jeudi 21 mai 2015

Georges Agbazahou en conférence de presse : « Il faut sauver la génération montante »

En prélude au déroulement du Miaba dès ce vendredi 22 mai


L’artiste béninois, Georges Agbazahou, s’est entretenu avec les journalistes culturels, dans la matinée du mercredi 20 mai 2015, à la Bibliothèque Mava, sis Quartier Fidjrossè de Cotonou. C’était le cadre d’une conférence de presse qui lui a permis d’annoncer la prochaine tenue du Marché international des arts du Bénin et d’Afrique (Miaba). Ainsi, il a marqué son engagement à accompagner, par des formations, la nouvelle génération des artistes béninois.

De gauche à droite, Gisèle Ash, Georges Agbazahou et Gabin Ayohouannon, au cours de la conférence de presse
« Nous, on s’est laissés avoir, mais on ne va pas vous laisser ». C’est la promesse ferme lancée par Georges Agbazahou, le très polyvalent artiste béninois vivant et travaillant en Finlande, à l’endroit des jeunes Béninois se battant pour se frayer un chemin dans l’univers des arts et de la culture. L’occasion que cette personnalité a choisie pour faire connaître cet engagement est la conférence de presse qu’elle a tenue à la Bibliothèque Mava de Fidjrossè, le mercredi 20 mai 2015. Pour cet artiste qui est à la fois musicien, percussionniste, danseur, chorégraphe, metteur en scène, marionnettiste et pratiquant du tissu batik, il est nécessaire d’ « outiller les jeunes en des connaissances artistiques détenues par leurs aînés artistes », et de les aider à ne pas vivre les mêmes problèmes qu’eux ont vécus lorsqu’ils avaient leur âge.
Et, le contexte tout tracé pour réaliser cette vision d’assistance technique à la génération montante des artistes béninois est le Marché international des arts du Bénin et d’Afrique (Miaba), en cours depuis l’année 2010. Dans sa 5ème édition, en cette année 2015, cet événement se tiendra du 22 au 28 mai prochains à Grand-Popo, dans le cadre de la commémoration du 94ème anniversaire de la Fête ’’Nonvitcha’’, connue pour avoir lieu annuellement dans cette ville du Bénin.    
A en croire Georges Agbazahou, en préparation du Miaba et, conformément à l’option chère à lui de transmission de connaissances artistiques et de renforcement des capacités des jeunes, aspirant ou non à évoluer dans les arts et la culture, un atelier de formation en teinture s’est déroulé, du 13 au 16 mai 2015, à Natitingou, en faveur d’une vingtaine de stagiaires scolaires ; il s’agissait pour eux d’être initiés au travail sur le batik, en particulier, et sur les tissus africains, en général, afin de réaliser toute catégorie de décoration sur des vêtements et des tissus, notamment. Ces apprenants, selon le conférencier, provenaient des Collèges d’enseignement général (Ceg) 1 et 2, du Collège Saint Augustin et du Village d’enfants Sos de la ville de Natitingou. 
L’artiste plasticien, Gabin Ayohouannon, présent aux côtés de Georges Agbazahou, au cours de la conférence de presse, a annoncé avoir assuré cette formation. C'est une intervention qui a laissé place à celle du marionnettiste Loetamini Toussaint Adjonohoun, qui s’est chargé d’édifier les mêmes jeunes apprenants de Natitingou dans son domaine de spécialité. De son côté, l’artiste bien connue de la musique béninoise, Gisèle Ash, qu’on n’a plus sentie, ces dernières années, était de la séance d’échanges avec les professionnels des médias, manifestant sa présence dans le système ''Georges Agbazahou'', depuis 2006, aux premières heures de la création du Festival international de marionnettes, contes et humour  (Festimach), une biennale qui se tenait à Grand-Popo ; elle sera donc aussi de la fête du Miaba.



Le Miaba 2015, une riche programmation

Comme l’a souligné Georges Agbazahou, dans une partie de son intervention devant les journalistes, le Marché international des arts du Bénin et d’Afrique (Miaba), dans sa version 2015, vise à soutenir la Fête ’’Nonvitcha’’ et à égayer Grand-Popo. Ce double objectif trouve sa réalisation dans un programme dense des activités, s’étendant sur sept jours, et embarquant plusieurs domaines des arts et de la culture. Ainsi, dès ce vendredi 22 mai, dans la ville ci-dessus évoquée, se déroulera une animation du Village du Miaba, un espace prévu pour être officiellement inauguré le dimanche 24, ce à quoi succèderont la visite des stands des artisans et des artistes, la remise officielle des attestations de formation aux stagiaires de Natitingou et, notamment, un méga-concert qui verront défiler des artistes musiciens de plusieurs nationalités : des Burkinabè, des Maliens, des Guinéens, des Maliens, attendus sur des airs de blues mandingue, des Béninois en un nombre très élevé avec, notamment, Tohon Stan, et même des Finlandais. Et, du lundi 25 au jeudi 28 mai, le Village du Miaba connaîtra une animation perpétuelle, des ateliers de formation et une exposition, cette dernière activité exigeant la présence d’artistes plasticiens dont plusieurs sont annoncés pour être de la fête : Prudencio Agbodandé, Elaine Aïsso, entre autres.



Du parrainage du Miaba

Pour Georges Agbazahou, le Miaba 2015 se déroule sous le parrainage d’un homme d’affaires béninois résidant en Afrique du Sud : Ladislas Prosper Agbessi. Ce politique, qu’il a annoncé comme un aspirant à la conquête de la magistrature suprême béninoise, pour les élections présidentielles de février et mars 2016, participera donc aux activités phare du Miaba à Grand-Popo. « Il faut une volonté politique pour accompagner la culture », affirmera-t-il pour justifier son attelage à cette personnalité.


