mardi 2 août 2022

La ’’Nuit des Contes’’ met en effervescence Ouaké (Quatre conteurs déjà sélectionnés)

Pour la 16ème édition de l’événement


La 16ème édition de la ’’Nuit des Contes’’ aura lieu au Bénin le dimanche 14 août 2022. Dix localités, engagées dans la tenue de l’événement annuel, en font leurs préparatifs. Parmi elles se rend remarquable la commune de Ouaké. Ses six arrondissements vivent au rythme de la sélection de leurs deux meilleurs conteurs respectifs à l’effet de la grande nuit tant attendue. Dans celui de Sèmèrè II, le village de Gbaou a abrité une soirée de diction de contes, ce qui a permis d’atteindre l’objectif indiqué dans la soirée du samedi 30 juillet 2022.


Aperçu d'une veillée de contes à Ouaké - Crédit photo : Soumanou Mabissiwé.


3 heures 30 minutes. Le temps qu’a duré la séance ayant permis aux populations de Gbaou d’écouter des contes, dans la soirée du samedi 30 juillet 2022. Cette localité est l’un des villages de l’arrondissement de Sèmèrè II, appartenant à la Commune de Ouaké, située au centre-ouest du Bénin.


Simultanément, ces populations ont laissé le soin à un juré de suivre des conteurs en lice et d’en déterminer les deux meilleurs. Il s’agissait qu’ils gagnent le ticket de participation à la soirée tant attendue : la ’’Nuit des Contes’’, le dimanche 14 août. L'événement ainsi mentionné est une initiative de l'association, ''Mémoires d'Afrique-Bénin'', qu'a fondée et que dirige le Père Israël Mensah


Finalement, à en croire le reportage qu’a présenté Soumanou Mabissiwé, journaliste à la radio locale rurale de Ouaké, de la manifestation de récit de contes au cœur de la nuit à Gbaou, Yaya Tchani et Jacqueline Kotoko sont sortis gagnants du concours. Ils sont donc qualifiés pour participer au grand événement indiqué, dans moins d’une quinzaine de jours.


Selon le reporter du même média, les critères de sélection sur le fondement desquels les conteurs se sont fait évaluer sont relatifs à la nécessité de tenir leur conte en cinq minutes, de faire vivre les personnages de leur histoire, d’adapter une chanson à leur récit et de l’exécuter, d’avoir une intrigue cohérente, de même que le conte concerné devait faire ressortir une moralité. 


 

D’autres rencontres vespérales en perspective


Si, à travers le village de Gbaou, l’arrondissement de Sèmèrè II a pu retenir les deux conteurs qui le représenteront à la grande ’’Nuit des Contes’’, celui de Ouaké centre a aussi connu les siens. C’était dans la soirée profonde du mercredi 27 juillet 2022, où la séance de partage de contes ayant réuni les populations de ses villages autour d’un feu de bois, a permis que les membres d’un jury constitué promeuvent Séidou Matawé et Boukari Yérima comme les représentants de la zone à l’événement du 14 août prochain.


Pour Soumanou Mabissiwé qui a pris connaissance du communiqué organisant les veillées de contes dans la commune de Ouaké, et ayant été rendu public par Abdoul Madjid Tchalédji, Directeur de la radio locale rurale de Ouaké, quatre autres séances auront lieu les 3, 5, 7 et 10 août, respectivement, à la Maison des Jeunes de Sèmèrè, à Madjatom, à la Place ’’Soumanou Taïrou’’ et au Foyer des Jeunes. Ce sera pour le compte des arrondissements de Sèmèrè I, Tchalinga, Komdé et de Badjoudé. 


Profondément motivé par le slogan qui lui est cher selon lequel il faut « libérer la parole paysanne », Abdoul Madjid Tchalédji conduit, de main de maître, l’opération de sélection des douze conteurs devant faire rayonner culturellement Ouaké à l’ultime soirée du 14 août, qui se déroulera au siège de la radio qu'il dirige. Cette implication efficace, pour la réussite de la ’’Nuit des Contes’’ 2022, marque les actions d’autres personnalités ayant la même trempe d’engagement que lui à Dassa-Zoumè, Godomey-Xwlacomey, Lobozounkpa, Malanville, Parakou, Pobè, Possotomè, Za-Kpota et Zè, épaulées qu’elles sont par des ambassadeurs comme Soumanou Mabissiwé l’est pour la commune de Ouaké.

