dimanche 21 juin 2020

Joannès Mawuna : l'exploration de la féminité atypique

Dans le cadre de son exposition au "Centre" de Godomey

Depuis le 8 février 2020, l'exposition sur le thème, "Déambulations urbaines", a été lancée au "Centre" de Godomey. Eric Médéda, Joannès Mawuna et Richard Di Rosa sont les artistes ayant dévoilé leurs travaux, le résultat de trois semaines de résidence. Particulièrement, les oeuvres du deuxième artiste interpellent sur la femme exerçant de manière inédite en milieu professionnel. 

Joannès Mawuna et, derrière lui, une esquisse des photographies irrésistibles qui attendent le visiteur

La femme pratiquant un travail peu attendu pour elle, représentée en 10 photographies réparties en 5 diptyques. Ce qui constitue la force de l'implication du photographe d'art, Joannès Mawuna, dans l'exposition, "Déambulations urbaines" dont le vernissage s'est effectué le 8 février 2020 au "Centre" de Godomey, à Lobozounkpa, dans la commune d'Abomey-Calavi. Avec Éric Médéda et Richard Di Rosa, il a constitué le trio d'artistes ayant présenté l'aboutissement de trois semaines de résidence.


En particulier, Joannès Mawuna a soumis au regard des visiteurs, 10 photographies concernant 5 femmes. Ce sont donc 5 groupes de 2 photographies, plus précisément, 5 diptyques qui ont accroché l'attention sur le thème : "Ne suis-je pas une femme?". Des photographies de 120 cm x 80 cm et de 60 cm x 90 cm racontent une femme qui se passionne à vie pour un métier que le conformisme social croit réservé aux hommes ; elle est soudeuse plastique, soudeuse métallique, conductrice de taxi-moto, fondeuse ou mécanicienne. Impressionnant et, ce qui devrait déterminer tous ceux ayant entendu parler de cette exposition ou non à aller la voir pour s'enrichir la mentalité, se la renouveler sur la femme en relation avec le monde professionnel à l'époque contemporaine où elle ne sent plus un frein dans le choix d'un métier d'homme.


Pour Joannès Mawuna, l'objectif qui l'a guidé vers un tel sujet, s'il le poursuit depuis 2016, consiste à "faire la lumière sur les femmes qui exercent un métier d'homme". Chez lui, l'optique d'induire une prise de conscience est claire ; il est question de "sensibiliser les jeunes filles et les femmes qui pensent qu'elles ne peuvent pas aller dans ce genre de métier". La prise de position radicale de l'artiste se fait jour : "Les métiers sont faits pour tout le monde, quel qu'en soit le sexe". Et, il conclut violemment : "C'est la force mentale qui fait le métier et non la force physique".


Une réelle et forte conviction est donc le fondement de l'inspiration de Joannès Mawuna dans "Déambulations urbaines" et non une volonté de conformisme à une opportunité. Ceci rend impérieux d'aller voir la présentation intitulée, "Ne suis-je pas une femme ?", incluse globalement dans l'exposition mentionnée. L'enjeu en sera la découverte de l'originalité de la démonstration de son travail par un artiste photographe confiant priser par-dessus tout le naturel, le réel comme fond de décor de ses œuvres photographiques.



Joannès Mawuna, qui vient de si loin ...


Bien qu’étant productif, Joannès Mawuna, c'est l'effacement dans l'exercice d'un métier qui, loin d'être un pis-aller, reste la manifestation et la conséquence d'une vocation intrinsèque lointaine : fasciné par la photo depuis l’enfance, à 7-8 ans, ce titulaire d’une Maîtrise en Géographie et Aménagement du territoire, cet ancien Directeur du mandat 2015 de l’Ensemble artistique et culturel des Etudiants (Eace), se fabrique un appareil-photo rudimentaire en lui adaptant un système de flash, qu’il conçoit avec une ampoule qui s’allume par des piles, au moment fatidique de l’immortalisation de l’instant choisi.


En classe de quatrième, par sa mère, il acquiert son premier appareil à pellicule après avoir sacrifié une somme de dix mille francs, offerte par un oncle à l’un de ses passages à la maison. L’occasion pour vivre ce qu’il appelle ses « premières erreurs » dans la gestion de la machine et dans la pratique du métier. En Seconde et en Première, il s’impose comme un bon photographe, écumant les cérémonies de tous ordres, à Gadomé et ses environs, pour faire valoir ses fraîches compétences. « Il faut suivre les enfants depuis le bas âge dans leurs amusements afin de les orienter, de les canaliser, de les mettre dans leur métier », affirme-t-il, le regard revisitant, un laps de secondes, cette époque formatrice.


Dès qu’il intègre l’Eace en 2008, il fourbit davantage des armes déjà bien aiguisées jusqu’en 2012 dans la section ’’Ciné-Photo-Unesco'' et s’initie, entre temps, au graphisme. En 2009, sa culture des sujets purement sociaux s’affirme avec son intérêt pour les mères fabricatrices des nattes de jonc. La série de photos, qu’il en réalise vise à sensibiliser le grand public, d’une part, sur les grandes difficultés de ces femmes dans le processus de leur labeur  et, d’autre part, sur la rentabilité presque nulle de l’activité, de façon à amener les populations à ne plus débattre le prix déjà dérisoire de ces nattes.


Avec sa jouissance d'une demi-bourse de formation reçue à la section ''Ciné-photo-Unesco'' de l'Eace, l’appareil photo argentique n’a plus de secret pour lui. Quant à l'appareil photo numérique, il s'y forme en autodidacte. 


En 2016, son départ de l’Eace lui ouvre la porte au traitement successif d’autres sujets de société : les jumeaux au ’’Centre’’ de Godomey, sur le thème : « Les jumeaux : retour à l’immortalité », puis « Les enfants talibés dans leur milieu », au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, dans une exposition photographique collective. « Je m’intéresse à tout ce qui se passe autour de moi afin de sensibiliser sur ce qui n’est pas compris », éclaire-t-il sur le choix de ses thèmes de travail, qui, souvent, concernent son environnement immédiat et l’univers des réalités méconnues de la culture endogène. « Mon inspiration naît de mon quotidien », achève-t-il. Par ailleurs, il n’hésite pas à mentionner, d’un ton reconnaissant, l’intérêt pour sa démarche d’un titan béninois de la photographie d’art : Ishola Akpo.