Marcel Kpogodo 

mercredi 13 mai 2015

Serge Ologoudou met en oeuvre le Projet ''Festin vocal''

Pour un événement qui en est à sa 3ème édition

Serge Ologoudou, Journaliste culturel à la radio nationale, exécute, depuis le mardi 12 mai 2015, le Projet ’’Festin vocal’’ avec un programme riche en formations et en prestations musicales.

Anna Tèko
« Festin vocal » est mis en application par le Journaliste radiophonique, Serge Ologoudou, depuis le mardi 12 mai 2015, grâce à l’Association ’’Musique, arts et culture’’, (Mac) dont il est le Président.
Ce Projet, dans sa 3ème édition, a connu, le mardi 12 mai, une cérémonie d’ouverture, à l’Institut français de Cotonou, en présence, notamment, de Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la culture, l’institution ayant financé l’initiative. Ensuite, le musicologue, Marcel Padey, est intervenu pour enrichir l’auditoire d’une communication sur le thème : « Les femmes et les instruments de musique traditionnelle ».
Puis, ce fut l’ouverture d’un atelier de formation en techniques vocales, animé par l’artsite bien connu, Meschac Adjaho.
Selon Serge Ologoudou, 15 à 20 stagiaires sont concernées par cette séance de renforcement de capacités en manipulation de l’instrument musical qu’est la voix ; il s’agit surtout de jeunes artistes, de sexe féminin, de la musique béninoise, ayant ou non à leur actif un album. Parmi elles, on peut avoir, notamment, Aline D, Koudy et Djenny Djella. 
Pour cet organisateur, il est question de « donner de la visibilité aux jeunes artistes » et, l’atelier, qui se poursuit, ce mercredi 13 mai, toujours à l’Institut français de Cotonou, débouchera sur quelques petites minutes de restitution, lors des deux concerts gracieusement offerts par l’Association Mac, qui se tiendront, dans le cadre du ’’Festin vocal’’.
D’abord, le premier d’entre eux aura lieu le vendredi 15 mai, à partir de 20 heures, au ’’Yes papa’’, non loin de l’Etoile rouge, à Cotonou. Aussi plusieurs artistes se produiront : Anna Téko, Chokki, Yon Kanan Yêrêkou, une griote bariba originaire de Nikki, une ville du Nord Bénin, Koudy et Djenny Djella. Ensuite, le samedi 16 se déroulera le second concert, mais, cette fois-ci, à l’Institut français de Cotonou, avec des artistes comme Faty, la Nigériane Aduke, Sica, Rachelle et quelques-unes déjà entendues la veille : Djenny Djella, Yon Kanan Yêrêkou et Chokki.
Voilà un double attelage purement féminin qui devrait semer la ruée des mélomanes vers les deux cadres prévus pour abriter des concerts.


Marcel Kpogodo 

Couleurs littéraires du professeur Midiohouan dans le Nonvitcha 2015

Dans le cadre de la 94ème édition de l’événement

Le Professeur Guy Ossito Midiohouan organise un Projet de rencontre littéraire, le 23 mai 2015, à Grand-Popo, à l’occasion du Festival Nonvitcha.

Guy Ossito Midiohouan
« Ecrivains de la Commune de Grand-Popo, d’hier à aujourd’hui ». Tel est le thème de l’événement littéraire qu’organise Guy Ossito Midiohouan, Professeur de Littérature africaine au Département des lettres modernes de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac).
Cette manifestation est prévue pour avoir lieu le samedi 23 mai 2015, à Grand-Popo, sous le couvert de la 94ème édition de la Fête dénommée ’’Nonvitcha’’ qui se tient, chaque année, dans cette ville, à la célébration de la Pentecôte. Il s’agit d’une rencontre littéraire qui se déroulera de 10h à 13h et qui permettra de prendre part à une exposition, à des lectures et, surtout, à des débats qui mettront, face au public participant, pas moins de huit écrivains béninois : Florent Couao-Zotti, Guy Ossito Midiohouan, Gorges Aballo, Jean-Paul Tooh-Tooh, Daté Atavito Barnabé-Akayi, Sylvain Luc Amoussou, Hermann Kouassi et Amour Gbovi. Par ailleurs, la mémoire de deux auteurs défunts ne manquera pas d’être saluée, au cours des échanges : Félix Couchoro et Eugène Codjo Kpadé.
Les réjouissances du ’’Nonvitcha’’ 2015 seront donc aussi littéraires.

Marcel Kpogodo

vendredi 24 avril 2015

Importante foire aux livres dans le Concours ’’Je m’exprime’’

Dans le cadre de la 1ère édition de la compétition

Le samedi 25 avril 2015 verra la Grande paillote de l’Institut français de Cotonou abriter la 1ère édition du Concours ’’Je m’exprime’’ visant à valoriser la lecture expressive d’un texte. Cette manifestation est prévue pour s’enrichir d’une foire aux livres d’une particularité inédite.

L'Affiche du Concours ''Je m'exprime''
Une grande foire aux livres qui présente l’originalité de mettre en vente, exclusivement, des oeuvres d’auteurs béninois ayant publié des ouvrages ces cinq dernières années. Voilà la principale attraction de la 1ère édition du Concours de Lecture-performance, ’’Je m’exprime’’, qui est prévue pour se tenir ce samedi 25 avril 2015, à partir de 10h, sous la Grande paillote de l’Institut français de Cotonou. Selon Landry Ouoko, l'initiateur de la manifestation, cette compétition verra s’affronter des apprenants de 9 à 13 ans, en provenance de plusieurs établissements : Complexe catholique Saint Michel, Complexe scolaire Saint Augustin, Ecole primaire privée ’’Les petits poucets’’, Ecole primaire des Enfants Sos d’Abomey-Calavi, Complexe scolaire Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, dans la même localité, le Complexe scolaire Nice et, notamment, le Complexe scolaire Sainte Félicité de Godomey.

