mercredi 23 avril 2014

Les filles de Laudamus Sègbo au "Café des arts"

Dans le cadre du lancement de son premier film, ce 23 avril

Le deuxième anniversaire du "Café des arts", l'espace culturel du quartier Fidjrossè de Cotonou, le 12 février 2014, a été une occasion unique : faire la rencontre de trois fées ayant contribué à la concrétisation du premier bébé cinématographique de Laudamus : "Les élus du roi Dèfodji", qu'il présente, en cette soirée du 23 avril, à 18h30, au Jardin des plantes naturelles (Jpn) de Porto-Novo, derrière l'Assemblée nationale. Ces trois actrices ont bien accepté de se faire connaître du public.


Lucinda, Estelle et Gwladys, posant avec Laudamus, au "Café des arts"
Ce sont trois belles étudiantes, Lucinda Dossa, Estelle Fonda, Gwladys Ayadokoun, auxquelles Laudamus Sègbo a choisi de confier un rôle dans son tout premier film, "Les élus du roi Dèfodji", en première diffusion, ce soir, à 18h30, au Jardin des plantes naturelles (Jpn) de Porto-Novo, ce mercredi 23 avril. Réalisé par Dad'art Company, en collaboration avec les Associations "Patrimoine d'Afrik" et "Maculture", cette œuvre cinématographique comporte une dizaine d'épisodes de 25 minutes chacun. Elle restitue une atmosphère hautement conflictuelle, à l'accession au trône de l'anticonformiste de prince, Dèdomin. Cette situation débouche sur le tissage par une jumelle de Fleur, celle qu'il finira par choisir comme épouse, d'un processus pour le sauver des mains de celle-ci. 
En réalité, nos trois actrices que sont Lucinda, Estelle et Gwladys, la vingtaine rayonnante, incarnent, respectivement, Tassinon, l'intronisatrice, Sita, la fille de Tassinon, et maman Floflo, la mère de Fleur, l'assassine. Si, à l'université, elles étudient les Lettres modernes, la Psychologie et la Géographie, elles n'ont pas, selon leurs dires, hésité à sacrifier deux bonnes semaines à un tournage qui fut très éprouvant, surtout, en décembre 2013. Il s'agira pour le public, qui est invité à faire le grand déplacement du Jpn de Porto-Novo, de juger, entre autres critères d'évaluation, leur capacité à être de bonnes actrices, ce qui déterminera aussi si Laudamus peut s'enorgueillir d'avoir investi le monde du cinéma, lui qu'on connaît comme un artiste plasticien décalé, débordant de créativité et du sens d'innovation.

Marcel Kpogodo

"Le Bénin se cultive" s'ouvre ce mercredi 23 avril

Plusieurs activités littéraires programmées

Ce mercredi 23 avril 2014 s'ouvre la deuxième édition de l'initiative littéraire "Le Bénin se cultive". Placée sous l'égide de la Jeune chambre internationale "Océan Bénin", elle tiendra sur trois journées, selon une programmation bien riche. 

Landry Ouoko
Ce mercredi 23 avril 2014, à 18 heures, se déroule la cérémonie d'ouverture de l'événement littéraire, "Le Bénin se cultive", qui en est à sa deuxième édition. Ce sera au Champ de foire de Cotonou, plus précisément à l'Institut des sciences biomédicales appliquées (Isba). Selon Landry Ouoko, Coordonnateur du Projet, cette manifestation, ayant pour Président d'honneur, Jérôme Carlos, est un salon du livre qui a lieu dans le contexte précis de la Journée internationale du livre et des droits d'auteurs ; elle est prévue pour s'étaler jusqu'au samedi 26 avril, avec une diversités d'activités littéraires. Ainsi, du 23 au 26 avril, l'Isba abritera une exposition-vente d'ouvrages produits par des écrivains béninois. Ensuite, le plus célèbre d'entre eux, Florent Couao-Zotti, animera une conférence sur le thème : "Littérature et développement : quel lien ?", le vendredi 25 avril, à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou, à 18 heures 30 minutes. A toutes ces séances, l'entrée est libre et gratuite.


Des activités annexes

"Le Bénin se cultive" 2014 comporte, notamment, des opportunités de formation, ce que précise Landry Ouoko, en évoquant, d'abord, un atelier de dessin ayant pris en compte des enfants de 5 à 12 ans ; ils ont suivi une formation les 12 et 19 avril, celle-ci qui connaîtra sa dernière séance, ce mercredi 23. Concernant des élèves plus grands, une séance de transmission de capacités en techniques d'art oratoire a permis à plusieurs jeunes, le 5 avril dernier, de se voir édifier sur les secrets d'une prise de parole réussie en public. Ceci aboutira, le samedi 26, à un concours d'art oratoire au cours duquel les stagiaires s'affronteront.  
Ce sont autant de circonstances de développement de la culture personnelle qui travaillent à faire du salon du live, "Le Bénin se cultive", un événement incontournable au Bénin, les années à venir, surtout que les propos de M. Ouoko font comprendre que, de l'édition 2013 à la présente, les partenaires sont passés de 5 à 17, tout en faisant remarquer que celle-ci mobilise deux librairies, une bibliothèque, une dizaine de maisons d'édition et plusieurs écrivains béninois. 

Marcel Kpogodo

jeudi 17 avril 2014

Magic, du Groupe "Ardiess Posse", parle de la la 13ème édition du Hip-Hop Kankpé se déroulant à Cotonou

" [...] soutenons ce qui est à nous "

Du 16 au 19 avril 2014, le Hip-hop kankpé (Hkh), organisé par la Groupe Ardiess Posse, dictera sa loi à Cotonou, dans un partenariat total d' "Ardiess Productions" avec la Société Mtn-Bénin. Ce Festival dédié aux artistes du hip-hop et du rap, qui aborde ainsi sa treizième édition, a quelques éléments de particularité que Magic, un membre du groupe, présente, au détour de cette interview qu'il a bien voulu nous accorder. Propos, entre autres, de grande analyse de la vie du Hip-hop au Bénin, depuis plusieurs années ...

Magic, au cours de l'interview ...
Stars du Bénin : Bonjour Magic. Nous sommes à une nouvelle édition du Hip-hop kankpé, appelé "Hkh". Peux-tu nous dire les innovations de cette 13ème édition ?

Magic : Bonjour déjà. Nous sommes effectivement à la 13ème édition du Hip-hop kankpé ; la particularité en est qu'il y aura un concours de découverte de nouveaux talents, qui est inclus, cette année ; ce sera un concours de rap en live qu'avant, on ne faisait pas. Ensuite, il y a le concours inter-collèges de basket et un concours de graffiti, en live aussi. Et, en plus de cela, les concours "RER Awards" ne se passeront plus au Palais de congrès mais, plutôt, à Dédokpo, à Akpakpa, sur le terrain de jeux, construit conjointement par la Mairie de Cotonou et la Société Mtn-Bénin. Encore, cette année, on n'a que trois invités. 


Pourquoi avoir déserté l'esplanade du Palais des congrès, surtout que c'est un espace qui pouvait contenir plus de monde ?
En fait, c'est seulement les "RER Awards" que nous ferons au terrain de Dédokpo. Mais, le grand concert est au Palais des congrès, le 19 avril, à 17 heures ; le Palais des congrès reste notre terrain. 


Par rapport à la 13ème édition du Hkh, qu'est-ce qu'on sent, comme différences, fondamentalement, par rapport aux autres éditions ?
On a un troisième site, d'abord, parce qu'avant, on travaillait au Palais des congrès et à l'Institut français de Cotonou ; cette année, il y a un troisième site qui est le terrain omnisports de Dédokpo. 


