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lundi 5 avril 2021

Ishola Akpo : "Agbara women", le cheval de la projection de la femme africaine d'influence

Dans le cadre de l'exposition collective, "[In]visibles : Femmes souveraines"


L'exposition collective intitulée "[In]visibles : Femmes souveraines" laisse contempler, depuis le vendredi 5 mars 2021, les œuvres de cinq artistes visuels que sont Sophie Négrier, Sènami Donoumassou, Moufouli Bello, Joannès Mawuna et Ishola Akpo. Les oeuvres qu'ils présentent forcent l'admiration et édifient, faisant se surprendre de l'érotisante projection grandeur nature de tétons féminins, de l'installation d'une récade de reine, de produits de beauté et de maroquinerie féminines de luxe, de l'imposition d'un portrait de l'unique femme reine du royaume du Danhomè, Tassi Hangbé, de la matérialisation photographique de la robustesse de la femme dans l'exécution de métiers masculins et, enfin, de l'érection de postures imposantes de celle-ci. Si la particularité de l'exposition indiquée reste d'avoir réuni des réalisations artistiques ayant été vues dans le cadre d'expositions passées, Ishola Akpo en est le commissaire et ses photos méritent une attention particulière, étant donné la posture qu'elles campent de femmes mûres déployant un charisme frappant de reines.

Un aperçu de la série, "Agbara women"

Une couronne, de la prestance, de la présence et une autre marque extérieure de pouvoir. Ce qui caractérise les quatre portraits de femmes que présente, sous le titre d' "Agbara women", depuis le 5 mars 2021, à la galerie "Joseph Kpobly" de l'Institut français de Cotonou, l'artiste photographe béninois, Ishola Akpo, dans le cadre de l'exposition collective, "[In]visibles : Femmes souveraines". 


Si le mot "agbara" émanant de la langue igbo du Nigeria signifie "femme puissante d'âge mûre", cela ne surprend nullement que les portraits qu'Ishola Akpo donne à voir au public intéressent par le fait qu'ils soient ceux respectifs de femmes appartenant à la classe du pouvoir, qu'il soit politique, militaire ou spirituelle. Une façon, apparemment, pour l'artiste d'identifier et d'immortaliser de la femme une potentialité non communément vue de pratiquer la décision engageant le devenir d'une communauté, d'un peuple ou d'un pays. Avec lui, c'en est fini des clichés de la femme africaine réduite, socialement, à rester le bastion de la tradition, la procréatrice par excellence, l'être des durs travaux champêtres, des tâches ménagères, de la prise en charge éducative des enfants ou la proie de fléaux comme l'excision ou le mariage forcé.


Elles arpentent alors les couloirs du pouvoir, même le plus suprême, surtout, d'ailleurs, que, pour Ishola Akpo, il a existé des reines, en Afrique, qui, en dépit de leur passage à la tête de royaumes redoutables à une certaine époque, n'ont pas marqué la mémoire de leurs peuples respectifs, avec tout l'effort qu'un système patriarcal têtu et jaloux a réussi à mener pour les extraire de cette mémoire collective. Il se souvient, en l'occurrence, de Tassi Hangbé, au Danhomè, et de Nzinga, en Angola.


Et, ce qui reste fondamentalement frappant et qui vaut la visite massive du public est la contemplation directe et concrète de la magie, du miracle qu'il a pu opérer sur des femmes ordinaires de notre époque, qu'il a réussi à métamorphoser, le temps d'une pose de photo, en des souveraines, en des êtres puissants armés de l'influence et de la force de la décision publique. A cet effet, il faudra scruter le moindre trait, les caractéristiques d'une couronne, d'une arme ou d'un objet religieux significatif, de même que le caractère unique d'un vêtement voulu de classe. 

De gauche à droite, Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice de l'Institut français de Cotonou, son mari et Ishola Akpo, à la soirée du vernissage de l'exposition collective

Par conséquent, pour les amateurs ou non d'arts visuels, qui n'ont pas encore vu les œuvres photographiques d'Ishola Akpo de la série d' "Agbara women", ils disposent jusqu'au 19 avril 2021 afin d'aller se faire une idêe, à leur manière, de la stratégie technique qu'a pu appliquer l'artiste pour composer ces postures réconfortantes pour l'Afrique, celles de femmes dont l'Afrique pourra, à coup sûr, rêver, dans un certain avenir, pour prendre des commandes peut-être plus satisfaisantes de la gestion des pays africains.

Marcel Kpogodo Gangbè

mercredi 24 février 2021

Lancement officiel de ’’Didactique de la beauté’’, un ouragan qui démocratise la poésie

Dans le cadre d’un événement à l’Institut français de Cotonou


’’Didactique de la beauté – Anthologie des poètes de feu’’ est une anthologie poétique mise au point par le poète béninois, Daté Atavito Barnabé-Akayi. L’œuvre a été officiellement lancée le samedi 20 février 2021 à l’Institut français de Cotonou (Ifc), en présence de l’auteur, des poètes contributeurs et, notamment, de Florent Couao-Zotti, Conseiller technique à la Culture du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, et de nombreux apprenants. Le public put alors se faire une idée de certains thèmes forts qu’aborde le livre.

Une partie de la première de couverture de l'ouvrage lancé

277 pages, 10 poètes contributeurs, 4 autres invités et 1 préface d’Apollinaire Agbazahou, pour un livre paru en juillet 2020 aux éditions ’’Plumes soleil’’. La substance de ’’Didactique de la beauté – Anthologie des poètes de feu’’, l’anthologie poétique ayant connu son lancement officiel dans l’après-midi du samedi 20 février 2021 à la paillote de l’Institut français de Cotonou (Ifc), avec la participation de Daté Atavito Barnabé-Akayi, l’auteur de l’ouvrage, de l’ensemble des dix poètes, de Florent Couao-Zotti, Conseiller technique à la Culture du Ministre de la Culture, de professeurs de Français en activité et d'autres, à la retraite, puis de plusieurs dizaines d’apprenants en provenance d’établissements scolaires de la ville de Cotonou. 