Landry Ouoko
En outre, l’affrontement entre les candidats des établissements, ce samedi 25 avril, tient lieu d’une éliminatoire d’où sortiront 5 finalistes qui entreront en compétition, une dernière fois, le 9 mai prochain. Ces deux séances se dérouleront  selon des critères fort simples : la présence sur scène, pour 3 points, la pertinence du texte choisi, valant 6, la compréhension du texte, pour 3, le travail en équipe, évalué à 6 points et, enfin, 2 points de bonus. Ces séances surviennent après une journée de formation des inscrits au concours, qui a eu lieu le 14 mars dernier. Par ailleurs, le jury chargé d’évaluer les candidats sont, entre autres, Daté Atavito Barnabé-Akayi, Marcel Kpogodo et Elfried Dossavi-Messy.   
Pour une atmosphère scolaire où l’Approche par compétences en Français est progressivement remise en cause, au vu de la faiblesse, relative aux apprenants, du niveau d’expression, d’écriture et de compréhension des textes, le Concours ’’Je m’exprime’’ vient comme pour amener les régulateurs du système éducatif à remettre les pendules pédagogiques à l’heure, de quoi travailler à préparer une relève intellectuelle de qualité.   

Marcel Kpogodo

mardi 21 avril 2015

Koffi Adolphe Alladé octroie 35 parcelles aux membres des ’’Super anges’’

Au cours d’une cérémonie de grande émotion


Le dimanche 19 avril 2015 a eu lieu la cérémonie de distribution de parcelles aux membres du groupe de danses et de ballet, les ’’Super anges hwendo na bua’’ du Bénin. C’était à Pahou, à l’initiative de Koffi Adolphe Alladé, Président de cette structure culturelle légendaire au Bénin. L’émotion était d’un niveau élevé.

Sévérin Adjovi, au centre, gratifiant un récipiendaire de sa convention, en présence de Koffi Adolphe Alladé, à l'extrême droite
35 membres de la troupe de danses et de ballet, les ’’Super anges hwendo na bua’’ du Bénin, ont été, chacun, gratifiés d’une parcelle de 5 ha. La manifestation s’est déroulée au niveau de la ’’Cité des Super anges’’, dans le village d’Adjra Hounvè, à Pahou, de la Commune de Ouidah, dans le cadre de la 1ère édition du Festival national des femmes chanteuses de la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Organisé par Koffi Adolphe Alladé, Président de la troupe, ce don consacre la reconnaissance de cette personnalité vis-à-vis des acteurs du groupe qui n’ont pas ménagé à la structure culturelle leur contribution artistique, leur participation à ses différentes activités et leur fidélité correspondant à au moins deux décennies, au niveau de certains membres.

Sévérin Adjovi et Hounnon Béhumbéza, accompagnés de leurs épouses respectives
Un public immense a fait le déplacement de la manifestation. Il fallait y compter les parents et les amis des élus, des artistes, tous secteurs confondus, et des personnalités de marque : Sévérin Adjovi, Maire de la Commune de Ouidah, Hounnon Béhumbéza, Dignitaire de divinité du culte vodoun, Evelle Gomez, Directeur des ressources financières et du matériel (Drfm) du Ministère de la Culture, Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean) et, notamment, le propre père de l’initiateur de l’événement.
La Directrice du Festival, Epiphanie Mitonhouanton, a été la première à faire une allocution d’accueil et de remerciement des invités. A sa suite, prenant la parole au nom du Directeur du Fonds d’aide à la culture, empêché, Marcel Zounon s’est félicité de l’organisation effective d’un événement aussi important dans lequel l’institution qu’il représente s’est engagée par l’octroi d’une subvention.
Ce fut alors le déroulement proprement dit de la cérémonie de gratification des membres des ’’Super anges hwendo na bua’’ du Bénin. Après des mots de bénédiction proférés respectivement par Sévérin Adjovi et Hounnon Béhumbéza, la distribution des conventions signées par la première autorité de la ville de Ouidah s’est effectuée. Puis, en dernière position, Koffi Adolphe Alladé a reçu la sienne, en présence de son père, des mains propres de Sévérin Adjovi.

Le Groupe ''Les super génies'', dans une grande effervescence artistique
Une atmosphère de fête, de liesse et, aussi, d’émotion a fondé la manifestation, abondamment animée, de son début jusqu’à son dénouement, par un ensemble de chanteuses et de groupes de musique traditionnelle, composés en majorité de femmes : ’’Makandjou’’, ’’Les super génies’’, Sèna Joy, Princesse Sika, Norberka, Zérina Adjéoda. Mais, le groupe ’’Agbelessessi nonvignonwodé kisséglo’’ avait lancé ce défilé musicalement agréable et ayant épanoui les participants qui, chaque fois, manifestaient leur satisfaction par des applaudissements nourris.



Marcel Kpogodo    

lundi 20 avril 2015

Richmir Totah rassure le peuple béninois sur la bonne tenue du Fimub

Au cours d’un échange avec les professionnels des médias


L’équipe de coordination du Festival international de musique du Bénin (Fimub) a tenu une conférence de presse, le mercredi 15 avril dernier, à la Salle Vip du Ministère de la Culture. Richmir Totah, Directeur exécutif de l’événement, en a profité pour montrer aux journalistes son profond engagement pour la réussite d’une manifestation qui en est à sa première édition.

