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mercredi 2 mars 2016

Erick-Hector Hounkpè et le défi du Fitheb 2016

Exposition au cours de la dernière conférence de presse de l’autorité


La grande salle de spectacle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a abrité, le samedi 27 février dernier, une conférence de presse animée par le Directeur de la Biennale, Erick-Hector Hounkpè. Ce face-à-face avec les hommes de médias a permis à cette autorité de leur présenter le visage de la 13ème édition de cette manifestation théâtrale d’envergure internationale, dans son édition de l'année 2016.

Erick-Hector Hounkpè
Un budget de 300 millions de Francs Cfa et, se déclinant en 10 spectacles béninois et en 9 émanant de troupes étrangères un Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) dont la 13ème édition est prévue pour se dérouler du 23 au 31 mars 2016, dans 4 villes du Bénin et un arrondissement de commune, selon le thème : « 25 ans de renouveau démocratique, 25 ans de Fitheb : Théâtre, démocratie et développement au Bénin et en Afrique ». L’essentiel à retenir de la conférence de presse donnée, le samedi 27 février 2016, par Erick-Hector Hounkpè, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), sur la tenue de la Biennale.
Ainsi, selon cette personnalité assistée par Gaston Eguédji, Administrateur du Fitheb, la période choisie pour la manifestation théâtrale serait la meilleure : « On aurait franchi les moments de l’élection (présidentielle, Ndlr), ses temps forts, on serait entrés dans une période d’accalmie », confiait-il avant de poursuivre : « Nous comptons donc sur notre culture de paix au Bénin pour que l’épiphanie théâtrale apaise les cœurs ». C’est ainsi qu’il est en outre prévu que cette période permette, comme aux années de la régularité biennale du Festival, la commémoration de la Journée mondiale du théâtre, qui, depuis 1961, se marque le 27 mars.



De la programmation

L’édition 2016 du Fitheb connaîtra, à en croire le Directeur Erick-Hector Hounkpè, 3 importantes phases. D’abord, il est annoncé des activités périphériques liées à ce qu’il a appelé un « pré-Fitheb » visant à produire un impact communicationnel sur le public. Ainsi, 2 semaines avant le lancement du Festival, le public devra assister, d’une part, au déploiement sur des places publiques de spectacles d’attraction dont la danse du bambou. D’autre part, des artistes folkloriques locaux s’y produiront. Ce sera à la Place Lénine d’Akpakpa, au carrefour giratoire du quartier Sainte Cécile et à Agla, en face du Collège ’’Les pylônes’’. Liées à ces spectacles destinés à un public bien large, des lectures scéniques s'animeront dans des écoles bien ciblées, « pour que le travail théâtral commence à rencontrer le public jeune », commentera Erick-Hector Hounkpè. Dans ce cas précis, Cotonou devra s’élargir à Abomey-Calavi.
Ensuite, le Fitheb 2016 connaîtra son lancement par l’organisation d’une table ronde sur le thème : « 25 ans de renouveau démocratique, 25 ans de Fitheb : Théâtre, démocratie et développement au Bénin et en Afrique ». Justifiant un tel choix de sujet de réflexion, le Directeur Hounkpè a montré l’ « heureuse coïncidence » entre la commémoration de « la renaissance démocratique au Bénin » et la création du Fitheb, expliquant que le théâtre béninois est celui qui s’est mis à l’avant-garde de la lutte politique, ce qui a contraint les dirigeants de l’époque dictatoriale au changement. « Ce sont les artistes de ce pays qui ont forcé la révolution politique à se faire par le théâtre », appuiera-t-il. Pour lui, cette table ronde amènera les acteurs du théâtre ayant connu cette époque à des témoignages.
Dans une dernière étape, la 13ème édition du Fitheb donnera lieu, d’une part, à des lectures scéniques qui se dérouleront, toutes les matinées de l’événement, au siège de la Biennale et à l’Institut français de Cotonou, sans oublier que les pièces béninoises de théâtre seront exclusivement choisies pour cet exercice. Se rapportant aux spectacles proprement dits, 10, béninois, ont été sélectionnés et, celui inaugural, géant, est intitulé, ’’La nuit du songe’’ d’Alougbine Dine, qui sera mis en scène par Amadou Saendou et joué au Village du Fitheb, qui sera situé dans l’esplanade intérieure du Stade de l’Amitié Mathieu Kérékou, de Cotonou.


L'affiche officielle du Fitheb 2016
Par ailleurs, seront joués aussi 9 autres spectacles étrangers en provenance de la Belgique, de la France, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun, notamment.
Donnant une vue synoptique du côté purement artistique de la programmation, Erick-Hector Hounkpè a montré qu’une place de choix à été accordée à des spectacles d’humour, de théâtre et de conte, puis à des lectures scéniques. A cet effet, respectivement, prendront les devants la Côte d’Ivoire et le Cameroun, pour le 1er cas, le Bénin, le Burkina Faso, la France et la Belgique, pour le 2ème, le Bénin, le Togo et le Burkina Faso, pour le 3ème, et, enfin, le Bénin, pour les lectures scéniques.



Des villes d’accueil

4 villes coutumières de l’hébergement des activités du Fitheb seront exploitées : Cotonou, Porto-Novo, Abomey et Parakou. Pour la première, le public devra faire le déplacement vers des espaces bien connus pour la découverte des spectacles : l’Institut français de Cotonou, les salles du Ftiheb, le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) et l’Espace ’’Mayton promo’’. Concernant la deuxième, il y aura, comme sites d’accueil, le Jardin des plantes de la nature (Jpn) et le Centre culturel ’’Ouadada’’. Si, à Abomey, le Collège d’enseignement général 1 (Ceg 1) sera sollicité, de même que la Place Goho, à Parakou, l’Institut français et l’Espace ’’Ancrage’’ de Janvier Nougloï auront droit de cité pour des manifestations artistiques du Fitheb 2016.
Enfin, en hommage d'Erick-Hector Hounkpè à l’actuel Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, la Commune de Bopa, plus précisément, l’Arrondissement de Lobogo, émanant de la région natale de cette personnalité, abritera des spectacles du Fitheb, à travers la devanture et l’intérieur de la Maison du peuple et le collège de la localité.
Le Fitheb 2016, un défi bien grand qu’Erick-Hector Hounkpè devra s’efforcer de relever, sans oublier qu'à l'entame de cette conférence de presse, il a fait observer par tous une minute de silence en la mémoire de deux défunts : Antoine Dadélé, l'un des pères de la Biennale, et Fréjus Akakpo, journaliste  de la chaîne privée, ''Sikka Tv''.

