mercredi 22 mai 2019

Le Code de l’industrie cinématographique réemprunte la voie de son vote par les Députés

Dans le cadre de la tenue d’un atelier de pré-validation du document

La Salle ’’Vip’’ de l’ex-siège du Ministère de la Culture a connu une effervescence particulière le lundi 13 mai 2019. Divers ordres d’acteurs du monde de la cinématographie béninoise s’y sont retrouvés, invités par Eric Todan, Directeur du Centre national de la Cinématographie et de l’image animée (Cncia), pour toiletter, aux fins de sa pré-validation, le Code de l’industrie cinématographique du Bénin.

Le présidium, au lancement de l'atelier : de gauche à droite, Eric Todan, Oswald Homéky, Alex Fadonougbo, Jacques Béhanzin et Dimitri Fadonougbo
83 articles. Le contenu de la mouture finale du Code de l’Industrie cinématographique du Bénin, prête pour entreprendre le cheminement parlementaire, à l’issue de deux jours d’un atelier de pré-validation, initié par le Directeur du Centre national de la Cinématographie et de l’image animée (Cncia), Eric Todan, et qui a débuté ses travaux dans la matinée du lundi 13 mai 2019 à la Salle ’’Vip’’ de l’ancien siège du Ministère de la Culture, sis Route de l’Aéroport, à Cotonou.

Aperçu des participants ...

Officiellement ouverts par le Ministre de la Culture, Oswald Homéky, ceux-ci ont connu la participation de personnalités remarquables de l’univers du cinéma béninois : François Okioh, Jacques Béhanzin et, notamment, Basile Cakpo, comme personnes-ressources, Akambi Akala, ancien Directeur de la Cinématographie, Serge Yéou, David Houétché, alias Caïman, Claude Balogoun et Alexis Adadji, en tant que représentants de la Fédération béninoise des Associations de théâtre et de cinéma (Fébatci), Dimitri Fadonougbo, Samson Adjaho, Thierry Whannou et Christiane Chabi-Kao, comme membres de la Fédération des Associations de cinéma et de l’audiovisuel du Bénin (Fénacab). 

... à l'atelier

Du côté institutionnel se sont fait représenter la Haute autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac), la Direction de la Codification du Ministère de la Justice, et la Cour suprême, sans oublier que le Ministère de la Culture s’est déployé à travers trois représentants du Cncia, y compris son Directeur, le Directeur du Bureau béninois du Droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), des cadres de la Direction des Arts et du livre (Dal) et, entre autres, Gaston Eguédji, Administrateur du Fonds des Arts et de la culture (Fac).


Un Code, 30 ans d’un parcours de Golgotha

L’atelier indiqué a été officiellement lancé grâce à une cérémonie d’ouverture au cours de laquelle l’assistance a enregistré quelques interventions de personnalités : Eugène Aballo, Directeur général du Bubédra, Eric Todan, Claude Balogoun, membre du Conseil économique et social (Ces), ayant fait connaître ses idées au nom de Tabé Gbian, Président de cette institution républicaine, et, enfin, Oswald Homéky, Ministre de la Culture.

De gauche à droite, Claude Balogoun, Eric Todan, au cours de son allocution, et Eugène Aballo

