samedi 14 novembre 2015

La Charte culturelle du Bénin bientôt en application

Face à la tenue du Séminaire-plaidoyer organisé par la Faplag-Bénin


La deuxième édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap 2015) a connu sa dernière activité. C'est ainsi qu'après trois conférences programmées les jours précédents, le vendredi 13 novembre 2015 a été consacré par la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) au déroulement d’un Séminaire-plaidoyer consacré à la Loi n° 91-006 du 25 février 1991 portant Charte culturelle en République du Bénin. Il a réuni de nombreuses personnes ressources et a débouché sur des options fermes visant la concrétisation des dispositions de cette Loi, ce qui ne viendra qu’épanouir les artistes plasticiens, en particulier, et les artistes béninois, en général.

De gauche à droite, Philippe Abayi et Samuel Ahokpa présentant sa communication
« C’est notre manière à nous de forcer les choses, d’anticiper, pour qu’on aille vite ». Ainsi se prononçait Philippe Abayi, Président de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), à l’issue des travaux de la journée du vendredi 13 novembre 2015. Ils se sont tenus au siège de l’institution, sis Quartier Gbéto, à Cotonou, et furent consacrés à un Séminaire-plaidoyer ayant pour but d’amener l’Etat béninois à mettre en œuvre les dispositions contenues dans la Loi n°091-006 du 25 février 1991, celles-ci devant contribuer à l’affirmation de la valeur technique et de la prospérité des artistes plasticiens, notamment.
De manière concrète, un groupe restreint de travail, dirigé par Samuel Ahokpa, représentant du Conseil économique et social (Ces), et ancien Directeur du bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra), est chargé de procéder à la rédaction d’une proposition de projet de décret d’application de la Loi n° 91-006 portant Charte culturelle en République du Bénin. Celle-ci, promulguée depuis le 25 février 1991 par Mathieu Kérékou, le Chef de l’Etat de l’époque, n’a jamais été dotée de cet instrument juridique afin que ses dispositions soient appliquées pour le rayonnement des artistes plasticiens auxquels l’article 28 se consacre exclusivement, et dont le contenu est clair : « Le budget de tout édifice et espace publics doit comprendre une part réservée à la décoration artistique ».
En outre, dès que cette proposition sera prête, Samuel Ahokpa et son équipe la soumettront à l’étude et à la validation d’un Comité de 17 membres, mis en place par le Séminaire-plaidoyer pour réaliser un grand lobbying auprès des autorités du Ministère de la Culture et même de la Présidence de la République. Il se trouve composé d’artistes plasticiens et d’icônes du secteur des arts plastiques, de juristes, de représentants de différents ministères, de membres du Conseil économique et social (Ces), de la médiature de la République, de la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac) et même de la presse culturelle.     

Aperçu des participants au Séminaire-plaidoyer
Par conséquent, la mouture finale du projet de décret d’application sera soumise au Ministère de la Culture qui devra la faire adopter par le Conseil des Ministres. Et, avec la prise du décret et celle des arrêtés d’application, le Comité mènera la dernière partie de la bataille, ce qui consistera à ce que les dispositions en jeu soient mises en application.
Selon les éclairages apportés par Philippe Abayi, dans le discours qu’il a prononcé, en tant que Président de la Faplag-Bénin, à l’ouverture du Séminaire-plaidoyer, en dehors des acteurs culturels, en général, et des artistes plasticiens, en particulier, qui bénéficieront directement de la mise en œuvre de l’article 28 de la Loi portant Charte culturelle en République du Bénin, cette application produira un grand nombre d’autres conséquences positives, notamment, « la constitution d’un environnement paysager public, l’embellissement des édifices et espaces publics, la constitution d’un patrimoine artistique contemporain, la valorisation du patrimoine architectural et artistique, la promotion des identités nationales béninoises et la contribution concrète des artistes plasticiens à l’économie nationale ».
Justement, à la cérémonie d’ouverture des assises, avaient pris la parole Philippe Abayi et Pascal Wanou, Premier Vice-président de la Cbaac, une étape ayant conduit au déroulement de deux communications, respectivement, de Samuel Ahokpa et de Joël Atayi-Guèdègbé ; elles avaient pour thème : « Importance de la mise en application des dispositions de l’article 28 de la Loi n° 91-006 du 25 février 1991 portant Charte culturelle en République du Bénin » et « Méthodologie de lobbying et de plaidoyer pour la mise en application de l’article 28 de la Loi n° 91-006 du 25 février 1991 portant Charte culturelle en République du Bénin ».
En réalité, cette manche de la promulgation du décret d’application de la Loi indiquée gagnée, il restera celle non moins délicate de la désignation par les structures étatiques, à chaque besoin, des artistes devant faire valoir leurs créations pour la décoration publique, ce qui devra s’opérer en toute transparence et sans favoritisme.

Marcel Kpogodo

vendredi 13 novembre 2015

Retour triomphal de Marcel Zounon du 45ème Congrès mondial du Cioff

Pour 4 retombées capitales en faveur du Bénin


Dans la soirée du mercredi 21 octobre 2015, le Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean), Marcel Zounon, était de retour du Pérou, accueilli en grande pompe par le Ballet national, notamment, après y avoir participé au 45ème Congrès mondial du Conseil international des organisations internationales de festivals de folklore et d’arts traditionnels (Cioff). Des décisions importantes ont été prises, à ses assises, au profit du Bénin, notamment.

