mardi 5 avril 2016

’’Madame la Présidente’’ de L. O. Delombaut, entre talent et amateurisme dramaturgiques

Pour une édition à expertise problématique


Avril 2016, la période d’édition du recueil de 2 pièces de théâtre, intitulé, ’’Madame la Présidente’’, sous-titré, « Mango a bè awè ». Sous la plume du jeune Centrafricain, Landry Ouoko Delombaut, ce livre campe une situation politique de l’Afrique d’aujourd’hui, mais dans une légèreté formelle qui étonne, avec le cachet d’une maison d’édition française : ’’Edilivre’’.


D’une part, Ham’salam, le jeune ministre du gouvernement d’un pays dirigé par une femme est en passe de se suicider par pendaison, après avoir constaté l’assassinat de son juge de père. Mais, c’est une grenade lancée par la fenêtre, dans la pièce où il se trouve, qui finit par lui ôter la vie. D’autre part, Malik, un jeune homme, désormais sans domicile, à cause de la guerre civile, se rend à la présidence de la république, où la lettre de démission du chef de l’Etat lui tombe entre les mains. Grâce à cet indécrottable piéton, elle arrive au chef des rebelles, qui décide de mettre fin à la guerre civile. L’histoire que raconte chacune des deux pièces, ’’Madame la Présidente’’ et ’’SDF sportif’’, contenue dans le recueil, justement intitulé, ’’Madame la Présidente’’.
En un livre, elles sont le regard du dramaturge en herbe, Landry Ouoko Delombaut, de nationalité centrafricaine mais vivant et travaillant au Bénin, sur les dérives et les maux de la politique africaine, avec ses marques indélébiles, entre autres, d’assassinat politique, de corruption, d’enrichissement illicite des dirigeants, de cynisme de ceux-ci, de guerre civile, de rébellion cyclique, d’intervention de la religion dans la politique, d’instrumentalisation de la seconde par la première, et vice-versa.
La force du premier texte, ’’Madame la Présidente’’ : la capacité de l’auteur à produire une ironie rentable par l’évocation d’ « une voix », comme second personnage de la pièce, alors que la succession des répliques avec le suicidaire, Ham’salam, montre plusieurs interlocuteurs dont la femme-chef d’Etat. De plus, ce prénom musulman incarne tout un symbole, celui de la guerre civile centrafricaine à relent de persécution des mahométans de ce pays. Par ailleurs, le contexte temporel de cette pièce ne fait aucun doute. Avec  « Bring back our girls », « Je suis Charlie », dans la didascalie d’ouverture de la 1ère pièce et, notamment, le thème d’une femme présidente de la république dans un pays d’Afrique sortant de la guerre civile, rien de plus pour orienter le lecteur de ’’Madame la Présidente’’, vers l’Afrique d’aujourd’hui, celle de l’amorce de la 2ème décennie des années 2000, telle qu’elle tourne à la catastrophe, vers la Centrafrique où, Catherine Samba-Panza, a passé le témoin présidentiel, le 31 mars dernier, à un homme du nom de Faustin-Archange Touadéra, vers le monde, confronté au terrorisme dont l’imagination de ses acteurs, dans les stratégies de perturbation sociale et de mort, n’égale en rien une certaine inventivité meurtrière perpétuellement renouvelée.
Avec ’’SDF sportif’’, Landry Ouoko Delombaut touche du doigt la dérision, la fragilité, la légèreté, la vacuité, la déliquescence du pouvoir présidentiel lorsqu’il s’inscrit dans un contexte de dictature, avec ce chef d’Etat qui, lassé de la rébellion, quitte son palais pour l’exil, à l’instar d’un Samuel Doe qui, étouffé par la pression claustralisante de Charles Taylor, a juste voulu sortir pour respirer l’air du dehors, seulement que lui, rejetant toute idée d’exil, s’est vu capturer et physiquement martyriser par les hommes de Prince Johnson. Dans ’’SDF sportif’’, le président quitte le pays après avoir rédigé une lettre de démission, qui ne réjouit pas tout le monde : le pasteur espérant être ’’dauphiné’’, ni Claire, l’institutrice ayant entrevu comme une source d’évolution sociale, l’homme de religion promu aux plus hautes charges.
Landry Ouoko Delombaut
A travers les 2 pièces, Landry Ouoko Delombaut développe le mérite d’un engagement à témoigner d’un temps qu’il a connu, celui dans lequel il vit et par rapport auquel la postérité identifiera les mœurs politiques de ce qu’elle appellera une certaine époque. En outre, le dramaturge en devenir marque par, deux textes, d’un coup, un ancrage dans l’écriture théâtral, ce qu’il faudra qu’il solidifie. Et, il fait dans la sécheresse des dialogues, pour une intrigue facilement comestible même si, l’art aidant, sa capacité à donner de l’épaisseur à celle-ci ira de pair avec sa maturité en constitution. Dans ’’SDF sportif, particulièrement, les onze personnages donnaient l’impression d’un étouffement qui n’a pas eu lieu, par la magie de cette sécheresse pragmatique du ton des personnages. Une vraie qualité.
Cependant, un nombre incalculable de pages, d’une pièce à l’autre, porte des coquilles laissant à désirer sur le professionnalisme de la maison d’édition ayant supporté la parution du recueil : ’’Edilivre’’. Pour ce qui est de la version pdf du livre, qui a pu nous être rendue disponible par l’auteur, il faut assister à un fourmillement de fautes de tous genres, celles liées à la ponctuation des deux livres s’arrogeant la palme d’or de présence. A titre indicatif, ’’Madame la Présidente’’ porte, en sa page 11, la 2ème réplique de la ’’voix’’ crée un scandale de conjugaison : « […] ne finit pas […] », au lieu de « […] ne finis pas […] », le verbe étant à l’impératif présent. Et, c’est ainsi parti pour une avalanche de coquilles de tous genres : « […] Tu la coules douce à l’étranger », pour : « Tu te la coules douce … » (Page 12, 2ème réplique d’Ham’salam, 2ème phrase), sans oublier les pages 13, 14, 15, 16, 20, 24, 25, 27 portant des fautes incompréhensibles. Aussi grave, à la Page 17 : « Après quelques années de rébellion, des rebelles pauvres et très endettés débarquent, dépouillent le peuple de ses biens, les renvoyant à leur tour à la rébellion », pour : « Après quelques années de rébellion, des rebelles pauvres et très endettés débarquent, dépouillent le peuple de ses biens, le renvoyant à son tour à la rébellion ». Ce registre est aussi lisible aux pages 18 et 19.
Quant au second livre, ’’SDF sportif’’, le prologue, dans ses lignes 2, 3, 6, 7 et 11, regorgent d’incorrections visibles aussi aux pages 39, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 51, 60 et 62, comme s’il n’avait pas fait l’objet d’une relecture pertinente.
Finalement, les coquilles font perdre aux 2 livres leur qualité, leur force de suggestion puisque, régulièrement, le lecteur doit voir sa progression arrêtée par des sursauts de manifestation d’horreur, face à des fautes impossibles, dans un livre édité en France ! Du vrai pain à traiter pour ’’Edilivre’’.


