œuvres d’arts plastiques avec, comme thème unique, la sensibilisation du large public à continuer le respect des gestes barrière dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19. « Les artistes sont conscients de ce qui se passe dans le monde et en sont très créatifs », a commenté l’intervenant.

En outre, une deuxième étape devrait amener à exposer, de manière itinérante, les œuvres produites au niveau de quatre places publiques ciblées à travers le pays. La première prévue pour accueillir la manifestation de présentation est l’Etoile rouge de Cotonou dès le 7 janvier 2020, deux jours avant que les artistes l’auraient investie pour continuer la création. « Nous espérons pouvoir donner une beauté visuelle à nos populations dans cette période si triste », a annoncé Dominique Zinkpè, avant de promettre : « Les meilleures œuvres seront dupliquées sur bâche et montrées à d’autres populations du Bénin ». Ainsi, par la suite, l’exposition se déplacera respectivement vers les places Bayol de Porto-Novo, Goho d’Abomey et Bio Guéra de Parakou.

« Le Ministère de la Culture est heureux et fier d’accompagner ce Projet et d’être en partenariat avec le Cab présidé par Dominique Zinkpè, et avec les artistes plasticiens », a, de son côté, affirmé Carole Borna, la deuxième conférencière.

Selon elle, le gouvernement béninois, dans sa politique de soutien et de valorisation des arts visuels à mettre en exergue, concrétise sa « volonté d’accompagner le Projet ’’Spécial Boulev’art de lutte contre la Covid-19’’», qui, à en croire ses propos, entre en parfaite cohésion avec ’’Bénin en création’’, mis en place par le Ministère de la Culture, dans le cadre des ’’Actions artistiques au Profit des acteurs culturels’’ (2Apac), pour remettre au travail les artistes de même qu’en fonctionnement les espaces culturels, dans le sens de la fragilisation à leur niveau des corollaires de la suspension des activités, fondée sur les mesures prises par le gouvernement pour freiner l’extension au Bénin du coronavirus.

« Cette année a été difficile pour les artistes ; ils n’ont pu travailler ni faire des expositions alors qu’ils ne peuvent s’épanouir sans partager le fruit de leur travail avec le public », a-t-elle constaté. « Il s’agit pour nous, à travers les 2Apac, de produire un impact positif sur toutes les disciplines des arts et de la culture », a poursuivi Carole Borna, avant de conclure : « C’est avec beaucoup de  joie que nous vous accompagnons tous aujourd’hui. Ceci nous amène à dire « Bravo ! » à Dominique Zinkpè pour toute son œuvre en faveur des artistes plasticiens visant à permettre qu’ils s’expriment par leur travail ».



Photo de famille des conférenciers avec les artistes

« Nous militons pour la survie de notre pays, ce qui nous amène à donner du beau travail pour démontrer ce que nous sommes réellement », a, quant à lui, affirmé, en dernier lieu, Gratien Zossou, représentant de tous les ordres d’artistes plasticiens retenus pour animer le Projet indiqué. « Il faut que la population vibre à nouveau et que les activités vivent à travers ces échanges », a-t-il souhaité, avant qu’une photo de famille des conférenciers avec les artistes plasticiens ne vienne clore la séance de partage avec les journalistes.

Marcel Kpogodo Gangbè  

mercredi 23 décembre 2020

Démarrage du projet ’’Spécial Boulev’art’’ de lutte contre le coronavirus

Dans le cadre de l’achèvement du processus préliminaire de sélection des plasticiens 


Le projet d’exposition collective, dénommé ’’Spécial Boulev’art (Artistes dans la rue) de lutte contre la Covid-19’’ débute sur des chapeaux de roue ce mercredi 23 décembre 2020 au ’’Centre'’ de Godomey, sis quartier d’Atropocodji à Lobozounkpa, en longeant la clôture du Complexe scolaire ’’La plénitude’’. Pendant cinq jours d’affilée, plus d’une vingtaine d’artistes plasticiens créeront des œuvres de sensibilisation de la population sur le respect des gestes barrière contre le coronavirus.


Des artistes sélectionnés déjà à l'oeuvre

D’un côté, Dominique Zinkpè partageant sa vision avec certains artistes, Carlos Balley penché sur sa toile, Azé Baba contrôlant le séchage du sable sur un contreplaqué vernis de blanc, Yannick Bobby et Akm 229 travaillant acharnement à découper le même type de bois, Psycoffi matérialisant un fond blanc, d’un autre côté, Marius Dansou, coordonnant un groupe d’artistes autour des spécificités matérielles de manifestation de leur travail, sous le regard attentif de Salinas Hinkati, Responsable administratif du projet en cours. L’ambiance qui règne le mercredi 23 décembre 2020 au ’’Centre’’ de Godomey, le lieu de lancement du projet,’’Spécial Boulev’art (Artistes dans la rue) de lutte contre la Covid-19’’.

Ci-contre, à gauche, Marius Dansou, et, entre autres, debout, Salinas Hinkati

Jusqu’au dimanche 27 décembre, tous ces artistes plasticiens et bien d’autres matérialiseront l’inspiration qu’ils auront proposée en postulant à l’appel à candidatures, lancé le 30 octobre 2020 par le Collectif des Artistes du Bénin (Cab), en partenariat avec ''Le centre'' de Godomey et le Ministère du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca). 

A l'extrême- droite, Dominique Zinkpè, sur le terrain, dans ses concertations ...

Il était question qu’ils soumettent au jury de sélection des maquettes de leurs œuvres respectives sur la sensibilisation de la population béninoise au respect des gestes barrière de lutte contre la pandémie du coronavirus.

L'artiste Azé Baba ...

Pour Dominique Zinkpè, Président du Cab, la réalisation du projet concerné constituera la contribution des artistes plasticiens du Bénin à la lutte contre la propagation du coronavirus, étant donné que les œuvres créées seront exposées dans des espaces que fréquente un public massif, sur des places publiques, sans oublier qu’un autre lieu retenu pour le travail des plasticiens en plein air est la place de l’Etoile rouge de Cotonou.