Marcel Zounon
« L’Afrique est debout pour aller défendre les valeurs culturelles immatérielles ». Des propos d’un grand enthousiasme de Marcel Zounon, à la descente de son avion en provenance de Lima, au Pérou. Une fougue joyeuse allant de pair avec un accueil des plus artistiquement chaleureux, orchestré par le Ballet national, à l’aéroport Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, en cette soirée du mercredi 21 octobre dernier. Il s’agissait de célébrer aussi jovialement l’arrachage par le Bénin de 4 acquis fondamentaux, pour l’Afrique, au sein du Conseil international des organisations internationales de festivals de folklore et d’arts traditionnels (Cioff).
D’abord, à en croire Marcel Zounon, avec sa participation au 45ème Congrès mondial de cette institution d’ordre culturel, née en 1970, c’est pour la première fois qu’elle reconnaît une place entière à l’Afrique qui, désormais, dispose, à elle seule, d’un secteur, ce qui lui permet de prendre des décisions autonomes relevant des spécificités culturelles de ce continent, contrairement au passé où toute cette partie du monde était rattachée à l’Europe du Sud.
Ensuite, la deuxième retombée importante de la participation de Marcel Zounon à ce Congrès reste la tenue à Cotonou, du 11 au 15 décembre 2015, d’une réunion africaine pour jeter les bases juridiques du ’’Cioff Afrique’’. Comme troisième élément de satisfaction, il s’agit dorénavant de l’appartenance de l’Afrique au Conseil d’administration du Cioff.
Enfin, pour Marcel Zounon, la quatrième retombée de son séjour est la participation du Bénin aux prochaines ’’Folkloriades’’, qu’il a caractérisées comme « le grand rendez-vous des danses traditionnelles et patrimoniales du monde entier ». Elles auront lieu au Mexique, en juillet 2016, ce qui est une première, depuis la naissance de cette manifestation ayant le rang des jeux olympiques, pour les sportifs. Notre pays y sera donc représenté par le Ballet national et par deux artisans désignés à cet effet.
Closant sa présentation, à l’aéroport de Cotonou, le Dean n’a pas manqué de féliciter publiquement certaines personnalités dont le travail dans l’ombre a accouché de ce quadruple succès : le journaliste culturel Happy Goudou qui, en tant que Délégué du Cioff Bénin, a participé, du 24 au 28 septembre 2015, au Cameroun, au Forum international sur la sauvegarde du patrimoine immatériel, et dont le plaidoyer a pesé lourd pour la participation de l’Afrique au Congrès mondial, en tant que ’’Secteur Cioff’’. Il a aussi rendu hommage à Jean Roche, de même qu’à Adolphe Koffi Alladé et à Richard Adossou, entre autres, sans oublier le Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, dont le soutien logistique a facilité la participation du Bénin à ce 45ème Congrès du Cioff.    


Marcel Kpogodo

jeudi 12 novembre 2015

Rahimi Amoussa définit la dimension alchimique de l’artiste plasticien

Dans une communication liée à la commémoration de la 2ème édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap)


La matinée du jeudi 29 octobre dernier a été consacrée par les artistes plasticiens béninois à la découverte d’une communication importante sur la force alchimique de l’artiste. Elle a été présentée par le métaphysicien, Rahimi Amoussa, au siège de la Fédération des associations des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin).

 De gauche à droite, les artistes Francis Ahoyo, Philippe Abayi, le métaphysicien Rahimi Amoussa et l'artiste décorateur Grégoire Noudéhou
« Le plasticien, alchimiste d’harmonie et de paix ». Tel est le thème de la communication qu’a présentée le métaphysicien Rahimi Amoussa, à l’attention des artistes plasticiens béninois, venus nombreux pour l’écouter, le jeudi 29 octobre dernier. C’était dans le cadre de la commémoration de la 2ème édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap).
Première communication d’une série de quatre, elle a instruit le public, constitué en majorité d’artistes plasticiens, sur les normes fondamentales que doit rigoureusement suivre l’artiste plasticien pour atteindre la dimension très sélective de ’’plasticien alchimiste’’. Ainsi, la définition de ce type performant d’artiste est revenue de manière bien précise, closant la communication : « Le plasticien alchimiste est […] un adepte de la connaissance : la connaissance de lui-même ou connaissance de soi, la connaissance de son art et de ses matériaux, le langage des matériaux de son art, la connaissance des lois de fonctionnement de l’univers, particulièrement, la connaissance des effets invisibles, et sur l’homme et sur l’environnement, et la cité de ses créations et des matériaux de ses créations, ainsi que de lui-même, en tant qu’adepte de l’harmonie et de la paix : une voie du sacrifice pour l’humanité ».
Avant d’en arriver à cette étape décisivement conclusive, Rahimi Amoussa s’est appuyé sur un développement en 4 compartiments. Le premier lui a permis de faire comprendre le contenu de la notion d’ ’’arts plastiques’’. Selon lui, ils consistent à « éduquer le sensibilité », à « apprendre à utiliser le langage plastique » et à « acquérir les bases d’une culture artistique », autant d’exigences servant à circonscrire clairement, selon lui, les 6 aspects que contiennent les arts plastiques : la sémiologie de l’image, la composition, la couleur, le graphisme, les matières et le volume.
Concernant le deuxième compartiment de son exposé, le communicateur l’a lié au sous-thème : « Le plasticien, alchimie de la matière ». Ainsi, il a considéré que le plasticien alchimiste de la matière se manifeste à travers la ligne qui, pour lui, est « le moyen de représentation le plus élémentaire ». Cette ouverture l’a amené à développer un ensemble de considérations intéressantes sur les couleurs et les significations respectives qui leur sont attachées.
C’est alors qu’il a abouti au troisième sous-thème : « Le plasticien : de l’alchimie matérielle à l’alchimie spirituelle ». A ce niveau, Rahimi Amoussa s’est appesanti sur la place des ordinaire dans la définition de son concept du sous-thème, avant d’en venir à étudier ceux assez novateurs de l’imagination, de la mémoire, de l’intelligence et de la sagesse, toutes fondamentales dans le passage à l’alchimie spirituelle, surtout que, bien exploitées, elles contribuent à forger un créateur de qualité, donc, un « alchimiste d’harmonie et de paix » qui doit se corriger de 9 cardinaux défauts : l’aveuglement, l’erreur fondamentale, l’avarice, la gourmandise, la luxure, la presse, l’envie, la colère et l’orgueil.
Dans ces conditions, le communicateur a abouti à la dernière partie de son exposé : « Le vitol de l’alchimiste ». Avec cette partie, le public de plasticiens a reçu des consignes précises pour réaliser en soi la vraie dimension alchimique de l’esprit, avec les vertus à promouvoir : la prudence, la tempérance, la justice, la force, la charité, l’espérance, la foi, l’intelligence et la sagesse. En conséquence, l’artiste plasticien peut, en s’améliorant en lui-même travailler positivement sur son environnement et le transformer en bien.
La conférence n’a pas manqué de susciter un débat épanouissant dont Rahimi Amoussa fut réellement à la hauteur.

