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lundi 12 décembre 2022

Bardol Migan projette l’espoir et la désillusion liés à l’immigration clandestine

Dans le cadre de sa mise en scène de ’’Zone franc (h) e’’


Le centre culturel ’’Ouadada’’ a servi de cadre à la représentation, le jeudi 8 décembre 2022, de la pièce de théâtre, intitulé ’’Zone franc (h) e’’ du Camerounais, Edouard Elvis Bvouma. Ce spectacle relate l'aventure d'un jeune immigré clandestin en France. Il impose Bardol Nounangnon Migan, comédien et humoriste, comme un metteur en scène, qui s’affirme.

 

De gauche à droite, Adeline Nandja, Noël Aïvo et Gildas Agossoukpè, à la fin de la représentation théâtrale


« […] Enfant de la patrie, le jour de gloire est arrivé […], les mots de soulagement de De Gaulle, un immigré illégal en France, après avoir réussi son forfait, ce qu’a permis de découvrir la mise en scène de la pièce, ’’Zone franc (h) e’’, par Bardol Nounangnon Migan, dans la soirée du jeudi 8 décembre 2022, sur la scène du centre culturel ’’Ouadada’’, à Porto-Novo, la capitale politique du Bénin.


Travaillant comme un docker dans un port d’un pays d’Afrique, De Gaulle s'introduit secrètement dans la bille d'un tronc d'arbre appartenant à une cargaison d'arbres de l’espèce d’'iroko, que transporte un navire à destination de Paris. Obstiné et déterminé, il arrive en France malgré toutes les vicissitudes de ce voyage d’un genre particulier. Puis, aux prises avec un inspecteur chargé des immigrations, dont le rôle consiste à faire rapatrier les clandestins vers leur pays d’origine, il finit par gagner le droit de rester en France, grâce à Marie-France, une avocate commise d’office, qui assure sa défense.


Dans sa mise en situation de ce drame, Bardol Nounangnon Migan a, d’abord, effectué la matérialisation du cadre de l’action par une scène laissant apercevoir un plateau fait de marbre en bas relief et ayant un fond en rideau noir. Ensuite, dans son choix des comédiens, il a fait valoir le jeu de Gildas Agossoukpè, le sujet de la pièce, cet acteur dont l’imprégnation du tragique de l’instant a rendu son aventure pathétique aux spectateurs. 


Ce metteur en scène a aussi fait percevoir l’ardeur d’une adjuvante comme Adeline Nandja, dans le rôle de Marie-France, si bien qu’il est devenu difficile, au cours du déroulement de la pièce, sur la scène de ’’Ouadada’’, de déterminer si l’empathie qu’elle montre pour De Gaulle était due au caractère désespéré de sa situation sociale ou au fait que l’immigré a fatalement réussi à la faire tomber amoureuse de lui. 


Quant à l’inspecteur que Bardol Nounangnon Migan a fait incarner par Noël Aïvo, dans son statut d’opposant au sujet, seul le metteur en scène a le secret de la construction d’un personnage qui ne pouvait susciter sympathie, alors que sa mission était républicaine, donc, légale.


En représentant ’’Zone franc (h) e’’, il a choisi de travailler sur une véritable citadelle de la nouvelle génération de la dramaturgie africaine francophone, Edouard Elvis Bvouma ayant à son actif de nombreuses bourses de création, des pièces de théâtre à grand rayonnement et, de surcroît, de nombreuses distinctions dont le Prix ’’Théâtre Rfi’’ 2017, avec la pièce, ’’La poupée barbue’’.


Pour l’aboutissement de son travail sur ’’Zone franc (h) e’’, Bardol Nounangnon Migan a bénéficié de la production du spectacle par l’association, Baob' Art, et de l’aide à la création, qu’a octroyée l'Institut français du Bénin.

Herman Sonon 

mercredi 2 avril 2014

"Bénincultures" distingue six acteurs du monde culturel béninois

C'était le samedi 29 mars 2014

Dans l'après-midi du samedi 29 mars dernier, à la petite salle bleue du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), six acteurs culturels ont reçu une distinction honorifique : le "Prix Bénincultures". C'était en présence de plusieurs invités de marque.


Photo de famille de quelques lauréats et des invités de marque : (De gauche à droite), Luc Fabre et Sylvain Treuil, Directeurs de l'Institut français du Bénin et de l'Institut Français de Cotonou, Ousmane Alédji, Directeur du Fitheb, Tony Yambodè, Promoteur de "Bénin révélation stars", Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture, Madame la Représentante de la Coopération suisse, Marie-Cécile Zinsou de la Fondation Zinsou, le Représentant d'Ignace Don Métok empêché et, Luc Aimé Dansou, Journaliste culturel.

La Coopération suisse, le chanteur Ignace Don Métok, le "Bénin révélation stars" (Brs), la Fondation Zinsou, le jeune arrangeur, Fiacre Ahidomèhou, l'Institut français du Bénin. Ce sont les acteurs culturels béninois qui ont été reconnus par le site culturel "Bénincultures", pour leur manifestation spécifique dans le rayonnement de la culture béninoise, pour l'année 2013. A l'issue d'une cérémonie assez simple, chacun des distingués ou son représentant s'est vu décerner un diplôme de félicitations. Koffi Attédé, Directeur de "Bénincultures", a fait ressortir les éléments de mérite ayant permis de récompenser les lauréats. Ainsi, respectivement, la Coopération suisse, Ignace Don Métok, "Bénin révélation stars", la Fondation Zinsou, Fiacre Ahidomèhou et l'Institut français du Bénin, ont été reconnus, comme "Partenaire de la culture béninoise 2013", "Créateur culturel de l'année 2013", "Evénement culturel de l'année 2013", "Organisation culturelle de l'année 2013", "Coup de coeur 2013" et "Espace culturel de l'année 2013". Aussi, Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture (Fac), Ousmane Alédji, Directeur du Fitheb, Luc Aimé Dansou, Journaliste culturel et membre du Jury de désignation des lauréats, présents, notamment, à la cérémonie, ont été appelés à remettre leur diplôme aux élus. Par ailleurs, cette circonstance solennelle a été l'occasion pour Koffi Attédé de présenter à l'assistance et de lancer officiellement au téléchargement du public le Document rétrospectif de la vie culturelle au Bénin en 2013.

