lundi 29 mai 2023

Dominique Zinkpè brille pour le Bénin

Avec  la délibération du ’’Loewe foundation craft prize’’


Dominique Zinkpè est un artiste contemporain béninois. Ses actions ou leurs résultats surgissent et font parler de lui. Sa dernière réalisation concerne la proclamation des résultats du prestigieux ’’Loewe foundation craft prize’’. Cette dénomination se traduit en français par le ’’Prix de l’Artisanat de la fondation Loewe’’. L’événement de la proclamation officielle s’est produit  le 16 mai 2023 à New-York, aux Usa. L’occasion du décernement de ce prix, d’un niveau mondial, à une Japonaise a permis de distinguer le Béninois.


Dominique Zinkpè, posant, à l' ''Isamu Noguchi garden museum'', à côté de son œuvre, ''The watchers'', promue à sa "mention spéciale", à la remise du ''Loewe foundation craft prize'', à New York - Crédit photo : www.craftprize.loewe.com.

«La seconde mention spéciale revient à Dominique Zinkpè pour son œuvre ’’The Watcher[s]’’ ». L’information, capitale, pour le Bénin, qu’annonce, depuis la seconde moitié du mois de mai 2023, le site Internet de ’’Loewe’’, la marque espagnole mondialement connue du luxe, un site dédié au ’’Prix de l’Artisanat’’, qu’elle a initié depuis 2016. ’’Le journal du Luxe’’ publie la même information en ces termes : « Le Craft Prize 2023 a été remporté par Eriko Inazaki, artiste céramiste japonaise. […] Le jury a également décerné deux mentions spéciales aux artistes Dominique Zinkpè (Bénin) pour sa sculpture The Watchers et à Moe Watanabe (Japon) pour son œuvre Transfer Surface réalisée à base d’écorce de noyer ».



Un parcours sélectif


Dominique Zinkpè a reçu cette « mention spéciale » à travers sa sculpture murale, ’’The watchers’’, ’’Les veilleurs’’, en français, selon la traduction de l’artiste. Ce résultat est élogieux pour l’artiste contemporain béninois. Il est l’achèvement d’un processus particulièrement laborieux. Selon Pierre Corneille, dans ’’Le cid’’, « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». 


En juillet 2022, la fondation ’’Loewe’’ a lancé, à travers le monde, son appel à candidatures annuel. Il était destiné aux « artisans professionnels de plus de 18 ans évoluant en solo ou au sein d'un collectif ». C’était pour la 6ème édition du ’’Prix de l’Artisanat’’.


Ceux-ci devaient développer une démarche artistique dans leur processus créatif. D’autres conditions leur étaient imposées comme le révèle le site Internet évoqué précédemment. Il s’agissait, pour l’artiste, de « s'inscrire dans un domaine des arts appliqués tels que la céramique, la reliure, l’émaillage, la bijouterie, la laque, le métal, les meubles, le cuir, les textiles, le verre, le papier, le bois, etc. ». La création avait l'obligation d' « être une œuvre originale […]  faite à la main entièrement ou partiellement ». Une autre contrainte : l’œuvre devait avoir été créée « au cours des cinq dernières années ». Il était nécessaire pour elle d' « être [unique] en [son] genre. Elle devait  « n'avoir jamais remporté de prix ». Enfin, il s’imposait que l’œuvre « [démontre] une intention artistique ».


De telles conditions n’ont pas empêché Dominique Zinkpè de soumettre sa candidature au ’’Prix de l’Artisanat’’. Selon lui, il l’a fait à travers une galerie sud-africaine promouvant certaines de ses créations. L’appel à candidatures s’est clos en octobre 2022. L’artiste contemporain béninois a vu ’’The watchers’’ compter parmi les 2700 œuvres en compétition. Le lauréat devait remporter 50.000 euros.



Du Comité d’Experts


En janvier 2023, un Comité d’Experts d’une dizaine de personnalités s’est réuni à Madrid, en Espagne. Il se composait de connaisseurs triés sur le volet dans le monde entier. Ce sont : Andrew Bonacina, Conseiller artistique chez ’’Loewe’’ et commissaire indépendant, Antonia Boström, Directrice d’expositions au ’’Victoria and Albert Museum’’ de Londres, Hyeyoung Cho, Secrétaire générale de la ’’Korea craft and design foundation’’, Andile Dyalvane, Céramiste et finaliste du ’’Loewe foundation craft prize’’ 2022, Sara Flynn, Céramiste et finaliste du ’’Loewe foundation craft prize’’ 2017, Myungtaek Jung, Designer de meubles et finaliste du ’’Loewe foundation craft prize’’ 2022, Wolfgang Lösche, Responsable des Expositions et des salons à la chambre des métiers et de l’artisanat de Münich, Juha Martilla, Directeur de la maroquinerie de ’’Loewe’’, Mary Savig, Commissaire chargée de l’artisanat au ’’Smithsonian american art museum rewick gallery’’ de Washington Dc et Anatxu Zabalbeascoa,  Critique d’architecture et de design du journal ’’El pais’’. Celle-ci était la Secrétaire exécutive de ce Comité.

Il avait pour mission de présélectionner les 30 meilleures œuvres, sur les 2.700 reçues.