Marcel Kpogodo 

Elon-m Catilina Tossou, une mémorable odyssée chinoise

Dans le cadre d’un Projet de la République populaire de Chine


Du 16 septembre au 30 octobre 2015, l’artiste peintre et sculpteur béninois, Elon-m Catilina Tossou, a séjourné en Chine. Il s’agissait, pour lui, d’honorer un Projet de l’Etat chinois visant la facilitation de rencontres professionnelles entre artistes africains et chinois. Une expérience réellement porteuse pour lui.

Elon-m, en plein travail de création
« J’ai profité de ce séjour aux points de vue idéologique, social et touristique ; j’ai joui de paysages qui fleurissent et, cette expérience a influencé ma vie, ma créativité, j’ai été aussi influencé par la peinture chinoise ». Les premiers mots de l’artiste peintre et sculpteur béninois, Elon-m Catilina Tossou, quelques temps seulement après son retour d’un séjour de 90 jours en Chine, dans le cadre du Projet annuel mis en place par le Gouvernement chinois pour mettre en contact les artistes africains avec ceux chinois. Ainsi, du 16 septembre au 30 octobre 2015, en compagnie de ses collègues de pays tels que le Zimbabwé, la Tanzanie, l’Ethiopie et la République sud-africaine, cet artiste béninois, après avoir pris ses quartiers dans la ville de Gengdun, lieu du déroulement du Projet, s’est conformé au programme mis en place. A en croire ses propos, ceci s’est révélé épanouissant, vu qu’il était fait d’échanges en atelier avec les autres participants, de travaux en groupe et de rencontres avec l’organisateur du Projet qui n’était personne d’autre que le Directeur de l’Ecole des beaux-arts de Chengdun.

En visite à la Grande Muraille de Chine ... 
De manière plus détaillée, Elon-m confie que la première semaine de son séjour fut celle de contacts avec ses collègues, d’échanges de photos et de partages sur les techniques respectives de travail. Cette période leur a permis aussi de prendre connaissance du programme des activités au cours du séjour, celles-ci devant se diversifier entre des visites de sites touristiques, de musées, du village des arts et des artistes, à Chengdun et, notamment, d’une galerie spéciale. Aussi, ils ont eu droit à une activité de contrôle de leurs compétences artistiques, ce qui les a amenés à faire du crayonnage.

... dont il immortalisera le parcours, à travers une toile
Par ailleurs, les deux semaines qui ont suivi ont été celles de travaux intenses en atelier et, à celles-ci ont succédé une autre, de visites diverses, et une période de repos.

Il pose, avec un artiste chinois, devant une autre de ses toiles, réalisée sur place et inspirée de la culture béninoise
En tout et pour tout, les artistes en résidence ont effectué deux expositions, l’une au Village des arts et, l’autre, à une galerie. Si, en venant de leurs pays respectifs, chacun des artistes s’est impérativement déplacé avec 3 tableaux, ils ont dû en produire 8 sur site. Particulièrement, Elon-m n’a pu s’empêcher d’en créer 7 supplémentaires, la technique utilisée étant celle de la peinture au couteau.
Pose des artistes résidents avec une toile de groupe, réalisée en atelier
Dans ses impressions globales de profonde satisfaction, il déclare : « Ma découverte de la Chine relève d’un rêve réalisé qui m’a amené à renouveler la démarche de ma peinture. En Chine, il existe du dynamisme et de la créativité artistiques ; la communication était bonne, bien qu’étant en anglais. Les visites touristiques et les rencontres artistiques étaient très magnifiques et irremplaçables ».

Elon-m, en jaune, à gauche, dans le grand groupe des artistes résidents
En réalité, Elon-m Catilina Tossou est un artiste béninois qui, depuis quelques années, développe la démarche de la peinture au couteau parmi plusieurs autres styles qu’il exploite aussi. Ses sujets d’inspiration sont illimités et se rapportent souvent à la vie quotidienne, à la culture et à l’histoire, entre autres, sans oublier que son imagination lui est aussi d’un grand apport pour la construction de son message.  


Marcel Kpogodo  

mardi 10 novembre 2015

La 3ème édition de ’’Rayons d’Afric’’ a vécu

Avec l’organisation de plusieurs activités


Le samedi 24 octobre dernier s’est déroulée au ’’Blue zone’’, sis Quartier Zongo, à Cotonou, la 3ème édition du Festival ’’Rayons d’Afric’’. Organisée par Pat’ace, cette manifestation a donné lieu à la tenue de plusieurs activités d’ordre culturel.