Marcel Kpogodo

samedi 30 novembre 2013

Concert d’hommage à GG Vikey et à Gnonnas Pedro


Décalage contre décalquage

Des membres du public en liesse, dansant sur la scène, sous l'interprétation du duo Gilles Gnonnas-Dag Jack ...

La commémoration du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin a donné lieu, le samedi 23 novembre 2013, au théâtre de verdure de la structure, à un concert d’hommage à deux icones défuntes de la musique béninoise : Gnonnas Pedro et GG Vikey. La lourde responsabilité artistique de leur imitation a été assurée respectivement par Gilles Gnonnas, le fils du premier, et par Dag Jack. Deux factures différentes de réussite.

 '’Agbadja’’, ’Vonvon non’’,’’Fini pavé’’, ’’Musique en vérité’’, ’’Midomiton’’, ’’Agan massi’’ et ’’Do winnin’’, d’une part, et ’’Gentleman Vikey’’, ’’Davi ré’’, ’’Que Dieu te bénisse’’, ’’Fais-toi plus belle’’, ’’Adowè’’, ’’Je te revois’’, ’’Le lac Ahémé’’, ’’Vive les mariés’’, d’autre part, sont les morceaux interprétés, chacun de son côté, par, respectivement Gilles Gnoonas et Dag Jack, en cette soirée du samedi 23 novembre 2013, au théâtre de verdure de l’Institut français du Bénin dont la commémoration du cinquantenaire était en jeu. Il s’agissait pour eux de faire revivre aux mélomanes nostalgiques des voix disparues de Gnonnas Pedro et de GG Vikey les élans de leur voix musicale qui les enchantaient tant, du vivant de ces baobabs de la musique béninoise.
Gilles Gnonnas en individuel ...
A l’arrivée, la voix de Gilles Gnonnas était appuyée par des balancements très enthousiastes des pieds et des bras, rythmés par l’agencement des instruments harmonieusement joués par les ’’Black santiago’’ de Cotonou, selon tel ou tel autre morceau de son père. Il manifestait une voix se moulant très difficilement dans celle forte et mélodieuse de son géniteur, d’où un décalage que le public lui pardonnait bien. En effet, il avait le mérite de replonger ces inconditionnels de l’ancien sociétaire des ’’Africando’’ dans l’ambiance instrumentale et thématique des chauds moments salsa et lyriques de ce Gnonnas Pedro qui avait fait bouger Cotonou, l’Afrique, l’Amérique latine et le reste du monde.
... de même que Dag Jack ...
... avec ses quatre garçons après le concert ...
Concernant Dag Jack, celui-ci était plus en réussite, dans son imitation de la voix de GG Vikey. La personnalité qu’il déployait se décalquait si bien dans celle de son mentor de circonstance, aussi bien dans la sobriété élégante de son allure vestimentaire que dans sa voix si tendre, si mélodieuse, si envoûtante, si lyrique, si vraie, que le public avait l’impression de se retrouver en face du vrai GG Vikey. Ceci poussa une spectatrice, fanatique plus que jamais à s’écrier : « Mais, c’est lui, il est de retour ! »
... où les Black santiago, saluant le public ...
Dans de telles conditions d’excellence vocale et psychologique, les huit morceaux que Dag Jack a exécutés, avec, aussi, l’appui instrumentale des ’’Black santiago’’, se sont déroulés trop vite, au goût du public dont certains membres se succédaient sur la scène, qui pour danser, qui pour donner un billet à l’interprète. La réussite de Dag Jack dans le décalquage de la voix de GG Vikey a révélé que l’homme était un expert en la matière lorsque, moulé dans un duo ultime avec Gilles Gnonnas, pour un morceau de Pedro, il a supplanté le fils putatif sur son propre terrain ; ses qualités de professionnel en matière d’interprétation n’ont donc plus fait l’objet d’aucune ambiguïté.
...  se sont raffraîchis.
Par rapport à son jeu, Dag Jack a donc occasionné une terrible confusion, suscitant, dans sa tenue sur scène, le questionnement au niveau des spectateurs : « S’agit-il de GG Vikey lui-même? », « Celui-ci est-il ressuscité ? » Sa posture droite, le geste rare mais bien calculé, le visage impassiblement rêveur, nostalgique des rives du fleuve Mono, un visage parfois empreint d’une tristesse amoureuse, d’une langueur décisive, le timbre de voix parfaitement décalqué sur celui du vrai GG Vikey, voilà autant de faits de réussite ayant nettement travaillé à créer l’effet d’un réel décalquage de l’image de Dag Jack sur celle de ce célèbre chanteur béninois originaire de Bopa. Au terme de l’effet psychologique d’illusion analogique, c’est le retour de tous sur terre. Les éléments de réussite précédemment évoqué ont, par ailleurs, placé Dag Jack au-dessus de Gilles Gnonnas, même s’il ne s’agissait pas d’un concours d’interprétation de morceaux de chanteurs béninois.
Pour un concert d’hommage de commémoration du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin, ce fut une occasion pour le public de mesurer la qualité du travail artistique se réalisant en sourdine chez Gnonnas Gilles et Dag Jack. 

Marcel Kpogodo 

mardi 8 octobre 2013

Lancement des manifestations du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin

Les fruits ont dépassé la promesse des fleurs (Sébastien Boko et Youchaou Kiffouly, deux Performeurs fous de ’’Nuit blanche’’)


Dans la soirée du samedi 5 octobre 2013, l’Institut français du Bénin (Ifb) a vécu une effervescence particulière. L’institution tenait la cérémonie de lancement des manifestations artistiques devant marquer la commémoration du cinquantième anniversaire de sa création. Si des officiels béninois et français étaient présents à la cérémonie, la fin de celle-ci a donné lieu à un bon nombre de performances artistiques dans le cadre de la première édition de ’’La Nuit blanche’’, au Bénin. Parmi ces performances, celles animées par Sébastien Boko et Youchaou Kiffouly, entre autres, ont particulièrement frappé les esprits.