Est-ce que le Hkh, après plusieurs éditions, a atteint, aujourd'hui, une dimension qui puisse le faire considérer comme un événement icône du hip-hop béninois, de la musique béninoise ?
Je dirai que c'est le plus grand festival béninois - ça, ce n'est pas pour jeter des fleurs à mon événement - c'est parce qu'on a fait 13 ans de suite ; il n'y a aucun festival au Bénin qui a fait 13 ans d'existence, constamment. Qu'on soit soutenu par le Ministère de la Culture ou pas, on fait notre truc et, on le fait bien, grâce à Dieu. Donc, c'est le plus gros festival béninois ; cela n'a rien à avoir avec le côté "rap", le côté "musique urbaine", non : il n'y a pas un festival qui a fait 13 ans au Bénin. Donc, on est les plus grands ; on est maintenant le plus gros festival au Bénin !


Ce mercredi 16 avril, nous assistons à la soirée de lancement du Hip-hop kankpé, à travers la projection, à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou, d'un film. Qu'en est-il de ce film?
Ce documentaire qui passe à l'auditorium est intitulé "Le milliard du rap". Au fait, nous qui sommes un nouveau pays ayant embrassé la culture du hip-hop, il n'y a pas longtemps, les gens doivent pouvoir comprendre comment ça a pris, de l'autre côté ; là, on est en train de montrer à la nouvelle génération, à notre jeunesse, comment on peut partir d'un rien pour devenir grand et faire quelque chose de bien ; même si on n'a pas de gros moyens, on fait avec ce qu'on a pour atteindre ses objectifs. En fait, c'est le but de ce documentaire. 


En situant ce documentaire dans le contexte du Hip-hop kankpé, est-ce qu'on peut dire que les membres d' "Ardiess Posse" sont très riches, qu'ils arborent une prospérité due à leur activité musicale ?
Je dirai toujours une chose : la vraie richesse, c'est ce qu'on  partage avec tout le monde, c'est pas ce qu'on a pour pouvoir remplir sa panse, parce que la Bible nous dit qu'il y a plus de plaisir à donner qu'à recevoir. Donc, là, nous, on est extrêmement riches parce que, je crois qu'on a partagé avec nos frères, avec nos jeunes frères, treize ans de bonheur, on a partagé treize ans de bonheur avec eux ; pendant les treize années, on leur a amené des artistes qui ne se ressemblent pas du tout, qui n'ont rien en commun et qui ont, chacun, une spécialité ou une touche à part. Donc, pour moi, cette richesse ne peut pas être comparée au fait que, moi, je peux rouler une voiture, que je peux vivre dans une grande maison ; ça n'a rien à avoir. Quand tu fais le bonheur des autres, c'est ça qui est la plus grosse richesse, parce que, même le plus grand de tous, Jésus, il est venu, mais les gens ne faisaient pas des guérisons sur lui ; c'est lui qui faisait les guérisons pour les autres, c'était la joie des autres qui était sa nourriture ... 
Donc, moi, aujourd'hui"hui, je suis content que, sur la 13ème édition, nous avons sept artistes béninois qui sont nés il n'y a même pas cinq ans ; ça veut dire que nous avons créé cette chose, nous avons donné l'envie aux gens de vivre du rap. Aujourd'hui, on a Dibi, Blaaz, Kemtan, Wp, Oka, 4season, Aaron, Mamba noir, ... Donc, on a huit artistes béninois qui sont officiels, aujourd'hui ; à notre époque, c'était difficile, parce qu'il n'y avait qu'Ardiess, H20. Après ces deux-là, il y a eu Apouké, qui avait marché ; disons qu'il y a eu Radama-Z, entre H20 et Apouké. C'était un truc qu'il y avait chaque deux ans, chaque trois ans, mais, aujourd'hui, on a, dans la même année, cinq ou sept rappeurs qui émergent, cinq ou sept rappeurs qui sortent leur album ou leur vidéo. Aujourd'hui, on a de jeunes rappeurs qui vont faire leur vidéo à Lomé, au Brésil, partout ... C'est ce que nous avons planté ça et, ça, c'est une vraie richesse ; personne ne pourra nous l'enlever. On peut voler mes sous, on peut voler ma voiture mais, on ne pourra jamais me voler ce que nous avons mis dans le cœur des gens pendant treize ans, nous, "Ardiess productions".


Tu parles d'une richesse artistique, d'une richesse musicale, d'une richesse psychologique, spirituelle mais, qu'en est-il de la richesse matérielle, à votre niveau, est-ce qu'on peut dire que les membres du Groupe Ardiess sont prospères ?
Moi, je dis toujours une chose : celui qui veut être le premier doit pouvoir être l'esclave des autres, celui qui veut être le plus grand parmi nous doit se faire plus petit ; aujourd'hui, nous, l'argent qu'on gagne, l'argent qu'on amasse, on l'investit plus dans le showbiz que dans nos propres vies. Mais, concernant nos propres vies, en tout cas, je ne vis pas dans un ghetto, j'ai en ma possession deux voitures, Sosthène et Archange en ont une, Hermann, lui, ne sait pas conduire, ça va, et chacun vit chez lui, moi, j'ai trois enfants, Archange et Sosthène ont une fille, nous sommes des papas, nous sommes responsables ; nos enfants ne mangent pas le sable : aujourd'hui, si j'amène mon fils ici, s'il est debout, je crois qu'il y a peu de fonctionnaires qui disent qu'ils vivent de leur travail, qui peuvent habiller leur enfant comme le mien. Je vis bien, j'en remercie Dieu ; je ne me compare à personne et, on ne veut se comparer à personne, on mange - Tu vois, je suis en bonne santé ! - voilà, ça va ... (Rires).


Par rapport aux artistes que vous avez promus et qui sont sur la scène aujourd'hui, on peut dire que vous avez réussi votre idéal d'amener des jeunes à faire comme vous ...
Ouais, ça, franchement, je suis heureux de voir que des gars comme Dibi, Blaaz, Cianogène, le Groupe Esprit Neg, sont passés sur les "Duels cruels". Donc, toute cette génération qui est venue après est passée sur les "Duels cruels", d'autres ont fait le "Hip-hop Academy". Franchement, on a fait quelque chose qu'on avait toujours souhaité faire, mais on n'a pas encore fini, parce que, pour nous, là, on doit écraser tout sur notre passage. Donc, notre rêve ne sa'est pas encore achevé. 


As-tu un mot de fin, un appel à lancer au public béninois, face à cette 13ème édition du Hip-hop kankpé ?
Tout ce que j'aimerais dire à nos frères béninois : sachons nous aimer, sachons soutenir ce qui est à nous; pourquoi on ne pourrait pas faire un Festival Hip-hop kankpé qu'avec des rappeurs béninois? Aujourd'hui, ça sera un peu impossible, parce que les gens ont toujours envie de venir voir ce qui vient de l'Extérieur, mais tout ce qui vient de l'Extérieur ne brille pas, tout ce qui vient de l'Extérieur ne rappe pas mieux que nous ! Ah oui ! Nous avons eu à faire des featurings avec eux, vous avez vu que leur niveau de rap ne nous dépasse en rien ! Peut-être que, eux, dans leur pays, ils ont beaucoup plus de moyens, ils sont plus soutenus ; c'est pour cela que je dis : soutenons ce qui est à nous.
Quant à cette 13ème édition proprement dite, je dirai merci à tous ceux qui ont toujours soutenu le rap, le Hip-hop kankpé, à tous ceux qui sont venus, à tous ceux qui ont toujours participé aux ateliers, aux conférences-débats, parce que, c'est eux qui font vivre la chose. Donc, franchement, merci de continuer de nous soutenir, comme ça, on pourra encore continuer à mieux faire.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo


Quelques éléments du programme du Hip-hop kankpé 2014

- Jeudi 17 avril 2014

9h-13h : Atelier d'écriture, animé par S@m / Fâ Music, à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou.
15h-17h30 : Conférence-débat sur le thème : "Commercialisation du hip-hop béninois à l'échelle internationale". Animation : Oscar Kidjo.