Marcel Kpogodo Gangbè 

mardi 22 décembre 2020

’’Dieu m’a distingué’’, « c’est le son de l’année … », explique Melcky Majesty

Dans le cadre de la prochaine sortie de son nouvel album


La sortie de ’’Dieu m’a distingué’’ par Melcky Majesty, l’ex-membre du groupe de hip-hop, ’’Ardiess’’, est une réalité. Ce single incitatif, qui déchaîne les attentions sur les plateformes de téléchargement de chansons, marque le retour sur la scène musicale d’une jeune icône qui, à présent évoluant en solo, laisse croire à une orientation radicale vers la musique gospel et, semble-t-il, pour le bien de ses compatriotes, les Béninois.

Melcky Majesty, sur la photo de la pochette du single 

3 minutes 20 secondes et tout est dit ! Le single, ’’Dieu m’a distingué’’, le tout nouveau qu’a conçu Melcky Majesty, le chanteur très connu de l’ex-groupe, ’’Ardiess’’, porte le message hautement expressif d’une grande positivité d’esprit, connectée au Tout-puissant, ce qu’il faut constater, en cette fin d’année, depuis quelques jours où le morceau enchante les mélomanes, en général, et les fans de l’ex-’’Ardiess posse’’, puis du fameux Melcky, en particulier.


Ayant décidé de prendre son destin artistique en mains, sous son label personnel, ’’World rhythm productions’’, le voilà surfant désormais en solitaire sur un ’’afrobeat’’ entraînant qui livre un message gospel inédit. Un facteur qui devrait pousser les mélomanes non encore en possession du morceau à aller à son acquisition sur les plateformes de téléchargement indiquées, surtout que l’artiste en donne la définition forte qui lui convient : « C’est le son de l’année, le son qui garde la direction, le son qui favorise la réalisation de vos projets », explique-t-il, avant de faire comprendre que le morceau concerné n’est que l’arbre qui cache la forêt : « C'est un single qui annonce l'album même pour 2021 », promet-il. 


Dans la chanson, il n’est pas question, en ce qui concerne le message, de simples louanges en direction de l’Eternel. Il faudra alors découvrir de quelle manière le compositeur du texte, Melcky Majesty, articule les faits des actions qu’il évoque si bien que la réussite espérée de Dieu par les hommes et soutenue par lui intervient à la fin du processus exigeant d’un travail soutenu, assidu et persévérant, d’où la distinction finale.


Aujourd’hui, l’artiste se montre effervescent de la volonté de se refaire la place qui lui revient de droit. Donc, il déjoue les attentes en se faisant reconnaissant : il fait intervenir Dieu afin de lui témoigner de la gratitude face aux acquis qu’il a permis aux humains d’obtenir en 2020, sans oublier les réalisations que le créateur a garanties pour l’année nouvelle. Sous le couvert de cette reconnaissance, l’artiste fait valoir une posture de pédagogue comme pour faire comprendre que les grâces de l’Eternel sont loin d’être gratuites puisque le travail inlassable en est la clé.


Donnant l’exemple de l’incarnation de ce genre de travail en lui-même, Melcky Majesty n’entend pas se satisfaire de la sortie de son nouveau single, dormir sur ses lauriers et attendre que les fans recommencent à affluer. Au contraire, il se donne de se lancer sur le terrain afin de porter le message à tous les Béninois, même au tout dernier, d’où sa troisième face de l’ange qui procure un développement personnel salvateur : « C’est un single qui permet de garder foi et de croire qu'on peut mieux avoir quand on reste concentré sur son objectif et qu'on y travaille avec détermination ».


Par ailleurs, dans sa quatrième dimension, le chanteur se fait l’apôtre qui se donne une mission toujours liée à un travail d’une véritable endurance : il s’impose de « faire la promotion du single jusqu'aux méandres de Tchoumi-Tchoumi ». La motivation d’un tel tour de tous les coins et les recoins du Bénin, à en croire l’artiste, reste la diffusion de valeurs essentielles dans l’esprit d’une jeunesse africaine contemporaine qu’il pense pouvoir remonter afin qu’elle se convertisse en la force du développement de son continent : il se dit obligé de « travailler pour que chaque Béninois puisse connaître par cœur le texte de ce single qui s'avère être un remontant physique pour tout moment où l’on ne se sent pas dans sa peau ». Puis, il précise davantage sa vision : « Je veux me concentrer sur la promotion à outrance du single et vite atteindre les 12 millions de Béninois pour démontrer que nous pouvons tout réussir chez nous, sans prendre le risque de la traversée de la méditerranée ! », achève-t-il, dans un engagement d’une ardeur irrépressible.


Donc, au-delà d’un morceau pour la détente, ’’Dieu m’a distingué’’ se révèle un véritable médicament d’assainissement de la mentalité de la jeunesse actuelle, ce qui ne devrait surprendre, vu que l’artiste chanteur, rappeur et compositeur qu’est Melcky Majesty vient d’un long chemin parsemé d’expériences.


Avant ’’Dieu m’a distingué’’, son parcours, laborieux, impose respect. D’abord, il y a eu tant d’années d’une pratique musicale intense et abondante avec ’’Ardiess posse’’, une expérience artistique solidement établie et fondée sur cinq bons albums, entre 1997 et 2008. Ensuite sont survenus environ dix ans de léthargie suite à la déconfiture progressive du si célèbre groupe béninois de hip-hop.


Le retour en force de Melcky Majesty, qu’il dit « magistral », se réalise dans des conditions d’une maturité incontestable qui s’affirme par une adaptation à l’atmosphère généralisée de digitalisation, ce qui suppose qu’un mélomane qui voudrait s’acheter le morceau, ’’Dieu m’a distingué’’, au minimum de 200 F Cfa, devrait se connecter à une adresse précise : http://playlist.africa/produit/melcky-dieu-ma-distingue/. On pourrait aussi le commander sous forme de Cd au 66992877.