Sébastien Boko, constatant la lourdeur de sa charge.
’’Gankpogblégblé’’ est la performance réalisée par le jeune artiste sculpteur sur bois béninois, Sébastien Boko, dans le cadre de la première édition de ’’La Nuit blanche’’, au Bénin. Son œuvre présentait un aspect peu ordinaire : lui-même, complètement peint en drapeau rouge étoilé de la Chine, tirait laborieusement, de manière transpirante, une charrette métallique dans laquelle trônait lourdement aussi une cage enfermant trois jeunes hommes peints respectivement en drapeaux des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Egypte. Dans ses explications au public curieux de comprendre son déambulement dans un certain espace avec sa charge qu’il peinait visiblement à tirer, l’artiste déclare que la Chine qu’il incarne, tire les puissances économiques représentées par les drapeaux des personnages emprisonnés ; il les domine désormais après avoir exploité ardemment leurs secrets de développement.
Le personnage de Kiffouly, "dépecé", après son assaisonnement.
Une autre performance frappante fut celle de l’artiste béninois vivant à Porto-Novo, Youchaou Kiffouly, dit ’’Le Peintre africain’’. Sur le thème, ’’La gastronomie, citoyens du monde et instituts’’, il a produit sa performance sur la scène du Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou. Lui-même, personnage, apparaît, se débarrassant de ses vêtements et épargnant juste le slip. Se faisant arrêter et ligoter par trois autres personnages, il est traîné au sol dans ses liens et posé sur un aménagement plat, constitué de parts de nourriture. Sans vergogne, ses adversaires lui verse sur tout le corps, pendant qu’il est ainsi couché, du jus de tomate et d’autres ingrédients non perceptibles immédiatement. Sur ce, l’un de ses agresseurs qui n’est personne d’autre que l’artiste Bimo, à l’aide d’un petit couteau, se sert de la nourriture recueilli sur le personnage couché et se régale. C’était le sommet de l’absurde et de la démesure artistique !
L'étalage rocambolesque de l'artiste, Prince Toffa.
Bien d’autres performances ont agrémenté la soirée : celle régulée par le caricaturiste, Hector Sonon, dessinant en live des danseuses contemporaines en action, et le fruit de son travail était livré au public par un grand écran, sous la paillote de l’Ifb ; une autre, animée par Marius Dansou, incarnant un ministre très généreux, distribuant à qui le hasard de sa tension le permettait des billets ficitifs. Le Prince Toffa, de son côté, mobilisait le public autour de lui pour la découverte d’un étalage d’un genre particulier ; tout en hauteur triangulaire, il proposait des slips, des strings, des préservatifs usagers, des soutien-gorge, notamment. Le comble de l’ironique !
Pendant que deux autres performances se fixaient, l’une pour matérialiser le Roi Béhanzin et ses épouses, et qu’une autre replongeait l’observateur dans l’univers de l’esclavage, à travers le dessin d’un bateau de transport d’esclaves, Guy-Ernest Kaho, grand conteur et comédien béninois, prenait, en un court instant, la scène du Théâtre de verdure en otage pour déclamer en solo la situation loufoque d’un personnage amusant le public par ses mésaventures. Sans compter Bimo, excellant en tours de magie !
Hector Sonon, vu de dos, caricaturant devant le public ...
Quant à lui, maître de cérémonie, Sergent Marcus, rappeur et slammeur, il annonçait inlassablement les performances et, parfois, se risquait à faire patienter un public conditionné à suivre une performance qui, pour une technique qui se rebellait, se faisait attendre !
’’La Nuit blanche’’, pour sa première édition au Bénin, a plu par les sensations artistiques fortes qu’elle a essaimées, de quoi en faire redemander, l’année prochaine !   
Photo de famille de Mme Kuster-Ménager, avec les Directeurs de l'Institut et les artistes béninois
Cependant, bien avant tout ce déchaînement artistique, l’aspect formaliste du lancement des performances n’a pas été occulté. Du côté béninois, Eric Totah, Secrétaire général du Ministère de la Culture, représentant le Ministre, Jean-Michel Abimbola, avait fait le déplacement de ce lancement du trimestre d’activités artistiques devant servir à célébrer le cinquantenaire de l’institut français du Bénin (Ifb), anciennement, Centre culturel français (Ccf) de Cotonou, en cette soirée du samedi 5 octobre 2013.
Romuald Hazoumè, dans son coup de gueule ...
Du côté français, Aline Kuster-Ménager, Ambassadeur de la France près le Bénin, assistée de Luc Fabre, Directeur de l’Ifb, et de Sylvain Treuil, Directeur de l’Institut français de Cotonou, a prononcé une grande allocution. En outre, intervenant au nom des artistes animant l’exposition ’’Hommage’’, en l’honneur de l’institution qui a permis à bon nombre d’entre eux d’y mener des expositions et de s’ouvrir des débouchés à l’Extérieur, Romuald Hazoumè a marqué les esprits par une allocution acerbe appelant l’Etat béninois à prendre ses responsabilités, celle que la France, à travers l’Ifb exerce, à sa place, en faisant se produire des artistes béninois et en articulant leur promotion professionnelle sur les espaces internationaux.

Marcel Kpogodo

vendredi 4 octobre 2013

Cinquantenaire de l’Institut français du Bénin


Des sensations artistiques chaudes pour un trimestre bien époustouflant !

Un fleuve de manifestations plastiques, musicales et d'autres natures, très savoureuses. Voilà le grand menu sur lequel a communiqué Sylvain Treuil, Directeur de l’Institut français de Cotonou, face aux journalistes culturels. C’était lors de la conférence de presse tenue dans l’après-midi du mercredi 2 octobre 2013, à l’auditorium de son institution. Ces manifestations auront lieu dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin. Apparemment, le public béninois en redemandera.

