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vendredi 21 avril 2023

Une exposition à trois thèmes se déroule à Porto-Novo

Dans le cadre de la biennale internationale, ’Dow’art’’ 2023


La Maison du Patrimoine, au grand marché de la ville de Porto-Novo, a abrité, le mardi 28 février 2023, le vernissage de l’exposition intitulée ’’La spiritualité, l’astrologie, les guerres évitables-inévitables’’. Elle se déroule pour le compte de la première édition de la biennale internationale de performance d’art, dénommée ’’Dow’art’’. Elle montre des œuvres d’artistes plasticiens originaires du Bénin et de 5 autres pays. L’évènement a eu lieu en présence de quelques autorités.


Youchaou Kiffouly, en face, expliquant l'exposition de la biennale, ''Dow'art'', aux visiteurs

’’Observation’’, ’’Le dialogue’’, ’’La paix’’, ’’Sombre et obscure’’, ’’Mouvement’’ et ’’Union’’ prenant en compte la spiritualité, l'astrologie et les guerres « évitables-inévitables ». Le titre de quelques peintures qui s’offrent au regard du public avec une exposition dont le vernissage a eu lieu le mardi 28 février 2023 à la Maison du Patrimoine, située au grand marché de la ville de Porto-Novo, la capitale du Bénin. Elle est intitulée ’’La spiritualité, l’astrologie, les guerres évitables-inévitables’’.


L’exposition indiquée intervient à la fin de la première édition de la biennale internationale de performance d’art dénommée ’’Dow’art‘’. César Gildas Godonou, Directeur départemental du Tourisme, de la culture et des arts de l’Ouémé et du Plateau, de même que Richard Hounsou, Coordonnateur de la Maison du Patrimoine, étaient présents à cette cérémonie.


Les œuvres exposées donnent l’occasion aux visiteurs de découvrir la lecture des multiples guerres qui font l’actualité. Elles permettent d’établir une relation entre ces guerres, l’astrologie et la spiritualité. « Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de guerres autour de nous » a justifié Youchaou Kiffouly, artiste plasticien, performeur et Directeur de la biennale. Selon lui, ce constat a déclenché une série d’interrogations auxquelles 11 artistes, lui compris, ont essayé d’apporter des réponses. En préparation à l’exposition, cinq jours de résidence se sont effectués à l’espace ’’Kiffouly’’. Cette rencontre a permis aux artistes de livrer le fruit de leur inspiration. Plusieurs techniques de peinture dont le collage, y ont contribué.

 


Des artistes exposants 


Asprina, de son nom à l’état-civil, Assogba Prisca Nina, est une artiste plasticienne et performeuse béninoise, qui prend part à l’exposition. Son œuvre, intitulée ’’Observation’’, un diptyque, transmet un message de paix. A cet effet, il part de la colombe, un oiseau symbole de la sagesse, en acte, et de la pureté, en matière de spiritualité. Par ailleurs, l’artiste plasticien malien, Togola Siaka, présente ’’Union’’. Il a conçu cette peinture à partir de plumes empruntées à différentes espèces d’oiseaux. Elle communique à sa manière sur le thème central de l’exposition. Respectivement, du Togo, du Congo, de l’Allemagne et de la France, Zododo Ekué et Apeli Agboka, Glory Kanga et Chancelier Muluayi, Marcel Elsy puis Judith Husch sont les autres artistes étrangers prenant part à l’exposition. Eric Médéda et Myckaël Agbénomba sont aussi des artistes plasticiens béninois y participant, le premier étant également performeur.

 


Fondement de la biennale, ’’Dow’art’’


’’Dow’art’’ est né du besoin de ses initiateurs de promouvoir la performance d’art et de valoriser cette discipline artistique inconnue au Bénin. « C’est parce qu’on a l’habitude de voyager, d’aller dans les autres pays », a commencé à s’en expliquer Asprina, l'assistante de Youchaou Kiffouly, avant de poursuivre : « On constate qu’il s’organise des performances artistiques mais, au Bénin, on ne connaît pas ce que c’est que la performance artistique », a-t-elle déploré, pour finir par conclure : « De là, notre espace s’est donné les moyens d’ouvrir cette discipline de l’art au public, surtout, la performance de rue ». 