Marcel Gangbè-Kpogodo 

samedi 23 juillet 2022

L’appel engagé d’Aubin Akpohounkè pour le ’’Hanlissa’’ 2022

Dans sa participation à l’émission, ’’A la découverte de …’’

 

Invité de l’émission, ’’A la découverte de …’’, du vendredi 17 juin 2022, sur le forum ’’Whatsapp’’ du ’’Noyau Critique’’, l’association de journalistes culturels et de critiques d’art pour le développement, Aubin Akpohounkè, initiateur et organisateur principal du festival, ’’Hanlissa’’, a, entre autres, abordé la difficile tenue de la 13ème édition de l’événement. Ainsi, il a appelé à la contribution financière de tous les Béninois.

 

L'affiche officielle de l'appel d'Aubin Akpohounkè

« […] nous avons lancé un appel à tout le peuple béninois pour sa contribution, ne serait-ce que par un petit geste financier ». L’essentiel à retenir de la participation d’Aubin Akpohounkè, journaliste et animateur culturel béninois connu en langue nationale du fon, à la première édition de l’émission, ’’A la découverte de …’’, qui s’est déroulée dans la soirée du vendredi 17 juin 2022, à l’interne, sur le forum ’’Whatsapp’’ de l’association de journalistes culturels, dénommée, ’’Le Noyau Critique’’.


Dans sa réponse aux questions, à travers un débat animé par le journaliste cultuel et culturel béninois, Patrick Yobodè, Aubin Akpohounkè a précisé que le festival ’’Hanlissa’’ est prévu pour avoir lieu des 26 au 28 août 2022, dans le département du Zou, plus précisément, à Adingningon, dans la commune d’Agbangnizoun. Même si cette localité en est l’un des dix arrondissements, l’invité indique avoir fait le choix de ce village comme site du déroulement du festival indiqué, contrairement aux habitudes de l’exploitation du Stade de l’Amitié Général Matthieu Kérékou, de Cotonou, à cause de l’absence de moyens financiers.


Situation financière préoccupante 

Selon lui, la morosité économique actuelle, au Bénin, rend les choses plus difficiles pour une organisation aisée, surtout qu’en outre, l’émission du même nom, ’’Hanlissa’’, diffusée sur la chaîne de télévision privée, ’’Canal 3’’, « a été stoppée », ce qui donne lieu au « repli des sponsors ». A en croire les détails qu’a apportés l’invité, avec la morosité concernée, les rares sponsors qui restaient attachés à l’événement « n’ont plus la force » de le soutenir financièrement.

 

Pour lui, c’est depuis 2019 que, confronté à cette situation, il a fait l’option de déplacer le festival vers les villages du Bénin. « Cela est, d’ailleurs, bien », a-t-il commenté, « parce que cela permet aux Béninois de l’intérieur de reprendre contact avec la musique de leurs artistes préférés », ces créateurs appartenant, généralement, à la musique traditionnelle.

 

Par ailleurs, Aubin Akpohounkè a affiché un véritable engagement pour maintenir le festival ’’Hanlissa’’ plus vigoureux que jamais : « [Le festival] ne peut pas mourir tant que je vis. Tant que je vis, chaque année, même si c’est trois personnes, je les réunirai pour leur parler du festival, ’’Hanlissa’’. Trois personnes et deux artistes, cinq personnes suffisent pour l’organisation de chaque année ». Face à un tel défi, l’invité de la première édition d’ ’’A la découverte de …’’, du forum ’’Whatsapp’’ du ’’Noyau Critique’’, s’est montré ouvert à un appui d’ordre public même s’il ne le rend pas incontournable pour relever le défi concerné : « […] je ne compte pas forcément sur l’Etat pour organiser ’’Hanlissa’’. S’il me vient en aide, je prends. Si l’Etat ne me vient pas en aide, ça passe, je continue ».

