Dans le cadre des
réformes opérées au niveau de son événement
L’artiste danseur,
Sakpata Zogbo, de son identité à l’état civil, Léon Hounyè, a rencontré le desk
’’Culture’’ du Journal ’’Le Mutateur’’, le mardi 3 avril 2018, à Cotonou. Il
ressort des échanges effectués que l’événement phare dont il tient
l’organisation annuelle depuis cinq ans, le Festival ’’Yaoïtcha’’, va opérer
une métamorphose majeure fondée sur le renouvellement de sa dénomination.
Sakpata Zogbo, en pleine démonstration de son art de la danse |
Le ’’Festival des
danses endogènes’’. Le nom par lequel il faut remplacer ce que le public
connaissait par le Festival ’’Yaoïtcha’’, ce qui ressort des échanges que le
danseur professionnel, Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, a tenus avec la rédaction
culturelle du ’’Mutateur’’, le mardi 3 avril 2018, en fin d’après-midi, au
quartier Zogbohouè de Cotonou.
« Nous devons
aussi opérer des réformes au niveau de nos initiatives d’ordre culturel ! »,
s’est exclamé l’hôte du Journal, expliquant que le défunt Festival ’’Yaoïtcha’’
portait le nom de la danse du feu avec l’implication attendue que toutes les
activités de la manifestation ne tournait autour que d’elle, ce qu’il a trouvé
restrictif. Ainsi, le nouvel événement aura comme innovation de travailler sur
plusieurs autres danses à part la ’’Yaoïtcha’’ : ’’Dan’’, ’’Hêviosso’’,
’’Sakpata’’, ’’Zangbéto’’, celle de la chasse, entres autres.
Un programme déjà
ficelé
En 2018, à en croire
Sakpata Zogbo, le Festival des danses endogènes aura lieu sous le sceau de la sixième édition et, l’événement est prévu pour tenir sur trois jours avec,
comme invité de marque, le Roi d’Allada. D’abord, le vendredi 12 octobre, en
matinée, à Zogbo, sera animée une communication par celui qu’il a appelé un
sage, l’ancien Député, l’Honorable Kakpo ; cette personnalité aura la lourde
responsabilité intellectuelle de retracer l’histoire des autochtones de Cotonou
devenue la capitale économique du Bénin, de même qu’il établira la nette
différence entre les quartiers Zogbo, Zogbohouè, Mènontin et Kindonou,
notamment, et évoquera les fondements de la création de Cadjèhoun et d’Abomey-Calavi.
Sakpata Zogbo |
Quant au samedi 13 octobre, il enregistrera le lancement du Festival. Cette ouverture,
qu’il annonce grandiose et flamboyante, intense et dense, donnera au public de
déguster plusieurs tableaux des danses traditionnelles de chez nous, un
spectacle devant durer six heures de temps, à partir de 10 heures, dans la
matinée. Et, ce sera à Zogbohouè. Enfin, le dimanche 14 octobre, Kindohou
accueillera un autre vaste spectacle de danses, dès 10 heures du matin. Six heures
plus tard, le public devra se déplacer vers Zogbo pour vivre les activités de
la clôture du Festival.
Un réquisitoire de
révolte
L’évolution des
discussions a induit un inattendu changement de casquette.
Sakpata Zogbo |
C’est ainsi que le
danseur de la musique traditionnelle s’est mué en Secrétaire général du Groupe
113 (G113), ce qui a justifié son indignation face à la léthargie actuelle dans
le monde culturel : « Aujourd’hui, notre Ministère de la Culture n’existe
plus, le Ministre ne nous connaît pas, il ne croit pas à notre travail, il n’a
pas confiance en nous, il nous prend pour des bandits ! », lance-t-il,
d’un trait avant, très vite, d’en tirer ses conclusions : « Nous, les
artistes, nous ne pouvons plus faire comme avant, c’est-à-dire soutenir un
Ministre ; si les gens ne nous considèrent pas, il faudrait que nous
prenions notre destin en mains : il ne faudrait plus que les artistes
parlent, qu’ils fassent leur travail, celui qui les libère ! »,
finit-il, avant de rebondir par un appel à ses pairs : « Que chacun
de nous accompagne le Gouvernement selon ce qu’il peut apporter », et par
une adresse au Chef de l’Etat : « Je remercie le Président Talon pour
son travail et, nous pouvons l’accompagner en vulgarisant les idées du
Programme d’actions du Gouvernement (Pag) au niveau des populations, à travers
les activités de nos festivals ».
Crédit photos : Sakpata Zogbo, alias Léon Hounyè
Marcel Kpogodo