Marcel Kpogodo  

« Les acteurs culturels en ont marre ! », un cri de révolte de la ''Plateforme Wanilo''

Dans le cadre des prochaines élections au Fonds d'aide à la culture


Le 18 avril 2016 est la date retenue pour l'élection des différents administrateurs du Fonds d'aide à la culture (Fac), ces consultations devant se dérouler par discipline artistique. Contrairement à la pratique traditionnelle, cette élection-ci s'effectuera au niveau des fédérations d'artistes et non au suffrage universel des créateurs. Une situation qui indigne profondément un regroupement d’acteurs culturels, dénommé ’’La Plateforme Wanilo’’. Ainsi, elle a rendu public un communiqué intitulé, ''Les acteurs culturels en ont marre !''. Il revendique clairement la restitution du suffrage universel aux artistes à la base, ce qui, selon elle, logiquement, devrait passer par l'annulation des élections à venir. 




LES  ACTEURS  CULTURELS  EN  ONT  MARRE !

Le 18 avril prochain, se tiendra l’élection des nouveaux membres du Conseil d’Administration du Fonds d’Aide à la Culture (FAC).  Selon les nouvelles dispositions prévues dans le décret N°2015- 486 du 07 septembre 2015 portant création, attributions, organisation et fonctionnement du FAC, seules les fédérations d’artistes sont qualifiées pour aller au vote.

Cette disposition, divulguée  seulement dans un passé récent, non seulement arrache  le droit de vote aux acteurs culturels  individuellement mais aussi pollue considérablement l’organisation de la vie associative  du secteur, des disciplines des arts et de la culture du Bénin.

Par le passé, c’était aux associations d’élire les représentants des acteurs culturels au FAC, ceci comportant toutes les conséquences avec un très grand nombre d’associations fictives. Aujourd’hui, ce sont ces mêmes associations fictives qui se regroupent en fédérations pour piller davantage le fonds destiné à la création artistique.

Nous constatons avec beaucoup de regret la création tous azimuts de fédérations sans but précis, sans vision clairement définie et juste, dans un but électif. Entre octobre et décembre 2015, plus d’une trentaine de fédérations ont été créées et parfois une seule discipline artistique compte déjà plus de 16 fédérations.

Nous, acteurs culturels regroupés dans la plateforme Wanilo des Acteurs Culturels pour un Meilleur Fonctionnement du FAC, pour avoir constaté, d’une part, que, sur le terrain, ces  fédérations sont inaptes, donc, inexistantes et, d’autre part, que leurs  dépositaires sont de moins en moins crédibles, pensons qu’il s’agit  d’une machination grotesque d’un groupuscule d’Hommes de culture, qui veut s’éterniser  dans le Conseil d’Administration  du FAC.

Pour cela, nous  exigeons :
1.      L’arrêt immédiat du processus électoral des administrateurs du Fond d’Aide  à la Culture en  cours ;
2.      La prolongation jusqu’au 31 décembre 2016 du mandat des conseillers actuels  afin de créer le  débat autour de la redynamisation du FAC, à travers une réorganisation et l’assainissement de la vie associative dans le  secteur des arts ;
3.  La démocratisation directe du secteur (UN ACTEUR CULTURE, UNE VOIX) en attendant l’assainissement de la vie associative dans le secteur.
La Plateforme Wanilo engagera toutes les actions militantes, juridico-administratives,  pour que le secteur soit assaini et pour que cesse la dilapidation des subventions allouées à la création et à la promotion artistique au Bénin.


Fait à Cotonou le 03 avril 2016

lundi 28 mars 2016

« Le Fitheb 2016 en bonne marche, malgré les couacs », selon Erick-Hector Hounkpè

Dans un point de presse donné ce lundi 28 mars


Dans le milieu de la matinée de ce lundi 28 mars 2016, Erick-Hector Hounkpè, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a donné un point de presse. Le but en était de présenter aux professionnels des médias le bilan à mi-parcours du déroulement de la 13ème édition de la Biennale. A en croire ses propos, l’orchestration des activités en est satisfaisante, en dépit des difficultés extérieures enregistrées.