Marcel Kpogodo

jeudi 21 janvier 2016

Codjo Avokpo reçoit le Prix du Président de la République

Dans le cadre de ''Bénin’art 2015''

Le ’’Bénin’’ royal hôtel a abrité une soirée dédiée aux arts plastiques, dénommée ’’La nuit du plasticien’’. Organisée par la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), la manifestation se tenait le mercredi 30 décembre 2015, dans un contexte précis, celui des activités liées à l’Exposition internationale d’arts contemporains. A l’issue d’un concours ayant vu compétir les artistes et à la délibération qui en a découlé, Codjo Avokpo s’est vu décerner le Prix du Président de la République, lié aux arts plastiques.

De gauche à droite, Enock Hounkpèvi et, recevant son diplôme et son chèque, Codjo Avokpo, avec Paul Hounkpè, Ministre béninois de la Culture
Avec 16 points sur 20, Codjo Avokpo, l’artiste plasticien béninois vivant à Ouidah a été consacré Lauréat 2015 du Prix du Président de la République, pour le secteur des arts plastiques. C’était dans la soirée du mercredi 30 décembre 2015, au ’’Bénin royal hôtel’’ de Cotonou, en présence de représentants du Conseil de l’Entente, une institution sous-régionale, partenaire de l’événement ’’Bénin’arts’’, une exposition internationale d’arts contemporains, qui est prévue pour se dérouler tous les deux ans. Venant en 2ème position, le jeune artiste plasticien, Sébastien Boko, a totalisé 15,66/20, pendant qu’au 3ème rang arrivait Enock Hounkpèvi, avec 14,83. La substance de la délibération qu’a assuré l’artiste notamment décorateur, Grégoire Noudéhou, porte-parole d’un Jury dont les deux autres membres n’étaient personne d’autre que Franck Dossa, artiste aussi, et Eric Totah, ancien Secrétaire général du Ministère de la Culture, qui en a présidé les travaux.
Selon l’intervenant, pas moins de 29 artistes plasticiens ont concouru à une épreuve qui avait été lancée le lundi 28 décembre 2015 ; il s’agissait pour les compétiteurs de produire sur place une œuvre unique sur le thème : « L’œil du plasticien pour sauver l’environnement ». En outre, les critères ayant permis de départager les travaux reçus par le Jury étaient relatifs à la présentation de l’œuvre, au respect du thème proposé, à l’appréhension de l’espace, à la portée du message et, enfin, à l’originalité de la toile. Si le premier prix, d’une valeur d’1 million de Francs Cfa, est celui décerné par le Chef de l’Etat qui, en la circonstance de la soirée de délibération, avait été représenté par Paul Hounkpè, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme, le deuxième a été décerné par le Conseil de l’Entente pour une valeur de 500 mille Francs, pendant  que le troisième se dénommait ’’Révélation 2015’’ et a mis en la possession du lauréat un chèque de 300 mille Francs.
Bien avant la délibération et la remise officielle de leur diplôme et de leur chèque aux vainqueurs, Philippe Abayi, Président de la Faplag-Bénin, avait fait connaître, à travers une courte allocution, les tenants et les aboutissants de l’organisation de la biennale ’’Bénin’art’’ 2015. Selon lui, cette première édition était l’inaugurale, pour booster le marché de l’art, au Bénin dont il faudrait faire un carrefour incontournable, mettre en place un cadre sain d’émulation entre les artistes, s’insérer dans l’actualité mondiale focalisée sur la sauvegarde de l’environnement.
Par ailleurs, cette Nuit s’est révélé l’aboutissement de trois jours de manifestations, celles-ci ayant débuté par une conférence-débats, tenue à la Médiathèque des diasporas, dans la matinée du 28 décembre. Elle avait été animée par Achille Zohoun, Artiste-plasticien et Moniteur au Département des Arts de la Faculté des Lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Université d’Abomey-Calavi. Le lendemain, mardi 29 décembre, s’était tenu le vernissage d’une exposition dite « principale », puis, le mercredi 30 décembre, en matinée, avait eu lieu la deuxième communication de la 1ère édition de ’’Bénin’arts’’. Elle avait pour thème : « Le dialogue des cultures comme socle de l’intégration sous-régionale ». Elle avait été présentée par Koffi Kan, représentant du Conseil de l’entente, l’un des sponsors de l’événement.



Marcel Kpogodo 

jeudi 10 décembre 2015

Arèmon, Ahouansou et Dagbéto, 3 mousquetaires promoteurs du dialogue

Dans le cadre d’une exposition collective au Centre culturel chinois


L’après-midi du samedi 5 décembre 2015 a donné lieu au vernissage d’une exposition au thème assez suggestif : le dialogue. L’événement se déroulait au Centre culturel chinois, en présence d’un grand nombre d’invités, d’artistes et de Baï Guangming, Directeur de l’institution. Les exposants n’étaient personne d’autre qu’Etienne Arèmon, Eric Ahouansou et Francel Aris Dagbéto, embarqués dans une initiative visant à vulgariser, au sein de la population, les valeurs propices à une bonne gestion de la période électorale dans laquelle s’engage le Bénin.


De gauche à droite, Etienne Arèmon, Erick Ahouansou et Francel Aris Dagbéto
12 tableaux pour Erick Ahouansou, autant de toiles pour Francel Aris Dagbéto, une installation et 4 œuvres du côté d’Etienne Arèmon. Des productions relevant d’une résidence de création. Voilà le contenu de l’événement intitulé, ’’Exposition 3 en 1’’, qu’il est permis au public d’aller visiter, durant tout le mois de décembre 2015, à la Salle d’exposition du Centre culturel chinois de Cotonou. Ces 3 artistes plasticiens ont placé cette présentation du fruit de leur inspiration artistique sous le signe d’un thème essentiel : le dialogue.
De profil, par rapport à ses tableaux dont il a accepté de commenter le contenu, Erick Ahouansou, de son nom d’artiste, Dah-Jah, définit d’une manière très simple le dialogue : une « source de compréhension ». Il le considère, en outre, comme la « première qualité d’une nation unie », ce qui l’amène à appeler à son entretien permanent au Bénin par sa pratique au niveau des présidentiables dont il décèle chez certains une candidature non convenable, vu qu’elle vise juste, selon lui, à faire valoir leur honneur, leur ego, ou à réagir face à une autre candidature, alors que ces personnalités détiennent les moyens de tous ordres pour travailler au développement du Bénin, sans être Président de la République ; ils les appellent à dialoguer avec eux-mêmes, avec leur « fond intérieur », afin qu’elles réussissent à déceler ce qui leur revient comme réelle mission pour la construction du Bénin. « Le dialogue bien ordonné commence par soi-même », conclut-il.


