Dans le cadre de la délibération du Grand prix littéraire du Bénin
Le Grand prix littéraire du Bénin a fait connaître ses différents lauréats le mercredi 30 décembre 2020 au ’’Bénin horizon hôtel’’ de Cotonou. De la délibération du Jury, il ressort que les genres du théâtre, de la nouvelle et du roman ont été récompensés avec, respectivement, Jérôme-Michel Tossavi, pour ’’Le chant de la petite horloge’’, publiée aux éditions ’’Savanes du continent’’, Jean-Paul Tooh-Tooh, avec ’’L’araignée désabusée’’, éditée par ’’Awoudy’’ et Gilles Gbèto, pour le roman intitulé ’’La rivale de Dieu’’, publié aux éditions ’’Vénus d’ébène’’. Les deux premiers lauréats, bien que jeunes, manifestent une certaine habitude de la plume de publication.
De gauche à droite, Enagnon Gilles Gbèto, le Ministre Jean-Ministre Abimbola, la représentante de Jean-Paul Tooh-Tooh et Jérôme-Michel Tossavi (Crédit photo : PF/Ministère de la Culture) |
3
pièces de théâtre, 1 roman et 1 recueil poétique, pour l’un, 8 pièces de
théâtre aussi, 3 recueils de nouvelles et 3 recueils poétiques pour l’autre. La
bibliographie qui caractérise respectivement Jérôme-Michel Tossavi et Jean-Paul
Tooh-Tooh, exception faite de l’ouvrage qui a permis à chacun d’eux de
remporter le Grand prix littéraire du Bénin dans la soirée du mercredi 30
décembre 2020, suite à la délibération du jury final de la compétition, cette
délibération qui s’est effectuée en présence du Ministre de la Culture,
Jean-Michel Abimbola, entouré des membres de son cabinet, dont Blaise
Tchétchao, Directeur des Arts et du livre, l’organisateur de la cérémonie de
distinction.
Concernant
Jérôme-Michel Tossavi, bibliothécaire à la médiathèque de l'Institut français de Cotonou, écrivain et promoteur culturel, avant de produire la pièce de théâtre intitulée ’’Le
chant de la petite horloge’’ qui fait de lui le titulaire du prix littéraire le
plus prestigieux du Bénin, il avait déjà réussi à faire publier cinq autres que
sont ’’Les complaintes de la sirène’’ (2014), ’’Le prisonnier’’ (2014), ’’Crevaison
dans ma bouche’’ (2015), ’’Au royaume de Zombly’’ (2015) et ’’Hémorragie’’ –
Monologue (2016). En dehors de ces pièces de théâtre, il s’est fait l’auteur
d’un recueil de poèmes, publié en 2012 : ’’Signatures et balivernes’’.
Puis, en 2019, son premier roman paraît : ’’Oraisons pour un vivant’’.
Décerné
à Jérôme-Michel Tossavi, pour le genre littéraire du théâtre, le Grand prix
littéraire 2020 vient récompenser non seulement la qualité d’écriture dans la
pièce de théâtre, ’’Le chant de la petite horloge’’ mais sonne aussi comme la
consécration d’une production littéraire qui s’étend sur une durée de 7 années.
Et, le caractère prolifique de ce jeune auteur ne s’arrête pas au niveau de ces
productions, étant donné que sa pièce, ’’Démocratie chez les grenouilles’’, non
encore éditée, a fait l’objet de plusieurs lectures-spectacle au Bénin et à
l’étranger, notamment, en France, sur la chaîne de la ’’Radio France
internationale’’ en septembre 2020, sans oublier la mise en scène dont elle a
fait l’objet de la part de Bardol Migan, le 21 novembre 2020, à ’’Artisttik
Africa’’, l’espace culturel du quartier d’Agla à Cotonou.
Par conséquent, Jérôme-Michel Tossavi s’impose comme une valeur sûre du théâtre béninois même avant d’avoir décroché le Grand prix littéraire 2020, cette distinction qui se détermine la fonction de venir mettre ce jeune baobab et ses productions antérieures sous les feux de la rampe.
