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mardi 3 décembre 2024

La femme magnifiée à L'espace culturel, ’’Le centre’’

Dans le cadre d’une exposition collective


L'espace culturel, ''Le centre’’, sis commune d’Abomey-Calavi, abrite une exposition collective. Elle a connu son vernissage le jeudi 21 novembre 2024. Ninon Aglingo, Agbégnigan Alihonou et Assion Téko sont les auteurs des œuvres présentées. Elles valorisent la femme.

Ci-contre, Berthold Hinkati, Directeur général du ''Centre'', entouré des artistes exposants, au cours du vernissage - Crédit photo : Page de ''Facebook'' de l'Espace culturel, ''Le centre''

’’La déesse’’. Le titre de l’exposition collective dont le vernissage s’est tenu le jeudi 21 novembre 2024, à l’espace culturel, ’’Le centre’’, au quartier de Lobozounkpa, dans la commune d’Abomey-Calavi, et dont les artistes plasticiens créateurs des œuvres étaient la Béninoise, Ninon Aglingo, et les Togolais, Agbégnigan Alihonou et Assion Téko. La femme était au cœur de leur inspiration, en guise d’hommage à celle-ci. L'événement s'est déroulé en présence de Berthold Hinkati, Directeur général de L'espace culturel, ''Le centre'', de plusieurs invités et du public.


Un aperçu des créations à découvrir

Ninon Aglingo a réalisé des tableaux à l’aide de grains de couleurs faites à l’acrylique. Elles les a agencés par la technique du pointillisme. Ses œuvres alternent entre figuratif et abstrait. Elles font ressortir les différents dons de la femme, les maux de la société qu'elle subit, sa bienveillance, sa résilience et son influence. ’’Révélation’’, ’’Fraternité’’, ’’Désignation’’, ’’Protectrice’’, ’’Gardienne’’ et ’’Maternité’’ sont quelques titres de la série de 8 œuvres que la Béninoise a présentées au public.

Agbégnigan Alihonou, peintre et sculpteur, retrace le quotidien de la femme. Il le fait à travers 7 tableaux et une sculpture en bois massif. ’’Femme africaine’’, ’’Beauté africaine’’, ’’Le cri de l'enfantement’’, ’’La veilleuse’’ et ’’Revendeuse de poisson’’ sont quelques-uns des titres de ses tableaux. Sa technique : les rehauts de feu, encore appelés ’’Zota’’, la gravure de feu sur du bois et le collage. Agbégnigan Alihonou fait explorer les qualités de la femme au sein du foyer. ’’Derrière un grand homme se cache une grande femme’’ est l'œuvre sculpturale faite en bois massif. L'homme y trouve sa place. Il s’agit de l’évocation de la complémentarité dans la vie.

Assion Téko, quant à lui, aborde la même démarche que son compatriote. ’’Femme africaine’’, ’’La combattante’’, ’’La ménagère’’, et ’’Maternité’’ sont quelques-unes de ses sculptures. Elles sont faites en bois massif, aussi. Elles révèlent la femme comme l’incarnation de la vie.

L'exposition, ’’La déesse’’, prend fin le 15 février 2025.

Herman Sonon

dimanche 9 août 2020

Exposition "Le monde fond" : Achille Adonon, intraitable et profondément humain

Dans le cadre de son exposition au "Centre" de Godomey

La galerie du "Centre" de Godomey a accueilli le vernissage de l'exposition intitulée "Le monde fond" de l'artiste plasticien, Achille Adonon, le vendredi 7 août 2020. Cette présentation du fruit de plusieurs mois de production est ouverte depuis le 8 août et suscite l'intérêt, vu l'abondance et la profondeur des oeuvres que le jeune créateur fait découvrir, dans un état d'esprit de fidélité à lui et d'empathie.


"Le chaos"

Achille Adonon est une sérénité couvant tristesse séculaire et amour de l'humain. Ce qui explose à travers 47 pièces réparties en 4 catégories et par une magistrale installation, un ensemble varié qu'il est important d'aller découvrir dans les quatre compartiments de la galerie du "Centre", sis quartier de Lobozounkpa, à Atropocodji, dans la commune d'Abomey-Calavi, depuis la soirée du vendredi 7 août 2020 où a eu lieu le vernissage de l'exposition, "Le monde fond", réalisée par l'artiste plasticien de la nouvelle génération, Achille Adonon.


" "Le monde fond" est l'histoire d'un petit village appelé le temps", explique-t-il, dès qu'il lui est donné de dire un mot sur la séance de présentation d'un nombre impressionnant d'oeuvres relevant d'une inspiration dans laquelle il a commencé à puiser depuis novembre 2019. 


Le village concerné est traversé par un grande rivière calme mais au fond tumultueux, une rivière à travers laquelle l'on navigue pour s'ouvrir à une lecture peu flatteuse ni reluisante du fonctionnement du monde frappé par des bouleversements apocalyptiques trouvant leur source dans la perversion de la mentalité humaine qui a laissé le temps lézardé de calamités, d'épidémies, de bouleversements et, entte autres, d'actes de grande immoralité.


Ceci n'a pas de quoi réjouir ni épanouir Achille Adonon, d'où la matérialisation de son sentiment de compassion par des couleurs discrètes. 


Afin de riposter contre les abus de l'homme sur la nature, l'artiste se saisit d'une entité aussi fondamentale qu'irrépressible et intemporelle, l'enfant, qu'il travaille à sauver, surtout que, particulièrement, cet être fragile est délaissé, "abandonné" et qu'il mérite qu'on lui redonne "vie et espoir".


Ce genre d'être humain, Achille Adonon le symbolise par la chaussure entière ou en "rebut" qu'il récupère, qu'il retravaille ou qu'il assemble à d'autres, qu'il peint, selon ce qui lui dicte son inspiration. 


Sans doute, l'enfant manifeste une grande proximité avec l'énergie qui l'habite, qui le motive et qui le fait se mouvoir à des actes de vie, cette force que l'artiste récupérateur localise opportunément au niveau des membres inférieurs : "La force de l'homme vient des pieds", explique-t-il, précisant le fondement de l' "assemblage" de chaussures ou de leurs rebuts : la conjonction, la fusion des énergies.