Une séquence du très apprécié défilé de mode
Une exposition d’arts plastiques, un autre de livres et d’œuvres de musique, un défilé de mode, la distribution de trophées et la délivrance d’attestations de formation. La substance du déroulement de la 3ème édition du Festival ’’Rayons d’Afric’’, le samedi 24 octobre 2015, au ’’Blue zone’’ de Cotonou, situé au Quartier Zongo.
Concernant la 1ère activité, elle a permis au public de découvrir des toiles d’artistes béninois de la peinture, tels qu’Avhec, de Rodriguez Germano, d’Elon-m et de Mahoussi, des sculptures de Sébastien Boko et des vêtements de mannequins dont l’artiste Bamouss a réalisé le design. D’ailleurs, l’une des productions de celui-ci a été vendue aux enchères, au cours de la soirée, sur le thème des enfants en conflit avec la loi.
Pour ce qui est de l’exposition d’œuvres littéraires, celles de plusieurs auteurs ont été exploitées : Jean Pliya, Florent Couao-Zotti, Florent Eustache Hessou, Apollinaire Agbazahou, Laha, Daté Atavito Barnabé-Akayi, Jérôme Tossavi et Houévi Tomédé. Pendant ce temps, des Cd des artistes Koudy Fagbémi et Sergent Markus faisaient l’objet de redécouverte par les visiteurs.

Les récipiendaires, munis de leur attestation, avec, au centre, en gris, Patrice Tomédé, Promoteur de ''Rayons d'Afric''
Par ailleurs, des attestations de fin de formation ont été remises à pas moins de 25 patrons couturiers dont le suivi technique a été assuré par le Fonds de développement de la formation professionnelle continue et de l’apprentissage (Fodefca), sans oublier qu’une dizaine de personnalités ont été nominées pour recevoir, chacune, un ’’Oscar du Guide de la jeunesse’’ : Boni Yayi, Aké Natondé, Angélique Kidjo, Marie-Elise Gbèdo, le Député Affo Ahmed Tidjani, Soumanou Tolèba, Hounon Béhumbéza, Rotimy Djossaya, Gisèle Nicoué et Gilbert Tonon.  Enfin, le clou de la soirée s’est révélé un défilé de mode ayant permis de découvrir le savoir-faire d’artistes plasticiens ayant réussi l’enjolivement de la tenue des mannequins. Et, ce fut l’épilogue de ce que Patrice Tomédé, alias Pat’ace, Promoteur de ’’Rayons d’Afric’’, styliste et costumier à la base, aime dénommer l’acte 3 de son événement dont les défis de la prochaine édition se profilent déjà à l’horizon.


Marcel Kpogodo

dimanche 8 novembre 2015

Habib Dakpogan, lauréat 2015 du ’’Prix du Président de la République’’

Sous le couvert d’une grande amertume du Professeur Midiohouan


Le lauréat du Concours national littéraire, ’’Prix du Président de la République’’, dans sa 5ème édition, est connu depuis hier, samedi 7 novembre 2015, au Hall des Arts de Cotonou. Il s’agit d’Habib Dapkogan. L’annonce en a été faite par le Professeur Guy Ossito Midiohouan, Président du Jury de la compétition, qui n’a pas manqué de déplorer les conditions de la remise de ce Prix.

Habib Dakpogan, en possession de son trophée - Crédit photo : ''Bénincultures''
« Je n’ai plus de mots parce que je suis surpris et ému … C’est comme une exposition qui exige que le récipiendaire travaille davantage … ». Ainsi s’exprimait Habib Dakpogan, nouveau lauréat du Prix du Président de la République, le samedi 7 novembre 2015, au Hall des Arts de Cotonou, site où se déroule le Salon national du livre. Profitant de la parole lui ayant été accordée pour remercier les membres du Jury et ceux du Comité d’organisation du Salon indiqué, manifestation par l’intermédiaire de laquelle le Prix lui a été décerné, il a aussi félicité ses co-concurrents et n’a pas manqué de rendre hommage à Joachim Adjovi, Directeur de ’’Star éditions’’, la maison d’édition ayant produit ’’Pv salle 6’’, le roman lauréat. « Nous avons mené des combats qui n’étaient pas parfois évidents », a-t-il révélé.
En plus du trophée qui lui a été remis par le Professeur Guy Ossito Midiohouan, Président du Jury du Concours, composé du Professeur Jean Marc-Aurèle Affoutou et de l’écrivain Florent Couao-Zotti, Habib Dakpogan s’est vu remettre un chèque de 2 millions de Francs Cfa. En outre, ses 4 autres co-concurrents, présélectionnés, comme lui, dans une première phase, dans un groupe de 13 candidats, ont bénéficié, en même temps que lui, d’un diplôme de participation. Cette cérémonie fut également exploitée pour remettre à Rigobert Kpanikpa Kouagou, le lauréat de la 4ème édition du Concours, celle dont les résultats avaient été proclamés en 2013, son diplôme de participation et son chèque de 2 millions.



L’indignation de Guy Ossito Midiohouan

Rigobert Kpanikpa Kouagou n’est entré dans les attributions de son Prix que deux ans après sa consécration. De plus, la cérémonie du samedi 7 novembre 2015 n’a enregistré aucune présence ministérielle, en dépit de la qualité prestigieuse de cette récompense d’ordre littéraire, censée être décernée par le Chef de l’Etat. Ce sont autant d’éléments d’insuffisance qui ont provoqué la colère du Professeur Guy Ossito Midiohouan. « On n’a pas su trouver, dans ce Gouvernement pléthorique, un seul Ministre pour décerner le Prix du Président de la République », enrageait-il, remarquant qu’étaient loin d’être atteints les deux objectifs cardinaux que s’étaient fixés, en 2003, les créateurs de cette distinction spécialement réservée aux écrivains béninois. Plus précisément, selon l’intervenant, il s’agissait de « faire connaître une véritable fortune » à l’écrivain distingué et à l’œuvre reconnue, puis de promouvoir la littérature béninoise au plan national et à l’étranger.
A en croire les propos de l’universitaire, après le déroulement de quatre éditions du Prix du Président de la République, l’attribuer fait l’objet de nombreuses difficultés, sans oublier que les quatre auteurs qui ont bénéficié de cette distinction constituent de véritables inconnus au Bénin, en Afrique et dans le monde, cette second considération qu’il a illustrée par le fait que les acteurs du monde littéraire béninois se trouveraient incapables de citer, de mémoire, le nom des quatre lauréats précédents et du livre qui leur aura permis d’obtenir le Prix.
Au vu d’une telle situation, le Professeur Midiohouan n’a pas eu d’autre choix que de conclure au mépris par les autorités béninoises du secteur des arts et des lettres.