Erick-Hector Hounkpè, au cours du point de presse
Pour le pré-Fitheb, une dizaine de collèges et d’écoles primaires parcourus, pour des lectures scéniques sur 4 pièces de théâtre de dramaturges béninois, une vingtaine de spectacles d’attraction donnés à Cotonou, Porto-Novo, Lobogo, Abomey et Parakou, pendant que, pour cette manifestation internationale proprement dite, il faut enregistrer une ouverture officielle réussie, le jeudi 24 mars dernier, au Village du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) par le jeu du spectacle, ’’La nuit du songe’’, la commémoration de la Journée mondiale du théâtre (Jmt), le déroulement normal d’une programmation réaménagée, le transport, la restauration et l’hébergement des festivaliers assurés, la dotation de ceux-ci d’une police d’assurance et, enfin, la prise de mesures spéciales pour assurer la sécurité des personnes et des biens, sur tous les sites d’exercice du Fitheb. Les éléments d’un reluisant bilan à mi-parcours de la 13ème édition de la Biennale d’envergure internationale, un point réalisé par le Directeur Erick-Hector Hounkpè, ce lundi 28 mars 2016, dans la petite salle de spectacle du Fitheb, pour le compte du point de presse qu’il a fait devant les journalistes culturels.


De gauche à droite, les Professeurs Romain Hounzandji et Bienvenu Koudjo, Eliane Chagas et Kombert Quenum 
Se rapportant à la commémoration de la Journée mondiale du théâtre (Jmt), l’intervenant a montré qu’elle a connu 3 étapes : en collaboration du Fitheb avec l’Association ’’Okpara culture’’ et le Centre béninois de l’Institut international de théâtre (Iit), la tenue d’une causerie basée sur une communication donnée par le Docteur Romain Hounzandji, sur le thème : « Le théâtre béninois de 1990 à nos jours », ce qui a permis la mise en place de 2 panels, respectivement, sur l’état des lieux de ce théâtre et les perspectives de son développement, autant de risques instants déchanges intellectuels modérés par le comédien béninois, Kombert Quenum. Par ailleurs, Pascal Wanou, représentant de l’Iit, a procédé à la lecture de la déclaration de l’institution, en commémoration de la Jmt 2016. 

L'instant de distinction des récipiendaires
Deuxièmement, Erick-Hector Hounkpè a procédé à l’exécution d’une tradition, la distinction de 5 personnalités du monde du théâtre béninois : Eliane Chagas, Fidèle Gbégnon, James Rémy Salanon, Gérard Hounou et Marcel Orou-Fico. Enfin, un gâteau symbolique a été coupé pour la célébration des 25 ans du Fitheb.
Concernant les couacs qu’aurait connus l’édition 2016 du Fitheb, ils sont liés aux attentats terroristes respectifs de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, et de Bruxelles, en Belgique, ce qui a créé un bouleversement de la programmation initiale à cause de l’annulation du voyage de certaines compagnies qui sont arrivées plus tard que prévu, d’où le repoussement de leur représentation plus loin dans le programme et le positionnement des créations béninoises disponibles, plus en avant, afin de combler les trous créés par cette situation internationale d’insécurité.
Par rapport, en outre, à la sécurité des festivaliers, Erick-Hector Hounkpè a indiqué l’inclusion dans un des sous-comités travaillant sous sa direction d’experts des ministères des Affaires étrangères et de la Sécurité, ce qui entraîne le déploiement de policiers en civil sur tous les sites où les activités du Fitheb s’exercent.
Dans l’après-midi de ce lundi 27 mars, le public est attendu pour suivre deux pièces à la grande salle de spectacle du Fitheb : ’’Champs de sons’’ et ’’Roméo et Juliette’’, respectivement à 16 et 18 heures.


''Okpara culture'', une organisation cohérente

La commémoration de la Jmt a permis de mettre en lumière une Association au fonctionnement particulièrement impressionnant. Non seulement elle a organisé cette manifestation, de pair avec le Fitheb et le Centre béninois de l'Iit mais, elle a aussi mis à la charge de sa structure le cocktail ayant clos la manifestation, ce qui devait rester ordinaire si ''Okpara culture'' n'avait pas donné une touche spécifiquement locale à cette circonstance de partage. 


Au cours du cocktail, purement local ...
En effet, ce cocktail se constituait de boissons typiquement béninoises comme le ''tchakpalo'', le jus de bissap et le vin de palme, accompagnant des ignames frites, des beignets de banane et de haricot. Cerise sur le gâteau, ces éléments de désaltération étaient servis dans des calebasses, comme à l'ancienne, en Afrique. 
Finesse Tonadji, à la commémoration de la Jmt, édition 2016
Sollicitée pour se prononcer sur cet état de choses, Finesse Tonadji, Chargée de programme d' ''Okpara culture'' et qui s'est personnellement impliquée dans le déroulement de la Jmt aux côtés du Directeur Erick-Hector Hounkpè a, après avoir précisé que cette association avait vu le jour en 1998, montré qu'elle avait comme objectifs de "promouvoir les us et les coutumes de chez nous", de même que la culture de la paix, et d' "assurer le développement de la culture matérielle et immatérielle du Bénin". Ainsi, selon elle, c'est en restant fidèle à son engagement à œuvrer pour le développement de la culture béninoise qu' ''Okpara culture'' avait ainsi tenu ce cocktail, de façon à montrer son ambition de "valoriser les savoirs locaux béninois". Bon nombre d'associations béninoises devraient prendre de la graine de ce genre de stratégie de promotion de la culture intrinsèque de notre pays.  