Aperçu des toiles bien encadrées d'Erick Ahouansou
Ainsi, la matérialisation de cette conception se traduit, sur la plupart de ses toiles, par la représentation stylée, il est vrai, d’instruments de la musique africaine : du tambour, du tambourin, de la kora, des gongs, des castagnettes, entre autres. Ainsi, tout porte à croire que ces outils servant à créer une harmonie rythmique accompagnant une chanson, aboutissent à la musique qui, adoucissant les mœurs, deviennent sûrement un facteur de dialogue. Mais, Erick Ahouansou insiste sur la symbolique du damier fondant son approche, ce damier incarnant les deux facettes complémentaires régissant un jeu d’intelligence bien connu, un damier incarnant la dualité du yin et du yang, « l’éternel féminin et l’éternel masculin », notamment, dont la révélation de l’un par l’existence de l’autre contribue à la création de l’harmonie.
En outre, l’interpellation de soi, la musique et l’harmonie relevant de la complémentarité entre le yin et le yang, ne sont pas l’unique marque du dialogue. Pour l’artiste, sa technique de travail inspire aussi cette valeur : le pointillisme. Cette démarche consiste à bâtir ses représentations à partir de points, ce qui suscite une qualité sous-jacente : la patience, « une technique au rythme de la nature, l’alchimie du dialogue qui induit la patience d’écouter », précise-t-il. 


L'oeuvre ''Ô kan ran''

Et, l’analyse qu’il en présente révèle la nécessité de cette qualité chez l’être humain pour suivre l’autre, pour le comprendre, pour l’accepter et, enfin, pour échanger, de manière constructive, avec lui. Cette qualité, il la vit intensément par un pointillisme vivement absorbeur de temps mais producteur de toiles qui soignent, comme celles exposées au Centre culturel chinois, esthétiquement encadrées, qui nourrissent et épanouissent le regard, à l’image du tableau, ’’Ô kan ran’’, qui se démarque. Il représente la tête d’un coq, l’oiseau réveilleur qu’Erick Ahouansou n’hésite pas à traduire comme le divin, vu inévitablement que son chant ordonne le ton de chaque journée.



Le ’’costumisme’’ de Francel Aris Dagbéto

Une douzaine de toiles aussi, dont 11 restituent des tendances originales de bustes costumés. Pour Francel Aris Dagbéto, ce choix reste un symbole fort de la dénonciation de la valorisation à outrance de l’apparence étant le fondement du premier jugement fabriqué par l’être humain ; si elle attire, elle laisse une bonne impression qui sert à cataloguer positivement celui qui en est le propriétaire. Dans le cas contraire, si elle repousse, elle sert presque définitivement à établir une mauvaise image de celui qui la porte. Dans les deux cas, la société ne cherche à rien savoir de l’être réel se cachant derrière l’apparence de l’habit. C’est ainsi que le cri d’alarme de l’artiste se fait clair : « Il faudra aller au-delà des apparences, au-delà du physique et accepter l’autre tel qu’il est … ».


Vue sur quelques-uns des ''costumes'' exposés par Aris Dagbéto
De cette manière, à en croire ses réflexions, le dialogue s’instaure et, de surcroît, l’objet qui sert à ouvrir l’habit et qu’on nomme la ’’fermeture-éclair’’ subit un changement de nom, ce qui, pour lui, devient l’ ’’ouverture-éclair’’. En effet, cet outil ouvre plus qu’il ne ferme et constitue, selon lui, l’incarnation du vrai dialogue dont l’essence est le « dialogue avec et en soi-même », sans lequel il ne pourrait être fructifié le dialogue de la personne avec les autres. Donc, c’est en retournant en lui-même que l’être humain apprendra à percevoir l’autre dans la juste mesure de ce qu’il est, et non à partir de sa ceinture dorée ou non.


L'oeuvre, ''Xo do to''
Cependant, une sorte de cheveu dans la soupe, le 12ème tableau qui s’isole par la démarche particulière de construction : ’’Xo do to’’, en fon, celui qui porte la parole. Cette toile manifeste une technique mixte de récupération basée sur l’expérience personnelle du créateur Aris qui a inconsciemment oblitéré un objet ramené de la ville, devant servir de socle à une oeuvre. Ainsi, il conclut, devant l’impossibilité de restituer la forme première de l’élément : « Ce que la parole détruit ne peut jamais être reconstitué », ce qui l’amène au concept de la toile exposée : « Le ’’xo do to’’, c’est celui qui parle, il doit être vigilant, il doit savoir parler ; chacun doit pouvoir être un messager positif, c’est cela qui construit le dialogue : on peut tout dire et tout faire, mais il faut savoir y mettre la manière », finit-il.



Etienne Arèmon, l’inculturé

Se rapportant au 3ème mousquetaire du concept du ’’Dialogue 3 en 1’’, Etienne Arèmon, 4 toiles, ’’Unité’’, ’’Solidarité’’, ’’Ensemble’’, notamment, révèlent son ancrage dans une profonde force récupératrice. Mais, ’’Dialogue’’ dicte une loi d’airain ; il s’agit d’une installation géométriquement rectangulaire : un tapis couleur rouille foncée réglemente le positionnement des autres objets. A la largeur de face, la carte du Bénin de bois noir, debout, tenant en respect les deux longueurs constituées  de 8 personnages sur chacune d’elles, qui se termine par un support en bois hébergeant, à gauche, une bible et, à droite, le coran.

