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dimanche 17 décembre 2023

da Silveira et Tokoudagba, l’expression du rapport de l’homme à l’invisible

Dans le cadre du déroulement d’une exposition


’’Le Centre’’ de Lobozounkpa abrite une exposition collective dénommée ’’Ombres des Ancêtres’’. Le vernissage en a eu lieu le vendredi 15 décembre 2023. Deux artistes peintres et plasticiennes l’animent. Il s’agit de Sika da Silveira et d’Elise Tokoudagba. Leurs œuvres abordent la connexion entre les vivants et les morts.


Sika da Silveira et Elise Tokoudagba, au cours du vernissage de l'exposition


Différentes catégories d’œuvres d’art, de la part de deux artistes visuelles, pour un objectif commun. L’essentiel à retenir d’ ’’Ombres des Ancêtres’’, une exposition dont le vernissage s’est déroulé dans le début de la soirée du vendredi 15 décembre 2023 au ’’Centre’’ de Lobozounkpa, situé au quartier d’Atropocodji, de l’arrondissement de Godomey, dans la commune d’Abomey-Calavi.


Sika da Silveira laisse découvrir par le public des toiles. Elle les a réalisées avec plusieurs matériaux. Ce sont l'acrylique, le fusain et le pastel. Quant aux couleurs, le noir, le blanc et le rouge s’imposent. Elles font référence, respectivement, à l'ombre, à la lumière, à la vie. L’association de ces matériaux et de ces couleurs joue un grand rôle. Ils illustrent la relation étroite entre les mondes des vivants et des morts. L’être humain en est le fil connecteur. Pour l’artiste, il est issu d’une substance infinie : Dieu. Elle en invite au recours aux croyances et aux pratiques culturelles. Elles ont été laissées aux générations actuelles par les ancêtres. Ce recours servira à communiquer avec le monde invisible et l'univers.


Sika da Silveira fait aussi valoir des œuvres photographiques. Elle y présente, notamment, la divinité du ’’vodoun’’, dénommée ’’Abicù’’. Elle est une entité intervenant dans un cas bien précis. Il s’agit de mettre fin aux décès de nouveau-nés dans une famille. Le but en est d’y garantir une vie paisible.


Avec l’œuvre, ’’Zoun mà bù’’, l’artiste attire l’attention sur un facteur actuel. Elle fait ressortir la double valeur écologique et spirituelle des arbres. Dans son propos, elle a expliqué la symbiose des ancêtres avec les forêts. Ceci est dû à leur caractère sacré. Elles constituaient des sites de déroulement de grands cultes et de rituels. Ils étaient dédiés aux ancêtres dans les traditions des pays africains. L’œuvre indiquée fait écho au poème, ’’Souffle’’, de Birago Diop. Elle lui rend hommage et permet une méditation. En sont à la base les vers, « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis ».


Elise Tokoudagba, le culte en avant ...


L’artiste s'inscrit dans la communication entre le visible et l’invisible. Ses œuvres sont des sculptures en argile et en fer. Elles sont enduites de peinture astrale à huile. Elles représentent la divinité, ’’ Gù’’, de la religion du ’’vodoun’’. Selon la créatrice, cette divinité détient les clés de la violence. Elle protège ceux qui l'invoquent contre tout sortilège provenant du fer.


Elise Tokoudagba s’inspire aussi des principes d’un culte particulier. Il se dénomme ’’Egun-Egun’’, en yoruba, et ’’Kùlitć’’ en langue du fon. En français, cela signifie ’’revenant’’. C’est une entité représentant les ancêtres décédés. Ils reviennent sous une autre forme auprès des leurs. Ils ont pour buts de les aider, de les guider et de conserver les totems. Ils veillent à la cohésion au sein de la famille, de génération en génération. L’artiste présente aussi la divinité, ’’Aziza’’. Cette entité apporte une abondance intarissable à son invocateur. De même, Elise Tokoudagba propose un tableau montrant la divinité, ’’Hêviossò Agbòtànklàn’’. Elle incarne le tonnerre, une entité justicière.