Aperçu du public ayant fait le déplacement de l'événement



A cause de l’application stricte des mesures de barrière de lutte contre la propagation de la Covid-19, d’autres dizaines de potentiels participants à la cérémonie n’ont pu être acceptées sous la paillote, l’accès y ayant été limité à cinquante personnes au maximum.

De gauche à droite, Laurent Faton, Jérôme Tossavi et Guy Houndayi, au cours de la cérémonie de lancement ... 

Dirigée par Jérôme Tossavi, bibliothécaire à la médiathèque de l’Ifc, la cérémonie de lancement a consisté en la présentation synoptique, en suivant l’ordre d’arrivée dans l’ouvrage, des dix poètes contributeurs de l’anthologie, chacun d’eux ayant fait le déplacement : Eric Amour Amayidi, Anselme Amayidi, Christophe Amoussou, Espérat Bocovo, Laurent Faton, Grégoire Folly, Issa Gbénou, Guy Houndayi, Zamba Oussa et Amour Toliton.

... sans oublier, d'un côté, Eric Amour Amayidi, Anselme Amayidi, Christophe Amoussou et Grégoire Folly ...

Ils se sont respectivement fait découvrir par le public, non par leur biographie, mais à travers la définition par eux-mêmes de leur démarche d’écriture poétique et de leurs thèmes de prédilection, une révélation qui, chaque fois, s’est achevée par la lecture, circonstanciellement scénique, d’un extrait du recueil qu’ils ont produit dans ’’Didactique de la beauté - Anthologie des poètes de feu’’, ce qui fut appelé un « poème-ruban ».

... et, d'un autre, Zamba Oussa, Espérat Bocovo, Issa Gbénou et Amour Toliton

Ainsi, toujours par ordre d’arrivée des poètes contributeurs dans l’anthologie, le public a pris connaissance, par la lecture du comédien Bardol Migan, des extraits respectifs de ’’La langue dans le brasier’’, ’’Les moissonneurs de la foudre’’, ’’Le royaume des étoiles’’, ’’L’autel lumineux’’, ’’Les étincelles de l’Iroko’’, ’’Les tisons de la nuit’’, ’’Faisceaux d’or’’, ’’Les perles du Feu’’, ’’Flambées’’ et de ’’Les charmes de la canicule’’.


A travers les 12 poèmes du recueil lié à chaque contributeur, quelques éléments de constance se sont fait jour : les auteurs, par leur pratique poétique, ont rejeté le poème à forme fixe évidente, ont armé leur verbe du fondement thématique de l’un des quatre éléments naturels du feu et ont dédié le fruit de leur inspiration à une femme d’importance présente dans leur conscience, la mère ou l’épouse, selon le cas. Par rapport à la deuxième considération caractéristique, le sous-titre de l’ouvrage la préfigure ; elle les identifie comme des « poètes de feu ».


Se rapportant aux quatre poètes invités dans l’ouvrage, que sont Jean Benoît Alokpon, Eugène Gbédédji, Bruno Ahossi et Daté Atavito Barnabé-Akayi, les trois premiers n’ont pas fait le déplacement du lancement de l’anthologie poétique, comme s’il avait été décidé de laisser la primeur de la découverte par le public aux dix élus, mis en vitrine, dès la page de couverture du livre.

En réalité, la cérémonie, ayant laissé à la poésie une place prépondérante et, d’ailleurs essentielle, a plu et s’est enrichie de la variété du choix thématique, en passant d’un auteur à l’autre, surtout que chacun d’eux a bénéficié de deux minutes de temps de parole afin d’éclairer le public sur le choix de la manifestation d’un sujet ou d’un autre. Ensuite, le public a disposé de l’opportunité de faire valoir des analyses ou de poser des questions.


Et, surprise ! Tout ce qui est dédié à la poésie étant considéré comme, soit hermétique, soit ennuyeux, soit les deux à la fois, il semble n’en être rien apparu chez les participants à la cérémonie, dont la grande majorité était des collégiens et des lycéens. Le signe que Daté Atavito Barnabé-Akayi est en train de relever un défi aux multiples facettes : détruire l’effet ’’chasse-mouches’’ autour de la poésie, en construire une de spécifiquement béninoise par la spécificité inculturée des sujets et des thèmes, constituer une palette d’auteurs poétiques nationaux, qui ira s’élargissant, se développant en nombre, démontrer que la poésie ne constitue pas ce genre aussi pauvre d’amateurs et de férus, puis, entre autres, contribuer à la disparition du mythe autour d’un genre littéraire aussi fui et pratiquement banni.


Voilà qui augure de la réconciliation d’un large lectorat futur avec un genre longtemps redouté et inutilement sacralisé, ce qui donne l’occasion de faire apparaître de Daté Atavito Barnabé-Akayi, un profil psychologique d’une certaine rareté au Bénin. 



Daté Atavito Barnabé-Akayi, rebelle spirituel


L’édition de ’’Didactique de la beauté – Anthologie des poètes de feu’’, dans une vision de démythification et de valorisation de la poésie au Bénin, sans oublier, de promotion d’une jeune pousse en la matière, donne de Daté Atavito Barnabé-Akayi la posture d’une personnalité littéraire au rire illuminant en permanence son visage, qui se moque et qui s’extraie de la fameuse et tant décriée ’’béninoiserie’’. Il lui fait un véritable pied-de-nez, acceptant, contrairement aux habitudes, de s’effacer afin de laisser exister d’autres esprits aspirant à la pratique de la poésie, un art dont il est devenu un grand maître ; il a réduit à néant en lui ce fléau moral et spirituel, ouvrant le boulevard à dix talents de poids, dont il n’a pas peur qu’ils le concurrencent ni qu’ils lui fassent de l’ombre.

