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mercredi 30 septembre 2020

Les ’’Pépit’arts’’ impressionnent au-delà des attentes

Dans le cadre de la présentation d’ ’’Agogbé’’ à Cotonou

Les ’’Pépit’arts’’ ont donné à voir ’’Agogbé’’, leur nouveau produit, à travers un spectacle qui a remué la grande salle du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), sis ex-Ciné Vog de Cotonou, le jeudi 24 septembre 2020. Environ une trentaine d’enfants ont, à l’occasion, marqué le public.

Les ''Pépit'arts'', dans la phase ''Massègohoun'' du spectacle

Un comblement exceptionnel en 75 minutes. Le ressenti relevant d’ ’’Agogbé’’, le spectacle qu’ont donné les ’’Pépit’arts’’ dans la soirée du jeudi 24 septembre 2020 à la grande salle du Festival international de Théâtre du Bénin (Fitheb), à l’ex-Ciné Vog, à Cotonou.


A travers une dizaine de tableaux agencés de façon à maintenir perpétuellement le public en haleine, 19 enfants ont déployé joie, énergie, vivacité, vigueur, variété, résistance, infatigabilité, et, entre autres, solidarité, adaptabilité, afin de donner de la valeur à bien de rythmes traditionnels béninois qu’ils ont dansés, le ’’massègohoun’’, le ’’kaka’’, le ’’tèkè’’, le tipenti’’, notamment, de même que celui qui a fondé tout le spectacle est le ’’Sakpata’’, dédié à la divinité du même nom.


En réalité, les enfants, de manière naturelle, quelles qu’en soient les circonstances, charment dans ce qu’ils font et, surtout, lorsqu’ils s’impliquent dans une œuvre grandiose. Mais, les ’’Pépit’arts, âgés de 5 à 20 ans, dans leur action artistique quadridimensionnelle, ne donnent pas l’impression d’avoir fondé un certain espoir de séduction sur la fascination inconditionnelle qu’ils suscitent chez les adultes. Ils ne semblent pas avoir voulu profiter de cet atout naturel de la valorisation par les adultes de ce qu’ils pratiquent de manière remarquable et spectaculaire. Au contraire, au cours du spectacle ’’Agogbé’’, rien, au niveau de leur corps, n’a été négligé afin de produire cette harmonie euphonique que leur voix, unie en une, produisait et dont le public s’est vu dans l’obligation de faire la découverte. Même leur visage, en permanence souriant, a mis en valeur la vigueur et la chaleur du spectacle, d'une chorégraphie synchronisée, qu’ils offraient.


Ces enfants, artistes multidimensionnels, charmaient naturellement lorsqu’ils chantaient en jouant d’au moins deux instruments : le tambour incliné vers l’avant, qu’ils enfourchaient, la castagnette qu’ils avaient dans une main, les baguettes qu’ils gardaient en mains et, l’une, entre les dents, selon les circonstances, sans compter les mains qu’ils tapaient l’une dans l’autre, ou sur le tambour ou, encore, sur les côtés de l’instrument, lorsque le moment prévu en était venu, et même les pieds qu'ils utilisaient, sans oublier les hanches ! Au dixième tableau du spectacle, ils ont excellé jusqu’à inter-changer leurs postes respectifs de jeu et, ils se sont retrouvés à s’en épanouir comme si de rien n’en avait été.


Et, ces 19 anges multivalents se trouvaient soutenus par 11 autres fondamentaux percussionnistes qui, en réalité, avaient ouvert le spectacle dont la substance s’est révélé une voix chorale distillant une chaleur de chants, aussi communicative qu’une onde spirituelle bienfaisante pour l’âme, cette onde s’appuyant sur une joie remontante et salvatrice ! Le public a vécu un grand rêve assis.


Par ailleurs, d’un tableau à l’autre, ces véritables pépites de l’art polyvalent lié à la chanson, n’ont pas chanté ni dansé ni vibré en vain ; ils ont défendu des idées, projeté des messages, notamment, à la neuvième séquence où ils se sont fait l’avocat de la cause de l’enfant orphelin et abandonné, même si la plupart des tableaux portent des proverbes valorisant le bien-vivre social.


Finalement, ces 19 enfants chanteurs principaux, répartis en 14 filles et en 5 garçons, dans leur accoutrement de robe orange, pour les unes, et de tunique verte sans manches, pour les autres, avec, tous sexes confondus, au niveau de la poitrine, la jarre percée du roi Guézo, la tête ornée d’un couvre-chef blanc, ont réussi une occupation équilibrée de la scène, ces chanteurs principaux en ayant occupé les trois premières rangées et, la quatrième, ayant été réservée, de manière stable, aux percussionnistes de base, précédemment mentionnés.