L’exposition, ’’Ombres des Ancêtres’’, prend fin le 23 février 2024.

Herman Sonon 

jeudi 27 janvier 2022

« Kan xóxó nù » à découvrir au ’’Centre’’ de Lobozounkpa

Dans le cadre du vernissage de l'exposition 


Après de long mois de silence liés à la Covid 19, l’espace artistique et culturel,  ’’Le centre’’ de Lobozounkpa, a repris ses activités, le vendredi 21 janvier 2022, à travers le vernissage de l’exposition,  « Kan xóxó nù ». 

Découverte des œuvres par le public après le vernissage

Des œuvres d’une dizaine d’artistes béninois et d'autres nationalités. Ce qu'il faut attendre de « Kan xóxó nù », l’exposition dont le vernissage a fait déplacer le public, dans la soirée du vendredi 21 janvier 2022, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa. Cette expression signifie, littéralement, ’’Au bout de l’ancienne corde …’’, une façon, sûrement, de rappeler un proverbe bien connu des Béninois : « C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle ».

Dans une ambiance de joie, le public s'est laissé conquérir, successivement, par les œuvres d’Uché James Iroha, Catherine de Clippel, Yvon Ngassam, Eric Bottéro, Cortex Asquith S., Nazanin Pouyandeh, Audace Aziakou, Sébastien Boko, Sarah Trouche et par un tableau de l’atelier de la famille Yémadjè.

Uché James Iroha, dans ses photographies, montre des personnages habillés en tenues traditionnelles, dans une boîte de nuit. Malgré le luxe qui les entoure, ils restent fidèles à leur culture. Catherine de Clippel renvoie au culte ''vodun'', avec le noir-blanc des photographies qu'elle présente. Quant à Yvon Ngassam, ce sont des casques de motos qui sont transformés en objets d’art, rappelant les masques ’’Guèlèdè’’ des cultures yoruba et nago du Bénin, du Nigéria et du Togo. S’agissant d’EricBottéro, il fait valoir une pharmacie ’’vaudou’’, composée essentiellement de bouteilles de sérum, utilisées dans la médecine moderne. Dans un style qui lui est particulier,  Nazanin Pouyandeh, de son côté, aborde, le monde contemporain et le monde traditionnel ; elle y demande de se souvenir de ses ancêtres et du culte ’’vaudou’’. Avec Sarah Trouche, il faut se rendre compte du résultat de dix séances de travail avec des enfants : une toile appliquée, en référence à la technique de la tenture pratiquée au Danxomè, depuis le temps du roi Agadja. Tout comme l’œuvre de cette artiste française, une toile appliquée de l’atelier de la famille Yémadjè affirme la force d’une divinité.


Talents béninois de la nouvelle génération

Trois jeunes artistes béninois, invités à joindre leurs œuvres à la collection du ’’Centre’’, ont su captiver le public par leur création.

Cortex Asquith S., artiste visuel, designer et diplômé en relations internationales, donne envie de voir une série de deux œuvres intitulées ’’Infirmières doto gbo azon tché’’, ''Les infirmières m'ont guéri (e)'', en français. Elles mettent en superposition deux mondes : le traditionnel et le moderne. Elles sont réalisées au marqueur sur du papier bristol d’une dimension de 65 X 100 cm ; une infirmière y soigne le corps, une autre, traditionnelle, guérit l’âme et l’esprit à travers la préparation d’infusions en chants et musique.

Photographe professionnel, Audace Aziakou, en ce qui le concerne, a hérité de la photographie de son père et de son grand-père. Ayant à son actif une dizaine d’années d’expérience, avec plusieurs expositions, tant aux plans national qu’international, fait ressortir, dans sa production, le côté moderne des revenants, ’’Egoun-goun’’ et le savoir-faire traditionnel des artisans qui fabriquent leurs costumes.

Avec Sébastien Boko, le regard suit une pièce atypique sculptée grâce au métal tiré de voitures et de motos et en a conçu un habit d’ ’’Egoun-goun’’, dénommé ’’L’habitat des invisibles’’.