Marcel Kpogodo Gangbè

mardi 15 décembre 2020

Les artistes renouent avec les prestations professionnelles

Dans le cadre de la mise en œuvre des 2Apac


’’Le Centre’’ de Godomey a donné l’occasion de revoir, dans des conditions exceptionnelles, plusieurs grands noms de l’humour sur scène, plus d’une année après les restrictions mises en place par le Gouvernement béninois pour empêcher la propagation du coronavirus. L’événement s’est déroulé le samedi 12 décembre 2020 après le lancement officiel de l’opération, ’’Actions artistiques au profit des acteurs culturels’’ (2Apac) – ’’Bénin en Création’’, par Blaise Tchétchao, Directeur des Arts et du livre, pour le compte du Ministère du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca).


La Compagnie ''Pipi Wobaho'' en action au cours des 2Apac

13 humoristes en solo, 2 en trio et 2 en quartet. La structure de la succession d’humoristes béninois très connus dans l’après-midi débouchant sur la soirée du samedi 12 décembre 2020 au ’’Centre’’ de Godomey, un spectacle qui s’est déroulé sous le couvert de la mise en place par le Ministère de la Culture de l’initiative dénommée, ’’Actions artistiques au profit des acteurs culturels’’ (2Apac) – ’’Bénin en Création’’.


Elle a permis de revoir se produire sur scène, bien que ce soit en quelques minutes, Kromozom, Fridaousse Iffabi, Tonton Victor, Pachéco, Evangéliste Barboza, Rosalie Daguè Zogoué, Kenneth au chapeau de paille, Kakpo Anani, Jean-Louis Kédagni, Pape Isaac 17, Baba femelle et Dragomir, pour le compte du solo, en duo, Dah Soglo, Pasteur Zan, Oncle Bazar et Prince Yadjo. En trio, il fallait suivre Alèmèdjè et son groupe, de même que Koffi bonheur et son équipe. Enfin, les quartets se trouvaient constitués par Serge Yéou et les ’’Aziza Togbo du Bénin’’, d'une part, et avec les membres de la Compagnie ''Pipi Wobaho'', d'autre part. Toutes ces prestations se sont déroulées avec, comme seuls spectateurs, les humoristes, les responsables du ’’Centre’’ et les membres d’équipes techniques de captation.


A en croire Blaise Tchétchao, Directeur des Arts et du livre, qui lançait l’événement, il a pour but de remettre au travail les artistes et en fonctionnement les espaces culturels après qu’ont bloqué ces deux maillons les interdictions gouvernementales des activités artistiques liées aux mesures prises pour contrer la propagation du coronavirus. Toujours pour l’autorité, l’absence du public se justifie par la nécessité de continuer le respect des gestes barrière connues, promettant que les populations jouiraient des différentes prestations sur les réseaux sociaux et sur les chaînes de télévision, ce qu’explique la présence de captateurs sur les lieux.


Enfin, Blaise Tchétchao a précisé qu’après Abomey-Calavi, Missérété, Cotonou, Parakou et Natitingou sont les prochaines villes qui accueilleront des spectacles, ceux-ci devant se dérouler dans les disciplines musicale et théâtrale, sans oublier qu’il est aussi prévu une exposition d’ouvres d’arts plastiques.

Marcel Kpogodo Gangbè 

dimanche 13 décembre 2020

L’artiste sculpteur Sébastien Boko, une victoire sur le coronavirus

Dans le cadre de l’ouverture de son atelier au public 

La pandémie planétaire qu’est le coronavirus aura fait tous les ordres de victimes sans épargner le monde des artistes visuels. Parmi ceux-ci se trouve le sculpteur sur bois, Sébastien Boko, qui, à sa manière, a obtenu une victoire sans failles sur le fléau indiqué, ce qui s’est révélé à la visite qu’il a permise, qui s'est effectuée à son atelier de travail et d’exposition, sis quartier d’Akogbato, à Cotonou, ouvert au public depuis le vendredi 11 décembre 2020.

Sébastien Boko, au cours de la visite d'atelier

Une grande enceinte aménagée dont le côté droit du mur témoigne d’une partie du résultat du confinement artistique qu’a vécu Sébastien Boko au cours du déclenchement de l’épidémie du coronavirus. Ceci s’est rendu visible à l’occasion de l’ouverture de son univers de travail par l’artiste sculpteur au public le vendredi 11 décembre 2020 au quartier de Fidjrossè-Akogbato, à l’ouest de Cotonou.  

La grande cour mentionnée donne accès à trois compartiments de dimensions inégales qui, dès une terrasse, donnent à voir des personnages de sculpture, dont certains ont de plus de deux mètres de hauteur. Ce n’est que l’ordinaire du sculpteur qui conduit les visiteurs vers l’inédit : des œuvres d’une facture toute nouvelle à découvrir absolument !

Comme cultivant le suspense, Sébastien Boko justifie son initiative : « Elle donne l’occasion de faire découvrir par l’artiste un cadre de vie, un univers particulier, ses travaux et ses créations en cours ». Selon lui, il s’agit d’ « informer que l’art existe, ce dont les citoyens n’ont pas une idée du contenu ». Ainsi, ouvrir son atelier au public présente une fonction pédagogique sur un système de fonctionnement professionnel mal connu : « L’intérêt de cette entreprise est que les visiteurs regardent ce que je fais, comment je travaille, que cela les questionne et qu’ils comprennent qu’il y a des possibilités de faire cela aussi, c’est-à-dire ce travail que j’exerce ».

L'affiche officielle de la visite d'atelier

En vérité, l’ouverture qu’a entamée Sébastien Boko de son atelier à la population met plus en vue et en valeur le fruit de son travail que son ordinaire posture professionnelle d’un créateur qui se démène physiquement pendant plusieurs semaines pour finir par faire sortir le résultat de son inspiration, qu’est un ensemble de sculptures stylisées qui ravissent, qui charment l’œil. Avant qu’il en arrive à ces œuvres plaisantes, il aurait fallu le voir arpentant les décharges de bois pour en acquérir de la qualité qu’il aurait souhaitée, prendre une bonne patience pour le voir découpé selon certaines normes, être à son atelier et travailler sur de grands billots, les scier à l’aide d’un appareil lourd et spécialisé, les modeler selon le personage qu'il a en tête de construire. Il aurait fallu voir Sébastien Boko en tenue de travail, d’une part, alourdi de la fatigue de ce puissant investissement physique dont il ne donne aucunement l’air quand il se laisse découvrir en public, et, d’autre part, tombant littéralement de sommeil à la fin d’une épuisante journée passée à quérir la forme et la force d’une certaine inspiration qui n’est visible qu’à lui.