Et, dans une logique de rappel aux humains de leur petitesse essentielle, Achille Adonon projette la pérennisation de l'esprit de l'enfant : "Quel que soit son âge, l'être humain reste un enfant pour ses parents". 


Et, avec l'omniprésence de la chaussure dans l'exposition, c'est un orphelinat spirituel que l'artiste bâtit pour l'enfant en appelant à de l'amour et à de la protection de l'enfant, c'est un appel discret et vibrant qu'il lance à l'homme et à la femme, comme à en revenir à la dimension salvatrice de l'enfant en gérant la planète et en exploitant ses potentialités, ses richesses, avec une innocence qui préserve la terre, qui lui donne les moyens de se regénérer. 

Achille Adonon, au cours du vernissage ...

Par conséquent, Achille Adonon, inspiré, produit un Achille Adonon protecteur de l'enfant, un Achille Adonon, récupérateur, un autre, peintre, un autre encore, sculpteur, et, enfin, un Achille Adonon, magistral installateur, à travers l'oeuvre, "Le chaos", qu'il faudrait tout sacrifier aux fins d'une découverte, d'un décryptage et d'une auto-instruction sur les observations d'un jeune artiste contemporain béninois, profondément imprégné des défis de son époque, ceux-ci se centrant autour du retour de l'homme à sa vraie nature, autour de la conservation de l'environnement. Il est souhaitable, en outre, pour le public, d'aller voir "Le chaos" afin de comprendre de quelle manière elle conquiert en elle toute l'exposition.


Voilà le résultat d'une laborieuse et, apparemment, éprouvante aventure spirituelle, intellectuelle, psychologique et physique d'un Achille Adonon qui, pourtant, au vernissage, était d'une telle fraîcheur, pour un accouchement digne d'intérêt, pour une création d'une abondance respectable, pour une exposition diversifiée, riche et irrésistible qui se tient jusqu'au 31 octobre 2020. 


Marcel Kpogodo

dimanche 21 juin 2020

Joannès Mawuna : l'exploration de la féminité atypique

Dans le cadre de son exposition au "Centre" de Godomey

Depuis le 8 février 2020, l'exposition sur le thème, "Déambulations urbaines", a été lancée au "Centre" de Godomey. Eric Médéda, Joannès Mawuna et Richard Di Rosa sont les artistes ayant dévoilé leurs travaux, le résultat de trois semaines de résidence. Particulièrement, les oeuvres du deuxième artiste interpellent sur la femme exerçant de manière inédite en milieu professionnel. 

Joannès Mawuna et, derrière lui, une esquisse des photographies irrésistibles qui attendent le visiteur

La femme pratiquant un travail peu attendu pour elle, représentée en 10 photographies réparties en 5 diptyques. Ce qui constitue la force de l'implication du photographe d'art, Joannès Mawuna, dans l'exposition, "Déambulations urbaines" dont le vernissage s'est effectué le 8 février 2020 au "Centre" de Godomey, à Lobozounkpa, dans la commune d'Abomey-Calavi. Avec Éric Médéda et Richard Di Rosa, il a constitué le trio d'artistes ayant présenté l'aboutissement de trois semaines de résidence.


En particulier, Joannès Mawuna a soumis au regard des visiteurs, 10 photographies concernant 5 femmes. Ce sont donc 5 groupes de 2 photographies, plus précisément, 5 diptyques qui ont accroché l'attention sur le thème : "Ne suis-je pas une femme?". Des photographies de 120 cm x 80 cm et de 60 cm x 90 cm racontent une femme qui se passionne à vie pour un métier que le conformisme social croit réservé aux hommes ; elle est soudeuse plastique, soudeuse métallique, conductrice de taxi-moto, fondeuse ou mécanicienne. Impressionnant et, ce qui devrait déterminer tous ceux ayant entendu parler de cette exposition ou non à aller la voir pour s'enrichir la mentalité, se la renouveler sur la femme en relation avec le monde professionnel à l'époque contemporaine où elle ne sent plus un frein dans le choix d'un métier d'homme.


Pour Joannès Mawuna, l'objectif qui l'a guidé vers un tel sujet, s'il le poursuit depuis 2016, consiste à "faire la lumière sur les femmes qui exercent un métier d'homme". Chez lui, l'optique d'induire une prise de conscience est claire ; il est question de "sensibiliser les jeunes filles et les femmes qui pensent qu'elles ne peuvent pas aller dans ce genre de métier". La prise de position radicale de l'artiste se fait jour : "Les métiers sont faits pour tout le monde, quel qu'en soit le sexe". Et, il conclut violemment : "C'est la force mentale qui fait le métier et non la force physique".


Une réelle et forte conviction est donc le fondement de l'inspiration de Joannès Mawuna dans "Déambulations urbaines" et non une volonté de conformisme à une opportunité. Ceci rend impérieux d'aller voir la présentation intitulée, "Ne suis-je pas une femme ?", incluse globalement dans l'exposition mentionnée. L'enjeu en sera la découverte de l'originalité de la démonstration de son travail par un artiste photographe confiant priser par-dessus tout le naturel, le réel comme fond de décor de ses œuvres photographiques.



Joannès Mawuna, qui vient de si loin ...


Bien qu’étant productif, Joannès Mawuna, c'est l'effacement dans l'exercice d'un métier qui, loin d'être un pis-aller, reste la manifestation et la conséquence d'une vocation intrinsèque lointaine : fasciné par la photo depuis l’enfance, à 7-8 ans, ce titulaire d’une Maîtrise en Géographie et Aménagement du territoire, cet ancien Directeur du mandat 2015 de l’Ensemble artistique et culturel des Etudiants (Eace), se fabrique un appareil-photo rudimentaire en lui adaptant un système de flash, qu’il conçoit avec une ampoule qui s’allume par des piles, au moment fatidique de l’immortalisation de l’instant choisi.