L'installation, ''Dialogue'', d'Etienne Arèmon
A en croire l’artiste, cette installation, intitulée, ’’Dialogue’’, est un appel à l’entente, à la cohabitation inter-religieuse sans laquelle il n’y a pas de paix. Ainsi, ce qui se laisse identifier comme 16 personnages, ce sont les 16 signes fondamentaux du fâ, « l’alphabet de nos ancêtres », donc, la représentation de la religion endogène africaine, les livres saints incarnant respectivement le christianisme et l’islam. Selon lui, il s’agit, pour lui, par cette œuvre, d’ « éveiller les consciences et d’amener à la culture de la paix », d’où un conseil très édifiant : « Pour amener l’autre à sa religion, c’est par le dialogue, mais, il faut mettre de côté les pratiques religieuses et avoir à l’œil le Bénin, surtout en cette période sensible de l’élection présidentielle de 2016 ».


''Unité'' d'Etienne Arèmon
Une exposition globalement édifiante mais, qui n’a pu connaître la participation au vernissage du Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, et de ses Directeurs techniques, parmi lesquels le premier responsable du Fonds d’aide à la culture, l’institution dont le financement a été déterminant dans l’organisation de l’événement. Il n’y a aucun doute que les jours à venir  verront ces autorités aller découvrir le fruit de la création opportune et réaliste de cette crème d’artistes béninois.


Marcel Kpogodo

jeudi 3 décembre 2015

Le ’’Petit musée de la Récade’’ désormais ouvert au public

Suite à l’inauguration de l’institution culturelle


Le mardi 1er décembre 2015 s’est tenue l’inauguration du ’’Petit musée de la Récade’’, au Centre ’’Arts et cultures’’ de Logozounkpa, sis Quartier Atropocodji, dans l’Arrondissement de Godomey de la Commune d’Abomey-Calavi. Depuis cette cérémonie, 40 pièces dont plusieurs récades authentiques peuvent être découvertes par le public.

Le Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, visitant l'exposition des récades
29 récades dont un bon nombre, royales, authentiques, 1 sculpture, un siège de commandement, 9 récades contemporaines conçues par des artistes béninois. Les œuvres qu’il est donné au public béninois d’aller découvrir depuis le 1er décembre dernier où s’est effectuée l’inauguration officielle du ’’Petit musée de la Récade’’, au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, situé à Atropocodji, dans la Commune d’Abomey-Calavi. En matière de récades royales, 4 anciens souverains du Dahomey voient les leurs présenter : Gangnihessou, Akaba, Glèlè et Béhanzin. En matière de nombre, le Roi Glèlè prend la place du lion avec 13 de ces objets sacrés incarnant son autorité. En outre, d’autres objets de curiosité à découvrir sont trois récades familiales de l’époque du royaume du Danhomè, de même qu’une d’amazone, 1 sculpture de lion et 1 ’’trône d’apparat’’.
Par ailleurs, 7 artistes plasticiens béninois et l’un, français, parmi ceux dont l’influence des œuvres en art contemporain n’est pas des moindres, à l’heure actuelle, ont produit, chacun, une inspiration personnelle avec, comme résultat, une récade contemporaine que le public gagnera à découvrir aussi. Ces créateurs ne sont personne d’autre que Dominique Zinkpè, Glèlè, Aston, Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Richard Korblah,  Rémy Samuz et Niko.

Cheska et Robert Vallois
Concernant les récades historiques, l’exposition de la plupart d’entre elles au ’’Petit musée de la Récade’’ relève d’un don fait par Cheska et Robert Vallois au Bénin, ce qui témoigne de l’attachement de ce couple à contribuer à la restitution de l’histoire africaine aux générations actuelles et futures.
Une vue des participants à la cérémonie d'inauguration
Cependant, bien avant la coupure du ruban symbolique du ’’Petit musée de la Récade’’, quelques personnalités avaient fait une allocution, lors de la cérémonie d’inauguration : le représentant des Sages de Lobozounkpa, l’un des Adjoints au maire de la Commune d’Abomey-Calavi, un représentant de Paul Hounkpè, Ministre de la Culture et, notamment, Romain Guillonnet, Président de l’Ong L’Hospitalité et développement (L’hed). 

Nicéphore Soglo et Ganiou Soglo, en possession, chacun, de leur récade de Béhanzin
De plus, l’ancien Président béninois et ex-Maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo, et son fils, l’ancien Ministre de la Culture, Ganiou Soglo, ont reçu, chacun, des mains de l’antiquaire et mécène français, Robert Vallois, une récade authentique du Roi Béhanzin, en tant que Princes de l’ex-Royaume du Danhomè. De son côté, cette personnalité française s’est vu doter, de la part de l’Association de journalistes culturels et de critiques d’art pour le développement, organisation dénommée, ’’Le noyau critique’’, un Certificat de reconnaissance par rapport aux facilités de tous ordres offertes par le Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, pour le déroulement des activités de cette structure.

Marcel Kpogodo

lundi 30 novembre 2015

Fitheb, tous les pouvoirs désormais à Erick-Hector Hounkpè

Dans une cérémonie dirigée par Paul Hounkpè


Depuis le vendredi 27 novembre 2015, le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a officiellement vu son nouveau Directeur prendre les rênes de l’institution. La cérémonie d’installation se passait sous la supervision de Paul Hounkpè, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme.

De gauche à droite, Paul Hounkpè et Erick-Hector Hounkpè
Février 2016 verra organiser la 13ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) sur le thème de « l’épiphanie démocratique ». En substance, quelques éléments qui ressortent de l’allocution qu’a prononcée Erick-Hector Hounkpè, Directeur entrant du Fitheb, officiellement installé par le Ministre de la Culture, Paul Hounkpè. Il a été nommé à ce poste par le Conseil des Ministres, le 21 novembre dernier.
Avant de porter ces informations capitales à l’attention du public, le nouveau premier responsable de la biennale a fait observer une minute de silence en la mémoire d’Antoine Dadélé, l’un des pères fondateurs de l’événement d’envergure mondiale. Ensuite, il a levé un coin de voile sur quelques projets importants qui marqueront sa gouvernance des 4 prochaines  années : rendre plus reluisantes les conditions de vie et de travail des fonctionnaires travaillant au siège du Fitheb et améliorer le traitement financier des membres du Conseil d’administration, de même que mettre en place un système pour la formation diplomante des professionnels du théâtre en faisant prendre en compte leur parcours technique par la validation des acquis de leur expérience sur le terrain. 
Par ailleurs, Erick-Hector Hounkpè a évoqué sa volonté de faire construire l’ ’’Hôtel du Fitheb’’, un cadre grâce auquel il logera les invités du Festival et qui lui permettra de programmer des expositions d’œuvres d’art plastique, notamment. S’il a mis en garde les personnes n’aimant pas le travail contre toute velléité de perturber son action, il n’a pas manqué, à l’entame de son propos, de rendre hommage au Ministre Paul Hounkpè qui, par le choix et l’envoi de son nom au Conseil des Ministres, a eu le mérite de faire échec à toutes les pressions visant à lui faire poser le contraire de ces actes.
Un autre fait marquant de la prise de pouvoir d’Erick-Hector Hounkpè fut sa traduction bien ramassée, en fon, du discours qu’il avait préalablement prononcé en français, ce qui augure de temps nouveaux sur la communication avec la population sur ses idées. Mais, bien avant lui étaient intervenus Happy Sylvestre Goudou, représentant du Conseil d’administration du Fitheb, et Paul Hounkpè.  