Sylvain Treuil
Angélique Kidjo, Didier Awadi, Zeynab, Tola Koukoui, Alougbine Dine, Koffi Kôkô, Mamane, Romuald Hazoumè, Zinkpè, notamment. Tous domaines artistiques confondus, voici les têtes d’affiche d’un trimestre culturel qui se déroulera, du 5 octobre au 14 décembre 2013, dans le cadre de la commémoration du cinquantenaire de l’Institut français du Bénin. La substance de ce qu’il fallait retenir de la conférence de presse tenue par Sylvain Treuil, Directeur de l’Institut français de Cotonou, le mercredi 2 octobre 2013, à l’auditorium de l’institution.
Du côté de la musique, une flopée de stars au rayonnement aussi bien international que national se succèderont dans la programmation, pour le grand plaisir des mélomanes béninois, entre autres. Le clou, le 14 décembre 20h30, à 20h30, avec un quartuo inédit dans lequel évolueront Jolidon Lafia, Zeynab, Jean Adagbénon et le trio Tériba ; selon Sylvain Treuil, ce sera « un événement festif dans lequel ces artistes et groupe joueront ensemble, les uns interprétant les morceaux des autres ». Douze jours avant eux, le 2 décembre, la diva, Angélique Kidjo, se produira au même lieu et à la même heure et, un mois plus tôt, le Bénino-sénégalais, Didier Awadi, dans la consistance de la verve qu’on lui connaît, incendiera le même théâtre de verdure.
Dans un registre plus nostalgique, Poly-rythmo officiera, le 26 octobre, toujours aux mêmes lieu et heure, diffusera des instants musicaux, laissant communier des générations de Béninois, dans une universalité thématique ayant ouvert à ce Groupe, plusieurs mois plus tôt, les portes du monde entier. Officieront, à cet effet, les Vincent Ahéhéhinnou Dossa, Cosme Anago, Désiré Ajanohun, Gustave Eustache Bentho, Dègbo Moïse Loko, Vital Adédjobi Assaba, Augustin Pierre Loko, Célestin Honfo Congas et Roland Giblas.
Près d’un mois après cet événement qu’aucun Béninois digne de ce nom n’a intérêt à rater, l’Institut français aura cultivé la même veine nostalgique avec les feux GG Vikey et Gnonnas Pedro, qui seront dignement interprété, respectivement, par Dag Jack et Gill Gnonnas, dans un accompagnement de l’Orchestre Black Santiago !

Univers des Arts plastiques
De grands noms parmi les plus respectables du secteur susciteront la concentration du public, dès ce samedi 5 octobre : Romulad Hazoumè, Dominique Zinkpè, Aston, Gérard Quenum, Simonet, Tchif, Charly d’Almeida, notamment, sous le couvert de ce que le Directeur Treuil appellera le « rendez-vous culturel de la rentrée », qui se décline en une grande exposition dénommée « Hommage » et qui capitalisera la reconnaissance de ces artistes vis-à-vis de l’ex-Centre culturel français et de l’actuel Institut français, qui leur a permis de mener des expositions, de faire connaitre leur pratique artistique, de découvrir des débouchés vers l’extérieur, d’où une notoriété qui fait, aujourd’hui, aussi bien leur fierté que celle de l’Institut français.
En ce samedi 5 octobre, jour du lancement officiel des manifestations culturelles de commémoration des cinquante années de l’Institut français du Bénin, deux phases, selon le même communicateur, sont prévues : la première, celle du vernissage officiel de l’exposition « Hommage » : elle donnera lieu à des allocutions attendues de l’Ambassadrice de France au Bénin et du Ministre béninois de la Culture. La seconde se réalisera par la tenue d’un événement de pure coïncidence : ’’La Nuit blanche’’, « une manifestation internationale existant depuis 1 an et qui associe création contemporaine et performance artistique », continuera à expliquer M. Treuil ; ce seront des performances artistique de 15 à 20 minutes.

Dans d’autres registres culturels
Les précisions fournies par le Directeur de l’Institut français de Cotonou permettent de s’attendre à deux autres rendez-vous de grande portée : le 9 novembre, la prestation de l’humoriste, très connu sur Radio France internationale (Rfi), Mamane, à travers sa chronique journalière du « Gondwana », sur ce canal d’information. Il aura donc 90 minutes, à cette date, à partir de 20h30, au Théâtre de verdure, pour épater davantage par sa très observatrice sagacité sur les mœurs de l’Afrique contemporaine, sur le fondement de sa « République très très démocratique du Gondwana ».
Une semaine plus tard, selon les mêmes repères de lieu et d’heure, Koffi Kôkô interviendra dans un spectacle solo de danse intitulé, de manière par trop contrastée, « La beauté du diable », qui est annoncé, ce 16 novembre, pour mettre en relief les appréhensions spécifiques, occidentale et africaine, de la dualité Dieu/Diable. La musique du spectacle sera assurée par Achille Acakpo.
Voilà donc 9 grands rendez-vous d’un réel régal culturel, qu’il serait peu satisfaisant pour soi de ne pas honorer.

Marcel Kpogodo

mardi 17 septembre 2013

’’Mathilde’’ à l’Institut français du Bénin : Un jeu réussi

Guy-Ernest Kaho et Sophie Mêtinhoué ravissent le public




La paillote de l’Institut français du Bénin, ce samedi 14 septembre 2013, a accueilli un public ayant effectué un déplacement massif  pour suivre ’’Mathilde’’, la représentation théâtrale du weekend. Les nombreux spectateurs ont pu constater que les acteurs principaux de la pièce, Guy-Ernest Kaho et Sophie Mêtinhoué, ont été impressionnants. 