Marcel Kpogodo





Message de la Journée Mondiale du Théâtre 2016, par Anatoli Vassiliev

Pascal Wanou, représentant de l'Iit au Bénin
Avons-nous besoin du théâtre ?
Telle est la question que se posent des milliers de professionnels du théâtre déçus, ainsi que des millions lassés de celui-ci.
Pourquoi en avons-nous besoin ?
De nos jours, en comparaison avec les villes et les Etats où les tragédies de la vie réelle sont jouées chaque jour, la scène est devenue insignifiante.
Qu’est-ce que le théâtre pour nous ?
Les galeries et balcons plaqué-or des salles, les fauteuils en velours, les voix bien polies des acteurs, ou au contraire, quelque chose de différent: Des « black box », remplies de boue et de sang avec un tas de corps nus enragés à l’intérieur.
Qu’est-il en mesure de nous dire ?
Tout!
Le théâtre peut tout nous dire.
Comment les dieux demeurent au paradis, la façon dont les prisonniers croupissent dans des grottes oubliées sous terre, comment la passion peut nous pousser vers le haut, comment l’amour peut détruire, comment personne n'a besoin de quelqu'un de bienveillant dans ce monde, comment règne la déception, comment certaines personnes habitent dans des appartements alors que des enfants se fanent dans des camps de réfugier, comment doivent-ils tous retourner dans le désert, et comment, jour après jour, nous sommes forcés de nous séparer de nos bien-aimés, - Le théâtre peut tout nous dire.
Le théâtre a toujours été présent et le restera éternellement.
Et depuis les 50 à 70 dernières années, il est particulièrement nécessaire. En effet, si vous jetez un œil parmi tous les arts publics, nous pouvons constater que seul le théâtre nous transmet : un mot de bouche en bouche, un regard d'un œil à un autre, un geste de main en main, et de corps en corps.
Le théâtre n’a pas besoin d’intermédiaire pour travailler avec les êtres humains. Il constitue la partie la plus transparente de la lumière, il n'appartient ni au sud, ni au nord, ni à l'est ou à l'ouest - oh non, il est l'essence même de la lumière, brillant des quatre coins du monde, immédiatement reconnaissable par toute personne, qu'elle soit hostile ou amicale envers lui.
Et nous avons besoin de théâtre qui soit différent, sous toutes les formes.
Pourtant, je pense que, parmi toutes les formes de théâtre possibles, ses formes archaïques va maintenant se révéler la principale demande.
Le théâtre sous ses formes rituelles ne doit pas être opposé artificiellement à celle des nations « civilisées ». La culture laïque est maintenant de plus en plus émasculée, et ce que l'on appelle ’’l'information culturelle’’ remplace et évince progressivement les entités simples, ainsi que notre espoir de finalement les rencontrer un jour.
Mais je vois plus clairement aujourd’hui : le théâtre ouvre largement ses portes. Entrée gratuite pour tous.
Au diable les gadgets et les ordinateurs - Allez au théâtre ! Occupez les rangs entiers des stands et galeries, écoutez et regardez les images vivantes ! – Le théâtre est à portée de main, ne le négligez pas et ne manquez pas la chance d'y participer - peut-être la chance la plus précieuse que nous partageons dans nos vies vaines et pressées.
Nous avons besoin de toutes les formes de théâtre.
Seule une forme de théâtre n’est sûrement pas nécessaire pour tout le monde – Le théâtre des jeux politiques, un théâtre de “souricière” politique, un théâtre de politiciens, un théâtre futile de politique. Ce dont nous n’avons certainement pas besoin est un théâtre de la terreur quotidienne. - Que ce soit individuellement ou collectivement, ce dont nous n’avons pas besoin est le théâtre de cadavres et de sang dans les rues et sur les places publiques, dans les capitales ou dans les provinces, un théâtre hypocrite d’affrontements entre les religions ou entre des groupes ethniques….


Traduction : Malory Domecyn

jeudi 17 mars 2016

''Challenge les amis du livre'', les collèges en compétition connus

Après la délibération des membres du Jury


Le jeudi 10 mars 2016 s’est tenue, à la bibliothèque de l’Institut français de Cotonou, la délibération du Concours, ’’Challenge les amis du livre’’, prévu pour se dérouler le samedi 26 mars prochain. 6 établissements sont finalement qualifiés pour la compétition.

De gauche à droite, Habib Dakpogan, Jean-Marc-Aurèle Afoutou et, notamment, David Longin
Le Collège catholique Saint Jean-Baptiste de Cotonou, le Complexe scolaire ’’Siracide’’, le Complexe scolaire ’’La moisson’’, les Collèges d’enseignement général (Ceg) Gbégamey, Djassin et Bio Guerra. Par ordre de mérite, voici les 6 établissements scolaires qualifiés pour participer à la finale du Concours littéraire, ’’Challenge les amis du livre’’, le samedi 26 mars prochain. Ce sera à la grande paillote de l’Institut français de Cotonou. Sous la direction du Professeur Jean-Marc-Aurèle Afoutou, le Jury du Concours, dont les membres ne sont personne d’autre que le Docteur Roger Koudoadinou, David Longin et Habib Dakpogan, a procédé à la confrontation des notes que chacun d’eux a apposée à chacun des collèges ayant présenté une analyse de l’ouvrage, ’’Les tresseurs de corde’’ de Jean-Pliya. C’est au bout de ce processus que, la moyenne de ces notes faites, le Collège catholique Saint Jean-Baptiste s’est retrouvé classé 1er. Et, les critères de base de la notation étaient la pertinence des idées, le traitement stylistique et celui thématique. Selon Jérôme Tossavi, le Président du Concours, ayant bien voulu se confier à nous, la compétition proprement dite se tient le samedi 26 mars 2016, à partir de 9 heures précises, pour des groupes dont un représentant tirera au sort leur tour de passage de même que l’extrait de la pièce de théâtre, ’’Les confessions du PR’’, sur lequel ils auront 10 minutes pour la préparation, cet ouvrage ayant pour auteur Daté Atavito Barnabé-Akayi.