Marcel Kpogodo

vendredi 13 novembre 2015

Retour triomphal de Marcel Zounon du 45ème Congrès mondial du Cioff

Pour 4 retombées capitales en faveur du Bénin


Dans la soirée du mercredi 21 octobre 2015, le Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean), Marcel Zounon, était de retour du Pérou, accueilli en grande pompe par le Ballet national, notamment, après y avoir participé au 45ème Congrès mondial du Conseil international des organisations internationales de festivals de folklore et d’arts traditionnels (Cioff). Des décisions importantes ont été prises, à ses assises, au profit du Bénin, notamment.

Marcel Zounon
« L’Afrique est debout pour aller défendre les valeurs culturelles immatérielles ». Des propos d’un grand enthousiasme de Marcel Zounon, à la descente de son avion en provenance de Lima, au Pérou. Une fougue joyeuse allant de pair avec un accueil des plus artistiquement chaleureux, orchestré par le Ballet national, à l’aéroport Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou, en cette soirée du mercredi 21 octobre dernier. Il s’agissait de célébrer aussi jovialement l’arrachage par le Bénin de 4 acquis fondamentaux, pour l’Afrique, au sein du Conseil international des organisations internationales de festivals de folklore et d’arts traditionnels (Cioff).
D’abord, à en croire Marcel Zounon, avec sa participation au 45ème Congrès mondial de cette institution d’ordre culturel, née en 1970, c’est pour la première fois qu’elle reconnaît une place entière à l’Afrique qui, désormais, dispose, à elle seule, d’un secteur, ce qui lui permet de prendre des décisions autonomes relevant des spécificités culturelles de ce continent, contrairement au passé où toute cette partie du monde était rattachée à l’Europe du Sud.
Ensuite, la deuxième retombée importante de la participation de Marcel Zounon à ce Congrès reste la tenue à Cotonou, du 11 au 15 décembre 2015, d’une réunion africaine pour jeter les bases juridiques du ’’Cioff Afrique’’. Comme troisième élément de satisfaction, il s’agit dorénavant de l’appartenance de l’Afrique au Conseil d’administration du Cioff.
Enfin, pour Marcel Zounon, la quatrième retombée de son séjour est la participation du Bénin aux prochaines ’’Folkloriades’’, qu’il a caractérisées comme « le grand rendez-vous des danses traditionnelles et patrimoniales du monde entier ». Elles auront lieu au Mexique, en juillet 2016, ce qui est une première, depuis la naissance de cette manifestation ayant le rang des jeux olympiques, pour les sportifs. Notre pays y sera donc représenté par le Ballet national et par deux artisans désignés à cet effet.
Closant sa présentation, à l’aéroport de Cotonou, le Dean n’a pas manqué de féliciter publiquement certaines personnalités dont le travail dans l’ombre a accouché de ce quadruple succès : le journaliste culturel Happy Goudou qui, en tant que Délégué du Cioff Bénin, a participé, du 24 au 28 septembre 2015, au Cameroun, au Forum international sur la sauvegarde du patrimoine immatériel, et dont le plaidoyer a pesé lourd pour la participation de l’Afrique au Congrès mondial, en tant que ’’Secteur Cioff’’. Il a aussi rendu hommage à Jean Roche, de même qu’à Adolphe Koffi Alladé et à Richard Adossou, entre autres, sans oublier le Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, dont le soutien logistique a facilité la participation du Bénin à ce 45ème Congrès du Cioff.    


Marcel Kpogodo

vendredi 6 novembre 2015

Sagbohan Danialou confirme son concert parisien du 29 novembre 2015

Dans le cadre de la Semaine culturelle du Bénin à Paris


L’une des salles de conférence du ’’Bénin royal hôtel’’ de Cotonou a abrité un point de presse organisé par Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle. Il ressort que le monument béninois de la musique, Sagbohan Danialou, sera bel et bien en concert à Paris, au cours de la Semaine culturelle du Bénin dans la ville-lumière.

De gauche à droite, Patrick Idohou, Sagbohan Danialou et Luc Sinzogan
« Le concert aura bel et bien lieu ; nous ne sommes pas friands du play-back, nous sommes des instrumentistes » ! Cet enthousiasme et cette assurance proviennent de ’’l’homme-orchestre’’, grand chanteur béninois, Sagbohan Danialou, au sujet du concert qu’il est attendu pour donner à Paris, au ’’Divan du monde’’, le dimanche 29 novembre 2015, de 19h à 22h. Il a tenu ces propos de confirmation, le lundi 2 novembre dernier, au ’’Bénin royal hôtel’’, sis Quartier Maro-militaire, à Cotonou, dans le cadre du point de presse de pré-lancement de la Semaine culturelle du Bénin à Paris, prévue pour se dérouler du 25 au 29 novembre 2015.
Par rapport à la tenue effective de cette manifestation musicale, le ’’Hagbè national’’ n’a pas manqué d’adresser des paroles élogieuses à l’endroit de Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle, et initiateur de la courte rencontre avec les professionnels des médias : « J’en remercie Patrick Idohou qui est un Directeur très ambitieux sachant facilement joindre les bouts et faire ce qu’il faut faire, au moment où il le faut ».  
En outre, à en croire justement Patrick Idohou, pour sa prestation très attendue du 29 novembre, Sagbohan Danialou se trouvera accompagné par son orchestre. Il a aussi partagé que quatre autres artistes béninois, tous vivant en France, se produiront, au cours de ce concert : Fafa Rufino, Laurent Hounsavi, Kiri Kanta et Martin Hod. Une façon « d’unir les artistes béninois résidant au Bénin et ceux de la diaspora », précisera-t-il, avant d’en profiter pour décliner les grandes lignes du programme devant être exécuté au cours de la Semaine culturelle du Bénin à Paris. Il est donc prévu un événement culinaire permettant de faire expérimenter aux visiteurs qui ne les connaissent pas des mets typiquement béninois. Ensuite, le Directeur de la Promotion artistique et culturelle présentera une communication sur le thème : «  L’implication de la diaspora dans la promotion culturelle béninoise à l’international ».
Et, il est revenu à Luc Sinzogan, Directeur adjoint de cabinet du Ministre de la Culture, de faire écouter une allocution dans laquelle, entre autres, en tant que représentant du Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, il a remercié toutes les parties engagées dans la réussite de la Semaine culturelle, notamment, le Chef de l’Etat, Boni Yayi, le Gouvernement, les Ministères des Affaires étrangères et des Finances, puis la presse.

