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mercredi 23 décembre 2020

Démarrage du projet ’’Spécial Boulev’art’’ de lutte contre le coronavirus

Dans le cadre de l’achèvement du processus préliminaire de sélection des plasticiens 


Le projet d’exposition collective, dénommé ’’Spécial Boulev’art (Artistes dans la rue) de lutte contre la Covid-19’’ débute sur des chapeaux de roue ce mercredi 23 décembre 2020 au ’’Centre'’ de Godomey, sis quartier d’Atropocodji à Lobozounkpa, en longeant la clôture du Complexe scolaire ’’La plénitude’’. Pendant cinq jours d’affilée, plus d’une vingtaine d’artistes plasticiens créeront des œuvres de sensibilisation de la population sur le respect des gestes barrière contre le coronavirus.


Des artistes sélectionnés déjà à l'oeuvre

D’un côté, Dominique Zinkpè partageant sa vision avec certains artistes, Carlos Balley penché sur sa toile, Azé Baba contrôlant le séchage du sable sur un contreplaqué vernis de blanc, Yannick Bobby et Akm 229 travaillant acharnement à découper le même type de bois, Psycoffi matérialisant un fond blanc, d’un autre côté, Marius Dansou, coordonnant un groupe d’artistes autour des spécificités matérielles de manifestation de leur travail, sous le regard attentif de Salinas Hinkati, Responsable administratif du projet en cours. L’ambiance qui règne le mercredi 23 décembre 2020 au ’’Centre’’ de Godomey, le lieu de lancement du projet,’’Spécial Boulev’art (Artistes dans la rue) de lutte contre la Covid-19’’.

Ci-contre, à gauche, Marius Dansou, et, entre autres, debout, Salinas Hinkati

Jusqu’au dimanche 27 décembre, tous ces artistes plasticiens et bien d’autres matérialiseront l’inspiration qu’ils auront proposée en postulant à l’appel à candidatures, lancé le 30 octobre 2020 par le Collectif des Artistes du Bénin (Cab), en partenariat avec ''Le centre'' de Godomey et le Ministère du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca). 

A l'extrême- droite, Dominique Zinkpè, sur le terrain, dans ses concertations ...

Il était question qu’ils soumettent au jury de sélection des maquettes de leurs œuvres respectives sur la sensibilisation de la population béninoise au respect des gestes barrière de lutte contre la pandémie du coronavirus.

L'artiste Azé Baba ...

Pour Dominique Zinkpè, Président du Cab, la réalisation du projet concerné constituera la contribution des artistes plasticiens du Bénin à la lutte contre la propagation du coronavirus, étant donné que les œuvres créées seront exposées dans des espaces que fréquente un public massif, sur des places publiques, sans oublier qu’un autre lieu retenu pour le travail des plasticiens en plein air est la place de l’Etoile rouge de Cotonou.

Marcel Kpogodo Gangbè 

mardi 15 décembre 2020

Les artistes renouent avec les prestations professionnelles

Dans le cadre de la mise en œuvre des 2Apac


’’Le Centre’’ de Godomey a donné l’occasion de revoir, dans des conditions exceptionnelles, plusieurs grands noms de l’humour sur scène, plus d’une année après les restrictions mises en place par le Gouvernement béninois pour empêcher la propagation du coronavirus. L’événement s’est déroulé le samedi 12 décembre 2020 après le lancement officiel de l’opération, ’’Actions artistiques au profit des acteurs culturels’’ (2Apac) – ’’Bénin en Création’’, par Blaise Tchétchao, Directeur des Arts et du livre, pour le compte du Ministère du Tourisme, de la culture et des arts (Mtca).


La Compagnie ''Pipi Wobaho'' en action au cours des 2Apac

13 humoristes en solo, 2 en trio et 2 en quartet. La structure de la succession d’humoristes béninois très connus dans l’après-midi débouchant sur la soirée du samedi 12 décembre 2020 au ’’Centre’’ de Godomey, un spectacle qui s’est déroulé sous le couvert de la mise en place par le Ministère de la Culture de l’initiative dénommée, ’’Actions artistiques au profit des acteurs culturels’’ (2Apac) – ’’Bénin en Création’’.