Aujourd’hui, Joannès Mawuna, Joannès Doglo, à l’état-civil, Mawuna étant son prénom de maison non enregistré, mais préféré et utilisé par sa grand-mère, gravit lentement mais sûrement les marches d’un professionnalisme rompu, lui qui, dans un passé récent, par le biais d’ ’’Ancéfa Africa’’, au Sénégal, s’est classé 1er sur 39 postulants, dans la catégorie ’’Photo’’, par rapport à une compétition rude.


Aller alors voir son tout dernier travail, dans ’’Déambulations urbaines’’, s’impose, avant le 31 juillet 2020, date de la clôture de l’exposition, afin de toucher du doigt un génie créatif inculturé qui respecte l’Afrique, qui dévoile l’Afrique, qui existe pour une Afrique meilleure.

Marcel Kpogodo

vendredi 19 juin 2020

"Les femmes de l'Association "Hanlissa" " relèvent le défi d'une parfaite célébration

Dans le cadre de la tenue de la Fête des Mères

Les activités liées à la célébration de la Fête des Mères, prévues par "Les femmes de l'Association "Hanlissa" ", ont bel et bien eu lieu le dimanche 7 juin 2020 au restaurant "Sapin royal" à Tankpè, dans la commune d'Abomey-Calavi. L'initiative a donc été un franc succès. 

Elles ont fait le déplacement des grands jours

Conférences-débats, repas, réjouissances et coupure d'un gâteau. Les quatre phases ayant meublé la célébration de la Fête des Mères par "Les femmes de l'Association "Hanlissa" " dans la journée du dimanche 7 juin 2020 au restaurant "Sapin royal" du quartier de Tankpè à Abomey-Calavi. Le cadre choisi pour les festivités, un espace à la fois ouvert et intime, a laissé se manifester une ambiance bon enfant, décontractée, empreinte de jovialité et de gaieté. 

Aubin Akpohounkè, au cours de la manifestation

Dans un contexte aussi attrayant, Aubin Akpohounkè, journaliste et animateur culturel de langue nationale fon, puis promoteur du festival "Hanlissa" et de l'émission télévisuelle du même nom, a savamment orchestré le passage d'une activité à l'autre. Ayant donc officié comme présentateur. il se sentait en harmonie avec son domaine et dans une parfaite symbiose avec les mères de son association culturelle, qui se sont déplacées massivement afin de vivre l'événement, habillées qu'elles étaient dans un joyeux uniforme en fond bleu clair, avec un chapeau estampillé "Hanlissa". 


Des communications 

Concernant les communications prévues, deux orateurs se sont succédé en face du public de mères afin de décliner leurs thèmes respectifs. 

Stella Amoussouga

D'abord, Stella Amoussouga, journaliste à la télévision, "La Béninoise Tv", est intervenue sur les missions cardinales de la mère au sein du foyer. Ainsi, elle a évoqué la sensibilité du rôle social de la mère qui met au monde l'enfant, l'élève et l'éduque. 


Selon ce triple processus, elle le nourrit en lui donnant le sein, lui apprend à marcher et détient sur lui un pouvoir de façonnement de son avenir par la parole qu'elle émet sur lui. 


Par la suite, abordant les devoirs de la mère envers l'enfant, il revient, pour elle, à la femme procréatrice de développer des qualités de patience afin de conduire l'être humain de l'enfance à l'âge adulte, de prononcer à son endroit des bénédictions afin de lui garantir un avenir radieux, de travailler à faire de ses enfants des amis, de se familiariser au calendrier afin de maîtriser le cycle menstruel de sa fille aux fins de la guider à éviter les grossesses non désirées, de suivre l'enfant dans ses années d'études afin qu'il y réussisse, d'éviter de contredire le père du foyer dans ses orientations et, notamment, de savoir gérer le téléphone, les réseaux sociaux et la télévision de façon à ce que ces canaux de communication ne créent pas des désagréments dans la famille. 


Closant son exposé, Stella Amoussouga a félicité la mère pour tous les sacrifices qu'elle consent afin de faire face avec succès à sa lourde mission et lui a rendu hommage du fait qu'elle aille jusqu'à sacrifier son patronyme en faveur de celui de son mari. Elle a, par conséquent, appelé à honorer sa mère quels que soient son milieu social, sa situation, ou qu'elle soit sorcière ou non. 

A gauche, Jean-Pierre Hounti-Kiki, au cours de sa communication

Quant au chanteur de la musique traditionnelle, Jean-Pierre Hounti-Kiki, il a axé sa communication, tenue en langue nationale fon, comme son prédécesseur, sur le pouvoir essentiel de la femme et de la mère. Il a alors montré que la femme, de manière fondamentale, est un être qui détient le pouvoir, quel que soit où elle se trouve, ce qui a conduit, selon l'intervenant, dans les temps anciens, les ancêtres à empêcher la femme d'appartenir directement et visiblement à une sphère où s'exerce le pouvoir. 


Selon lui, elle est aussi le bastion de la tradition et l'agent de sa transmission aux enfants, ce qui impose à la mère, pour réussir cette mission, d'effectuer des recherches sur la famille de son mari et sur la sienne afin de maîtriser les principes à transmettre à sa progéniture. 
Par ailleurs, à en croire l'intervenant, une autre sphère du pouvoir de la mère est le verbe qu'elle doit savoir utiliser en faveur de ses enfants. Il a, en outre, prodigué aux mères un conseil, celui d'aller puiser dans la tradition les richesses afin de réussir une éducation authentique et inculturée des enfants. 


Dans son argumentation finale, Jean-Pierre Hounti-Kiki a relevé les domaines où la mère fait un usage négatif de son pouvoir : la sorcellerie, les pouvoirs occultes, sa personne propre dans laquelle elle cultive la crainte de soi et des autres. Il a, par la suite, prononcé des bénédictions sur les mères. 


D'autres activités 

Kpètchéwè, de la musique traditionnelle ...

... et Chimo la diva, de la musique moderne d'inspiration traditionnelle, ont émerveillé les mères par leur prestation musicale

Si les intermèdes entre les activités au programme ont été assurés par des étoiles montantes de la musique béninoise, telles que Kpètchéwè et Chimo la diva, la fête des mères s'est poursuivie avec un repas des grands jours qu'ont partagé les mères "Hanlissa". 


Aussi, il y a eu des moments chaleureux où des pas de danse ont été esquissés par les membres présentes des "Femmes de l'Association "Hanlissa" ". 

