mardi 9 février 2021

’’Anthologie de la Musique béninoise’’, la force d’archive que lance Jean-Michel Abimbola

Dans le cadre d’une cérémonie au Palais des Congrès de Cotonou


La Salle bleue du Palais des Congrès de Cotonou a accueilli la cérémonie de lancement de l’ ’’Anthologie de la musique béninoise’’, le vendredi 29 janvier 2021. Dirigée par Jean-Michel Abimbola, Ministre du Tourisme, de la culture et des arts, elle s’est déroulée en présence du président de la Cour constitutionnelle, de quelques membres du Gouvernement, de ceux de son cabinet et de directeurs techniques de son département, d’acteurs culturels et de plusieurs artistes de la musique. L’ ’’Anthologie de la musique béninoise’’ est un coffret qui, à travers cinq Cd, immortalise le parcours de la musique du Bénin en soixante ans d’indépendance ; il s’en révèle le joli miroir.  

En blanc, de gauche à droite, Jean-Michel Abimbola remettant son coffret à l'artiste Nel Oliver

63 chansons, 53 chanteurs et groupes pour 5 Cd répartis en 4 catégories. La synthèse du coffret de l’ ’’Anthologie de la musique béninoise’’, lancé dans la soirée du vendredi 29 janvier 2021 à la Salle bleue du Palais des Congrès de Cotonou par Jean-Michel Abimbola, Ministre du Tourisme, de la culture et des arts. Estampillé du timbre du Bureau béninois du Droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), le coffret indiqué, consistant, dans son manteau chocolat au logo du ’’Bénin révélé’’, aux couleurs du drapeau national et édité chez ’’Laha’’, comporte un livret explicatif du projet ayant donné lieu à sa réalisation et cinq Cd à écouter, décomposés dans les catégories de la « Musique traditionnelle », de la « Musique moderne d’inspiration traditionnelle », de la « Musique de variétés » et de la « Musique tendance », la deuxième ayant été réalisée en deux disques, I et II.


En musique traditionnelle se sont trouvés immortalisés par leurs morceaux respectifs, Dénagan Janvier Honfo, Zouley Sangaré, Yédénou Adjahoui, Norberka, Anice Pépé, Alokpon, Gbèsso, Ezin Gangnon, Gbèzé, Alèkpéhanhou et Gantindé.


Du côté du 1er Cd de la « Musique moderne d’inspiration traditionnelle », Jolidon Lafia, Sagbohan Danialou, Gnonnas Pédro, Gbéssi Zolawadji, Kiri Kanta, Angélique Kidjo, Jean Adagbénon, Vi-Phint, Stan Tohon, Ignace Don Métok et Im’rane laissent savourer leur voix désormais inextinguible.


Concernant le second Cd de la même catégorie, Wally Badarou, Angélique Kidjo, Sagbohan Danialou, Stan Tohon, le groupe ’’Afafa’’, les ’’Gangbé brass band’’, Richard Flash, Ricos Campos, les Frères Guèdèhounguè, Adjima, Sessimè et Siba Francko Junior ont été validés pour laisser le public vivre le plaisir de la dégustation de leur chanson.


Quant au Cd, « Musique de variétés », il est important de compter avec Angélique Kidjo, Nel Oliver, Sagbohan Danialou, Jospinto, El Régo, Poly-Rythmo, John Arcadius, La panthère noire, Sèna Joy, Zeynab, Gg Vickey, Dassabouté, Madou la Baronne, Blucky d’Almeida et, encore, Poly-Rythmo.


Enfin, avec la « Musique tendance », ’’Tériba’’, Gilles Louèkè, Anna Téko, Gg Lapino, Johnny Sourou, Wilf Enighma, Dibi Dobo, Kiinzah, Gnonnas Pédro en duo avec Archange Okio Akotchayé, Petit Miguélito, ’’All Baxx’’, Faty, Nikanor et ’’H2O Assouka’’ offrent leur talent incontestable à la nouvelle découverte des mélomanes.


Ainsi, Sagbohan Danialou, Angélique Kidjo, Stan Tohon, Gnonnnas et Poly-Rythmo, étant présents dans l’ ’’Anthologie de la musique béninoise’’, à travers plus d’une catégorie, révèlent leur influence frappante sur la musique au Bénin.