Daté Atavito Barnabé-Akayi, au cours de l'événement

Cet acte de rébellion spirituelle, qui devrait faire école au Bénin, dans plusieurs secteurs d’activités, s’ouvre sur un comportement de haute et de profonde humilité du Prix du Président de la République 2017 qu’il est, lorsqu’ayant investi le secteur de la poésie par ses productions enchaînées et l’avoir dompté, en l’espace de quatre à cinq années de production assidue, et s’en étant imposé aux plans, à la fois, national, sous-régional et international, en est revenu avec une tête qui n’a pas grossi d’un centimètre, se contentant de prendre et d’occuper la juste place de poète béninois qui lui revient, un tempérament de maîtrise et d’effacement de probables pulsions d’orgueil, qui permet de comprendre qu’un tel esprit puisse se lancer dans une initiative d'anthologie de suscitation et de déversement d’une relève d’une qualité incontestable.


Dans cette logique de rester à la place scientifique qu'il lui revient d’occuper, il n’a jamais affiché l’ambition de détrôner les anciens, ses prédécesseurs dans la pratique de l’art poétique. Au contraire, il leur voue un culte, il leur témoigne un respect absolu, il leur rend hommage, travaillant à davantage faire connaître leur travail, les invitant dans ses livres, en tant que préfaciers ou comme simples invités. Comment ces aînés ne peuvent-ils pas tomber sous le charme d’une générosité aussi divine ?


Concernant les poètes qu’il précède, il va jusqu’à contribuer à faire naître ceux encore en gestation, d’où la publication de ’’Didactique de la beauté – Anthologie des poètes de feu’’. Comment, alors, ces petits frères, en panne d’une opportunité d’édition et révélés dans leur talent poétique intrinsèque aménagé en une inspiration thématique inculturée et labellisée du Bénin, ne peuvent-ils pas s’arracher cet homme apparemment doté de l’onction de découvreur et de promoteur des talents cachés, sous le prisme, naturellement, de la manifestation d’une rigueur monacale dans la sélection des meilleurs qu’il a mués en des élus, à l’instar de ces 10 « poètes de feu » révélés au grand public le samedi 20 février 2021 ?


Beaucoup pourraient alors indexer la qualité d’éditeur de Daté Atavito Barnabé-Akayi comme le levier lui facilitant une telle entreprise de révélation. Cependant, de manière générale, les éditeurs se lancent-ils dans ce genre d’aventure sans être certains d’entrer dans les fonds investis ?


Très influent en tant qu’éditeur se définissant des objectifs d’action supplantant le profit, il manifeste l’art de l’investigation scientifique en littérature, pressentant le talent, le dénichant, le manifestant et le diffusant, ce qui fait qu’avec ’’Didactique de la beauté – Anthologie des poètes’’, il en est à sa cinquième œuvre dans le genre, ayant contribué à faire connaître des aînés, parmi lesquels des poètes de tiroir, et de jeunes talents, les renforçant alors de l’assurance nécessaire afin qu'ils fassent le chemin de l’écrivain en poésie, dans ses aspects positifs et dans ses déboires.


Avant tout, Daté Atavito Barnabé-Akayi reste un poète. Non, la poésie en perpétuelle construction, même dans ses ouvrages d’autres genres littéraires, déroutant et subjuguant par son jeu de cache-cache avec les mots, avec les tournures osées, ironiques, humoristiques et allusives. Il est simplement, déjà, un passeur inculturé, nationaliste et africaniste, si bien qu’il va de soi que l’ouvrage lancé en ouvre la voie à bien d’autres dont l’auteur garde le secret du contenu du prochain. En attendant que ce successeur, nouveau-né littéraire, voie le jour, ''Didactique de la beauté - Anthologie des poètes de feu'' se cède à cinq mille francs Cfa, dans toutes les librairies de la place.

Marcel Kpogodo Gangbè

mercredi 10 février 2021

Coline-Lee Toumson-Vénite réussit la 2ème phase du ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’

Dans le cadre du vernissage de l’exposition à Cotonou


A eu lieu le samedi 6 février 2021 le vernissage de l’exposition liée au ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’ à la devanture de l’Institut français de Cotonou (Ifc). Plus d’une dizaine d’artistes plasticiens lançaient alors la présentation du fruit de leur inspiration circonstancielle visant à sensibiliser la population béninoise à continuer à suivre scrupuleusement les règles de barrière contre la propagation du coronavirus. Une victoire pour Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice déléguée de l’Institut français du Bénin (Ifb) qui, ainsi, exécutait la deuxième phase du projet indiqué.

Aperçu de l'exposition lancée à la devanture de l'Institut français de Cotonou

29 œuvres d’arts plastiques. La moisson dont peut se prévaloir Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice déléguée de l’Institut français du Bénin, au vernissage de l’exposition en relation avec le projet, ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’, qui s’est effectué dans le début de la soirée du samedi 6 février 2021 à la devanture de l’Institut français de Cotonou (Ifc).


Bien qu’elle fût absente à l’événement pour des raisons de santé, il s’est déroulé en présence de son représentant, Noël Vitin, responsable à la programmation de l’Ifc, de Gratien Zossou, porte-parole des plasticiens, et de Dominique Zinkpè, initiateur du ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’, le projet dont il est le Directeur exécutif et qu’il a fait porter par le Collectif des Artistes du Bénin (Cab) dont il assure aussi la présidence.


L’exposition annoncée a donc été officiellement ouverte au public cotonois qui a, depuis lors, l’opportunité de prendre conscience de l’obligation de persévérer dans l’observation des règles de barrière contre le coronavirus, surtout que la pandémie du moment a repris de l’ampleur par le biais de ses variants qui en permettent l’expansion plus rapide et plus large.


En effet, les toiles et leurs sculptures présentées parlent le langage unique de l’appel aux Béninois à se conformer aux gestes de barrière. Ces œuvres émanent de plus d’une dizaine d’artistes plasticiens ayant travaillé, à leurs rythmes respectifs, depuis le 26 janvier 2021, dans un atelier aussi ouvert au public, à la même devanture de l’Ifc.