Des 30 finalistes


En février 2023, le Comité des Experts a rendu publique la liste des 30 finalistes attendus. Parmi les élus, il y avait : 6 Japonais, Ai Shikanji, Eriko Inazaki, Kenji Honma, Maki Imoto, Moe Watanabe et Shinji Nakaba, 5 Sud-coréens, Healim Shin, Inchin Lee, Jaiik Lee, Kyouhong Lee et Woosun Cheon, 3 Américains, le collectif, Aranda / Lasch & Terrol Dew Johnson, Liam Lee et Tanya Aguiñiga, 2 Australiens, Prue Venables et Johannes Kuhnen, 2 Chinois, Dong Han et Wanbing Huang, 2 Danois, Kaori Juzu et Lene Bødker, 2 Français, Claire Lindner et Kristin McKirdy, 1 Argentine, Mabel Irene Pena, 1 Belge, Nathalie Doyen, 1 Britannique, Keeryoung Choi, 1 Espagnole, Luz Moreno Pinart, 1 Géorgien, Giorgi Danibegashvili, 1 Indienne, Maina Devi, 1 Sud-africaine, Jana Visser, et le Béninois, Dominique Zinkpè.

Les œuvres de cette liste de créateurs a été transmise à un jury de 13 membres pour la sélection finale.



Des membres du jury


Le jury était constitué d’un autre écrin de personnalités spécialisées. Ce sont : Jonathan Anderson, Directeur créatif de ’’Loewe’’, Naoto Fukasawa, Concepteur et directeur du ’’Japan folk crafts museum’’ de Tokyo, Olivier Gabet, Directeur du Département d’art du Musée du Louvre de Paris, Dahye Jeong, Lauréate de la 5ème édition du ’’Loewe foundation craft prize’’, Hongnam Kim, Présidente du ’’National trust ok Korea’’, Président d’honneur de la Fondation ’’Loewe’’, Magdalene Odundo, Céramiste, Wang Shu, Architecte et juré du prix ’’Pritzker’’, Deyan Sudjic, Essayiste et directeur du ’’Design museum’’ de Londres, Benedetta Tagliabue, Architecte et lauréate du prix ’’Riba Stirling’’, Abraham Thomas, Conservateur d’architecture contemporaine, design et arts décoratifs au ’’Metropolitan museum of art (Moma) de New York, Patricia Urquiola, Architecte et conceptrice industrielle, et Anatxu Zabalbeascoa, Critique d’architecture et de design du journal ’’El pais’’. Celle-ci était la Présidente du jury.


Le 16 mai 2023, à New York, elle a proclamé le nom de la lauréate de la 6ème édition du ’’Loewe foundation craft prize’’, Eriko Inazaki, pour son œuvre, ’’Metanoia’’, et celui des deux « mentions spéciales » dont Dominique Zinkpè. Depuis le 17 mai, toutes les œuvres finalistes sont en exposition au musée, Isamu Nogucho garden, à New York. Cette exposition prend fin le 18 juin 2023. L'exposition virtuelle en est aussi consultable sur le site Internet, ''The room''



Au-delà d’une réaction …


Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la culture et des arts, a fait connaître sa satisfaction. Il l’a communiquée sur la page ’’Facebook’’ du département ministériel. C’était deux jours après la distinction de Dominique Zinkpè à New York. « Nous saluons la performance de Dominique Zinkpè […]. Il mérite toute notre admiration », s’est réjoui le ministre.


Le caractère international et prestigieux de la reconnaissance par le ’’Loewe foundation craft prize’’ de l’artiste contemporain béninois, ne devrait-il pas susciter l’intérêt particulier du chef de l’Etat, le Président Patrice Talon ? Jean-Michel Abimbola ne devrait-il pas en réaliser le lobbying auprès de la première autorité du Bénin ? Le ministre de la Culture gagnerait à faire concrétiser une telle action. Le Président béninois continue de montrer son engagement pour la monétisation du tourisme. Cette détermination présidentielle s’en manifeste par la promotion et la valorisation de l’excellence artistique du Bénin.


Arrêter, à la page ’’Facebook’’ du ministère de la Culture, la satisfaction du Bénin face à la performance, à l’international, de Dominique Zinkpè, ne serait pas nouveau. En 2019, il y a eu moins que cela. Oswald Homéky était ministre de la Culture, à l’époque. L’écrivain béninois, Florent Couao-Zotti, s’était vu décerner le Prix Roland Jouvenel par l’Académie française, le 20 juin 2019. Le roman, ’’Western tchoukoutou’’, en était le fondement. Cet exploit n’a pas fait l’objet d’une distinction honorifique de la part du chef de l’Etat. Oswald Homéky n’avait, semble-t-il, pas senti l’intérêt de ce type de lobbying auprès du Président Patrice Talon.



Des impressions de Dominique Zinkpè


Dominique Zinkpè s’est prononcé sur sa distinction par le ’’Loewe foundation craft prize’’. « J’en suis très content, très heureux », a-t-il manifesté. « C’est une reconnaissance mondiale qui vous rassure ; elle m’encourage à continuer à travailler », a-t-il humblement commenté. L’épanouissement de l’artiste contemporain se justifie. 