Au lancement de la semaine de la découverte de son atelier de Fidjrossè-Akogbato par le public le vendredi 11 décembre, cette dimension inimaginable, fortement et intensément laborieuse de Sébastien Boko, s’efface sous les apparences soft de l’artiste empruntant les habits propres et humbles d’un publiciste laissant découvrir ses œuvres et pressentir les éléments du renouvellement d’une démarche de travail, qu’il veut chaque fois changeante. Ce qui impose le déplacement de toute personne ayant compris que l’artiste sculpteur se démène aussi intensément qu’un travailleur soucieux de produire un impact d’airain dans son univers professionnel et sur la société.

Carte de l'atelier de Sébastien Boko à Cotonou

La visite d’atelier n’est donc plus une affaire de spécialiste de l’art mais de tout Béninois, de tout être humain tout simplement, intéressé ou non par un corps de métier fonctionnant d’une manière spécifique. A ce niveau, le sculpteur indexe une contribution stratégique du public dans le processus créatif : « S’informer sur l’art doit être un travail collectif », définit-il, avant d’approfondir sa réflexion : « Le public appartient à la chaîne dont tous les membres doivent jouer leur partition pour la valorisation, la promotion et l’épanouissement des artistes ».

Sur ces mots, Sébastien Boko conduit les visiteurs de l’instant à l’une des principales salles d’exposition où des installations innovantes donnent corps à la suite de l’inspiration de l’artiste, celle qu’il a développée et concrétisée afin de passer les moments peu plaisants du confinement contre la propagation du coronavirus. Des chargeurs d’appareils de téléphone portable en vedette ! La visite se rend urgente pour tout découvrir jusqu’au vendredi 18 décembre à dix-neuf heures trente au plus tard …

Marcel Kpogodo Gangbè

vendredi 11 décembre 2020

Zanfanhouédé, des toiles édifiantes sur les secrets du bonheur

Dans le cadre de son exposition en cours à Cotonou

Depuis le vendredi 27 novembre 2020, l’artiste peintre, sculpteur et tatoueur, Zanfanhouédé, est en exposition à la galerie du ’’Lieu unique’’, sis quartier de Fidjrossè à Cotonou. En substance, une majorité de tableaux et quelques dessins entraînent le visiteur dans un univers d’un réalisme parfois fatal qui instruit plus qu’il n’inquiète.


Zanfanhouédé, au cours de ses explications

’Azor’’, ’’Noukonglô’’, ’’Gbêwézoun’’, ’’Gbédokpo’’, ’’Gbèwéman’’, ’’Noun kpon dô nounwou’’, ’’Gandido min énongnon’’, ’’Gbèwémantowé’’, ’’Nounangnon’’, ’’Houénounsou’’, ’’Mèwèdjro’’, ’’E houn zou’’. On croirait des titres de morceaux d’un album de musique traditionnelle béninoise, ce qui n’est aucunement le cas, puisque les œuvres concernées sont des tableaux produits par Franck Zannou, alias Zanfanhouédé, animant l’exposition intitulée ’’Gbê kannou’’, ’’La course de la vie’’, en français, dont le vernissage s’est tenu dans la soirée du vendredi 27 novembre 2020 à la galerie du ’’Lieu unique’’, un espace de détente et de partage culturel, situé au quartier de Fidjrossè, à Cotonou.


« Dans notre vie, cela ne sert à rien de ne pas courir, vu la mission qu’on doit y accomplir », explique Zanfanhouédé, justifiant le thème de l‘exposition. « Il vaut mieux alors éviter d’adhérer au ’’Crimandor’’ », continue-t-il, un terme qu’il détaille comme l’association de trois actions dont le caractère successif fait tomber son auteur dans de la léthargie, de façon à le rendre nuisible à son entourage : critiquer, manger et dormir. « Pour mieux passer sa vie sur terre », conclut-il, « il faut écrire une histoire ».


Cela est ainsi parti pour un univers dans lequel les toiles de Zanfanhouédé promettent d’embarquer le visiteur : un système apaisant d’éveil de la conscience humaine à des vérités simples du quotidien, des vérités ordinaires auxquelles empêchent d’avoir accès le bouillonnement et le tourbillon dans lesquels se trouvent enfermés les êtres humains du fait de leurs activités quotidiennes.


Aller s’imprégner de l’atmosphère feutrée de l’exposition ’’Gbê kannou'' amènerait à se ressourcer profondément à partir de deux facteurs cardinaux, à découvrir absolument, qu’a mis en place l’artiste, et qui concourent à créer la communication et la connexion entre toutes les quinze toiles proposées au regard du visiteur. Les facteurs concernés devraient susciter la curiosité d’aller voir cette exposition, surtout qu’ils permettent de se rendre compte de quelle manière, par eux, Zanfanhouédé développe une philosophie particulière de la victoire sur les situations d’adversité de la vie actuelle.


Par conséquent, dans son usage bien organisé, bien dosé de l’acrylique, du pastel, des teintes et de la bombe à faire du graffiti, Zanfanhouédé a réussi la confection de toiles à la somptuosité veloutée pour le regard et pour les autres sens lorsqu’ils sont conditionnés chez l’observateur averti des œuvres de peinture à fonctionner même apparemment hors de leur champ d’exercice.


Il s’agit donc de se rendre sans trop tarder à la galerie du ’’Lieu unique’’ de Fidjrossè, à Cotonou, afin de communier avec la thérapie, par le regard, que propose l’artiste à la fois pour l’âme et pour le cœur, surtout que Zanfanhouédé entend que les cinq mois qu’a duré la production des tableaux puissent permettre à tout Béninois, quel que soit son statut social, de se procurer des pièces qu’il a mis à des prix étudiés pour toutes les bourses. Jusqu’au 27 janvier 2021, le visiteur dispose donc de l’opportunité de s’enrichir au contact d’une école de la nouvelle génération des arts plastiques au Bénin, au contact d’un jeune peintre né avec des dents, qui semble ne pas exercer son métier pour faire de la figuration.