Sophie Négrier, l'une des exposantes, expliquant son oeuvre à la presse

Par conséquent, Aimé Akpinkou, alias Azé Baba, Benjamin Déguénon, Charly d’Almeida, Euloge Glèlè, Marius Dansou, Florent Nagoba, alias Nagoba, Nathanaël Vodouhè, Sébastien Boko, Sœur Henriette Goussikindey, Sonia Djèdatin, alais Soniart, Sophie Négrier et Dominique Zinkpè ont défini la formule d’expression plastique, qui leur est spécifique, afin que la ville de Cotonou observe plus que jamais les règles de barrière, concernées qui consistent à se laver régulièrement les mains, à respecter la distance entre les personnes d’au moins un mètre, à éviter les accolades, à saluer en tendant le poing et non la main, à tousser et à éternuer dans le coude.


Chaque créateur a, alors, à sa manière, attiré l’attention du public sur l’un ou l’autre de ces comportements à respecter. De façon particulière, Euloge Glèlè, le sculpteur reconnu de l’argile, dont le ’’Spécial Boulev’art Covid-19’’ jouit de l’occasion de faire découvrir une rare toile, exhorte à l’espoir en un avenir vainqueur sur le coronavirus par la mise à disposition de la population mondiale d’un vaccin efficace. Quant à Azé Baba, en l’occurrence, il appelle au retour aux pratiques ancestrales de chassage des épidémies par des cérémonies traditionnelles menées sous le couvert de la divinité de la terre, ’’Sakpata’’. Justement, l’artiste a appuyé cette inspiration dans l’une de ses toiles par une performance valorisant la purification spirituelle de la nature afin de chasser le coronavirus.

Azé Baba, au cours de sa performance

En dehors des artistes plasticiens attendus, des invités surprise ont manifesté leur présence dans l’exposition, l’enrichissant de leur contribution : Martial Adjaka, Lucien Houessou, alias Kaman Esso, Charles d’Almeida, alias Dal-C, Eric Médéda, Carlos Sodokpa et Sylvain Loko, alias Syl Loko.

Le duo, ''Landry +'', au cours de son concert

Par ailleurs, le vernissage indiqué a été précédé d’une conférence de presse, animée par le représentant de Coline-Lee Toumson-Vénite, Noël Vitin, Dominique Zinkpè et Gratien Zossou, sans oublier que la soirée s’est poursuivie avec la prestation des ’’Landry +’’, dans un concert récréatif.


En réalité, la première phase du "Spécial Boulev'art Covid-19" se déroule depuis le 15 janvier 2021 au Carrefour "Sainte-Cécile" de Cotonou avec la présentation en plein air d'une bonne centaine de tableaux focalisés sur la sensibilisation concernée. Cette exposition et celle de l'Institut français de Cotonou prennent fin le 15 février 2021.

Marcel Kpogodo Gangbè       

jeudi 28 janvier 2021

Jérôme Tossavi : l’Institut français de Cotonou honore l’un des siens

Dans le cadre d’un événement spécial consacré au Grand prix littéraire du Bénin


Bibliothécaire à la médiathèque de l’Institut français de Cotonou, Jérôme Tossavi, lauréat du Grand prix littéraire du Bénin dans la catégorie ’’Théâtre’’, a été célébré par toute l’institution dans laquelle il exerce professionnellement le samedi 23 janvier 2021 sous le couvert du projet, ’’Nuit de la lecture – Relire le monde’’, réparti en plusieurs étapes d’activités artistiques visant à rendre hommage à la production littéraire du jeune auteur, de même qu’à la mettre en valeur.

Jérôme Tossavi, au cours de la cérémonie-hommage

Plus de cinq heures et trente minutes. Le temps qu’a choisi de consacrer, tout en continuant de fonctionner, l’Institut français de Cotonou, dans l’après-midi du samedi 23 janvier 2021, à l’exécution du projet ’’Nuit de la lecture – Relire le monde’’ qui, dans le déroulement de ses différentes activités, visait à rendre hommage à Jérôme Tossavi, l’un de ses fonctionnaires, à la suite de sa distinction, le 30 décembre 2020, comme le titulaire du Grand prix littéraire du Bénin, dans le genre du théâtre, avec l’ouvrage, ’’Le chant de la petite horloge’’.

Aperçu de la lecture scénique donnée sur la scène de la paillote de l'Institut français de Cotonou ...

D’abord, une séance de lecture scénique a ouvert l’événement artistique et littéraire. Elle s’est déroulée sous la paillote de l’Institut français de Cotonou, laissant des visages connus de la scène théâtrale du Bénin faire vivre, par leur lecture expressive, des extraits de différents livres qu’a écrits Jérôme Tossavi. Cette lecture s’est effectuée sous la direction de Guy Ernest Kaho, ce qui a donné l’occasion au public de découvrir la force de la tension chez les personnages tossaviens à travers la pulsion que transmettaient les mots, les expressions et les phrases que portaient les voix opportunément orientées des comédiens Bardol Migan, Serge Dahoui, Humbert Boko, Nathalie Hounvo-Yèkpè et Didier Sèdoha Nassègandé.


... de la causerie-découverte animée par le Professeur Fernand Nouwligbèto, à droite, ...

Ensuite s’est déroulée une causerie-découverte dirigée par le Professeur Fernand Nouwligbèto, Chef du Département des Lettres modernes de la Faculté des Lettres de l’Université d’Abomey-Calavi. Elle a permis de découvrir brièvement la bio-bibliographie du lauréat et des témoignages favorables en provenance du public, ce qui a fait ressortir les qualités du jeune écrivain pratiquant aussi bien le théâtre, le roman que la poésie : une sensibilité multidimensionnelle, le labeur, l’humilité et, notamment, la prolificité.

... de l'animation de musique traditionnelle ...

Par ailleurs, une pause de cocktail et un intermède de musique traditionnelle, animé par l'orchestre traditionnel de l’Ensemble artistique et culturel des étudiants (Eace), ont conduit à une autre séance de lecture scénique ayant, cette fois-ci, deux aspects de particularité : d’abord, y ont participé des membres du public ayant préalablement accepté de tirer, dans un panier, un feuillet sur lequel écrit un extrait d’un livre quelconque de Jérôme Tossavi. 