Mise en scène par Isidore Dokpa, ’’Mathilde’’ relève d’une pièce de théâtre écrite par la dramaturge française, Véronique Olmi. Ont évolué sur la scène de la Paillote de l’Institut français du Bénin, ce samedi 14 septembre, Guy-Ernest Kaho, dans le rôle de Pierre, mari, médecin-cancérologue, et Sophie Mêtinhoué, Mathilde sur scène, écrivain et épouse du précédent.
Après avoir purgé trois mois de prison pour détournement de mineur, elle se retrouve au domicile de son époux où celui-ci a soigneusement rangé, par catégorie, ses affaires dans des cartons ostensiblement présentés. La réussite du jeu de chacun de ces deux acteurs béninois bien connus est perceptible, d’une part, à travers la capacité de Guy-Ernest Kaho à incarner ce mari qui, bien qu’encore marqué par l’adultère de sa femme, ressent et exprime un fond d’amour pour elle, une expression ambiguë qu’il a su faire contraster avec une curiosité maladive sur les circonstances des relations intimes entre Mathilde et son jeune amant de 14 ans. Le triple humour de mots, de gestes et de caractère qu’il déploie, dans un naturel du personnage, un naturel mené dans une aisance remarquable, appuyée par une diction et une gestuelle acérées, montre que cet acteur s’est enrichi, au fil des années, d’une expérience dont la solidité en impose.
D’autre part, Sophie Mêtinhoué a ému le spectateur par son adresse dans l’expression remuante et volcanique, vu sa gestuelle multidimensionnelle, du ressenti du plaisir sexuel, des phases d’un orgasme dont les moindres méandres se distribuaient en elle sous l’action d’un amant adolescent qu’elle a su rendre présent et dont elle a suggéré que la vigueur physique et sexuelle ne faisait aucun doute ; cette actrice a pu investir et rentabiliser l’espace, dans ses tous compartiments visibles, tout en jouant ardemment de sa personne pour faire envier son statut d’amante sexuellement comblée.
Dans la sincérité de son jeu de scène, cette Sophie Mêtinhoué n’avait plus aucune commune mesure avec celle de la pièce, ’’Le dernier pas’’, pièce de Moussa Konaté, jouée le 25 mars 2008, à l’ex-Centre culturel français de Cotonou, lors de la neuvième édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Elle y avait incarné le rôle de Safou, toujours avec Ernest Kaho, jouant Seiba, son conjoint ; elle y manquait d’une assurance qu’elle a énergiquement exploitée, ce samedi 14 septembre, démontrant une maturité artistique dont l’avenir pourra décider du développement, surtout si elle se trouve à jouer dans une autre pièce, sans Ernest Kaho, et mise en scène par une personne autre qu’Isidore Dokpa.       

Marcel Kpogodo

lundi 15 avril 2013

Dixième édition du Fithélycob

Les manifestations théâtrales démarrent le 19 avril prochain

La salle de conférences du Ministère de l'Enseignement secondaire a servi de cadre, le lundi 8 avril dernier, à la conférence de presse d'information des journalistes sur la tenue prochaine de la dixième édition du Festival international itinérant du théâtre des lycées et collèges du Bénin (Fithélycob). Tony Yambodè, promoteur de l'événement, entouré des représentants respectifs des Ministres de l'Enseignement secondaire et de la Culture, a évoqué les tenants et les aboutissants de cette manifestation annuelle.

Tony Yambodè
La conférence de presse du lundi 8 avril 2013, animée par Tony Yambodè, organisateur de la dixième édition du Festival international itinérant du théâtre des lycées et collèges du Bénin (Fithélycob), a permis aux journalistes de savoir que l'événement se tiendra du 19 au 27 avril prochains et qu'il engagera la prestation de quatorze établissements scolaires : le Complexe scolaire la Rose/Rosette, le Collège catholique ''Hibiscus'' de Parakou, les Lycées Béhanzin, Toffa 1er, des Jeunes filles de Natitingou et des Jeunes filles du Borgou-Alibori, Tikun Pone - Cercle de la Jeunesse consciente, les Collèges d'enseignement général Davié, Djassin, Gbokou, Les Cocotiers, Koutongbé, Avrankou et de l'Unité.

L'affiche du Fithélycob
Comme on le pressent, chacun d'eux proposera un spectacle théâtral sur un thème libre. Et, quatre villes seront parcourues: Cotonou, Abomey-Calavi, Parakou et Natitingou. 
Dans la première, l'Institut français du Bénin (Ifb) a été sélectionnée pour accueillir le tout premier spectacle, Tofa 1er, l'Espace ''Mayton'', dans la deuxième ville, en verra jouer huit, pendant que Parakou se fait représenter par l'Institut français de la ville, avec deux représentations. Enfin, pour la ville de Natitingou, c'est l'Espace Tv5 qui a été choisie pour héberger aussi deux pièces de théâtre. 
A en croire Tony Yambodé, l'ouverture officielle du Fithélycob aura lieu le samedi 20 avril prochain, à l'Espace ''Mayton'', du côté de la sortie arrière du Campus d'Abomey-Calavi, sous la direction du Ministre de l'Enseignement secondaire, Alassane Soumanou.

Tony Yambodè, entouré, à gauche, de Moussa Diarra Soumanou et, à droite, respectivement, de Victoire Noélie Ibikounlé et de Mathieu Salan
En effet, ce département ministériel soutient l'événement depuis cinq ans, pendant que le Ministère de la Culture en est à sa dixième année de partenariat avec lui. Cette considération justifie la présence de Mathieu Salan, Chef de la Division "Comptabilité" du Fonds d'aide à la culture (Fac), de Victoire Noélie Ibikounlé et de Moussa Diarra Soumanou, tous deux représentant respectivement les Ministres de la Culture et de l'Enseignement secondaire. 

Marcel Kpogodo


La programmation du Fithélycob 2013

- Cotonou (Institut français du Bénin)
Spectacle : ''Tofa 1er" - Vendredi 19 avril 2013 - 20h - Troupe : Le Complexe scolaire La Rose/La Rosette

- Abomey-Calavi (Espace ''Mayton'')
Spectacles : A partir de 17h
1. ''On ne badine pas avec l'amour'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : ...
2. ''L'enfant du péché'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : CEG Djassin
3. ''Immigritude'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : CEG Les Cocotiers
4. ''Iyâ Chadé'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : CEG de l'Unité
5. ''Louise d'Akotomey'' - Samedi 20 avril 2013 - Troupe : Lycée Béhanzin

Spectacles : A partir de 17h

6. ''Louise d'Akotomey'' - Samedi 21 avril 2013 - Troupe : CEG Avrankou
7. ''L'enfant du péché'' - Samedi 21 avril 2013 - Troupe : CEG Davié
8. ''Iyâ Chadé'' - Samedi 21 avril 2013 - Troupe : CEG Koutongbé
9. ''Owo Eshu'' - Samedi 21 avril 2013 - Troupe : CEG Gbokou


- Maison TV5 de Natitingou
Spectacles : A partir de 20h
1. ''Sokamè'' - Samedi 25 avril 2013 - Troupe : ''Tikun Pone'' du Lycée des Jeunes filles de Natitingou
2. ''Et Dieu répondit?'' - Samedi 25 avril 2013 - Troupe : Cercle de la jeunesse consciente