’’Star éditions’’, « la consécration … »

’’Pv salle 6’’ est le roman ayant permis à Habib Dakpogan de remporter le Prix du Président de la République. Il est paru en 2013 à ’’Star éditions’’, ayant son siège au Quartier Akpakpa, à Cotonou. Joachim Adjovi ayant la direction de cette structure, présent au Hall des Arts, ce samedi 7 novembre et, félicité au même titre que l’auteur distingué, s’est exclamé : « C’est le résultat de 22 ans de métier» ! Détaillant beaucoup plus son parcours, il explique, le visage rayonnant, que cette longue expérience du secteur de l’édition se partage entre 12 ans aux ’’Editions du Flamboyant’’ et, 10, dans sa propre maison, la lauréate actuelle, créée depuis 2005. Avoir mis sur le marché un roman qui, deux ans plus tard, gagne le prix littéraire le plus prestigieux du pays, relève d’une prouesse dont ’’Star éditions’’ gagnerait toujours à mériter l’atteinte, par des productions d’une qualité chaque fois renouvelée et plus recherchée.
En réalité, au cours de la cérémonie de décernement du Prix du Président de la République, Guy Ossito Midiohouan a dressé une fière chandelle à la maison d’édition ’’Plumes soleil’’, du fait qu’elle seule a réussi à aligner trois lauréats sur les cinq, à l’issue de la présélection ; il s’agit de Pascal Okri Tossou, avec ’’Femmes’’ (2013), de Carmen Toudonou, pour ’’Presqu’une vie’’ (2014) et, enfin, de Daté Atavito Barnabé-Akayi, pour ‘’Errance chenille de mon cœur’’ (2014), Rodrigue Atchaoué, lui, le cinquième présélectionné, ayant été édité par la maison d’édition dont il est le Directeur, ’’les Editions du tamarin’’, concernant le roman, ’’Cocogirl’’ (2015).
Pour une véritable renaissance et une profonde éclosion de l’univers béninois des arts et des lettres, l’Etat n’a que la simple partition à jouer que d’honorer, tous les deux ans, toutes les exigences, en fait, à portée de mains, de la tenue de la délibération du Concours national littéraire du Prix du Président de la République. Il ne faudrait pas non plus occulter l’organisation annuellement bien médiatisée du Salon national du livre.

Marcel Kpogodo 

samedi 7 novembre 2015

Dieudonné Oténia montre la force des arts plastiques dans l’éducation des enfants

Dans le cadre des activités liées à la 2ème édition de la Jiap

Le mardi 3 novembre dernier a eu lieu la 3ème conférence organisée par la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin). C’était en matinée au Siège de l’institution, ce qui a permis à l’orateur, Dieudonné Oténia, de faire ressortir l’apport incontournable des arts plastiques dans la réussite de l’éducation des enfants.

Dieudonné Oténia, debout, au cours de la délivrance de sa communication
« Le rôle et l’importance des arts plastiques dans l’éducation et l’épanouissement des enfants ». Tel est le thème qu’a développé l’artiste plasticien, décorateur, peintre et pédagogue d’art, Dieudonné Oténia, dans le contexte de la commémoration de la 2ème édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap), le mardi 3 novembre 2015, au siège de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin).
Ainsi, après avoir défini l’éducation comme l’ensemble des outils, des approches, des mécanismes, des techniques de transmission de formations, d’informations et de savoirs, et aussi comme la science de transmission des savoirs dont il a énuméré plusieurs catégories,  le conférencier a évoqué, d’une part, les activités des arts plastiques pouvant intervenir dans le domaine de l’enseignement : le dessin, la peinture, la sculpture, le modelage, l’infographie, la sérigraphie et l’installation. D’autre part, il a précisé les trois tranches de l’enfance sur lesquelles devraient être fondées ses analyses : 4 à 9 ans, 10 à 16 ans et 17 à 25 ans.

Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin, à gauche, et, Grégoire Noudéhou, à droite, entouraient le conférencier ....
Selon lui, l’Autrichien Rudolf Steiner a montré à profusion que les arts plastiques ont leur place dans la création des conditions de réussite de l’apprenant à l’école et dans la vie. En substance, il a fait retenir à l’assistance les différents avantages des arts plastiques lorsqu’ils sont enseignés à l’enfant à l’école, concernant surtout la 1ère tranche d’âge ; ils permettent de travailler ses attentions dans ses relations avec le monde, en développant sa capacité d’observation à travers l’affûtage de ses possibilités de vision, d’établissement des différents rapports entre les objets par leurs formes, leurs volumes, leurs couleurs, leurs nuances, notamment. Aussi, les arts plastiques aident le petit apprenant à se représenter ce qu’il observe, à intérioriser la réalité et à la rendre, au travers de son ressenti personnel. Et, à ce niveau, la fermeté de Dieudonné Oténia s’est établie : il n’y a que les arts plastiques qui puissent offrir ces avantages à l’enfant. Cette transition l’a amené à opérer une grande récapitulation des apports : éveiller l’enfant aux différentes capacités d’expression autrement que par la parole, développer sa capacité à agir, à se situer et à interpréter le réel à sa façon, construire son individualité en dehors des mots, entre autres.