En outre, à en croire Florent Couao-Zotti et Carole Borna, respectivement, Conseiller technique à la Culture et Conseiller technique aux Arts du Ministre Jean-Michel Abimbola, présents au cours de la cérémonie de lancement, les critères ayant fondé le choix de l’ensemble des 53 artistes dont les chansons ont été reconnues pertinentes pour témoigner de la force de la musique béninoise en 60 ans d’indépendance du Bénin sont de plusieurs ordres : « l’impact que chaque morceau a eu sur les contemporains auxquels il est destiné, sur la génération suivante et sur la postérité », « l’influence de l’œuvre sur la communauté nationale », « la transversalité de sa réception critique » et « la place spécifique que l’artiste occupe dans la sphère culturelle nationale », sans oublier qu’il aurait aussi fallu détenir une copie exploitable d’un morceau identifié et en avoir été l’auteur réel.  


Par ailleurs, le Ministre de la Culture, dans sa prise de parole, a fait remarquer que le coffret, produit en mille copies, ne sera pas vendu. Plutôt, s’il est prévu que tous les artistes et les groupes de musique y étant présents en reçoivent un exemplaire, de même que tous les maillons impliqués dans sa diffusion et dans sa promotion, il sera mis à la disposition de la Présidence de la République, du Ministère des Affaires étrangères et de toutes les structures publiques adéquates afin qu’il soit offert en cadeau aux hôtes du Bénin par les autorités à divers niveaux, ce qui permettra de réaliser la découverte et la promotion de la musique béninoise dans son parcours, dans sa diversité et dans sa richesse.


Aussi, pour Jean-Michel Abimbola, le coffret amènera à « donner une nouvelle vie commerciale » aux artistes appartenant à l’ ’’Anthologie’’, étant donné que, par les morceaux qu’elle porte, elle lancera les mélomanes vers l’achat des albums respectifs les contenant, permettant ainsi à leurs auteurs d’engranger des ressources financières.


Se rapportant aux artistes qui n’appartiennent pas à l’un ou l’autre des Cd du coffret, ils sont prévus pour être pris en compte dans d’autres éditions de l’ ’’Anthologie de la musique béninoise’’, pour peu que les morceaux choisis soient disponibles dans une qualité technique viable. En effet, plusieurs des chansons de l’édition lancée le 29 janvier ont fait l’objet d’un ’’mastering’’ de réhabilitation et d’alignement sur un mode conforme, uniforme et universel d’écoute, ce qui a été garanti par l’ingénieur de son appelé à cet effet, Eric Gbèha.

L' ''Anthologie de la musique béninoise'', dans son livret et dans son coffret

En guise de clôture de la cérémonie de lancement, les autorités présentes ont été appelées à remettre officiellement et symboliquement leur coffret à plusieurs artistes y appartenant et ayant fait le déplacement de l’événement. Parmi ces notables, il fallait trouver Joseph Djogbénou, Président de la Cour constitutionnelle, Aurélien Agbénonci et Modeste Kérékou, respectivement, Ministres des Affaires étrangères, puis des Petites et des moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi.

Marcel Kpogodo Gangbè

jeudi 4 février 2021

Gilbert Déou Malè, l’espérance de la renaissance artistique d’Im’rane

Face au résultat d’une initiative salutaire de prise en charge


Depuis le mardi 3 février 2021, Im’rane, l’artiste de la musique béninoise, auparavant en danger de mort, est sorti revigoré des soins hospitaliers qui lui ont été prodigués d’urgence pendant un peu plus de quatre mois, dans le département de l'Atlantique, sur les instances de Gilbert Déou Malè, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), qui l’avait ramené de Parakou le dimanche 18 octobre 2020 afin de le faire hospitaliser à Cotonou. Il est plus que jamais certain qu’un nouvel album viendra matérialiser la conquête par le chanteur du septentrion d’un bon état de santé et de sa résurrection artistique.