Asprina, au centre, posant avec des invités du vernissage de l'exposition liée à la biennale, ''Dow'art'' 2023


Pour mieux atteindre cet objectif de promotion, l’événement a été baptisé ’’Dow’art’’. Cette dénomination se compose des trois premières lettres du nom du quartier, Dowa, le siège du centre culturel, ’’L’Espace Kiffouly’’, et du mot ‘’Art’’.

La première édition de la biennale internationale de la performance d’art a eu lieu du 24 au 28 février 2023, parcourant les rues et les centres artistiques du cinquième arrondissement de la ville de Porto-Novo. L’exposition s’en achève le 28 avril 2023.

Léandre Houan

jeudi 20 avril 2023

Asprina-Kiffouly, pour la protection spirituelle de l’enfant

A travers la performance artistique, ’Le dieu de l’enfant’’


Les artistes contemporains, Asprina et Youchaou Kiffouly, ont réalisé une performance artistique, le lundi 27 février 2023, dans les environs du Centre culturel ’Ouadada’’ à Porto-Novo. Intitulée ‘’Le dieu de l’enfant’’, elle a permis d’attirer l’attention sur le caractère déterminant de l’influence spirituelle des parents sur leurs enfants.


Asprina et Youchaou Kiffouly, dans l'oeuvre-divinité relevant de la performance, ''Le dieu de l'enfant''

Un géant panier, en forme de globe, au sol, et d’où émerge la tête d’un homme et d’une femme assis côte à côte, le visage et le buste blancs de farine de maïs, aussi enduits d’une certaine mixture tirant sur le jaunâtre. L’installation ayant fait la substance de la performance, ’’Le dieu de l’enfant’’, qu’ont tenue Asprina et Youchaou Kiffouly, deux artistes contemporains, le lundi 27 février 2023, à Porto-Novo, la capitale du Bénin. A l'état-civil, la première répond au nom de Prisca Nina Assogba.


Le contexte de cette performance artistique était l’organisation de la première édition de la biennale internationale de performance d’art, ’’Dow’art’’ 2023. Les guerres en constituaient le thème central. De manière spécifique, celle en jeu, au cours de la performance d’Asprina et de Youchaou Kiffouly, était la guerre au sein de la famille. En effet, le père et la mère ont la capacité de produire un impact positif ou négatif sur leur progéniture. Cette influence détermine aux enfants un avenir heureux ou malheureux.


Il se justifie le positionnement en un totem ou en une divinité du bloc que formaient les deux personnages immobilisés dans le panier et arrosés d’ingrédients destinés à ce genre d’instance sacrée : entre autres, de la farine de maïs et de l’huile de palme. Ce couple de parents est un dieu pour les enfants qu’ils ont engendrés, d’où ce traitement symbolique significatif. L’arrosage de farine et d’huile s’apparente à une cérémonie.

 


Un pur procédé de performance


La performance artistique résulte d’un savoir-faire qui s’est démontré le 27 février 2023 à Porto-Novo. En effet, le bloc constitué qui, finalement, se trouve en exposition se compose devant le public. Les spectateurs ont vu les deux personnages s’asseoir sur un siège communément appelé ’’djan zinkpo’’, en langue nationale du fon. Ils avaient le corps protégé de pagnes dont les extrémités inférieures fermaient le bord du panier pour favoriser que se déverse sur la surface extérieure du récipient géant tout ce qui allait couler du buste des deux personnages. 


La foule, au cœur du processus de la perfromance artistique

Avec leur buste dehors, ils ont vu le reste de leur corps enfermé dans le grand panier qui s’est arrondi. Puis, pendant qu’ils avaient les yeux fermés, un officiant est intervenu pour déverser sur eux, successivement, du liquide lourd d’argile rouge puis de farine de maïs et de l’huile de palme. En quelques minutes, le couple s’est vu métamorphosé en un totem, en une divinité de la religion africaine du vodoun.