De gauche à droite, Marius Missihoun, Richmir Totah et Blaise Tchétchao
Le Festival international de musique du Bénin (Fimub) se tiendra du 29 avril au 3 mai 2015 dans les trois villes que sont Cotonou, Bohicon et Parakou, dans des conditions de parfaite réussite. Voilà ce dont s’est montré convaincu Richmir Totah qui en est le Directeur exécutif, en conférence de presse, devant les journalistes, le mercredi 15 avril 2015. Dans sa description du déroulement de l’événement, il a montré que le Fimub exploitera des places publiques : à Cotonou, le Rond-point du quartier Sainte Cécile qui abritera le Village de la manifestation, ce qui permettra à cet espace populaire de connaître une grande scène professionnelle où il sera organisé une foire aux disques et l’exposition des instruments traditionnels de la musique béninoise, sans oublier qu’une deuxième scène professionnelle est prévue pour être tenue derrière le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’. A Bohicon, la Place Sètondji sera exploitée et, à Parakou, celle dénommée ’’Bio Guéra’’.
Selon Richmir Totah, la seconde scène de Cotonou, celle d’Agla, débute son fonctionnement le 29 avril prochain et s’animera pendant tous les cinq jours du Festival, de 19 à 0h, accueillant tous les genres musicaux. La grande, quant à elle, connaîtra une foire et des expositions, autant de manifestations devant commencer à la même date, pendant que les concerts se dérouleront du 1er au 3 mai.
Sur toutes ces différentes scènes, dans les trois villes choisies, deux artistes béninois de la diaspora et beaucoup d’autres, nationaux de la musique, dont la liste se trouve en confection, se déploieront de même qu’un bon nombre de chanteurs de la sous-région ouest-africaine : King Mensah, du Togo, la Nigérienne Binta Torrodo, Awa Sissao du Burkina Faso, Dela Hayes, du Ghana, l’Ivoirienne Bella Mondo, Calou D du Sénégal, Ba Sissoko de la Guinée Conakry et Isedale du Nigeria.


D’autres domaines d’activités du Fimub

Un autre aspect du développement de Richmir Totah a permis aux professionnels des médias de comprendre que le Fimub donnera lieu à des rencontres professionnelles où les festivaliers pourront suivre des communications ; il en a profité pour indiquer le thème global qui sera débattu au cours de l’événement : « Les industries culturelles musicales, levier de croissance du Bénin ». L’animera le Professeur Bienvenu Koudjo de la Faculté des Lettres de l’Université d’Abomey-Calavi. En outre, quatre autres sous-thèmes devront soutenir le principal.
Concernant la communication du Fimub, à en croire le même orateur, elle est fondée sur l’existence du site Internet de l’événement : www.fimub.org. Ensuite, un magazine et une plaquette seront édités.
Par ailleurs, Richmir Totah, au cours de la conférence de presse, était entouré de Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la culture et de Marius Missihoun, Directeur artistique du Fimub qui, comme le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), sera une biennale se déroulant pendant les années impaires. La première personnalité, en prenant la parole, a informé les journalistes que le Fimub est doté d’un budget de 360 millions, financé par l’institution dont il exerce la direction déjà, à hauteur de 150 millions. Il ne reste qu’à souhaiter que les fruits qu’a promis Richmir Totah aient une succulence à la mesure des attentes qu’il a suscitées par son grand enthousiasme et par sa profonde foi en la réussite de l’événement.   

Marcel Kpogodo

Elon-m, Yamferlino’s et Sébastien Boko, trois pointures dans le ’’Cénacle expérimental’’

Aperçu sur un cru de bonne qualité


Le samedi 11 avril dernier a donné lieu à une exposition d’une soirée. C’était à l’Institut français de Cotonou, dans le cadre de la clôture de la résidence de création dénommée ’’Cénacle expérimental’’. Parmi les 10 artistes ayant participé à l’opération, vue sur trois d’entre eux dont la fougue artistique abonde dans le sens d’un talent récurrent : Elon-m, Yamferlino’s et Sébastien Boko.

Deux jeunes artistes peintres et un sculpteur. Elon-m, de son nom plus complet, Elon-m Catilina Amévi Tossou, Yamferlino’s, s’appelant, à l’état-civil, Lionel Ferréol Yamadjako et, enfin, Sébastien Boko. Un travail d’une trempe singulière, chez l’un et l’autre. Une remarque qui s’imposait à l’exposition de restitution d’une dizaine de jours de travail en résidence, une présentation organisée par Charly d’Almeida, le samedi 11 avril 2015, à l’Espace ’’Joseph Kpobly’’ de l’Institut français de Cotonou.
Elon-m, en résidence de création, le 3 avril dernier
Le premier, Elon-m, a matérialisé son inspiration sur le thème de la liberté, par trois toiles : ’’Liberty city’’, ’’Laissez-moi dire’’ et ’’La liberté des individus’’. Selon ses explications, il a réalisé la première et la troisième, grâce à la technique du couteau, dans le sens de l’expression d’une représentation réaliste de la vie. Le couteau se révèle donc comme un instrument novateur dans sa démarche de travail, complétant sa stratégie par le crayonnage devant concorder avec les idées à exprimer, celles-ci se marquant par l’étude des tons pour agencer les couleurs, de façon à ce qu’elles s’appellent, a continué de clarifier Elon-m.


Grâce à cet instrument qu’est le couteau, il réussit aussi à installer confortablement ses idées dans l’abstraction, les stylisant, rendant hermétique son message, ce dont il se satisfait, montrant, d’une part, la liberté et l’ouverture du lecteur de l’œuvre à manifester sa propre compréhension de la toile et, d’autre part, la nécessité de rendre sélectif le groupe restreint des lecteurs pouvant se rapprocher du message. Voilà le sens du tableau ’’Laissez-moi dire’’ où il faut lire une décomposition artistique du visage humain dont les différentes parties sont généreusement disséminées aux quatre coins de la toile, laissant le public à son sort de grandes et profondes équations de déchiffrage.

... de même que Yamferlino's ...
Se rapportant à Yamferlino’s, trois travaux aussi lui servent à concrétiser ses pensées : ’’Service libre’’, ’’Libre expression’’ et ’’Visibilité’’. Un point commun : des traits de gribouillage qui replongent nostalgiquement l’artiste dans l’enfance, aux premières années de sa pratique du dessin. Sinon, sur ses tableaux, les couleurs rivalisent d’espace, les visages tentent de se faire jour, le peintre s’amuse ; pour Yamferlino’s, l’entreprise semble avoir été un jeu.