Dans un propos assez édifiant, Eric Todan a retracé un historique particulièrement éprouvant du Code de l’industrie cinématographique du Bénin. D’abord, ce document a été conçu à l’issue d’un séminaire qui fut organisé à Cotonou du 30 janvier au 3 février 1989 sur les problèmes du cinéma béninois. Ensuite, il a été transmis au Haut conseil de la République (Hcr), le parlement de la transition démocratique, avant d’être réellement voté par la deuxième mandature de l’Assemblée nationale le 24 août 1998, sous le n°98-033. Mais, presqu’un an plus tard, plus précisément, le 24 août 1999, il a été rejeté par la Cour constitutionnelle, étant donné que, selon cette institution, ont connu une violation l’alinéa 2 de l’article 105 de la Constitution et l’alinéa 2 de l’article 7 de la loi organique concernant la Haute autorité de l’Audiovisuel et de la communication (Haac), ce qui amena la Haute juridiction à demander au Gouvernement de l’époque d’obtenir « l’avis motivé » de la Cour suprême et de consulter la Haac.
A en croire toujours Eric Todan, ce n’est qu’à peu près cinq ans plus tard, plus précisément, le 13 mai 2004, que cet « avis motivé » de la Cour suprême est arrivé. Et, cet apport fut mis à contribution pour produire une nouvelle version du Code, qui fut validée à Possotomé les 24 et 25 juillet 2007, dans le cadre d’un séminaire auquel ont pris part les membres de la Commission de la Législation du Ministère de la Justice, de la législation et des droits de l’homme (Mjldh).
Puis, de manière décisive, le 8 novembre 2011, le titulaire de l’époque du portefeuille ministériel de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme, a pris à nouveau contact avec le Secrétariat général du Gouvernement pour rendre opérationnel le processus de l’introduction du projet de loi au Parlement. Mais, intervention d’un nouvel élément de blocage : l’absence des analyses de la Haac. Donc, « une demande d’avis » fut introduite à cette institution, trois ans plus tard ! En 2014 …
Finalement, cinq ans après, le Code  de l’Industrie cinématographique du Bénin a refait surface à travers cet atelier de pré-validation, initié par le Cncia, avec la bénédiction du Ministre de la Culture, Oswald Homéky.

Le Ministre Homéky, dans sa prise de parole

Celui-ci, dans son intervention, a émis quelques recommandations en direction des séminaristes après les avoir salués, remerciés et après avoir souhaité « plein succès » à leurs travaux : l’absence de création de nouvelles taxes, l’encadrement et l’organisation du secteur cinématographique pour une clarification des rôles, la définition précise des conditions de l’intervention de l’Etat dans le domaine du 7ème art, « se saisir de la révision du Code pour rendre le secteur du cinéma indépendant des caprices de la volonté du titulaire du portefeuille ministériel de la Culture, le règlement de « tous les problèmes d’aujourd’hui et de demain », l’émission d’un Code le plus digeste possible, la détermination d’un « maximum » pour le financement du cinéma par le secteur privé sans « figer » le pourcentage de façon à le rendre capable d’être augmenté à loisir au fil des années, la mise en place d’un fonctionnement du Code permettant de partir de l’existant pour dynamiser le secteur, la prescription d’étapes dans le processus de manière à indiquer « comment l’on commence et comment l’on finit ». «Je rêve que cela soit mis à notre actif commun », a conclu l’autorité ministérielle.

Photo de famille des participants avec le Ministre Homéky

Les travaux de l’atelier de relecture technique et de mise à jour du Code de l’industrie cinématographique du Bénin ont été conduits par un présidium de trois membres élus par les participants et constitué comme suit : Jacques Béhanzin, Président, Dimitri Fadonougbo, Secrétaire, et Alex Fadonougbo, Rapporteur.

Marcel Kpogodo

vendredi 3 mai 2019

Edwige Chekpo, la stratégie poétique au service du développement

Dans le cadre du lancement d'ouvrage effectué à l’Institut français de Cotonou

Edwige Chekpo a lancé un nouvel ouvrage à l’Institut français de Cotonou, le mardi 23 avril 2019. A l’issue des échanges qu’elle a eus avec le public ayant fait le déplacement, la poésie ne devrait plus être un mythe ; elle sert à s’aider et à contribuer à faire évoluer son pays.