Marcel Kpogodo  


mardi 15 mars 2016

Le ''Carrefour de la bouffe'', un restaurant innovant

Selon des prestations défiant toute concurrence


Depuis quelques petites semaines, un nouveau restaurant émerge à Cotonou et s’impose, en tout silence, par un éventail de prestations culinaires de qualité : le ’’Carrefour de la bouffe’’. Plusieurs considérations permettent de comprendre que le client y est Roi !


Tenez-vous bien, le Wifi gratuit ! Et, une palette de mets pour assouvir sa faim, à tout moment de la journée : du ’’attièkè’’ avec du ’’aloko’’, du ’’foutou banane’’, du ’’blocoto’’, du ’’amiwo’’, du riz parfumé et des frites, le tout enrichi d’une gamme d’accompagnements tels que du poisson braisé, de la viande de lapin ou de poulet, sans oublier toute boisson que le client désire, toutes ces offres se fondant sur des prix compétitifs. Voilà ce dont se trouve capable le ’’Carrefour de la bouffe’’, un restaurant qui, naissant avec des dents, tient pion sur rue, depuis peu, à Cotonou, au quartier Joncquet, à 200 mètres de la ’’Pharmacie Joncquet’’, en se rendant à la boîte de nuit, ’’2001’’. 


Il comporte, d’une part, un espace ’’Vip’’ pour les clients soucieux d’une certaine intimité d’échanges avec leurs amis. D’autre part, les acteurs culturels de tous ordres peuvent aussi bénéficier des prestations du ’’Carrefour de la bouffe’’ par la mise à leur disposition d’un espace adéquat pour leurs manifestations de formations, d’ateliers, d’assises de tous genres, … Visiter et pratiquer le ’’Carrefour de la bouffe’’, c’est se rassasier, se cultiver et s’épanouir ! 98491985, le numéro magique qu'il faut appeler pour des réservations, des commandes et pour vos besoins en service traiteur ... 


Marcel Kpogodo

jeudi 10 mars 2016

’’Un peuple calme est inquiétant’’, la révolte interpellante d'Ousmane Alédji

Pour un ouvrage paru en septembre 2015


Depuis le dernier trimestre de l’année 2015 est paru l’ouvrage, ’’Un peuple calme est inquiétant’’, sous l’inspiration du comédien, metteur en scène, dramaturge et ancien Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Ousmane Alédji. Il y déploie la verte indignation d’un esprit visant à réveiller le peuple africain.


95 pages, un avant-propos peu ordinaire, 7 chapitres et un verbe d’une crudité qui ne devrait pas surprendre quiconque a côtoyé la force verbale caractérisant l’homme. Un essai, classé dans la collection ’’Réflexions’’, et paru à ’’Artisttik éditions’’, en septembre 2015, sous la plume d’Ousmane Alédji qui, par cet ouvrage, en est à sa cinquième production.
D’abord, dans son avant-propos, l’auteur révèle le soulagement d’un exutoire personnel dont le nouveau livre publié constitue la manifestation. Ensuite, dans la 1ère partie de l’ouvrage intitulée, ’’Ni indifférent ni dupe’’, Ousmane Alédji plante le décor d’une Afrique que minent des hommes politiques dont l’intérêt particulier guide toute action, ce qui devrait rendre le peuple aussi éveillé que réactif, une réflexion lui imposant une déduction implacable qu’il choisit de répéter aux pages 19 et 22 : « Un peuple calme est inquiétant ». Quant aux 5 parties qui suivent, elles évoquent, respectivement, les conditions d’émergence des ploutocrates, la capacité de ceux-ci à instrumentaliser le peuple, la mainmise délétère du pouvoir sur les médias, le défaitisme des peuples face aux excès des politiques, la place de l’éducation moderne dans la léthargie des peuples. Enfin, le dernier chapitre, intitulé ’’Oser. Résister. Avancer’’, se projette aux tréfonds de la conscience du Béninois, de l’Africain subsaharien, pour l’amener, très rudement, très poétiquement, à se culpabiliser de se maintenir léthargique, lorsque des situations politiques exigent son ardente révolte, son remuement efficace. C’est un idéal dont il sent le prochain reproche, ce qui le pousse à fulminer en douceur : « Il nous faut des utopies nouvelles » (p. 85).  

Ousmane Alédji

Une réelle conviction de la parole forte, au cactus césairien, porte ce livre dans des sphères d’une incommensurable portée, ce qui montre l’impitoyable exigence de l’auteur envers lui-même, lui qui, par là, garde intacte sa réputation de provocateur du verbe. Mais, en plus des coquilles pêle-mêle fragilisant, fourmilleuses, surtout, les pages du dernier chapitre, des 83 à 93, les échauffourées du 7 décembre 1989, au Bénin, ayant conduit au renouveau démocratique et, notamment, les marches de 2015, à Cotonou et à Porto-Novo,  contre le vote d’une loi censée enlever le droit de grève aux magistrats, les échauffourées d’octobre 2014 ayant renversé le mammouth burkinabè, constituent des risques d’exemples révélant une Afrique subsaharienne qui veille quand même, qui ne bouge pas à tout. Une question de culture, peut-être …


Marcel Kpogodo 

jeudi 3 mars 2016

Jérôme Tossavi tient la 3ème édition de ’’Challenge les amis du livre’’

