Dans le cadre du
déroulement de la Jid 2018 à Cotonou
La Confédération
béninoise de danses (Cobed) a célébré la trente-sixième édition de la Journée
internationale de la danse (Jid). Cela s’est produit les samedi 28 et dimanche
29 avril 2018, à travers trois manifestations de poids. Comme cerise sur le
gâteau, l’identification de Gilbert Déou-Malé, Directeur général du Fonds des
Arts et de la culture (Fac), comme un chanteur talentueux de la musique
traditionnelle, ce qui a donné une coloration spéciale au concert au cours
duquel il s’est brièvement produit.
Gilbert Déou-Malé, en pleine démonstration de danse, à la Jid 2018 |
Vêtu d’un boubou complet
de bazin gris, le micro à la main, il fredonne une demande de permission à ses
aînés et prédécesseurs chanteurs, pour lancer sa chanson, s’éloigne à petits
pas de la tribune officielle, en dansant lentement, aisément et dignement, rejoint
la scène, chante en langue mahi, pendant un peu plus d’une paire de minutes, rend
le micro, danse résolument, transpire un peu, prend le retour vers son siège,
transmettant, en passant, la récade qui avait servi du témoin qu’on lui a passé
pour qu’il fasse une sorte de passage, lui, Gilbert Déou-Malé, Directeur
général du Fonds des Arts et de la culture (Fac). La grande surprise ayant
caractérisé le concert de danses traditionnelles, qui s’est déroulé sur l’espace
de l’aile gauche de l’esplanade extérieure du Stade de l’Amitié Général Mathieu
Kérékou de Cotonou, dans l’après-midi du dimanche 29 avril 2018.
Ci-contre, de gauche à droite, Marcel Zounon et Claude Balogoun |
Ceci se passait en présence
des autorités du Ministère du Tourisme, de la culture et des sports, avec, à
leur tête, le Secrétaire général de l’institution gouvernementale, Bellarminus
Kakpovi, représentant le Ministre, et de Directeurs techniques tels que Marcel
Zounon, de l’Ensemble artistique national (Ean) et Koffi Attédé, des Arts et du
livre, sans oublier Edgard Djossou, Directeur départemental du Ministère, pour
le Littoral. En réalité, Gilbert Déou-Malé, assis au premier rang parmi les
autorités ministérielles, s’est vu pratiquement forcer la main du passage sur
scène par le chanteur du Groupe traditionnel, ’’Les Luxes du Bénin’’ dont était
en cours le tour de la prestation. D’autres personnalités, très actives dans le
secteur culturel, n’avaient pas voulu se faire conter l’événement : notamment,
Claude Balogoun, représentant du monde culturel au Conseil économique et social
(Ces), Pascal Wanou, Président de la Fédération nationale de théâtre (Fénat), Gaston
Eguédji, Administrateur du Fonds des Arts et de la culture.
Koffi Adolphe Alladé, au cours du concert des troupes de danses |
S’étant aussi délecté
de la surprise au même titre que le public, Koffi Adolphe Alladé, Président de
la Cobed, hôte et métronome de la manifestation culturelle de grande ampleur,
vêtu d’une tenue traditionnelle d’apparat des grands jours, surveillait de très
près le passage d’un peu moins de la quarantaine de groupes de danses,
annoncées, parmi lesquels de très connues ont répondu à l’appel : entre
autres, ’’Les Super anges hwendo na bou a’’, ’’Towara’’, ’’3L Ifèdé’’,, ’’Oshala’’,
’’Le Ballet fédéral des femmes battantes’’, ’’2Apdcr’’, ’’Club Délidji’’, ’’Energie’’,
’’Les Océans’’, ’’Les Tambours du Bénin’’, ’’Djolokoko’’, ’’Kini kini’’, ’’Les
Espoirs du Bénin’’, ’’La Forêt sacrée’’, ’’Les Elues’’, ’’Bourian Etoile d’amour’’,
’’Super génie’’, ’’Hwénoussou’’, ’’Kpodji Apôtres’’, ’’Makandjou Ola’’, ’’Ange
Archange et ’’Akonhoun Zopé’’, de même que le célèbre groupe de Porto-Novo, ’’Ashakata’’,
du côté de sa pépinière.