Edwige Chekpo, au cours du lancement du recueil poétique
Une poésie que l’on puisse s’approprier et qui puisse apporter à soi. Ce qu’il faudrait retenir du  lancement de son nouveau livre par Edwige Chekpo à la Médiathèque de l’Institut français de Cotonou, dans l’après-midi du mardi 23 avril 2019. Pendant une paire d’heures, ce professeur de Lettres exerçant en France a fondé son propos technique lié à la poésie sur son nouvel ouvrage qu'elle a fait connaître : ’’La création poétique au service de la vie’’, dans son tome 3, sous-titré ’’Aimer et se développer’’. Il s’agit d’un recueil de plus d’une trentaine de poèmes. En outre, le thème des échanges avec le public a bien été stipulé : « Comment associer la créativité au développement de soi en utilisant des jeux poétiques ».
Premièrement, l’enseignante-auteure a évoqué son parcours d’une Béninoise née au Bénin et ayant quitté ce pays pour la France où elle capitalise trente-cinq années de vie. Ensuite, elle s’est donné de présenter l’ouvrage de base des discussions, dans ses trois parties : ’’Aimer’’, ’’Se développer’’ et ’’Pensées et jeux de mots’’.


Le vif du sujet

Si Edwige Chekpo est aussi l’auteure de la photo de la première de couverture de l’ouvrage officiellement mis sur le marché au Bénin, elle considère qu’il existe un lien fort entre l’amour et le développement, d’où l’association du verbe dérivé de chacun de ces noms. Et, à son niveau, ces deux actes se matérialisent par l’écriture qu’elle analyse comme « un don de soi », la matérialisation d’une partie d’elle-même.
Dans son évolution, l’oratrice a procédé à la lecture de trois poèmes tirés du recueil : ’’Les malheurs de la paresse’’, ’’Aider’’ et ’’Aimer en nuance’’. Ceci a permis de mettre en place des échanges interactifs avec le public.
Spécifiquement, le premier texte a généré un flux d’idées chez la poétesse. Selon elle, quand on paresse, on ne s’aime pas dans le sens de s’aider à concrétiser sa vie, de s’aider à avancer. De même, pour Edwige Chekpo, la paresse constitue une maladie qui ne se révèle pas de manière directe ; elle ressemble à une maladie qui ne facilite pas l’avancée. Aussi, tout le monde l’ayant côtoyée, elle ne doit pas nous enchaîner, ce qui impose le travail, « cette porte qui nous mène à d’autres sphères pour réaliser nos objectifs », a-t-elle conclu. Concernant ce texte, elle a porté son intérêt sur l’utilisation abondante des verbes du premier groupe.
Avec le poème ’’Aider’’, l’auteure a montré que le comportement qu’indique ce verbe s’étend, entre autres,  aux enfants, aux jeunes et aux adultes, tous ceux par rapport auxquels il faut créer un univers qui les amène à réaliser leurs objectifs, leurs rêves.

Séances de découverte de la bibliographie de l'auteure, de dédicaces et de signature du livre d'or
Par rapport au dernier poème, de même que la poétesse l’a réalisé sur les précédents, il a servi à montrer comment par de simples jeux de mots, on peut construire un poème. Dans le cas d’espèce, elle a abordé les mots de la même famille à partir desquels un texte naît. Pour elle, les mots de la famille sont un critère à partir duquel peut émettre un poème, sans oublier qu’on peut aussi décider d’accentuer son intérêt sur des verbes du deuxième ou du troisième groupe.
Avec Edwige Chekpo, la poésie se libère de tout hermétisme, projetant des messages compréhensibles, accessibles, constructeurs de la personnalité, et suscite la vocation de se faire poète. L’extension de ce type d’atelier à plus d’espaces amènerait l’auteure bénino-française à relever un défi qui lui tient à cœur : amener toute personne à avoir une attirance pour la poésie.

Discussions d'Edwige Chekpo avec Jean-Michel Kasbarian
L’atelier s’est achevé par la découverte par le public des œuvres de l’enseignante-auteure, la vente de livres et la signature de dédicaces avec, en prime, un visiteur de marque : Jean-Michel Kasbarian, Directeur de l’Institut français du Bénin.

Marcel Kpogodo