Marcel Kpogodo Gangbè      

mardi 8 décembre 2020

Un catalogue exceptionnel en arts plastiques lancé par l’Union européenne

Dans le cadre d’une manifestation tenue à Cotonou

On n’aura encore jamais vu un catalogue en arts plastiques de ce volume au Bénin. Ecrit par André Jolly, il est intitulé, ’’Artistes contemporains du Bénin – Artistes du monde’’, et a connu un lancement officiel le jeudi 26 novembre 2020 à la Résidence de l’Union européenne à Cotonou, sous la direction de Véronique Janssen, Chargée d’Affaires a.i. de la Délégation de l’Union européenne au Bénin, et en présence de nombreux invités dont des artistes.

De gauche à droite, Véronique Janssen et Dominique Zinkpè montrant le catalogue au public lors du lancement (Crédit photo : Cellule de Communication de la Délégation de l'Union européenne au Bénin)

82 artistes plasticiens béninois présentés à travers un gros volume de 445 pages en couleurs, dans du papier glacé, pour une couverture aux vert, jaune et rouge du drapeau du Bénin. Les éléments de fonctionnement du catalogue, ’’Artistes contemporains du Bénin – Artistes du monde’’, ce livre de poids dont le lancement a été officiellement effectué dans la matinée du jeudi 26 novembre 2020 à la Résidence de l’Union européenne à Cotonou.


En effet, initié par l’artiste plasticien Dominique Zinkpè, qui est le relais de la Galerie ’’Vallois’’ au Bénin, l’ouvrage trouve son édition co-financée par cette institution, établie et exerçant en France, et l’Union européenne, alors qu’il a pour auteur, André Jolly, ancien Directeur de l’ex-Centre culturel français de Cotonou.

Aperçu du public au lancement du catalogue (Crédit photo : Cellule de Communication de la Délégation de l'Union européenne au Bénin)

En ouverture du confortable livre se laisse parcourir l’avant-propos de l’auteur, illustré, trois pages plus loin, par le sculpteur Euloge Glèlè, alias Glèlè, presqu’en embuscade derrière sa célèbre et significative œuvre, ’’La reine et sa cour’’. Et, après, respectivement, une présentation du Bénin, le « mot » de Robert Vallois, celui de Jutta Urpilainnen, Commissaire européen aux Partenariats internationaux, et un certain souffle de l’écrivain béninois, Florent Couao-Zotti, une page de garde lance la découverte des artistes contemporains du Bénin par un monument vivant : Romuald Hazoumè, avec un honneur qui ne sera octroyé qu’à lui comme à un seigneur échappant à tout classement alphabétique, 10 savoureuses pages illustrées qui le définissent dans sa démarche aussi bien récupératrice que photographique ! Ensuite, peuvent être classés au deuxième rang, une crème de 12 créateurs répartis dans le livre, selon l'initiale de leur nom, qui se voient restituer en 8 pages faisant resplendir leur authenticité artistique : Gérard Quenum, Glèlè, Ishola Akpo, Julien Vignikin, Kajéro, Kifouli Dossou, Ludovic Fadaïro, Meschac Gaba, Moufouli Bello, Psycoffi, Rémy Samuz et Zinkpè.


Et suivent, classables en troisième position, 26 artistes présentés en 6 pages, intercalés par Benjamin Déguénon et Charles Placide lisibles en 5 pages,  et, au cinquième rang, 26 autres en 4, pendant que Bonsa et Calixte Dakpogan se distinguent par les 3 pages qui leur échoient et que 12 derniers artistes n’ont que 2 pages pour laisser dire leur être créateur.  

André Jolly, l'auteur du livre - (Crédit photo : Cellule de Communication de la Délégation de l'Union européenne au Bénin)

Coup de cœur de l’auteur, quote actuelle de l’artiste, qualité de son travail, force de rayonnement de sa démarche, visibilité, disponibilité d’informations ou de photos ? Il n’y en a aucun doute, le hasard n’aura eu aucune place dans l’attribution par l'auteur André Jolly d’un nombre de pages à tel artiste ou à un tel autre, lui qui est loin d’en être à sa première expérience de production d’un catalogue d’artistes contemporains béninois. 


En effet, en 2000, en tant que Directeur de l’ex-Centre culturel français de Cotonou, il laissait paraître, ’’L’Harmattan 2005 – Art contemporain du Bénin’’, promouvant 14 artistes. Cinq années plus tard, son successeur à ce poste, Wily Dubos, se faisait aussi l’auteur d’ ’’Harmattan 2005 – Art contemporain au Bénin’’, passant la liste à 24, sans oublier qu’André Jolly revient en force, en 2013, avec ’’Sculpteurs contemporains du Bénin - De la tradition à la modernité". Par conséquent, l’auteur d’ ’’Artistes contemporains du Bénin – Art du monde’’, vraisemblablement, manifeste un véritable parcours, s’est fait un métier dans l’exploration de l’univers de l’art contemporain béninois ; il capitalise une connaissance approfondie de ce milieu et s’impose comme un archiviste de la question, d’où le choix judicieux de la Galerie ’’Vallois’’ de l’avoir amené à conduire ce nouveau chantier apparemment d’une consistance remarquablement plus exigeante.


Au lancement de l’ouvrage, le jeudi 26 novembre 2020, Véronique Janssen, Chargée d’Affaires a.i. de la Délégation de l’Union européenne au Bénin, a tenu une allocution forte.

Marcel Kpogodo Gangbè

 

 

Extrait de l’allocution de Véronique Janssen


Véronique Janssen, au cours de son allocution (Crédit photo : Cellule de Communication de la Délégation de l'Union européenne au Bénin)

 

« Mesdames et messieurs,

Chers artistes,

Chers amis,

Chers invités,

J’ai le grand plaisir de vous recevoir aujourd’hui en la résidence de l’Union Européenne pour le lancement officiel d’un livre d’art exceptionnel dédié aux artistes du Bénin, intitulé « Artistes contemporains du Bénin-artistes du monde ».