... et Sébastien Boko, en pleine manipulation de sa tronçonneuse
Sébastien Boko, lui, a montré, au cours de cette exposition de l’Institut français de Cotonou, deux pièces de sculpture : ’’Aïcha’’ et ’’Kèkènon’’. Des visages, longs, sur socle, les lèvres arrondies, les lunettes aux verres embrouillées par plusieurs cadenas, pour une explication très simple de l’artiste : « Je bloque les critiques sur l’autre et je me braque sur moi, pour me changer ». Et, les contours arrondies des pièces ont une cause : Sébastien Boko conçoit désormais un monde au féminin, de quoi en extirper les affrontements, les guerres, les crises, des fléaux trop masculins.

Les artistes résidents et Tchif

Elon-m, Yamferlino’s et Sébastien Boko. Ce sont trois forces qui sont et qui devront persister à être, de même que les sept autres, celles de Sika Adjélé da Silveira, d'Eliane Aïsso, de Constantine Gbètoho, de Bello Kifouli, de Damas, d'Achille Adonon, de Mahoussi Ahodoto, qui, toutes, ont reçu les sages conseils d'un aîné, à l'issue de la soirée d'exposition : Tchif.


Marcel Kpogodo 

jeudi 16 avril 2015

Damas, une curiosité dans le ’’Cénacle expérimental’’

Révélation sur un artiste, aux derniers jours du combat


Depuis la soirée du jeudi 9 avril 2015 s’est close la résidence de création dénommée ’’Cénacle expérimental’’, à l’issue d’une restitution des œuvres produites par les 10 artistes stagiaires. L’un d’eux, Joseph Dama, alias Damas, diffère de ses condisciples en plusieurs points.

Damas, au travail, le 3 avril dernier, au cours de la résidence ''Cénacle expérimental''
Des tiges de corde et des morceaux de bois harmonieusement agencés sur des toiles. Trois au total. Un fond toujours sombre, noir sur deux des tableaux et d’un bleu très foncé s’éclairant progressivement par le centre, à l’intérieur. Du rouge, abondant ici, rare là-bas, mais existant. C’est Damas tout craché, de son nom à l’état-civil, Joseph Dama. Réservé jusqu’à la manifestation sur son visage de la moindre émotion, il s’est quand même expliqué sur le message de ses toiles, numérotées de 20 à 22, successivement, le jeudi 9 avril 2015, à l’espace ’’Café cauris coquillages’’ de Togbin, lors de l’exposition tenant lieu de clôture de la résidence ’’Cénacle expérimental’’ et, le samedi 11, en soirée, à l’Institut français de Cotonou.
Nettement, ’’La vie’’, le tableau n°21, se détache par, justement, le bleu extrêmement foncé, fondamental contrastant en son centre par du rouge imposant, ce qui, selon, lui, signifie le soleil et le sens de lumière, accroché à cet astre, pour dire que les périodes d’adversité, dans la vie de l’être humain, passent pour laisser la place au bonheur, sans oublier que, par extension, il exprime, avec l’arrimage au rouge, la liberté de source dans laquelle l’homme vit, elle qui est intemporelle et qui lui permet de réaliser tout ce qu’il désire.
Par rapport aux toiles ’’Protection’’ et ’’Couple’’, les 20 et 22, le noir de fond constitue l’uniforme dont Damas les vêtit, sans contrer un schéma récurrent, celui de l’exploitation du milieu de la toile pour une exécution particulière : nous avons de la corde et des morceaux de bois. Pour Damas, la corde est importante dans notre vie, basée sur le fil qui constitue tout ce que nous portons, notamment, sans compter le bois, un matériau dont l’utilité dans la création des objets quotidiens va de soi.
Dans sa sobriété de parole, Damas réussit à nous faire comprendre qu’en matière de pratique artistique, il a fait un certain chemin, capitalisant 17 ans de carrière, ayant déjà été ’’mentoré’’ par Charly d’Almeida, en 1998-2004, coaché par Dominique Zinkpè, en 2005-2006 et, dirigé par Tchif, entre 2006 et 2013.

Marcel Kpogodo   

mardi 14 avril 2015

Le Fithélycob 2015, avec un jeune manager aux commandes de la 12ème édition

Constat saisissant après une visite à l’Espace ’’Mayton promo’’


Le Festival international itinérant de théâtre des lycées et collèges du Bénin (Fithélycob) a connu sa douzième édition qui s’est achevée le dimanche 12 avril dernier. L’Espace culturel ’’Mayton promo’’, de Zogbadjè, à Abomey-Calavi a abrité les trois jours de manifestation théâtrale avec, aux commandes, un nouveau Directeur plein de caractère : Romaric Ouitona.

L'affiche du Fithélycob 2015
6 troupes scolaires pour 2, parascolaires, 54 festivaliers, 10 encadreurs et, en tout, 8 spectacles. Voilà les statistiques de la 12ème édition du Festival international itinérant de théâtre des lycées et collèges du Bénin (Fithélycob), qui s’est tenue du 10 au 12 avril 2015, à l’Espace ’’Mayton promo’’ d’Abomey-Calavi. Elle a connu la direction énergique d’une figure, bien habituée à la machine de l’événement mais à qui Tony Yambodè, l’homme qui en est le principal promoteur, a décidé de passer la main : Romaric Ouitona.
21 ans seulement et, déjà, il est le premier responsable d’un événement culturel ayant à son actif un certain chemin. En outre, cet étudiant en Licence d’Anglais est le promoteur du Concours de déclamation poétique (Codep) dont il est à la préparation de la 5ème édition. Fourbissant aussi sa poigne de leader, il est le Président du Réseau des jeunes ambassadeurs pour la planification familiale, ayant effectué plusieurs voyages à l’extérieur, dans le cadre de grands fora internationaux mettant en contact des personnes de sa génération et des dirigeants politiques. Il dirige aussi une association culturelle dénommée ’’Rayon des initiatives culturelles, musicales et des arts oraux’’ (Ritmao).