Les mères en train de savourer leur repas ...

... puis de se défouler à travers l'exécution d'une danse bien cadencée

Enfin, dans une allégresse hors du commun, un gâteau a été découvert, découpé et partagé. 

 
Coupure du gâteau symbolique


Marcel Kpogodo

lundi 25 mai 2020

Marius Dansou : les dictateurs africains mis en accusation face au coronavirus

Dans le cadre d’une exposition circonstancielle à Cotonou

L’artiste sculpteur béninois sur fer, Marius Dansou, a tenu le vernissage de sa nouvelle exposition. Portant sur le coronavirus, elle a été lancée à Cotonou le samedi 23 mai 2020. Ceci fut l’opportunité pour la manifestation par le créateur d’une indignation bien réglée contre les dirigeants africains affichant différents types de longévité au pouvoir, en pure perte pour le développement de l'Afrique.

Marius Dansou, au cours du vernissage

 
« Les présidents africains ne peuvent plus aller se faire soigner à l’extérieur à cause du blocage des compagnies aériennes et des voyages internationaux, dû au coronavirus … ». Le contenu de la rage qu’a montrée Marius Dansou, sculpteur sur fer, à l’occasion du lancement de son exposition intitulée, ’’Où allons-nous ? Et quand ?’’, dans le début de la soirée du samedi 23 mai 2020, au ’’Parking’’, un espace culturel sis quartier de Fidjrossè à Cotonou.


« On l’a vu avec le coronavirus, l’Afrique n’est pas respectée », a continué, en commentant, Marius Dansou. « On se rend compte que c’est maintenant qu’on a besoin de grands hôpitaux, de grandes universités », a-t-il conclu momentanément.


Pour comprendre le sens de cette prise de position, fondée sur la dénonciation du caractère non opérationnel des dirigeants dans le développement des pays africains, il suffit de visiter l’exposition ’’Où allons-nous ? Et quand ?’’. Et, tout dépend alors de l’entrée par laquelle le visiteur y arrive, de comment il s’ouvre l’exposition et de comment il se la finit. Une série de 19 pièces s’offre à sa vue. Ces œuvres sont des plaques individuelles fixées au mur. 6 d’entre elles représentent l’image forte d’un crâne avec, au haut, une durée de vie pendant que 7 autres sont un gros point d’interrogation sanglant avec, en son sommet, une année censée être le commencement d’une durée de vie, dont l’absence d’une année de clôture signifie que son détenteur se trouve encore en vie.


En outre, un drapeau achève l’œuvre en sa base, celui du pays d’origine du dictateur qui, s’il est représenté par un crâne, est un dirigeant africain décédé alors que, lorsqu’il continue d’exercer le pouvoir, il se fait identifier par le point d’interrogation évoqué cachant une question aussi bien précise que cruelle, cynique qu’adresse Marius Dansou à des dictateurs toujours en vie et à la longévité séculaire mais vaine au pouvoir : « Quand est-ce que tu crèves ? ».


L’artiste s’attaque aussi à d’autres présidents qui sont des successeurs dynastiques ayant hérité du pouvoir de leur père défunt. Il faut alors au visiteur une véritable culture politique afin de trouver quel dictateur est caché derrière tel crâne en bronze, en aluminium ou en bois, a effectué telle durée de vie évoquée, dans quel pays représenté par un certain drapeau, et quel autre président, toujours au pouvoir, se trouve incarné par le point d’interrogation de sang.


Voilà l’enjeu stratégique de l’exposition, ce que Marius Dansou précise en rejetant toute visée manichéiste : « Je ne suis pas dans un jugement mais je pousse les gens à aller vers l’histoire de notre continent ». Il est donc question de reconstituer le puzzle d’un nombre non négligeable de dictateurs que l’artiste préfère appeler des « décideurs » : un président en crâne de bronze, d’autres en un d’aluminium ou de bois, des chefs d’Etat à la longévité au pouvoir passée ou actuelle, à la succession dynastique, en bref, des titans, des bulldozers politiques dont l’agrippement séculaire à la direction de leur pays n’a pas servi à faire décoller le continent, à lui donner la respectabilité que ses pays respectifs méritent. Un opprobre dont le coronavirus serait, pour l’artiste, venu révéler la profondeur dans lequel l’Afrique est plongée. En réalité, cette exposition rappelle celle dénommée ’’Stop’’ que Marius Dansou avait tenue au ’’Centre’’ de Godomey, deux ans auparavant, plus précisément, dès le 25 mai 2018.


De pierres tombales, à cette époque, l’artiste est passé, aujourd'hui, à des plaques murales qui identifient pas moins de neuf pays de l’Afrique subsaharienne, un, du Maghreb, et treize dictateurs-« décideurs ».


’’Où allons-nous ? Et quand ?’’ est, par conséquent, une exposition incontournable pour évaluer et doper sa culture politique, d’une part, puis pour s’approprier le questionnement décisif contemporain, en deux temps, qui devrait habiter tout Africain de bonne volonté, préoccupé d’un devenir reluisant de l’Afrique. La présentation des oeuvres est ouverte « pendant deux à trois semaines », a indiqué Marius Dansou, sous le couvert du respect strict des mesures de protection contre le coronavirus.


Marcel Kpogodo

vendredi 10 avril 2020

Elon-m Tossou, l’artiste que préoccupe le coronavirus

Dans le cadre de l’adaptation de sa vision philosophique

La pandémie du coronavirus, qui décime actuellement le monde entier, quel qu’en soit le continent, amène à tirer des leçons sur le fonctionnement civilisationnel des hommes, dicté par les pays développés, en général, et par ceux occidentaux, en particulier, sous le couvert de la mondialisation. Se saisissant de la question, l’artiste peintre et sculpteur béninois, Elon-m Tossou, pointe du doigt le dévoiement des mœurs, fondé sur le dos tourné aux principes intrinsèques de la nature.

Elon-m Tossou, en pleine méditation vespérale pour sortir l'Afrique et le monde du coronavirus

Des « fantômes terrestres », des « êtres cyniques sans foi ni loi », « qui ne connaissent plus la valeur de ce qu’ils sont ». Le diagnostic que pose Elon-m Tossou, artiste peintre et sculpteur béninois, des comportements humains au bout desquels se retrouve, selon lui, la pandémie du coronavirus dont le caractère dévastateur rendant impuissantes de nombreuses puissances économiques, moteurs du monde, amène à se poser des questions. Se livrant à cet exercice, il analyse : « La solution au coronavirus se trouve à côté mais les hommes ne la perçoivent pas à cause du manque de respect pour lui-même par l’être humain : il viole les règles de l’univers, il chosifie l’homme, il défie Dieu dont il croit qu’il détient tous les pouvoirs à cause des nombreuses connaissances qu’il a pu accumuler ». 