Cet ouvrage dont nous avons l grand honneur d’avoir l’auteur parmi nous, aujourd’hui, M. André Jolly, a été réalisé à l’initiative de la célèbre Galerie Vallois.

La DUE en a assuré le cofinancement, marquant par là l’engagement de l’UE ne faveur de la promotion de l’art et des artistes.

Dans sa préface, Mme Jutta URPILAINEN, Commissaire européen aux partenariats internationaux, a écrit (je cite) : « L’art aide à l’ouverture des esprits et à la rencontre des personnes et des peuples. C’est dans ce sens que je souhaite saluer le travail de Robert Vallois qui consiste à mieux faire connaître les artistes béninois – en tant que créateurs profondément liés aux traditions culturelles et spirituelles spécifiques du Bénin et à la fois universels, contemporains et incroyablement intenses. Le Bénin peut être fier de ses nombreux créateurs qui sont à la fois, en tant qu’artistes contemporains de renom, citoyens du monde ».

L’art et la culture permettent en effet d’établir un trait d’union entre les peuples. Comme le disait Octavio Paz, poète et lauréat du prix Nobel de littérature en 1990 : « Toute culture naît du mélange, de la rencontre, des chocs. A l’inverse, c’est de l’isolement qu meurent les civilisations ».

C’est pour permettre de telles rencontres que le précédent Chef de la DUE au Bénin, M. Oliver Nette et son épouse, avaient décidé en 2018 d’ouvrir la Résidence, la maison européenne à Cotonou, aux artistes du Bénin, qui méritent d’être davantage connus. Depuis lors, 6 expositions ont été organisées à la Résidence, offrant l’occasion tant à nos amis béninois qu’à nos amis de la communauté internationale de découvrir ou redécouvrir des artistes de renom comme de jeunes talents. Le concept de chaque exposition était de présenter à chaque fois un artiste sculpteur et un artiste peintre, afin de susciter un dialogue entre ces différentes formes d’art plastique. C’est ainsi que nous avons eu l’immense honneur d’accueillir successivement :

-          Moufouli Bello & Kifouli Dossou

-          Nathanaël Vodouhè & Lionel Yamadjako

-          Gérard Quenum & Karimi Chouyouti

-          Thierry Oussou & Elias Boko

-          Charly D’Almeida & Mica Hounkpèvi (qui nous a hélas quittés, et pour qui je vous demanderais d’avoir une pensée tout particulière), et enfin

-          Calixte Dakpogan  & Midy.

Certains d’entre eux figurent dans l’ouvrage dont nous célébrons le lancement aujourd’hui.

A la fin de cette cérémonie, nous offrirons à chacun d’entre vous un exemplaire de cet ouvrage qui marquera les annales de l’histoire de l’art au Bénin.

Mais avant cela, vous aurez l’occasion au cours du cocktail d’admirer dans le jardin les œuvres de quelques artistes qui figurent dans le livre, et qui ont été spécialement reproduites pour cette occasion. Vous pourrez aussi échanger, si vous le souhaitez, avec les artistes présents ici. Je veux nommer Sènami Donoumassou, et MM. Romuald Hazoumé, Ludovic Fadaïro, et Dominique Zinkpè, que je demande d’applaudir très chaleureusement.

Je vous demanderais une ovation toute particulière à M. Zinkpè, pour son apport à la réalisation de l’ouvrage. Avec l’espace artistique Le Centre, dont il est le Président d’honneur, M. Zinkpè participe à la mise en valeur de l’art contemporain du Bénin et du continent africain, et à l’accompagnement d’artistes émergents. Merci pour vos applaudissements … ».

vendredi 4 décembre 2020

Le ’’Lab’Africa’’ restitue ses expérimentations à l’Institut français de Cotonou

Dans le cadre du ’’Novembre numérique’’ 2020

L’édition 2020 du ’’Novembre numérique’’ donne lieu à un concert d’un genre particulier, le résultat du fonctionnement d’un laboratoire musical à trois dimensions, ce qu’a annoncé, entre autres, Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice déléguée de l’Institut français du Bénin, au cours d’un échange avec des journalistes culturels le mardi 1er décembre 2020.

De gauche à droite, Gérald Brun et Coline-Lee Toumson-Vénite, au cours de la conférence de presse

Un concert live en son et en image animé par un nombre impressionnant d’artistes de qualité. Le spectacle inédit qui s’annonce pour la soirée du vendredi 4 décembre 2020 au Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou et dont l’information de la mise en œuvre fonde la conférence de presse qu’ont tenue, dans la matinée du mardi 1er décembre 2020, Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice déléguée de l’Institut français du Bénin, et Gérald Brun, Attaché de Coopération scientifique et universitaire à l’Ambassade de la France près le Bénin.


D’abord, la première conférencière a montré, de par son intervention, que le concert indiqué se déroule dans le cadre du ’’Novembre numérique’’, organisé pour le compte de l’année en cours, qui présente la particularité de se dérouler depuis le 25 novembre avec la mise en place d’un laboratoire de musique, le ’’Music lab’Africa’’ qu’elle identifie comme une « plateforme créative d’artistes » combinant des « sensibilités artistiques » et plusieurs « esthétiques ».


Ces artistes appelés à faire valoir leurs connaissances respectives au sein du ’’Lab’Africa’’ sont les percussionnistes Jah Baba et Bona Didolanvi, les chanteuses du groupe Tériba, Jimmy Belah, le guitariste du Benin international musical (Bim) et, du côté des Caraïbes, Philo qui fait parler les « voix du tambour », sans oublier les Français Jérôme Ettinger, Dj et manipulant la musique assistée par ordinateur, et Axel Vanlerberghe, Vidéaste et photographe, entre autres.


Ainsi, le concert de la soirée du vendredi 4 décembre est la restitution des séances d’échanges, que ces artistes ont réalisées au sein de la résidence de création dénommée le ’’Lab’Africa’’ qu’a abrité, depuis le 25 novembre, l’espace culturel de l’ ’’Africa sound city’’. Pour la Directrice déléguée, cette expérience permet la mise en commun des arts dans les dimensions du numérique, de la musique et de la culture.