Sa main artisanale voit sa puissance manifestée par la fondation ’’Loewe’’, sur le site Internet qu’elle a consacré au ’’Prix de l’Artisanat’’. « Le jury a sélectionné l'œuvre pour sa réinterprétation sculpturale des croyances traditionnelles et la vision de l'artisanat contemporain qu’elle transmet », explique-t-elle. Elle analyse l’œuvre, ’’The watchers’’ comme « une imposante sculpture murale aux détails minutieux réalisée à partir de bouts de bois indépendants ». 


La fondation ’’Loewe’’ en affirme la symbiose entre la performance artisanale de Dominique Zinkpè et la sauvegarde intemporelle d’un aspect d’ordre spirituel du patrimoine artisano-artistique béninois. « L’assemblage des petites figurines [’’Ibéji’’] fait écho à la croyance [’’Yoruba’’] traditionnelle selon laquelle l’être humain est appelé à renaître », conclut-elle.

Marcel Gangbè-Kpogodo

jeudi 25 mai 2023

Sika da Silveira, reine révélatrice de l’harmonie cosmique

Dans le cadre de l’ouverture de son atelier au public 


Sika da Silveira, artiste contemporaine béninoise, ouvre au public, depuis le vendredi 19 mai 2023, son espace de travail, dénommé ''Atelier Sika'', sis quartier d’Akogbato, à Cotonou, la capitale économique du Bénin. Elle y montre une trentaine d’œuvres d’art variant entre peintures, photographies et installations. Cette ouverture, par la créatrice, de son espace de travail, montre d’elle une réalité remarquable.  Elle prend le leadership de l’engagement pour des relations responsables entre l'être humain et l’univers.


Sika da Silveira, dans ses explications au public - Extrait photographique réalisé à partie d'une photo originale de Carlos Sodolpa

Vaste, étendu, espacé, diversifié, coloré, lumineux, radieux, suggestif ! Décor enchanteur, le reflet de la personnalité de Sika da Silveira à la mesure de ces valeurs de son ''Atelier Sika'', situé au quartier d’Akogbato, dans le 12ème arrondissement de la ville de Cotonou, au Bénin, cet atelier qu’elle a décidé d’ouvrir au public, en début de soirée, le vendredi 19 mai 2023. L’objectif de l’artiste plasticienne et performeuse est d’exprimer la complémentarité entre les êtres vivants, incitant l’humain à en prendre conscience, pour la sauvegarde de l’environnement.


Le visiteur, dès son entrée, découvre  une série d’œuvres d’art, qui interpellent. Des photographies, réalisées dans une technique mixte, des toiles à la charnière de l’abstrait et du figuratif et … une installation ! Majestueuse. Qui impose qu’on s’y arrête pour l’interroger, pour la laisser se faire découvrir et appréhender. 


Une trentaine d’œuvres occupent l’attention du visiteur. Selon l’artiste, son travail reflète la relation intime existante entre l’univers planétaire et l’homme. « Nous sommes des microcosmes, donc, nous portons des petits gènes du grand cosmos à l'intérieur de nous », introduit-elle. Elle approfondit : « Le noyau de mon travail, c'est toujours l'équilibre de l'homme, son équilibre spirituel. Il nous faut prendre conscience de cela pour mieux composer avec notre univers ». Cette préoccupation  de l’artiste d’appel à la conscience se lit, de façon omniprésente, d’une œuvre à une autre.


Les tableaux abstraits comme ‘’Elévation’’, ‘’Expansion’’ et ‘’L’incarné’’ traduisent, à en croire l’artiste, les « manifestations énergétiques » internes à l’humain ». Il est question de sortir pour aller à cet atelier de Sika da Silveira afin de comprendre l’analyse qu’elle réalise des œuvres précitées. « Ici, ce sont nos univers intérieurs que je traduis. Je parle ici, - d'accord ! - mais s’il était possible de taire les mots, il y a des manifestations énergétiques que nous ne voyons pas et ce sont ses mouvements que je symbolise », avance-t-elle. Elle se fait sentencieuse : « Le jour où il n'y a plus de mouvement, c'est la mort ; c'est cette vie que je traduis ». « Ça bouge et ça descend, ce n'est pas plat, c'est de la danse », explique-t-elle, le regard, tout d’un coup, rayonnant. « Il faut aussi prendre en compte l'écriture dans ce travail. C'est une écriture intuitive qui vibre avec chaque partie de l'homme », oriente-t-elle.



Rappel de la connexion cosmique


Les photographies, captivantes, entrent en accord avec l’expression par Sika da Silveira de la relation externe de l’homme avec son univers, le cosmos. Elles combinent figuratif et abstrait. A travers la série intitulée ‘’Zoun man bou’’, il se découvre des visages d’hommes, avec une omniprésence des « arbres matures », en arrière-plan. Le prétexte créatif pour un plaidoyer de l’artiste : « C'est pour rappeler la vie de ces arbres parce qu'aujourd'hui, on détruit des arbres centenaires qui portent la mémoire de l'histoire, des arbres centenaires qui participent à notre équilibre, sans qu'on ne s'en rende compte ». Elle aborde la conséquence mortifère d’une telle option humaine. « Lorsqu'on les détruit, on détruit peu à peu notre équilibre. C'est donc pour rappeler que ce sont des êtres vivants qu'on tue », clarifie-t-elle. L’artiste fait ressortir le lien spirituel unissant l’homme à son environnement, dans sa série de tableaux, dénommée, ‘’Mystique’’ et ‘’Le Vivant’’ puis à travers l’installation évoquée.