N.B. : Entrée libre et gratuite.

- Samedi 19 avril 2014

17h : Grand concert au Palais des congrès. Artistes invités : Dibi Dobo, Tiwa Savage, Stanley Enow, WP, Blaaz, Sinik, Kemtan, 4Season, et bien d'autres.

M.K.

mardi 15 avril 2014

Jérôme Tossavi présente "Il faut battre l'amour quand il est fou''

Pour le lancement de l'ouvrage le 5 avril 2014


Le samedi 5 avril dernier a donné lieu au lancement du livre "Il faut battre l'amour quand il est fou". C'était à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou. A cette occasion, Jérôme Tossavi, poète et dramaturge béninoise a procédé à la présentation au public de sa lecture de ce recueil de cinq pièces de théâtre, écrit par Jean-Paul Tooh-Tooh, et publié aux ''Editions plurielles''.


''Il faut battre l’amour quand il est fou'' ou la prosopopée de l’amour-démence s’offre à nous, paisibles lecteurs d’Ici et d’Ailleurs, comme l’odyssée de la femme, objet politique. Et sexuel. Du compromis mis en scène où le politique amoureux du pouvoir et de la femme se voit très vite détrôné par ses propres déviances sexuelles ; ce recueil de cinq pièces de théâtre se décline comme une partition musicale.
La première pièce « Il faut battre l’amour quand il est fou », titre éponyme du recueil, est une quête charnelle entre deux sœurs à couteaux tirés sur le même homme- amant, pour l’une, et, mari, pour l’autre. Un conflit sentimental qui débouche sur le crime passionné où l’amour tord le cou à la raison. Cette pièce illustre, de fort belle manière, les deux grands thèmes de tout lyrisme à savoir, l’amour et la mort.
Amour ventripotent où le sexe se cuisine à chaud, la deuxième pièce  intitulée « La mort du passé » nous présente les chambres de passe comme un lieu catéchiste ou fétichiste d’où la repentance est bien possible. Scène obscure  d’une prostituée avec  un client débiteur insolvable qui deviendra plus tard ou, plus tôt, son mari, cette pièce est une réclame à la vie de débauche que mènent, à contrecœur, les femmes de nos trottoirs.
La troisième pièce « Broussailles et compagnie » relève du théâtre simulateur, une sorte de forum politique avec la femme toujours à la tête des situations outrageuses. Cette pièce insinue une rencontre fortuite entre un Chef d’Etat imaginaire et un fantôme de fils qui serait un amant de l’une de ses nombreuses maîtresses. Confiance teintée de méfiance. Une affaire familiale qui va tourner à la mayonnaise pour le fils trôné, après une crise cardiaque du père suffoquant à l’amour-désir de sa maîtresse, laquelle cuisine déjà fort longtemps les casseroles avec le fils méconnu du Chef d’Etat. Bel enjeu où le lyrisme trouve encore tous ses préceptes à la fois étincelants et foudroyants.
La quatrième pièce « Folie tertiaire » emprunte le boulevard d’une conversation de sourds entre un créateur-dramaturge-démiurge, un poète et d’autres muses du canton artistique. Véritable logorrhée entre le créateur et le créé, avide d’intrigues, cette pièce se présente à nous comme une boîte de Pandore où on note une folie presque textuelle. Plaisir/jouissance remarquable dans les discours des actants en transe dans cette pièce, le dramaturge Jean-Paul Tooh-Tooh fait du babélismeavec, en filigrane, un jeu de ping-pong dramatique où le verbe se raréfie dans la bouche des personnages qui peinent à s’affirmer, à s’afficher.
Jean-Paul Tooh-Tooh, entouré par Jérôme Tossavi, à gauche, et Koffi Attédé, Directeur des "Editions plurielles", à droite.
La cinquième pièce « Immigritude » est un ballet dérisoire  des jeunes qui prennent l’occident comme « terre promise ». Cette pièce est une farce qui vient clore la danse macabre des maux déclinés sur un chapelet de doléances pour qui rêve de l’eldorado. Immigration clandestine. Jeunesse en fuite. Nations en ruines. Tous les thèmes sont bons pour le dramaturge Jean-Paul Tooh-Toohqui, à travers cette dernière pièce de son recueil qui présente les plaintes d’une génération sacrifiée. Ce discours, qui n’est pas contradictoire avec les plaintes de l’écrivain, convoque le lecteur-spectateur à une profonde réflexion sur l’immigration clandestine.
Un tour d’horizon de ces cinq pièces confirme d’emblée le canevas assez détaillé du dramaturge Jean-Paul Tooh-Tooh, chez qui l’on note une opposition focalisée sur l’amour vrai/l’amour faux qui consume la femme, objet de dépotoirs et, en même temps, héroïne épisodique. Et, il convient, ici, de rappeler le style toototique - permettez-nous ce néologisme - qui s’apparente parfois à l’écriture pornographique - pas pour dégrader les mœurs - mais pour les affiner, dans le droit chemin du théâtre dans le théâtre, de l’école de la vie, de l’humour pour stigmatiser nos déboires et nos balivernes.
Comédie larmoyante, dirais-je, sinon théâtre lyrique où la poésie fait mince frontière avec le drame, « Il faut battre l’amour quand il est fou » emprunte au théâtre hugolien les traits caractéristiques des roublardises  sentimentales et/ou politiques.
De cette production littéraire de grande facture, il convient, sans trop exagérer, d’affirmer que la littérature béninoise a encore de beaux jours devant elle.

Jérôme-Michel Tossavi
Ecrivain. Poète. Dramaturge. Bibliothécaire.

dimanche 13 avril 2014

Belly Kpogodo présente les dessous inimaginables du marché Dantokpa

Par une investigation minutieusement menée

Le 27 décembre 2013, la date de lancement de l'ouvrage "Dantokpa aux mille visages". Paru aux Editions "Plumes soleil", ce livre est signé par Belly Kpogodo, Journaliste béninois et Directeur de publication de l'Hebdomadaire "Tokpa Actu". Il s'agit d'une investigation patiente et pointue sur le plus grand marché du Bénin, qui nous est révélé à travers des caractéristiques insoupçonnées.


"Dantokpa aux mille visages", écrit par Belly Kpogodo, Journaliste béninois, a été lancé à Cotonou, le 27 décembre 2013. Les Editions "Plumes soleil" ont chapeauté la parution de cet essai de 168 pages, préfacé par l'ancien Premier ministre, Pascal Irénée Koupaki. L'ouvrage est un cocktail de 24 articles partant du fondement historique du marché international pour aboutir à la description du fléau de la dépigmentation,  tel qu'il s'exerce dans ce lieu international de commerce, en passant par plusieurs problèmes dans leurs manifestations concrètes, ce qui concourt à montrer de Dantokpa des "visages" peu reluisants : l'insécurité, l'insalubrité chronique, la pollution, le Vih/Sida, la pauvreté, la précarité de certains types particuliers des animateurs du marché, le trafic de drogue, la vente illicite de médicaments, l'état délabré de certains de ses bâtiments, le règne des cambistes, le vol à la tire, et bien d'autres phénomènes inquiétants. 