- Institut français de Parakou
Spectacles : A partir de 20h
1. ''Tremblement de corps'' - Samedi 27 avril 2013 - Troupe : Collège catholique ''Hibiscus'' de Parakou
2. "Maïmouna'' - Samedi 27 avril 2013 - Troupe : Lycée des Jeunes filles du Borgou-Alibori


Marcel Kpogodo 

dimanche 7 avril 2013

Anicet Adanzounon dans le théâtre béninois

Un génie de valeurs personnelles en action

Dans l'univers du théâtre béninois, un jeune homme, d'une convivialité professionnelle, envahit de son énergie  chaque environnement qu'il côtoie. Dans ses yeux, l'empreinte d'une joie de vivre peu partagée chez les personnes de son âge. Par un état d'esprit aussi dégagé, il défie l'absence ambiante de pragmatisme et gravit de nombreux échelons dans sa carrière d'artiste. Anicet Adanzounon, ce feu qui brûle sur son chemin toute situation de stagnation, impressionne par l'audace qu'il développe de ne pas s'en laisser conter par tout ce qui voudrait l'empêcher de poursuivre son évolution.

Dans la première moitié de la trentaine, dreadlocks sur la tête, comédien, humoriste, metteur en scène, il est le stratège créateur de la Compagnie ''Coco théâtre'', qui s'investit particulièrement dans ce qu'il appelle le ''Théâtre de proximité'', c'est-à-dire un théâtre qui entre en communication directe avec les Béninois en s'intéressant à leur quotidien et en faisant intervenir les langues maternelles servant de vecteur à des spectacles qui sont joués près des habitations.
C'est sa manière à lui, Anicet Adanzounon, de montrer à ses parents et à ses proches ce qu'il exerce comme métier, eux qui ne peuvent pas toujours se rendre à l'Institut français du Bénin pour suivre ses spectacles. Il prend aussi ces précautions pour sa famille qui ne comprend pas ce métier de comédien. Pour lui, celle-ci doit voir de quelle manière il travaille pour toucher du doigt le sérieux de son activité professionnelle.
Cette énergie positive active qu'il dégage physiquement et spirituellement vous envahit et vous contamine de la manière qu'il a de concevoir la vie, qui lui ouvre toutes les portes et qui lui permet de gravir facilement les montagnes, d'écraser les obstacles ; son hilarité spontanée et débordante répand autour de lui la joie de vivre et de gagner ses défis.
Anicet Adanzounon, l'hilarité au service de l'efficacité professionnelle  et de la réussite ...
A son âge, il est d'une activité théâtrale intense qui le sort d'emblée de l'atmosphère ambiante quotidienne de chômage des jeunes et de précarité de l'emploi : il est régulièrement en tournée et fait bénéficier au public, qu'il soit nationalement béninois ou sous-régional ouest-africain, de sa force artistique. Celle-ci, il la mérite bien, ayant, d'abord, sur les bancs de l'école, cultivé l'art théâtral, à travers la coopérative scolaire, au cours de la période révolutionnaire, et ayant souvent joué dans des pièces religieuses à l'église, où il imitait Jésus. Ensuite, il s'est beaucoup investi dans le Festival Kalétas, mené pendant plusieurs années par Orden Alladatin, Ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Une autre circonstance qui affermit son talent théâtral s'étant renforcé de capacités de metteur en scène et de scénographe : un an de formation au Cours d'écriture, de scénographie, d'administration et de mise en scène (Césam), une structure pédagogique initiée par un poids lourd très discret du théâtre béninois, Hermas Gbaguidi. D'ailleurs, le spectacle "Atchadido", qu'il a joué, dans le dernier trimestre de l'année 2012, à l'Institut français du Bénin, d'une part, et, avant et après, dans une tournée départementale et sous-régionale ouest-africaine, constitue  son mémoire de fin de formation au Césam.
Anicet Adanzounon a du succès ! Il travaille beaucoup, ces mois-ci, avec son ancien formateur, Hermas Gbaguidi dont, semble-t-il, il est devenu un partenaire et, c'est un engagement du duo dans un grand nombre de projets dramatiques au Burkina Faso, qui ne peuvent que l'épanouir. Il rayonne et, son secret est simple, selon ses propres propos : "Chercher à se connaître et être sincère avec soi-même ; si tu te trompes, tu détruis ton avenir". Toujours à l'endroit des jeunes de sa génération, il montre que les jérémiades sont incompatibles avec un avenir radieux, d'où une certaine thérapie en questionnement : "La jeunesse qui passe le temps à se plaindre ne consacre pas un peu de temps à sa vie : "Qu'est-ce que je suis?", "Qu'est-ce que je peux faire?", "Qu'est-ce que j'apporte?", "Je vais où avec cela?", "Je peux coopérer avec qui pour avoir quoi?", voilà ce qui suscite des réponses qui peuvent sauver la jeunesse en perte de repères". Sûrement, c'est pour être passé par cette étape assez sensible qu'aujourd'hui, Anicet Adanzounon peut s'enorgueillir de vivre de son métier d'homme de théâtre : "Je ne me plains pas parce que je ne suis pas venu au métier par hasard ; je sais ce que je veux, je suis très patient et je travaille beaucoup". Ainsi, avec une dizaine de créations théâtrales à son actif, il fait valoir d'autres supports d'ordre psychologique à son efficacité : le courage, la détermination, la persévérance. Ce père de deux enfants qui, à un moment stratégique de sa vie, a dû, pragmatiquement, laisser de côté la comédie musicale pour s'investir à fond dans le théâtre, rêve de créer un espace culturel à Abomey-Calavi, sa commune d'habitation. Etant donné la qualité de son mental, il n'y a aucun doute qu'il puisse remporter ce nouveau défi. Autant qu'il irradie de sa vision combative de la vie.

Marcel Kpogodo                      

mercredi 20 mars 2013

Dans le cadre du Projet "Le Bénin se cultive"

Erick-Hector Hounkpè parle du développement face au livre

Le Projet "Le Bénin se cultive", initié par la Jeune chambre internationale Océan du Bénin, a permis d'assister, dans la soirée du mardi 19 mars 2013, à une conférence-débats, animée par le déclamateur-poète et homme de Letres, Erick-Hector Hounkpè. C'était sous la paillote de l'Institut français du Bénin (Ifb). Le thème concernait la place de la littérature dans le développement.