Marcel Kpogodo   

jeudi 22 octobre 2015

Le Fac réhabilite la Maison de la Culture de Ouidah

La physionomie de la Commune embellie


Le Ministre béninois de la Culture, Paul Hounkpè, a visité le chantier de réfection de la Maison de la Culture de Ouidah, très tôt, dans la matinée du jeudi 21 octobre 2015. Il ressort de cette activité qu’avant la fin de l’année en cours, cet édifice pourra devenir à nouveau opérationnel, grâce au Fonds d'aide à la culture (Fac).

La nouvelle Maison de la Culture de Ouidah
Les chantiers de la réhabilitation de la Maison de la Culture de Ouidah, achevés, respectivement à 90% et à près de 60%. Voilà la situation dont s’est rendu compte le Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, lors de sa visite, dans la petite matinée du jeudi 21 octobre 2015, du site de réfection de l’édifice. A en croire les responsables des entreprises adjudicataires, au plus tard le 15 novembre prochain, la réfection de la Maison de la Culture de Ouidah sera un constat concret. Et, si, selon eux, la finition des travaux a connu un retard d’un mois, cela se justifie par l’absence de règlement par le Trésor public des décomptes payés par le Fonds d’aide à la culture, à travers des chèques de Trésor.

Ainsi, c’est sur fonds propres que les deux entreprises ont dû démarrer et conduire les travaux de réhabilitation, jusqu’au niveau où le Ministre Paul Hounkpè les a découverts, au cours de sa visite de site. 

La Maison de la Culture de Ouidah, dans son ancien état délabré
Dans un pays où des chefs d’entreprise gagnent des marchés publics de construction et disparaissent dans la nature avec des avances de démarrage effectivement perçues, transformant leur chantier en éléphant blanc, ces sociétés ont réalisé une véritable prouesse.




Un parcours laborieux

Ces travaux de réhabilitation de la Maison de la Culture de Ouidah, du loin que l’on s’en souvienne, avaient été initiés, suite à une visite du Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, dans la Commune dirigée par Séverin Adjovi, ce qui avait amené le Président à constater et à déplorer l’état piteux et délabré dans lequel se trouvait l’édifice, à l’époque. Il avait alors projeté la dite réhabilitation. Et, le lancement des travaux, effectué en pleine campagne électorale, avait suscité le scepticisme des détracteurs et des mauvaises langues qui avaient taxé ce projet d’une œuvre de propagande politique. Mais, parallèlement, le budget du Fonds d’aide à la culture étant passé de 1,3 à 1,5 milliards et, en se fondant sur des études réalisées par le Ministère de la Culture, à travers le Fonds d’aide à la culture (Fac), pour la réfection de cette infrastructure culturelle, le Conseil d’administration du Fac avait autorisé la Direction générale à réhabiliter la Maison de la Culture de Ouidah, ce qui a permis de remettre le site aux entrepreneurs en 2015.    

De gauche à droite, Blaise Tchétchao, Paul Hounkpè et Séverin Adjovi, au cours de la visite de chantier
Aujourd’hui, grâce à cette réhabilitation, la ville de Ouidah acquiert une toilette des plus belles, ce qui provoque l’engouement des autorités de la municipalité à demander à s’occuper désormais de la gestion de la Maison de la Culture de Ouidah, jadis administrée par la Direction de la Promotion artistique et culturelle (Dpac). Cette réussite se trouve évidemment à l’actif du leadership de Boni Yayi qui s’est donné comme objectif de ne pas laisser d’éléphants blancs à la fin de son mandat et, il est plus que sûr désormais que la Maison de la Culture de Ouidah n’en sera pas un. Par ailleurs, ce mérite est aussi partagé par le Ministre Paul Hounkpè qui, traduisant cette vision du Chef de l’Etat dans les actes, s’est donné de conduire cette visite de site, effectuée le jeudi 21 octobre. Enfin, le Directeur du Fonds d’aide à la culture, Blaise Tchétchao, n’en demeure pas moins un des acteurs pragmatiques en profondeur de cette réhabilitation qui met la ville de Ouidah dans une élégance propre à promouvoir les initiatives des acteurs culturels béninois.


Marcel Kpogodo 

mercredi 14 octobre 2015

De grosses divergences sur le Théâtre national chez Boni Yayi

Au cours d’une rencontre avec les acteurs culturels à la Présidence de la République


Dans la matinée du lundi 12 octobre 2015, Boni Yayi a reçu, à la Marina, les acteurs culturels, au sujet du dossier du Théâtre national. Cette séance de travail s’est révélé l’occasion pour les hôtes du Chef de l’Etat de montrer au grand jour leurs contradictions internes.

