Nazanin Pouyandeh |
''Détresse'' |
''Hysope blanc'' et ''Misère'' de Meschac Gaba |
Les toiles de Nazanin Pouyandeh |
Des objets symboliques dont s'inspire Nazanin Pouyandeh |
Des oeuvres ayant établi la célébrité de Nazarin Pouyandeh |
musique, littérature, théâtre, danse, cinéma, patrimoine, arts plastiques, mode, et toute la culture au Bénin, c'est désormais ICI et nulle part ailleurs !!!!
Nazanin Pouyandeh |
''Détresse'' |
''Hysope blanc'' et ''Misère'' de Meschac Gaba |
Les toiles de Nazanin Pouyandeh |
Des objets symboliques dont s'inspire Nazanin Pouyandeh |
Des oeuvres ayant établi la célébrité de Nazarin Pouyandeh |
Dans le cadre du vernissage de l'exposition
Après de long mois de silence liés à la Covid 19, l’espace artistique et culturel, ’’Le centre’’ de Lobozounkpa, a repris ses activités, le vendredi 21 janvier 2022, à travers le vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù ».
Découverte des œuvres par le public après le vernissage |
Des œuvres d’une dizaine d’artistes béninois et d'autres nationalités. Ce qu'il faut attendre de « Kan xóxó nù », l’exposition dont le vernissage a fait déplacer le public, dans la soirée du vendredi 21 janvier 2022, au ’’Centre’’ de Lobozounkpa. Cette expression signifie, littéralement, ’’Au bout de l’ancienne corde …’’, une façon, sûrement, de rappeler un proverbe bien connu des Béninois : « C’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle ».
Dans
une ambiance de joie, le public s'est laissé conquérir, successivement, par les œuvres d’Uché James
Iroha, Catherine de Clippel, Yvon Ngassam, Eric Bottéro, Cortex Asquith S., Nazanin
Pouyandeh, Audace Aziakou, Sébastien Boko, Sarah Trouche et par un tableau de
l’atelier de la famille Yémadjè.
Uché James Iroha, dans ses photographies, montre des personnages habillés en tenues traditionnelles, dans une boîte de nuit. Malgré le luxe qui les entoure, ils restent fidèles à leur culture. Catherine de Clippel renvoie au culte ''vodun'', avec le noir-blanc des photographies qu'elle présente. Quant à Yvon Ngassam, ce sont des casques de motos qui sont transformés en objets d’art, rappelant les masques ’’Guèlèdè’’ des cultures yoruba et nago du Bénin, du Nigéria et du Togo. S’agissant d’EricBottéro, il fait valoir une pharmacie ’’vaudou’’, composée essentiellement de bouteilles de sérum, utilisées dans la médecine moderne. Dans un style qui lui est particulier, Nazanin Pouyandeh, de son côté, aborde, le monde contemporain et le monde traditionnel ; elle y demande de se souvenir de ses ancêtres et du culte ’’vaudou’’. Avec Sarah Trouche, il faut se rendre compte du résultat de dix séances de travail avec des enfants : une toile appliquée, en référence à la technique de la tenture pratiquée au Danxomè, depuis le temps du roi Agadja. Tout comme l’œuvre de cette artiste française, une toile appliquée de l’atelier de la famille Yémadjè affirme la force d’une divinité.
Talents béninois de la nouvelle génération
Trois
jeunes artistes béninois, invités à joindre leurs œuvres à la collection du ’’Centre’’,
ont su captiver le public par leur création.
Cortex
Asquith S., artiste visuel, designer et diplômé en relations internationales, donne
envie de voir une série de deux œuvres intitulées ’’Infirmières doto gbo azon
tché’’, ''Les infirmières m'ont guéri (e)'', en français. Elles mettent en superposition deux mondes : le traditionnel et le
moderne. Elles sont réalisées au marqueur sur du papier bristol d’une dimension
de 65 X 100 cm ; une infirmière y soigne le corps, une autre, traditionnelle,
guérit l’âme et l’esprit à travers la préparation d’infusions en chants et
musique.
Photographe
professionnel, Audace Aziakou, en ce qui le concerne, a hérité de la
photographie de son père et de son grand-père. Ayant à son actif une dizaine d’années
d’expérience, avec plusieurs expositions, tant aux plans national qu’international,
fait ressortir, dans sa production, le côté moderne des revenants, ’’Egoun-goun’’
et le savoir-faire traditionnel des artisans qui fabriquent leurs costumes.
Avec
Sébastien Boko, le regard suit une pièce atypique sculptée grâce au métal tiré de
voitures et de motos et en a conçu un habit d’ ’’Egoun-goun’’, dénommé ’’L’habitat
des invisibles’’.
’’Le
centre’’ de Lobozounkpa gagne ainsi le pari de sa première exposition de la
nouvelle année qui s'achève le 20 mars 2022 et laisse place à de nouveaux défis à relever. Il est situé à
Atropocodji, dans l’arrondissement de Godomey, principalement, dans la ruelle
du collège ’’La plénitude’’.
Pour
cette reprise des activités, Marion Hamard, Directrice du ’’Centre’’ de Lobozounkpa,
a saisi l’occasion pour présenter au public, non seulement la collection de
tableaux du complexe artistique et culturel indiqué mais, aussi, pour montrer de quelle manière les artistes contemporains
peuvent associer la tradition africaine à la modernité, dans leur création.
