mardi 31 décembre 2013

Mes 18 coups de coeur de reportages culturels, politiques et de tous autres genres ....

Les personnalités 2013 qui ont impressionné ma conscience ...

L'année 2013 a été si fourni en tous domaines d'événements que les journalistes, toutes rubriques confondues, se sont intensément investis pour relayer, de la manière la plus satisfaisante possible, ces événements, marquants ou non. Personnellement, à la veille de la nouvelle année, je me dois de partager avec les lecteurs fidèles de ce Blog, mes coups de cœur, pour l'année finissante. Avant de lancer quoi que ce soit, je présente mes Voeux de Santé et de Bonheur, de Réalisation de soi à Vous, fidèles lecteurs abonnés de "Stars du Bénin". Que 2014 vous permette de réaliser un significatif pas de plus !

Dieu Esprit-Saint, Chef de la Mission de Banamè : En matière de coups de coeur pour 2013, il y a d'abord, à mon niveau, Gblagada ma su hon do, Papa Yèssissin-Mawu Yèssissin, Mawu Adja lonlon, Daagbo, Dieu Tout-Puissant, Qui fait l'insigne honneur au Bénin de Sa présence à Banamè, dans la Commune de Zangnanado. Un reportage anodin pour corroborer les rumeurs d'imposture et de décalage catholiquement religieux et, je me retrouve nez-à-nez avec Dieu Tout-Puissant, fascinant et déroutant, illisible, à l’œuvre depuis 2009 ...

 

Le Pape Christophe XVIII : Vicaire de Dieu Esprit-Saint, son éloquence véhémente et poignante, sans pareille, réveille les esprits les plus obtus de leurs contradictions, de leurs errements spirituels ...











Boni Yayi : Président de la République du Bénin, Chef de l'Etat, Chef du Gouvernement. Tout le long de 2013, il a fait l'actualité, capitalisant toutes les formes d'analyses ; il tient du roc contre qui s'écrasent les ennemis, et de l'eau qui s'infiltre inévitablement, tenant à bout de bras ses objectifs chèrement disputés et arrachés ...





Angélique Kidjo : Ambassadrice universelle de la musique béninoise : Qui l'eût ? Cette icône mondiale, en concert, entre autres, le 2 décembre 2013, au Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, énergique, du haut de ses 53 ans, gamine, branchée, fulgurante, intrépide, vibrante, humble, inspirée, faisant impitoyablement danser Madame l'Ambassadeur de la France près le Bénin et son mari, coachant, comme une maîtresse de classe, les icônes nationales de la chanson comme les Tériba, Zeynab, Sessimè, interprétant, avec son orchestre d'un standing international, plusieurs morceaux mondialement partagés : "Zélié", "Kélélé", "Batonga", "Arouna", "Sèdjèdo", "Sènamou", "Petite fleur", "Malaïka", "Gbè Agossi", "Wombo lombo", "Adouna", "Move on up", "Pata pata", "Afrika", "Agolo", "Tumba", ... Angélique Kidjo, la Diva aux cheveux ocre ...

Dominique Zinkpè : Artiste-plasticien très connu pour ses inspirations fulgurantes, inaccessibles et anticonformistes, corpulence malingre domptant des sculptures gigantesques et des lignes d'une abstraction multidimensionnelle, visionnaire, inventif, son art n'a pas échappé à Roger-Pierre Turine qui, le 3 décembre dernier, a rendu publique, à La Maison rouge, à Cotonou, l'édition du livre intitulé, Les destins de Zinkpè, retraçant la biographie et la démarche artistique complexe de l'homme, une annonce sur fond de l'exposition "Spirit maestria ", s'étant déroulée du 4 au 8 décembre 2013, comme pour concrétiser la valeur de l'homme et la reconnaissance scientifique internationale de son art. Dominique Zinkpè est sur la voie de devenir
ce qu'Angélique Kidjo est actuellement dans le monde entier.