Ensuite, selon Gérald Brun, Attaché de Coopération scientifique et universitaire à l’Ambassade de la France près le Bénin, le ’’Novembre numérique’’ promeut les cultures numériques, sans oublier que l’expérience qui s’est manifestée au sein du ’’Lab’Africa’’ combine les dimensions telles que la culture, la musique et le numérique, de même que le laboratoire concerné se trouve patronné par l’Union européenne à travers l’Eu national institute of Culture (Eunic), en collaboration avec plusieurs institutions culturelles dont l’Institut national des Métiers d’art, d’archéologie et de la culture (Inmaac) de l’Université d’Abomey-Calavi, et aussi plusieurs pays tels que le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie et le Togo, ce qui suppose la « création des modèles de coopération culturelle entre le Bénin et d’autres pays du monde ».


En réalité, le spectacle du vendredi 4 décembre 2020 ne constitue pas la seule occasion pour vivre la fusion des pratiques artistiques d’horizons divers. La soirée du samedi 5 décembre permettra aussi d’assister à un concert que donnera le groupe dénommé le ’’Medecine man orchestra’’, toujours au Théâtre de Verdure de l’Institut français de Cotonou, ce qui constitue une opportunité pour savourer la communication musicale entre les tambours d’Afrique, grâce aux griots afférant, et ceux de la Caraïbe, a conclu Coline-Lee Toumson-Vénite.


Marcel Kpogodo Gangbè   

samedi 28 novembre 2020

Opération réussie pour Eric Médéda, Marius Dansou et François Aziangué

Dans le cadre du projet d’ouverture des portes de leurs ateliers


De plus en plus, les artistes plasticiens ouvrent au public leur atelier de travail, leur espace de création, considéré comme mythique. Ainsi, les 7 et 8 novembre 2020, au quartier de Fidjrossè, à Cotonou, une opération de découverte de ce genre de site s’est opérée, embarquant dans un processus d’expression d’une qualité essentielle, la générosité, de la part d’Eric Médéda, de Marius Dansou et de François Aziangué …


Marius Dansou, dans ses explications ...    


Un véritable sens de professionnalisme. La tendance commune qui s’est dégagée de l’ouverture de leurs ateliers respectifs au public par les artistes plasticiens Eric Médéda, Marius Dansou et François Aziangué, les samedi 7 et dimanche 8 novembre 2020, tous, dans le quartier de Fidjrossè à Cotonou, de  10 à 18 heures.


D’abord, le samedi 7 novembre 2020, dans les environs de dix heures du matin, en venant du quartier de Houéyiho de Cotonou comme pour se rendre à un point reconnu de Fidjrossè : le ’’Calvaire’’. A l’entrée de la dernière rue à gauche avant cette étape, le prolongement de la première maison à droite s’ouvre sur un portail ordinaire qui, lorsqu’on l’ouvre, débouche sur une grande cour limitée par un mur, de part et d’autre, illuminé de tableaux d’art. Le temps de la contemplation des œuvres, Eric Médéda, armé de sa longue barbe soignée, fait son apparition, un grand rire accueillant à la bouche, orientant vers les trois compartiments successifs des ’’Ateliers Médéda’’, à commencer par la grande cour indiquée, une sorte de séjour qui fait office d’une salle d’exposition dans laquelle des toiles font clignoter leurs messages et attirent, frappent l’œil : des fonds noirs pour des tableaux blancs et des fonds blancs pour des toiles blanches. La substance du système ’’Médéda’’.

Eric Médéda

Selon l’artiste, l’espace concerné est capable d’abriter des causeries, des résidences de création et toutes les sortes d’activités dont les artistes et, notamment, les acteurs culturels sont à l’origine de l’initiative. Et, le cadre aménagé par Eric Médéda comporte une petite zone sableuse qui intrigue. « A certains moments, j’éprouve la nécessité d’être en contact avec la terre quand je travaille », s’en justifie le performeur qui, dans une allure qui rendent intraçables les influences de l’artiste, lui permettant de créer, a profité de l’opportunité de l’ouverture de son atelier au public pour donner des précisions sur sa démarche de travail.


A l’en croire, cette démarche se focalise sur l’humain et, dans le cas d’espèce, le confinement lié à la lutte contre la propagation du coronavirus lui a inspiré le fond noir des tableaux présentés au public au cours de la visite, ce fond noir dont il justifie la motivation. « Je décris les hommes face à eux-mêmes », explique-t-il, tout en précisant : « Le confinement total s’est présenté comme une occasion pour les artistes de révéler le nouveau monde ».


Quant au fond blanc, il se trouve assigner une fonction toute différente : « Il symbolise la conscience de l’humain face à la pandémie ; il s’agit pour moi de manifester ce qui n’est pas clarifié, l’inconscient face à cette pandémie. Pour moi, le fond blanc indique le neutre ». Cette clarification faite, le jaune, une autre couleur forte de ses toiles, se justifie aisément : « Puisque les vies dépendent les unes des autres, j’indique par ce choix de couleur cette dépendance que les êtres humains entretiennent les uns par rapport aux autres ». Dans de telles conditions, l’artiste valorise toute initiative prenant ses marques dans la mondialisation plutôt que dans l’individualisme. « Il faut une véritable complémentarité pour vaincre le coronavirus, le mal que nous avons en face ». Pour lui, cet objectif lui est inspiré de celui qui est lié au développement mondial, ce qui ne le fait pas dormir sur ses lauriers, ordonnant un questionnement : « Que ferons-nous après la pandémie ? Quel positif pouvons-nous en tirer pour améliorer notre vécu de tous les jours ? ».


En outre, les visiteurs désireux de satisfaire leur curiosité de l’identité de l’espace culturel qu’il est désormais convenu d’appeler ’’Les Ateliers Médéda’’, ont se repaître de toiles de l’artiste produites en 2017 et en 2018, notamment, elles qui ont été exposées dans un environnement particulièrement aménagé, propre et spacieux. « Cet espace favorise la liberté de circuler autour de l’œuvre », en commente l’un de ces visiteurs, prestigieux et reconnu, célèbre, fin connaisseur des réalités techniques d’une exposition, Ludovic Fadaïro, qui n’a pas manqué de proposer sa lecture du fond noir qu’a adopté Eric Médéda pour certains de ses tableaux : « La lumière se trouve dans le noir ; il faut la percer pour sortir de l’ignorance ».