Placide, il détaille : « Concernant la chosification de l’homme, on est allé jusqu’à vouloir essayer un projet de vaccin sur les Noirs, des êtres humains considérés par d’autres comme des hommes de seconde zone. Ce sont des comportements que réprouvent les lois cosmiques et dont beaucoup d’autres, de cette nature, qui ont eu cours à travers plusieurs siècles, ont contribué à faire naître le coronavirus qui, sans pitié, décime l’univers, à partir des pays considérés comme les plus forts, les plus puissants : voilà une leçon dont on devrait se saisir afin d’en découvrir les tenants et les aboutissants. On doit respecter la terre ».


Entrevoyant les solutions possibles à cette pandémie, Elon-m Tossou n’y va pas par quatre chemins : « Je pense qu’elles se trouvent en Afrique au niveau des prêtres des religions endogènes qui se synthétisent autour du vodoun. Les responsables au plus haut sommet du vodoun, au Bénin, devraient taire leurs dissensions et se donner la main ».


A en croire l’artiste, cette étape cardinale franchie, il faudrait se tourner vers les divinités concernées par le coronavirus que sont rien d’autre que le ’’Sakpata’’, dieu de la terre, et ’’Dan’’, dieu de l’air. Il ne manque pas de justifier son choix : « La terre est le pivot de toute chose », commence-t-il, avant de conclure : « Quoi qu’on fasse dans l’univers, on revient inévitablement à la terre pour que ce qu’on fait ait un sens, une valeur ».


Ainsi, selon lui, ’’Sakpata’’ qui, d’ailleurs, s’occupe des maladies, devrait être appelé pour prendre le contrôle de tous les éléments négatifs nuisibles sur la terre actuellement, dont le coronavirus, et les anéantir afin que les hommes retrouvent la santé, la paix et l’équilibre. « A la fin de ce processus se trouve la divinité ’’Lègba’’, le messager, sur qui devra être déchargé tous ces facteurs nuisibles afin qu’il les métamorphose en des éléments positifs et profitables à l’homme », chute provisoirement l’artiste.


Toujours selon Elon-m Tossou, ’’Dan’’ devra aussi intervenir parce qu’il est la divinité qui domine l’air par lequel passe le coronavirus pour atteindre l’homme, le fragiliser et l’abattre. En tant que distributeur de la richesse, il sera mis à contribution pour faire renaître la prospérité sur la terre après l’éradication du coronavirus.


« Pour moi, le plus important serait que l’Africain retourne à ses valeurs, à ses traditions », conclut l’artiste. « En effet, avec une simple plante, sur recommandation des sages des religions endogènes, une solution efficace peut être trouvée au coronavirus alors que le malheur de l’Africain est de tout attendre de l’Europe alors que tout est ici, chez nous, dans notre pays, sur notre continent, sans recours à l’occident », achève-t-il définitivement.

Marcel Kpogodo

mercredi 11 mars 2020

La femme multi-laborieuse exposée au Centre culturel chinois de Cotonou

Dans le cadre de l'édition 2020 de la Journée internationale de la Femme

Il s'est tenu au Centre culturel chinois de Cotonou, le dimanche 8 mars 2020, le vernissage d'une exposition de photographies portant sur la femme, celle-ci étant présentée par Yves Parfait Koffi sous son angle de la professionnelle active pragmatiquement productive. La manifestation a connu la participation de bon nombre de personnalités parmi lesquelles Liu Hui, Ambassadrice de la Chine près le Bénin et Wei Jun, Directeur du Centre culturel chinois.

Ci-contre, de gauche à droite, Liu Hui et Wei Jun, découvrant l'exposition

80 photos en couleurs, expressives du labeur féminin. Le contenu de l'exposition dont le vernissage s'est effectué dans l'après-midi du dimanche 8 mars 2020 à la Salle polyvalente du Centre culturel chinois de Cotonou, un événement auquel ont pris part Liu Hui, Ambassadrice de la Chine près le Bénin, Wei Jun, Directeur du Centre culturel chinois de Cotonou, Emma Gbaguidi, Supérieure générale des Soeurs de Saint Augustin de Cotonou, Félicienne Houngbadji, représentante de Claudine Afiavi Prudencio, marraine de l'exposition, et, naturellement, Yves Parfait Koffi, l'artiste photographe à l'origine de l'initiative de présentation de la femme béninoise quotidiennement travailleuse, qu'elle soit une soeur religieuse ou une personne vivant en zone rurale.

Aperçu des photos exposées concernant les Soeurs de Saint Augustin en situation professionnelle ...
Organisées en un reportage photographique par secteur d'activités sur le thème, "Femmes actives de développement, un pari à gagner", les photographies concernées, présentées sous un format moyen, figent deux catégories de femme, dans une action professionnelle constructive. D'abord, les soeurs de la congrégation de Saint Augustin de Cotonou démontrent leur savoir-faire dans des institutions sanitaires et scolaires puis dans des centres sociaux et commerciaux, notamment, l'hôpital Saint Augustin de Cotonou, l'orphelinat de Sakété, le Centre "Vidjingni" de Dékanmè, le jardin d'enfants, "Les neems" de Cotonou, l'école Saint Augustin de Cotonou, le Collège Juniorat de Cotonou, le Cours secondaire Saint Augustin de Cotonou, la cantine du Jardin d'enfants, "Les neems", les "Lys des champs" de Cotonou et le Noviciat des Soeurs de Saint Augustin de Porto-Novo, sans oublier la Communauté de la même congrégation, la ferme agro-pastorale de Dèkanmè, l'atelier floral de Cotonou et la Pâtisserie-boulangerie tenue par ladite congrégation dans la capitale économique. 

... Sans oublier celles des activités des femmes en milieu rural 

Du côté des femmes laïques, Yves Parfait Koffi est allé les immortaliser dans une vannerie à Lobogo et dans une poterie à Sè, avec tout ce qu'il faut espérer comme description des processus respectifs propres à chacun de ces deux secteurs de l'artisanat. 