En classe de quatrième, par sa mère, il acquiert son premier appareil à pellicule après avoir sacrifié une somme de dix mille francs, offerte par un oncle à l’un de ses passages à la maison. L’occasion pour vivre ce qu’il appelle ses « premières erreurs » dans la gestion de la machine et dans la pratique du métier. En Seconde et en Première, il s’impose comme un bon photographe, écumant les cérémonies de tous ordres, à Gadomé et ses environs, pour faire valoir ses fraîches compétences. « Il faut suivre les enfants depuis le bas âge dans leurs amusements afin de les orienter, de les canaliser, de les mettre dans leur métier », affirme-t-il, le regard revisitant, un laps de secondes, cette époque formatrice.


Dès qu’il intègre l’Eace en 2008, il fourbit davantage des armes déjà bien aiguisées jusqu’en 2012 dans la section ’’Ciné-Photo-Unesco'' et s’initie, entre temps, au graphisme. En 2009, sa culture des sujets purement sociaux s’affirme avec son intérêt pour les mères fabricatrices des nattes de jonc. La série de photos, qu’il en réalise vise à sensibiliser le grand public, d’une part, sur les grandes difficultés de ces femmes dans le processus de leur labeur  et, d’autre part, sur la rentabilité presque nulle de l’activité, de façon à amener les populations à ne plus débattre le prix déjà dérisoire de ces nattes.


Avec sa jouissance d'une demi-bourse de formation reçue à la section ''Ciné-photo-Unesco'' de l'Eace, l’appareil photo argentique n’a plus de secret pour lui. Quant à l'appareil photo numérique, il s'y forme en autodidacte. 


En 2016, son départ de l’Eace lui ouvre la porte au traitement successif d’autres sujets de société : les jumeaux au ’’Centre’’ de Godomey, sur le thème : « Les jumeaux : retour à l’immortalité », puis « Les enfants talibés dans leur milieu », au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, dans une exposition photographique collective. « Je m’intéresse à tout ce qui se passe autour de moi afin de sensibiliser sur ce qui n’est pas compris », éclaire-t-il sur le choix de ses thèmes de travail, qui, souvent, concernent son environnement immédiat et l’univers des réalités méconnues de la culture endogène. « Mon inspiration naît de mon quotidien », achève-t-il. Par ailleurs, il n’hésite pas à mentionner, d’un ton reconnaissant, l’intérêt pour sa démarche d’un titan béninois de la photographie d’art : Ishola Akpo.


Aujourd’hui, Joannès Mawuna, Joannès Doglo, à l’état-civil, Mawuna étant son prénom de maison non enregistré, mais préféré et utilisé par sa grand-mère, gravit lentement mais sûrement les marches d’un professionnalisme rompu, lui qui, dans un passé récent, par le biais d’ ’’Ancéfa Africa’’, au Sénégal, s’est classé 1er sur 39 postulants, dans la catégorie ’’Photo’’, par rapport à une compétition rude.


Aller alors voir son tout dernier travail, dans ’’Déambulations urbaines’’, s’impose, avant le 31 juillet 2020, date de la clôture de l’exposition, afin de toucher du doigt un génie créatif inculturé qui respecte l’Afrique, qui dévoile l’Afrique, qui existe pour une Afrique meilleure.

Marcel Kpogodo

mardi 21 janvier 2020

"Le petit musée de la Récade" enrichi de 28 nouvelles pièces

Dans le cadre d'une grande cérémonie effervescente

"Le centre" a connu une véritable atmosphère de fête culturelle le vendredi 17 janvier 2020, à l'occasion de la remise officielle de 28 nouvelles pièces historiques à son entité de conservation patrimoniale, "Le petit musée de la Récade". Pour l'occasion, des personnalités de haut rang ont fait le déplacement, parmi lesquelles le principal mécène de l'espace culturel, "Le centre", Robert Vallois.


18 récades d'anciens rois du Danhomè exposées, 8 sabres bien visibles et 2 objets religieux de l'ethnie fon. La moisson dont "Le petit musée de la Récade" s'est fait le récepteur au "Centre" de Godomey et dont il est le gardien et le conservateur depuis l'après-midi du vendredi 17 janvier 2020 où une cérémonie grandiose a eu lieu pour marquer l'événement.


L'ont immortalisée de leur présence Robert Vallois, fondateur et mécène de l'espace culturel, appuyé par une délégation des antiquaires de Saint-Germain-des-Prés, donateurs des pièces reçues, Éric Torah, Directeur de Cabinet, représentant le Ministre béninois de la Culture, et appuyé par le staff dudit Cabinet, Ousmane Alédji, Conseiller culturel du Président Patrice Talon, un représentant du Maire d'Abomey-Calavi et des élus locaux, Dominique Zinkpè et Marion Hamard, respectivement, Président d'honneur et Directrice générale du "Centre", de même que plusieurs artistes contemporains béninois et étrangers, des apprenants puis la population de Lobozounkpa, qui a massivement fait le déplacement.


Avant que le public ne puisse suivre les discours respectifs de Dominique Zinkpè, du représentant de l'autorité communale et d'Eric Torah, il a assisté à la majestueuse déambulation de l'artiste qui a développé son talent en la matière, Prince Toffa, et de sa troupe de combattantes et de combattants, sans oublier qu'un groupe folklorique féminin a joué sa partition d'animation tout le long de la soirée.


Dans son intervention, Dominique Zinkpè a fait connaître l'évolution du "Centre" de Godomey depuis sa création le 6 février 2015, cet espace qui trouve à son actif plusieurs résidences de création, des expositions effectuées par des artistes émanant de quatre horizons continentaux et, "Le petit musée de la Récade" au niveau duquel tout visiteur peut venir découvrir 120 décades et "objets royaux". Puis, après l'allocution d'Éric Torah, il a été donné à Marius Dakpogan, le conservateur du "Petit musée", de faire parcourir aux invités et au public les 28 nouveaux objets reçus du Collectif des Antiquaires de Saint-Germain-des-Prés.