De gauche à droite, Paul Hounkpè et Boni Yayi
’’Théâtre national’’, ’’Maison de la culture’’, ou ’’Maison des artistes’’ ? Bâtir une infrastructure de 1000, 1200 ou 3500 places ? Retenir, comme site de construction de l’édifice, l’espace derrière le Ministère de l’Agriculture, celui derrière l’Office national d’imprimerie et de presse (Onip) ou celui de 3 hectares, situé dans la zone du Plm Alédjo ? Voilà les trois niveaux de mésentente qui ont ouvertement opposé les acteurs culturels invités, le lundi 12 octobre dernier, par le Chef de l’Etat, à une concertation, à la Salle du peuple du Palais de la Marina. Pendant ce temps, Boni Yayi n’a pas manqué de faire comprendre à ses interlocuteurs qu’au lieu de 3 milliards de Francs Cfa, initialement prévus pour financer le Projet, ce serait désormais une cagnotte de 6 milliards qui serait mobilisés, à raison d’1 par le Budget national, 2 par un partenaire à identifier et, enfin, 3 par la Banque internationale pour le développement (Bid), ce dernier fonds étant déjà disponible.
En réalité, la rencontre indiquée avait été initiée par le premier des Béninois pour communiquer avec le club restreint des présidents des fédérations d’associations d’artistes, afin qu’il leur soit montré par Paul Hounkpè, Ministre de la Culture, la maquette ayant été réalisée du Théâtre national, et qui aurait déjà été vue par le Conseil des Ministres, le but en étant de recueillir les analyses de ces représentants des artistes, vu la vision de large concertation développée par le Président de la République, à toutes les étapes de la conduite de la construction de l’infrastructure.
Mais, faisant perdre toute sa valeur au fondement de cette réunion, les artistes, d’abord, mal informés, se sont présentés en un nombre important, suscitant l’étonnement de Boni Yayi qui croyait devoir avoir affaire à un groupe restreint, pour des discussions plus efficaces. Ensuite, des responsables de fédérations d’associations ont étalé au grand jour leurs divergences face, notamment, au choix du site de construction de l’édifice et au nombre de places qu’il devrait comporter. Conséquence prévisible : Boni Yayi s’est vu dans l’obligation de reporter la séance à une date ultérieure, le temps que de nouvelles concertations entre les concernés viennent davantage concilier les points de vue, surtout qu’une mission de la Bid est annoncée pour séjourner dans le pays, dès le 23 octobre prochain, pour en connaître davantage sur le déroulement du Projet. En attendant cela, un délai de 72 heures a été concédé par le Chef de l’Etat pour que soient aplanies les opinions paradoxales concernant les points cruciaux que sont le site à exploiter pour la construction et le nombre de places de l’infrastructure d’ordre culturel, entre autres.



Le G 113, un groupe anarchique ?

Près de deux heures avant l’entrée du Chef de l’Etat, dans la Salle du peuple du Palais de la Marina, un groupe de danseurs de la musique traditionnelle, portant le sceau du G 113, ont tenté de s’illustrer négativement. D’abord, ils ont voulu enfreindre aux exigences sécuritaires en s’obstinant à porter une casquette d’une couleur orange avec, au fronton, le nom du Groupe. L’agent en civil, envoyé pour résoudre ce problème, a dû user d’une fermeté sans égale, pour les faire plier. Ensuite, Léon Hounyè, Président du G 113, par des applaudissements discordants relayés par les siens, a tenté de semer le désordre, en cherchant à perturber une concertation qui, à son goût, durait trop et qui avait mobilisé, en retrait, au fond de la grande Salle, la quasi-totalité des présidents de fédérations d’associations, alors que ceux-ci étaient en discussion avec le Ministre Paul Hounkpè. Une fois encore, il a fallu déployer une stratégie de communication bien mûrie, à l’actif de l’homme de théâtre, Tola Koukoui, pour faire échec à une telle manœuvre. Cette situation a causé une grande indignation chez Koffi Adolphe Alladé, Président d’une fédération d’associations de danseurs de la musique traditionnelle. Difficilement, il a pu ramener à la raison Léon Hounyè qui, verbalement, lui tenait durablement tête. Face à une telle ambiance d’imbroglio, n’est-il pas temps pour les artistes et leurs dirigeants d’associations de prendre langue afin que de tels incidents, préjudiciables à leurs intérêts, soient évités ?

Marcel Kpogodo  

jeudi 3 septembre 2015

Conaasco 2015 : 9 prix en jeu pour une compétition entre anciens lauréats

Dans le cadre du 10ème anniversaire du Festival


La 10ème édition du Concours national d’arts scolaires (Conaasco) se tient dans les prochaines semaines, sur fond d’une rude compétition entre les lauréats des 9 précédentes manifestations. Le sens de la cérémonie de lancement d’une compétition, qui s’est tenue, la samedi 22 août 2015, au Centre culturel chinois de Cotonou. Judith Bernice Adivignon, Coordonnatrice du Festival, en présence, notamment, du Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, a évoqué les grandes lignes de cette compétition dotée de 9 principaux prix.

De gauche à droite, Baï Guangming, Paul Hounkpè et Judith Bernice Adivignon
1 voiture de marque Nissan « dernier cri », comme 1er prix, 4 bourses d’études en Chine, d’une valeur unitaire de 5 millions de Francs Cfa, 4 enveloppes financières dont chacune vaut 200 mille Francs, donnant un coût total de 800 mille Francs. Selon Judith Bernice Adivignon, Coordonnatrice du Concours national d’arts scolaires (Conaasco), ce sont les 9 prix en jeu, d’une valeur d’au moins 20 millions 800 mille Francs, pour la 10ème édition, celle de l’année 2015, de ce Festival. De plus, l’attribution des 4 bourses d’études et des 4 enveloppes financières se fera à l’issue de la sélection des meilleures œuvres présentées par les concurrents dans les domaines de la peinture, de la sculpture, de l’écrit illustré et du design.
La déclaration de cette personnalité relève d’une allocution qu’elle a prononcée, le samedi 22 août dernier, au Centre culturel chinois, en présence de Paul Hounkpè, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme, de Baï Guangming, Directeur de l’institution d’accueil de la cérémonie de lancement du Conaasco 2015 et, notamment, de Patrick Idohou, Initiateur d’un Festival dont la première tenue a eu lieu en 2005.
A en croire le développement de la Coordonnatrice, pour mériter de gagner l’un ou l’autre de ces prix, tous les anciens lauréats des 9 dernières éditions du Conaasco mettront en compétition deux œuvres d’art sur le thème du « parcours ». Ce sont des productions artistiques qui seront achevées et déposées au plus tard le 21 septembre 2015, sans oublier que la délibération du Concours aura lieu le samedi 26 septembre. Par ailleurs, le voyage pour la Chine se trouve déjà programmée dans le temps ; il s’effectuera, pour l’heureux lauréat, dans la 1ère quinzaine du mois d’octobre prochain. Par ailleurs, une résidence de création se tiendra du 5 au 12 décembre de l’année en cours, à l’Espace ’’Adjadi’’ du quartier Mènontin, à Cotonou, où tous ces anciens lauréats « recevront des enseignements des meilleurs plasticiens béninois et étrangers, afin de produire directement des tableaux », selon les mots de Judith Bernice Adivignon. Ensuite, à travers une soirée de gala prévue pour avoir lieu le 19 décembre, la Nissan « dernier cri » sera officiellement remise au grand lauréat.



