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vendredi 26 juin 2020

Recico 2020 : le Prix ’’Donatien Gbaguidi’’ institué

Dans le cadre des innovations de la 2ème édition du Festival

La deuxième édition des Rencontres cinématographiques et numériques de Cotonou (Recico) aura lieu. Parmi les innovations annoncées par Dimitri Fadonougbo, Délégué général du Festival, l’instauration d’un prix spécial pour honorer et immortaliser la mémoire du journaliste culturel très connu, Feu Donatien Gbaguidi. La nouvelle en a été apportée à travers une conférence de presse, qui s’est tenue le jeudi 25 juin 2020 à Cotonou.

Dimitri Fadonougbo, dans ses explications, au cours de la conférence de presse

Le Prix ’’Donatien Gbaguidi’’ du Meilleur article de critique de cinéma. L’un des cinq prix spéciaux, qui sera décerné à partir de la 2ème édition des Rencontres cinématographiques et numériques de Cotonou (Recico), qui aura lieu du 29 août au 5 septembre 2020, selon ce qu’en a annoncé Dimitri Fadonougbo, Délégué général du Festival concerné, au cours de la conférence de presse, qu’il a animée le jeudi 25 juin 2020 à la salle de conférence de la Direction générale du Centre national de la Cinématographie et de l’image animée (Cncia).


« Nous ne célébrons pas assez les valeurs de chez nous », a regretté le conférencier justifiant la décision prise par le Comité d’Organisation des Recico, sans oublier de préciser les liens forts qui unissaient le journaliste culturel, Feu Donatien Gbaguidi à l’événement, lui qui a été appelé à Dieu le 17 août 2018 : « Il est aussi le fondateur de ce Festival ». Ainsi, les journalistes culturels accrédités pour la couverture médiatique des activités des Recico, dès l’édition 2020, pourront choisir un article de critique de film parmi ceux qu’ils auront produits afin de postuler au prix concerné.   


Pour Dimitri Fadonougbo, il a été créé, à cet effet d’hommage et d’immortalisation, deux autres prix spéciaux concernant des personnalités représentatives du secteur des Arts et de la culture. Il s’agit, d’abord, du très célèbre décorateur béninois, Feu Joseph Kpobly, par rapport à qui sera attribué le Prix spécial ’’Joseph Kpobly’’ du Meilleur décor des films de long-métrage. Ensuite, le Prix spécial ’’Grégoire Noudéhou’’ sera décerné au Meilleur décor des films de court-métrage. 


Concernant le Prix spécial ’’Mathieu Kérékou’’ et le Prix spécial du Président de la République, ils sont traditionnels et maintenus, le premier, pour rendre hommage à l’ancien Président de la République du Bénin pour le combat qu’il a mené, pendant ses années de gouvernance, afin que soit votée par l’Union africaine en 2003 la Décision 69 permettant de mettre en orbite le cinéma africain. Se rapportant au Prix spécial du Président de la République, « il n’a pas de couleur », a lancé Dimitri Fadonougbo, avant de continuer : « Ce Prix n’est attribué que lorsque le président de la République a mené des actions en faveur du cinéma béninois ». 


A considérer que le Grand prix, le plus prestigieux des Recico, est le Buste d’Or ’’Paulin Soumanou Vieyra’’, ce Festival se particularise par la confection de prix dédiés à célébrer de grands noms en rapport avec le développement du cinéma africain et béninois.


D’autres innovations fortes

Des débats de films, un atelier de formation, le Forum africain des Producteurs et les ’’Recico Pro’’. Les grandes innovations présentées par Dimitri Fadonougbo, dans un contexte où les Recico entendent, après une deuxième édition, marquer les esprits et s’imposer, les années à venir, comme un rendez-vous obligé des professionnels du cinéma au Bénin, en Afrique et dans le monde.