’’Les gardiens de la terre’’ 


Elle est l’unique installation à aller voir de très près. Elle symbolise comme la maturité créative de l’artiste. Sika da Silveira y matérialise adroitement les connexions cosmiques. L’artiste plasticienne y exprime les liens invisibles qui soutiennent l’interaction entre l’homme et les autres entités du cosmos. Elle l’évoque : « J'ai représenté les gardiens de la terre par les sculptures qui sont au nombre de 40 + 1». Quarante sculptures, par dizaine, entourent la terre, l'eau, et le feu, que représentent, respectivement, un bloc de terre, une petite jarre remplie d’eau et un tas de charbon. 


Comme pour se départir de tout fondement de jalousie de la part des éléments naturels, autour de l'installation, un autre groupe de dix sculptures identifie les gardiens de l'air. Au centre de l'installation se trouve la quarante-et-unième sculpture traduisant la lumière. « Ce 41ème gardien, ça peut être vous, moi ou quelqu'un d'autre qui a su se relier à ses autres entités et, à travers lesquels, il peut agir sur terre. Parce que la Terre est un organisme vivant au sein duquel nous vivons, […] il nous faut prendre conscience de cela pour notre propre équilibre, en retour », explicite-t-elle.

 

L’exposition restant ouverte jusqu’au 9 juin 2023, aucune sorte de justification ne remplacerait le déplacement des visiteurs pour une rencontre inédite et unique avec l’esprit créatif de Sika da Silveira. Cet esprit s'est développé dans la durée. D'abord, exerçant comme perleuse, elle entre dans l'univers de l'art contemporain par la performance déambulatoire. Elle connaît, ensuite, le Cénacle expérimental, qu'initie Charly d'Almeida, en avril 2015. Continuant son chemin, elle s'affirme. Plusieurs années plus tard, un autre baobab de l'art contemporain béninois la repère: Dominique Zinkpè. Il la fait participer à ''Transe'' au ''Lieu unik'' d'Abomey, en 2022. Désormais, Sika da Silveira se construit en toute autonomie.


Son atelier, se situant à quelques mètres du bureau de la Caisse locale de Crédit agricole mutuelle (Clcam) du quartier d’Akogbato, est accessible du lundi au samedi, de 9 heures à 19 heures. 

Léandre Houan / Marcel Gangbè-Kpogodo

dimanche 21 mai 2023

Des caricaturistes sur le ’’Miwa konou’’

Pour la commémoration de la Jilp


La Journée internationale de la Liberté de la presse (Jilp) a été commémorée le 3 mai 2023. L’association de caricaturistes béninois, ’’Bénin-dessin’’ en a marqué l’événement. Elle a initié ’’Miwa konou’’, un Salon international du Dessin de presse et de l’humour. Il s’est déroulé jusqu’au 7 mai à la Maison de la Bande dessinée et de l’image, dénommée ''Igbalè'', sis quartier de Womey Sodo, à Cocotomey, dans la Commune d’Abomey-Calavi, au Bénin. Un nombre bien déterminé de caricaturistes était à l’honneur.


Aperçu des caricaturistes ayant participé au Salon, ''Miwa konou'', et de quelques invités

7 artistes dessinateurs de presse du Bénin, pour 7 œuvres. Ce qu’il fallait retenir du Salon international du Dessin de presse et de l'humour, ''Miwa konou'', pour la commémoration, le mercredi 3 mai 2023, de la Journée internationale de la Liberté de presse (Jilp), par l’association, ’’Bénin-dessin’’, à ''Igbalè'', ainsi nommée la Maison de la Bande dessinée et de l’image, située à Womey Sodo, à Cocotomey, dans la Commune d’Abomey-Calavi, en République du Bénin.


Claude Adjaka, alias, Lenfan Claudio, Hervé Hodonou Alladayè, alias Hodall Béo, Julien Alihonou, alias Makejos, Alexandre Kossoko, Hector Sonon, Constant Tonakpa et Kenneth Vihotogbé constituent les 7 caricaturistes concernés.


En langue nationale béninoise, fon, ’’Miwa konou’’ veut dire ’’Venez rire’’. « Ce n'est que le début d'une nouvelle révolution du dessin de presse écrite et de la caricature au Bénin », a commenté, de l’initiative de l’exposition, Hector Sonon, président de ’’Bénin-dessin’’. L'objectif, selon lui, est de se retrouver, périodiquement, entre collègues dessinateurs de presse écrite et caricaturistes. Il déplore la disparition progressive du dessin de presse des journaux. 


De gauche à droite, Hodall Béo, Conseiller, et Hector Sonon, Président de l'association, ''Bénin-dessin'', organisatrice de ''Miwa konou''


Il reconnaît, actuellement, un seul journal satirique utilisant les compétences des dessinateurs de presse. Il s’agit de l’hebdomadaire, ’’Le déchaîné du Jeudi’’. A en croire Hector Sonon, depuis 1987, il y avait, déjà, de la caricature dans les journaux, au Bénin.



