vendredi 25 janvier 2019

Sébastien Boko : de nombreux trésors à contempler comme en donne l’exemple un certain Oswald Homéky

Dans le cadre de l’exposition ’’Voiles’’

Depuis le 15 janvier 2019 se tient, à la Galerie ’’Kpobly’’, de l’Institut français de Cotonou, l’exposition intitulée ’’Voiles’’, qui permet au sculpteur béninois, Sébastien Boko, de porter à la découverte du public plus d’une trentaine de pièces qu’il a organisées en installations, ce qu’Oswald Homéky n’a pas résisté à revenir examiner …

Le Ministre Oswald Homéky, en privé, à l'exposition ''Voiles''
34 sculptures mises en scène à travers pas moins de six installations. Ce dont a tenu à retourner se délecter Oswald Homéky, Ministre béninois de la Culture, dans le sillage d’une grande décontraction et d’une complète discrétion, au début de l’après-midi du samedi 19 janvier 2019, à la Galerie ’’Kpobly’’ de l’Institut français de Cotonou, lui qui avait appartenu au trio ministériel qu’il avait constitué avec Dona Jean-Claude Houssou, de l’Energie, et Aurélien Agbénonci, des Affaires étrangères et de la coopération, le mardi 15 janvier, au vernissage de l’exposition, ’’Voiles’’, mise en place par le jeune sculpteur, Sébastien Boko. « Je suis venu faire mon achat », nous a juste confié l’autorité ministérielle, surprise dans son observation de proximité des œuvres et, comme tenant à ce qu’on la laisse jouir de l’atmosphère de discrétion qu’elle s’était créée.
Ici, Oswald Homéky se comportait comme un criminel atypique : le crime parfait qui a été commis est positif ; il prolonge la vie et les biens, au lieu de détruire l’une et de faire dérober les autres, même si l'exposition en question coupe le souffle, impose silence, tue ! ’’Voiles’’ montre la dureté, l’ardeur, le niveau élevé du travail, à la fois physique, psychologique et intellectuel, d’un sculpteur d’un crû bien béninois, puis la qualité irréprochable et exceptionnelle que ses sculptures ont atteinte, ce qui met en jeu un défi terrible pour l’artiste : réussir à dépasser ce stade déjà d’une hauteur difficilement égalable.
Le crime parfait commis ne l’a pas été par Oswald Homéky mais, comme l’on le comprend, par Sébastien Boko, avec la complicité de Dona Jean-Claude Houssou, le découvreur, le promoteur et le révéleur de l’artiste ! Solidarité gouvernementale oblige, Oswald Homéky a eu part à l’activité et en est un complice conscient ou inconscient, s’il s’agissait d’un crime.



Quintessence d’une inspiration

Comme « l’assassin [ou son auxiliaire] revient toujours sur les lieux du crime », le Ministre de la Culture a, vraisemblablement, pour affiner son choix d’achat, revisité les différentes séries de l’exposition de Sébastien Boko : ’’Voile’’, ’’Lunettes’’, ’’Voyage’’, ’’Guèlèdè’’, ’’Dame voilée’’ et ’’Militaire’’.

La série ''Guèlèdè''
Aussi discret et imprévisible qu’Oswald Homéky, Sébastien Boko avait précédé, sur les lieux, l’autorité gouvernementale, quelques heures plus tôt, dans la matinée, une présence dont il a fallu profiter pour lui arracher quelques explications.
Si l’artiste use d’une force physique remarquablement épuisante pour transformer en personnages de gros troncs de teck, d’ébène, d’iroko ou, entre autres, de bois de veine, de son nom scientifique, Pterocarpius erinaceus, cela devrait exciter le visiteur à aller découvrir de quelle manière il harmonise le matériau qu’est le bois, en général, avec du fer, ceci qui, pour lui, a une résonance particulière, celui qu’il récupère des barils de pétrole, un liquide très précieux, une ressource du sous-sol à l’origine de terribles conflits entre les pays, à travers le monde.

L'installation ''Militaire''
C’est ainsi qu’il faudrait absolument se déplacer vers l’Institut français de Cotonou pour chercher à comprendre comment, par ’’Militaire’’, Sébastien Boko détermine une installation de pièces portant une réelle valeur de synecdoque, identifiant des soldats par la partie de leur corps allant de la poitrine ou de la ceinture aux membres inférieurs habillés en conséquence, afin de poser le problème des guerres monstrueuses et meurtrières que provoque justement le pétrole et que sont chargés d’animer les hommes en armes, chargés de la défense.

La série ''Lunettes'' ...
... et celle, ''Voile'' ...
En outre mérite d’être appréhendée la traduction par Sébastien Boko d’un thème aussi urgent et actuel que celui de l’immigration, qu’elle soit clandestine ou non, de l’évasion physique, tout simplement, telle qu’elle transparaît dans ’’Voile’’ et, directement dans ’’Voyage’’, 

... de même que ''Voyage''
sans oublier qu’il reste tout au moins important que chacun se rende à la Galerie ’’Kpobly’’ de l’Institut français de Cotonou, pendant qu’il en est encore temps, afin de se faire sa lecture, sa compréhension des différentes facettes de la réelle indispensable hypocrisie humaine dans ’’Lunettes’’ et vis-à-vis de ’’Dame voilée’’. 