Marcel Kpogodo

dimanche 27 novembre 2016

Le monument Stan Tohon en concert au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa

Dans le cadre des ’’Echos de Lobozounkpa’’


Une conférence de presse s’est tenue dans l’après-midi du jeudi 24 novembre 2016. C’était au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa. Elle a permis au Directeur exécutif de l’institution, Dominique Zinkpè, d’annoncer la tenue prochaine, dans cet espace, d’un ensemble d’activités d’ordre culturel avec, en prime, un concert du monument de la musique béninoise, Stan Tohon.

De gauche à droite, Salinas Hinkati, Stan Tohon et Dominique Zinkpè
« J’ai été sidéré par l’honneur qu’ils m’ont fait en m’invitant à prester ici », a affirmé Stan Tohon, le jeudi 24 novembre dernier, au cours de la conférence de presse organisée par le Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, situé à Godomey, dans la Commune d’Abomey-Calavi. « Je suis fier de prester au Centre culturel béninois ! », a-t-il fini par s’exclamer, pour un concert prévu pour avoir lieu dans la soirée du samedi 3 décembre 2016, à l’espace du Complexe culturel réservé à ce genre de manifestation.
Selon la mégastar béninoise, il s’agira pour elle, au cours de ce qu’elle a appelé un « grand concert », d’intervenir, accompagné par son Groupe, ’’Adjamalékou’’, composé de 7 musiciens parmi lesquels l’on trouve des chanteurs, des danseurs et des percussionnistes. Et, Stan Tohon prévoit de revisiter le vaste répertoire enrichi des nombreux morceaux à succès, qu’on lui connaît, répandus qu’ils sont dans l’ensemble de ses 37 albums, couronnant plus d’une quarantaine d’années de carrière : « Ce sera un répertoire qui permettra à tout le monde d’être à l’aise, d’être dedans, d’être dans le mouv’ », a-t-il commenté. Ainsi, le rythme dont il est le Roi, le ’’tchink system’’ sera au rendez-vous, avec les sonorités originales des gourdes dans l’eau. Justifiant son choix de s’installer confortablement dans ses morceaux connus, il explique : « Je préfère satisfaire le public à travers ce que j’ai fait, parce que beaucoup de jeunes ne connaissent pas ce que j’ai fait ». Mais, il n’a pas manqué d’ouvrir une brèche sur des envolées de l’engagement social qui lui colle à la peau: « Si j’ai de l’inspiration, je peux dire des choses actuelles ».    
En outre, deux éléments de cerise sur le gâteau attendent le public qui devra faire un déplacement massif : en entracte, il fera intervenir l’artiste Gisèle Ash, et une compétition de ’’tchink system’’ devra voir concourir des danseurs qui se seraient portés volontaires, dans le public.


Une préoccupation d’immersion d’abord locale

Dominique Zinkpè, Directeur exécutif du Centre ’’Arts et cultures’’, est aussi intervenu, au cours de la conférence de presse. Selon lui, le concert de Stan Tohon, prévu pour la soirée du samedi 3 décembre 2016, s’enracine dans un calendrier d’activités culturelles conçues pour durer une bonne semaine et pour laisser s’exprimer des artistes émanant aussi des secteurs du théâtre, de la danse et des arts plastiques. Ainsi, plusieurs heures avant la prestation de Stan Tohon, il est prévu pour le public des performances et le vernissage d’une exposition des productions d’une bonne brochette de peintres et de plasticiens, celle-ci qu’on pourra visiter tout le long de la semaine comptant pour le déroulement des ’’Echos de Lobozounkpa’’.
A en croire cette personnalité, la tenue de cet événement culturel multidimensionnel s’explique par la nécessité de contribuer à entretenir la proximité du public avec le Centre, sans oublier qu’il faut « finir l’année en beauté », ce qui, selon lui, implique de « montrer les activités » de l’espace culturel, le travail des plasticiens et de « réunir la population autour de la bonne musique ». Dominique Zinkpè consacre donc la semaine concernée pour « faire plaisir » au public et pour « parler de l’art contemporain au Bénin ».


Un riche programme

Salinas Hinkati, Directeur administratif du Centre ’’Arts et cultures’’, a aussi apporté sa contribution à la réussite de la conférence de presse. Il a montré que l’événement, ’’Les échos de Lobozounkpa’’ s’ouvre, le vendredi 2 décembre, avec un spectacle déambulatoire qui va parcourir tout le quartier d’appartenance du Complexe culturel, avant de déboucher sur deux activités : l’inauguration officielle des ’’Echos’’ et une conférence-débat qui aura pour thème le Petit musée de la Récade. Par ailleurs, le samedi 3 mettra en faveur du jeune public, pendant toute la journée, des performances artistiques, un vernissage, un divertissement musical avec le Groupe ’’Afro mix’’et, naturellement, dès 20 heures, le concert de Stan Tohon.
Quant au dimanche 4 décembre, un nouveau spectacle déambulatoire est prévu pour 16 heures. 120 minutes plus tard, une représentation théâtrale sera donnée par la Ligue béninoise d’improvisation théâtrale.
Un programme aussi varié n’attend, pour être honoré, que le déplacement d’une grande masse de personnes, toutes générations confondues, avides de loisirs sains et de sensations artistiques originales.


Marcel Kpogodo    

samedi 23 janvier 2016

Riches semaines à venir au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa

Dans le cadre de son programme de janvier 2016

Le Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa a amorcé l’année 2016 en trombe avec des activités de poids. Ceci l’amène à tenir, dans les prochains jours, deux, nouvelles, réellement intéressantes.


Mardi 26 janvier 2016, 18h. Présentation de leurs travaux par Salomé Aurat, Amandine Capion, Marta Cristini et Alexandre Paulus, 4 étudiants en art à l’Ecole supérieure d’art de Clermont-Métropole, en France. Ce sont 4 démarches de travail, aussi différentes et spécifiques les unes que les autres, que le public pourra découvrir aux jour et heure indiqués, en entrée libre et gratuite, au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, au 3ème carrefour, à gauche, dans la rue longeant la clôture du Complexe scolaire ’’La plénitude’’, sis quartier Atropocodji, à Godomey, dans la Commune d’Abomey-Calavi.
L’intérêt de prendre part à telle conférence-débat reste de découvrir la stratégie peu commune de peinture de Salomé Aurat, les performances d’une tendance assez osée de Marta Cristini et les sculptures décalées d’Amandine Capion et d’Alexandre Paulus, celui-ci ayant déjà fini ses études. 