... et de la lecture scénique ...

... qui n'a épargné ...

... aucun espace ...

... des jardins de l'Institut français de Cotonou, ...

... sous le regard touché de Jérôme Tossavi, ...,

... la partition pimentée de l'orchestre traditionnel de l'Eace ...

... et avec la participation d'un public conquis

Ensuite, il fallait se déplacer vers les jardins de l’Institut français de Cotonou pour exécuter l’exercice proprement dit, ce qui a été fait avec l’enrichissement de courts intermèdes musicaux de l’orchestre traditionnel indiqué qui a opportunément interprété des chansons du rythme du ’’tchinkounmè’’ émanant de Ouèssè, la région d’origine de Jérôme Tossavi, un symbole qui a fait frémir d’émotion les spectateurs parmi lesquels se trouvait le lauréat, l’élu de l’hommage concerné, Jérôme Tossavi, qui n'a pu que dire, au bord des larmes : « Ce moment, je ne peux jamais l’oublier ».

Les ''Tériba'', dans leur jeu scénique ..., 

Enfin, deux autres prestations musicales ont amené la soirée à se clore en beauté. Premièrement, il a été donné au public de revenir à la paillote pour suivre deux chansons proposées par le groupe ’’Tériba’’. Celles-ci mettaient à l’honneur Jérôme Tossavi, lui qui y a été plusieurs fois cité, qui a servi de fondement à une forte exhortation des filles à fréquenter l’école afin, plus tard, de remporter aussi des prix littéraires. L’écrivain a même été invité à monter sur la scène pour exécuter quelques pas de danse. 

... sans oublier, de gauche à droite, Josélito et Sergent Markus

Deuxièmement, le slameur reconnu, Sergent Markus, accompagné par les notes du saxophoniste Josélito, a déclamé un extrait d’un ouvrage du Grand prix littéraire 2020 du théâtre et un court texte propre. Puis, pendant que le public se démobilisait, un morceau de musique moderne occidentale a été lancée, faisant même danser Coline-Lee Toumson-Vénite, Directrice de l’Institut français de Cotonou, entourée et imitée par plusieurs de ses collaboratrices. 


Outre des élèves, des étudiants et de nombreux professeurs de Français et de Lettres des collèges et des lycées du Bénin ayant pris part à l’événement d’hommage, il fallait y constater  la présence de personnalités remarquables parmi lesquelles les professeurs Thècla Midiohouan et Bienvenu Koudjo, le metteur en scène et dramaturge, Ousmane Alédji, les écrivains Louis Mesmin Glèlè, Daté Atavito Barnabé-Akayi et Habib Dakpogan, un membre du jury du Grand littéraire du Bénin pour le théâtre, de même que son homologue, Alougbine Dine, Directeur de l’Ecole internationale de Théâtre du Bénin (Eitb), sans oublier qu'Habib Dakpogan et Daté Atavito Barnabé-Akayi sont les anciens Prix du Président de la République 2015 et 2017, dont le Grand prix littéraire du Bénin est la nouvelle version.

Marcel Kpogodo Gangbè       

mercredi 4 mars 2020

Le dôme de l'Institut français de Cotonou artistiquement métamorphosé

Dans le cadre de la clôture de l' "Effet graff" 6 à Cotonou

Depuis le vendredi 28 février 2020, le dôme de l'Institut français de Cotonou est devenu vivant. Le graffeur Sitou est passé par là, profitant de la sixième édition du festival, "Effet graff", pour faire de cet espace autrement anodin, transparent, un lieu bien visible un objet de patrimoine, à partir d'un thème bien précis.

La fresque, "vivre ensemble", vue de profil et en zoom, ...

Un expressif masque "guèlèdè", en noir et blanc, sur un fond jaune, dans une végétation fraîche puis encadré, à sa droite, d'un caméléon coloré et, à sa gauche, par une hirondelle de la même façon colorée. La représentation que l'artiste graffeur togolais exerçant en France, Sitou, a réalisée du thème qui lui a été proposé, "Vivre ensemble", un résultat qu'il a présenté dans la soirée du vendredi 28 février 2020 au niveau des jardins de l'Institut français de Cotonou, face au dôme ainsi embelli et "patrimonialisé", en présence d'un nombreux public en tête duquel il fallait remarquer, entre autres, la Directrice des lieux, très admirative de l'oeuvre, Christine Le Ligné. Selon elle, cette fresque vise à "exprimer un message", à "interroger", à "donner une nouvelle vie".

... et, de face, ...

Pour l'artiste, la principale pièce de la fresque en question est un masque "guèlèdè" qui matérialise et immortalise le Bénin dans sa culture riche et diversifiée, des aspects qu'incarne un caméléon opportunément mis en couleurs variées, sans oublier l'hirondelle qui, à l'en croire, est un oiseau migrateur exprimant les liens forts entre la France et le Bénin. Selon lui, il est alors question de faire passer des valeurs et de promouvoir une identité culturelle béninoise, de même que d'évoquer un partenariat franco-béninois, à partir d'un trio de considérations : les formes, les couleurs et les forces.

... avec, de gauche à droite, Sitou, l'expliquant au public, et Christine Le Ligné

Avec cette fresque qu'il a créée en deux jours, sans désemparer, allant jusqu'à passer, avec ses aides, une nuit sur les lieux, Sitou a contribué à faire ressortir la valeur exceptionnelle du graffiti dans sa capacité d'embellir des lieux et des espaces, puis dans sa fonction d'immortaliser un patrimoine culturel, de lui donner corps et rayonnement. Pour ceux qui ne le croyaient pas, ils en ont été servis : le graffiti fait des espaces dont il s'empare des "musées à ciel ouvert".

