lundi 26 septembre 2022

3 artistes contemporains à savourer au ’’Lieu unik’’ d’Abomey

Dans le cadre des activités de l’espace culturel


Le ’’Lieu unik’’ d’Abomey qu’a créé l’acteur culturel, Dominique Zinkpè, accueille trois nouveaux artistes contemporains pour une exposition dont le vernissage est prévu pour avoir lieu le jeudi 29 septembre 2022. 


''Transe'' : l'affiche officielle

Zanfanhouédé, Kaman Esso et Sika Da Silveira. La brochette d’artistes contemporains dont le ’’Lieu unik’’ d’Abomey donne les œuvres à la dégustation du regard des visiteurs, dans le milieu de la matinée du jeudi 29 septembre 2022. A travers une résidence de création, le thème de la transe a unifié l’inspiration des artistes contemporains concernés qui ont produit, selon le cas, des dessins, des photographies et des tableaux de peinture, selon une diversité de traitement du sujet.


Franck Edgard Zannou, alias Zanfanhouédé, donnera à voir pas moins de 18 réalisations dont l’originalité et le labeur dans le choix des matériaux et du matériel de travail aiguisent la curiosité, une soif que devrait assouvir le déplacement que le grand public devrait faire vers Abomey. 


De son côté, Kaman Esso, à l’état-civil, Lucien Dénagan Houessou, réserve des surprises dans la singularité du traitement de la transe, dans une tonalité philosophico-écologique que seuls pourront vivre les connaisseurs et non de l’art contemporain, qui, alors, s’émerveilleront de 16 toiles traitées dans une démarche imprévisible. 


Quant à Adjélé Sika Da Silveira, avec, aussi, 16 tableaux à son actif, il n’est pas recommandé de ne pas se donner l’exclusivité de l’appréhension de sa technique de traitement photographique, qui, au résultat, présente la certitude que l’artiste aurait pétri sa main dans de la latérite pour matérialiser son inspiration. Il faudra absolument, alors, faire le déplacement d’Abomey pour se rendre compte de la manière dont, à travers ses toiles, la performeuse et installatrice Sika Da Silveira, contrairement au calme que l’on connaît à son tempérament, déploie une violence sans nom. Se serait-elle laissée apprivoiser par la transe ? Elle en dira sûrement long au ’’Lieu unik’’ d’Abomey …


L’exposition, ’’Transe’’, est la dernière de l’année 2022. Elle fait suite à ’’Emblèmes’’, l’ ’’Off’’ de celle tenue par le gouvernement béninois pour présenter aux Béninois et au monde les 26 trésors récupérés de la France. Confirmant le fonctionnement et la vitalité du ’’Lieu unik’’, sous la férule, de Dominique Zinkpè, ’’Transe’’ prendra fin le 30 décembre de l’année en cours.

Marcel Gangbè-Kpogodo

mercredi 14 septembre 2022

Quand Myster Ezin relève le défi ’’Mc Solaar’’

Dans le cadre de la parution de son album


Acteur culturel bien connu au Bénin pour avoir dirigé l’association ’’Oladé’’ tourisculture du Bénin (Otb), Ezin Pierre Dognon, doctorant en musicologie, a mis au point un album dont la parution officielle est prévue pour le mois de septembre 2022 en France. Se métamorphosant en ’’Myster Ezin’’, en tant qu’artiste musicien, il a fait de son « coup d’essai un coup de maître », en interprétant un morceau remarquable du rappeur français, Mc Solaar, pour porter l’album concerné.


La pochette de l'album, ''Espoirs''

’’Caroline’’ interprété et clippé. L’un des morceaux mythiques du tout premier album du rappeur français, Mc Solaar, que Myster Ezin, de son nom, à l’état-civil, Ezin Pierre Dognon, a choisi d’interpréter à travers l’album qu’il met sur le marché discographique dès le 23 septembre 2022 dans l’Hexagone où il vit et étudie.

Intitulé ’’Espoirs’’ et édité en France par le label, ’’III Lumière’’, ce disque comporte 9 titres dont ’’Caroline’’ qui reste la preuve que, de la même manière que, comme l’a pensé Voltaire, « on n’écrit bien qu’après avoir lu ceux qui ont bien écrit », on ne peut bien chanter qu’après avoir écouté ceux qui ont bien chanté. Dans le don par Myster Ezin de sa version  de ’’Caroline’’, l’enveloppe rythmique est similaire à l’originelle, avec l’artiste dont la voix chaude rassure, la bonne articulation des mots aidant. 

