Dans le cadre de l’exposition
’’ Terre de mémoire’’
Le début de soirée du
vendredi 19 février 2016 s’est révélé particulièrement pratique au Centre ’’Arts
et culturels’’ de Lobozounkpa, à Atropocodji, dans l'Arrondissement de Godomey, de la Commune d'Abomey-Calavi. Le
vernissage de l’exposition ’’Mémoire de terre’’ permettant au public de
découvrir les œuvres du Français Jean-Baptiste Janisset et du Franco-béninois
King Houndékpinkou, relevant de 30 jours de travaux en résidence, a donné l’occasion
au second de laisser découvrir deux pratiques différentes de l’art de la
poterie.
Les réalisations de King Houndékpinkou |
Madame Adanglo, potière
originaire de la Commune de Sè, dans le Département du Mono, assistée par son
fils, assise, face au public du Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa,
part d’une boule de l’argile verdâtre de cette localité du Bénin pour, à l’aide
de ses agiles et expérimentées mains, aboutir, en un tourne-main, à un
récipient en finition, ce qui se complète par une situation du même genre mais
laissant voir, dans la cour du Complexe culturel, près d’une trentaine de minutes
plus tard, King Houndékpinkou, céramiste et potier franco-béninois, surveillant
la cuisson d’un récipient, dans un four fait principalement d’un tonneau, un
objet qu’il finit par en sortir, grâce à de logues pinces, ce qui permet au
public d’apercevoir un récipient complètement rougi de feu, cuit à au moins 950°
C, et qu’il dépose brutalement dans un seau en métal contenant du copeau de
bois, sous les applaudissements des nombreux témoins, visiblement impressionnés.
L’ambiance assez chaleureuse et fortement démonstrative de la soirée de
vernissage de l’exposition, ’’ Terre de mémoire’’, le vendredi 19 février 2016,
au Centre ’’Arts et cultures’’ de Lobozounkpa.
Madame Adanglo, en démonstration devant le public ... |
En réalité, la présence
de Dame Adanglo, potière à Sè, dans l’exposition des 2 artistes précédemment
évoqués, se justifie par le parcours initiatique qu’a imposé à King Houndékpinkou,
résidant à Paris et s’étant formé à la céramique et à la poterie au Japon, un
appel intérieur à retourner à ses racines potières béninoises dont la
réputation internationale s’est révélé à lui : « L’univers a une
mémoire ; on n’échappe pas à sa culture et à ce qu’on a dans son sang »,
explique-t-il, au cours de la visite de ses œuvres.
Ainsi, à l’école de
cette femme, il a découvert les étapes de la poterie béninoise, encore manuelle,
artisanale, celles dont elle en a pratiqué quelques-unes devant le public du Centre :
fabrication brute du récipient à la main et, à l’aide d’un chiffon, lissage de
l’objet, réalisation de formes décoratives et du fond, raclage de la base du
récipient, son polissage grâce à une palette. Enfin, la dernière closant le processus
est mise au four.
... de même que King Houndékpinkou |
Du côté de King Houndékpinkou,
sa technique pour réaliser des objets de céramique s’inspire de celle japonaise
l’amenant à cuire l’objet, précédemment fabriqué, dans un four, le ’’Raku’’,
dans lequel de la cendre de bois se colle à la pièce, ce qui insinue une
certaine aléatoire décoration, de même que celle qu’apporte de la paille de riz,
des tessons de bouteille, dont les résidus donnent une texture particulière au
récipient. Selon l’artiste, au cours de sa démonstration, on ne sait réellement
pas à quoi s’attendre, concernant la texture finale. Mais, son travail débouche
sur la fabrication de ce qu’il appelle des ’’pièces hybrides’’ : d’une
part, des sculptures et, d’autre part, plusieurs types d’objets utilitaires :
vases, coupes, bols, gobelets, entre autres.
Ce public qui a fait le grand déplacement |
Considérant que, dans
un premier temps de l’exposition, ’’Terre de mémoire’’, des poteries de Sè
pourront être découvertes par le public, que, dans un deuxième, ce sont les
récipients de King Houndékpinkou qui seront perceptibles, et que, dans un
troisième, Jean-Baptiste Janisset, déjà de retour à Nantes mais ayant
communiqué avec le public présent par une vidéo qu’il a préalablement
enregistrée, a laissé voir des sculptures d’un genre particulier aussi :
elles complètent, sur de grandes bâches de photos d’autels fétiches, un endroit
spécifique du corps, le visage, ou un phallus en forte érection, notamment.
Ces 3 catégories de
réalisation peuvent être visitées par le public jusqu’au 30 mars 2016, pour une
exposition qui devrait contribuer à mettre en valeur la portée artistique de la
poterie et de la céramique.
Crédit photos : Centre ''Arts et cultures'' de Lobozounkpa
Marcel Kpogodo
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