Ousmane Alédji : Directeur du Centre culturel "Artisttik Africa", ce comédien, ce metteur en scène et ce dramaturge de talent se révèle plus qu'honorable, vu sa double envergure de roc et d'eau, faisant courageusement l'épreuve de l'ostracisme culturel mais résistant et défendant sans coup férir la capacité nationale à circonscrire et à réussir des initiatives de promotion de facteurs de la culture authentiquement béninoise. Cette combativité de peau de pachyderme voit clairement son but pendant que beaucoup le croient enlisé ... Il doit souvent rire de leur méprise !

Didier Awadi : Rappeur sénégalais de nationalité authentiquement béninoise, son art vocal et vociférateur a fait trembler les clôtures du Théâtre de verdure de l'Institut français du Bénin, en décembre dernier, donnant juste une esquisse à ses compatriotes de toute la chaleur et de toute la "battance" qui sont le secret de son succès hors du pays natal.
 







Erick-Hector Hounkpè : D'une humilité peu connue et, désigné Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) par le Conseil d'administration de l'institution, son charisme de conteur, d'homme de théâtre et de déclamateur poétique lui donne un blanc-seing, du côté de bon nombre de ses pairs quant à la réussite de sa mission. Pourvu que le Ministre béninois de la Culture, Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola, dans ses calculs très serrés, n'oublie pas sa désignation officielle, le Fitheb devant théoriquement se tenir dans trois mois !

Koffi Attédé : Directeur des "Editions plurielles", il manifeste une fougue de réussite qui ne se ressent qu'à travers les résultats probants de ses initiatives. Ses faits d'armes, la conduite, de pair avec Brice Bonou de l' "Atelier ouverture azo", du Projet "Bénin en création" et, particulièrement, du "Concours national "Plumes dorées", depuis cinq années, donne la mesure de l'engagement de ce jeune à voir mener autrement la barque de l'édition, lui qui, à la tête du système "Bénincultures", innove, chaque jour que Dieu lui donne d'user de son inspiration. Bonne relève, n'est-ce pas ?

L'Institut français du Bénin : Cet espace français de la promotion culturelle béninoise, sortant fraîchement de la commémoration de son cinquantenaire, ne cesse de briller par le rôle cardinal qu'il joue au Bénin, et que bon nombre d'acteurs culturels nationaux rêvent de voir le pays s'approprier, rien que par nécessité d'assumer une certaine souveraineté ou par orgueil national, par chauvinisme culturel, même s'ils doutent que le Bénin puisse mieux faire. Dans l'excellence d'assurance d'une partition déplaisante, pour certains, mais incontournable, cette institution, dans les dernières semaines de 2013, a plu par le jeu de la dérision de sa stature de froide structure républicaine française, en se donnant au jeu du défilé de son personnel, devant un public profondément acclamateur !

Sanvi Panou : Réalisateur béninois vivant en France, ses déboires avec Marie-Elise Gbèdo n'ont en rien émoussé son rêve de voir le Bénin, son pays, célébrer un cinéma professionnel et exportable. Mais, s'en donne-t-il les moyens? Oui, sauf que ce tenace brûle souvent les règles de ce petit quelque chose qui fait fondre le compatriote et qui le transforme aisément en un collaborateur de réformes. Mentalité métropolienne oblige !



Dag Jack : Vu et entendu de loin, c'est GG Vikey tout craché. Professeur de musique, maître de son art, il ne publie souvent pas d'album, au grand regret de ses nombreux fans, très tôt consolés dès qu'il monte sur scène. Dag Jack, valeur sûre de la musique béninoise, humble dans son parcours, gagnerait à se mettre au-dessus des sentiers battus de la victoire sur le quotidien.  






Daté Atavito Barnabé-Akayi : Professeur de Français et écrivain intervenant dans plusieurs genres littéraires, il anime, avec ses deux compères, Anicet Mègnigbèto et Armand Adjagbo, la maison d'édition "Plumes Soleil". Prolifique, aussi bien dans sa production que dans l'édition personnelle d'ouvrages, il présente toutes les caractéristiques de la mentalité frondeuse de la nouvelle génération. Rien ne l'effraie ni ne l'arrête ; il poursuit son chemin, défiant, enflammant les entiers battus, explorant, dictant des normes nouvelles, fixant des expériences inédites ...