Belly Kpogodo, lors du lancement de "Dantokpa aux mille visages", à Cotonou
De même, l'auteur développe la connaissance du lecteur concernant des activités spécifiques telles que le commerce des bouteilles, la forge, la friperie, la vente d'eau fraîche, la boucherie, le commerce des bijoux, entre autres. Voilà donc un précieux document sur Dantokpa dont tout le fonctionnement interne et intime se trouve dévoilé, faisant de Belly Kpogodo un véritable journaliste de terrain. Sans aucun doute, l'exercice de ses activités au sein de l'Hebdomadaire "Tokpa Actu" en a été pour beaucoup dans la conception de ce projet, installant ainsi l'ouvrage dans le répertoire des documents techniques sur le plus grand marché du Bénin et de l'Afrique de l'Ouest. Ce qui en est d'autant plus séduisant reste une expression simple et pragmatique, permettant de rendre l'ouvrage accessible à tout instruit moyen. Par ailleurs, 2000 F Cfa pour acquérir "Dantokpa aux mille visages", reste un prix ouvert et réaliste, ce qui aurait, sans doute, facilité la large vente de ce joyau, depuis son lancement, le 27 décembre 2013, et qui continuerait à aider à son écoulement.
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Marcel Kpogodo

Jean-Michel Abimbola comble les danseurs du Ballet national

En libérant la dernière tranche de leurs émoluments

La fin d'après-midi du jeudi 3 avril 2014 a donné lieu à une cérémonie pécuniairement stratégique à la Salle Vip du Ministère de la Culture. Jean-Michel Abimbola a libéré une somme de 500 mille francs Cfa en direction de chacun des danseurs de l'Ensemble artistique national, au titre de leurs émoluments liés aux années précédentes de prestation.


Léon Hounyè, très heureux d'avoir reçu ses 500 mille francs, en espèces, des mains du Ministre de la Culture
En présence des Directeurs techniques de son Département et, notamment, de Marcel Zounon, Directeur du Ballet national, le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, a remis un chèque de 500 mille francs à chacun des 113 danseurs de l'Ensemble artistique national. C'était le jeudi 3 avril 2014, à la Salle Vip de la structure ministérielle.Cette somme d'argent représente la dernière tranche des frais de prestation de ces artistes, vu qu'ils en avaient touché la première, de 500 mille francs aussi,
le 17 décembre 2013, à en croire le Ministre Abimbola, pour qui les bénéficiaires de ce traitement financier relèvent des promotions 2007, 2009 et 2011. Pour lui, encore, ce résultat est le couronnement de plusieurs mois de tractations avec le Ministère des Finances, ce qui, dans le rang des artistes, avait fait perdre espoir en un tel dénouement.

Photo de famille du Ministre Abimbola avec, à l'extrême gauche, Marcel Zounon, suivi par Alladé Koffi Adolphe ...
Léon Hounyè, prenant la parole au nom de ceux-ci, a remercié le Ministre pour cette prouesse et, par extension, le Président de la République, le Docteur Boni Yayi, après avoir retracé toutes les souffrances que ses pairs et lui ont dû supporter, pendant la longue attente. Quant au Ministre Abimbola, intervenant en dernière position pour montrer sa grande satisfaction que tout le monde puisse assister à une fin aussi heureuse de ce qu'il serait possible d'appeler une odyssée, il a demandé aux artistes de faire un bon usage de l'argent qui devrait leur être remis quelques minutes plus tard et a procédé à la remise symbolique des Cinq cent mille francs, en billets craquants, à quelques-uns de leurs porte-parole, avant de mettre fin à la cérémonie et de se retirer, laissant ses collaborateurs s'occuper de la distribution effective de la somme d'argent aux autres artistes.

Marcel Kpogodo 

samedi 12 avril 2014

Erick-Hector Hounkpè doit faire de la durée un allié salutaire

Pour un Fitheb plus crédible


Le dimanche 6 avril 2014 a permis aux téléspectateurs de la Chaîne télévisuelle, Canal 3 Bénin, de suivre l’artiste comédien, metteur en scène, conteur, poète et entrepreneur culturel, Erick-Hector Hounkpè. Désigné, le 24 juillet 2013, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), par le Conseil d’administration de la Biennale, en fin de mandat, depuis le 22 décembre 2013, la personnalité a rompu avec une longue réserve pour exiger sa nomination par le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola. Ceci contrarie profondément le processus en cours d’organisation du Fitheb 2014, du 29 novembre au 7 décembre prochains. Erick-Hector Hounkpè devrait plutôt investir dans la durée, s’il espère un jour occuper le tant convoité fauteuil de Directeur du Fitheb.

Erick-Hector Hounkpè
Les idées partagées, le dimanche 6 avril dernier, sur les antennes de Canal 3 Bénin, par Erick-Hector Hounkpè, visant, entre autres, à ce que lui soit restitué le fauteuil de Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), conformément à sa désignation à ce titre par l’ancien Conseil d’administration de la Biennale, le 24 juillet 2013, fonctionnent comme un cheveu dans la soupe du processus actuel travaillant ardemment à ce que tienne le Fitheb 2014. En effet, depuis le mardi 25 février 2014, Ousmane Alédji a pris les commandes du Festival international de théâtre du Bénin, en tant que Directeur par intérim, ayant environ une dizaine de mois pour faire tenir la 12ème édition de la Biennale, selon une date déjà bien connue : du 29 novembre au 7 décembre 2014. Appuyé par un Comité provisoire de supervision du Fitheb, nommé par arrêté ministériel et entré en fonction dans la même période, la machine semble désormais en marche pour la tenue effective de cette grande manifestation théâtrale d’envergure internationale. Cet objectif entre en troisième position parmi les cinq que s’est fixé le Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme, Jean-Michel Abimbola, depuis qu’il a lancé les réformes du Fitheb, vers la fin du premier semestre de l’année 2013.
En réalité, il y a d’abord eu les assises des 6 et 7 juin 2013, de Grand-Popo, qui ont permis à toutes les composantes du Fitheb d’y participer, parmi lesquels le Ministre de la Culture et ses Directeurs techniques, le Directeur du Festival et le Conseil d’administration, tous en fonction, à l’époque, les candidats à cette Direction, les anciens Directeurs, les représentants d’associations du secteur théâtral et les journalistes culturels. Parmi les conclusions ayant reçu l’assentiment de tous, il fallait compter avec la mise en place d’un Comité de suivi, chargé de la rédaction de nouveaux textes, ceux-ci qui ont été conçus par l’instance, reçus par le Ministère, et validés par le Conseil des Ministres, en décembre 2013, d’où le deuxième objectif cardinal atteint par la première autorité du Ministère de la Culture. En outre, parallèlement à l’organisation du Fitheb, les membres du nouveau Conseil d’administration seront désignés ou élus, selon le cas, par les institutions concernées et, cette structure, après son installation officielle, procèdera à l’élection du nouveau Directeur du Festival, pour le déroulement de l’édition 2016 de la Biennale.

Le temps semble donc bien compté et rien n’est laissé au hasard pour réhabiliter le Fitheb, pour le mettre désormais en pôle position dans le système des grands événements internationaux de théâtre. Ainsi, tout laisse croire que tout discours contraire à cette logique ne viendrait en rien arrêter un processus qu’il serait intéressant de laisser aller à son terme afin d’en juger des résultats, afin de noter de la pertinence ou non des réformes tant voulues par le Ministre Abimbola. De plus, Erick-Hector Hounkpè, de par sa trempe intellectuelle et artistique, gagnerait à faire du temps son allié. Dans ce contexte, que lui coûte-t-il de garder patience et de laisser le système actuel aller à son terme, surtout qu’aucune vocifération d’aucune sorte n’est à même de le remettre en cause, validé qu’il est par le Conseil des Ministres ? Encore, lors du vote de l’ancien Conseil d’administration du Fitheb, ayant eu la confiance de 8 votants sur les 11 présents, il devrait se convaincre de l’existence à son propre niveau d’une grande force de frappe, ce qui l’amènerait à analyser de quelle manière utiliser la durée et les différentes opportunités de sélection à sa disposition pour rebondir et revenir plus fort pour, le moment adéquat, être unanimement reconnu pour occuper le fauteuil de Directeur du Fitheb, puis pour impulser la vision qu’il a développée à travers son mémoire, pour un Festival digne de ses rêves. Il serait indiqué pour lui de faire du temps son allié et, la patience aidant, il verra son objectif se réaliser comme en un tourne-main. Cependant, tout devrait d’abord passer par une vraie réconciliation avec l’actuel maître des lieux, Ousmane Alédji. A cet effet, il serait important de voir qui d'entre les deux hommes aura encore le courage d'appeler l'autre et, qui, appelé, développera le courage de répondre à l'appel du calumet de la paix. 