Marcel Kpogodo

mercredi 26 février 2020

"Effet graff" 2020 : M. Stone et son équipe en ont présenté les activités

Dans le cadre d'une conférence de presse donnée à Cotonou


Il s'est tenu à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou, le jeudi 20 février 2020, une conférence de presse, qu'ont animée les membres du comité d'organisation de la sixième édition de l'événement annuel dénommé, "Effet graff", avec à leur tête, le Béninois, M. Stone. Il s'agissait de décliner les différentes activités arrêtées.


De gauche à droite, Hmi et M. Stone, au cours de la conférence de presse

Des discussions, des formations, des séances de performance live, d'animation, des prestations d'artistes du Bénin et d'ailleurs, de la danse urbaine, des parades de motards, des réalisations de fresques murales dans trois villes du Bénin. Le menu consistant des activités de l' "Effet graff 6" dont les membres du comité d'organisation, dirigé par Laurenson Djihouessi, alias M. Stone, ont présenté le déroulement au cours d'une conférence de presse, qui s'est tenue dans l'après-midi du jeudi 20 février 2020 à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou. 


Ainsi, en 2020, la sixième édition de l' "Effet graff", le festival béninois dédié au graffiti et à l'art urbain, se tient depuis le 21 février et se clôt le 3 mars 2020, selon un thème bien précis : "Afrique horizon 2050". Pour M. Stone, entouré, pour l'occasion, de Sitou, de Hmi, de Dr Mario et, notamment, de Seencelor, l'événement est porté par l'Association "Séna street art" (Assart) et a vu les festivaliers établir leurs quartiers au carrefour de l'ex-"Bénin télécoms", à Cotonou, depuis la journée du vendredi 21 février, ce qui aura permis d'assister au lancement officiel du Festival et au déroulement d'une conférence sur le thème : "Le graffiti panafricain et le graffiti en occident : vision, mission et pionniers", un historique comparatif qu'auront animé les graffeurs Madzoo, Déma et Hmi. 


Et, dans l'après-midi de cette journée, des formations respectives en "digital painting", en dessin, en graffiti et en "light painting" auront été données, sans oublier l'exécution de la "customisation de voiture" et d'une performance live.


En outre, du 23 au 28 février, des "fresques murales itinérantes" seront réalisées à travers la ville Cotonou, de même que, de manière plus précise, les 26 et 27 permettront d'assister à la transformation du dôme de l'Institut français de Cotonou en une fresque murale et que le 28, cette oeuvre sera achevée pour laisser la place à un vernissage puis à une performance de graffiti en relation avec le numérique, d'une part, et à un spectacle de graffiti et de danse, d'autre part. 


De plus, selon M. Stone, après un repos de toutes les équipes le 29 février, les villes de Dassa-Zoumè et de Parakou accueilleront les graffeurs, respectivement, les 1er et 3 mars, pour des "performances murales", de quoi, selon son expression, "faire des villes du Bénin des musées à ciel ouvert". Enfin, le 4 mars verra tout le groupe revenir à Cotonou pour le retour des artistes à leurs horizons respectifs ,le 5.

Marcel Kpogodo

vendredi 19 juillet 2019

Avec le ’’rockafrica’’, Guy Mapoko a conquis le public

Dans le cadre de son concert à l’Institut français de Cotonou

Le concert qu’a annoncé, en conférence de presse, Guy Mapoko, de retour de Montréal, au Canada, a eu lieu. C’était le vendredi 12 juillet 2019 à la grande Paillotte de l’Institut français de Cotonou, en milieu de soirée. Les fruits ont tenu la promesse des fleurs.

Guy Mapoko, au cours du concert de l'Institut français de Cotonou
De l’énergie déployée à trois niveaux. L’essentiel à retenir du concert qu’a donné Guy Mapoko, dans la soirée du vendredi 12 juillet 2019, à la grande Paillotte de l’Institut français de Cotonou. En effet, la voix éraillée de l’artiste, sa mobilité sur scène et partout ailleurs, puis la musique dynamique et particulièrement remuante qui l’accompagnait, dans ses chansons, ont contribué à mettre le concert dans une ambiance survoltée.


Pour une prestation scénique que l’artiste a voulue suicidaire, elle a été complètement bougeante, entraînante, chaude et dynamique avec, comme éléments unificateurs omniprésents, la voix cassée de Guy Mapoko et, la guitare électrique, tenue par le jeune Malick Moustapha.


« Elétopi ! », lançait, par intermittence, l’artiste pendant que plusieurs personnes, dans le public, qui lui connaissaient ce cri, de par le passé, lui répondaient : « Elégolo ! ». Cela était ainsi parti pour une production interactive sur scène, qui a duré près de deux heures trente minutes, et qui a vu une véritable fusion que Guy Mapoko a su mettre en place avec les nombreux mélomanes présents. Ce concert tenait aussi lieu du lancement de son premier album solo de 14 titres, intitulé ''Pardon'' ; ceux-ci ont eu le privilège de s'en faire découvrir plusieurs morceaux par Guy Mapoko.


Le public, qui a massivement fait le déplacement, a eu droit à un concert en deux parties. D’abord, il a été amené à se délecter d’un live puissant entretenu par une dizaine de morceaux, introduits en force avec ’’Tnt’’ et ’’Honky tonk woman’’, et poursuivis par ’’Smooth operator’’, ’’Jesu houn’’, ’’Goog golly miss molly’’, ’’Zanfifon’’, ’’Mawu’’ et ’’You can leave your hat on’’, sans oublier une interprétation remarquable de l’un des morceaux culte du Groupe ’’Scorpions’’, intitulé, ’’Still loving you’’.


Le rythme du ’’rockafrica’’ dictait ardemment sa loi, avec un chanteur de Guy Mapoko qui a fait honneur à sa réputation de « bête de scène », arpentant tous les compartiments de la scène, chauffant régulièrement le public par son slogan, faisant valoir l’un ou l’autre de ses instrumentistes, dansant en sa compagnie ou orientant la régie du son à rendre plus perceptible, l’un après l’autre et, de manière inattendue, Mickaël Avahoui, alias Yémaro, à la guitare basse, Martial Elé, au piano, Jethro Godjèto, alias ’’Jethro Mille baguettes’’, à la batterie, l’inénarrable Malick Moustapha, alias ’’Moustamack guitar’’, à la guitare solo, et, aux percussions, Raphaël Oluwafèmi Shéyi, le maître d’orgue du côté africain du nouveau concept de Guy Mapoko, le ’’rockafrica’’. Quant à Guy Mapoko, il avait son piano mobile à bout de bras.


