Le personnage, en pleine lecture de tranches catastrophiques ... (Photo d'Abdoula Aziz Soumaïla) |
Le samedi 6 octobre dernier, la paillote de l'Institut français du Bénin a permis de vivre la représentation par le Béninois, Arsène Cocou Yémadjè, de Confessions posthumes, une pièce qu'il mettait en scène, en même qu'il en était l'acteur unique. Le décor simple et pragmatique, défoncé d'une chaise, prenait en compte la voix éraillée du comédien, qui, avec son accoutrement, indique son appartenance à l'univers des ouvriers. C'est d'abord une bouteille d'alcool en main et une de ses bretelles détachée qui permettent de se rendre compte de la mélancolie qui le ravage. De même, la lumière, isolée, dans un premier temps, comme dans un hôpital, révèle l'angoisse de la solitude de ce veuf, ''père'' de deux enfants, qui doit gérer les suites du décès de son épouse mais, surtout, la découverte de son infidélité de longue durée. Le monologue qu'il habite aide l'acteur à se maintenir complètement libre pour assumer ses responsabilités scéniques, ceci qui lui donne l'occasion de plusieurs situations d'un salutaire comique de mots, ingrédient devenu indispensable pour maintenir le public en haleine. Le journal intime qui lui sert de compagnon de scène n'empêche nullement Arsène Cocou Yémadjè d'accéder à une dimension élevée d'une capacité appréciable de transmission d'une émotion durable au public. De cette manière, il a séduit, même s'il semblait plus jeune que son rôle.
Marcel Kpogodo
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