Marcel Kpogodo

mercredi 9 avril 2014

Les 60 souffles de Jasmin Ahossin-Guézo

Eden d'ébène sur le marché depuis plus d'un mois

C'est un livre d'une qualité particulière qui a été lancé, le samedi 1er mars 2014, en milieu d'après-midi, sous la grande paillotte de l'Institut français de Cotonou. "Eden d'ébène", cet ouvrage du journaliste, animateur et chroniqueur culturel, Jasmin Ahossin-Guézo, revendique une saveur particulière de vengeance positive, une vengeance calmement proférée, à l'aide de 60 souffles chaleureusement inspirés, à l'aide de 60 souffles profondément vécus de l'intérieur de la psychologie du jeune écrivain.


Il prend bien son temps, Jasmin Ahossi-Guézo, à travers "Eden d'ébène", son premier livre, qu'il a lancé le samedi 1er mars dernier et qu'on se procure déjà, dans les librairies de la place. 5000 francs pour ce bijou de catalogue poétique, cela relève d'un véritable cadeau, un livre confortable, par la page de couverture, déjà, au regard et au toucher, d'un fond noir plein d'espérance, vu les couleurs rouge et indigo qui parsèment ce fond, matérialisant les éclaircies prometteuses du Noir portant encore durement les stigmates du viol de son identité par deux femmes, véritables épouses de gerfauts, l'esclavage et la colonisation, sans oublier, dans l’encadré rectangulaire gauche de cette même page de couverture, un dessin de Thierry Oussou, jumeau de circonstance de l’auteur, ce dessin d’une simplicité magistrale, réhabilitant ce Noir qui, tout d’un coup, par la magie de l’espérance, du négro-optimisme, est crayonné en blanc. Tout un symbole pour montrer que la réhabilitation du Noir par la nouvelle génération de la littérature poétique béninoise ne souffrira d’aucun surcroît d’imagination ! Et Thierry Oussou donne ainsi un ton auquel il restera fidèle, tout le long du livre, dessinant comme les enfants dont il est nostalgique, à ses dires, de l’innocence.

Il prend bien son temps, Jasmin Ahossin-Guézo, le volubile qui, dans ses ardentes chroniques sur "Weekend-matin", laissent se chevaucher les mots, marqué par un temps d'une précarité essentielle, lui qui, métamorphosé en un narrateur homodiégétique, dans le paradis qu'il veut pour le Nègre, qu'il voit d'ailleurs pour lui, souffle, souffle 60 fois, lentement, prudemment mais certainement, durement, imposant presque au Nègre de comprendre que son heure est venue, celle, en page 18 du livre, de la foi en la prospérité, de la prospérité, de la croissance économique, du développement ... : « [...] C'est que je crois tant qu'il fera jour dans ce jardin d'éden, ce jardin ébène où j'inaugure le geste enfanteur : je croque la pomme en égérie sacrificielle d'un poème nouveau pour qu'il ne soit mal écrit ... »
              
Jasmin Ahossin-Guézo

Oui, son temps, il le prend à merveille, le jeune Jasmin Ahossin-Guézo, laissant planer un suspens doux, par les cinq pages liminaires qu’il donne à savourer, de sa note à une pensée personnelle qu’il soumet sur son expérience de l’aventure poétique, en passant par deux pages successives de dédicace et de remerciements, puis par l’avant-poème de cet autre magicien du verbe pragmatique, le monument, Albert Tévoèdjrè, - comment l’a-t-il négocié ? – et il termine l’aventure par un dessin très oussouien de lui, un portrait d’une image trop mûrie de lui, comme si l’artiste-plasticien avait décelé qu’il était en avance sur son temps. Closant le système d’Eden d’ébène, il s’accroche à cet autre meilleur dans sa catégorie, le géant Jérôme Carlos ; à travers un ’’post-poème’’, celui-ci rend compte de la trop féminine inspiration du jeune auteur de 27 ans, indiquant le renvoi par celui-ci du lecteur – un Noir, de préférence - à la création par lui de sa propre gloire. Enfin, des ’’Fragments’’, en une dizaine de pages, étalent des pièces poétiques, apparemment d’une inspiration inclassable et donnant du poète l’image d’un insatiable de l’expression.


Des 60 souffles de Jasmin

En fait d’une soixantaine de souffles, l’observateur regretterait de ne pas se délester d’un quelconque billet de cinq mille francs pour lire de lui-même comment, concernant ''Eden d'ébène'' dont les pages sont aussi numérotées en langue fon, il s’agit plutôt d’un souffle en soixante pauses surréalistes ! Sous le couvert des Editions Chrysalide, à Cotonou, ’’Eden d’ébène’’, ce long souffle, en 92 pages, manifeste soixante arrêts, par une ambiance toute gâteau, par une atmosphère d’une douilletterie savante, dans des thèmes de l’amour (poèmes 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 35, 36, 37, 39, 40, 41, 51, 53, 54, 55, 56) de la satiété sensuelle et sexuelle (poèmes 38, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50), du trépas destructible du Noir (poème 3), de l’espérance (poèmes 1, 2, 4, 6, 16, 17, 19, 20, 21), de la symbiose de l’homme avec l’univers (poèmes 7, 9, 11, 13, 22, 23, 25), de la libre vision du poète de l’existence (poèmes 1, 7, 12, 15, 18, 34, 57, 58, 59, 60), de la mission cathartique du poète (poèmes 4, 5, 10,14, 24, 26, 52), notamment. 
A l’effet de l’expression de son moi, le poète se joue des mots, excelle dans la manifestation de l’attente déçue, sur des formules devenues usitées, travaillant à donner une nouvelle vivacité sémantique aux sons : « […] j’élève l’encre » (p. 20), pour « je lève l’ancre », « L’âme chevillée au cœur … » (p. 20), pour « L’âme chevillée au corps », « Et le mot en corps, en vie » (p. 24), pour « […] le mot encore en vie », « mots divers » concurrence « mots dits vers », et « langue de l’être » rudoie « langue de lettres » (p. 24), de même que « C’est une âme qui n’est » (p. 25) a expulsé « C’est une âme qui naît », et que « choses inentendues » éveillait en vain vers « choses inattendues », entre autres.
Remplissant, par ailleurs, la formalité initiale des images fortes, des métaphores, des hyperboles explosives, des allitérations, des assonances et, notamment, d’un langage de l’intelligible, d’un verbe surchauffé par les transes d’une inspiration abondante, débordante, forte, le poète, à la manière d’André Gide, dans L’immoraliste, plie le langage à ses exigences et cisèle les expressions, combine les mots à son gré, les agence, sous le couvert du système de non-règles, traduit tout simplement le tréfonds de ses sensations, vêtus d’habits césairiens. Ainsi, pour un premier recueil de poèmes, Jasmin Ahossin-Guézo montre, en douceur, une fougue poétique révélant un talent d’écriture dont l'avenir révèlera le niveau de consistance. 


Un oubli ?

En quatrième de couverture d' ''Eden d'ébène'', un texte resplendissant sur l'ouvrage. Sans auteur. Un oubli ou ainsi voulu par l'éditeur ? Bien malin qui démêlera ce qui peut sembler un écheveau.

Marcel Kpogodo

mercredi 2 avril 2014

"Bénincultures" distingue six acteurs du monde culturel béninois

C'était le samedi 29 mars 2014

Dans l'après-midi du samedi 29 mars dernier, à la petite salle bleue du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), six acteurs culturels ont reçu une distinction honorifique : le "Prix Bénincultures". C'était en présence de plusieurs invités de marque.


