dimanche 21 mai 2023

Des caricaturistes sur le ’’Miwa konou’’

Pour la commémoration de la Jilp


La Journée internationale de la Liberté de la presse (Jilp) a été commémorée le 3 mai 2023. L’association de caricaturistes béninois, ’’Bénin-dessin’’ en a marqué l’événement. Elle a initié ’’Miwa konou’’, un Salon international du Dessin de presse et de l’humour. Il s’est déroulé jusqu’au 7 mai à la Maison de la Bande dessinée et de l’image, dénommée ''Igbalè'', sis quartier de Womey Sodo, à Cocotomey, dans la Commune d’Abomey-Calavi, au Bénin. Un nombre bien déterminé de caricaturistes était à l’honneur.


Aperçu des caricaturistes ayant participé au Salon, ''Miwa konou'', et de quelques invités

7 artistes dessinateurs de presse du Bénin, pour 7 œuvres. Ce qu’il fallait retenir du Salon international du Dessin de presse et de l'humour, ''Miwa konou'', pour la commémoration, le mercredi 3 mai 2023, de la Journée internationale de la Liberté de presse (Jilp), par l’association, ’’Bénin-dessin’’, à ''Igbalè'', ainsi nommée la Maison de la Bande dessinée et de l’image, située à Womey Sodo, à Cocotomey, dans la Commune d’Abomey-Calavi, en République du Bénin.


Claude Adjaka, alias, Lenfan Claudio, Hervé Hodonou Alladayè, alias Hodall Béo, Julien Alihonou, alias Makejos, Alexandre Kossoko, Hector Sonon, Constant Tonakpa et Kenneth Vihotogbé constituent les 7 caricaturistes concernés.


En langue nationale béninoise, fon, ’’Miwa konou’’ veut dire ’’Venez rire’’. « Ce n'est que le début d'une nouvelle révolution du dessin de presse écrite et de la caricature au Bénin », a commenté, de l’initiative de l’exposition, Hector Sonon, président de ’’Bénin-dessin’’. L'objectif, selon lui, est de se retrouver, périodiquement, entre collègues dessinateurs de presse écrite et caricaturistes. Il déplore la disparition progressive du dessin de presse des journaux. 


De gauche à droite, Hodall Béo, Conseiller, et Hector Sonon, Président de l'association, ''Bénin-dessin'', organisatrice de ''Miwa konou''


Il reconnaît, actuellement, un seul journal satirique utilisant les compétences des dessinateurs de presse. Il s’agit de l’hebdomadaire, ’’Le déchaîné du Jeudi’’. A en croire Hector Sonon, depuis 1987, il y avait, déjà, de la caricature dans les journaux, au Bénin.



Des moments d'échanges sur le ''Miwa konou''


Plusieurs visiteurs ont assisté au vernissage de l’exposition, ’’Miwa konou’’. Il se trouvait, parmi eux, Tiburce Adagbé, directeur de publication de l'hebdomadaire mentionné. Il y avait, aussi, Alain Dettinger, un grand amateur de la caricature. Ils ont assisté aux échanges entre le public et les artistes exposants. Les premiers ont répondu aux questions des seconds. Ils ont abordé les sources d’inspiration à l’origine de leur travail. Ce sont les faits du quotidien et ceux des événements socio-politiques. Ils s’aident de l’humour pour faire passer leur message. La référence en est le tire de l’exposition, ’’Miwa konou’’.  



Des perspectives pour le ''Miwa konou'' 


’’Bénin-dessin’’ entend organiser des ateliers. Ils lui permettront de faire adhérer le public à l’humour par la caricature dans le dessin de presse. Il lui faudra aussi former de jeunes dessinateurs. Ils vont assurer la relève de la génération actuelle. Le Salon sera organisé chaque année pour promouvoir les talents. Il servira aussi à redorer le blason du dessin de presse et de l’humour. L’association compte sur l’aide de l’Etat et des bonnes volontés. Elle lui permettra d’atteindre ses objectifs, vu ses moyens limités. La presse en tirera profit, étant donné son statut de quatrième pouvoir.

Herman Sonon

mercredi 17 mai 2023

Aristide Agondanou outille des spécialistes en management musical

Dans le cadre d’une formation pratique


L’univers de la musique n’a aucun secret pour Aristide Agondanou. Cette personnalité tient une session de formation en management musical à l’intention des managers d’artistes musiciens. Elle se déroulera les 19 et 20 mai 2023 à Cotonou, au Bénin. Les inscriptions en restent ouvertes.