Il reste indéniable que le public a assisté à une réussite globale puisque les enfants, ayant cru au spectacle ’’Agogbé’’, lui ont donné tout leur cœur. Albert Hounga, leur entraîneur principal, se trouve responsabilisé d’une telle prouesse de groupe, même si une équation à plusieurs inconnues subsiste concernant le moyen de continuer à faire développer cette expressivité artistique pendant que les élèves du groupe relèvent le défi de leurs études, sans oublier qu’il est nécessaire et même salvateur pour ces enfants et pour la nation béninoise que cette flamme de multivalence artistique reste allumée pour une vie de ceux-ci de professionnels de l’art, qui échappe aux turpitudes actuelles traversées par leurs aînés, à partir d'un modèle économique inventif et viable.

Marcel Kpogodo

vendredi 10 avril 2020

Elon-m Tossou, l’artiste que préoccupe le coronavirus

Dans le cadre de l’adaptation de sa vision philosophique

La pandémie du coronavirus, qui décime actuellement le monde entier, quel qu’en soit le continent, amène à tirer des leçons sur le fonctionnement civilisationnel des hommes, dicté par les pays développés, en général, et par ceux occidentaux, en particulier, sous le couvert de la mondialisation. Se saisissant de la question, l’artiste peintre et sculpteur béninois, Elon-m Tossou, pointe du doigt le dévoiement des mœurs, fondé sur le dos tourné aux principes intrinsèques de la nature.

Elon-m Tossou, en pleine méditation vespérale pour sortir l'Afrique et le monde du coronavirus

Des « fantômes terrestres », des « êtres cyniques sans foi ni loi », « qui ne connaissent plus la valeur de ce qu’ils sont ». Le diagnostic que pose Elon-m Tossou, artiste peintre et sculpteur béninois, des comportements humains au bout desquels se retrouve, selon lui, la pandémie du coronavirus dont le caractère dévastateur rendant impuissantes de nombreuses puissances économiques, moteurs du monde, amène à se poser des questions. Se livrant à cet exercice, il analyse : « La solution au coronavirus se trouve à côté mais les hommes ne la perçoivent pas à cause du manque de respect pour lui-même par l’être humain : il viole les règles de l’univers, il chosifie l’homme, il défie Dieu dont il croit qu’il détient tous les pouvoirs à cause des nombreuses connaissances qu’il a pu accumuler ». 


Placide, il détaille : « Concernant la chosification de l’homme, on est allé jusqu’à vouloir essayer un projet de vaccin sur les Noirs, des êtres humains considérés par d’autres comme des hommes de seconde zone. Ce sont des comportements que réprouvent les lois cosmiques et dont beaucoup d’autres, de cette nature, qui ont eu cours à travers plusieurs siècles, ont contribué à faire naître le coronavirus qui, sans pitié, décime l’univers, à partir des pays considérés comme les plus forts, les plus puissants : voilà une leçon dont on devrait se saisir afin d’en découvrir les tenants et les aboutissants. On doit respecter la terre ».


Entrevoyant les solutions possibles à cette pandémie, Elon-m Tossou n’y va pas par quatre chemins : « Je pense qu’elles se trouvent en Afrique au niveau des prêtres des religions endogènes qui se synthétisent autour du vodoun. Les responsables au plus haut sommet du vodoun, au Bénin, devraient taire leurs dissensions et se donner la main ».


A en croire l’artiste, cette étape cardinale franchie, il faudrait se tourner vers les divinités concernées par le coronavirus que sont rien d’autre que le ’’Sakpata’’, dieu de la terre, et ’’Dan’’, dieu de l’air. Il ne manque pas de justifier son choix : « La terre est le pivot de toute chose », commence-t-il, avant de conclure : « Quoi qu’on fasse dans l’univers, on revient inévitablement à la terre pour que ce qu’on fait ait un sens, une valeur ».


Ainsi, selon lui, ’’Sakpata’’ qui, d’ailleurs, s’occupe des maladies, devrait être appelé pour prendre le contrôle de tous les éléments négatifs nuisibles sur la terre actuellement, dont le coronavirus, et les anéantir afin que les hommes retrouvent la santé, la paix et l’équilibre. « A la fin de ce processus se trouve la divinité ’’Lègba’’, le messager, sur qui devra être déchargé tous ces facteurs nuisibles afin qu’il les métamorphose en des éléments positifs et profitables à l’homme », chute provisoirement l’artiste.


Toujours selon Elon-m Tossou, ’’Dan’’ devra aussi intervenir parce qu’il est la divinité qui domine l’air par lequel passe le coronavirus pour atteindre l’homme, le fragiliser et l’abattre. En tant que distributeur de la richesse, il sera mis à contribution pour faire renaître la prospérité sur la terre après l’éradication du coronavirus.


« Pour moi, le plus important serait que l’Africain retourne à ses valeurs, à ses traditions », conclut l’artiste. « En effet, avec une simple plante, sur recommandation des sages des religions endogènes, une solution efficace peut être trouvée au coronavirus alors que le malheur de l’Africain est de tout attendre de l’Europe alors que tout est ici, chez nous, dans notre pays, sur notre continent, sans recours à l’occident », achève-t-il définitivement.

Marcel Kpogodo