Si, en s’attaquant à la citadelle ’’Mc Solaar’’ et en la conquérant, le Béninois d'origine, Myster Ezin, a chanté comme un rappeur, le slam est le genre musical qu’il choisit de pratiquer. Cet engagement se justifie par le fondement nostalgique de l’impact de la puissance de la parole proférée sur son bas âge. « Quand j’étais enfant, j’aimais écouter les griots raconter des histoires au clair de lune. Je pense qu’il y a eu cette influence dans le choix, pendant les discussions, autour de la direction artistique du projet », en déclare-t-il. De même, avec le slam, il est question, se rapportant à lui, d’une relation de grande symbiose, ce qu’il clarifie : « Le slam est un art qui me correspond et auquel correspondent mes valeurs ».  En outre, selon lui, il s’agit d’un genre avec lequel il est fusionnel : « Le slam dégage, pour moi, une esthétique musicale dans laquelle je me retrouve complètement ».

Quant à l’album, ’’Espoirs’’, Myster Ezin en prévoit une cérémonie officielle de présentation pour le 15 octobre 2022 à l’espace ’’Jeunesse’’ d’Aix-en-Provence, la ville de ses études de 3ème cycle. Coîncidence ? Le 15 octobre est, aussi, la date de la sortie, en 1991, de l'album, ’’Qui sème le vent récolte le tempo’’, sur lequel se trouve ’’Caroline’’ ...


 

Musicologue et artiste musicien


De l’étude de la musique à sa pratique, Myster Ezin a vite franchi le fossé, vivant l’expérience comme une marque de pragmatisme scientifique : « Il y a comme une aisance, [comme] une assurance, [comme] un sentiment que l’on sait ce que l’on fait, [comme] un sentiment que l’on sait où l’on va parce qu’en tant que spécialiste de la musique, musicien et chanteur, on sait de quoi l’on parle. Il n’y a pas de place pour l’improvisation. Et, même quand il y a de l’improvisation, c’est un chaos qui est voulu ». Pour lui, la passion servant à faciliter l’exercice des deux postures, le théoricien et l’artiste se complètent : « Etre enseignant-chercheur est une profession. La pratique musicale n’est qu’un prolongement des connaissances et une envie de vivre d’autres expériences ».

Aussi, revendiquant, de manière convaincue, son nouveau statut d’artiste musicien, Myster Ezin ne fait pas les choses à moitié, se donnant un pseudonyme, comme le font les artistes, et renouvelant son apparence physique, en arborant des tresses dont la fonction n’est pas limitative : « Mon nouveau look date d’avant le projet d’album et de carrière musicale. Comme beaucoup de personnes, avant moi, je ne suis qu’un homme qui lutte contre la calvitie. Sur conseil de ma nièce, coiffeuse de profession, j’ai adopté ce look et cela semble le bon choix pour faire pousser mes cheveux, en plus de me permettre de me sentir bien ».


 

Parcours conséquent


Myster Ezin, artiste slameur, aujourd’hui, succède à Ezin Pierre Dognon, acteur culturel, par le passé, ancien président de l’association, ’’Oladé’’ tourisculture du Bénin (Otb). Il en garde, dans son palmarès, la médaille d’avoir décroché un financement de 100 mille euros, de la part de l’Union européenne, pour la tenue, en 2012, de la 7ème édition du festival, ’’Itinér’ance’’, que portait annuellement l’organisation.

Deux années après ce fait d’arme, il s’établit en France pour la poursuite de ses études, ce qui débouche sur l’obtention, en 2014, d’un Master of Business administration (Mba) en médiation culturelle, dans l’option, ‘’Management de la musique, des festivals et du patrimoine’’. En 2017, il s’inscrit à un doctorat en musicologie. Polyvalent, il tient, à son actif, la publication de deux ouvrages narratifs de fiction, ’’Dullah, la grosse énigme’’ et ’’Désolé madame, j’épouse mon portable’’, parus, respectivement, en 2015 et en 2017, de même que de ''Petites chroniques de Castellet'', un livre édité en 2021.

Marcel Gangbè-Kpogodo