Erick-Hector Houkpè, au centre, entouré par, Hermas Gbaguidi, à gauche, et Mamadou Ismaël, Président de la Jeune chambre Océan, à droite.
Erick-Hector Hounkpè, très connu pour ses déclamations poétiques suggestives, a animé une conférence-débats sur le thème : "La littérature au service du développement". C'était sous la paillote de l'Institut français du Bénin, dans le cadre de la tenue de la première édition du Projet "Le Bénin se cultive", mis en oeuvre par la Jeune Chambre Internationale Océan du Bénin, dans le contexte de la Journée internationale de la Francophonie. Le Président de cette institution, Mamadou Ismaël, a lancé ladite communication.
Au début de son propos, Erick-Hector Hounkpè s'est posé la question de savoir en quoi la littérature pouvait contribuer au développement. Pour y répondre, il a, d'abord, défini les concepts de littérature et de développement, avant de montrer le rapport existant entre eux, plus précisément, les relations que peut tisser la littérature avec les secteurs vitaux d'un pays. Ainsi, après avoir montré que la littérature informe et sensibilise les lecteurs sur les problèmes de leur temps, il l'a confrontée aux domaines socio-culturel, politique et économique.
Dans le premier cas, selon lui, la littérature éduque et permet de construire la personnalité des citoyens, de même qu'elle les divertit et qu'elle leur permet de contester, de subvertir. Pour en finir avec ce domaine, il a partagé que ces fonctions sus-évoquées de la littérature structurent la personnalité de l'individu et font de lui un cadre outillé, performant qui ne se serait pas conditionné à développer des situations de dévoiement. 
En ce qui concerne la littérature face à l'économie, il a fait ressortir que l'écrivain permet la mise en place de la chaîne du livre, dont les acteurs sont nombreux : les éditeurs, les imprimeurs, les libraires, les professionnels de l'événementiel, du promotionnel, ce qui donne lieu à une véritable industrie du livre. A en croire le conférencier, elle est très importante dans l'économie du livre parce qu'elle génère des devises énormes. 
Quant au lien entre la littérature et la politique, Erick-Hector Hounkpè a affirmé que les écrits engagés structurent le mental politique des citoyens pour des combats ; ils conduisent même des auteurs à se retrouver dans l'arène politique. Ils deviennent donc, selon ses propos, des catalyseurs de l'espace politique. Et, leur rôle ne s'arrête pas à ce niveau ; ils induisent la représentativité diplomatique et la souveraineté politique du pays dont les écrivains se comportent ainsi. 


La situation du livre au Bénin

Erick-Hector Hounkpè, en pleine démonstration ...
Par rapport à cette partie de la communication, l'orateur a examiné la situation du livre au Bénin, en explorant chacun des maillons de la chaîne précédemment analysée. Il ressort de son observation que notre pays dispose de beaucoup d'écrivains mais qu'il n'a presque pas d'éditeurs, vu que la plupart d'entre eux publient des livres à compte d'auteur, ce qui, pour lui, pose le problème de la professionnalisation du métier. Concernant, les distributeurs-libraires, il a décelé les librairies "Notre-Dame", "Sonaec" et "Bufalo" chez qui il a déploré le manque d'entente et de solidarité et, d'un autre côté, le fossé entre le consommateur et le produit. 
Avec les espaces de promotion du livre, il en a mentionné un bon nombre : les écoles, les bibliothèques, les centres de lectures et d'animation, même si leur efficacité n'est pas probante. Il a noté, par ailleurs, l'existence d'auxiliaires de la promotion, que sont les enseignants, ainsi que des critiques littéraires et des critiques journalistiques, mais pas celle de prix et de concours littéraires, ni de médias traitant profondément les questions liées à la littérature ni de rencontres littéraires ni de supports spécialisés dans ce secteur. Quant aux consommateurs, ils sont nombreux mais "indésireux". 
Devant ce qu'il a appelé un "tableau sombre", Erick-Hector Hounkpè a fait quelques recommandations : mettre en place la Politique nationale du livre, travailler à élever le niveau des apprenants actuels et à ce que la grande majorité d'entre eux lisent, créer un fonds national ou une banque du livre, mettre en place un ordre national du livre, notamment.
Suite à cette communication que plus d'un participant a reconnu brillante, le dramaturge, Hermas Gbaguidi, aux côtés de l'exposant, a fait valoir sa contribution. Et, après les interventions de tous ordres des participants, fin a été mis à la conférence.

Marcel Kpogodo

lundi 21 janvier 2013

Premiers pas sur scène

Ifè a donné le meilleur d'elle-même

Dans la soirée du vendredi 18 janvier 2013, le Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin (Ifb) a connu les fortes vibrations d'un concert musical de lancement d'album. Ifè, de son nom à l'état-civil, Awoulath Alougbin, danseuse artistique reconnue, était en piste, appuyée par un orchestre dirigé de main de maître par l'international jazziste béninois, Gilles Lionel Louèké. Plusieurs titres de son album de douze, ''Témi'', ont été chantés, laissant la vedette de la soirée donner de sa voix toute nouvelle et se trémousser sur plusieurs rythmes musicaux du Bénin. Elle s'est battue pour être à la hauteur des attentes du public.