Laudamus : Tête brûlée des arts plastiques béninois, courageux expérimentateur de la sculpture féminine vivante, créateur alchimique, innovateur inculturé, il n'a de cesse de provoquer pour survivre artistiquement, ce qui le pousse plus loin et donne, chaque fois, une dimension nouvelle à la peinture béninoise. Mordu de cinéma et de promotion d'espace culturel, il se fraie, de manière concomitante, un nouveau chemin dans chacun de ses deux secteurs, brisant les obstacles et se créant pragmatiquement ses leçons. Bonne endurance !


Jolidon Lafia, Zeynab, Jean Adagbénon et les Tériba : La belle symbiose musicale, du 14 décembre 2013, au Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, animée par cet ensemble des 4, a ému plus d'un, vu que, logés dans l'interprétation commune des morceaux personnels, ils ont donné l'image de la noyade du "tchédjinnabisme", mentalité noire relevant de la béninoiserie et poussant le Béninois à ne poursuivre que ses intérêts, marchant sur tout. Ils ont montré que le domaine de la musique est en avance sur la société béninoise, toujours emmurée dans ses recherches d'un égoïsme de jour en jour plus délétère. Enchantant et distrayant le public en cette soirée, ils ont, le temps d'une prestation commune, fait aimer la musique profondément béninoise et le Bénin.

Alihossi Gbènonhin Alofan : Son regard parle, plus que toute autre chose, de sa vie artistique mouvementée, cousue de déboires et de sacrifices, de petites joies, de brefs sursauts de satisfaction, mais d'une course quotidienne, lente, sûre, vers la victoire décisive. Métamorphosée en une flamme aiguillonnant son cœur, celle-ci la détermine plus que jamais, dope son espérance, lui donne forme et lui permet de louvoyer parfois à portée de ses mains. C'est ainsi que, discrète mais incrustée dans son milieu professionnel, elle se meut vers ses paires quand besoin est, ne marchandant rien de sa force de travail. Henriette Goussikindey, de la Galerie d'art Saint-Augustin de Cotonou, en sait bien quelque chose ! Alihossi Gbènonhin Alofan n'est pas souvent sous les feux de la rampe. Mais, son talent défie les frontières ouest-africaines, notamment, le temps que son endurance renforce son élan vers des contrées plus lointaines et plus prometteuses.


Tony Yambodè : Inévitablement, ce gagneur a marqué l'année 2013 par la concrétisation sans failles de sa deuxième initiative de promotion culturelle, après le Festival International et itinérant de théâtre des lycées et collèges du Bénin (Fithélycob) : le Bénin révélation stars (Brs). A la fin d'une laborieuse sélection fondée sur une interprétation de morceaux d'artistes confirmés de la musique béninoise, en live et en acoustique, deux lauréats ont été retenus, appelés à  recevoir leurs prix, le 25 janvier 2014, en même temps que sera lancée la deuxième édition de la manifestation. Quelle endurance ! Voilà une effervescence respectable à laquelle aussi bien les structures de financement de la Culture que l'Etat béninois gagneraient à ne pas rester indifférents ; les initiatives ont encore de beaux jours devant elles pour sortir le domaine culturel d'une léthargie tenace et récurrente.
Noélie Houngnihin Noudéhou : Directrice du Festival "Lagunimages", elle a patronné le déroulement de la septième édition de cette manifestation cinématographique, lui redonnant des lettres de noblesse perdues, surtout que, cet événement, qui a eu lieu, du 5 au 9 décembre 2013, a permis la formation, l'initiation d'élèves et le renforcement des capacités d'étudiants en cinéma, garantissant ainsi la naissance d'une génération plus professionnelle dans ce domaine, pour les prochaines années.