 

Par conséquent, il a annoncé, pour ’’Hanlissa’’ 2022, « Ce sera, comme d’habitude, un grand plateau », avant de promettre vivement : « Nous allons faire tout ce que nous avions l’habitude de faire à Cotonou ». Puis, Aubin Akpohounkè a décliné la puissance de ses ambitions : « Cette année, je voudrais donner, même étant dans un village, une force à cette organisation ; je voudrais que cela soit comme ce qu’on à l’habitude de faire : drainer du monde, le multiple du monde que j’ai l’habitude de trouver au Stade de l’Amitié autour de cet événement ».

 

Et, en dehors de l’aide financière que les Béninois, individuellement, peuvent lui apporter, il en attend beaucoup de l’appui des membres de sa communauté professionnelle, que sont les femmes et les hommes de médias. Selon les propos de l’invité, il a un grand besoin d’eux pour la visibilité de ’’Hanlissa’’, étant donné qu’un bon nombre de ses compatriotes croient que le festival a disparu en même temps que la diffusion de l’émission du même nom sur ’’Canal 3’’.

 

Un parcours interpellant

’’A la découverte de …’’, dans sa première édition, en valait la peine, vu que l’émission en ligne a permis de faire connaissance avec Aubin Akpohounkè concernant un parcours jonché d’obstacles qu’il réussit, chaque fois, à surmonter.

 

Natif du village de Houawé Attogouin Yomè dont il est originaire et n’étant titulaire que du Certificat d’Etudes primaires (Cep), il est devenu orphelin de père à onze ans.

 

A l’origine, comédien, il côtoie, par ce métier, l’univers des médias, par le biais d’une émission qu’il co-animait avec l’humoriste béninois bien connu, ’’Aloba Dur’’. Impressionné par sa manière de présenter celle-ci, il lui demanda de l’orienter dans la presse. En réponse à cette demande, il le dirige vers la presse écrite. « Je ne me sentais pas capable d’assurer cela parce que je n’avais pas un grand diplôme », s’en est justifié Aubin Akpohounkè, au cours de l’émission dans laquelle il était invité le 17 juin 2022.

 

Aubin Akpohounkè, alias, Dah Akpohounkè

Puis, en voyage à Pobè, une commune du sud-est du Bénin, à une époque en coïncidence avec l’éclosion des radios communautaires, il postule, grâce à des parents qu’il a dans la ville, à un stage de formation à Radio ’’Olokiki’’. Il y est admis en 2004. Un an et demi après et en possession de son attestation, il revient à Cotonou et dépose un dossier de candidature pour être journaliste et animateur au niveau de plusieurs radios, sans succès. Ayant entendu parler de ’’Canal 3’’, une chaîne de télévision naissante, à l’époque, il y postule aussi, est appelé pour un entretien qui se révèle concluant. Il est recruté comme journaliste-animateur. « […] au début, je présentais le journal en langue fon, ce qui n’existait pas sur la chaîne », a-t-il rappelé. « Ce n’était pas facile », a-t-il continué, « parce qu’il fallait traduire toutes les informations traitées du français vers le fon ». Sans tarder, sa notoriété s’établit : « Comme il s’agissait du fon et que je le parlais bien, les gens ont commencé à me remarquer, progressivement, dans ce que je faisais. […] On faisait ce qu’on pouvait pour rehausser l’image de la chaîne. Le journal télévisé fon était tellement suivi qu’il supplantait, en matière d’audimat, les éditions en français ».