Yves Parfait Koffi, au centre, échangeant sur ses travaux avec l'Ambassadrice Liu Hui et le Directeur Wei Jun

Ce sont donc des photos parlantes que le public est invité à aller contempler jusqu'au 31 mars 2020. Selon l'artiste photographe qui les soumet à la délectation visuelle et psychologique des visiteurs, cette "expo-découverte" est "dédiée à la femme béninoise dans la diversité et la richesse de ces braves et dans le rôle de développement qu'elles jouent dans le monde".

Marcel Kpogodo

mardi 10 mars 2020

Asprina projette la femme dans tous ses états

Dans le cadre du vernissage de son exposition à Porto-Novo


Nina Prisca G. Assogba, alias Asprina, a tenu le vernissage de l'exposition d'une bonne série de ses oeuvres le samedi 29 février 2020 au quartier de Dowa-Dèdomè à Porto-Novo, au sein de l'espace artistique "Kiffouly". La femme doit alors être découverte dans un nombre incalculable de ses précieuses facettes, une sorte de célébration du 8 mars, avant l'heure.

Asprina, au cours du vernissage

"Le mythe", "Le pas" et "La flamme du bonheur", des oeuvres de petit format et, d'autres, d'une taille plus imposante, de "La pacification" à "La nature de la femme", en passant par "Le centre", "La lecture cultive", "L'incompréhensible", "La fécondité", "Le foyer" et, notamment, "Le paradis", "Mère porteuse" et "La nature de la femme", sans oublier une série, à part, d'autres petits formats d'oeuvres en dix tomes sur le thème, "Les goûts". 

Ce qu'il convient d'aller découvrir de pas moins de 27 oeuvres, sur un thème bien précis, "Les goûts et les couleurs", et qui est la substance de l'exposition dont l'artiste béninoise résidant et travaillant à Porto-Novo, Nina Prisca G. Assogba, de son nom d'artiste, Asprina, a effectué le vernissage à l'espace artistique "Kiffouly", dans l'après-midi du samedi 29 février 2020, à Dowa-Dèdomè, un quartier bien animé de la ville-capitale aux trois noms.

Le vernissage avait drainé le public des grands jours

Pour la majorité des toiles présentées au cours du vernissage, accrochées aux murs couleur de latérite de l'espace "Kiffouly", au cours du vernissage, elles relèvent de l'inspiration d'Asprina et s'imposent par leurs couleurs chaudes, vives, réalisées à l'acrylique ou au pigment, selon le cas, pendant que d'autres existent par la technique associée du collage. Quant au message que les tableaux suggèrent, il est fondé sur la femme remarquable par les formes rondes qui prolifèrent, qui inondent les tableaux, par des fesses, des seins, sans oublier le coeur qui revient, comme pour montrer que l'être féminin est plus porté vers l'amour, vers le courage et aussi vers la détermination, la combativité.


Pour une femme méthodique dans sa démarche de travail, il est important d'aller découvrir de quelle manière les personnages qui ressortent des tableaux et montrant son savoir-faire se sont progressivement installés, sont apparus, se sont précisés jusqu'à devenir réels, surtout qu'Asprina dessine toujours ses inspirations avant de les concrétiser à la peinture. 



Asprina, performeuse


A la faveur du vernissage du samedi 29 février 2020, Asprina a démontré qu'elle n'est pas que peintre. 

Asprina, en "Tolègba"

En bonne élève du Peintre africain, de son nom à l'état-civil, Youchaou Kiffouly, elle ne pouvait, semble-t-il, échapper à la performance imposant un message fort par l'excès. C'est ainsi que, bien avant le vernissage, Asprina s'est illustrée par une démonstration sur le thème : "La mère de toutes les divinités". 


Assise à l'entrée de l'espace artistique "Kiffouly", toute de blanc vêtue, un prêtre lui déverse successivement sur le corps de l'eau mélangée à de la farine de maïs, de l'huile rouge et de la farine de maïs, sans oublier que des perles de divinités ornent ses poignets de mains et son cou. Tout avait commencé par le lavage de ces mains dans une solution de feuilles d'isope, en signe de purification.


Quelques minutes plus tard, voilà Asprina métamorphosée en un personnage, le chef des divinités, un "Tolègba", spécifiquement féminin. "La femme a donné naissance à tous les êtres humains et même à toutes les divinités mais elle se retrouve profane ; elle est exclue du système des divinités", se révolte l'artiste. 


Asprina a de qui tenir ; la divinité qu'aime bien incarner son maître et formateur est aussi le "Tolègba". Il reste à cette artiste à évoluer dans sa pratique et à se forger une personnalité propre. Pour l'instant, l'art pictural d'Asprina, dans son état actuel, peut être découvert jusqu'au 28 mars 2020 à l'espace artistique "Kiffouly", du 15 avril au 14 mai au Musée ethnographique de Porto-Novo et du 15 juin au 14 juillet au Musée "Honmè", de la ville-capitale.

Marcel Kpogodo

mercredi 4 mars 2020

Le dôme de l'Institut français de Cotonou artistiquement métamorphosé

Dans le cadre de la clôture de l' "Effet graff" 6 à Cotonou

Depuis le vendredi 28 février 2020, le dôme de l'Institut français de Cotonou est devenu vivant. Le graffeur Sitou est passé par là, profitant de la sixième édition du festival, "Effet graff", pour faire de cet espace autrement anodin, transparent, un lieu bien visible un objet de patrimoine, à partir d'un thème bien précis.

La fresque, "vivre ensemble", vue de profil et en zoom, ...

Un expressif masque "guèlèdè", en noir et blanc, sur un fond jaune, dans une végétation fraîche puis encadré, à sa droite, d'un caméléon coloré et, à sa gauche, par une hirondelle de la même façon colorée. La représentation que l'artiste graffeur togolais exerçant en France, Sitou, a réalisée du thème qui lui a été proposé, "Vivre ensemble", un résultat qu'il a présenté dans la soirée du vendredi 28 février 2020 au niveau des jardins de l'Institut français de Cotonou, face au dôme ainsi embelli et "patrimonialisé", en présence d'un nombreux public en tête duquel il fallait remarquer, entre autres, la Directrice des lieux, très admirative de l'oeuvre, Christine Le Ligné. Selon elle, cette fresque vise à "exprimer un message", à "interroger", à "donner une nouvelle vie".

... et, de face, ...