Aristide Agondanou, expert-formateur en management musical


25 personnes. Le nombre des participants qu’attend Aristide Agondanou pour la formation qu’il organise les 19 et 20 mai 2023 à Cotonou, au Bénin. Le thème en est : « Comment accompagner les artistes dans la gestion de leur carrière ».


Pour l’expert-formateur, cette session de renforcement des capacités est ouverte « à tous ceux qui ont envie d’accompagner un artiste ». A ce propos, il précise qu’elle concerne «  un agent artistique, un attaché de presse, un journaliste culturel, un manager ». De même, il annonce aux acteurs culturels liés au secteur musical qu’au cas où ils ne pourraient se libérer pour prendre part à la formation concernée, ils devraient y envoyer « les jeunes qui travaillent avec eux, les jeunes qui ont envie d’accompagner des artistes de la musique ».

 


Un contexte désolant, préoccupant


Un facteur de dysfonctionnements a amené Aristide Agondanou à initier la formation en management musical. Il a assuré la fonction de Directeur artistique du Festival international des Arts du Bénin (Finab). L’événement a eu lieu du 14 au 19 février 2023 dans trois villes du Bénin.


Il lui a été, alors, donné de constater des lacunes dans l’organisation des membres de l’équipe des artistes musiciens. « Lors des préparatifs du Finab dont j’ai été le Directeur artistique, on a demandé des fiches techniques mais celles qui nous ont été envoyées n’étaient pas compréhensibles par les techniciens qui étaient sur le festival ; ce n’était pas clair », se souvient-il.


« Lors de l’appel à candidatures, pour les artistes de la musique, la majorité des managers ont envoyé des pièces, des documents qui ne représentaient même pas leur artiste », continue-t-il à faire remarquer. « Nous avons eu la chance de connaître la plupart de ces musiciens et de ces artistes », assure-t-il. « Mais, les pièces que nous avons demandées d’eux, aux accompagnateurs, aux managers d’artistes, ils ne les maîtrisaient pas ; il y a eu trop de failles », a relancé Aristide Agondanou, avant de présenter des exemples précis.


« Lorsqu’on leur a demandé d’envoyer la fiche de distribution, les concernés nous appelaient pour nous chercher à savoir ce qu’on devait vendre, pour savoir de quoi il s’agissait, ce que cette expression signifiait. Dans un dossier de presse, ils ont des difficultés à comprendre ce qu’est une fiche de distribution, un plan de scène ; ils ont du mal à monter ces pièces, tout simplement, à faire la promotion de leur artiste ».


Se rappelant cette situation, le commentaire de la personnalité s’est imposé : « Cela était touchant, frustrant, surtout qu’au Bénin, il y a de grands musiciens, c’est-à-dire de la matière ». Dans le feu du constat, en pleine organisation du Finab, du manque de formation des managers béninois, Aristide Agondanou a conclu : « Il y a du travail ! ».

 


Prendre ses responsabilités


Aristide Agondanou ne pouvait laisser les lieux du management des artistes musiciens en leur état déplorable. « Nous nous sommes dit qu’il fallait que nous montions une formation pour échanger avec les managers, les accompagnateurs, les agents artistiques et pour apporter des solutions aux difficultés qu’ils ont ».


Pour concrétiser son idée, il est revenu à la réalité du bon fonctionnement de l’univers musical. « L’artiste est juste un créateur. Il faut une équipe managériale outillée pour l’accompagner », rappelle-t-il. L’expert en management musical a composé un programme de formation du corps des managers des artistes. Il s’est souvenu des conditions profondément mouvantes des normes en la matière. « C’est un métier qui évolue avec le temps. Donc, les nouvelles techniques, les outils qu’il faut utiliser pour accompagner un artiste, nous allons les présenter à tous nos collègues, acteurs culturels, ceux du domaine de la musique », promet-il.


La grande conviction de la personnalité à édifier les managers d’artiste dans les capacités techniques adéquates va de pair avec l’abondance du développement de ses idées : « Nous, en tant qu’acteurs, avec notre expérience, il nous incombe de partager notre expérience avec ces managers qui accompagnent les artistes, notamment, en ce qui concerne les dispositions à prendre lorsque l’artiste doit monter sur une scène. La plupart d’entre eux ne les maîtrisent pas », repart Aristide Agondanou, intarissable sur le sujet. Il s’en montre compréhensif : « Ce n’est pas de leur faute parce qu’il n’existe pas de grandes structures qui forment les acteurs dans les métiers de la musique, comme dans les autres disciplines ».