Photo de famille de quelques lauréats et des invités de marque : (De gauche à droite), Luc Fabre et Sylvain Treuil, Directeurs de l'Institut français du Bénin et de l'Institut Français de Cotonou, Ousmane Alédji, Directeur du Fitheb, Tony Yambodè, Promoteur de "Bénin révélation stars", Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture, Madame la Représentante de la Coopération suisse, Marie-Cécile Zinsou de la Fondation Zinsou, le Représentant d'Ignace Don Métok empêché et, Luc Aimé Dansou, Journaliste culturel.

La Coopération suisse, le chanteur Ignace Don Métok, le "Bénin révélation stars" (Brs), la Fondation Zinsou, le jeune arrangeur, Fiacre Ahidomèhou, l'Institut français du Bénin. Ce sont les acteurs culturels béninois qui ont été reconnus par le site culturel "Bénincultures", pour leur manifestation spécifique dans le rayonnement de la culture béninoise, pour l'année 2013. A l'issue d'une cérémonie assez simple, chacun des distingués ou son représentant s'est vu décerner un diplôme de félicitations. Koffi Attédé, Directeur de "Bénincultures", a fait ressortir les éléments de mérite ayant permis de récompenser les lauréats. Ainsi, respectivement, la Coopération suisse, Ignace Don Métok, "Bénin révélation stars", la Fondation Zinsou, Fiacre Ahidomèhou et l'Institut français du Bénin, ont été reconnus, comme "Partenaire de la culture béninoise 2013", "Créateur culturel de l'année 2013", "Evénement culturel de l'année 2013", "Organisation culturelle de l'année 2013", "Coup de coeur 2013" et "Espace culturel de l'année 2013". Aussi, Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture (Fac), Ousmane Alédji, Directeur du Fitheb, Luc Aimé Dansou, Journaliste culturel et membre du Jury de désignation des lauréats, présents, notamment, à la cérémonie, ont été appelés à remettre leur diplôme aux élus. Par ailleurs, cette circonstance solennelle a été l'occasion pour Koffi Attédé de présenter à l'assistance et de lancer officiellement au téléchargement du public le Document rétrospectif de la vie culturelle au Bénin en 2013.

Marcel Kpogodo

jeudi 13 mars 2014

Kim Azas lance un album sur la Mission de Banamè

La date de sortie est le 22 mars prochain

Kim Azas lance un nouvel album le 22 mars 2014. Particulièrement édité en deux versions, il s'intéresse à la Mission de Banamè dans l'une de ses importantes prédictions sur l'avenir de l'humanité. 

Kim Azas
"Time will tell". Le titre du prochain album que lance Kim Azas, artiste béninois vivant en Allemagne. C'est justement dans ce pays, plus précisément dans sa ville d'habitation de Landshut, qu'il le présentera à la presse internationale et locale, le 22 mars prochain. Comportant 13 morceaux, il est, selon les propos de l'artiste, "dédié à Dieu l'Esprit-Saint incarné en Parfaite à Banamè". Ainsi, cet opus, prenant un tournant largement informatif, consacrera une bonne partie de ses chansons à clarifier au niveau de la population de tous les pays la prédiction des trois jours de tribulation que va connaître l'humanité ; il s'agira aussi d'aborder, à en croire Kim Azas, les bienfaits de Dieu Esprit-Saint Dieu Créateur du ciel et de la terre, Daagbo, pour l'humanité.  
Voilà un tournant véritablement évangélique dans la carrière artistique de Kim Azas qui n'entend pas s'arrêter en ce chemin. Partageant sa vision, il prévoit d'installer, prochainement, un studio d'enregistrement à la Cité de la Cour céleste de Banamè, pour y développer une musique gospel dans laquelle s'épanouiront ses collègues chanteurs. Une révolution pour cette région dont le rayonnement ne fera que se développer. 


Marcel Kpogodo

mercredi 5 mars 2014

Alougbine Dine, le superlatif du professionnalisme

Dans la représentation de "La secrétaire particulière" de Jean Pliya

Le jeu de La secrétaire particulière de Jean Pliya a eu lieu, dans la soirée du vendredi 28 février 2014. C’était dans un archicomble théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou. Une vraie réussite de mise en scène qui achève de faire valoir qu’Alougbine Dine a encore de  belles choses à démontrer.


(De gauche à droite) M. Chadas (Nicolas Houénou de Dravo), Nathalie (Freedom Koffi), Virginie (Mireille Gandébagni) et Jacques (Gérard Tolohin). 
La simplicité. Voilà l’ingrédient dans lequel a investi Alougbine Dine, concernant la représentation de la pièce du dramaturge béninois, Jean Pliya. La secrétaire particulière raconte l’histoire de Nathalie, une secrétaire sténo-dactylographe, la particulière, qui entretenait des relations intimes avec M. Chadas, son patron. Celui-ci tente de mettre dans son escarcelle, Virginie, la nouvelle secrétaire mais, en vain. La première tombe enceinte, une situation catastrophique coïncidant avec une autre, son échec au concours de sélection des fonctionnaires de l’Etat. Devant ces deux faits, elle se heurte au rejet de Chadas qui la brutalise pour se débarrasser d’elle mais cela occasionne son arrestation. Et, Virginie épouse Jacques, l’autre employé du même service qui lui faisait une cour discrète et patiente.
La secrétaire particulière, c’est, d’abord, une mentalité des années des fraîches indépendances, c’est une époque révolue. Alougbine Dine, le metteur en scène de la pièce a su en rendre compte ; il a manifesté un décor concentré et pragmatique, rectiligne tout en ayant en son sein plusieurs tableaux différents s’ouvrant et se fermant au gré de l’évolution de la pièce, grâce à la lumière que le régisseur renforce ou affaiblit pour mettre en valeur ou affaiblir, aux yeux des spectateurs, une séquence de bureau. Et, Alougbine Dine n’est pas allé loin pour retransmettre cette ambiance très bureaucratique : des tables en bois, sur lesquelles on trouve une machine à écrire que l’ordinateur d’aujourd’hui a éclipsé complètement, un bureau, au bout de la chaîne, à gauche, pour M. Chadas.
Le public, dans lequel on trouvait de grandes personnalités scientifiques comme les Professeurs Adrien Huannou et Bienvenu Koudjo, du Département des Lettres modernes de la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), des enseignants du secondaire, spécialisés, notamment, dans la discipline du Français, des cadres de tous genres, venus en tant que parents d’élèves, des apprenants, ce public a pu constater la spontanéité et l’authenticité des acteurs que le metteur en scène a programmés pour déclamer la parole adéquate, pour délivrer le geste réaliste qui donne à la pièce toute son actualité, pour vivre simplement le rôle qui leur était dévolu.
Ainsi, entre autres, Nicolas Houénou de Dravo, incarnant M. Chadas, a fait ressortir toute la duplicité morale et le caractère fémininement vicieux du personnage. Mireille Gandébagni, dans le rôle de Virginie, n’a fait que donner à envier aux filles de bonne famille d’exercer dans l’intégrité porteuse que ne valorise pas, de nos jours, une vie sociale mouvementée et débridée laissant à eux-mêmes les adolescents, sentimentalement et sensuellement.
De son côté, Freedom Koffi, en donnant de l’envergure au personnage de Nathalie, en a rendu tout à fait fidèlement la naïveté et le sens arriviste, calomniateur, moralement superficiel et physiquement élégant. Avec Gérard Tolohin, dans le rôle de Jacques, toute la poésie d’un jeune homme sorti de sa réserve et rendu à lui-même par la rencontre candide de sa collègue de bureau, a retracé l’amour méticuleux d’un homme pour celle-ci, dans une humilité du geste et des pensées qui ont donné du sens, sur cette scène du Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou, à l’amour vrai.
Ne parlons pas des Fidèle Anato, planton de circonstance, qui, même s’il appuyait parfois un peu trop sur la chaîne des grimaces comiques, a mis en exergue, sous la férule d’Alougbine Dine, le caractère tout à la fois désinvolte, injuste et loufoque du personnage, des Gérard Hounnou, l’acteur aux yeux globuleux, connu de bon nombre de ses compatriotes, de par son sobriquet beaucoup trop grossier, qui a rendu, de ce réalisme simple, l’humilité de la condition du paysan béninois de cette époque des années 1960-1970, lui qui, aux prises avec une administration inefficace, n’a d’autre choix que de se rabattre sur une profonde résignation par rapport aux brimades dont il est rendu victime.
Il n’aurait pas fallu oublier des Delphine Aboh, projetant le sourire franc et la fermeté juridique de Denise, l’avocate qui, opportunément, prendra Chadas en défaut. Didier Sèdoha Nassègandé, quant à lui, dans sa tenue usée d’homme de l’armée coloniale, roulait le brutal charabia de circonstance, exécutant violemment la litanie d’identification professionnelle, à temps et à contre-temps, provoquant l’hilarité générale et la satisfaction du public, sans compter qu’au lieu d’aller se pourvoir de deux autres comédiens, Alougbine Dine
a préféré faire de cet ancien combattant chômeur, dans une deuxième vie, dans la même pièce, l’un des deux policiers qui viendront arrêter Chadas, le second n’étant personne d’autre que Gérard Hounnou qui, dans son premier rôle avait, semble-t-il, une revanche à prendre sur l’incurie du même Chadas.
Ce casting de haut niveau, pour un metteur en scène de haut vol comme Alougbine Dine, ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), de son état, a pris toute sa valeur avec l’élan audacieux qu’il a insufflé à un Gérard Hounnou, rendu ’’fonnophone’’, pour les besoins de la cause du rendu de la réalité d’une mentalité à laquelle devraient s’identifier les Béninois, avec le ’’grimacier’’ Fidèle Anato qui tantôt imitait mal son patron, tantôt s’enfonçait dans des initiatives personnelles désastreuses qui faisaient tordre de rire le public, ce qui a contribué à montrer à plus d’un, en cette soirée du vendredi 28 février, qu’il en avait eu pour son argent. Et, la volonté proclamée d’Alougbine Dine de faire débarquer cette pièce et ces acteurs dans les collèges pour les apprenants qui ont ce livre au programme en 4ème, a suscité une clameur de grand enthousiasme.
Par ailleurs, si ce metteur en scène a émerveillé, c’est qu’il a donné, en sus, une sorte de défilé des acteurs, avant de lancer le jeu, ce qui a plongé cette pièce dans la modernité et l’universalité du problème des tares administratives qui, à travers les décennies et les systèmes politiques au Bénin, ont persisté, tout en changeant de forme, tout en s’adaptant aux modes de vie nouveaux. Pour la réussite générale, Alougbine Dine n’est pas allé trop loin, il a tout simplement investi dans la simplicité de ses idées, très créatives.  