Dans l’équipe du chanteur, nul n’était de trop, chacun donnant l’impression d’avoir été préparé à jouer une partition bien précise.


Et, là où vont entrer en scène les deux choristes visibles sur la scène, c’est lors de la transition vers la deuxième partie du concert. Ainsi, Corsini Migan a eu la lourde responsabilité de l’assurer. Connaissant sa chose, le concerné a pris possession du micro et s’est lancé dans l’interprétation d’une tranche sonore et dansante de l’Américain Louis Armstrong, ce qui a donné à Guy Mapoko de prendre une pause avant de réapparaître sur la scène.


 « Elétopi ! Elégolo ! ». L’incontournable slogan qui a sonné le retour sur scène de l’artiste, métamorphosé qu’il s’est montré, vestimentairement parlant, arborant une chemise aux motifs plus clairs, mais sans un tricot pour couvrir une poitrine que Guy Mapoko a voulu, cette fois-ci, nue.


Ensuite, à l’ouverture de la deuxième partie du concert, la dimension ’’Johnny Halliday’’ de l’artiste chanteur va se concrétiser avec son interprétation de trois des morceaux de l’homme : ’’Quelques cris’’, ’’Rock and roll attitude’’ et ’’Comme un rock’’. La bataille fut laborieuse, efficace et réussie pour que Guy Mapoko hisse sa voix écrasée à la hauteur de celle de l’icône de la chanson française.

 
D’un monument à l’autre, le chanteur béninois vivant désormais à Montréal, au Canada, a réalisé une transition de trois morceaux, après l’Idole des jeunes de Johnny Halliday, pour aborder le ’’Hagbè national’’ béninois, le terrible Homme-orchestre, Sagbohan Danialou. Il a chanté le tube, ’’Bada’’, l’un des morceaux ayant rendu célèbre, en 2007, le groupe, ’’Les Frères Koudakoll’’, auquel Guy Mapoko avait appartenu, de même que son frère, Kak. Après, il y a eu, sur cette scène de l’Institut français de Cotonou, ’’Sarbacane’’ de Francis Cabrel et, une autre chanson, ’’Egayé’’, avant que l’homme ne livre au public, en un rock sublime, bougeant et fulgurant, vibrant, ’’Gbèto vivi’’ !!!! Très connu des mélomanes béninois.


Comme soucieux de rester dans la gamme des monuments musicaux, dans sa programmation, Guy Mapoko a pourvu son public d’autres morceaux mythiques de la musique mondiale du rock, notamment, de ’’Shook me all night long’’, du Groupe australien Ac/Dc. Une audace, quand on se souvient que ce morceau a été même interprété par de grands noms de la musique planétaire comme Céline Dion.

De droite à gauche, Dona Jean-Claude Houssou et son épouse, au concert indiqué
Le concert de Guy Mapoko, du vendredi 12 juillet 2019, à la grande Paillotte de l’Institut français était une telle réussite que, la deuxième partie de la prestation sur scène terminée, les spectateurs, parmi lesquels se trouvaient le Ministre béninois de l'Energie, Dona Jean-Claude Houssou, et son épouse, avaient du mal à se lever pour rentrer, en dépit du fait qu’on se trouvait au-delà de 23 heures.


Cet artiste constitue une valeur sûre de la musique béninoise mais que le fonctionnement délétère de l’univers des arts au Bénin a fait aller mettre son talent au service de l’international. On imagine bien que le second concert de Guy Mapoko à Cotonou, celui qu’il donnera le vendredi 19 juillet, dès 22 heures, au ’’Sanctuary’’, sis quartier de Cadjèhoun, en face de la mosquée de la zone, ne manquera de faire exploser, à nouveau, la triple énergie de cet infatigable musicien béninois.

Marcel Kpogodo

jeudi 11 juillet 2019

« Cela va être suicidaire ! », promet fermement Guy Mapoko au public béninois

Dans le cadre de son concert du vendredi 12 juillet à Cotonou

Guy Mapoko se produit en un grand concert à l’Institut français de Cotonou. Il est le membre de l’ex-duo familial, ’’Les Frères Koudakoll’’, très populaire au Bénin, à une certaine époque, de par ses tubes. L’événement a été annoncé à l’auditorium de l’institution concernée à travers une conférence de presse animée par l’artiste, le mercredi 10 juillet.