 

De ’’Hanlissa’’ à ’’Hanlissa’’

Dans ces conditions intervint la création de l’émission, ’’Hanlissa’’. Il fallait, selon Aubin Akpohounkè, combler un vide. Nouveau témoignage de l’invité : « La naissance de ’’Hanlissa’’ s’est produite après un constat. En 2008-2009, venant du village, j’écoutais beaucoup de musique traditionnelle. J’ai constaté, arrivé à Cotonou, l’absence de cette musique d’une certaine époque, au profit de la musique moderne, par des morceaux, sur les chaînes de radio, et par des clips, à la télévision. Je m’interrogeais : ’’Comment se fait-il que ces anciens-là, on ne les voit plus ? Sont-ils morts ? Si c’en est le cas, il faudrait mener une enquête pour le savoir’’. Cette situation m’a poussé à réfléchir à un concept : aller vers ces chanteurs de la musique traditionnelle, devenus invisibles, sur les médias, et faire renaître la musique traditionnelle ».


Il en a, alors, fait la proposition d’émission à Berthe Cakpossa, Directrice à ’’Canal 3’’, qui l'avait, d’abord, rejetée. Puis, plusieurs jours après, alors qu’il était allé la rencontrer pour un autre motif, elle l’interpelle sur le projet d’émission, qu’il lui avait soumis. Elle lui enjoint, donc, d’aller voir le réalisateur afférent pour les préparatifs afin d’en lancer le numéro zéro. De cette manière, Aubin Akpohounkè se vit attribuer la tranche de l’émission ’’Hanlissa’’, sur ’’Canal 3’’ Bénin, un programme télévisuel auquel il dresse les fiers lauriers de sa notoriété : « Si je devais m’en tenir seulement au journal télévisé que je faisais, je ne serais pas connu tel que je le suis aujourd’hui. C’est à travers l’émission culturelle, ’’Hanlissa’’, qui allait à la découverte des artistes de la musique traditionnelle qu’aujourd’hui, je suis connu ».


Progressivement, cette émission se prolongea par le festival du même nom, avec l’objectif de mettre sur la sellette les grands noms de la musique traditionnelle afin, selon l’invité, de « ramener » celle-ci « à la place qu’il faut dans le pays puisque cette musique est délaissée ».

 

Dah Akpohounkè conseille …

L’un des temps forts de la première édition de l’émission, ’’A la découverte de …’’, du vendredi 17 juin 2022, sur le forum ’’Whatsapp’’ du ’’Noyau Critique’’, l’association de journalistes culturels et de critiques d’art pour le développement, fut l’hommage qu’Aubin Akpohounkè rendit à son village d’origine. Morceaux choisis …


« Tout ce que je suis, aujourd’hui, je le dois à mon village. [Il] m’a permis d’être ce que je ne pouvais jamais imaginer. Malgré que j’étais orphelin de père à onze ans, je me suis retrouvé entouré de gens. Donc, je ne suis rien sans ce village qui m’a donné et fait beaucoup de choses ; il m’a donné une grande vision puisque si mon village natal n’était pas un lieu éducateur, je ne pourrais pas être à cette étape. Donc, je dois remercier mes parents du village, mon village et, surtout, tous ceux qui ont participé à mon éducation ».


A en croire les révélations de l’invité, son statut d’acteur culturel, son sens de discernement des choses, la place qu’il a acquise dans son domaine d’activité et, même son diplôme, sont du mérite de Houawé Attogouin Yomè. En tant que journaliste culturel, il a, néanmoins, déploré la désaffection des autorités pour ce corps professionnel : « Les dirigeants ne donnent pas au journalisme culturel la valeur qu’il devrait avoir ». Pour autant, il invite les journalistes culturels à « résister à toutes les intempéries », à « ne pas quitter la culture pour la politique », à « penser au développement de la culture, ce que nous avons de plus cher », de même qu’il a appelé les personnes intégrant nouvellement cette profession à « ne pas poursuivre l’argent mais à être prêtes au sacrifice ».

 

Lui qui, à l’heure actuelle, sollicite l’accompagnement financier de tout un chacun pour la bonne tenue du ’’Hanlissa’’ 2022, peut recevoir tout transfert d’argent, par Mobile money, au (00229) 67009707 ou au (00229) 95691783, quel qu’en soit le montant, même s’il est de 1100 Francs Cfa.

 

Marcel Gangbè-Kpogodo