Aperçu des participants à la cérémonie de délibération et de distinction (Crédit photo : PF/Ministère de la Culture) |
Si
Jérôme-Michel Tossavi peut être considéré comme un baroudeur de la plume
dramaturgique au Bénin, Jean-Paul Tooh-Tooh, lui, journaliste et écrivain, en est carrément un jeune
monstre, au vu de l’abondance de ses productions afférentes, même si la
nouvelle est le genre littéraire par lequel il a été fait ’’Grand prix
littéraire du Bénin’’. Pour un écrivain de la nouvelle génération, sa
production est monumentale : pour le théâtre, il faut d’abord noter les
pièces : ’’La grammaire du mensonge’’ (2015) et ’’Six fesses pour un
fauteuil’’. Ensuite, il y a ’’Il faut battre l’amour quand il est fou’’ (2014)
qui, en plus d’elle, constitue un recueil des autres pièces ci-dessous, toutes
années d’éditions confondues, ’’La mort du passé’’, ’’Broussailles et compagnie’’,
’’Folie tertiaire’’, ’’Immigritude’’ et ’’La désaffection solennelle’’.
Concernant
les nouvelles, elles s’alignent à travers trois recueils, ’’La jalousie leur va
si bien’’ (2011), ’’Les serveuses de fantasmes’’ (2012) et ’’Les amours
incurables’’ (2015), sans oublier qu’en matière de poésie, trois recueils se
font aussi jour : ’’Ivresse virginale’’ (2008), ’’Les ombres tropicales’’
(2009) et ’’Cahier d’un détour au pays fatal’’ (2015).
Si,
donc, Jean-Paul Tooh-Tooh a convaincu les membres du jury, qui lui ont décerné
le Grand prix littéraire du Bénin 2020 de la nouvelle à travers ’’L’araignée
désabusée’’, ce n’est que justice, étant donné que ses nombreuses publications
antérieures liées à ce genre littéraire peuvent y laisser croire à une plume
rouée, affinée, même si le prix ne lui a été attribué que par rapport à la
nouvelle mentionnée. Cette distinction contribue à la révéler aux observateurs
et aux amateurs de la chose littéraire, qui connaissent peu cet auteur dans son
caractère prolifique et d’une expérience avérée dans la production. Il ne reste
qu’à attendre de découvrir le Jean-Paul Tooh-Tooh écrivain dans sa posture
post-Grand prix littéraire du Bénin.
Quant
à Enagnon Gilles Gbèto, jeune étudiant de 21 ans en Administration culturelle à
l’Institut national des Métiers d’art, d’archéologie et de la culture (Inmaac),
il lui échoit d’assumer le titre de titulaire du Grand prix littéraire 2020 du
Bénin pour le roman avec son ouvrage, ’’La rivale de Dieu’’, réellement sa
première production éditée. Voilà donc un « coup d’essai » qui se
fait un « coup de maître », par ce jeune premier romancier qui,
entouré de ses aînés, Jérôme-Michel Tossavi et Jean-Pierre Tooh-Tooh, enrichis
d’une expérience littéraire avérée, se doit de garder la tête profondément
refroidie par l’obligation de surprendre davantage ultérieurement.
La
partition du Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola
Le Ministre Jean- Michel Abimbola, au cours de son allocution (Crédit photo : PF/Ministère de la Culture) |
En
réalité, la cérémonie de proclamation des résultats du Grand prix littéraire du
Bénin, suivie de la remise aux lauréats de leur trophée et de leur chèque, parsemée d'intermèdes artistiques, a donné l’occasion au
Ministre du Tourisme, de la culture et des arts, Jean-Michel Abimbola, de tenir
une allocution dont la substance, entre autres, a été de montrer les fondements des réformes
apportées à la distinction littéraire nationale annuelle qu'est le Grand prix littéraire du Bénin.
Marcel Kpogodo Gangbè
Intégralité
du discours de Jean-Michel Abimbola
Monsieur
le Directeur de cabinet du Ministre du tourisme, de la culture et des arts,
Mesdames
et Messieurs les membres du Cabinet,
Messieurs
les directeurs centraux, directeurs des structures sous tutelles et directeurs
techniques du ministère du tourisme, de la culture et des arts,
Monsieur
le Directeur des arts et du livre,
Mesdames
et Messieurs les acteurs de la chaine du livre, écrivains, éditeurs, libraires,
et diffuseurs ici présents,
Chers
amis de la presse,
Distingués
invités à vos rangs et grades respectifs,
Mesdames
et Messieurs,
La
culture, entendue comme l’ensemble des manières d’être, de savoir, de faire
savoir et de savoir-faire, de produire et de reproduire nos moyens d’existence
englobe aussi bien les domaines intellectuel, matériel, immatériel que
spirituel de notre vie sociale. Elle constitue le fondement même de l’identité
d’un peuple dans toute sa diversité.