 Marcel Kpogodo

samedi 1 mars 2014

« Fela Kuti est toujours vivant », selon Eric Dagbo

Il donne un concert ce soir à l'Institut français de Cotonou

Eric Boko, alias Eric Dagbo, se produit dans la soirée de ce samedi 1er mars 2014, sous la grande paillote. La virulence et l’explosion auxquelles il faudrait s’attendre seront particulièrement très orientées : l’artiste remettra au goût du jour les tubes de Fela Kuti, une manière pour lui de faire valoir le caractère immortel de cette icône de la musique nigériane.

Eric Dagbo, dans sa fulgurante prestatioin scénique, le 15 juin 2013.
« I remember Fela », tout un contexte bien tracé pour, inévitablement, montrer au public béninois des choses qu’il n’a jamais connues de Fela, de quoi créer en lui la surprise de constater que c’est cet artiste du grand voisin de l’est qui a réalisé cela. De sa voix rauque, de l’atmosphère chaude, joviale qu’il sait installer dès que vous l’abordez, c’est ce que nous explique Eric Boko, de son nom d’artiste, Eric Dagbo, lui a accepté de nous détailler les tenants et les aboutissants de son concert de cette soirée du samedi 1er mars, à la Paillote de l’Institut français de Cotonou. En réalité, il s’était déjà produit mais, au Théâtre de verdure, le 15 juin 2013.
Avec son orchestre, ’’International african jazz’’ (Iaj), il ressuscitera le mythique Fela, le sur-engagé politique, le plus que décalé, côté mœurs et, au plan musical, l’inspiration inépuisable, les morceaux à la longueur impossible à canaliser, un afro-beat qui secoue les entrailles en même temps qu’il chauffe le sang et ’’sérénise’’ les esprits.
Voilà le défi qu’il s’impose à Eric Dagbo de relever ce soir, lui qui reconnaît volontiers son affinité musicale avec le pape nigérian aux 52 albums, qui, selon lui, a dépassé les limites les plus insoupçonnées, mais dont il était proche de la musique sans avoir jamais connu le personnage. Une affaire de feeling spirituel, de communication des consciences musicales. Même si Eric Dagbo avoue qu’il ne peut se hisser à la hauteur de ce repère en matière de dénonciation politique, vu que la manière bien béninoise de la chose reste, selon lui, à trouver, lui, le promoteur du concept ’’Akiza’’ visant à nettoyer, à purifier la mentalité béninoise, il rassure les Béninois qu’il livrera fidèlement Fela Kuti dont il s’est imprégné de la rigueur reconnue dans la manifestation de l’interprétation.
Pour le concert de ce samedi 1er mars, Eric Dagbo ne demande qu’une chose à ses compatriotes et à tous les fans de Fela et de la musique africaine : venir l’écouter, lui en qui il faut avoir confiance pour une orientation vers la musique qu’il faut, la distraction étant partie prenante du processus d’épanouissement psychologique et spirituel de l’homme. A ce soir, donc, avec Eric Dagbo, à la grande paillote de l’Institut français de Cotonou, à partir de 20h 30 !


Marcel Kpogodo

jeudi 27 février 2014

Résidence de création à Cotonou

Les artistes Elon-m Catilina Tossou et Yamferlino's innovent

Du 27 janvier au 1er février 2014, l'atelier de travail du jeune plasticien, Elon-m Catilina Tossou, sis Quartier Agla, à Cotonou, a servi de cadre à une résidence de création. Cinq artistes, dont quatre Béninois et un Nigérian, ont accepté de s'engager dans cette opération, ce qui montre la grande capacité d'inventivité des initiateurs du projet de résidence de création, Elon-m Catilina Tossou et Ferréol Yamadjako, de son nom d'artiste, Yamferlino's.