’’Le centre’’ de Lobozounkpa gagne ainsi le pari de sa première exposition de la nouvelle année qui s'achève le 20 mars 2022 et laisse place à de nouveaux défis à relever. Il est situé à Atropocodji, dans l’arrondissement de Godomey, principalement, dans la ruelle du collège ’’La plénitude’’.

Pour cette reprise des activités, Marion Hamard, Directrice du ’’Centre’’ de Lobozounkpa, a saisi l’occasion pour présenter au public, non seulement la collection de tableaux du complexe artistique et culturel indiqué mais, aussi, pour montrer de quelle manière les artistes contemporains peuvent associer la tradition africaine à la modernité, dans leur création.

Annick Zondéhinkan


Interview ...

Marion Hamard : « […] on espère que les gens vont venir nombreux pour voir cette exposition […]

En marge du vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù », Marion Hamard, Directrice générale du ’’Centre’’ de Lobozounkpa, a bien voulu nous en livrer, notamment, les motivations …  

Marion Hamard

Stars du Bénin : Marion Hamard, nous sommes au vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù ». Cela fait de longs mois que ’’Le centre’’ a organisé des expositions à cause du Covid-19. Qu’est-ce que cela vous fait de revoir le public, de reprendre contact avec les artistes, de façon générale ?

 

Marion Hamard : C’est des mois qui ont été longs. Sur 2021, on n’a présenté que deux expositions alors qu’habituellement, on en présente entre cinq et sept par an. Evidemment, c’est lié à la pandémie qui a fait qu’on a fortement réduit nos activités, en relation avec les institutions gouvernementales, pour éviter la propagation du virus. Donc, c’est beaucoup de bonheur.

C’est important, aussi, pour nous, quand on travaille, de voir les publics et les artistes qui sont là et qu’on se retrouve tous, parce qu’en effet, cela fait plusieurs mois qu’on ne s’est pas retrouvés. L’équipe est heureuse d’enfin pouvoir recommencer ses activités, et puis, commencer l’année par un vernissage me semble plutôt être en adéquation avec l’identité du ’’Centre’’. Donc, on est comblés, ce soir.

 

Quels sont les objectifs qui sous-tendent cette exposition que vous organisez ?

Lorsque les artistes viennent en résidence de création au ’’Centre’’, ils nous font don d’une œuvre pour qu’on puisse fonder une collection. Cela fait partie du contrat que nous passons ensemble. La réflexion a été menée par l’équipe : finalement, avoir une collection, c’est une chose, et on la montre très peu.

L’autre idée était de commencer l’année par la présentation de ces œuvres qui racontent un fragment de notre histoire et de la mettre en relation avec quelques productions récentes, avec les artistes invités comme Cortex Asquith S., Audace Aziakou et Sébastien Boko. Sinon, toutes les autres œuvres qu’il y a dans cette exposition sont extraites de notre collection ; elles ont été produites en résidence de création au ’’Centre’’, ces cinq dernières années.

 

Sur quelle base avez-vous pu inviter ces trois artistes dont vous venez de parler ?

La base de l’exposition est vraiment partie de la nature de notre collection. On a constaté que la question des traditions se retrouve dans beaucoup de créations de ces artistes qui venaient en résidence, d’un point de vue intellectuel, philosophique ou plastique, comme vous avez pu le constater.

Ces dernières années, on a eu des coups de cœur pour ces trois artistes. Donc, on s’est dit que, faire rencontrer ces artistes et des productions qui nous ont fait écho et qui dialoguent, c’est aussi une bonne chose. On ne doit pas rester dans le passé ; on doit rester dans le présent. C’est aussi la thématique de l’exposition.

Le titre de l’exposition incarne aussi ce choix des œuvres qui ont été créées préalablement, ce qui se passe aujourd’hui et comment les faire dialoguer, parce que chaque artiste ou chaque œuvre que vous voyez a une histoire très singulière et quasiment émotionnelle pour nous. Voilà : il y a la visite officielle des œuvres avec les propos des artistes et on pourrait faire des visites beaucoup plus subjectives avec des rencontres humaines, des générosités, des sensibilités qui ont créées cette exposition.