Annick Zondéhinkan
Interview ...
Marion Hamard : « […] on espère que les gens vont venir nombreux pour voir cette exposition […]
En marge du vernissage de l’exposition, « Kan xóxó nù », Marion Hamard, Directrice générale du ’’Centre’’ de Lobozounkpa, a bien voulu nous en livrer, notamment, les motivations …
Marion Hamard |
Stars du Bénin :
Marion Hamard, nous sommes au vernissage
de l’exposition, « Kan xóxó nù ». Cela fait de longs mois que ’’Le
centre’’ a organisé des expositions à cause du Covid-19. Qu’est-ce que cela vous
fait de revoir le public, de reprendre contact avec les artistes, de façon
générale ?
Marion Hamard :
C’est des mois qui ont été longs. Sur 2021, on n’a présenté que deux
expositions alors qu’habituellement, on en présente entre cinq et sept par an.
Evidemment, c’est lié à la pandémie qui a fait qu’on a fortement réduit nos
activités, en relation avec les institutions gouvernementales, pour éviter la
propagation du virus. Donc, c’est beaucoup de bonheur.
C’est
important, aussi, pour nous, quand on travaille, de voir les publics et les
artistes qui sont là et qu’on se retrouve tous, parce qu’en effet, cela fait
plusieurs mois qu’on ne s’est pas retrouvés. L’équipe est heureuse d’enfin
pouvoir recommencer ses activités, et puis, commencer l’année par un vernissage
me semble plutôt être en adéquation avec l’identité du ’’Centre’’. Donc, on est
comblés, ce soir.
Quels sont les objectifs qui
sous-tendent cette exposition que vous organisez ?
Lorsque
les artistes viennent en résidence de création au ’’Centre’’, ils nous font don
d’une œuvre pour qu’on puisse fonder une collection. Cela fait partie du
contrat que nous passons ensemble. La réflexion a été menée par l’équipe :
finalement, avoir une collection, c’est une chose, et on la montre très peu.
L’autre
idée était de commencer l’année par la présentation de ces œuvres qui racontent
un fragment de notre histoire et de la mettre en relation avec quelques
productions récentes, avec les artistes invités comme Cortex Asquith S., Audace
Aziakou et Sébastien Boko. Sinon, toutes les autres œuvres qu’il y a dans cette
exposition sont extraites de notre collection ; elles ont été produites en
résidence de création au ’’Centre’’, ces cinq dernières années.
Sur quelle base avez-vous pu
inviter ces trois artistes dont vous venez de parler ?
La
base de l’exposition est vraiment partie de la nature de notre collection. On a
constaté que la question des traditions se retrouve dans beaucoup de créations
de ces artistes qui venaient en résidence, d’un point de vue intellectuel,
philosophique ou plastique, comme vous avez pu le constater.
Ces
dernières années, on a eu des coups de cœur pour ces trois artistes. Donc, on
s’est dit que, faire rencontrer ces artistes et des productions qui nous ont
fait écho et qui dialoguent, c’est aussi une bonne chose. On ne doit pas rester
dans le passé ; on doit rester dans le présent. C’est aussi la thématique
de l’exposition.
Le
titre de l’exposition incarne aussi ce choix des œuvres qui ont été créées
préalablement, ce qui se passe aujourd’hui et comment les faire dialoguer,
parce que chaque artiste ou chaque œuvre que vous voyez a une histoire très
singulière et quasiment émotionnelle pour nous. Voilà : il y a la visite
officielle des œuvres avec les propos des artistes et on pourrait faire des
visites beaucoup plus subjectives avec des rencontres humaines, des générosités,
des sensibilités qui ont créées cette exposition.
Cette exposition peut-elle être perçue comme une rentrée ?
On
peut dire cela : une rentrée post-interdiction liée au Covid et aussi
comme l’envie d’un nouveau départ après ces deux dernières années qui ont été
éprouvantes pour ’’Le centre’’, pour tous les acteurs du milieu culturel et
pour les artistes. C’était un moment difficile et on nous a rappelé quelle
était la place de la culture dans le monde entier.
Pour ce nouveau départ, ’’Le centre’’
a certainement prévu beaucoup d’autres activités pour 2022 …
Pour
2022 ? Vous serez très prochainement avec nous pour voir cela, non ?
Ce qui est important pour nous, c’est de pérenniser les actions qu’on a déjà,
donc, tout ce qui est jeune public, accompagnement d’artistes. Après, on souhaite encore développer d’autres
axes. Mais, c’est encore un autre travail en cours. On attend les réponses de
nos collaborateurs. Donc, je ne peux pas vous donner de réponse.
En
effet, au-delà de pérenniser, on va essayer de s’engager dans de nouveaux axes,
de trouver de nouveaux types d’événements et de nouvelles méthodologies de
travail, pour se renouveler.
Avez-vous un mot de fin ?
J’espère
fondamentalement que toutes les entités qui composent la société vont prendre
conscience de l’importance de la culture pour toutes les sphères, qu’elles soient
économique, artistique, éducative,… Et, on espère que les gens vont venir nombreux
pour voir cette exposition, en particulier, et aux événements du ’’Centre’’, en
général.
Propos recueillis par Annick Zondéhinkan