L’événement étant prévu pour le samedi 26 mars 2016

La paillote de l’Institut français de Cotonou abritera, le samedi 26 mars 2016, la 3ème édition de la compétition littéraire scolaire, ’’Challenge les amis du livre’’ (Cal). Cette assurance ressort des échanges que Jérôme Tossavi, promoteur de cette manifestation culturelle, a eus avec notre Rédaction.
Jérôme Tossavi
6 établissements scolaires finalistes retenus avec, en jeu, des trophées, des enveloppes financières et des coffrets de livres pour les 2 premiers et, l’équipe lauréate étant attendue pour participer à une émission littéraire sur l’une des chaînes privées béninoises, de même qu’elle bénéficiera d’une séance d’échanges techniques avec l’écrivain dont l’ouvrage a servi de fondement à l’ultime évaluation. Le visage que présentera la finale de la compétition dénommée ’’Challenge les amis du livre’’ (Cal), dans la matinée du samedi 26 mars 2016, à la grande paillote de l’Institut français de Cotonou.  
A en croire Jérôme Tossavi, Président de l’Association organisatrice, ’’Mignon tourbillon’’, la 3ème édition de la compétition scolaire, ’’Challenge les amis du livre’’ se déroule en partenariat avec l’Association ’’Afrika’atis’’ et connaîtra la participation d’élèves en provenance de 4 structures scolaires des Départements de l’Atlantique et du Littoral. Ce sont : ’’La moisson de Pahou’’, ’’Siracide’’, le Collège catholique Saint Jean de Cotonou et le Collège d’enseignement général (Ceg) Gbégamey. Du côté de l’Ouémé et du Plateau, deux collèges publics sont attendus pour le concours : Bio Guerra et Djassin.
Par ailleurs, les compétiteurs, qui devront appartenir à un groupe d’au plus 5 personnes, présenteront, devant le public, une analyse de 10 minutes d’un extrait tiré au hasard, sur place, de la pièce de théâtre, ’’Les confessions du PR’’, du Béninois Daté Atavito Barnabé-Akayi. Et, 4 membres d’un jury sont chargés de les évaluer : les Professeurs Jean-Marc-Aurèle Afoutou et Roger Koudoadinou, l’écrivain Habib Dakpogan et le bibliothèque en chef de l’Institut français de Cotonou, David Longin.
En outre, toujours selon Jérôme Tossavi, le thème sous le signe duquel se place cette compétition est simple : « Paix, pouvoir et démocratie ». Il a été choisi dans le contexte de l’élection présidentielle s’effectuant au Bénin dans la période. « Il vise aussi à cultiver la fibre patriotique chez les jeunes citoyens », continue-t-il, fondant sur cette exigence le choix des ’’Tresseurs de corde’’, roman de Jean Pliya, pour la présélection des collèges concurrents, et la pièce de théâtre, ’’Les confessions du PR’’, pour la finale, ces deux livres s’intéressant respectivement à la question de la bonne gouvernance politique en Afrique.
De plus, se rapportant au long chemin parcouru par son équipe et lui avant d’arriver à la finale de la compétition, Jérôme Tossavi a précisé qu’il leur avait fallu lancer le concours, le 15 janvier 2016, en même temps que la présélection qui s’était achevée le 15 février, après avoir effectué une tournée d’explication dans une vingtaine d’établissements de l’Atlantique-Littoral et de l’Ouémé-Plateau. A la clôture de cette présélection, 10 candidatures avaient été reçues et, une session du jury plus tard, les 8 collèges en compétition ont reçu leur quitus pour l’affrontement final, le samedi 26 mars.
Si Jérôme Tossavi ne s’est pas empêché de remercier la Direction nationale de la promotion du livre et de la lecture (Dnpl) pour son appui matériel aux éditions précédentes du Cal, et le Fonds d’aide à la culture (Fac), pour son apport financier, il a annoncé que ces deux structures spécialisées émanant du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme, seront à nouveau de la partie. Il en a profité pour lancer un appel aux libraires, aux bibliothécaires, aux auteurs, aux éditeurs et, notamment, à la Francophonie, afin qu’ils s’intéressent davantage à ce qu’il a appelé le « seul événement littéraire concernant les apprenants ».   


Marcel Kpogodo

mercredi 2 mars 2016

Erick-Hector Hounkpè et le défi du Fitheb 2016

Exposition au cours de la dernière conférence de presse de l’autorité


La grande salle de spectacle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) a abrité, le samedi 27 février dernier, une conférence de presse animée par le Directeur de la Biennale, Erick-Hector Hounkpè. Ce face-à-face avec les hommes de médias a permis à cette autorité de leur présenter le visage de la 13ème édition de cette manifestation théâtrale d’envergure internationale, dans son édition de l'année 2016.

Erick-Hector Hounkpè
Un budget de 300 millions de Francs Cfa et, se déclinant en 10 spectacles béninois et en 9 émanant de troupes étrangères un Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) dont la 13ème édition est prévue pour se dérouler du 23 au 31 mars 2016, dans 4 villes du Bénin et un arrondissement de commune, selon le thème : « 25 ans de renouveau démocratique, 25 ans de Fitheb : Théâtre, démocratie et développement au Bénin et en Afrique ». L’essentiel à retenir de la conférence de presse donnée, le samedi 27 février 2016, par Erick-Hector Hounkpè, Directeur du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), sur la tenue de la Biennale.
Ainsi, selon cette personnalité assistée par Gaston Eguédji, Administrateur du Fitheb, la période choisie pour la manifestation théâtrale serait la meilleure : « On aurait franchi les moments de l’élection (présidentielle, Ndlr), ses temps forts, on serait entrés dans une période d’accalmie », confiait-il avant de poursuivre : « Nous comptons donc sur notre culture de paix au Bénin pour que l’épiphanie théâtrale apaise les cœurs ». C’est ainsi qu’il est en outre prévu que cette période permette, comme aux années de la régularité biennale du Festival, la commémoration de la Journée mondiale du théâtre, qui, depuis 1961, se marque le 27 mars.