 

Cette exposition peut-elle être perçue comme une rentrée ?

On peut dire cela : une rentrée post-interdiction liée au Covid et aussi comme l’envie d’un nouveau départ après ces deux dernières années qui ont été éprouvantes pour ’’Le centre’’, pour tous les acteurs du milieu culturel et pour les artistes. C’était un moment difficile et on nous a rappelé quelle était la place de la culture dans le monde entier.

 

Pour ce nouveau départ, ’’Le centre’’ a certainement prévu beaucoup d’autres activités pour 2022 …

Pour 2022 ? Vous serez très prochainement avec nous pour voir cela, non ? Ce qui est important pour nous, c’est de pérenniser les actions qu’on a déjà, donc, tout ce qui est jeune public, accompagnement d’artistes.  Après, on souhaite encore développer d’autres axes. Mais, c’est encore un autre travail en cours. On attend les réponses de nos collaborateurs. Donc, je ne peux pas vous donner de réponse.

En effet, au-delà de pérenniser, on va essayer de s’engager dans de nouveaux axes, de trouver de nouveaux types d’événements et de nouvelles méthodologies de travail, pour se renouveler.

 

Avez-vous un mot de fin ?

J’espère fondamentalement que toutes les entités qui composent la société vont prendre conscience de l’importance de la culture pour toutes les sphères, qu’elles soient économique, artistique, éducative,… Et, on espère que les gens vont venir nombreux pour voir cette exposition, en particulier, et aux événements du ’’Centre’’, en général.

 

Propos recueillis par Annick Zondéhinkan

dimanche 4 avril 2021

"Awòli", l'ésotérisme multidimensionnel sous le prisme des arts visuels

Dans le cadre du déroulement d'une exposition atypique


Dans la soirée du vendredi 19 février 2021 s'est tenu le vernissage de l'exposition, "Awòli", au "Centre" de Lobozoukpa. A l'origine de cette entreprise de présentation artistique, Violaine Lochu et Marcel Gbèffa ont fait connaître, de manière, à la fois, commune et individuelle, le résultat de plusieurs jours d'une quête ayant cherché à cerner la substance du rapport de l'être humain à l'indéfini et au sacré s'annonçant comme pourvoyeurs de bonheur, d'équilibre et de paix.

De gauche à droite, un visiteur de l'exposition "Awòli", face à Violaine Lochu

Différents outils ésotériques, des objets de divination, toutes cultures confondues, du matériel de purification de l'atmosphère, une sorte de silence propice au recueillement et, notamment, une succession d'actions de manifestation de l'une ou l'autre des situations précédemment évoquées. Ce qui justifie qu'en entrant dans l'exposition "Awòli", qui s'est officiellement ouverte dans la soirée du vendredi 19 février 2021, il fallait se déchausser purement et simplement, pour entrer dans le lieu sacré, saint qu'est devenu, pour la circonstance, le grand hall d'exposition du "Centre" de Lobozounkpa.

Cette formalité préalable réalisée, le public, par petits groupes, rencontre Violaine Lochu, circonstanciellement imprégnée d'une technique de divination du Sud-Bénin ou d'une culture occidentale ou, encore, d'une obédience asiatique. Les gestes parlent plus fortement que les paroles qui n'expliquent pas mais qui exécutent comme un rituel sacré. A un moment inattendu, un long cri lui échappe, un souffle se matérialise, des murmures se font jour pendant qu'entre temps, des tiges d'encens brûlent, libérant une fumée fine dont l'odeur apaise. 

Les petits groupes de visiteurs, qui découvrent ces postures profondément et diversement initiées de Violaine Lochu ne mesurent pas, à coup sûr, la portée de leur chance, de leur opportunité de communication, de symbiose et de communion instantanées avec l'artiste, vu que ceux qui leur succéderont les jours d'après le vernissage ne découvriront les mêmes circonstances qu'à travers une vidéo, celle très précieuse de la relation des actions de maîtrise de faits d'initiation.