Romaric Ouitona
Concernant le déroulement proprement dit de la 12ème édition du Fithélycob, elle a vu défiler, sur les planches, des établissements scolaires tels que les Collèges d’enseignement général (Ceg) Avrankou 1, Agbokou, Davié, Malanhoui, Les cocotiers, les Lycées Béhanzin et Toffa 1er, et a permis aux festivaliers de suivre des formations et des communications, sans oublier qu’il a été organisé, le samedi 11 avril, une procession de ces jeunes apprenants assoiffés de s’exprimer par le théâtre, une cérémonie d’ouverture du Festival et la remise de leurs prix aux lauréats de l’édition 2014 de l’événement de détection des jeunes talents de la musique, ’’Bénin révélation stars’’ (Brs). Se prononçant sur cette succession d’activités, Romaric Ouitona, d’un air imperturbable qui se justifiait par le fait pour lui d’avoir déjà côtoyé, conduit par Tony Yambodè, les coulisses du Fithélycob, et pour avoir dirigé l’événement l’année dernière, il a expliqué la nécessité qu’il a fallu pour les membres du Comité d’organisation, dont il était, de parcourir les collèges et les lycées inscrits pour suivre les représentations primaires, les corriger et les valider, de même que le Festival a pu tenir par les fonds propres de ’’Mayton promo’’, en espérant la concrétisation des promesses reçues de part et d’autre.
Par ailleurs, Romaric Ouitona s’est réjoui de l’engagement et de la disponibilité des chefs d’établissement, dont certains sont allés jusqu’à faire le déplacement du cadre du Festival pour vivre la prestation théâtrale de leurs élèves. Et, ce sont des sentiments de gratitude qui l’animent vis-à-vis de Tony Yambodè lui ayant donné l’opportunité de développer son expérience dans la tenue d’un événement culturel.

Marcel Kpogodo        

dimanche 12 avril 2015

''Omon-mi'', une pièce atypique d'Ousmane Alédji, selon Pierre Médéhouègnon

Remarque au cours d'une cérémonie de présentation tenue à ''Artisttik Africa''  

  
Le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ a abrité le lancement de l’ouvrage, ’’Omon-mi’’, une pièce de théâtre écrite par Ousmane Alédji, Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin. La manifestation, qui a eu lieu le mercredi 8 avril 2015, a drainé un nombre importants de personnalités du monde des Lettres ; l’une d’elles s’est chargée de la présentation d'un livre à l'agencement peu commun.

Ousmane Alédji et Pierre Médéhouègnon (Photo d'Herbert Aliou Adjalla)
25ème pièce de théâtre d’Ousmane Alédji et la 4ème à être éditée, 92 pages, 14 scènes précédées par une levée de rideau, et l’histoire d’un infanticide. La substance d’ ’’Omon-mi’’, un ouvrage présenté par le Professeur Pierre Médéhouègnon, le mercredi 8 avril dernier, à l’Espace ’’Artisttik Africa’’ sis quartier Agla Kanglouè de Cotonou. Fruit d’une co-édition des structures ’’Artisttik éditions’’ et ’’Plumes soleil’’, cette pièce de théâtre dont le titre signifie, en yoruba, ’’Mon enfant’’, raconte l’histoire d’une mère qui se voit enlever son enfant de deux jours que la sagesse sociale décide de tuer, pour le fait qu’il soit né, son placenta collé à lui, ce qui poussait à identifier ces deux éléments comme des jumeaux. Les supplications de celle-ci n’ont rien empêché, le conseil de famille confie le nourrisson à deux exécuteurs qui le mettent dans un trou sans le recouvrir de terre.


La page de couverture du livre
Dans son propos analytique, l’universitaire Pierre Médéhouègnon a relevé plusieurs éléments d’anticonformisme littéraire chez l’auteur : le développement de ce qu’il a appelé une « satire fine », la caractère anonyme des personnages à part le chef de famille portant le nom de « Dah », l’apparence atypique du bébé de 2 jours à sacrifier, vu ses pleurs stridents qui déconcentrent les exécuteurs et son regard les malmenant psychologiquement, autant de facteurs qui constituent, selon le critique, « des éléments de perturbation du projet » de tuerie.
Dans l’organisation interne de la pièce, M. Médéhouègnon a identifié la « construction d’un récit à deux niveaux : le déroulement de l’action et le renvoi en arrière », avec, comme conséquence inévitable, la nécessité pour le lecteur de produire un effort de reconstitution d’une sorte de puzzle, avant de saisir la trame de la pièce. Par ailleurs, l’intervenant a relevé d’autres réalités particularisantes de la pièce : l’existence d’un narrateur qui régule le déroulement de l’action, un mélange de genres littéraires, la poésie alternant avec des textes dialogués, des récits et des commentaires, notamment.