Des moments d'échanges sur le ''Miwa konou''


Plusieurs visiteurs ont assisté au vernissage de l’exposition, ’’Miwa konou’’. Il se trouvait, parmi eux, Tiburce Adagbé, directeur de publication de l'hebdomadaire mentionné. Il y avait, aussi, Alain Dettinger, un grand amateur de la caricature. Ils ont assisté aux échanges entre le public et les artistes exposants. Les premiers ont répondu aux questions des seconds. Ils ont abordé les sources d’inspiration à l’origine de leur travail. Ce sont les faits du quotidien et ceux des événements socio-politiques. Ils s’aident de l’humour pour faire passer leur message. La référence en est le tire de l’exposition, ’’Miwa konou’’.  



Des perspectives pour le ''Miwa konou'' 


’’Bénin-dessin’’ entend organiser des ateliers. Ils lui permettront de faire adhérer le public à l’humour par la caricature dans le dessin de presse. Il lui faudra aussi former de jeunes dessinateurs. Ils vont assurer la relève de la génération actuelle. Le Salon sera organisé chaque année pour promouvoir les talents. Il servira aussi à redorer le blason du dessin de presse et de l’humour. L’association compte sur l’aide de l’Etat et des bonnes volontés. Elle lui permettra d’atteindre ses objectifs, vu ses moyens limités. La presse en tirera profit, étant donné son statut de quatrième pouvoir.

Herman Sonon

mercredi 17 mai 2023

Aristide Agondanou outille des spécialistes en management musical

Dans le cadre d’une formation pratique


L’univers de la musique n’a aucun secret pour Aristide Agondanou. Cette personnalité tient une session de formation en management musical à l’intention des managers d’artistes musiciens. Elle se déroulera les 19 et 20 mai 2023 à Cotonou, au Bénin. Les inscriptions en restent ouvertes.


Aristide Agondanou, expert-formateur en management musical


25 personnes. Le nombre des participants qu’attend Aristide Agondanou pour la formation qu’il organise les 19 et 20 mai 2023 à Cotonou, au Bénin. Le thème en est : « Comment accompagner les artistes dans la gestion de leur carrière ».


Pour l’expert-formateur, cette session de renforcement des capacités est ouverte « à tous ceux qui ont envie d’accompagner un artiste ». A ce propos, il précise qu’elle concerne «  un agent artistique, un attaché de presse, un journaliste culturel, un manager ». De même, il annonce aux acteurs culturels liés au secteur musical qu’au cas où ils ne pourraient se libérer pour prendre part à la formation concernée, ils devraient y envoyer « les jeunes qui travaillent avec eux, les jeunes qui ont envie d’accompagner des artistes de la musique ».

 


Un contexte désolant, préoccupant


Un facteur de dysfonctionnements a amené Aristide Agondanou à initier la formation en management musical. Il a assuré la fonction de Directeur artistique du Festival international des Arts du Bénin (Finab). L’événement a eu lieu du 14 au 19 février 2023 dans trois villes du Bénin.


Il lui a été, alors, donné de constater des lacunes dans l’organisation des membres de l’équipe des artistes musiciens. « Lors des préparatifs du Finab dont j’ai été le Directeur artistique, on a demandé des fiches techniques mais celles qui nous ont été envoyées n’étaient pas compréhensibles par les techniciens qui étaient sur le festival ; ce n’était pas clair », se souvient-il.


« Lors de l’appel à candidatures, pour les artistes de la musique, la majorité des managers ont envoyé des pièces, des documents qui ne représentaient même pas leur artiste », continue-t-il à faire remarquer. « Nous avons eu la chance de connaître la plupart de ces musiciens et de ces artistes », assure-t-il. « Mais, les pièces que nous avons demandées d’eux, aux accompagnateurs, aux managers d’artistes, ils ne les maîtrisaient pas ; il y a eu trop de failles », a relancé Aristide Agondanou, avant de présenter des exemples précis.


« Lorsqu’on leur a demandé d’envoyer la fiche de distribution, les concernés nous appelaient pour nous chercher à savoir ce qu’on devait vendre, pour savoir de quoi il s’agissait, ce que cette expression signifiait. Dans un dossier de presse, ils ont des difficultés à comprendre ce qu’est une fiche de distribution, un plan de scène ; ils ont du mal à monter ces pièces, tout simplement, à faire la promotion de leur artiste ».


Se rappelant cette situation, le commentaire de la personnalité s’est imposé : « Cela était touchant, frustrant, surtout qu’au Bénin, il y a de grands musiciens, c’est-à-dire de la matière ». Dans le feu du constat, en pleine organisation du Finab, du manque de formation des managers béninois, Aristide Agondanou a conclu : « Il y a du travail ! ».

 


Prendre ses responsabilités


Aristide Agondanou ne pouvait laisser les lieux du management des artistes musiciens en leur état déplorable. « Nous nous sommes dit qu’il fallait que nous montions une formation pour échanger avec les managers, les accompagnateurs, les agents artistiques et pour apporter des solutions aux difficultés qu’ils ont ».


Pour concrétiser son idée, il est revenu à la réalité du bon fonctionnement de l’univers musical. « L’artiste est juste un créateur. Il faut une équipe managériale outillée pour l’accompagner », rappelle-t-il. L’expert en management musical a composé un programme de formation du corps des managers des artistes. Il s’est souvenu des conditions profondément mouvantes des normes en la matière. « C’est un métier qui évolue avec le temps. Donc, les nouvelles techniques, les outils qu’il faut utiliser pour accompagner un artiste, nous allons les présenter à tous nos collègues, acteurs culturels, ceux du domaine de la musique », promet-il.