Pour l'artiste, la principale pièce de la fresque en question est un masque "guèlèdè" qui matérialise et immortalise le Bénin dans sa culture riche et diversifiée, des aspects qu'incarne un caméléon opportunément mis en couleurs variées, sans oublier l'hirondelle qui, à l'en croire, est un oiseau migrateur exprimant les liens forts entre la France et le Bénin. Selon lui, il est alors question de faire passer des valeurs et de promouvoir une identité culturelle béninoise, de même que d'évoquer un partenariat franco-béninois, à partir d'un trio de considérations : les formes, les couleurs et les forces.

... avec, de gauche à droite, Sitou, l'expliquant au public, et Christine Le Ligné

Avec cette fresque qu'il a créée en deux jours, sans désemparer, allant jusqu'à passer, avec ses aides, une nuit sur les lieux, Sitou a contribué à faire ressortir la valeur exceptionnelle du graffiti dans sa capacité d'embellir des lieux et des espaces, puis dans sa fonction d'immortaliser un patrimoine culturel, de lui donner corps et rayonnement. Pour ceux qui ne le croyaient pas, ils en ont été servis : le graffiti fait des espaces dont il s'empare des "musées à ciel ouvert".

Marcel Kpogodo

mardi 3 mars 2020

Article concernant le Fac sur "Café médias plus" : la montagne a accouché d'un souriceau en agonie

Dans le cadre d'un rendez-vous véritablement gaspillé

Le vendredi 28 février 2020 a vu se dérouler à la "Maison des Médias" de Cotonou le numéro 267 du débat hebdomadaire organisé par l'instance dénommée "Café médias plus" sur le premier de ses trois thèmes : "Enquête journalistique sur le Fonds des Arts et de la culture : les résultats". A l'issue de l'opération d'échanges, attente profondément déçue chez de nombreux participants ayant espéré des pièces à conviction crucifiantes pour le Fonds des Arts et de la culture (Fac), accusé de pratiques de "rétro-commissions", dans un article relevant d'une investigation menée par le journaliste culturel, Fortuné Sossa.

Ci-contre, Fortuné Sossa, au cours de sa participation au premier débat indiqué de "Café médias plus" du vendredi 28 février 2020

Un peu plus de 75 minutes en pure perte ! S'est révélé un véritable fiasco le premier des trois débats sur le n° 267 de "Café médias plus", qui s'est tenu le vendredi 28 février 2020 à la "Maison des Médias" sis quartier de Gbèdjromèdé, à Cotonou. En effet, bon nombre des participants à l’édition de cette plateforme de débats en avaient fait le déplacement pour toucher du doigt des éléments palpables d'incrimination du Fonds des Arts et de la culture (Fac) dans des actes de "rétro-commissions" au niveau de ses cadres. 


Au lieu d'étancher leur soif de preuves concrètes, Fortuné Soosa, un journaliste culturel dont le mérite est salué par ses confrères d'avoir osé conduire une investigation sur une institution du Ministère de la Culture, qui, sous le régime de la Rupture, est devenue le Fonds des Arts et de la culture, s'est plutôt étendu en jérémiades, ayant passé l'essentiel du temps qui lui a été consacré pour son exposé à se plaindre des conditions d'une enquête que le Fac ne lui aurait pas facilitée, avec son Directeur général, Gilbert Déou-Malé, qui ne l'aurait pas reçu diligemment. 


Au cours de la phase des questions-réponses, ce reproche fait au premier responsable du Fac a vite été balayé et réglé lorsque Lumière Houessou, Chargée à la communication de la structure de financement des projets culturels, a, au nom de l'autorité, publiquement présenté des excuses à Fortuné Sossa pour les attentes et les tracasseries qu'il a dû essuyer avant de pouvoir rencontrer Gilbert Déou-Malé. Mais, le comptable du Fac, Irénée Binoï, ne s'est pas vu octroyer un temps convenable pour répondre aux accusations de rétro-commissions faites par Fortuné Sossa dans l'article qu'il a publié dans le quotidien "Le progrès" du n°4515, daté du vendredi 24 janvier 2020. 


Pire, dans ses explications, il a fallu comprendre que l'investigation menée par Fortuné Sossa a porté sur l'ancien Fonds d'aide à la culture (Fac) et sur l'actuel Fac, ce qui montre un amalgame sur la structure qui aurait subventionné un projet du patrimoine culturel à hauteur de 700.000 F, un montant duquel une rétro-commission de 300.000 F aurait été versée. Et, l'investigateur s'est fermement établi dans le refus de produire quelque notification que ce soit liée au projet financé indiqué, même sous anonymat, appelant plutôt ses confrères à, eux aussi, aller mener leur propre investigation à ce sujet. 


Ainsi, le premier débat des trois du n°267 de "Café médias plus" a largement déçu les attentes, surtout qu'il n'y avait pas que des journalistes culturels qui y avaient pris part pour jouir de la présentation de preuves des accusations mais, aussi, des acteurs culturels dont le très remuant Léon Hounyè, alias Sakpata Zogbo, qui, devant son insatisfaction et sa frustration, a confondu tous les journalistes culturels dans un même sac, les accusant, par leur manière de travailler, de compromettre les chances des artistes et des acteurs culturels à voir se pérenniser le Fac une institution que l'État a destiné à les accompagner financièrement dans leurs projets concernant leur secteur d'activité. Il a alors appelé les professionnels des médias spécialisés dans le traitement de l'information culturelle à ne plus s'ingérer dans leur fonctionnement professionnel, de peur de lui porter un frein.

Marcel Kpogodo

mercredi 26 février 2020

"Effet graff" 2020 : M. Stone et son équipe en ont présenté les activités

Dans le cadre d'une conférence de presse donnée à Cotonou


Il s'est tenu à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou, le jeudi 20 février 2020, une conférence de presse, qu'ont animée les membres du comité d'organisation de la sixième édition de l'événement annuel dénommé, "Effet graff", avec à leur tête, le Béninois, M. Stone. Il s'agissait de décliner les différentes activités arrêtées.


De gauche à droite, Hmi et M. Stone, au cours de la conférence de presse

Des discussions, des formations, des séances de performance live, d'animation, des prestations d'artistes du Bénin et d'ailleurs, de la danse urbaine, des parades de motards, des réalisations de fresques murales dans trois villes du Bénin. Le menu consistant des activités de l' "Effet graff 6" dont les membres du comité d'organisation, dirigé par Laurenson Djihouessi, alias M. Stone, ont présenté le déroulement au cours d'une conférence de presse, qui s'est tenue dans l'après-midi du jeudi 20 février 2020 à l'auditorium de l'Institut français de Cotonou. 