Considérées
comme d’importants facteurs de développement, les industries culturelles
bénéficient désormais d’une attention particulière dans la politique culturelle
du Bénin, surtout dans les domaines de l’écrit.
C’est
dans ce cadre que le ministère en charge de la culture, en tant qu’organe
chargé de la promotion du développement culturel national a mis en place des instruments
visant à soutenir la jeune création par des actions d’incitation à la
production et à la consommation des œuvres locales.
Mesdames
et Messieurs les acteurs de la chaîne du livre,
Distingués invités,
Les
prix littéraires sont nécessaires, voire indispensables à l’essor et la
consolidation de l’économie du livre. Malgré cette évidence, vous convenez avec
moi que le contexte de notre pays est marqué par la rareté de prix d’envergure,
susceptibles d’apporter une valeur ajoutée à l’économie du livre.
C’est
pourquoi l’une des actions de votre ministère de tutelle dans ce sens s’est
traduit par l’institution du « Grand Prix Littéraire du Bénin » qui est à sa
deuxième édition cette année. Ce prix vient combler un vide et susciter auprès
des talents littéraires et des éditeurs un regain d’intérêt pour la création
d’œuvres de qualité, gage de la vitalité de la littérature nationale.
Le Grand Prix Littéraire du Bénin vise en effet à mettre en valeur l’expression de la diversité culturelle et éditoriale nationale et à mettre sur orbite la littérature béninoise sur la scène continentale et mondiale. A l’instar des prix littéraires au plan international comme le Prix Goncourt organisé par l’Académie Française et le Prix des cinq continents organisé par l’OIF, le Grand Prix Littéraire du Bénin se donne pour défi de contribuer de façon significative au succès de l’écrivain et de sa maison d’édition.
Mesdames
et Messieurs,
L’édition
de cette année, comme vous l’auriez appris, a connu quelques réajustements,
notamment au niveau organisationnel avec l’introduction de la réforme liée à la
réglementation de l’exercice des métiers d’éditeur et de libraire au Bénin.
Loin de constituer un handicap pour les acteurs que vous êtes, cette réforme
contribuera à professionnaliser d’avantage le secteur et à le rendre plus
compétitif.
Il
est vrai que l’année 2020 a été particulièrement éprouvante pour le monde
culturel en général et celui du Bénin en particulier, en raison de la situation
sanitaire mondiale marquée par la pandémie du coronavirus dont nous continuons
de subir les effets néfastes. C’est le lieu pour moi d’ailleurs de remercier et
de féliciter l’ensemble de la classe culturelle béninoise pour sa force, sa
ténacité, son courage, sa discipline et son abnégation à braver cette étape
difficile pour l’ensemble des peuples du monde.
Mesdames
et Messieurs,
Distingués
invités,
Chers
amis journalistes et chroniqueurs littéraires,
Je
voudrais saisir cette occasion solennelle pour adresser mes sincères remerciements
à toute l’équipe qui a œuvré à l’organisation de cette édition ; je veux nommer
les membres des différents comités de présélection, les membres du jury ainsi
que toutes les personnes qui de près ou de loin y ont contribué.
J’adresse
ensuite mes chaleureuses félicitations à l’ensemble des lauréats de cette
édition, à leurs éditeurs respectifs ainsi qu’à toutes les équipes qui les
accompagnent. Que ce prix soit pour vous l’expression de la reconnaissance de
votre talent et qu’il constitue pour vos autres collègues, une incitation à
l’excellence et au travail bien fait.
Sur
ces mots de remerciement, de félicitation et d’exhortation, je souhaite une
belle soirée à tous, une longue vie au Grand Prix Littéraire du Bénin tout en
vous priant de recevoir mes meilleurs vœux pour l’année 2021 !
Vive
la culture béninoise !
Vive
le livre béninois !
Je vous remercie !