La grande conviction de la personnalité à édifier les managers d’artiste dans les capacités techniques adéquates va de pair avec l’abondance du développement de ses idées : « Nous, en tant qu’acteurs, avec notre expérience, il nous incombe de partager notre expérience avec ces managers qui accompagnent les artistes, notamment, en ce qui concerne les dispositions à prendre lorsque l’artiste doit monter sur une scène. La plupart d’entre eux ne les maîtrisent pas », repart Aristide Agondanou, intarissable sur le sujet. Il s’en montre compréhensif : « Ce n’est pas de leur faute parce qu’il n’existe pas de grandes structures qui forment les acteurs dans les métiers de la musique, comme dans les autres disciplines ».


L'affiche officielle de la formation que donne Aristide Agondanou

Pour l’expert, l’absence du rayonnement extérieur de la musique béninoise est l’une des conséquences du manque de formation des managers d’artistes musiciens. « On a, quand même, de bons artistes, de bons musiciens, de bons chanteurs », se réjouit-il. Puis, il se questionne : « Il y a de la matière mais, pourquoi, sur le plan international, on ne trouve pas ces talents ? ».


Sa réponse en est implacable : « C’est parce que la faute en est, dans une certaine mesure, aux accompagnateurs. Quand un aveugle doit guider un aveugle, cela va être compliqué ». La mission d’édification que s’est donné Aristide Agondanou prend tout son sens. « Nous nous sommes dit que nous allons partager, avec nos collègues managers et avec ceux qui veulent accompagner des artistes, notre expérience, pour que ces erreurs que nous avons constatées, pendant le Finab, ne se reproduisent plus ; voilà l’idée première », achève-t-il.

 


Aperçu d’un contenu


A en croire Aristide Agondanou, la session de renforcement de capacités des 19 et 20 mai 2023 intègre des modules. Ils aborderont le management musical. Ce sujet sera présenté dans ses facteurs de fonctionnement technique d’une exploitation immédiate par le participant. Par conséquent, « il y aura plus de pratique que de théorie », clarifie l’expert. Il en justifie la pertinence par la particularité relationnelle du métier de manager. « Votre efficacité, dans votre carrière, dépend du type de rapport que vous établissez avec les autres, c’est une profession de personnes, d’où la communication est très importante », détaille-t-il. 


Il annonce la révélation de « définitions utiles », du montage du ’’media kit’’,  l’exposition et l’expérimentation, la soumission à des études de cas de l’ensemble des comportements professionnels du manager d’artiste musicien, dans leurs volets multidimensionnels. Pour le formateur, ces volets constituent la communication, la musique et l’univers de ses métiers auxiliaires, les contrats, puis, entre autres, les droits d’auteur, les droits voisins et leur gestion en rapport avec l’artiste que suit le manager.

 


Pour un certain coût


Les chapitres de la formation annoncée seront accessibles aux participants inscrits à un montant de Dix mille francs (10.000 F) Cfa. « C’est gratuit parce que la formation n’a pas de prix », en commente Aristide Agondanou. « Les pays de la sous-région considèrent des formations pareilles, à ce prix, comme un cadeau », approfondit-il.


Il étend à l’espace européen son regard du coût de ce genre de prestation intellectuelle.  « En France, l’ancien pays colonisateur, là où j’ai fait mes stages, dans les métiers de l’art musical, ce genre de formation coûte 185 euros, environ, 120.000 F pour 3 à 5 jours », informe Aristide Agondanou. Il se justifie définitivement : « On le fait gratuitement parce qu’on n’a pas eu de sponsoring, c’est sur fonds propres ».

 


Concernant les profils


Eric Topanou animera la session de formation avec l’expert, Aristide Agondanou. « A l’origine, psychologue-clinicien et psycho-thérapeute, il est un collègue qui a une bonne connaissance dans les métiers de l’art », le présente-t-il. « C’est un collaborateur avec qui j’ai animé plusieurs formations à la carte », ajoute-t-il. Il précise ses facteurs de connexion avec Eric Topanou : « Lui aussi a envie de partager avec des acteurs culturels son expérience et ses connaissances ».


Quant à Aristide Agondanou, il est un expert dans l’art musical, en particulier, et dans les arts et la culture, en général. Ses compétences sont plus reconnues, célébrées et demandées à l’international qu’au Bénin. Il est ancien fondateur et membre des célèbres ’’Gangbé brass band’’, ancien tourneur de ce groupe, ambassadeur, au Bénin, du festival marocain, ’’Visa for music’’ (Vfm) et, aussi, acteur culturel majeur multisectoriel.


Il organise la formation dont il est l’initiateur à travers l’Association ’’Adénikè’’ culture (Aac), en collaboration avec l’Ong, ’’Etoiles de la Fraternité’’. La session se déroule au centre culturel, ’’Pôle uni des Afro-descendants’’, sis quartier de Maro-militaire, à la rue des Missions, à Cotonou, derrière le ’’Bénin royal hôtel’’, au 567, Maison Lawson.

Marcel Gangbè-Kpogodo

lundi 15 mai 2023

Les jeunes urgemment attendus aux "Archi-teXtures"

Dans le cadre de la promotion du théâtre


La deuxième édition du programme, “Les archi-teXtures”, se tient bientôt. L'association, “Tout art un sens", en reçoit la candidature des jeunes passionnés de théâtre. Ce sera jusqu’aux environs de la fin de mai, pour une initiative dont Nicole Wida explique les fondements.