Ainsi, le conférencier a d’abord évoqué les débats de films comme un creuset dans lequel les journalistes accrédités sur le Festival pourront échanger avec les réalisateurs des films diffusés. Quant à l’atelier de formation, les séances de renforcement de capacités prendront en compte la musique de film, la décoration et le scénario. Pour Dimitri Fadonougbo, « la musique connaît de bons praticiens au Bénin, qui pourront être orientés vers la musique de film, une véritable filière capable de procurer des revenus à l’artiste musicien en matière de droits d’auteur, notamment ». Et, si le scénario a aussi été visé par le Comité d’Organisation afin de servir de thème à une formation, c’est pour « faire disparaître progressivement les carences en la matière, éviter l’à-peu-près », a-t-il détaillé. 


Par ailleurs, les Recico 2020 s’engagent dans la mise en place du Forum africain des Producteurs, une instance panafricaine du cinéma, liée à la Décision 69, votée par l’Union africaine en 2003 à Maputo. « Il faut un dispositif africain pour le financement des films parce que les guichets occidentaux classiques de financement nous amènent à des films qui ne nous ressemblent pas ! », s’est-il indigné. « Des producteurs africains viendront au Bénin pour y réfléchir », a-t-il promis.


Enfin, les ’’Recico Pro’’ constituent une autre innovation de taille de l’édition 2020 du Festival.    Selon le fonctionnement qu’en a précisé Dimitri Fadonougbo, il s'agit d'un projet conçu pour aider à une production cinématographique d'une réelle qualité par un appel à des scénarios de court-métrage, dont les meilleurs seront sélectionnés pour faire l'objet d'un financement par des partenaires des Recico. Le conférencier a alors rassuré sur l'action d'une commission d'évaluation de tout le processus de travail sur le projet de film retenu afin de garantir la bonne utilisation des ressources mises par le partenaire à la disposition de la production du film.



La phase classique des Recico 2020

Les Recico 2020 portent sur le thème, « Cinéma, art et économie », qui, à en croire le Délégué général, Dimitri Fadonougbo, fondera un colloque de deux jours, l’une des activités attendues, sans oublier la compétition de films dans les catégories classiques de production de long-métrage, de court-métrage, d’animation, d’école, entre autres. En outre, il s’animera un Village du Festival, à la plage de Cotonou, au cas où le coronavirus aura cessé de dicter sa loi, en plus d’un Marché international de films, qui mettra en relation des « producteurs, des diffuseurs et des exploitants de films », selon le conférencier. « Ce sera un boom pour les Béninois ayant réalisé des films ; ils se donneront l’opportunité de les vendre », a-t-il continué. Et, pour clôturer les Recico, il y aura la Soirée de Gala afin de rendre public le palmarès des lauréats dans les différentes catégories et de distribuer les récompenses attenantes, surtout que, depuis le 5 mai 2020, la date du lancement de l’appel à films, 51 productions se sont fait inscrire par des réalisateurs en provenance de plusieurs pays : le Burkina Faso, le Togo, le Mali, le Sénégal, la République démocratique du Congo, le Maroc, la Tunisie et le Bénin. « Beaucoup d'activités des Recico, cette année, sont en discussion à cause de la pandémie du coronavirus », a déploré le Délégué général qui n'exclut pas un plan B permettant de tenir les activités possibles du Festival dans les limites qu'impose le respect des gestes barrière de lutte contre le Covid-19.

Marcel Kpogodo

dimanche 22 septembre 2019

Cinéma béninois : les Recico annoncées ont pris leur envol

Dans le cadre du lancement des activités du Festival cinématographique

Les rencontres cinématographiques et numériques de Cotonou (Recico), dans leur première édition, ont connu le lancement de leurs activités le samedi 21 septembre 2019 à Cotonou. Quelques semaines plus tôt, Dimitri Fadonougbo, à travers une conférence de presse, avait entretenu les journalistes sur le concept des Recico.