(De gauche à droite) Yamferlino's et Elon-m ...
Elon-m Catilina Tossou, Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino's, Eliane Aïsso, Elodie Aguessy et Monsuru Alashe. Ce sont les cinq artistes plasticiens qui ont participé à la résidence de peinture initiée, à Agla, à Cotonou, par les deux premiers, et qui a connu un déroulement effectif, du 27 janvier au 1er février dernier. A l'issue de ces six jours d'échanges, l'inspiration, de part et d'autre, a permis un accouchement de pas moins de 15 tableaux réalisant la démarche artistique spécifique des participants.
Selon Elon-m, comme se plaisent bien à l'appeler ses intimes, s'exprimant comme le principal concepteur de l'initiative, c'est au Sénégal qu'il a eu connaissance de l'existence de ce genre de processus où, sans grands moyens, les artistes peuvent se mettre ensemble pour partager des idées sur leurs démarches respectives ; il poursuit : "Seul dans son coin, un artiste qui ne voyage pas n'est pas un artiste, mais un artisan, parce qu'il est confiné à produire les mêmes choses." Les rencontres entre artistes permettent donc une évolution personnelle, et "chacun se développe dans le domaine de l'art; casse le sens de l'individualisme propre au Béninois, mais, aussi contribue au développement de la nation dans le domaine de l'art".  
Quant à Yamferlino's, cette idée de résidence de création lui a paru intéressante, vu que lui aussi l'a vu pratiquer au Nigeria, un pays qu'il visite très souvent. A en croire ses propos, "faire un atelier, ce n'est pas se rassembler, travailler et vendre, mais faire des échanges avec les expériences des autres". Pour lui, c'est à travers ce genre de circonstance que les artistes, les galeristes, les professeurs d'université se forment et s'informent mutuellement, et que les aînés acquièrent des connaissances de la part des jeunes et vice versa ; ils en profitent pour échanger entre réseaux, partager les programmes artistiques, les dates de festivals, d'ateliers, de résidences.
Pour Elon-m, complétant son collègue, les résidences d'écriture sont une occasion pour créer des œuvres et les collectionner, dans une grande variété. "Il faut forcément travailler avec les autres pour atteindre, chaque fois, un niveau supérieur ; seul, dans le travail, la motivation est faible, la production est faible, réduite, l'inspiration est stérile", complète Yamferlino's qui précise encore que les productions artistiques, dans un contexte de résidence, suscitent des commentaires, des critiques des œuvres respectives, ce qui permet à l'artiste de s'habituer à ce qu'on analyse ses œuvres et à réfléchir sur celles des autres.
Par ailleurs, face à la question liée au financement de ce genre d'activité, Yamferlino's annonce que la création d'une caisse que vient enrichir la cotisation des membres du processus sera le moyen que ceux-ci s'aident mutuellement ; elle financera leur équipement technique et, si possible, des voyages à faire.
Pour ces jeunes artistes aussi déterminés à ne pas rester fermés sur eux-mêmes, aussi bien individuellement qu'artistiquement, l'avenir annonce des perspectives d'espérance.

Marcel Kpogodo

mercredi 26 février 2014

Ousmane Alédji, à la cérémonie officielle de son installation

« Le Bénin, le Béninois, les professionnels de théâtre, […] seront fiers du Fitheb »


Ousmane Alédji
Nommé Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), le lundi 24 février 2014, par un Arrêté signé par le Ministre de la Culture, Ousmane Alédji a été officiellement été installé dans ses fonctions. Cétait le mardi 25 février, dans la petite salle du Fitheb. Etaient présents des collaborateurs, des parents, des amis, des collègues de l'élu et, en première loge, les autorités de tous ordres du Ministère de la Culture. Eric Totah, Secrétaire général du Ministre Jean-Michel Abimbola et, Didier Houénoudé, Conseiller technique à la Culture, dirigeaient la cérémonie d'installation, pour laquelle le nouveau Directeur du Fitheb a tenu, à la suite du Directeur sortant. une courte allocution dont suit l'intégralité. 


"M. le Secrétaire général du Ministère de la Culture,
M. le Conseiller technique du Ministre de la Culture,
MM. les Directeurs techniques, administratifs et centraux,
Chers Amis professionnels de théâtre et du monde des arts,
Chers Amis journalistes,

Nous sommes partis de loin et, j’ai le sentiment que nous avons un long chemin encore devant nous. Nous sommes partis de très loin parce que nous avons remarqué, ensemble, qu’au bout de 20 ans, même si le Fitheb se fait avec réussite, il faut quand même encore lui insuffler un souffle nouveau. Et, à cet effet, je voudrais, ici, rendre hommage à l’audace, au courage et à la témérité de l’autorité de tutelle, je veux nommer le Ministre de la Culture, à qui je dis humblement « Merci » de m’avoir fait confiance aussi.
Entreprendre de réformer le Fitheb n’était pas gagné et n’est toujours pas gagné. Et, le fait de sortir des textes nouveaux pour le Fitheb n’est que le premier pas des nombreux défis qu’il nous reste à relever. J’ai entendu, dans l’Arrêté qui nous a été lu (Arrêté n°0072/MCAAT/DC/SGM/CTJ/DRFM/SA du 24 février 2014, Ndlr) ce matin – Je l’avais lu – la mission qui m’est assignée ; je voudrais rassurer les uns et les autres : n’ayez pas peur, n’ayez pas peur, pas peur du tout ; si on nous donne les moyens de nos ambitions, nous irons jusqu’au bout du rêve, c’est-à-dire, faire du Fitheb un label dont chaque Béninois serait fier et, cela, nous le ferons ensemble, dans un esprit d’équipe, dans le respect mutuel, dans l’écoute de l’autre.
Nous ne pourrons jamais satisfaire tout le monde, mais tout le monde sera écouté.
Il nous revient aussi – Je l’ajoute moi-même à la mission qui m’est confiée – de pacifier un tant soit peu l’environnement professionnel théâtral béninois. Nous allons nous y atteler pour qu’à la fin, l’esprit de groupe triomphe de toutes les formes d’adversité. Le Bénin, le Béninois, les professionnels de théâtre, je vous le garantis, seront fiers du Fitheb.
Je voudrais, ici, rendre hommage à tous les anciens directeurs ; merci à M. Alougbine Dine, merci à M. Tola Koukoui, merci à M. Orden Alladatin, qui ont fait ce qu’ils ont pu pour entretenir l’enfant Fitheb. Je voudrais aussi rendre hommage à M. Wanou Pascal, Directeur sortant ; je l’ai entendu exprimer de la douleur, parce que l’environnement, nous sommes tous conscients qu’il est délicat, aujourd’hui. Mais, je voudrais le rassurer aussi ; nous sommes entre nous, nous sommes tous des Béninois et nous nous connaissons. Donc, ce défi, nous allons le relever.
Les pièges sont partout et, nul n’est à l’abri, où qu’il soit, des coups, des ’’petiteries’’ ; nous allons, ensemble, en essayant de prendre de la hauteur, comme nous l’a recommandé M. le Ministre, d’essayer de ne pas entrer dans le jeu des guerres, des clans et des conflits.
Je voudrais, pour finir, réitérer mon appel au monde des médias, surtout, la presse écrite, qui est très active, à nos côtés, depuis la création du Fitheb, pour leur dire qu’ils ne sont pas impliqués dans le Conseil d’administration du Fitheb pour rien ; c’est parce que les professionnels de théâtre ont estimé que le Fitheb doit être désormais un label commun. Il y a les acteurs, les créateurs mais il y a ceux qui contribuent au rayonnement du label et, ce sont les hommes de médias. Donc, travaillons ensemble pour qu’il n’y en ait pas qui construisent, qui tirent le bébé vers le haut, et qu’il y en ait qui le tirent vers le bas. Nous comptons sur vous, nous espérons compter sur vous pour réussir ce challenge-là.
Je voudrais dire, à l’endroit des agents du Fitheb, que je suis leur ami de vieille date, ils me connaissent tous ; il n’y a pas de problème auquel on ne puisse faire face. Je leur demande d’être rassurés : leurs intérêts ne sont pas menacés avec moi, sauf que, il nous faudra travailler et travailler sérieusement, dans un esprit nouveau.
A mes amis professionnels de théâtre, je dis juste : « Au travail ! Au travail et au travail ! » Maintenant, nous avons l’obligation, ensemble, de gagner cette bataille.
Merci à tous ceux qui sont venus ce matin, par amitié pour ma modeste personne ; les membres de ma famille, si certains sont là, je les remercie, au passage.
Je voudrais dire « Merci » à M. le Secrétaire général, « Merci » à M. le Conseiller technique du Ministre, « Merci » aux différents cadres du Ministère, qui se sont déplacés pour honorer de leur présence la cérémonie de ce matin.


Merci à chacun et à tous ! "

Propos recueillis par Marcel Kpogodo