  
Une autre activité phare du mois de janvier 2016 : le vernissage, le 29, à 18h, d’une exposition que tiendront l’artiste béninois vivant à Paris, King Houndékpinkou, et Jean-Baptiste Janisset, en fin de ses études en art. L’un réalise son inspiration à travers la céramique, tandis que le second, travaillant sur le bronze, crée des sculptures en se fondant thématiquement sur la traite négrière. L’exposition se tiendra du 29 janvier au 30 mars 2016, closant un 1er mois de la nouvelle année ayant débuté avec l’artiste Yves Kpèdé qui avait tenu une exposition de teinteries, à la Galerie du Centre, en hommage au vodoun, dans le cadre de la commémoration du 10 janvier, fête nationale béninoise des religions endogènes.
Voilà donc un consistant cahier de charges, qu’exécute apparemment l’équipe dirigeante du Centre, ce qui laisse curieux sur les surprises qu’elle réserve au public, les autres mois à venir, quand on sait que ’’Le petit musée de la Récade’’ est fonctionnel, recevant quotidiennement des visiteurs, ainsi que la Galerie d’exposition, et que la projection de films bat son plein, de même que la fréquentation abondante de la bibliothèque.  




Marcel Kpogodo 

jeudi 3 décembre 2015

Le ’’Petit musée de la Récade’’ désormais ouvert au public

Suite à l’inauguration de l’institution culturelle


Le mardi 1er décembre 2015 s’est tenue l’inauguration du ’’Petit musée de la Récade’’, au Centre ’’Arts et cultures’’ de Logozounkpa, sis Quartier Atropocodji, dans l’Arrondissement de Godomey de la Commune d’Abomey-Calavi. Depuis cette cérémonie, 40 pièces dont plusieurs récades authentiques peuvent être découvertes par le public.

Le Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, visitant l'exposition des récades
29 récades dont un bon nombre, royales, authentiques, 1 sculpture, un siège de commandement, 9 récades contemporaines conçues par des artistes béninois. Les œuvres qu’il est donné au public béninois d’aller découvrir depuis le 1er décembre dernier où s’est effectuée l’inauguration officielle du ’’Petit musée de la Récade’’, au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, situé à Atropocodji, dans la Commune d’Abomey-Calavi. En matière de récades royales, 4 anciens souverains du Dahomey voient les leurs présenter : Gangnihessou, Akaba, Glèlè et Béhanzin. En matière de nombre, le Roi Glèlè prend la place du lion avec 13 de ces objets sacrés incarnant son autorité. En outre, d’autres objets de curiosité à découvrir sont trois récades familiales de l’époque du royaume du Danhomè, de même qu’une d’amazone, 1 sculpture de lion et 1 ’’trône d’apparat’’.
Par ailleurs, 7 artistes plasticiens béninois et l’un, français, parmi ceux dont l’influence des œuvres en art contemporain n’est pas des moindres, à l’heure actuelle, ont produit, chacun, une inspiration personnelle avec, comme résultat, une récade contemporaine que le public gagnera à découvrir aussi. Ces créateurs ne sont personne d’autre que Dominique Zinkpè, Glèlè, Aston, Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Richard Korblah,  Rémy Samuz et Niko.

Cheska et Robert Vallois
Concernant les récades historiques, l’exposition de la plupart d’entre elles au ’’Petit musée de la Récade’’ relève d’un don fait par Cheska et Robert Vallois au Bénin, ce qui témoigne de l’attachement de ce couple à contribuer à la restitution de l’histoire africaine aux générations actuelles et futures.
Une vue des participants à la cérémonie d'inauguration
Cependant, bien avant la coupure du ruban symbolique du ’’Petit musée de la Récade’’, quelques personnalités avaient fait une allocution, lors de la cérémonie d’inauguration : le représentant des Sages de Lobozounkpa, l’un des Adjoints au maire de la Commune d’Abomey-Calavi, un représentant de Paul Hounkpè, Ministre de la Culture et, notamment, Romain Guillonnet, Président de l’Ong L’Hospitalité et développement (L’hed). 

Nicéphore Soglo et Ganiou Soglo, en possession, chacun, de leur récade de Béhanzin
De plus, l’ancien Président béninois et ex-Maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo, et son fils, l’ancien Ministre de la Culture, Ganiou Soglo, ont reçu, chacun, des mains de l’antiquaire et mécène français, Robert Vallois, une récade authentique du Roi Béhanzin, en tant que Princes de l’ex-Royaume du Danhomè. De son côté, cette personnalité française s’est vu doter, de la part de l’Association de journalistes culturels et de critiques d’art pour le développement, organisation dénommée, ’’Le noyau critique’’, un Certificat de reconnaissance par rapport aux facilités de tous ordres offertes par le Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, pour le déroulement des activités de cette structure.