Dimitri Fadonougbo, l'initiateur des Recico, au cours de la conférence de presse
« Le cinéma, un art et une industrie, le gage sûr pour le développement ». Le thème de la première édition des Rencontres cinématographiques et numériques de Cotonou (Recico), un festival cinématographique annuel qui, en 2019, aura lieu du 21 au 28 septembre. La substance des informations dont a entretenu les journalistes culturels, le mardi 3 septembre 2019, Dimitri Fadonougbo, l’initiateur du Projet, au siège de la Fédération nationale de Théâtre (Fénat), sis quartier de Mènontin, à Cotonou.


Selon le conférencier, 5 films de court-métrage et, 5 autres, de long-métrage, sont d’ores et déjà sélectionnés pour concourir aux différents prix mis en jeu pour les Recico 2019. Concernant les œuvres cinématographiques de la première catégorie sont en lice ’’Batouré tem’’ de Kocou Yémadjê, ’’Suru’’ de Kismath Baguiri, ’’Colis 9’’ de Gildas Adamou, ’’Un air de kora’’ d’Angèle Dabiang et, enfin, ’’La trace’’, les trois premiers films étant béninois et les deux derniers portant, respectivement, les nationalités sénégalaise et burkinabo-gabonaise. 


Par rapport aux films de long-métrage ont été choisis pour concourir ’’Le voyage des oubliés’’ de Sénami Kpètèhogbé, ’’Desrance’’ d’Apolline Traoré, ’’Owo Oba, la récade de Zoundji’’ de Roger Nahum et Samson Adjaho, ’’Le grand tournant’’ d’Alain Déguénon et d’Exécute Mivékanne, puis, enfin, ’’Biyondo’’ de Pierre-Claver Tossou et Prince Ogoudjobi, toutes ces productions étant béninoises.


L'Affiche officielle des Recico
« Nous avons été très sélectifs, nous n’avons pas laissé la porte ouverte à toute production », a déclaré Dimitri Fadonougbo, pour expliquer le choix qu’un Comité restreint mis en place a effectué pour la sélection des films qualifiés pour concourir au Grand prix ’’Paulin Vieyra’’, et au Prix spécial ’’Général Mathieu Kérékou’’, sans oublier qu’il sera aussi décerné un Prix de la Critique de Cinéma et deux autres pour récompenser, respectivement, les clips vidéo et les spots publicitaires.


Se rapportant au Jury devant évaluer les films sélectionnés, il est constitué de noms remarquables du cinéma au Bénin et en Afrique. Dans la première catégorie, Jacques Béhanzin, Florisse Adjanohoun et Akambi Akala feront valoir leurs analyses, de la même qu’en Afrique, le cinéaste, Djaz.


A l’ouverture officielle du Festival, le samedi 21 septembre 2019, un master class sur le direction photo, animée par un spécialiste en la matière, Jacques Béhanzin, a ouvert ses portes et se clôt le lundi 23.

Marcel Kpogodo

samedi 14 novembre 2015

La Charte culturelle du Bénin bientôt en application

Face à la tenue du Séminaire-plaidoyer organisé par la Faplag-Bénin


La deuxième édition de la Journée internationale des arts plastiques (Jiap 2015) a connu sa dernière activité. C'est ainsi qu'après trois conférences programmées les jours précédents, le vendredi 13 novembre 2015 a été consacré par la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) au déroulement d’un Séminaire-plaidoyer consacré à la Loi n° 91-006 du 25 février 1991 portant Charte culturelle en République du Bénin. Il a réuni de nombreuses personnes ressources et a débouché sur des options fermes visant la concrétisation des dispositions de cette Loi, ce qui ne viendra qu’épanouir les artistes plasticiens, en particulier, et les artistes béninois, en général.