Dame voilée
Par ailleurs, de la même manière que l’on se donne de saisir le contenu d’un roman, d’une pièce de théâtre ou d’un recueil de poèmes, il faudrait aller décrypter ’’Guèlèdè’’, se faire une idée de la façon libre, variée et diversifiée dont se déploient, autour de ce masque que « les hommes portent pour rendre hommage aux femmes », l’imagination et, globalement, l’inspiration du sculpteur dont le talent est en pleine explosion. 

Une sculpture de l'installation ''Guèlèdè''
En réalité, cette exploration du ’’Guèlèdè’’, version ’’Sébastien Boko’’, commence par la devanture de l’Institut français de Cotonou, avec une pièce d’un siamois intrigant, impressionnant. Finalement, lesquelles des 34 sculptures de l’exposition ’’Voiles’’, qui s’achève le 4 février 2019, auraient arraché l’achat du Ministre Oswald Homéky ?

Marcel Kpogodo

jeudi 24 janvier 2019

L’écrivain Denis Avimadjessi active le développement personnel chez les lecteurs

Dans le cadre de la publication de son nouveau livre

L’espace culturel érigé en lieu et place du Musée ’’Avimadjessi’’ a abrité, à Ahozon, dans la Commune de Ouidah, la cérémonie de lancement d’un nouveau livre produit par l’écrivain béninois, Denis Avimadjessi. L’événement s’est déroulé le samedi 19 janvier 2019. Il a drainé un grand nombre d’invités émanant, notamment, de l’univers des lettres, en particulier, et de la culture, en général. Cet ouvrage se révèle un trésor de développement personnel pour les lecteurs.

Denis Avimadjessi, au cours de la cérémonie de lancement
’’Le bon livre contre le découragement’’. Le titre de l’ouvrage qu’a lancé Denis Avimadjessi dans l’après-midi du samedi 19 janvier 2019 à Ahozon, dans la Commune de Ouidah, au niveau de l’espace culturel de l’ancien musée ’’Avimadjessi’’. Plusieurs personnalités ont fait le déplacement de la cérémonie par rapport à un livre préfacé par Eugène Aballo, Directeur général du Bureau béninois du Droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), ce qui a donné lieu à beaucoup de courtes déclarations.

Koffi Attédé, Directeurs des Arts et du livre, au cours de son intervention, ...
... sans oublier, entre autres, Gaston Eguédji
Avant qu’elles n’interviennent, Denis Avimadjessi a tenu un discours dans lequel il a évoqué la vision l’ayant conduit à écrire l’ouvrage, qui n’est rien d’autre que le fait d’aider à détruire l'ambiance de découragement qui annihile la détermination et la combativité des citoyens. Ensuite, il a abordé les difficultés qui ont jalonné son chemin, avant qu’il ne puisse concrétiser la publication de l’ouvrage. Cette situation de victoire l’a amené à remercier toutes les catégories d’acteurs ayant contribué à celle-ci, notamment, Gilbert Déou Malè, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), une institution ayant financé en grande partie cette production.
A la phase de la prise de parole par les personnalités invitées, Félix Olougouna, représentant du Directeur du Bubédra, a prononcé un mot de félicitations à l’endroit de l’auteur. Ensuite, ce fut, respectivement le tour de Gaston Eguédji, Administrateur du Fac, Pascal Wanou, Porte-parole de la Plateforme des artistes et des acteurs culturels, Koffi Attédé, Directeur des Arts et du livre, et de Benoît Ahouandjinou, représentant de la Directrice de la librairie "Notre Dame". Globalement, ils se sont réjouis de l’aboutissement du projet conçu par Denis Avimadjessi. Et, pendant que se déroulait un cocktail offert par l’auteur à ses invités, celui-ci signait des dédicaces et, ’’Nonvigbè’’, un orchestre traditionnel composé uniquement de femmes, mettait de l’animation.


Motivation et développement personnel

La première de couverture de l'ouvrage
Avant toute chose, faisant valoir une expression décontractée, décomplexée et de grande proximité avec le lecteur, ’’Le bon livre contre le découragement’’, distribué dans les librairies à Mille Francs Cfa, est un ouvrage qui ne laisse pas un autre choix au lecteur que de s’accrocher à la vie, surtout qu’il faut le lire pour découvrir comment celui qui est victime du découragement et qui se suicide compromet physiquement et physiologiquement l’honorabilité qu’il croyait sauver en posant cet acte désespéré et fatal. Ensuite, ces soixante pages, d’un format facilement transportable et casable, présentent le profil persévérant et gagneur de trois personnalités mondialement connus qu’il cite en exemple, sous oublier les neuf plaques en couleurs, qui jalonnent l’ouvrage et qui comportent des formules fortes poussant à s’accrocher à la lutte, pour une victoire certaine. Par ailleurs, Denis Avimadjessi aborde les sept qualités, de véritables armes caractérielles, des valeurs qu’il faut développer en soi et par la pratique, pour faire échec au découragement. Il s’agit d’un livre de développement personnel à acquérir, à lire et à garder en permanence sur soi pour se remonter le moral, en cas de besoin. Un livre à acquérir aussi, en plusieurs unités, pour le distribuer à des proches ou à des connaissances chez qui l'on en sent le besoin, car « nul ne peut ne peut être heureux tout seul ».