Nicole Wida, Directrice artistique des ’’Archi-teXtures’’

Le vendredi 26 mai 2023. La date butoir à laquelle sera close l’adhésion des jeunes à la deuxième édition des ’’Archi-teXtures’’. Les volontaires ont jusqu’à la date évoquée pour se manifester à l’association, ’’Tout art un sens’’, au courriel, toutartunsens@gmail.com, ou au numéro ’’Whatsapp’’, 67842973.


 “Les archi-teXtures” interviennent dans quatre domaines que sont la comédie, la mise en scène, la scénographie et la régie. Ils appartiennent à la création théâtrale. Les jeunes postulants qui seront retenus s'y trouveront formés. Particulièrement, le programme en question cible les jeunes des départements du Mono et du Couffo, notamment, ceux résidant à  Comè.


Selon Nicole Wida, directrice artistique du projet, “Les Archi'teXtures”, il « consiste en un vaste programme de brassage et de partage d'expériences, de création guidée avec et par des professionnels avertis, de même que de diffusion ».


Depuis la création d’une pièce de théâtre jusqu'au spectacle, les jeunes en constituent les réalisateurs. Chacun d'eux intègre une équipe. Il assure, respectivement, le rôle de comédien, de metteur en scène, de scénographe ou de régisseur. Les stagiaires seront coachés par des professionnels tels qu’Achille Sénifa et Michaël Todégo, des scénographes, et par Douriyath Dansou, spécialiste de la régie. Interviendront aussi, pour leur formation, les actrice et acteurs, Florisse Adjadohoun, Didier Nassègandé, Aristide Agbonagban, et Jean-Louis Kédagni.



Des objectifs des "Archi-teXtures"


Le projet s’articule autour de trois objectifs. Ce sont la création, la diffusion de spectacles par la formation des jeunes et la promotion de la jeune création théâtrale dans les départements du Mono et du Couffo. Il s’agit de mobiliser, progressivement, les populations autour des spectacles de théâtre.


A long terme, pour Nicole Wida, « le dispositif projette de mettre en place des troupes communales et des troupes scolaires de théâtre. L'atteinte de ces objectifs permettront à l'association “Tout art un sens” de contribuer, de cette façon, à la décentralisation des arts de la scène. Ceux-ci sont souvent concentrés dans les villes.



"Les Archi-teXtures", entre moyens de bord et innovation


Selon Nicole Wida, les ouvrages au programme dans les établissements scolaires constituent les principaux supports d'inspiration pour les jeunes comédiens tout au long des "Archi-teXtures". Ils seront amenés parfois  à adapter ce genre d’œuvre à leur création théâtrale. Quant aux jeunes scénographes, ils utiliseront « la technique de recyclage et de transformation des déchets » pour réussir leur scénographie. Pour la directrice artistique, cela s’effectue dans un contexte où les régisseurs rivalisent d'imagination pour créer les outils d'éclairage inspirés d'autres ressources lumineuses telles que le solaire.



Des spectacles itinérants aux ''Archi-teXtures''


“Les archi-teXtures” se déroulent sur cinq dates. Nicole Wida, concernant les étapes de l’événement, précise : « Nous avons la phase de sélection, tout juste après l'appel à candidatures, qui est en cours. Les résultats seront disponibles le mercredi 31 mai 2023 ».  Pour elle, une résidence de création aura lieu du 15 au 29 juin 2023 puis la restitution en interviendra le 30 juin. Les œuvres créées donneront à voir, dès le 1er juillet 2023, trois spectacles qui parcourront des espaces et des centres culturels prévus à cette fin.


Les six premières diffusions de ces spectacles auront lieu dans la commune de Comè. Ce sera dans des espaces culturels, des collèges et dans des lieux de culte. Il s'agit, d'après Nicole Wida, pour les espaces, de "La Fabrik", du "Carrefour jeunesse" et du centre "Gbogbé art et School", tous à Comè. Elle ajoute que « les diffusions vont s'étendre à des espaces partenaires comme "La Maison arc-en-ciel", à Logozohè, "La B'az" à Ouèdo, l'espace ’’Mayton’’ et le centre ’’Okinawa’’-Festhec, à Abomey-Calavi.


Concernant les établissements scolaires, pour elle, sont retenus, « certains collèges publics et privés de Comè, de Grand Popo et, entre autres, de Lokossa ». Néanmoins, dit-elle, « cela peut s'étendre à Dogbo et à Houéyogbé, notamment ».


Implanté dans les départements du Mono et du Couffo, le programme, “Les archi-teXtures”, vise à créer un réseau de diffusion de spectacles impliquant des espaces existants et des lieux non dédiés, pour réunir, progressivement, les communautés, au fil des spectacles de théâtre.