Marcel Kpogodo

jeudi 5 novembre 2015

Du ’’Kouvito’’ avec Clarke, Yaovi et Pencréac’h, au Centre ’’Arts et cultures’’

Depuis le vernissage du vendredi 30 octobre 2015


En fin d’après-midi, le vendredi 30 octobre 2015, le Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa a tenu le vernissage d’une exposition d’un genre particulier, liée aux revenants. Bruce Clarke, Christelle Yaovi et Stéphane Pencréac’h, les trois artistes concernés, ont ainsi mis à l’actif de leur inspiration, un peu plus d’une quarantaine de fruits d’une réelle curiosité, après un mois de résidence.
Bruce Clarke, Kouvito et Stéphane Pencréac'h
Accueil par un personnage tout en fer, tout en noir pur. L’air d’un robot. Du Rémy Samuz tout craché et, c’est l’arrivée au Centre ’’Arts et culture’’, trois peintures murales circonscrivant stratégiquement tout l’espace, en un rectangle qui encadre le regard et le parcours du visiteur. Jusqu’au 30 janvier 2016, ces 3 peintures murales, 2 installations, 10 œuvres en impression numérique de personnages debout et 18 œuvres en toiles, peuvent être vues par le public, à ce Complexe culturel de Lobozounkpa, sis Quartier Atropocodji, dans l’Arrondissement de Godomey, de la Commune d’Abomey-Calavi, dans la ruelle du Complexe scolaire, ’’La Plénitude’’. Le vernissage de cette exposition dénommée ’’Kouvito’’, ’’Revenants’’, en langue fon, s’est effectué, le vendredi 30 octobre dernier, devant un grand nombre d’invités parmi lesquels des responsables d’espaces culturels, des artistes de tous genres, notamment, et des hommes de médias. Dominique Zinkpè, Directeur exécutif du Complexe culturel, a patronné le lancement de la visite.

Les trois artistes, au cours de leurs échanges ...

Bruce Clarke, Christelle Yaovi et Stéphane Pencréac’h ont montré un premier niveau de manifestation de leur particularité artistique, à travers la peinture murale que chacun d’eux a réalisée, sans oublier la déambulation, au cours de la soirée du vernissage, d’un personnage vivant, peint en ’’Kouvito’’ par le marquage sur son corps, à l’acrylique, grâce à l’art de Bruce et de Stéphane, des traits du squelette, lui donnant l’allure d’un vrai mort vivant, d’un fantôme : Marius Bâjidé Dakpogan n’a pas voulu ne pas être de la fête.   

... avec le public
Premièrement, Stéphane Pencréac’h se fait signaler, à l’entrée dans le Centre ’’Arts et cultures’’. Dès que le visiteur franchit le 2ème portail, il remarque, à sa droite, une prise en charge artistique de la façade haute et droite du mur, représentant désormais comme un espace de plage, dans une technique de mise en perspective. Selon l’auteur de cette réalisation, il s’agit de la matérialisation d’une plage symbolique du départ massif des bras valides des pays côtiers de l’Afrique, vers l’Europe et les Amériques. Tout un réveil des trois siècles du commerce triangulaire.

Visite de l'exposition ...
Tout au fond, la deuxième peinture murale capture le regard. Du Bruce Clarke. Elle attire et soustrait vers elle. Le personnage, les deux mains en arrière, le corps tendu en avant, danse peut-être. C’est selon la lecture du visiteur. C’est l’antichambre vers l’atelier de travail de ce créateur, la salle d’exposition de la dizaine des ’’personnages debout’’ du même Bruce Clarke.  Et, la réelle logique du ’’Kouvito’’. Maintenus dans cette position grâce au vertical panneau en toile relevant d’une impression numérique suspendue par du fil au plafond, ces personnages, hommes, femmes, enfants, tous sexes confondus, célèbrent leur résurrection des entrailles d’un génocide de 1994 puissamment meurtrier, mais dont Bruce Clarke maintient la mémoire, eux qui constituent un million de condamnés dont la vérité sur les conditions de la disparition reste réservée à un cercle restreint de privilégiés, ce qui horrifie l’artiste anglo-sud-africain.

.... par le public
En revenant sur ses pas comme si l’on voulait sortir du Centre, la troisième peinture murale, celle-ci, de la Franco-béninoise, Christelle Yaovi. Elle a exploité le mur latéral de la bibliothèque pour livrer ses mots intimes, par un texte entièrement écrit à l’encre de Chine, intitulé, ’’Body trip’’, ’’Revenante vivante’’, en français (Texte à lire en annexe). Une véritable confession de la ’’résilience’’, d’un cheminement qui lui est interne, du parcours ordinairement humain de naissance, de rencontre des réalités aussi bien dures qu’absurdes de la vie, pour finir par renaître dans une espérance absolument rayonnante. « […] j’ai choisi de vivre, debout en habit de lumière », conclura-t-elle, en ’’kouvito’’ positive, ne ménageant aucun répit au visiteur et le lançant instantanément dans l’une de ses deux installations, à quelques petits mètres du mur : le ’’Body trip’’ 2, dans un espace bien délimité. L’essentiel de l’œuvre est un dispositif sur bois que de nombreuses lames parcourent, que nous soyons au sol ou au sommet du support. Et, tout près, un avertissement sentencieux, un appel, semble-t-il à l’humilité : « Poussière tu es, poussière tu retourneras ».

Les peintures murales de Stéphane Pencréac'h ...
Empreint de la force d’une telle suggestion, le visiteur aborde, en toute sérénité, la caverne d’Ali Baba, la galerie d’exposition d’une alternance de surprenantes toiles des trois anciens résidents. Du côté de Christelle Yaovi, la technique de l’acrylique et du collage fait son chemin à travers les œuvres, même lorsque certains dessins sont réalisés à l’encre de Chine. 

... et de Bruce Clarke
Cette démarche honore pas moins de 17 œuvres réparties entre les trois salles de cette galerie et son atelier de travail. Stéphane Pencréac’h, lui, occupe, de ses 6 toiles, l’essentiel de la salle 1 d’exposition, développant un procédé artistique unique, celui de l’acrylique sur pagne. Innovant. Avec Bruce, la première salle d’exposition resplendit de deux revenants, deux ’’hommes debout’’, par les œuvres ’’Muted response’’ et ’’A place in history’’. Dans la salle 3, deux catégories de toiles : deux peintures de ces personnages-revenants, le ''Fantôme de la mer'' 1 puis le ''Fantôme de la mer'' 2, un hommage, selon l'auteur, aux personnes perdues dans les immigrations vers l'Europe, et deux photos brouillées d’une longueur verticale de la même facture que celles de l’impression numérique, ’’Fantôme de la terre’’ 1 et ’’Fantôme de la terre’’2 ;  A voir absolument !