Ainsi, en 2020, la sixième édition de l' "Effet graff", le festival béninois dédié au graffiti et à l'art urbain, se tient depuis le 21 février et se clôt le 3 mars 2020, selon un thème bien précis : "Afrique horizon 2050". Pour M. Stone, entouré, pour l'occasion, de Sitou, de Hmi, de Dr Mario et, notamment, de Seencelor, l'événement est porté par l'Association "Séna street art" (Assart) et a vu les festivaliers établir leurs quartiers au carrefour de l'ex-"Bénin télécoms", à Cotonou, depuis la journée du vendredi 21 février, ce qui aura permis d'assister au lancement officiel du Festival et au déroulement d'une conférence sur le thème : "Le graffiti panafricain et le graffiti en occident : vision, mission et pionniers", un historique comparatif qu'auront animé les graffeurs Madzoo, Déma et Hmi. 


Et, dans l'après-midi de cette journée, des formations respectives en "digital painting", en dessin, en graffiti et en "light painting" auront été données, sans oublier l'exécution de la "customisation de voiture" et d'une performance live.


En outre, du 23 au 28 février, des "fresques murales itinérantes" seront réalisées à travers la ville Cotonou, de même que, de manière plus précise, les 26 et 27 permettront d'assister à la transformation du dôme de l'Institut français de Cotonou en une fresque murale et que le 28, cette oeuvre sera achevée pour laisser la place à un vernissage puis à une performance de graffiti en relation avec le numérique, d'une part, et à un spectacle de graffiti et de danse, d'autre part. 


De plus, selon M. Stone, après un repos de toutes les équipes le 29 février, les villes de Dassa-Zoumè et de Parakou accueilleront les graffeurs, respectivement, les 1er et 3 mars, pour des "performances murales", de quoi, selon son expression, "faire des villes du Bénin des musées à ciel ouvert". Enfin, le 4 mars verra tout le groupe revenir à Cotonou pour le retour des artistes à leurs horizons respectifs ,le 5.

Marcel Kpogodo

mardi 25 février 2020

Avec la commémoration des 100 ans du constructivisme : Charles d'Almeida défie l'illimité

Dans le cadre de sa nouvelle exposition

Il surprendra toujours, cassant, renversant ce que les observateurs connaisseurs de son art auraient cru qu'il s'était fixé comme cadre, comme fondement. Charly d'Almeida, à travers l'exposition intitulée, "Quand les lignes et les formes se meuvent", impose la visite et même qu'on emporte une partie de lui avec soi, surtout que le sceau sous-tendant sa nouvelle tendance d'inspiration est le constructivisme, autant de faits dont il a entretenu les hommes de médias et des collègues artistes venant honorer la manifestation de présentation, qui s'est tenue à la "Gallery Charly", à Cotonou, le jeudi 13 février 2020. La surprise, au grand rendez-vous ...

De gauche à droite, Steven Adjaï et Charly d'Almeida, au cours du vernissage de l'exposition

29 pièces dont 4 toiles et 25 sculptures. La richesse incluse dans la finesse d'oeuvres, dont il est revenu à l'artiste peintre et sculpteur, Charly d'Almeida, de faire la présentation de l'exposition intitulée, "Quand les lignes et les formes se meuvent", dans le milieu de l'après-midi du jeudi 13 février 2029 à la "Gallery Charly", sis quartier Zongo, à Cotonou. Les oeuvres, réparties en deux espaces, démontrent de quelle manière l'artiste a fait siens les principes directeurs du constructivisme, eux qu'il a ingurgités, ruminés, passés au crible de sa cervelle et ramenés à la surface par des oeuvres, sous un concept réaménagé à son goût : le néo-constructivisme. 


Par conséquent, du constructivisme, promu en 1920 par le Russe Naum Gabo, au néo-constructivisme de Charly d'Almeida, il s'agit du passage d'une inspiration artistique, plus concrète, 100 ans après sa naissance, à celle d'un autre type, caractérisée par la recherche de l'équilibre et par la mise en harmonie, à travers des sculptures, de formes et de lignes, appelées à ne jamais concorder, coopérer.

Aperçu des sculptures, à la terrasse de la "Gallery Charly", ...

Ce sont donc 17 sculptures dont certaines sur socle et, d'autres, au mur, qu'il est possible de découvrir à la "Gallery Charly", dès la terrasse de l'espace et, 8 autres, dans la salle proprement dite d'exposition, sur socle et au mur, aussi, appuyées qu'elles sont par 4 toiles qui ne sont que le miroir des oeuvres de sculpture, à travers le concept central qui les fonde par une couleur unie de fond : Charly d'Almeida a restitué sur ces tableaux les lignes et les formes divergentes qui convergent dans une harmonie, aux fins de l'expression de plusieurs sensations, à savoir "l'équilibre, la montée, la pensée, l'éclosion, les vibrations, les expansions et les scènes sensuelles", a précisé Steven Adjaï, curateur de l'exposition, au cours de sa présentation des oeuvres.


Quant aux matériaux de travail, récupérés, pour les sculptures, comme il faut s'y attendre avec Charly d'Almeida, il s'agit du fer à béton, prélevé sur des ruines de bâtiments mis en effondrement, en destruction, de même que des pièces clés de véhicules à deux roues comme un simple démarreur, et de boules en métal, qui expriment la providence, les perceptions intelligibles, à comprendre les détails présentés par l'artiste. 

... sans oublier les toiles de la salle d'exposition

Par ailleurs interpelle profondément, rend propice à l'appréhension de l'agencement des pièces, installées de la terrasse à la salle d'exposition, un calme, un silence, une paix ou une ambiance propice à une sérénité de réflexion et à une certaine élévation d'esprit pour accéder à la hauteur d'univers, préparée par ce nouveau jet d'inspiration à la Charly d'Almeida.


Les visiteurs et les amateurs d'art contemporain disposent jusqu'au 21 mars 2020 pour aller s'imprégner de la nouvelle norme néo-constructiviste, d'un génie purement béninois, qui, en réalité, a généré, selon le curateur Steven Adjaï, un flux d'une bonne soixantaine de productions dont 20 tableaux, interchangeables, jusqu'à la clôture de l'exposition.