Distinction de Patrick Idohou



Patrick Idohou, à gauche, recevant le Tableau d'honneur des mains du Président de l'Ong ''Naturo promo''
En marge de la cérémonie de lancement du Conaasco 2015 et, après les allocutions respectives de Baï Guangming et de Paul Hounkpè, Patrick Idohou s’est vu décerner un Tableau d’honneur par l’Ong ’’Naturo promo’’, valorisant la santé naturelle et le bien-être. Pour cette structure, le fondement de cette distinction reste les talents et les mérites qu’elle reconnaît au récipiendaire.     

Marcel Kpogodo

mercredi 15 juillet 2015

Le Ministre Paul Hounkpè s’émerveille de l'exposition "Romuald Hazoumè-Arè" de la Fondation Zinsou

Sous la direction de Marie-Cécile Zinsou


Dans l’après-midi du mardi 14 juillet 2015, le Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, s’est fait le devoir de visiter la magistrale exposition d’inspiration socio-politique, intitulée ’’Romuald Hazoumè-Arè’’. Elle est celle de la commémoration des 10 ans de la Fondation Zinsou et par laquelle elle présente des œuvres de Romuald Hazoumè, depuis le 6 juin dernier. Marie-Cécile Zinsou, Directrice de l’institution culturelle, a guidé la personnalité vers les 10 pièces présentées par l’artiste.
Le Ministre Paul Hounkpè et Marie-Cécile Zinsou contemplant l'oeuvre, ''Osa nla''
Du masque ’’Pantalonnade’’, du rez-de-chaussée de l’immeuble de la Fondation Zinsou, à l’installation ’’Mongouv.com’’ au 1er étage, en passant par l’autre grande installation, ’’Osa nla’’, la vidéo d’une dizaine de minutes montrant en couleurs très réalistes la danse ’’egungun’’, et par le petit espace réservé à la démonstration de l’utilisation de l’application ’’Wakpon’’ développée par un jeune Béninois. C’est un total de 10 pièces que Marie-Cécile Zinsou, Directrice de la Fondation Zinsou, s’est donné la patience de faire visiter à Paul Hounkpè, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme, dans le cadre de ses activités.

Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture, et Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle, accompagnaient le Ministre Paul Hounkpè
L’événement s’est produit le mardi 14 juillet, en milieu d’après-midi. Pour une exposition se déroulant dans le contexte du dixième anniversaire de la création de la Fondation Zinsou, le Ministre Paul Hounkpè, en compagnie des membres de son Cabinet et des Directeurs techniques de son Département, a découvert plusieurs pièces : successivement, ’’Pantalonnade’’, un masque composé, notamment, de pointes de talons de chaussure de femme, et évoquant la très célèbre ’’Affaire Talon’’, ’’Egungun’’, la photo d’un masque désormais rarement présenté à Porto-Novo depuis 19 ans par les adeptes de la divinité concernée, ’’Osa nla’’, une grande divinité du panthéon yoruba, représentant 4 ’’egungun’’ rassemblés et fabriqué rien qu’avec du bidon, le matériau favori de Romuald Hazoumè, et, enfin, pour le rez-de-chaussée, une vidéo de la danse ’’egungun’’.

Paul Hounkpè, expérimentant l'application ''Wakpon''
Au 1er étage de la Fondation Zinsou, Paul Hounkpè a eu l’occasion de visiter un espace où sont exposées plusieurs autres pièces : ’’Ton pied mon ventre’’, identifiant l’homme politique ne pensant qu’à son intérêt, ’’Cadjèhoun boy, Joncquet man’’, évoquant la querelle Boni Yayi-Candide Azannaï, ’’TranshumEnts’’ retraçant la transhumance des députés à l’Assemblée nationale, ’’Rouleau décompresseur’’, une installation abordant l’écrasement des basses couches par les pouvoirs politique, religieux et financier, ’’Mammy water’’, une autre installation matérialisant la sirène des eaux dont le buste en bois relève du travail du sculpteur Kifouli Dossou, appelant la jeunesse au travail et non à la recherche de la richesse facile. Enfin, le Ministre de la Culture a contemplé ’’Mongouv.com’’, une autre installation comportant 168 masques formant un demi-cercle, superposés en 6 rangées. Dans ce cercle s’isole un ensemble d’autres masques incarnant le Gouvernement, l’œuvre étant un appel à une autre vision de gestion du peuple par l’Exécutif.

Marie-Cécile Zinsou, transmettant des documents au Ministre Paul Hounkpè, à l'issue de la visite
Enfin, Paul Hounkpè a visité l’espace de démonstration de l’exploitation de l’application ’’Wakpon’’ créée par le Franco-béninois, Pierrick Chabi, permettant de visiter, à partir de n’importe quelle partie du monde, les œuvres exposées par la Fondation Zinsou, au Musée de Ouidah, à l’aide d’un appareil Androïd. Emerveillé par une telle innovation, le Ministre de la Culture s’est essayé, sous la conduite de Marie-Cécile Zinsou, à la découverte de quelques œuvres dudit musée.  


Des impressions ministérielles …

Se confiant à la presse, à l’issue de la visite, Paul Hounkpè a montré qu’il s’agissait pour le Ministère dont il a la charge de constater l’expérience de la Fondation Zinsou et de vivre les efforts qu’elle consent pour la valorisation de la culture béninoise, au-delà des frontières du Bénin. Il en a profité pour féliciter Marie-Cécile Zinsou et son équipe, pour la technologie mise au service de l’exposition et, notamment, pour la possibilité donnée au public et, surtout, aux enfants, de vivre la culture. « Je suis séduit, Madame et, la République vous remercie ; vous êtes une nouvelle ambassadrice de notre pays ! », s’est exclamé le Ministre, espérant que le Ministère de la Culture et la Fondation Zinsou travaillent de manière plus rapprochée, constatant, avec le fonctionnement de cette institution, qu’il existe des moyens très innovants pour sauvegarder la richesse de la culture béninoise.

                                                                                                              Crédit photos : Didier Kpassassi

Marcel Kpogodo