... face à des artistes ...
Par ailleurs, l’intervenant s’est intéressé à la 2ème tranche d’âge, celle des enfants de 10 à 17 ans. A ce niveau, il a partagé que l’enfant détient beaucoup d’informations dans plusieurs disciplines que sont les Sciences de la vie et de la terre (Svt), l’Histoire, la Géographie, notamment, ce qui lui offre l’occasion de construire un dialogue, un sujet à partir des informations qu’il reçoit, de même qu’il peut construire par l’image et par le dessin, sans oublier qu’il développe des qualités telles que l’adresse, la patience, la précision, la notion des nuances, la capacité de déceler les différences entre les expressions artistiques, l’ouverture de son esprit à la créativité et la culture de la confiance en soi. En outre, pour Dieudonné Oténia, les arts plastiques aident cette catégorie d’enfants à développer leur confiance en soi dans l’interprétation du réel. Face à cette évocation, il a insisté sur la nécessité pour les évaluateurs des productions artistiques des enfants de faire attention à ne pas les sanctionner maladroitement ; ils devraient comprendre leur restitution du réel, leur interprétation personnelle de ceci. Puis, il a martelé que les arts plastiques ont la capacité exclusive de faire exister et grandir la confiance en soi, chez l’enfant, dans la vie, en général.

... ayant fait le grand déplacement
Enfin, se rapportant à la tranche d’âge des 17-25 ans, les enfants possèdent réellement la confiance en soi ; ils peuvent aussi opter pour faire carrière dans les arts, ce qui les soustrait du chômage, comme ils peuvent aussi faire de ce domaine une ’’discipline-exutoire’’. Mais, le conférencier a rappelé que « l’homme n’est homme que lorsqu’il est créateur », montrant par cette affirmation que la vie n’étant pas que production et consommation, elle pouvait être aussi création, d’où le « boulevard d’activités » qui s’offre aux jeunes dont l’enfance de formation aurait été bercée par les arts plastiques. Selon lui, de cette manière, par son engagement, il contribue à faire disparaître l’insalubrité dans tous ses ordres.



Marcel Kpogodo 

vendredi 6 novembre 2015

Jo Palmer lance le Magazine ’’Kouadjo’’

A partir d’une initiative purement personnelle


Le Théâtre de verdure de l’Institut français de Cotonou a servi de cadre, le samedi 31 octobre dernier, au lancement du Magazine, ’’Kouadjo’’. C’était à l’initiative du créateur de l’organe de presse, Joseph Akligo, alias Jo Palmer.
''Kouadjo''
Bimestriel, ciblé pour les adolescents, d’une valeur de 500 Francs Cfa et édité aux Editions ’’Sinec-Bénin’’, en couleurs, d’un format légèrement inférieur à l’A4, et en papier glacé, à toutes les pages. Voilà les repères de ’’Kouadjo’’ qui est un magazine de jeunesse paraissant à Cotonou, tel que présenté, le samedi 31 octobre 2015, à l’Institut français de Cotonou, par Jo Palmer, qui en est le créateur et le Directeur de publication. Selon lui, ce support « vient combler un vide laissé par ’’Kouakou’’ qui, des années 1970, 1980 au début de celles 1990, était lu partout, même dans les plus reculés de l’Afrique ». Et, ayant jeté un coup d’œil au niveau des publications de ce genre, il n’en a trouvé aucune qui puisse instruire valablement la jeunesse, d’où l’idée de la naissance de ’’Kouadjo’’, que le jeune lecteur pourra trouver dans les kiosques, une fois tous les deux mois. Pour l’intervenant, il s’agit donc d’un projet visant aussi à « combler le vide d’une culture générale chez les adolescents ». Ainsi, feuilleter ce magazine de 20 pages, dans sa toute première parution, revient à s’édifier intellectuellement à travers 6 bonnes rubriques : ’’Documentaire’’, ’’Science’’, ’’Histoire’’, ’’Santé’’, ’’Environnement’’ et ’’Sport’’.
Par ailleurs, une page ’’Conte’’ est prévue pour la formation morale des lecteurs, de même qu’une autre, ludique, est intitulée ’’Jeux et Divers’’. Si un autre point d’attraction de ’’Kouadjo’’ consiste en l’édition d’une bande dessinée en 1ère et en 4ème de couverture, une, totalement complète, s’étend des pages 3 à 10, allant de pair avec le thème du documentaire de la parution. Pour ce premier numéro, les planches en ont été réalisées par Jo Palmer lui-même ; elles traitent du phénomène très controversé de la cybercriminalité.



Une bonne carrure …



Jo Palmer, au cours de sa présentation (Crédit photo : Jo Palmer)
Concernant une certaine expérience liée à ce projet, Jo Palmer a montré, au cours de son partage avec le public, sa pratique du métier de journaliste et de reporter à l’Hebdomadaire, ’’La Gazette du golfe’’, au cours des années 1990, et celui de dessinateur de presse dans le même organe de presse et à ’’L’œil du peuple’’, avant de devenir Consultant indépendant à l’Unicef, à ’’Plan-Bénin’’ et, entre autres, au Ministère de la Santé. Se rapportant à la bande dessinée, il a rappelé avoir participé à plusieurs salons, à l’international, dans ce domaine, sans oublier que, sans le vouloir, il a été quelque peu associé à la naissance de ’’Planète jeunes’’.
Avec un tel profil armé, Jo Palmer présente a priori les atouts de la réussite de cette toute nouvelle expérience, lui qui projette étendre le Magazine aux grandes villes du Bénin, à la sous-région et à toute l’Afrique, dans une optique de sa traduction en anglais, pour la zone anglophone.



Marcel Kpogodo

Sagbohan Danialou confirme son concert parisien du 29 novembre 2015

Dans le cadre de la Semaine culturelle du Bénin à Paris


L’une des salles de conférence du ’’Bénin royal hôtel’’ de Cotonou a abrité un point de presse organisé par Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle. Il ressort que le monument béninois de la musique, Sagbohan Danialou, sera bel et bien en concert à Paris, au cours de la Semaine culturelle du Bénin dans la ville-lumière.