Marcel Kpogodo

mardi 15 janvier 2019

Laudamus Sègbo, la quête de la restauration religieuse africaine ou le vodoun bienfaisant

Dans le cadre de la Performance-expo de l’artiste

Laudamus Sègbo, dit, tout simplement, ’’Laudamus’’, est un artiste visuel multidimensionnel qui tient le vernissage d’une exposition devant permettre de faire découvrir au public une toute nouvelle série de toiles dédiées à la présentation d’une réalité méconnue du Vodoun, redouté et fui : l’humanité, la compassion, l’amour, notamment.  



« Les dieux chevauchent les hommes ». La nouvelle exposition de l’artiste peintre, Laudamus Sègbo, dont le vernissage est prévu pour le tout début de soirée du mardi 15 janvier 2019 à la Médiathèque des Diasporas, sis Place du Souvenir, ex-Place des Martyrs, à Cotonou. 18 heures précises. Elle doit être précédée d’une performance et cette exposition ne s’intègre nullement à une certaine mode consistant pour les créateurs d’art à aborder la religion du Vodoun dans leurs travaux pour appartenir à un certain air du temps où, en manque d’une inspiration novatrice ou remarquable, il faut parler de la religion endogène dont le Bénin est le berceau pour faire impression. Non !
Cette exposition au titre frappant est l’aboutissement de plus d’une douzaine d’autres qui l’ont précédée, entre 1999 et 2016, qui l’ont préparée, en dix-sept ans d’écart, elle qui se révèle la jointure, la résultante de deux ou trois sujets abordés séparément par Laudamus Sègbo, antérieurement, dans ses toiles : le Fâ, la femme et le Vodoun.
Voici donc une exposition de la maturité professionnelle et artistique chez celui que la plupart de ses admirateurs préfèrent appeler ’’Laudamus’’. En effet, après avoir, dans les années passées, tenté de circonscrire le Fâ, surtout, en 2012, avec l’exposition intitulée, « Fâ, langage des dieux », l’année suivante, il s’est imposé d’entrer dans un « Rêve flou » d’ « Hommage à la femme », en sous-titre, sans oublier qu’onze ans plus tôt, l’artiste semait l’émoi sur cet être qu’il considère comme fondamental et divin, en associant son inspiration à celle du grand photographe d’art béninois, Erick Ahounou, par la mise en place de l’aventure, « Erotisme du regard », une exposition attachée à une performance de sculptures vivantes, des femmes nues habillées progressivement et, devant tous, de peintures d’un agencement digital harmonieux !


Par conséquent, Laudamus vient de vraiment de très loin, du tréfonds des entrailles de la royauté savaloise, arc-bouté qu’il reste à une connaissance approfondie du Vodoun, de son fonctionnement, des étapes et de l’échelle de ses divinités, de sa relation avec le Fâ et du rôle irremplaçable que la femme y joue depuis la nuit des temps, lui qui reste âprement conscient que ce système religieux endogène est redouté, vomi, du fait de l’exploitation nuisible qu’en font les hommes.
C’est à ce niveau qu’entre en jeu l’exposition, « Les dieux chevauchent les hommes », pour faire sentir que la religion du Vodoun est d’abord le premier tranchant du couteau qui sert à couper de la tomate, des oignons ou, simplement, à tailler une fleur pour la faire percevoir plus belle. Le sens qu’il faut accorder aux innombrables toiles de l’exposition : la chaleur des couleurs, la finesse du trait des prêtresses, la beauté, l’élégance de leurs danses, la force de communication que déploient les fidèles, pris dans la volonté de telle divinité ou de telle autre de faire passer un important message aux hommes, sans compter les reliefs de lignes de tissus ou de faume, harmonieusement colorés pour mettre à la vue les instruments du Vodoun ou du Fâ. Si, ainsi, « les dieux chevauchent les hommes », c’est qu’ils les domptent, les « possèdent », les « gèrent » pour se faire connaître, pour matérialiser leur personnalité, leur force, leur puissance, leur voix, leur utilité, leur complexité, leur dualité, notamment. « Les dieux chevauchent les hommes », une exposition pour faire décrypter l’unité du Vodoun, sa divinité, son amour de l’humanité, son caractère religieux intrinsèque et authentique, son déni des excès humains de sa dévalorisation, la réalité de la valeur du Vodoun pour le Béninois, pour l’Africain, pour l’homme : le défi que se lance Laudamus.

Marcel Kpogodo