De gauche à droite, Christine Le Ligné, Guy Mapoko et, Franck Raoul Pédro, le manager de l'artiste, au cours de la conférence de presse
20h30, à l’Institut français de Cotonou, le vendredi 12 juillet 2019. Les repères du spectacle tout feu tout flamme qu’a promis de donner Guy Mapoko, au cours de sa conférence de presse de l’auditorium de l’Institut français, du mercredi 10 juillet 2019. A en croire l’artiste, cette prestation sur scène donnera l’occasion aux mélomanes béninois de découvrir son troisième album intitulé, ’’Pardon’’, mais le premier qu’il réalise en solo, comportant pas moins de 14 titres dont un certain nombre seront joués au concert, a précisé le musicien. Surtout, en y venant, le public prendra connaissance d’un rythme musical inédit, de sa création, le ’’rockafrica’’. Il le définit comme de la musique rock « torturée, marinée à la sauce africaine ».
Selon ses explications, le ’’rockafrica’’ donnera à savourer une musique mettant en harmonie de la guitare, de la batterie et des percussions du cru instrumentiste purement béninois. « Vous n’allez pas le regretter ! », annonce au public Guy Mapoko que la Directrice de l’Institut français de Cotonou, Christine Le Ligné, présente à la conférence de presse, n’a pas hésité à qualifier de « Johnny Halliday béninois ». 
Il faudrait rappeler que Guy Mapoko, un peu plus d’une dizaine d’années auparavant, avait créé, avec son frère, Kak, le Groupe, ’’Les Frères Koudakoll’’. Cet ensemble trouve, à son actif, deux albums, respectivement, ’’Choisis’’, paru en 1990, et ’’Bada’’, édité en 2007. Si le premier est passé inaperçu, le second, en revanche, a fait fureur au Bénin dans la seconde moitié de la première décennie de l’année 2000, dénonçant des tares humaines et sociales avec, par ailleurs, un titre resté mythique et immortel, ’’Bada’’.
Depuis 2012, Guy Mapoko vit à Montréal où il a réussi à se faire un nom dans la musique rock. D’ailleurs, ’’Pardon’’, le titre de l’album qu’il va faire découvrir au public béninois, est une adaptation plus thématiquement positive de ’’Bada’’. Quant à son frère, lui, il conduit sa vie et une expérience musicale à Atlanta, aux Etats-Unis. Et, Guy Mapoko n’exclut aucunement que ’’Les Frères Koudakoll’’ puisse se reconstituer pour la circonstance de la création d’un album commun.

Marcel Kpogodo 

vendredi 3 mai 2019

Edwige Chekpo, la stratégie poétique au service du développement

Dans le cadre du lancement d'ouvrage effectué à l’Institut français de Cotonou

Edwige Chekpo a lancé un nouvel ouvrage à l’Institut français de Cotonou, le mardi 23 avril 2019. A l’issue des échanges qu’elle a eus avec le public ayant fait le déplacement, la poésie ne devrait plus être un mythe ; elle sert à s’aider et à contribuer à faire évoluer son pays.

Edwige Chekpo, au cours du lancement du recueil poétique
Une poésie que l’on puisse s’approprier et qui puisse apporter à soi. Ce qu’il faudrait retenir du  lancement de son nouveau livre par Edwige Chekpo à la Médiathèque de l’Institut français de Cotonou, dans l’après-midi du mardi 23 avril 2019. Pendant une paire d’heures, ce professeur de Lettres exerçant en France a fondé son propos technique lié à la poésie sur son nouvel ouvrage qu'elle a fait connaître : ’’La création poétique au service de la vie’’, dans son tome 3, sous-titré ’’Aimer et se développer’’. Il s’agit d’un recueil de plus d’une trentaine de poèmes. En outre, le thème des échanges avec le public a bien été stipulé : « Comment associer la créativité au développement de soi en utilisant des jeux poétiques ».
Premièrement, l’enseignante-auteure a évoqué son parcours d’une Béninoise née au Bénin et ayant quitté ce pays pour la France où elle capitalise trente-cinq années de vie. Ensuite, elle s’est donné de présenter l’ouvrage de base des discussions, dans ses trois parties : ’’Aimer’’, ’’Se développer’’ et ’’Pensées et jeux de mots’’.


Le vif du sujet

Si Edwige Chekpo est aussi l’auteure de la photo de la première de couverture de l’ouvrage officiellement mis sur le marché au Bénin, elle considère qu’il existe un lien fort entre l’amour et le développement, d’où l’association du verbe dérivé de chacun de ces noms. Et, à son niveau, ces deux actes se matérialisent par l’écriture qu’elle analyse comme « un don de soi », la matérialisation d’une partie d’elle-même.
Dans son évolution, l’oratrice a procédé à la lecture de trois poèmes tirés du recueil : ’’Les malheurs de la paresse’’, ’’Aider’’ et ’’Aimer en nuance’’. Ceci a permis de mettre en place des échanges interactifs avec le public.
Spécifiquement, le premier texte a généré un flux d’idées chez la poétesse. Selon elle, quand on paresse, on ne s’aime pas dans le sens de s’aider à concrétiser sa vie, de s’aider à avancer. De même, pour Edwige Chekpo, la paresse constitue une maladie qui ne se révèle pas de manière directe ; elle ressemble à une maladie qui ne facilite pas l’avancée. Aussi, tout le monde l’ayant côtoyée, elle ne doit pas nous enchaîner, ce qui impose le travail, « cette porte qui nous mène à d’autres sphères pour réaliser nos objectifs », a-t-elle conclu. Concernant ce texte, elle a porté son intérêt sur l’utilisation abondante des verbes du premier groupe.
Avec le poème ’’Aider’’, l’auteure a montré que le comportement qu’indique ce verbe s’étend, entre autres,  aux enfants, aux jeunes et aux adultes, tous ceux par rapport auxquels il faut créer un univers qui les amène à réaliser leurs objectifs, leurs rêves.

Séances de découverte de la bibliographie de l'auteure, de dédicaces et de signature du livre d'or
Par rapport au dernier poème, de même que la poétesse l’a réalisé sur les précédents, il a servi à montrer comment par de simples jeux de mots, on peut construire un poème. Dans le cas d’espèce, elle a abordé les mots de la même famille à partir desquels un texte naît. Pour elle, les mots de la famille sont un critère à partir duquel peut émettre un poème, sans oublier qu’on peut aussi décider d’accentuer son intérêt sur des verbes du deuxième ou du troisième groupe.
Avec Edwige Chekpo, la poésie se libère de tout hermétisme, projetant des messages compréhensibles, accessibles, constructeurs de la personnalité, et suscite la vocation de se faire poète. L’extension de ce type d’atelier à plus d’espaces amènerait l’auteure bénino-française à relever un défi qui lui tient à cœur : amener toute personne à avoir une attirance pour la poésie.

Discussions d'Edwige Chekpo avec Jean-Michel Kasbarian
L’atelier s’est achevé par la découverte par le public des œuvres de l’enseignante-auteure, la vente de livres et la signature de dédicaces avec, en prime, un visiteur de marque : Jean-Michel Kasbarian, Directeur de l’Institut français du Bénin.

Marcel Kpogodo