Elle a permis de revoir se produire sur scène, bien que ce soit en quelques minutes, Kromozom, Fridaousse Iffabi, Tonton Victor, Pachéco, Evangéliste Barboza, Rosalie Daguè Zogoué, Kenneth au chapeau de paille, Kakpo Anani, Jean-Louis Kédagni, Pape Isaac 17, Baba femelle et Dragomir, pour le compte du solo, en duo, Dah Soglo, Pasteur Zan, Oncle Bazar et Prince Yadjo. En trio, il fallait suivre Alèmèdjè et son groupe, de même que Koffi bonheur et son équipe. Enfin, les quartets se trouvaient constitués par Serge Yéou et les ’’Aziza Togbo du Bénin’’, d'une part, et avec les membres de la Compagnie ''Pipi Wobaho'', d'autre part. Toutes ces prestations se sont déroulées avec, comme seuls spectateurs, les humoristes, les responsables du ’’Centre’’ et les membres d’équipes techniques de captation.


A en croire Blaise Tchétchao, Directeur des Arts et du livre, qui lançait l’événement, il a pour but de remettre au travail les artistes et en fonctionnement les espaces culturels après qu’ont bloqué ces deux maillons les interdictions gouvernementales des activités artistiques liées aux mesures prises pour contrer la propagation du coronavirus. Toujours pour l’autorité, l’absence du public se justifie par la nécessité de continuer le respect des gestes barrière connues, promettant que les populations jouiraient des différentes prestations sur les réseaux sociaux et sur les chaînes de télévision, ce qu’explique la présence de captateurs sur les lieux.


Enfin, Blaise Tchétchao a précisé qu’après Abomey-Calavi, Missérété, Cotonou, Parakou et Natitingou sont les prochaines villes qui accueilleront des spectacles, ceux-ci devant se dérouler dans les disciplines musicale et théâtrale, sans oublier qu’il est aussi prévu une exposition d’ouvres d’arts plastiques.

Marcel Kpogodo Gangbè 

dimanche 13 décembre 2020

L’artiste sculpteur Sébastien Boko, une victoire sur le coronavirus

Dans le cadre de l’ouverture de son atelier au public 

La pandémie planétaire qu’est le coronavirus aura fait tous les ordres de victimes sans épargner le monde des artistes visuels. Parmi ceux-ci se trouve le sculpteur sur bois, Sébastien Boko, qui, à sa manière, a obtenu une victoire sans failles sur le fléau indiqué, ce qui s’est révélé à la visite qu’il a permise, qui s'est effectuée à son atelier de travail et d’exposition, sis quartier d’Akogbato, à Cotonou, ouvert au public depuis le vendredi 11 décembre 2020.

Sébastien Boko, au cours de la visite d'atelier

Une grande enceinte aménagée dont le côté droit du mur témoigne d’une partie du résultat du confinement artistique qu’a vécu Sébastien Boko au cours du déclenchement de l’épidémie du coronavirus. Ceci s’est rendu visible à l’occasion de l’ouverture de son univers de travail par l’artiste sculpteur au public le vendredi 11 décembre 2020 au quartier de Fidjrossè-Akogbato, à l’ouest de Cotonou.  

La grande cour mentionnée donne accès à trois compartiments de dimensions inégales qui, dès une terrasse, donnent à voir des personnages de sculpture, dont certains ont de plus de deux mètres de hauteur. Ce n’est que l’ordinaire du sculpteur qui conduit les visiteurs vers l’inédit : des œuvres d’une facture toute nouvelle à découvrir absolument !

Comme cultivant le suspense, Sébastien Boko justifie son initiative : « Elle donne l’occasion de faire découvrir par l’artiste un cadre de vie, un univers particulier, ses travaux et ses créations en cours ». Selon lui, il s’agit d’ « informer que l’art existe, ce dont les citoyens n’ont pas une idée du contenu ». Ainsi, ouvrir son atelier au public présente une fonction pédagogique sur un système de fonctionnement professionnel mal connu : « L’intérêt de cette entreprise est que les visiteurs regardent ce que je fais, comment je travaille, que cela les questionne et qu’ils comprennent qu’il y a des possibilités de faire cela aussi, c’est-à-dire ce travail que j’exerce ».