De la programmation

L’édition 2016 du Fitheb connaîtra, à en croire le Directeur Erick-Hector Hounkpè, 3 importantes phases. D’abord, il est annoncé des activités périphériques liées à ce qu’il a appelé un « pré-Fitheb » visant à produire un impact communicationnel sur le public. Ainsi, 2 semaines avant le lancement du Festival, le public devra assister, d’une part, au déploiement sur des places publiques de spectacles d’attraction dont la danse du bambou. D’autre part, des artistes folkloriques locaux s’y produiront. Ce sera à la Place Lénine d’Akpakpa, au carrefour giratoire du quartier Sainte Cécile et à Agla, en face du Collège ’’Les pylônes’’. Liées à ces spectacles destinés à un public bien large, des lectures scéniques s'animeront dans des écoles bien ciblées, « pour que le travail théâtral commence à rencontrer le public jeune », commentera Erick-Hector Hounkpè. Dans ce cas précis, Cotonou devra s’élargir à Abomey-Calavi.
Ensuite, le Fitheb 2016 connaîtra son lancement par l’organisation d’une table ronde sur le thème : « 25 ans de renouveau démocratique, 25 ans de Fitheb : Théâtre, démocratie et développement au Bénin et en Afrique ». Justifiant un tel choix de sujet de réflexion, le Directeur Hounkpè a montré l’ « heureuse coïncidence » entre la commémoration de « la renaissance démocratique au Bénin » et la création du Fitheb, expliquant que le théâtre béninois est celui qui s’est mis à l’avant-garde de la lutte politique, ce qui a contraint les dirigeants de l’époque dictatoriale au changement. « Ce sont les artistes de ce pays qui ont forcé la révolution politique à se faire par le théâtre », appuiera-t-il. Pour lui, cette table ronde amènera les acteurs du théâtre ayant connu cette époque à des témoignages.
Dans une dernière étape, la 13ème édition du Fitheb donnera lieu, d’une part, à des lectures scéniques qui se dérouleront, toutes les matinées de l’événement, au siège de la Biennale et à l’Institut français de Cotonou, sans oublier que les pièces béninoises de théâtre seront exclusivement choisies pour cet exercice. Se rapportant aux spectacles proprement dits, 10, béninois, ont été sélectionnés et, celui inaugural, géant, est intitulé, ’’La nuit du songe’’ d’Alougbine Dine, qui sera mis en scène par Amadou Saendou et joué au Village du Fitheb, qui sera situé dans l’esplanade intérieure du Stade de l’Amitié Mathieu Kérékou, de Cotonou.


L'affiche officielle du Fitheb 2016
Par ailleurs, seront joués aussi 9 autres spectacles étrangers en provenance de la Belgique, de la France, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun, notamment.
Donnant une vue synoptique du côté purement artistique de la programmation, Erick-Hector Hounkpè a montré qu’une place de choix à été accordée à des spectacles d’humour, de théâtre et de conte, puis à des lectures scéniques. A cet effet, respectivement, prendront les devants la Côte d’Ivoire et le Cameroun, pour le 1er cas, le Bénin, le Burkina Faso, la France et la Belgique, pour le 2ème, le Bénin, le Togo et le Burkina Faso, pour le 3ème, et, enfin, le Bénin, pour les lectures scéniques.



Des villes d’accueil

4 villes coutumières de l’hébergement des activités du Fitheb seront exploitées : Cotonou, Porto-Novo, Abomey et Parakou. Pour la première, le public devra faire le déplacement vers des espaces bien connus pour la découverte des spectacles : l’Institut français de Cotonou, les salles du Ftiheb, le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, l’Ecole internationale de théâtre du Bénin (Eitb) et l’Espace ’’Mayton promo’’. Concernant la deuxième, il y aura, comme sites d’accueil, le Jardin des plantes de la nature (Jpn) et le Centre culturel ’’Ouadada’’. Si, à Abomey, le Collège d’enseignement général 1 (Ceg 1) sera sollicité, de même que la Place Goho, à Parakou, l’Institut français et l’Espace ’’Ancrage’’ de Janvier Nougloï auront droit de cité pour des manifestations artistiques du Fitheb 2016.
Enfin, en hommage d'Erick-Hector Hounkpè à l’actuel Ministre de la Culture, Paul Hounkpè, la Commune de Bopa, plus précisément, l’Arrondissement de Lobogo, émanant de la région natale de cette personnalité, abritera des spectacles du Fitheb, à travers la devanture et l’intérieur de la Maison du peuple et le collège de la localité.
Le Fitheb 2016, un défi bien grand qu’Erick-Hector Hounkpè devra s’efforcer de relever, sans oublier qu'à l'entame de cette conférence de presse, il a fait observer par tous une minute de silence en la mémoire de deux défunts : Antoine Dadélé, l'un des pères de la Biennale, et Fréjus Akakpo, journaliste  de la chaîne privée, ''Sikka Tv''.

Marcel Kpogodo

lundi 22 février 2016

King Houndékpinkou, un pré-vernissage doublement pratique

Dans le cadre de l’exposition ’’ Terre de mémoire’’


Le début de soirée du vendredi 19 février 2016 s’est révélé particulièrement pratique au Centre ’’Arts et culturels’’ de Lobozounkpa, à Atropocodji, dans l'Arrondissement de Godomey, de la Commune d'Abomey-Calavi. Le vernissage de l’exposition ’’Mémoire de terre’’ permettant au public de découvrir les œuvres du Français Jean-Baptiste Janisset et du Franco-béninois King Houndékpinkou, relevant de 30 jours de travaux en résidence, a donné l’occasion au second de laisser découvrir deux pratiques différentes de l’art de la poterie.