Marcel Kpogodo  




Texte de Christelle Yaovi : Body trip - Body trip revenant - Revenante vivante

Présentation murale du texte de Christelle Yaovi
Body trip, le voyage vivant du corps.
De mon corps, du corps du nouveau-né, de la petite fille, du petit garçon
Du corps féminin, du corps masculin, du yin, du yang.
La lumière fut et le cri jaillit. Voici le voyage … L’obscurité de notre humanité nous emporte. Cache-cache nous tient, nous broie. Voici le bal des faux-semblants, des âmes perdues, des mots assassins, d’une mort lente, d’une agonie sans fin. Voici la brûlure qui vide l’âme, rend l’esprit fou. Ce corps assassiné, les entrailles en feu, le cœur à l’arrêt … Voici la solitude abyssale rendue au néant, au gouffre d’avant-création.
Le voyage demeure avec le corps meurtri mutilé assassiné. Survivre jour après jour, des instants douloureux se laissant traverser vivants. Il faut se rendre à l’évidence, la vie reste la plus forte tapie de lumière. Demeurer au milieu du ko, au cœur du corps sanguinolent, les entrailles en bataille, les genoux flottants, s’agrippant à son propre pardon … Miracle chante, danse … Ecroulement des paravents, des représentations, déchirement du voile des apparences. Cette capacité d’aimer nous cheville au corps, aucune renonciation à l’horizon, une dévotion se meut, le corps devient plus fort à l’endroit de la cassure, le corps se bat, cicatrise, guérit, pardonne, s’apaise puis danse à nouveau, une danse de corps jumeaux en transe qui se noie dans la lumière de jouissance puissante d’énergie. Corps violon pour boire l’éternité, les yeux dans les yeux … Voici la présence, qu’as-tu fait à ta vie ? Qu’a-t-on fait à ta vie ? Assassinée ? Mutilée ? Sacrifiée ? Niée ? Soldée ? Naître à ce qui est, choisir de vivre, choisir d’aimer, choisir la résilience … J’ai été assassinée et j’ai choisi de vivre, debout en habit de lumière.
Going home.



Christelle Yaovi, 2015. 

jeudi 29 octobre 2015

Clarke, Yaovi et Pencréac'h exposent dès ce vendredi 30 octobre à Lobozounkpa

Dans le cadre des activités du Centre ’’Arts et cultures’’  



Une conférence de presse s’est déroulée dans l’après-midi du mardi 20 octobre dernier, au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa. Il s’agissait pour Dominique Zinkpè, le Directeur de l’Espace, d’annoncer la tenue de l'exposition à laquelle participeront trois gros baobabs du secteur des arts plastiques, suite à une résidence assez laborieuse : Bruce Clarke, Christelle Yaovi et Stéphane Pencréac'h.


De gauche à droite, Bruce Clarke, Christelle Yaovi et Stéphane Pencréac'h, au cours de la conférence de presse
Après bientôt un mois de résidence, l’anglo-sud-africain, Bruce Clarke, le Français, Stéphane Pencréac’h et la Franco-béninoise, Christelle Yaovi, livreront le résultat de leurs inspirations, à travers une exposition dont le vernissage aura lieu dans l’après-midi du vendredi 30 octobre 2015. Au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa. Cette information a été partagée par le Directeur de cet Espace, Dominique Zinkpè, au cours d’une conférence de presse dont il a pris l’initiative. En réalité, selon cette personnalité, c’est la troisième fois que le cadre indiqué abrite ce genre de processus, après les expériences de novembre 2014 et de février 2015. Il a, en outre, précisé que le Centre ’’Arts et cultures’’ étant multidisciplinaire, il héberge des résidences d’artistes pour que ceux-ci développent un travail particulier et qu’ils fassent des échanges, des rencontres et des partages. Et, dans leur manière de procéder en travaillant, ils évoluent dans leur studio, d’abord, et prennent en otage l’espace, ensuite.

Un aperçu du travail de Stéphane Pencréac'h ...
Concernant les artistes en action, il est revenu à chacun d’eux de décrire leur démarche. Ainsi, dans ses explications, Stéphane Pencréac’h a fait savoir que le fondement de son travail serait de réaliser des tableaux et des sculptures. Dans le premier cas, notamment, l’artiste a déclaré exercer son art à l’aide de toiles qui auront un fond de tissu imprimé, ce qui lui permettrait de peindre à partir des motifs des pagnes choisis. Et, selon lui, l’être humain fonde son inspiration : « Le sujet de la peinture, c’est l’homme », affirme-t-il, en approfondissant : « Je m’empare d’un objet qui, à mes yeux, est important, avec un regard sans morale, sans leçon de morale, sans aucun mauvais esprit ». Aussi, étant donné qu’il entend exploiter les murs du Centre pour son expression artistique, il confie vouloir mettre en perspective l’esclavage, en tant qu’ « occidental, Blanc et Français », surtout que cette notion n’est enseignée que depuis peu dans les écoles occidentales.

... de Bruce Clarke et de ...
Quant à Bruce Clarke, il donne la vision, dans sa démarche, de pratiquer un procédé lui étant familier, les personnages « qui partent debout », ce qui symbolise pour lui « la peinture de la dignité humaine ». A en croire ses propos, au cours de cette résidence, il compte exécuter un travail en deux parties, l’une murale et, l’autre, picturale. Donc, d’une part, il réalisera des peintures au mur et, d’autre part, des peintures sur tableaux, ce qui matérialise, chez lui, le début d’un nouveau projet qui lui tient à cœur : « les disparus de la méditerranée, parmi ceux qui essaient de la traverser ». Selon lui, le public devra s’attendre à une série de tableaux montrant «  des personnages debout, dignes sur l’eau ».