L'affiche officielle de la visite d'atelier

En vérité, l’ouverture qu’a entamée Sébastien Boko de son atelier à la population met plus en vue et en valeur le fruit de son travail que son ordinaire posture professionnelle d’un créateur qui se démène physiquement pendant plusieurs semaines pour finir par faire sortir le résultat de son inspiration, qu’est un ensemble de sculptures stylisées qui ravissent, qui charment l’œil. Avant qu’il en arrive à ces œuvres plaisantes, il aurait fallu le voir arpentant les décharges de bois pour en acquérir de la qualité qu’il aurait souhaitée, prendre une bonne patience pour le voir découpé selon certaines normes, être à son atelier et travailler sur de grands billots, les scier à l’aide d’un appareil lourd et spécialisé, les modeler selon le personage qu'il a en tête de construire. Il aurait fallu voir Sébastien Boko en tenue de travail, d’une part, alourdi de la fatigue de ce puissant investissement physique dont il ne donne aucunement l’air quand il se laisse découvrir en public, et, d’autre part, tombant littéralement de sommeil à la fin d’une épuisante journée passée à quérir la forme et la force d’une certaine inspiration qui n’est visible qu’à lui.

Au lancement de la semaine de la découverte de son atelier de Fidjrossè-Akogbato par le public le vendredi 11 décembre, cette dimension inimaginable, fortement et intensément laborieuse de Sébastien Boko, s’efface sous les apparences soft de l’artiste empruntant les habits propres et humbles d’un publiciste laissant découvrir ses œuvres et pressentir les éléments du renouvellement d’une démarche de travail, qu’il veut chaque fois changeante. Ce qui impose le déplacement de toute personne ayant compris que l’artiste sculpteur se démène aussi intensément qu’un travailleur soucieux de produire un impact d’airain dans son univers professionnel et sur la société.

Carte de l'atelier de Sébastien Boko à Cotonou

La visite d’atelier n’est donc plus une affaire de spécialiste de l’art mais de tout Béninois, de tout être humain tout simplement, intéressé ou non par un corps de métier fonctionnant d’une manière spécifique. A ce niveau, le sculpteur indexe une contribution stratégique du public dans le processus créatif : « S’informer sur l’art doit être un travail collectif », définit-il, avant d’approfondir sa réflexion : « Le public appartient à la chaîne dont tous les membres doivent jouer leur partition pour la valorisation, la promotion et l’épanouissement des artistes ».

Sur ces mots, Sébastien Boko conduit les visiteurs de l’instant à l’une des principales salles d’exposition où des installations innovantes donnent corps à la suite de l’inspiration de l’artiste, celle qu’il a développée et concrétisée afin de passer les moments peu plaisants du confinement contre la propagation du coronavirus. Des chargeurs d’appareils de téléphone portable en vedette ! La visite se rend urgente pour tout découvrir jusqu’au vendredi 18 décembre à dix-neuf heures trente au plus tard …

Marcel Kpogodo Gangbè

lundi 27 juillet 2020

Porto-Novo, 8ème ville du Bénin sensibilisée par les artistes sur les règles barrière contre le coronavirus

Dans le cadre des activités de l’Enakpami 2

Organisée par la 2ème Expérience nouvelle d’Assistance kyrielle aux plasticiens pour leur ascension via le multimédia et l’internet (Enakpami 2), une exposition mobile vient d’atterrir à Porto-Novo depuis le dimanche 26 juillet 2020. En effet, la place ’’Toffa 1er’’ abrite la présentation de près de 200 œuvres réalisées par des artistes en devenir, dans le but d’une sensibilisation à grande échelle de la population à l’observation des règles barrière de lutte contre le coronavirus.

Aperçu de la présentation des oeuvres artistiques à la place "Toffa 1er" à Porto-Novo

38 artistes, pour une réalisation de 144 œuvres. La grande moisson des productions qui ont été conçues, sous le couvert de la 2ème Expérience nouvelle d’Assistance kyrielle aux plasticiens pour leur ascension via le multimédia et l’internet (Enakpami 2), aux fins de sensibiliser les populations béninoises à respecter les règles barrière contre le coronavirus, et qui sont dévoilées aux habitants de Porto-Novo, la Cité aux trois noms, depuis le dimanche 26 juillet 2020. 


Ce sont alors 21 artistes plasticiens de sexe masculin, 8, de sexe féminin et 9 en situation de handicap, des créateurs en puissance d’œuvres de l’esprit, des jeunes, qui ont l’occasion de faire découvrir le fruit de leur inspiration. Tout se déroule à la place ’’Toffa 1er’’, selon un projet bien précis : « Exposition itinérante de photographies et de vidéos d’art dans 10 villes du Bénin ».