De gauche à droite, Patrick Idohou, Sagbohan Danialou et Luc Sinzogan
« Le concert aura bel et bien lieu ; nous ne sommes pas friands du play-back, nous sommes des instrumentistes » ! Cet enthousiasme et cette assurance proviennent de ’’l’homme-orchestre’’, grand chanteur béninois, Sagbohan Danialou, au sujet du concert qu’il est attendu pour donner à Paris, au ’’Divan du monde’’, le dimanche 29 novembre 2015, de 19h à 22h. Il a tenu ces propos de confirmation, le lundi 2 novembre dernier, au ’’Bénin royal hôtel’’, sis Quartier Maro-militaire, à Cotonou, dans le cadre du point de presse de pré-lancement de la Semaine culturelle du Bénin à Paris, prévue pour se dérouler du 25 au 29 novembre 2015.
Par rapport à la tenue effective de cette manifestation musicale, le ’’Hagbè national’’ n’a pas manqué d’adresser des paroles élogieuses à l’endroit de Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle, et initiateur de la courte rencontre avec les professionnels des médias : « J’en remercie Patrick Idohou qui est un Directeur très ambitieux sachant facilement joindre les bouts et faire ce qu’il faut faire, au moment où il le faut ».  
En outre, à en croire justement Patrick Idohou, pour sa prestation très attendue du 29 novembre, Sagbohan Danialou se trouvera accompagné par son orchestre. Il a aussi partagé que quatre autres artistes béninois, tous vivant en France, se produiront, au cours de ce concert : Fafa Rufino, Laurent Hounsavi, Kiri Kanta et Martin Hod. Une façon « d’unir les artistes béninois résidant au Bénin et ceux de la diaspora », précisera-t-il, avant d’en profiter pour décliner les grandes lignes du programme devant être exécuté au cours de la Semaine culturelle du Bénin à Paris. Il est donc prévu un événement culinaire permettant de faire expérimenter aux visiteurs qui ne les connaissent pas des mets typiquement béninois. Ensuite, le Directeur de la Promotion artistique et culturelle présentera une communication sur le thème : «  L’implication de la diaspora dans la promotion culturelle béninoise à l’international ».
Et, il est revenu à Luc Sinzogan, Directeur adjoint de cabinet du Ministre de la Culture, de faire écouter une allocution dans laquelle, entre autres, en tant que représentant du Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, il a remercié toutes les parties engagées dans la réussite de la Semaine culturelle, notamment, le Chef de l’Etat, Boni Yayi, le Gouvernement, les Ministères des Affaires étrangères et des Finances, puis la presse.

Marcel Kpogodo   

jeudi 5 novembre 2015

Du ’’Kouvito’’ avec Clarke, Yaovi et Pencréac’h, au Centre ’’Arts et cultures’’

Depuis le vernissage du vendredi 30 octobre 2015


En fin d’après-midi, le vendredi 30 octobre 2015, le Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa a tenu le vernissage d’une exposition d’un genre particulier, liée aux revenants. Bruce Clarke, Christelle Yaovi et Stéphane Pencréac’h, les trois artistes concernés, ont ainsi mis à l’actif de leur inspiration, un peu plus d’une quarantaine de fruits d’une réelle curiosité, après un mois de résidence.
Bruce Clarke, Kouvito et Stéphane Pencréac'h
Accueil par un personnage tout en fer, tout en noir pur. L’air d’un robot. Du Rémy Samuz tout craché et, c’est l’arrivée au Centre ’’Arts et culture’’, trois peintures murales circonscrivant stratégiquement tout l’espace, en un rectangle qui encadre le regard et le parcours du visiteur. Jusqu’au 30 janvier 2016, ces 3 peintures murales, 2 installations, 10 œuvres en impression numérique de personnages debout et 18 œuvres en toiles, peuvent être vues par le public, à ce Complexe culturel de Lobozounkpa, sis Quartier Atropocodji, dans l’Arrondissement de Godomey, de la Commune d’Abomey-Calavi, dans la ruelle du Complexe scolaire, ’’La Plénitude’’. Le vernissage de cette exposition dénommée ’’Kouvito’’, ’’Revenants’’, en langue fon, s’est effectué, le vendredi 30 octobre dernier, devant un grand nombre d’invités parmi lesquels des responsables d’espaces culturels, des artistes de tous genres, notamment, et des hommes de médias. Dominique Zinkpè, Directeur exécutif du Complexe culturel, a patronné le lancement de la visite.

Les trois artistes, au cours de leurs échanges ...

Bruce Clarke, Christelle Yaovi et Stéphane Pencréac’h ont montré un premier niveau de manifestation de leur particularité artistique, à travers la peinture murale que chacun d’eux a réalisée, sans oublier la déambulation, au cours de la soirée du vernissage, d’un personnage vivant, peint en ’’Kouvito’’ par le marquage sur son corps, à l’acrylique, grâce à l’art de Bruce et de Stéphane, des traits du squelette, lui donnant l’allure d’un vrai mort vivant, d’un fantôme : Marius Bâjidé Dakpogan n’a pas voulu ne pas être de la fête.   

... avec le public
Premièrement, Stéphane Pencréac’h se fait signaler, à l’entrée dans le Centre ’’Arts et cultures’’. Dès que le visiteur franchit le 2ème portail, il remarque, à sa droite, une prise en charge artistique de la façade haute et droite du mur, représentant désormais comme un espace de plage, dans une technique de mise en perspective. Selon l’auteur de cette réalisation, il s’agit de la matérialisation d’une plage symbolique du départ massif des bras valides des pays côtiers de l’Afrique, vers l’Europe et les Amériques. Tout un réveil des trois siècles du commerce triangulaire.