Désormais, les ’’Ateliers Médéda’’ existent et il ne reste que les initiatives d’animation de la part d’Eric Médéda de même que les demandes d’exploitation des lieux par ses collègues pour donner vie, fonctionnement, animation et rayonnement à ces ’’Ateliers’’.


Univers diamétralement différent. Un changement de décor. De Fidjrossè ’’Calvaire’’ à Fidjrossè Akogbato, dans les environs de la ’’Nouvelle pharmacie Akogbato’’, non loin aussi du terrain de sport, clôturé de la zone.


« On est plus le fils de son époque que le fils de son père ». Le propos percutant, irrésistible d’origine sud-africaine, le proverbe identificatif qui accroche par la droite dès l’entrée dans l’atelier bien que ce soit la gauche qui, par sa présentation extérieure, fait savoir qu’il s’agit d’un atelier. Dans le milieu de la matinée ensoleillée du samedi 8 novembre 2020, il accueille, accueille, accueille …


 

Marius Dansou, la générosité artistique incommensurable


Partout, cela respire le travail de l’art qui l’identifie, qu’il exerce, celui sur le fer, ce qui fait qu’à gauche, avec l’entrée principale, tout le long, le visiteur se trouve comme chez un forgeron ou chez un mécanicien ou chez un menuisier ou chez 1es trois à la fois. L’espace est couvert et bien ordonné, des outils de travail s’alignent, répartis dans des cadres au mur, selon leur catégorie. Un établi impose sa longueur, Alors, l’atelier s’allonge jusqu’à un mur de fin.


Au niveau du compartiment droit, la pensée évoquée précédemment trône : « On est plus le fils de son époque que le fils de son père ». Un couloir longe la maison et mène à l’arrière où se trouvent des œuvres achevées. Découvert et visite comme à une exposition !

Marius Dansou, dans le décryptage de son inspiration sur les cranes 

Et, l’exploration se poursuit. Entrée dans une salle de séjour. Le décor ordinaire propre à un tel endroit mais la profession artistique du propriétaire des lieux fait la différence : une toile de petite dimension orne le haut d’un mur de fin d’angle. Il y est représenté un crâne de celui, explique Marius Dansou, d’un président africain crucifiant les populations de son pays par une certaine longévité au pouvoir, qui est improductive de développement. Comme s’il s’agit d’un  autel, la toile se prolonge vers le bas du mur avec une installation scripturale indicative : « Naissance – Existence – Prolongation ». Un « work in progress », à en croire l’artiste sculpteur sur fer exerçant parallèlement comme performeur vidéaste. L’annonce de la troisième saison de l’exposition de Marius Dansou sur les chefs d’Etat africains. Le mur longeant le couloir menant aux chambres laisse voir quatre autres toiles du même genre. 


Et, à l’intérieur de la pièce à laquelle donne accès une porte à gauche s’exprime tout un dispositif audiovisuel de dénonciation de la longévité délétère des présidents africains au pouvoir. La patience devient alors une qualité essentielle aux fins de toute lecture efficace : il s’agit de suivre la calcination progressive du crane jusqu’à ce qu’il devienne cendre. D’un autre côté, selon une autre image, un crane de glace fond goutte à goutte. Les deux processus sont l’expression de la vanité humaine essentielle qui devrait amener l’être humain de chef d’Etat africain à prendre conscience de ses limites physiques que le temps lui-même a prévues.


Par ailleurs, au plafond, du couloir au séjour, de petites photos d’identité sont collées, dans une présentation de la performance, ’’Identité’’. Elles sont celles, selon l’artiste, de ses relations depuis un certain nombre d’années.


Finalement, l’art accapare Marius Dansou, son corps, son esprit, son âme, son espace, son plafond, son habitat, ce que son atelier ouvert a permis de découvrir, un atelier qui se démultiplie dans un espace extérieur ouvert, dans son séjour, dans ses compartiments intérieurs, dans toute son intimité, d’où une générosité sans limites face à l’art : des traces de grands qu’il suit inexorablement.


Cet état d’esprit s’exprime différemment ailleurs selon un tout autre type de personnalité, toujours au quartier d’Akogbato, mais à sa sortie, à l’ouest de Cotonou, à Fidjrossè Kpota …


 

François Aziangué


Des sculptures effilées et scintillantes de femmes meublent ce nouvel univers d’atelier, qui appartient à ce soudeur à la base, qui se construit en un sculpteur sur fer, une pratique qu’il fonde sur la récupération de voitures abandonnées, des réservoirs de véhicules et de vieilles bassines, celles d’un certaine époque ! Contrairement à Eric Médéda dont l’espace de conception de l’atelier se définit peu, chez François Aziangué, il est nettement séparé d’un autre compartiment qui lui sert à exposer le résultat de sa pratique du feu, un show-room mais non ouvert sur l’extérieur. Oui, il peint avec le feu ! Ceci explique le scintillement de ses pièces dont l’éclat se répand sur plusieurs parties de chaque œuvre.

François Aziangué

François Aziangué s’est organisé de façon à rendre excitante chacune des deux parties de son espace de travail. A part le petit bar sympathique qu’il a aménagé dans sa mini-galerie afin d’accueillir et d’honorer ses visiteurs, il détient, à l’atelier, un matériel qui défie toute efficacité dans le modèlement des objets devant entrer dans la fabrication de ses sculptures : un moule multi-service et même multi-forme !  


De la force qu’il constitue pour la salubrité de l’environnement qu’il débarrasse de sa ferraille de véhicules hors de service, François Aziangué se révèle d’une simplicité, d’une humilité, d’une lisibilité, d’une efficacité technique, à l’image de son atelier qui prend les marques de sa personnalité. Une vraie chaleur de travail et d’humanité y invite à la visite.

Marcel Kpogodo Gangbè