Les groupes n’ont pas manqué de se succéder sur la
scène jusqu’au milieu de la soirée de ce dimanche 29 avril 2018 et, plusieurs
tendances se sont exprimées : les danses traditionnelle, contemporaine et
urbaine.
''Bourian Etoile d'amour'', sur scène |
La Jid 2018 : deux
autres activités marquantes
La particularité de la
Jid, en 2018, réside dans la concrétisation de deux autres manifestations liées
à la danse, en dehors de la tenue de celle, classique, du concert de groupes
exerçant dans ce secteur, sans oublier que, pour la première fois, la Cobed a
réussi à mobiliser, à ses côtés, le Ministère de la Culture.
Dans la petite matinée
de ce dimanche 29 avril, elle a offert au public un spectacle inédit, au niveau de l'esplanade intérieure du Stade de l'Amitié, face aux escaliers permettant d'accéder au Palais des Sports :
plusieurs centaines de sportifs émanant de divers clubs synchronisant leurs
mouvements à la cadence de rythmes de la musique locale, entre autres ; en
réalité, de l’aérobic adapté aux musiques de chez nous !
Une séquence de pause dans la séance d'aérobic géant |
Il a fallu donc donner
à ses yeux à jouir du spectaculaire : au moins cinq cent personnes étaient
réparties au niveau de huit rangées qui, apparemment, comportaient, chacune,
soixante-dix membres unifiant leurs pas sportifs ! La rencontre entre la
danse traditionnelle et le sport, comme si la Cobed avait décidé de faire
prendre corps à la vision du Président Patrice Talon de voir cohabiter et entrer
en symbiose les deux domaines de la culture et du sport, de quoi faire valoir
leurs points de convergence. Une réussite qui a impressionné le public.
Ci-contre, Bellarminus Kakpovi, au cours de son intervention |
Et, à la suite de cette
brillante présentation, des allocutions ont été enregistrées, notamment, celles
respectives de Bellarminus Kakpovi qui, représentant le Ministre de la Culture,
Oswald Homéky, a remercié les mots du Président du Comité d’organisation de la
Jip 2018, Koffi Adolphe Alladé qui l’avait précédé, dans cet exercice, pour
rappeler le contexte de l’organisation annuelle de la Jip, avant de décerner un
satisfecit à l’autorité pour avoir fait connaître, aux artistes et aux acteurs
culturels, le 21 février 2018, le contenu de sa stratégie de relance des arts
et de la culture au Bénin. Enfin, l’orateur a émis la doléance que le Ministre
fasse naître la Loi sur le mécénat et le sponsoring.
Koffi Adolphe Alladé, au cours de son allocution |
Intégralité du discours
de Koffi Adolphe Alladé, Président du Comité d’organisation de la Jid 2018
- Excellence Monsieur le Ministre du
Tourisme, de la Culture et des Sports,
- Mesdames et Messieurs les Directeurs
Centraux et Techniques du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Sports,
- Mesdames et Messieurs les Présidents
des Confédérations culturelles,
- Mesdames et Messieurs les Présidents
des Fédérations culturelles,
- Mesdames et Messieurs les Présidents
des Clubs sportifs,
- Chers Amis Artistes,
Mesdames et Messieurs,
Depuis 1973, le Conseil International
de la Danse (CID) a été créé à l’UNESCO pour valoriser et promouvoir la danse
comme un pan indissociable du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
En 1982, la Journée Internationale de
la Danse a été instituée et célébrée dans plus de 160 pays dans le monde.
Cette journée réunit les différents
acteurs culturels de notre pays, depuis 2004. Toutes les expressions
culturelles de danses traditionnelle, rituelle, sacrée, moderne, contemporaine,
populaire, etc., sont revisitées parce que la danse contribue à
l’épanouissement de l’homme elle permet de guérir certaines maladies et de communiquer
parfois avec le divin.