Etaient présents au lancement de l’opération dans la ville-capitale Wilfried Romaric Boko, président de la Fédération des Associations professionnelles des artistes plasticiens de l’Ouémé et du Plateau (Fapapiop) et, notamment, Franciscain Laurent d’Oliveira, président de la Fédération des Associations d’artistes plasticiens du Bénin (Faap). 


Les Portonoviens et les habitants de passage dans la Cité des ’’Aïnonvi’’ disposent jusqu’au mardi 28 juillet 2020 afin de visiter l’exposition, co-financée par ’’Culture at Work Africa’’ et l’Union européenne, avant qu’elle n’aille dans ses deux dernières villes de destination, Cotonou et Allada.


Marcel Kpogodo

samedi 25 juillet 2020

’’Enakpami'' 2 : grande sensibilisation de la population sur le coronavirus

Dans le cadre d’une exposition itinérante

Un événement artistique d’importance a mobilisé l’attention du public autour du coronavirus. Il s’agit d’une exposition itinérante ayant établi ses quartiers sur le campus d’Abomey-Calavi du jeudi 23 au samedi 25 juillet 2020. A l’initiative de la deuxième Expérience nouvelle d'Assistance kyrielle aux plasticiens pour leur ascension via le multimédia et l'internet (Enakpami 2), soutenue par des partenaires, cette activité de diffusion est le résultat de la mobilisation du labeur d’un grand nombre d’artistes plasticiens en herbe.

Aperçu du déploiement de l'exposition au campus d'Abomey-Calavi

80 photographies d'art, 4 vidéos d'art, 60 dessins et tableaux portant sur le coronavirus. La force de la production présentée au grand public, du jeudi 23 au samedi 25 juillet 2020, au campus d’Abomey-Calavi, avec l’accompagnement de l’Union culturelle et artistique des Etudiants (Ucae).


Elle a été réalisée par 38 jeunes artistes plasticiens qui se répartissent en 21 hommes, en 8 femmes et en 9 handicapés. Ils ont orienté leur inspiration vers la sensibilisation de la population sur l’obligation qui lui incombe de se conformer aux gestes barrière de lutte contre la pandémie du moment, surtout qu’elle contamine, ces derniers temps, beaucoup plus de personnes à travers toutes les couches sociales et professionnelles.


S’intitulant, « Exposition itinérante de photographies et de vidéos d’art dans 10 villes du Bénin », le projet donnant lieu à cette activité a connu le début de son déroulement en mai 2020, avec le parcours par l’exposition de six villes parmi celles prévues : Ouidah, Grand-Popo, Lokossa, Abomey, Parakou et Natitingou. A cet effet, elle a aussi été déployée sur les places publiques. Ainsi, après Abomey-Calavi, le samedi 25 juillet, elle visitera Porto-Novo, Cotonou et Allada, s'achevant définitivement en août 2020. 


En outre, étant donné que le campus d’Abomey-Calavi héberge une école d’art qui n’est rien d’autre que l’Institut national des Métiers d’art, d’archéologie et de la culture (Inmaac), des étudiants en arts plastiques, émanant de cette institution, ont collaboré avec 6 apprenants du même secteur, au niveau du Centre tenu par l’Enakpami, à travers un atelier de création, afin de sensibiliser le public jeune au respect des gestes barrière. 


De manière générale, le projet indiqué se concrétise avec le co-financement de ’’Culture at Work Africa’’ et de l’Union européenne. 


Marcel Kpogodo

lundi 25 mai 2020

Marius Dansou : les dictateurs africains mis en accusation face au coronavirus

Dans le cadre d’une exposition circonstancielle à Cotonou

L’artiste sculpteur béninois sur fer, Marius Dansou, a tenu le vernissage de sa nouvelle exposition. Portant sur le coronavirus, elle a été lancée à Cotonou le samedi 23 mai 2020. Ceci fut l’opportunité pour la manifestation par le créateur d’une indignation bien réglée contre les dirigeants africains affichant différents types de longévité au pouvoir, en pure perte pour le développement de l'Afrique.