... Christelle Yaovi
Se rapportant à la Franco-béninoise, Christelle Yaovi, elle a annoncé travailler sur un fond de la « thérapie » de son « histoire » et de celle de tous ses « héritages », entre autres, l’esclavage ; elle relatera donc des aspects de sa généalogie, avec une profonde positivité. Elle pense, en outre, se manifester, à travers ses œuvres, par un genre particulier dont elle raffole : écrire sur les murs. Et, le projet qui portera cette attitude devenue, pour elle, artistique est tout trouvé : ’’Body trip’’. Selon les analyses de cette première femme à avoir réalisé une résidence de création au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, avec ses deux co-résidents, ils forment trois ’’mousquetaires’’ dont une communion intime entre leurs esprits respectifs a contribué à créer une rapide alchimie. Vivement donc le vernissage du 30 octobre pour toucher du doigt les marques de cette symbiose artistique à tri-dimension humaine.   


Marcel Kpogodo

vendredi 23 janvier 2015

Sébastien Boko, Rémy Samuz et Nathanaël Vodouhê en résidence de création

Dans le cadre de l'inauguration officielle du ''Centre'' en février prochain

(Plusieurs œuvres de qualité déjà disponibles)

’’Le Centre’’, Complexe culturel situé à Lobozounkpa, dans l’Arrondissement de Godomey, connaîtra son inauguration officielle en février prochain. En prélude à cet événement, trois jeunes plasticiens béninois tiendront une grande exposition, ce qui justifie une résidence de création dans laquelle ils sont engagés depuis plusieurs jours.


Sébastien Boko
Sébastien Boko, Rémy Samuz et Nathanaël Vodouhè. Les trois jeunes plasticiens béninois qui sont en résidence de création, depuis le début du mois de janvier 2015, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa, dans l’Arrondissement de Godomey, de la Commune d’Abomey-Calavi. Les résultats de leur inspiration seront livrés à la contemplation, à la délectation du public qui sera invité à faire le déplacement pour visiter l’exposition que donneront ces artistes, à l’inauguration du ’’Centre’’, le 6 février prochain.
Ce public découvrira alors le talent artistique de ces créateurs, ceci qui ne se révèle progressivement que par les productions qu’ils mettent patiemment au jour, au fil de leur travail dans l’atelier réservé à chacun d’eux, dans le compartiment des résidences du ’’Centre’’.
C’est ainsi qu’une visite de routine chez Sébastien Boko permet de voir le jeune homme, le regard imprégné d’une inspiration appartenant à un univers intelligible dont lui seul a le secret du fonctionnement. Une hachette dans la main droite, assis, il racle ardemment une pièce de bois qui prend progressivement une forme humaine. Ne pas se rendre à l’exposition qui présentera les travaux de ce génie de la sculpture sur bois, la poitrine morale bardée de plusieurs prix, c’est rater l’opportunité de découvrir les résultats d’un esprit inventif dont la démarche artistique connaît une évolution, chaque année qu’il est donné à Sébastien Boko de vivre. En l’occurrence, lui qui, selon une inspiration prédéterminée ou libre, taille son bois, le module, désormais, lissé, ce bois ira au-delà de sa couleur naturelle, il sera teinté de noir, par la technique du brûlage, sans compter que les personnages érigés ont, à présent, plus des formes féminines, arrondies, le monde, selon l’artiste, manifestant un fonctionnement trop catastrophique, à son goût, à cause de la dureté, de la masculinité.
Par ailleurs, en dehors de ses instruments habituels de travail, tels que la hache, les ciseaux, la tronçonneuse, la perceuse, la meuleuse, il s’ajoute le camping gaz … Inévitablement, les effets esthétiques de cette nouvelle donne matérielle s’imposent par les sculptures que Sébastien Boko fait déjà valoir, à mi-parcours de la résidence de création.          
Rémy Samuz
Se rapportant à Rémy Samuz, sa sphère de travail est jonchée du matériel d’exercice du soudeur, de barres de fer et de rouleaux de fil de fer. A l’entrée de celle-ci, un personnage, d’une bonne taille, tout en fer, en train d’être monté. Une première dans sa carrière ! Rémy Samuz, avec ses doigts de près de 24 ans d’expérience dans la manipulation artistique du fil de fer, enroulés d’une bande adhésive de protection, s’active autour lui ; il semble qu’il sera la pièce maîtresse de l’exposition qu’il présentera, dès le 6 février prochain.
Sinon, on lui connaît déjà bien ces personnages tout de fil de fer faits, selon la technique de tissage de l’oiseau qui, à l’aide de son bec, fabrique son nid. Pour l’artiste, distrait, un instant de son travail, pour nous parler, si l’oiseau réussit ce niveau de performance artistique avec son bec, ce ne serait pas l’homme qui ne le pourrait, d’où le défi qu’il s’est lancé, depuis son enfance, d’aller au-delà du procédé technique de la gent ailée et de tisser de ses mains, avec du fil de fer. Ainsi est née sa passion, sa vocation pour la sculpture à l’aide de ce matériau.  
Enfin, Nathanaël Vodouhê, très placide et, peu loquace, laisse ses tableaux de grande dimension parler pour lui. Ce jeune talent, qui se construit progressivement ses repères, se meut entre le mi-figuratif et le mi-abstrait, et baigne volontiers dans les couleurs frappantes telles que le rouge, le noir, le jaune et le blanc, faisant du visage humain le socle de l’expression d’un message d’abord d’amour : « J’ai beaucoup d’amour à donner et j’en reçois beaucoup », déclare-t-il. Déjà à une quinzaine de toiles, depuis qu’il se trouve en résidence, il montre une inspiration des plus imprévues : « Je peins selon celui que je rencontre sur la toile, selon celui qui décide de s’y imposer », dit-il encore, avent de renforcer : « Je suis libre en créativité, je ne me suis pas fixé des objectifs ».
Nathanaël Vodouhê
Donc, armé de l’acrylique, des pigments sur toile ou du pastel à huile, il vogue à la rencontre de la lumière qui jaillit instantanément en lui et qu’il métamorphose en messages, sur ses tableaux ; ce passionné de l’intelligible entend dicter cette loi de l’inconnu et, le 6 février, le public devra se déplacer massivement vers ’’Le Centre’’ pour lire le contenu de ses découvertes, lui qui ne parle que de lui, de nous.

 Marcel Kpogodo