L'affiche officielle de la formation que donne Aristide Agondanou

Pour l’expert, l’absence du rayonnement extérieur de la musique béninoise est l’une des conséquences du manque de formation des managers d’artistes musiciens. « On a, quand même, de bons artistes, de bons musiciens, de bons chanteurs », se réjouit-il. Puis, il se questionne : « Il y a de la matière mais, pourquoi, sur le plan international, on ne trouve pas ces talents ? ».


Sa réponse en est implacable : « C’est parce que la faute en est, dans une certaine mesure, aux accompagnateurs. Quand un aveugle doit guider un aveugle, cela va être compliqué ». La mission d’édification que s’est donné Aristide Agondanou prend tout son sens. « Nous nous sommes dit que nous allons partager, avec nos collègues managers et avec ceux qui veulent accompagner des artistes, notre expérience, pour que ces erreurs que nous avons constatées, pendant le Finab, ne se reproduisent plus ; voilà l’idée première », achève-t-il.

 


Aperçu d’un contenu


A en croire Aristide Agondanou, la session de renforcement de capacités des 19 et 20 mai 2023 intègre des modules. Ils aborderont le management musical. Ce sujet sera présenté dans ses facteurs de fonctionnement technique d’une exploitation immédiate par le participant. Par conséquent, « il y aura plus de pratique que de théorie », clarifie l’expert. Il en justifie la pertinence par la particularité relationnelle du métier de manager. « Votre efficacité, dans votre carrière, dépend du type de rapport que vous établissez avec les autres, c’est une profession de personnes, d’où la communication est très importante », détaille-t-il. 


Il annonce la révélation de « définitions utiles », du montage du ’’media kit’’,  l’exposition et l’expérimentation, la soumission à des études de cas de l’ensemble des comportements professionnels du manager d’artiste musicien, dans leurs volets multidimensionnels. Pour le formateur, ces volets constituent la communication, la musique et l’univers de ses métiers auxiliaires, les contrats, puis, entre autres, les droits d’auteur, les droits voisins et leur gestion en rapport avec l’artiste que suit le manager.

 


Pour un certain coût


Les chapitres de la formation annoncée seront accessibles aux participants inscrits à un montant de Dix mille francs (10.000 F) Cfa. « C’est gratuit parce que la formation n’a pas de prix », en commente Aristide Agondanou. « Les pays de la sous-région considèrent des formations pareilles, à ce prix, comme un cadeau », approfondit-il.


Il étend à l’espace européen son regard du coût de ce genre de prestation intellectuelle.  « En France, l’ancien pays colonisateur, là où j’ai fait mes stages, dans les métiers de l’art musical, ce genre de formation coûte 185 euros, environ, 120.000 F pour 3 à 5 jours », informe Aristide Agondanou. Il se justifie définitivement : « On le fait gratuitement parce qu’on n’a pas eu de sponsoring, c’est sur fonds propres ».

 


Concernant les profils


Eric Topanou animera la session de formation avec l’expert, Aristide Agondanou. « A l’origine, psychologue-clinicien et psycho-thérapeute, il est un collègue qui a une bonne connaissance dans les métiers de l’art », le présente-t-il. « C’est un collaborateur avec qui j’ai animé plusieurs formations à la carte », ajoute-t-il. Il précise ses facteurs de connexion avec Eric Topanou : « Lui aussi a envie de partager avec des acteurs culturels son expérience et ses connaissances ».


Quant à Aristide Agondanou, il est un expert dans l’art musical, en particulier, et dans les arts et la culture, en général. Ses compétences sont plus reconnues, célébrées et demandées à l’international qu’au Bénin. Il est ancien fondateur et membre des célèbres ’’Gangbé brass band’’, ancien tourneur de ce groupe, ambassadeur, au Bénin, du festival marocain, ’’Visa for music’’ (Vfm) et, aussi, acteur culturel majeur multisectoriel.


Il organise la formation dont il est l’initiateur à travers l’Association ’’Adénikè’’ culture (Aac), en collaboration avec l’Ong, ’’Etoiles de la Fraternité’’. La session se déroule au centre culturel, ’’Pôle uni des Afro-descendants’’, sis quartier de Maro-militaire, à la rue des Missions, à Cotonou, derrière le ’’Bénin royal hôtel’’, au 567, Maison Lawson.

Marcel Gangbè-Kpogodo