Marius Dansou, au cours du vernissage

 
« Les présidents africains ne peuvent plus aller se faire soigner à l’extérieur à cause du blocage des compagnies aériennes et des voyages internationaux, dû au coronavirus … ». Le contenu de la rage qu’a montrée Marius Dansou, sculpteur sur fer, à l’occasion du lancement de son exposition intitulée, ’’Où allons-nous ? Et quand ?’’, dans le début de la soirée du samedi 23 mai 2020, au ’’Parking’’, un espace culturel sis quartier de Fidjrossè à Cotonou.


« On l’a vu avec le coronavirus, l’Afrique n’est pas respectée », a continué, en commentant, Marius Dansou. « On se rend compte que c’est maintenant qu’on a besoin de grands hôpitaux, de grandes universités », a-t-il conclu momentanément.


Pour comprendre le sens de cette prise de position, fondée sur la dénonciation du caractère non opérationnel des dirigeants dans le développement des pays africains, il suffit de visiter l’exposition ’’Où allons-nous ? Et quand ?’’. Et, tout dépend alors de l’entrée par laquelle le visiteur y arrive, de comment il s’ouvre l’exposition et de comment il se la finit. Une série de 19 pièces s’offre à sa vue. Ces œuvres sont des plaques individuelles fixées au mur. 6 d’entre elles représentent l’image forte d’un crâne avec, au haut, une durée de vie pendant que 7 autres sont un gros point d’interrogation sanglant avec, en son sommet, une année censée être le commencement d’une durée de vie, dont l’absence d’une année de clôture signifie que son détenteur se trouve encore en vie.


En outre, un drapeau achève l’œuvre en sa base, celui du pays d’origine du dictateur qui, s’il est représenté par un crâne, est un dirigeant africain décédé alors que, lorsqu’il continue d’exercer le pouvoir, il se fait identifier par le point d’interrogation évoqué cachant une question aussi bien précise que cruelle, cynique qu’adresse Marius Dansou à des dictateurs toujours en vie et à la longévité séculaire mais vaine au pouvoir : « Quand est-ce que tu crèves ? ».


L’artiste s’attaque aussi à d’autres présidents qui sont des successeurs dynastiques ayant hérité du pouvoir de leur père défunt. Il faut alors au visiteur une véritable culture politique afin de trouver quel dictateur est caché derrière tel crâne en bronze, en aluminium ou en bois, a effectué telle durée de vie évoquée, dans quel pays représenté par un certain drapeau, et quel autre président, toujours au pouvoir, se trouve incarné par le point d’interrogation de sang.


Voilà l’enjeu stratégique de l’exposition, ce que Marius Dansou précise en rejetant toute visée manichéiste : « Je ne suis pas dans un jugement mais je pousse les gens à aller vers l’histoire de notre continent ». Il est donc question de reconstituer le puzzle d’un nombre non négligeable de dictateurs que l’artiste préfère appeler des « décideurs » : un président en crâne de bronze, d’autres en un d’aluminium ou de bois, des chefs d’Etat à la longévité au pouvoir passée ou actuelle, à la succession dynastique, en bref, des titans, des bulldozers politiques dont l’agrippement séculaire à la direction de leur pays n’a pas servi à faire décoller le continent, à lui donner la respectabilité que ses pays respectifs méritent. Un opprobre dont le coronavirus serait, pour l’artiste, venu révéler la profondeur dans lequel l’Afrique est plongée. En réalité, cette exposition rappelle celle dénommée ’’Stop’’ que Marius Dansou avait tenue au ’’Centre’’ de Godomey, deux ans auparavant, plus précisément, dès le 25 mai 2018.


De pierres tombales, à cette époque, l’artiste est passé, aujourd'hui, à des plaques murales qui identifient pas moins de neuf pays de l’Afrique subsaharienne, un, du Maghreb, et treize dictateurs-« décideurs ».


’’Où allons-nous ? Et quand ?’’ est, par conséquent, une exposition incontournable pour évaluer et doper sa culture politique, d’une part, puis pour s’approprier le questionnement décisif contemporain, en deux temps, qui devrait habiter tout Africain de bonne volonté, préoccupé d’un devenir reluisant de l’Afrique. La présentation des oeuvres est ouverte « pendant deux à trois semaines », a indiqué Marius Dansou, sous le couvert du respect strict des mesures de protection contre le coronavirus.