Excellence Monsieur le
Ministre,
Plusieurs groupes de danses ont fait
parler du Bénin à travers les différents festivals organisés dans le monde
entier. C’est la raison pour laquelle les acteurs culturels, en général et, en
particulier, les membres de la Confédération Béninoise de Danses apprécient
votre programme de stratégie de relance du secteur des arts et de la culture,
proclamée le 21 février dernier à Golden Tulip Hôtel à Cotonou.
C’est le moment, pour nous, de
remercier Monsieur le Ministre en charge de la Culture pour toutes les réformes
engagées en faveur du développement du secteur du Tourisme, de la Culture et
des Sports.
Excellence Monsieur le
Ministre,
Notre souhait, aujourd’hui, est de
suggérer à votre Autorité d’activer la Loi sur le sponsoring et le mécénat,
pour accompagner les différents secteurs dont vous avez la charge.
Merci pour votre présence et votre
soutien de tous les instants.
Vive la culture au
service du développement !
Vive la danse !
Vive le sport !
Bonne fête à toutes et
à tous !
Je vous remercie.
De la formation
Aperçu des participants à la formation |
La Cobed a initié une
formation qui s’est déroulée dans le cadre de la Jid 2018. Elle s’est tenue
dans la matinée du samedi 28 avril à l’Espace ’’Towara’’, du quartier Agla, à
Cotonou, et concernait plusieurs responsables de troupes de danses. Hermas
Gbaguidi, metteur en scène et dramaturge, a été chargé de les édifier sur le
thème : « Gestion des ressources (humaine, matérielle et financière)
des troupes de danses ».
Eric Orphée Gnikpo, au cours de ses explications sur la formation |
Selon Eric Orphée
Gnikpo, Trésorier général de la Cobed, au nombre de 82, les participants ont
été sélectionnés à travers tout le pays et, les conditions délétères d’exercice
de leurs activités justifiaient cette initiative : l’absence de bénéfice par
le danseur d’une rétribution au niveau du Bureau béninois des droits d’auteur
et des droits voisins (Bubédra), le manque de connaissance par celui-ci de ses
droits, la mauvaise gestion de sa carrière, la difficulté pour lui de réussir à
la fois sa vie professionnelle, celle de sa famille et, surtout, celle
associative, vu que ce dernier type de domaine commence déjà au sein de la
troupe dont il est membre. En outre, Eric Orphée Gnikpo a justifié le choix des
responsables de troupes, pour la formation, et non des membres : « Au
cours de cette conférence devant générer des échanges interactifs, il aurait pu
y avoir des déballages que les simples membres pouvaient ne pas comprendre et
gérer aisément ».
Hermas Gbaguidi, au cours de son exposé |
Par rapport à son
exposé, Hermas Gbaguidi a fait ressortir, notamment, le caractère stratégique
du responsable dans le bon fonctionnement d’une troupe de danse ; son
positionnement ne devrait pas être le fait du hasard, mais relever de « critères
structurels et économiques », vu qu’il a l’obligation de susciter chez les
danseurs de sa troupe le dévouement, l’engouement et la motivation, de même qu’il
doit la faire rentabiliser économiquement. Lorsque ces critères se trouvent réunis,
le dirigeant de la troupe est alors à même d’y réussir la répartition des
tâches et des responsabilités, lui qui aura cultivé le don de reconnaître les
membres de qualité, ce qui lui permettrait d’éviter de se retrouver au four et
au moulin. Par ailleurs, une conséquence naturelle devrait découler de ce
succès : le déroulement normal des activités de la troupe, entre autres, les
répétitions, en l’absence du leader.
De gauche à droite, entre autres, Koffi Adolphe Alladé et Marcel Zounon |
A la fin de la présentation de son propos,
Hermas Gbaguidi a été renforcé par deux personnalités expertes et expérimentées :
Koffi Adolphe Alladé et Marcel Zounon.
Marcel Kpogodo