De gauche à droite, Philippe Abayi et Samuel Ahokpa présentant sa communication
« C’est notre manière à nous de forcer les choses, d’anticiper, pour qu’on aille vite ». Ainsi se prononçait Philippe Abayi, Président de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), à l’issue des travaux de la journée du vendredi 13 novembre 2015. Ils se sont tenus au siège de l’institution, sis Quartier Gbéto, à Cotonou, et furent consacrés à un Séminaire-plaidoyer ayant pour but d’amener l’Etat béninois à mettre en œuvre les dispositions contenues dans la Loi n°091-006 du 25 février 1991, celles-ci devant contribuer à l’affirmation de la valeur technique et de la prospérité des artistes plasticiens, notamment.
De manière concrète, un groupe restreint de travail, dirigé par Samuel Ahokpa, représentant du Conseil économique et social (Ces), et ancien Directeur du bureau béninois des droits d’auteur et des droits voisins (Bubédra), est chargé de procéder à la rédaction d’une proposition de projet de décret d’application de la Loi n° 91-006 portant Charte culturelle en République du Bénin. Celle-ci, promulguée depuis le 25 février 1991 par Mathieu Kérékou, le Chef de l’Etat de l’époque, n’a jamais été dotée de cet instrument juridique afin que ses dispositions soient appliquées pour le rayonnement des artistes plasticiens auxquels l’article 28 se consacre exclusivement, et dont le contenu est clair : « Le budget de tout édifice et espace publics doit comprendre une part réservée à la décoration artistique ».
En outre, dès que cette proposition sera prête, Samuel Ahokpa et son équipe la soumettront à l’étude et à la validation d’un Comité de 17 membres, mis en place par le Séminaire-plaidoyer pour réaliser un grand lobbying auprès des autorités du Ministère de la Culture et même de la Présidence de la République. Il se trouve composé d’artistes plasticiens et d’icônes du secteur des arts plastiques, de juristes, de représentants de différents ministères, de membres du Conseil économique et social (Ces), de la médiature de la République, de la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac) et même de la presse culturelle.     

Aperçu des participants au Séminaire-plaidoyer
Par conséquent, la mouture finale du projet de décret d’application sera soumise au Ministère de la Culture qui devra la faire adopter par le Conseil des Ministres. Et, avec la prise du décret et celle des arrêtés d’application, le Comité mènera la dernière partie de la bataille, ce qui consistera à ce que les dispositions en jeu soient mises en application.
Selon les éclairages apportés par Philippe Abayi, dans le discours qu’il a prononcé, en tant que Président de la Faplag-Bénin, à l’ouverture du Séminaire-plaidoyer, en dehors des acteurs culturels, en général, et des artistes plasticiens, en particulier, qui bénéficieront directement de la mise en œuvre de l’article 28 de la Loi portant Charte culturelle en République du Bénin, cette application produira un grand nombre d’autres conséquences positives, notamment, « la constitution d’un environnement paysager public, l’embellissement des édifices et espaces publics, la constitution d’un patrimoine artistique contemporain, la valorisation du patrimoine architectural et artistique, la promotion des identités nationales béninoises et la contribution concrète des artistes plasticiens à l’économie nationale ».
Justement, à la cérémonie d’ouverture des assises, avaient pris la parole Philippe Abayi et Pascal Wanou, Premier Vice-président de la Cbaac, une étape ayant conduit au déroulement de deux communications, respectivement, de Samuel Ahokpa et de Joël Atayi-Guèdègbé ; elles avaient pour thème : « Importance de la mise en application des dispositions de l’article 28 de la Loi n° 91-006 du 25 février 1991 portant Charte culturelle en République du Bénin » et « Méthodologie de lobbying et de plaidoyer pour la mise en application de l’article 28 de la Loi n° 91-006 du 25 février 1991 portant Charte culturelle en République du Bénin ».
En réalité, cette manche de la promulgation du décret d’application de la Loi indiquée gagnée, il restera celle non moins délicate de la désignation par les structures étatiques, à chaque besoin, des artistes devant faire valoir leurs créations pour la décoration publique, ce qui devra s’opérer en toute transparence et sans favoritisme.

Marcel Kpogodo