Une vue du public ayant fait le déplacement (Photo d'Herbert Aliou Adjalla)
Voilà autant d’ingrédients qui font d’ ’’Omon-mi’’ une pièce de théâtre qu’il faudra absolument lire afin de toucher du doigt ce que l’analyste du jour a compris comme une technique de construction du texte non habituelle au Bénin.
En outre, la manifestation de présentation du nouveau livre a donné lieu à la lecture scénique d’un de ses extraits, laissant les comédiens Bardol Migan, Gisèle Gandébagni, Raphaël Hounto et, notamment, Nicolas Houénou de Dravo, donner au public un avant-goût de l’émotion captivante d’une dénonciation implicite de la trop socialisée pratique de l’infanticide, dans une mise en scène d'Isidore Dokpa. 
Parmi les personnalités ayant fait le déplacement de ce lancement, il fallait compter les Professeurs Guy Ossito Midiohouan, Bienvenu Koudjo, Fernand Nouwligbèto, du Département des Lettres Modernes de la Faculté des Lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), Eric Totah, ancien Secrétaire général du Ministère de la Culture, la Directrice de la Promotion du livre, au niveau du même ministère, des hommes de théâtre tels que Claude Balogoun, membre du Conseil économique et social (Ces), Orden Alladatin, ancien Directeur du Fitheb, le journaliste et animateur Florent Eustache Hessou, entre autres, des étudiants et un grand nombre de journalistes culturels. Ce sont autant d’esprits inspirés qui ont contribué à nourrir des échanges riches ayant permis d’orienter le débat autour de la défense ou non de l’infanticide, lorsque des conditions particulières sont réunies pour le provoquer.

Marcel Kpogodo

samedi 11 avril 2015

Deux "sorciers" dans le ''Cénacle expérimental'' de Charly d'Almeida

Entrée dans l’intimité de deux jeunes créateurs


Vue sur deux jeunes espoirs des arts plastiques au Bénin, le 8 avril dernier, à la veille du vernissage de l’exposition tenant lieu de restitution de la résidence de création, le ’’Cénacle expérimental’’, mise en place par l’artiste peintre béninois, Charly d’Almeida,  ; ils fusionnent par une force de caractère peu commune : des ’’sorciers’’, pour leur entourage qui s’habitue très peu à eux …


Ils sont considérés par leurs proches familiaux comme des ’’sorciers’’, étant donné leur résistance à se faire envahir par une atmosphère extérieure peu plaisante, peu épanouissante, une situation de deuil, en l’occurrence ; devant les larmes ambiantes, ils gardent les yeux secs, ruminant intimement leur douleur, s’extrayant de l’hypocrisie exigée par les règles de la comédie humaine, s’économisant tout comportement futile, inutile, incapable de contrer, de conjurer la fatalité. Devant un tel anticonformisme mal reçu, ils ne sont que des sorciers.
Achille Adonon, en pleine création, le 3 avril dernier ...
L’un est peintre, l’autre l’est aussi, mais il se fait découvrir sous une autre facette de sculpteur-récupérateur. La résidence de création, de formation et d’échanges, dénommée ’’Le cénacle expérimental’’, tenue du 1er au 9 avril derniers, à l’initiative de Charly d’Almeida, est le cadre ayant permis d’entrer dans l’intimité de leur psychologie.
L’un, d’une taille un peu légèrement au-dessus de la moyenne, malingre, la simplicité d’un regard pétillant de consistance, il reçoit de bons effluves d’inspiration sous l’effet d’une musique gospel distillée dans ses oreilles par les écouteurs de son téléphone portable. L’autre, de taille modeste, dreadlockeux, le sourire facile, mais le regard ferme. Un contraste entre ces deux personnalités, une opposition qui n’est qu’apparente, quand elles nous donnent l’occasion de les pénétrer. Donc, en plus de déployer un caractère commun de sorcier, ils sont de la vingt-huitaine et ont travaillé sur la guerre, au ’’Cénacle expérimental’’.
Le premier déploie ce thème à son niveau étroitement social, à travers une toile portant justement le titre, ’’Le choix’’, une peinture aussi sombre, aussi mélancolique, que l’état d’âme quotidien de ce jeune artiste : du gris-cendre, du jaune sombre, du noir … Et, ces couleurs, confie-t-il, c’est la relation de son enfance difficile, lui qui est né en Mauritanie, d’un père mécanicien d’avion, qui a choisi de se faire élever par son oncle maternel, qui a fait ses premiers bancs d’école à Savè, dans un environnement social où les ressortissants de l’ethnie fon sont l’objet d’une haine séculaire rappelant les durs moments des guerres de conquête des rois d’Abomey. Victime collatérale lointaine, il n’arrivait pas à s’exprimer ou, si cela était possible, cela se passait avec des ressortissants aboméens,  comme lui ; on le détestait sans qu’il ait fait quelque chose à quelqu’un. C’est ainsi qu’il présente le ton d’une guerre au Bénin entre les localités : « Les fon ne s’entendent pas avec les Idaatcha à cause du passé, cela constitue un frein au développement et est attisé par des parents qui ont mal éduqué leur progéniture ; ils lui inculquent cette mentalité de la mésentente, ce qui est un véritable fléau social », éclaircit-il.  « J’expose le monde en mouvement, les vibrations que je ressens au sein de mon environnement », explique-t-il, comme pour renforcer l’analyse de son premier tableau : selon lui, au Bénin, la guerre se tient aussi dans les familles, entre des frères qui, par tous les moyens, se disputent l’héritage paternel.
Toutes ces guerres, il use d’une démarche très précise pour les révéler : ses matériaux favoris sont des lacets et des résidus de charbon, ces seconds qui lui rappellent fortement l’ambiance culinaire de son environnement d’enfance, ce qui montre une profonde inspiration de cet artiste de son vécu personnel. Pour lui, Charly d’Almeida est un modèle depuis toujours, un repère à atteindre et à dépasser, sa manière de lui rendre hommage de l’inspirer constamment et de lui avoir donné une ouverture à travers le ’’Cénacle expérimental’’.
Dans ses deuxième et troisième toiles, la liberté, sujet de la résidence de création, trouve une place d’impératrice. La première, intitulée ’’Horizon’’, livre deux facettes de la liberté, comme sur une pièce d’argent : la première décline le jour comme la propre expression de cette liberté où l’être humain peut aller et venir, travailler, se livrer à ses différentes occupations, ce que permet le soleil, la lumière qu’il dégage. La seconde restitue tout le contraire à travers la nuit qui met tout le monde au repos.
Avec le tableau intitulé ’’Ordonnance’’, il y a l’expression des limites à la liberté.