De gauche à droite, Gilbert Déou Malè, recevant une accolade d' Im'rane, à sa sortie d'hôpital    

« En retournant chez lui, ce sera avec un album ». Ce qu’a affirmé, de manière sereine et ferme, Gilbert Déou Malè, Directeur général du Fonds des Arts et de la culture (Fac), lorsqu’il assistait à la fin de l’hospitalisation du chanteur Im’rane, dans la journée du 3 février 2021, à Glo, dans l'Atlantique, après plus de quatre mois de soins. A l’occasion, l’autorité était entourée de plusieurs personnalités dont Gaston Eguédji et Souleymane Salaou, administrateurs du Fac, Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national, Pascal Wanou, représentant des artistes et des acteurs culturels, et d’acteurs culturels très connus : Koffi Adolphe Alladé, Jean-Pierre Hounti-Kiki, Stanislas Dègbo, Rek Souza et Oscar Allossè.

Photo de famille d'Im'rane avec Gilbert Déou Malè et les acteurs culturels solidairement présents (Crédit photo : Patrick Hervé Yobodè)

En réalité, le 18 octobre 2020, Gilbert Déou Malè a dû ramener, dans une véritable urgence, Im’rane, de la ville de Parakou alors que son état de santé s'était complètement dégradé et qu’il était réduit à une vie sociale insoutenable, ce qui avait suscité l’alerte de bon nombre d’acteurs culturels du septentrion, un SOS auquel la personnalité n’est pas restée indifférente. 


En l’embarquant dans son véhicule à l’époque, elle avait promis : « [Il] reviendra avec un nouvel album ». Il s’agit d’un propos dont Gilbert Déou Malè ne s’est nullement dédit plusieurs mois après, ce qui laisse attendre qu’avant la fin du premier semestre de l’année en cours, Im’rane verra sa discographie enrichie d’un nouveau disque. En effet, en renouant le contact avec lui, il a affirmé : « [Im’rane] sort aujourd’hui mais il n’est pas abandonné. Nous allons l’accompagner lorsqu’il aura retrouvé son équilibre social. Quand il va sortir d’ici, il a un mois à faire dans un studio avant de retourner à son domicile ».


Comme ressuscité, Im'rane en montre concrètement le signe par l'adoption d'un nouveau nom d'artiste : David 1erPar ailleurs, une cerise accrochée au gâteau attendait l’artiste. Le jour de sa sortie d’hôpital coïncidant avec sa date d’anniversaire, des membres de sa famille ont saisi l’occasion pour faire le déplacement vers lui afin de marquer ce jour spécial par des vœux et par le partage d’un cocktail.


Face à la sortie d’hôpital d’Im’rane et à la surprise liée à la cérémonie simple afférant à son anniversaire, la représentante du responsable de l’infrastructure sanitaire où il a été soigné et Pascal Wanou ont, à tour de rôle, pris la parole pour marquer leur satisfaction face au double événement.

Marcel Kpogodo Gangbè



Impressions d’Im’rane :


Ce fut au tour de l’artiste de faire connaître ses impressions : 

Im'rane, repu de santé, au cours de sa prise de parole

« Je ne saurais comment vous dire exactement l’émotion ou le feeling dans lequel je suis ici. Je suis comme dans un film de science-fiction. Mais, heureusement, je suis descendu de mon film grâce à vous parce que j’ai pris le temps, pendant quelques minutes, pour retracer mon histoire avec vous, tout un chacun de vous, ici, d’une complicité qui fait de nous, en même temps, des personnes unies, des personnes pouvant créer une famille. Et, voilà, vous êtes ma famille !


Je vous dis merci. Merci pour la spontanéité du Directeur du Fonds des Arts, surtout, qui, quand il m’a vu à Parakou avec Vicky, les deux n’ont pas été surpris que je leur dise que je ne voulais plus rentrer et que je voulais partir avec eux en même temps. Cela a été. Et, quand je suis venu, contrairement à me retrouver au Stade de France, je me suis retrouvé d’abord dans les couloirs de l’échauffement.


Donc, le séjour n’a pas été aussi facile. Mais, je fais un clin d’œil au personnel soignant qui a été réellement un personnel de taille, qui a su monnayer, à plusieurs reprises, des émotions et garder une constance, surtout dans le résultat qu’on savait être possible. Comme chaque jour apportait également une grâce insigne, j’ai pu en puiser beaucoup jusqu’à ce qu’aujourd’hui, c’est moi-même qui dis qu’on peut attendre un peu. Merci beaucoup à vous. Merci infiniment à vous, DG.

Propos transcrits par Marcel Kpogodo Gangbè