Marcel Kpogodo

vendredi 10 avril 2020

Elon-m Tossou, l’artiste que préoccupe le coronavirus

Dans le cadre de l’adaptation de sa vision philosophique

La pandémie du coronavirus, qui décime actuellement le monde entier, quel qu’en soit le continent, amène à tirer des leçons sur le fonctionnement civilisationnel des hommes, dicté par les pays développés, en général, et par ceux occidentaux, en particulier, sous le couvert de la mondialisation. Se saisissant de la question, l’artiste peintre et sculpteur béninois, Elon-m Tossou, pointe du doigt le dévoiement des mœurs, fondé sur le dos tourné aux principes intrinsèques de la nature.

Elon-m Tossou, en pleine méditation vespérale pour sortir l'Afrique et le monde du coronavirus

Des « fantômes terrestres », des « êtres cyniques sans foi ni loi », « qui ne connaissent plus la valeur de ce qu’ils sont ». Le diagnostic que pose Elon-m Tossou, artiste peintre et sculpteur béninois, des comportements humains au bout desquels se retrouve, selon lui, la pandémie du coronavirus dont le caractère dévastateur rendant impuissantes de nombreuses puissances économiques, moteurs du monde, amène à se poser des questions. Se livrant à cet exercice, il analyse : « La solution au coronavirus se trouve à côté mais les hommes ne la perçoivent pas à cause du manque de respect pour lui-même par l’être humain : il viole les règles de l’univers, il chosifie l’homme, il défie Dieu dont il croit qu’il détient tous les pouvoirs à cause des nombreuses connaissances qu’il a pu accumuler ». 


Placide, il détaille : « Concernant la chosification de l’homme, on est allé jusqu’à vouloir essayer un projet de vaccin sur les Noirs, des êtres humains considérés par d’autres comme des hommes de seconde zone. Ce sont des comportements que réprouvent les lois cosmiques et dont beaucoup d’autres, de cette nature, qui ont eu cours à travers plusieurs siècles, ont contribué à faire naître le coronavirus qui, sans pitié, décime l’univers, à partir des pays considérés comme les plus forts, les plus puissants : voilà une leçon dont on devrait se saisir afin d’en découvrir les tenants et les aboutissants. On doit respecter la terre ».


Entrevoyant les solutions possibles à cette pandémie, Elon-m Tossou n’y va pas par quatre chemins : « Je pense qu’elles se trouvent en Afrique au niveau des prêtres des religions endogènes qui se synthétisent autour du vodoun. Les responsables au plus haut sommet du vodoun, au Bénin, devraient taire leurs dissensions et se donner la main ».


A en croire l’artiste, cette étape cardinale franchie, il faudrait se tourner vers les divinités concernées par le coronavirus que sont rien d’autre que le ’’Sakpata’’, dieu de la terre, et ’’Dan’’, dieu de l’air. Il ne manque pas de justifier son choix : « La terre est le pivot de toute chose », commence-t-il, avant de conclure : « Quoi qu’on fasse dans l’univers, on revient inévitablement à la terre pour que ce qu’on fait ait un sens, une valeur ».


Ainsi, selon lui, ’’Sakpata’’ qui, d’ailleurs, s’occupe des maladies, devrait être appelé pour prendre le contrôle de tous les éléments négatifs nuisibles sur la terre actuellement, dont le coronavirus, et les anéantir afin que les hommes retrouvent la santé, la paix et l’équilibre. « A la fin de ce processus se trouve la divinité ’’Lègba’’, le messager, sur qui devra être déchargé tous ces facteurs nuisibles afin qu’il les métamorphose en des éléments positifs et profitables à l’homme », chute provisoirement l’artiste.


Toujours selon Elon-m Tossou, ’’Dan’’ devra aussi intervenir parce qu’il est la divinité qui domine l’air par lequel passe le coronavirus pour atteindre l’homme, le fragiliser et l’abattre. En tant que distributeur de la richesse, il sera mis à contribution pour faire renaître la prospérité sur la terre après l’éradication du coronavirus.


« Pour moi, le plus important serait que l’Africain retourne à ses valeurs, à ses traditions », conclut l’artiste. « En effet, avec une simple plante, sur recommandation des sages des religions endogènes, une solution efficace peut être trouvée au coronavirus alors que le malheur de l’Africain est de tout attendre de l’Europe alors que tout est ici, chez nous, dans notre pays, sur notre continent, sans recours à l’occident », achève-t-il définitivement.

Marcel Kpogodo