L’autre …

Pierre Mahoussi Ahodoto
Quant à l’autre artiste, le second des deux, il est bâti à peu près dans la même matière intellectuelle que le premier qui a renoncé au baccalauréat, après deux tentatives infructueuses. Lui n’a pu même atteindre cette étape, ce qui ne constitue guère pour lui un handicap, armé qu’il est aussi de la rage de dénoncer la guerre ; il se livre à cette vision ponctuelle par le montage artistique d’armes de guerre, à qui il définit la mission de la destruction psychologique de la guerre : des Akm 5 et 10. Ses matériaux en sont les sachets, les toiles cirées, les récipients en plastiques qui ne sont plus utilisés. Il les récupère, les brûle, les modèle de façon à leur imprimer les formes qu’il veut : d’un côté, deux pistolets, d’un autre, des sculptures toutes en noir, qu’il décrit comme des corps humains déformés, éclopés par les guerres. Mais, reconnaît-il, dans cette violence qu’il dénonce s’exerce la sienne propre, celle qu’il commet par l’étape cruciale de la brûlure incontournable du plastique, ce qui dégage une fumée noire destructrice de la couche d’ozone. Très vite, il trouve un facteur de consolation : la récupération de tous les éléments en plastique, non biodégradables par-dessus tout, constitue une action salvatrice de l’environnement.

L’un est Achille Adonon, l’autre, Pierre Mahoussi Ahodoto.


Marcel Kpogodo 

vendredi 10 avril 2015

"Kob awards'' 2015 s'annonce avec des innovations de maturation

A l’issue d’une assez édifiante conférence de presse de lancement de l'événement


Le restaurant ’’La plancha’’ de Cotonou a servi de cadre, le jeudi 9 avril 2015, à la conférence de presse de lancement de la troisième édition du Festival ’’Kob awards’’, qui organise la "récompense de l’excellence dans l’industrie cinématographique" au Bénin. Cette manifestation d’information des journalistes s’est tenue sous la direction d’Alain Amoussoukpèvi Coovi, promoteur de l’événement autrement dénommé ’’Trophée du cinéma béninois’’. Les échanges permettent de croire que les ’’Kob awards’’ 2015 n’auront rien de commun avec les précédentes éditions.

De gauche à droite, Kombert Quenum, Victoria Nkong, Alain Amoussoukpèvi, Francis Zossou et Mathais Agon (Photo de l'Agence ''Primédia'')
26 septembre 2015. La date à laquelle se tiendra, au Palais des congrès de Cotonou, la soirée de distinction des figures marquantes et méritantes du cinéma béninois, dans le cadre de la troisième édition du Festival ’’Kob awards’’, après celles de 2012 et de 2013. Organisé par les Agences ''Primédia'' et ''Bright'', cet événement se déroulera à l’issue d’un processus laborieux de manifestations liées au 7ème art, prévu pour débuter le 24 du même mois et pour se clore le 27. Voilà l’annonce qu’il a fallu retenir des propos d’Alain Coovi, promoteur de l’événement, au cours d’une conférence de presse qu’il a dirigée, dans l’après-midi du jeudi 9 avril, au restaurant ’’La plancha’’, à Cotonou.
Selon cette personnalité, la version 2015 des ’’Kob awards’’ comporte plusieurs innovations. D’abord, le Festival, d'une durée de trois jours, devient une biennale, notamment, pour « répondre à l’ambition d’offrir une moisson abondante de qualité », affirmera M. Coovi, pour une manifestation qu’il conçoit comme « l’événement le plus prestigieux du cinéma au Bénin ». Ensuite, celle-ci donnera lieu à des formations en jeu d’acteur caméra, en mise en scène et en scénario, de même qu’elle abritera un colloque dont le thème est déjà connu : « Le numérique : opportunité ou piège pour la production du cinéma africain ».
Par ailleurs, comme pour intéresser le grand public à la manifestation, les ’’Kob awards’’ 2015 amèneront à des projections en plein air de films, au niveau de plusieurs places publiques de la ville de Cotonou, sans oublier qu’ils ouvriront l’aspect compétitif des films aux pays de l’Afrique de l’Ouest, et qu’ils permettront de concrétiser un partenariat de l’événement avec le Nigeria, par le biais de la diffusion en direct de la soirée de distinction sur deux chaînes de télévision de ce pays. Concernant cette soirée de remise des trophées, qui sera très attendue, Alain Coovi Amoussoukpèvi a décliné les 8 catégories de récompense : ’’Film long métrage’’, ’’Film court métrage’’, ’’Film d’école’’, ’’Série télévisuelle’’, ’’Film documentaire’’, ’’Meilleur acteur’’, ’’Meilleure actrice’’ et ’’Life time achievement award’’. Ce sont des personnalités prestigieuses du cinéma ouest-africain qui seront chargées d’évaluer les films à l’effet de la sélection des meilleurs animateurs du secteur au Bénin : Tundé Kélani du Nigeria, Emmanuel Sanon du Burkina Faso, Dorothée Dognon du Bénin, entre autres.
Dans l’évolution de son propos, Alain Amoussoukpèvi Coovi n’a pas manqué de rappeler aux journalistes les objectifs des ’’Kob awards’’, notamment, la célébration de la culture béninoise, la promotion du cinéma du Bénin, l’encouragement du développement de l’industrie du film dans notre pays, l’organisation d’un événement prestigieux et glamour, la création du meilleur pour la cible Vip et la fidélisation de ce type de clientèle. Au cours de la conférence de presse, cette personnalité était assistée de plusieurs autres : Mathias Agon, représentant le Directeur de la cinématographie, Victoria Nkong, de l'Agence nigériane de communication ’’Ktb’’, le réalisateur Francis Zossou et le comédien Kombert Quenum.


Marcel Kpogodo