Visite de l'exposition ...
Tout au fond, la deuxième peinture murale capture le regard. Du Bruce Clarke. Elle attire et soustrait vers elle. Le personnage, les deux mains en arrière, le corps tendu en avant, danse peut-être. C’est selon la lecture du visiteur. C’est l’antichambre vers l’atelier de travail de ce créateur, la salle d’exposition de la dizaine des ’’personnages debout’’ du même Bruce Clarke.  Et, la réelle logique du ’’Kouvito’’. Maintenus dans cette position grâce au vertical panneau en toile relevant d’une impression numérique suspendue par du fil au plafond, ces personnages, hommes, femmes, enfants, tous sexes confondus, célèbrent leur résurrection des entrailles d’un génocide de 1994 puissamment meurtrier, mais dont Bruce Clarke maintient la mémoire, eux qui constituent un million de condamnés dont la vérité sur les conditions de la disparition reste réservée à un cercle restreint de privilégiés, ce qui horrifie l’artiste anglo-sud-africain.

.... par le public
En revenant sur ses pas comme si l’on voulait sortir du Centre, la troisième peinture murale, celle-ci, de la Franco-béninoise, Christelle Yaovi. Elle a exploité le mur latéral de la bibliothèque pour livrer ses mots intimes, par un texte entièrement écrit à l’encre de Chine, intitulé, ’’Body trip’’, ’’Revenante vivante’’, en français (Texte à lire en annexe). Une véritable confession de la ’’résilience’’, d’un cheminement qui lui est interne, du parcours ordinairement humain de naissance, de rencontre des réalités aussi bien dures qu’absurdes de la vie, pour finir par renaître dans une espérance absolument rayonnante. « […] j’ai choisi de vivre, debout en habit de lumière », conclura-t-elle, en ’’kouvito’’ positive, ne ménageant aucun répit au visiteur et le lançant instantanément dans l’une de ses deux installations, à quelques petits mètres du mur : le ’’Body trip’’ 2, dans un espace bien délimité. L’essentiel de l’œuvre est un dispositif sur bois que de nombreuses lames parcourent, que nous soyons au sol ou au sommet du support. Et, tout près, un avertissement sentencieux, un appel, semble-t-il à l’humilité : « Poussière tu es, poussière tu retourneras ».

Les peintures murales de Stéphane Pencréac'h ...
Empreint de la force d’une telle suggestion, le visiteur aborde, en toute sérénité, la caverne d’Ali Baba, la galerie d’exposition d’une alternance de surprenantes toiles des trois anciens résidents. Du côté de Christelle Yaovi, la technique de l’acrylique et du collage fait son chemin à travers les œuvres, même lorsque certains dessins sont réalisés à l’encre de Chine. 

... et de Bruce Clarke
Cette démarche honore pas moins de 17 œuvres réparties entre les trois salles de cette galerie et son atelier de travail. Stéphane Pencréac’h, lui, occupe, de ses 6 toiles, l’essentiel de la salle 1 d’exposition, développant un procédé artistique unique, celui de l’acrylique sur pagne. Innovant. Avec Bruce, la première salle d’exposition resplendit de deux revenants, deux ’’hommes debout’’, par les œuvres ’’Muted response’’ et ’’A place in history’’. Dans la salle 3, deux catégories de toiles : deux peintures de ces personnages-revenants, le ''Fantôme de la mer'' 1 puis le ''Fantôme de la mer'' 2, un hommage, selon l'auteur, aux personnes perdues dans les immigrations vers l'Europe, et deux photos brouillées d’une longueur verticale de la même facture que celles de l’impression numérique, ’’Fantôme de la terre’’ 1 et ’’Fantôme de la terre’’2 ;  A voir absolument !

Marcel Kpogodo  




Texte de Christelle Yaovi : Body trip - Body trip revenant - Revenante vivante

Présentation murale du texte de Christelle Yaovi
Body trip, le voyage vivant du corps.
De mon corps, du corps du nouveau-né, de la petite fille, du petit garçon
Du corps féminin, du corps masculin, du yin, du yang.
La lumière fut et le cri jaillit. Voici le voyage … L’obscurité de notre humanité nous emporte. Cache-cache nous tient, nous broie. Voici le bal des faux-semblants, des âmes perdues, des mots assassins, d’une mort lente, d’une agonie sans fin. Voici la brûlure qui vide l’âme, rend l’esprit fou. Ce corps assassiné, les entrailles en feu, le cœur à l’arrêt … Voici la solitude abyssale rendue au néant, au gouffre d’avant-création.
Le voyage demeure avec le corps meurtri mutilé assassiné. Survivre jour après jour, des instants douloureux se laissant traverser vivants. Il faut se rendre à l’évidence, la vie reste la plus forte tapie de lumière. Demeurer au milieu du ko, au cœur du corps sanguinolent, les entrailles en bataille, les genoux flottants, s’agrippant à son propre pardon … Miracle chante, danse … Ecroulement des paravents, des représentations, déchirement du voile des apparences. Cette capacité d’aimer nous cheville au corps, aucune renonciation à l’horizon, une dévotion se meut, le corps devient plus fort à l’endroit de la cassure, le corps se bat, cicatrise, guérit, pardonne, s’apaise puis danse à nouveau, une danse de corps jumeaux en transe qui se noie dans la lumière de jouissance puissante d’énergie. Corps violon pour boire l’éternité, les yeux dans les yeux … Voici la présence, qu’as-tu fait à ta vie ? Qu’a-t-on fait à ta vie ? Assassinée ? Mutilée ? Sacrifiée ? Niée ? Soldée ? Naître à ce qui est, choisir de vivre, choisir d’aimer, choisir la résilience … J’ai été assassinée et j’ai choisi de vivre, debout en habit de lumière.
Going home.



Christelle Yaovi, 2015.