Ifè, dans l'une de ses démonstrations et ...
... dans une séquence langoureuse, appuyée musicalement par Gilles Louèkè
''Biotoun'', ''Mawalémi'', ''Ifèmini'', ''Ange'', ''Baba mi'', ''Louanges'', ''Ayanfè'', ''Ibédji'', ''Prison dorée'', ''Agbaléléma'', ''Ayé'', ''La cour'', les douze morceaux de l'album ''Témi'' qu'a lancé la nouvelle vedette de la chanson de la soirée. Dès les premières minutes de vingt-et-une heures, dans sa très élégante robe bleue, Awoulath Alougbin, de son nom d'artiste, Ifè, sans complexes, apparaît sur la scène du Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin, en cette soirée du vendredi 18 janvier 2013. L'y attendent l'élancé Gilles Lionel Louèkè, maestro, cramponné à sa guitare jazziste, avec les Christi Josaphat, Didier Ahouandjinou, Raphaël Houédékoutin, respectivement distribué à leurs postes de batterie, de clavier et de percussions. Pour enrichir scéniquement et musicalement le décor, trois belles choristes venues du Nigeria, vêtues de leur élégant ensemble. Les lumières diversifiaient leurs couleurs et s'entrecroisaient. Après un peu plus de soixante minutes de prestation, la mutation d'Awoulath Alougbin en Ifè est réussie; le yoruba, épaulé par l'idaatcha, est le labyrinthe qu'elle a empruntée, de par une voix, tantôt forte, tantôt onctueuse, pour donner à découvrir des rythmes locaux béninois, parmi lesquelles le kaka et le gbon, que la musique moderne pop et funk, en guitare jazzy de l'excellent arrangeur, en piano et en trompettes, venait fluidifier, de quoi préparer un cocktail confortable capable de faire le tour du monde. 
Dansante et aussi langoureuse, la musique qu'Ifè a livrée au public ayant fait le déplacement de ce concert porte la griffe d'une inspiration thématique, surtout biographique, un peu nostalgique du père disparu ayant comblé son enfance ; cette musique se fait aussi la marque de l'expérience artistique d'envergure de Gilles Louèkè !

Infatigable, Ifè, face aux journalistes, après le concert ...
Dans ses propos d'après-scène, face aux professionnels des médias, celle qui vient de réussir la cérémonie de prise d'un nouveau nom et d'un nouveau secteur artistiques confie qu'il lui a fallu trois ans d'un travail laborieux pour en arriver là, évoquant un parcours de la combattante où rien n'a été laissé au hasard, même le yoruba pur des chansons, qu'elle est allé chercher et travailler au Nigeria, avec l'aide d'Adouni, la chef choriste de cette soirée de lancement de ''Témi''. Naturellement, au cours du concert, le contraire aurait surpris, Ifè a réussi ses déhanchements, dans ses formes modernes et traditionnelles. 
Ainsi, dans un registre clairement plus différent, Ifè, qui veut dire "amour'', emboîte les pas à la feue Affo Love et à Pélagie-la-Vibreuse qui, passant des ondulations du corps aux amplifications vocales du micro, va conduire une double carrière de danse contemporaine et de chanteuse, pour faire exploser davantage une vocation musicale avec, comme atouts, un arrangeur et une manager de premier choix : Gilles Louèkè qu'elle espère toujours voir travailler avec elle, et Elise Daubelcour.

Marcel Kpogodo 

dimanche 13 janvier 2013

Commémoration du 50ème Anniversaire du Traité de l'Elysée

Douze caricaturistes béninois à l'honneur à l'Institut français du Bénin


Sylvain Treuil, Directeur de l'Institut français du Bénin, dans son intervention ...
En fin d'après-midi, le mardi 8 janvier 2013 s'est tenu, à l'espace Kpobly de l'Institut français du Bénin, le vernissage d'une exposition des productions de douze caricaturistes béninois, avec, comme fondement, le thème : "Le Bénin face au défi de la mondialisation". Cette activité s'est déroulée dans le cadre de la commémoration du 50ème Anniversaire d'un acte fondateur qui a scellé l'amitié franco-allemande : le Traité de l'Elysée. Le Directeur de l'Institut français du Bénin, plusieurs personnalités du domaine diplomatique ont rehaussé de leur présence la manifestation. Y participaient aussi les artistes concernés et une foule d'amateurs de la caricature.


Trois générations de caricaturistes sont en exposition, depuis le mardi 8 janvier 2013, dans l'espace Kpobly de l'Institut français du Bénin : Hervé Constantin Adadja, Folly Evariste Amouzouvi, alias AE Folly, Gbèlohan Michel Aïssè, alias Mickey, Fagnon Claude Adjaka, alias Lenfan Claudio, Julien Alihonou, alias Makéjos, Constant Tonakpa, Hector Sonon, Relaxe Joël Hounsounou, Boris Cédric Quenum, G. N. Alexandre Kossoko, Kodjo A. Joseph Akligo, alias Jo Palmer, et Dossou Paul Kpitimé.
Jean-Paul Monchau et Hans Neumann, au vernissage
Si ces artistes se sont ainsi retrouvés en situation de vernissage de l'exposition d'oeuvres qu'ils ont réalisées avec le concours de deux autres caricaturistes avec qui ils ont travaillé en atelier, quelques jours durant, l'un français, Julien Berjeaut, et, l'autre, allemande, Julia Grinnenberg, c'est que le cadre en était bien tracé : le Traité de l'Elysée, signé le 22 janvier 1963, au Palais de l'Elysée, en France, entre le Général de Gaulle, Chef d'Etat français de l'époque, et le Chancelier allemand, Konrad Adenauer.
Michael Raynor n'a pas voulu se faire conter l'événement ...
Depuis, le couple franco-allemand s'est révélé le moteur de ce qui est devenu aujourd'hui l'Union européenne. C'est en rappelant cela, dans ses propos de lancement de l'exposition, que l'Ambassadeur de la France près le Bénin, Jean-Paul Monchau, ayant à ses côtés celui d'Allemagne, Hans Neumann et, dans la masse des nombreux invités, celui des Etats-Unis, Michael Raynor, a montré que ces deux pays étant des partenaires de coopération pour le Bénin, il a fallu faire travailler les artistes concernés sur la crise économique sévissant en Europe et qui ne manque pas d'avoir des conséquences sur le Bénin.
Un aperçu de quelques caricatures exposées
                                        
                                                       Une caricature forte, exemple du génie observateur, imaginatif et humoristique  des  artistes béninois ..


  
En réalité, l'Association Bénin Dessin, née en 1999, est le creuset associatif comportant des dessinateurs de presse et de bandes dessinées, qui a établi le lien entre les deux Ambassades commémoratrices et les caricaturistes. Par conséquent, les thèmes abordées dans les réalisations sont d'une variété allant de la situation économique peu reluisante du Bénin, de l'Afrique, à la complexité des relations entre ce continent et l'Occident, en général. Pour se détendre et rire franchement, il vaut se rendre à cette exposition ; les caricaturistes concernés font percevoir de leur science un génie de transcription des faits de la vie réelle par le dessin et une observation critique et humoristique inouïe, qui interpellent.


Marcel Kpogodo