Marcel Kpogodo

dimanche 22 décembre 2013

Arsène Kocou Yêmadjè dans une nouvelle dimension artistique


Quand l’humour lui va comme un gant 

Le vendredi 5 décembre 2013, la commémoration, au Palais des congrès de Cotonou, du centenaire de la naissance du président Sourou Migan Apithy, a donné l’occasion au public ayant fait le déplacement de déguster la prestation artistique d’un bon nombre d’étoiles et de groupes. Parmi ceux-ci, le comédien et metteur en scène, Arsène Kocou Yêmadjè, a impressionné par ses insoupçonnés grands talents d’humoriste.


Arsène Kocou Yêmadjè

En cette soirée du vendredi 5 décembre dernier, Arsène Kocou Yêmadjè, connu comme comédien et metteur en scène, a planché devant le public de la Salle rouge du Palais des congrès de Cotonou, en tant qu’humoriste. C’était dans le cadre de la commémoration du centenaire de la naissance du Président Sourou Migan Apithy.
Près de vingt minutes de prestation, dont il a été difficile de sentir l’écoulement, lui ont donné l’occasion de montrer que son coup d’essai dans le domaine de l’humour a été un coup de maître. Dans un genre techniquement dénommé ’’Stand up’’, il a entraîné le public dans l’univers d’un certain médecin dont la préoccupation la plus intense est la rémunération attendue de son client, plutôt que la maladie dont il a le devoir professionnel de le guérir. Tournant en dérision ce genre de personne, il a développé un comique verbal fondé sur des jeux bien mûris de mots, comme dans l’extrait « Vous avez la foi ? Je vous conseille un cancer de foie ! »
Dans un registre de ce genre, il a exploré la complexe psychologie féminine, jouant ironiquement à faire suggérer des réalités assez intimes et licencieuses tout en montrant définitivement qu’il était loin de la rive sur laquelle il a fait accoster le public, ce qu’il a réalisé, notamment, dans un éblouissant jeu entre les mots ’’chatte’’ et ’’chat’’, sans oublier de sauter, en en laissant rien paraître, à un parallélisme entre la femme et la voiture.
Arsène Kocou Yêmadjè, humoriste, c’est le développement d’un autre comique, celui de l’absurde, grâce auquel il déclenche, à plusieurs reprises, les éclats spontanés, forts et francs de rire des spectateurs, manipulant, avec une aisance remarquable, le sens du paradoxe, d’un contraste dont la profondeur s’est révélé par une inspiration sortie des tréfonds de l’imagination de l’homme. Des rires, de même que des applaudissements à tout rompre. Voilà l’accueil que ce public d’une soirée d’hommage présidentiel a réservé à Arsène Kocou Yêmadjè lorsqu’il sortait de scène. Sachant que les Béninois n’ont pas le rire et l’approbation faciles, il n’y a aucun doute que sa prestation, ayant provoqué autant de comportements d’enthousiasme et de satisfaction, dénotait d’une qualité artistique montrant la naissance d’un nouvel humoriste au Bénin.


Selon Arsène Kocou Yêmadjè

Hors de scène, l’artiste a bien voulu se confier à nous, dans le but d’expliquer les tenants et les aboutissants de cette séquence d’humour ayant déchaîné la grande hilarité du public. Selon lui, cette prestation est le résultat de six mois d’écriture et d’à peu près une dizaine de jours de répétition. En outre, s’il a choisi de développer en lui la vocation d’humoriste, c’est pour des raisons d’un pragmatisme lié aux problèmes d’expression du théâtre au Bénin : « Economiquement, le stand-up est bon, rentable ». Ainsi, il permet de faire l’impasse sur des comédiens à payer, sur une logistique contraignante pour les prendre en charge, sur des costumes à financer, sur des artifices à mettre en place : « C’est un théâtre adapté à l’absence de financement des activités artistiques au Bénin », finit-il par conclure, indiquant, par ailleurs, qu’avec l’humour, on peut rire de tout sujet grave, mais qu’on ne peut en rire avec tout le monde. En réalité, il fallait sentir venir Arsène Kocou Yêmadjè dans le genre de l’humour, déjà qu’il avait, quelques mois plus tôt, mis en scène le comédien Alfred Fadonougbo, dans Le leurre, un one man’s show satirique, au Centre culturel Artisttik Africa de Cotonou.   


Marcel Kpogodo