Les réalisations de King Houndékpinkou

Madame Adanglo, potière originaire de la Commune de Sè, dans le Département du Mono, assistée par son fils, assise, face au public du Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, part d’une boule de l’argile verdâtre de cette localité du Bénin pour, à l’aide de ses agiles et expérimentées mains, aboutir, en un tourne-main, à un récipient en finition, ce qui se complète par une situation du même genre mais laissant voir, dans la cour du Complexe culturel, près d’une trentaine de minutes plus tard, King Houndékpinkou, céramiste et potier franco-béninois, surveillant la cuisson d’un récipient, dans un four fait principalement d’un tonneau, un objet qu’il finit par en sortir, grâce à de logues pinces, ce qui permet au public d’apercevoir un récipient complètement rougi de feu, cuit à au moins 950° C, et qu’il dépose brutalement dans un seau en métal contenant du copeau de bois, sous les applaudissements des nombreux témoins, visiblement impressionnés. L’ambiance assez chaleureuse et fortement démonstrative de la soirée de vernissage de l’exposition, ’’ Terre de mémoire’’, le vendredi 19 février 2016, au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa.

Madame Adanglo, en démonstration devant le public ...

En réalité, la présence de Dame Adanglo, potière à Sè, dans l’exposition des 2 artistes précédemment évoqués, se justifie par le parcours initiatique qu’a imposé à King Houndékpinkou, résidant à Paris et s’étant formé à la céramique et à la poterie au Japon, un appel intérieur à retourner à ses racines potières béninoises dont la réputation internationale s’est révélé à lui : « L’univers a une mémoire ; on n’échappe pas à sa culture et à ce qu’on a dans son sang », explique-t-il, au cours de la visite de ses œuvres.
Ainsi, à l’école de cette femme, il a découvert les étapes de la poterie béninoise, encore manuelle, artisanale, celles dont elle en a pratiqué quelques-unes devant le public du Centre : fabrication brute du récipient à la main et, à l’aide d’un chiffon, lissage de l’objet, réalisation de formes décoratives et du fond, raclage de la base du récipient, son polissage grâce à une palette. Enfin, la dernière closant le processus est mise au four.

... de même que King Houndékpinkou
Du côté de King Houndékpinkou, sa technique pour réaliser des objets de céramique s’inspire de celle japonaise l’amenant à cuire l’objet, précédemment fabriqué, dans un four, le ’’Raku’’, dans lequel de la cendre de bois se colle à la pièce, ce qui insinue une certaine aléatoire décoration, de même que celle qu’apporte de la paille de riz, des tessons de bouteille, dont les résidus donnent une texture particulière au récipient. Selon l’artiste, au cours de sa démonstration, on ne sait réellement pas à quoi s’attendre, concernant la texture finale. Mais, son travail débouche sur la fabrication de ce qu’il appelle des ’’pièces hybrides’’ : d’une part, des sculptures et, d’autre part, plusieurs types d’objets utilitaires : vases, coupes, bols, gobelets, entre autres.
Ce public qui a fait le grand déplacement
Considérant que, dans un premier temps de l’exposition, ’’Terre de mémoire’’, des poteries de Sè pourront être découvertes par le public, que, dans un deuxième, ce sont les récipients de King Houndékpinkou qui seront perceptibles, et que, dans un troisième, Jean-Baptiste Janisset, déjà de retour à Nantes mais ayant communiqué avec le public présent par une vidéo qu’il a préalablement enregistrée, a laissé voir des sculptures d’un genre particulier aussi : elles complètent, sur de grandes bâches de photos d’autels fétiches, un endroit spécifique du corps, le visage, ou un phallus en forte érection, notamment.   
Ces 3 catégories de réalisation peuvent être visitées par le public jusqu’au 30 mars 2016, pour une exposition qui devrait contribuer à mettre en valeur la portée artistique de la poterie et de la céramique.

Crédit photos : Centre ''Arts et cultures'' de Lobozounkpa

Marcel Kpogodo

jeudi 18 février 2016

La ’’Soirée Cabaret’’ désormais au Centre ’’Arts et cultures’’

Animation par le chanteur-musicien Danny King


Le Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa tient désormais la ’’Soirée Cabaret’’ qui sera menée par l’artiste musicien, Danny King. L’édition de lancement de cette manifestation hebdomadaire s’est tenue  le samedi 13 février 2016.

Danny King, à la ''Soirée Cabaret'' 
3 bonnes heures d’une animation musicale faite d’interprétations de morceaux mythiques américains et français, de même que du jeu de chansons relevant de sa propre création. Pour un public conquis et participatif ayant fait un déplacement important. Le menu de la prestation de l’artiste musicien, Danny King, au piano et au chant, renforcé par le petit orchestre qu’il a constitué, le samedi 13 février dernier, au Centre ’’Arts et cultures’’. Le contexte n’en était rien d’autre que la manifestation qui s’est révélé inaugurale de la ’’Soirée Cabaret’’, prévue pour avoir lieu, désormais, tous les samedis, de 19h à 22h. Ce sera au Café de l’infrastructure culturelle. Selon Salinas Berthold Hinkati, Directeur administratif du Complexe, cette initiative vise à récréer les habitués, entre autres, de la fréquentation de cet espace culturel comportant une bibliothèque, une galerie d’exposition et,  notamment, un musée. Elle sera le moyen pour Danny King de se produire régulièrement et d’induire une animation musicale hebdomadaire à laquelle le public d’Atropocodji, de Godomey et d’Abomey-Calavi devra s’habituer, s’abonner et se fidéliser. La ’’Soirée Cabaret’’ devient donc un rendez-vous incontournable qui élargit la gamme des activités culturelles, en majorité, qui concourent à donner vie et rayonnement au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa, né avec des dents et tourné, à en croire Salinas Berthold Hinkati, vers d’autres défis de satisfaction du public.


Marcel Kpogodo