Léandre Houan

mardi 2 mai 2023

« Nous enregistrons […] un nombre débordant de participants », selon Jonas Kounou de la ’’Belle bibliothèque’’ d’Abomey

Dans l'interview accordée à notre rédaction


La ’’Belle bibliothèque’’ se situe dans la ville historique d’Abomey, au sud du Bénin. Après bientôt deux années d’existence, elle a beaucoup fonctionné. Jonas Kounou, qui en est le responsable, a accepté d’en discuter. Cet entretien s’est effectué au cours d’une interview qu’il a accepté d’accorder à notre rédaction. L’homme déborde d’un dynamisme utile à la ’’Belle bibliothèque’’ 


Jonas Kounou, dans l'enceinte de la ''Belle bibliothèque'' dont il est le responsable

Stars du Bénin : Bonjour, Jonas Kounou. Vous êtes le responsable de la ’’Belle bibliothèque’’ d’Abomey, qui a été inaugurée le 26 juin 2021, conjointement, par l’African artists for Development fund (Aad-Fund), de la famille Leridon, et par le ’’Lieu unik’’ d’Abomey, de Dominique Zinkpè. Cette structure a beaucoup fonctionné et continue d’être réellement active. De quel nombre sont les activités à travers lesquelles la ’’Belle bibliothèque’’ se montre utile à la ville d’Abomey et aux cités environnantes puis quelles sont ces activités ?

 

Jonas Kounou : Nous avons initié plusieurs activités mais trois sont opérationnelles, jusque-là, pour l'animation de la ’’Belle bibliothèque’’. D’abord, il y a "Lire pour Apprendre". Il s’agit d’une activité de lecture, qui a plusieurs phases : la première, la lecture individuelle où chaque participant choisit, dans la bibliothèque, un livre qu'il aime et il le lit pour 40 minutes environ, Ensuite, au cours de la lecture collective, un animateur sélectionne un livre unique et désigne chacun pour en lire des extraits, tout en intervenant pour des corrections, ce qui dure aussi 40 minutes environ. Enfin, au cours d’une dernière phase dite récréative qui dure 30 minutes, chaque enfant partage, avec les autres participants, une histoire qu’il a lue dans un livre ou qu’il a créée.

Nous avons aussi une activité liée aux arts plastiques. Elle consiste à inviter un artiste plasticien pour animer un atelier de dessin, de peinture ou de sculpture avec les enfants qui fréquentent la ’’Belle bibliothèque’’. Il s’agit de cultiver en eux le goût de l'art. Elle dure deux heures et s’organise périodiquement. Enfin, il y a la tenue, en direction du public, de séances de récit de contes et d’animation théâtrale. Pour réaliser cette activité, le ’’Lieu unik’’ d’Abomey a noué un partenariat avec le Festival international de Théâtre et de contes d’Abomey (Fithéca).


Pourriez-vous nous livrer des statistiques concernant le déroulement de chacune des activités que vous mentionnez ?


Pour ces trois activités, le nombre prévu de participants, c'est 30. Mais, dans la pratique, le nombre se double et, parfois, se triple.

 

Depuis le lancement de la ’’Belle bibliothèque’’, quels sont les faits de grand succès que vous avez enregistrés ?


Les faits de grand succès, c'est la grande affluence des lecteurs. Nous enregistrons surtout un nombre débordant de participants, lors des trois activités qu'organise la ’’Belle bibliothèque’’ du ’’Lieu unik’’ d’Abomey.

 

Les faiblesses faisant inévitablement partie du système de fonctionnement de toute initiative humaine, quelles sont celles que vous enregistrez après bientôt deux ans d’activités de la ’’Belle bibliothèque’’ ?


Comme faiblesses enregistrées depuis l'ouverture de la ’’Belle bibliothèque’’, nous avons, entre autres, le matériel didactique qui n'est pas suffisant et le manque de meubles en termes de chaises, de nattes et de bâches, pour gérer la grande affluence des élèves et pour contenir le public, lors des activités de la ’’Belle bibliothèque’’.


Pouvez-vous aborder les difficultés que vous rencontrez dans l’animation de la structure ?


Les difficultés que nous rencontrons sont liées au fait que, les enfants, pour participer aux différentes activités, ne viennent pas à l'heure ; ils sont en retard de 30 à à 60 minutes. C'est ce qui fait qu’au début d'une activité, on observe un petit nombre de participants et, à la fin, un nombre plus grand.

 

Comment pensez-vous que ces problèmes peuvent se résoudre ?


Concernant le manque de matériel, j’en ai envoyé une correspondance aux responsables pour que l’achat en soit fait. Tout porte à croire que, bientôt, ce problème sera résolu. Concernant le retard chez les enfants, lors des animations, nous avons initié un programme de rencontre avec leurs parents pour leur expliquer l'importance de nos activités afin qu'ils libèrent leurs enfants pour y  venir à temps. Nous échangeons aussi avec les enseignants des écoles pour qu’ils nous aident à conseiller leurs apprenants afin qu’ils viennent à l'heure. Je suis optimiste que, bientôt, ce problème de retard sera résolu.

 

Quels sont vos projets pour contribuer davantage au rayonnement de la ’’Belle bibliothèque’’ à Abomey et dans ses villes environnantes ?


Le "Lieu Unik" d'Abomey, pour l'avenir, a en vue différents projets pour contribuer davantage au rayonnement de la ’’Belle bibliothèque’’, une structure qui en dépend. Je ne peux en faire la liste ici. Par exemple, nous travaillons pour que, d'ici peu, soit instaurée une activité de danse traditionnelle. Pour le reste, nous en réservons la surprise à tous. 

 

Propos recueillis par Marcel Gangbè-Kpogodo