Marcel Kpogodo

lundi 24 février 2020

L'artiste Franck Hantan échange avec le ministre Jean-Michel Abimbola

Dans le cadre d'une visite de travail de l'autorité à Paris

L'artiste plasticien béninois vivant en France, Franck Hantan, a été reçu en audience par Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la culture et des arts, le jeudi 20 février 2020, à l'occasion d'une visite de travail que l'autorité gouvernementale a effectuée dans la capitale française. Plusieurs sujets ont constitué le menu des discussions.

De gauche à droite, Franck Hantan et le ministre Jean-Michel Abimbola

Faire représenter son art au niveau des cultures du monde.  L'une des préoccupations que Franck Hantan, l'artiste plasticien béninois vivant et travaillant aussi en France, a partagée avec Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la culture et des arts, le jeudi 20 février 2020, au cours de l'audience qu'il lui a accordée à Paris, lors de son passage en France, ce que révèle un communiqué rendu public par le service de presse attaché à l'artiste.


A en croire le document parvenu à notre rédaction, le ministre s'est montré satisfait du combat que mène Franck Hantan pour partager et éduquer par rapport à son savoir et à son savoir-faire dans son domaine de travail, pour manifester de la persévérance concernant ce combat et aussi pour le fait de poursuivre inlassablement cet idéal auquel il est attaché. 


De son côté, l'artiste s'est réjoui de la "reconnaissance de son travail artistique" par les autorités béninoises, via le ministre de la Culture, dans le sens d'une meilleure valorisation de son talent multidimensionnel. 


En réalité, cette rencontre entre Jean-Michel Abimbola et Franck Hantan s'est déroulée entre deux vieilles connaissances puisque, de 2006 à 2015, l'artiste, informaticien à la base, avait exercé au ministère de la Culture en tant que Technicien de maintenance informatique, donc, au cours du premier passage de l'autorité à la tête de ce département ministériel. Ceci présage, à coup sûr, d'une écoute ministérielle suivie d'effets concrets d'appui du gouvernement béninois à sa vision.

Marcel Kpogodo

lundi 17 février 2020

Nova se produit doublement rénové

Dans le cadre d'une nouvelle apparition sur scène

La fibre artistique est une lumière qu'on ne saurait mettre sous le boisseau, ce qu'a prouvé Nova dont la voix emballeuse, entraînante a résonné à l' "Africa sound city", à Cotonou, le vendredi 14 février 2020. A l'occasion, le chanteur, au comble de la maturité, était doublement armé.

Nova, sur scène ...

Une guitare et le "Nova and band". La double artillerie artistique dont Nova a, une fois de plus, expérimenté la force au cours du concert qu'il a donné dans la soirée du vendredi 14 février 2020 à l'espace culturel, "Africa sound city", du quartier de Kindonou, à Cotonou.


L'instrument de musique traversant sa poitrine, Tchègnon Georges-Landry Gbokédé, alias Nova, en a passionnément gratté les cordes pour offrir au public la substance d'un peu moins d'une quinzaine de morceaux : "Babylone", "Au bout de mes rêves", "My life, my style, my rules", "Pages noires", "Si Lé Lé", "Les graines du succès", "Ahéé lyélé", "La fille du quartier", "Jamais", "Comme un flash", "Fatimata", "Stand by me", "Pour ta classe" et, notamment, "Addicted". Comme si un nombre impressionnant de spectateurs avait fait le déplacement de cette production sur scène, Nova s'est illustré à travers surtout du reggae, du ragga, du funk, des rythmes l'ayant amené à déployer une énergie de voix, de mouvements et de sautillements statiques, le faisant transpirer abondamment et mettant à rude épreuve son orchestre apparemment bien roué à ce type d'exercice.


Sur scène, ses trois lieutenants et lui avaient retenu une répartition symétrique, Kabirou Hounyo, alias Katala Beat, à la batterie, gardant le fond de scène, renforcé, à une distance équitable, respectivement, à sa droite, par J. J. Naasson Ganwi, alias Solo live, à la guitare solo, et à sa gauche par Serge Renan Marcolino, de son nom d'artiste, Chichiou Bass, à la guitare bass, sans oublier que Nova, dans son ensemble cendre, tenait l'équilibre de ligne avec Katala Beat et que les membres du "Nova and band" communiaient à travers un uniforme en complet blanc.

Nova entouré par les trois choeurs ...

Nova et les siens ont déployé le jeu des grands jours, poussant la musique à un niveau à faire naître les frissons de l'épanouissement chez le public qui a noté la volonté du chanteur de donner sa chance aux trois choeurs d'une jeune pousse encore en formation par l'exécution du morceau, "Si Lé Lé", et son ancrage dans ses rythmes de prédilection avec, en fond, une certaine nostalgie d'une quinzaine d'années en arrière par l'exécution de "Comme un flash" de ces moments où il émargeait à "Esprit Neg", le groupe de ses débuts, et à travers l'invitation sur scène de Sergent Marcus avec qui le morceau, "Les graines du succès", traversant plusieurs textes, édifiait sur la délicatesse de la vie, puis par la reprise de "Gan tché na wa Xo" de Sergent Marcus avec le très célèbre Mav Dany. Que de souvenirs des années 2004-2005 ce trio circonstanciel a fait revivre !


Par ailleurs, ténacité, persévérance et résilience avaient toute leur place, en guise de message, avec son nouveau single, "Au bout de mes rêves", et, entre autres, "Les graines du succès", dans un contexte où Nova lui-même ne peut être là aujourd'hui qu'après avoir fait montre de ces vertus et aussi de courage puis de détermination. Inévitablement, la touche imparable de l'artiste ne s'est pas démentie avec une autre reprise, de taille, celle sans laquelle Nova ne saurait être Nova : "Stand by me" de Ben King. Un morceau dont l'exécution a renouvelé que l'artiste béninois s'inspire de devanciers de qualité.


Si, avec le "Nova and band", Nova tourne depuis deux ans, ce concert reste pour ce groupe "un test", comme il le déclare, surtout que, pour lui, "chanter, c'est une urgence". Il n'est que trop temps que le talent de ce crooner-né explose à travers l'inspiration de morceaux devant être des tubes, un moyen pour drainer le public abondant qu'il mérite vers lui. Doigts croisés alors pour ses prochaines compositions !

Marcel Kpogodo