Généreuse, la performeuse n'entend pas sortir de ces expériences sans partager quelque chose avec le public. Elle sollicite que certaines personnes choisissent une carte de divination, quitte à leur faire connaître un verdict de prévision de vie. Elle amène d'autres à souffler dans une sorte de récipient par le biais d'un tuyau, ce qui donne lieu à une évocation de vie, s'imprégnant de la situation spécifique du souffleur, ce qui occasionne la prédiction en lien avec le système d'oracle dont elle se tient dans la tentative de l'expérimentation.

Le petit groupe peut alors passer à une autre étape d' "Awòli" qui, en langue béninoise fon, signifie "le chemin de l'initiation".

Ce chemin, Violaine Lochu, la "femme hérisson", l'a parcouru, ce dont renforce le témoignage le deuxième petit compartiment de l'exposition, dans sa présentation d'objets d'ésotérisme avant que la deuxième grande curiosité ne livre ses éléments d'identification.



A la révélation de l'art propitiatoire


Cette fois-ci, Violaine Lochu est accompagnée. Marcel Gbèffa et elle s'engagent sur un parcours très ordinaire dans un pays comme le Bénin, celui de l'art propitiatoire, celui du rituel permettant à l'humain de communiquer avec les divinités appropriées afin qu'elles le délivrent des pesanteurs de toutes sortes bloquant son bonheur, son épanouissement ou son évolution dans un secteur donné de sa vie. Des pas feutrés de ses pieds toujours nus, le public pénètre dans la pièce de la deuxième grande étape de l'exposition, "Awòli".

Un extrait de la vidéo ...


... que les visiteurs, en position couchée, visualisent ...

... dans un contenu de dépôt du symbole d'un composant propitiatoire à un carrefour

Toujours recueilli comme dans un temple, dans une église, dans un lieu de culte, sous la direction inspirée et autant recueillie d'un guide, le public, toujours en un nombre réduit, est invité à prendre céans sur un lit afin de lire une vidéo sur un écran fixé au plafond, cet instrument environné et couronné d'habits débordant de leurs diversités de couleurs de longueurs, de textures, sûrement, l'incarnation d'êtres humains, potentiels solliciteurs de services de propritiation : Violaine Lochu et Marcel Gbèffa sont les personnages principaux des images, comme engagés dans une performance sur différents carrefours d'un certain quartier ; par l'escale qu'ils réalisent à chacun d'eux, ces deux acteurs de l'instant symbolisent le sacrifice propitiatoire traditionnel propre à la religion vodoun. Le deuxième niveau d'une initiation sacrée, surtout que, dans sa réalité, elle est menée par un prêtre ancré, initié.

Par rapport à la troisième et dernière étape, Marcel Gbèffa s'y réalise seul, comme en symétrie à Violaine Lochu, au début. Les visualiseurs de la vidéo ont, encore, entre temps, laissé leur place couchée à d'autres. "Mémoires d'Océan", la destination finale.

Vue sur le "bac" à découvrir concrètement

Il est impérieux pour le nombreux public non encore dans l'économie du déroulement d' "Awòli" d'effectuer le déplacement pour découvrir de quelle manière, dans un « bac d'eau », Marcel Gbèffa, l'artiste béninois  très connu de la danse contemporaine, capitalise un nombre incommensurable de souffles, ceux de toutes les âmes noires ayant perdu la vie dans leur traversée, contrainte ou volontaire, de la mer afin d'atteindre des contrées lointaines d'exploitation de force de travail par l'esclavage, ou de quête des fruits de l'Eldorado par l'immigration clandestine. A l'instar d'un mausolée aquatique, l'installation de Marcel Gbèffa interpelle concernant la lecture que chaque visiteur se fait de l'oeuvre, d'où la nécessité d'aller découvrir "Awòli" jusqu'au 22 mai 2021, pour ceux qui ne l'ont pas encore fait.

Marcel Kpogodo Gangbè