Dans le cadre de l’ouverture de son atelier au public
La pandémie planétaire qu’est le coronavirus aura fait tous les ordres de victimes sans épargner le monde des artistes visuels. Parmi ceux-ci se trouve le sculpteur sur bois, Sébastien Boko, qui, à sa manière, a obtenu une victoire sans failles sur le fléau indiqué, ce qui s’est révélé à la visite qu’il a permise, qui s'est effectuée à son atelier de travail et d’exposition, sis quartier d’Akogbato, à Cotonou, ouvert au public depuis le vendredi 11 décembre 2020.
Sébastien Boko, au cours de la visite d'atelier |
Une
grande enceinte aménagée dont le côté droit du mur témoigne d’une partie du
résultat du confinement artistique qu’a vécu Sébastien Boko au cours du
déclenchement de l’épidémie du coronavirus. Ceci s’est rendu visible à l’occasion
de l’ouverture de son univers de travail par l’artiste sculpteur au public le vendredi
11 décembre 2020 au quartier de Fidjrossè-Akogbato, à l’ouest de Cotonou.
La
grande cour mentionnée donne accès à trois compartiments de dimensions inégales
qui, dès une terrasse, donnent à voir des personnages de sculpture, dont
certains ont de plus de deux mètres de hauteur. Ce n’est que l’ordinaire du
sculpteur qui conduit les visiteurs vers l’inédit : des œuvres d’une
facture toute nouvelle à découvrir absolument !
Comme cultivant le suspense, Sébastien Boko justifie son initiative : « Elle donne l’occasion de faire découvrir par l’artiste un cadre de vie, un univers particulier, ses travaux et ses créations en cours ». Selon lui, il s’agit d’ « informer que l’art existe, ce dont les citoyens n’ont pas une idée du contenu ». Ainsi, ouvrir son atelier au public présente une fonction pédagogique sur un système de fonctionnement professionnel mal connu : « L’intérêt de cette entreprise est que les visiteurs regardent ce que je fais, comment je travaille, que cela les questionne et qu’ils comprennent qu’il y a des possibilités de faire cela aussi, c’est-à-dire ce travail que j’exerce ».
L'affiche officielle de la visite d'atelier |
En
vérité, l’ouverture qu’a entamée Sébastien Boko de son atelier à la population met
plus en vue et en valeur le fruit de son travail que son ordinaire posture professionnelle
d’un créateur qui se démène physiquement pendant plusieurs semaines pour finir
par faire sortir le résultat de son inspiration, qu’est un ensemble de sculptures
stylisées qui ravissent, qui charment l’œil. Avant qu’il en arrive à ces œuvres
plaisantes, il aurait fallu le voir arpentant les décharges de bois pour en
acquérir de la qualité qu’il aurait souhaitée, prendre une bonne patience pour
le voir découpé selon certaines normes, être à son atelier et travailler sur de
grands billots, les scier à l’aide d’un appareil lourd et spécialisé, les modeler selon le personage qu'il a en tête de construire. Il aurait
fallu voir Sébastien Boko en tenue de travail, d’une part, alourdi de la
fatigue de ce puissant investissement physique dont il ne donne aucunement l’air
quand il se laisse découvrir en public, et, d’autre part, tombant littéralement
de sommeil à la fin d’une épuisante journée passée à quérir la forme et la
force d’une certaine inspiration qui n’est visible qu’à lui.
Au lancement de la semaine de la découverte de son atelier de Fidjrossè-Akogbato par le public le vendredi 11 décembre, cette dimension inimaginable, fortement et intensément laborieuse de Sébastien Boko, s’efface sous les apparences soft de l’artiste empruntant les habits propres et humbles d’un publiciste laissant découvrir ses œuvres et pressentir les éléments du renouvellement d’une démarche de travail, qu’il veut chaque fois changeante. Ce qui impose le déplacement de toute personne ayant compris que l’artiste sculpteur se démène aussi intensément qu’un travailleur soucieux de produire un impact d’airain dans son univers professionnel et sur la société.
Carte de l'atelier de Sébastien Boko à Cotonou |
La
visite d’atelier n’est donc plus une affaire de spécialiste de l’art mais de
tout Béninois, de tout être humain tout simplement, intéressé ou non par un
corps de métier fonctionnant d’une manière spécifique. A ce niveau, le
sculpteur indexe une contribution stratégique du public dans le processus
créatif : « S’informer sur l’art doit être un travail collectif »,
définit-il, avant d’approfondir sa réflexion : « Le public appartient
à la chaîne dont tous les membres doivent jouer leur partition pour la valorisation,
la promotion et l’épanouissement des artistes ».
Sur
ces mots, Sébastien Boko conduit les visiteurs de l’instant à l’une des
principales salles d’exposition où des installations innovantes donnent corps à
la suite de l’inspiration de l’artiste, celle qu’il a développée et concrétisée
afin de passer les moments peu plaisants du confinement contre la propagation
du coronavirus. Des chargeurs d’appareils de téléphone portable en vedette !
La visite se rend urgente pour tout découvrir jusqu’au vendredi 18 décembre à
dix-neuf heures trente au plus tard …
Marcel
Kpogodo Gangbè
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