Dans le cadre de son exposition en cours à Cotonou
Depuis le vendredi 27 novembre 2020, l’artiste peintre, sculpteur et tatoueur, Zanfanhouédé, est en exposition à la galerie du ’’Lieu unique’’, sis quartier de Fidjrossè à Cotonou. En substance, une majorité de tableaux et quelques dessins entraînent le visiteur dans un univers d’un réalisme parfois fatal qui instruit plus qu’il n’inquiète.
Zanfanhouédé, au cours de ses explications |
’Azor’’,
’’Noukonglô’’, ’’Gbêwézoun’’, ’’Gbédokpo’’, ’’Gbèwéman’’, ’’Noun kpon dô
nounwou’’, ’’Gandido min énongnon’’, ’’Gbèwémantowé’’, ’’Nounangnon’’, ’’Houénounsou’’,
’’Mèwèdjro’’, ’’E houn zou’’. On croirait des titres de morceaux d’un album de
musique traditionnelle béninoise, ce qui n’est aucunement le cas, puisque les œuvres
concernées sont des tableaux produits par Franck Zannou, alias Zanfanhouédé, animant
l’exposition intitulée ’’Gbê kannou’’, ’’La course de la vie’’, en français, dont
le vernissage s’est tenu dans la soirée du vendredi 27 novembre 2020 à la
galerie du ’’Lieu unique’’, un espace de détente et de partage culturel, situé
au quartier de Fidjrossè, à Cotonou.
« Dans
notre vie, cela ne sert à rien de ne pas courir, vu la mission qu’on doit y
accomplir », explique Zanfanhouédé, justifiant le thème de l‘exposition. « Il
vaut mieux alors éviter d’adhérer au ’’Crimandor’’ », continue-t-il, un
terme qu’il détaille comme l’association de trois actions dont le caractère
successif fait tomber son auteur dans de la léthargie, de façon à le rendre
nuisible à son entourage : critiquer, manger et dormir. « Pour mieux
passer sa vie sur terre », conclut-il, « il faut écrire une histoire ».
Cela
est ainsi parti pour un univers dans lequel les toiles de Zanfanhouédé
promettent d’embarquer le visiteur : un système apaisant d’éveil de la
conscience humaine à des vérités simples du quotidien, des vérités ordinaires
auxquelles empêchent d’avoir accès le bouillonnement et le tourbillon dans
lesquels se trouvent enfermés les êtres humains du fait de leurs activités quotidiennes.
Aller
s’imprégner de l’atmosphère feutrée de l’exposition ’’Gbê kannou'' amènerait à
se ressourcer profondément à partir de deux facteurs cardinaux, à découvrir
absolument, qu’a mis en place l’artiste, et qui concourent à créer la
communication et la connexion entre toutes les quinze toiles proposées au
regard du visiteur. Les facteurs concernés devraient susciter la curiosité d’aller
voir cette exposition, surtout qu’ils permettent de se rendre compte de quelle
manière, par eux, Zanfanhouédé développe une philosophie particulière de la
victoire sur les situations d’adversité de la vie actuelle.
Par
conséquent, dans son usage bien organisé, bien dosé de l’acrylique, du pastel,
des teintes et de la bombe à faire du graffiti, Zanfanhouédé a réussi la
confection de toiles à la somptuosité veloutée pour le regard et pour les
autres sens lorsqu’ils sont conditionnés chez l’observateur averti des œuvres de
peinture à fonctionner même apparemment hors de leur champ d’exercice.
Il
s’agit donc de se rendre sans trop tarder à la galerie du ’’Lieu unique’’ de
Fidjrossè, à Cotonou, afin de communier avec la thérapie, par le regard, que
propose l’artiste à la fois pour l’âme et pour le cœur, surtout que
Zanfanhouédé entend que les cinq mois qu’a duré la production des tableaux
puissent permettre à tout Béninois, quel que soit son statut social, de se
procurer des pièces qu’il a mis à des prix étudiés pour toutes les bourses. Jusqu’au
27 janvier 2021, le visiteur dispose donc de l’opportunité de s’enrichir au
contact d’une école de la nouvelle génération des arts plastiques au Bénin, au
contact d’un jeune peintre né avec des dents, qui semble ne pas exercer son
métier pour faire de la figuration.
Marcel Kpogodo Gangbè
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