 


Asprina, infatigable en performance


Le 26 février, Asprina tenait une première performance, dans le sens de l’appel à la paix. S’étant vêtue tout le corps de papier d’emballage de ciment, elle a passé sur l’ensemble un système adhésif. De cette manière, le public a pu participer à la performance. 


Asprina, au ''Dow'art'' 2023

Plusieurs personnes présentes lui ont collé sur le corps des bouts de papier, qu’elle avait préalablement préparés. En tant qu’une artiste engagée dans la défense des droits de l’enfant et de la femme, elle y avait écrit des mots portant des valeurs d’humanité : ’’Paix’’, ’’Amour’’, ’’Tolérance’’, ’’Humilité’’. Ayant pour titre, ’’Il n’y a que ça’’, la performance résumait en cette phrase l’idée essentielle pour imprégner de paix l’esprit des êtres humains. Pour Asprina, de cette manière devraient disparaître du monde les germes de guerre.



La force d’un essai


La première édition de ’’Dow’art’’, la biennale internationale de performance d’art, a fait participer 11 artistes plasticiens en provenance de 6 pays : le Bénin, le Mali, le Togo, le Congo, l’Allemagne et la France. Elle a permis d’enregistrer 5 performances.

Léandre Houan / Marcel Gangbè-Kpogodo

mardi 22 mars 2022

Asprina défend la cause de Tassi Hangbé, l’unique reine dahoméenne

Dans le cadre du vernissage d’une exposition à Ouidah

Le vendredi 4 mars 2022 a eu lieu le vernissage de l’exposition, ’’Le retour ancestral’’. Il s’est déroulé au Centre culturel de Rencontres internationales (Ccri) John Smith, à Ouidah. Il a, ainsi, été lancé la découverte des œuvres de quatre artistes visuels béninois de la nouvelle génération : Nina C. Prisca Assogba, alias Asprina, Alice Falhonne Ogoun, Laurent Gbèhoun, alias Makambo et Mathias Tossa. L’attraction de la manifestation a été la performance d’Asprina. Par cette activité, elle a voulu attirer l’attention sur la nécessité de réhabiliter Tassi Hangbé, l’unique reine de l’ex-Dahomey.


Asprina en Tassi Hangbé, par la magie de la performance

Une artiste peintre figée en une statue de reine. Le résultat de la performance qu’a donnée à voir Nina C. Prisca Assogba, alias Asprina, dans le début de la soirée du vendredi 4 mars 2022 au Centre culturel de Rencontres internationales (Ccri) John Smith, à Ouidah, lors du vernissage de l’exposition, ’’Le retour ancestral’’. Cette métamorphose s’est opérée après plusieurs minutes d’un processus pendant lequel Asprina est passée de la femme-artiste à Tassi Hangbé, la reine-guerrière, l’unique femme souveraine de l’ex-royaume du Dahomey. 


Par conséquent, devenue une statue faite de papier et de ciment, elle était armée d’un fusil et de sabres. Un symbole remarquable, surtout que Tassi Hangbé, de son vivant, a régné sur le royaume mentionné de 1707 à 1711, brutalement obligée de se voir intronisée reine, suite au décès inattendu de son frère jumeau, le roi Akaba, à la veille d’une expédition guerrière contre le royaume des ’’Wémènou’’, à Porto-Novo. Par la suite, elle a dû abdiquer face aux intrigues des princes de la cour pour la démettre du trône. 


Le passage de cette reine à la tête de l’ex-Dahomey a été rendue inoubliable par la mise en place du corps de ses garde-corps, de véritables femmes guerrières, les ’’Agbodjié’’, plus connues sous le nom d’amazones. Après son abdication, Tassi Hangbé a été bannie de la généalogie dynastique des souverains de l’ex-Dahomey et, ainsi, portée à être oubliée.


Asprina, à travers sa performance qui a impressionné plus d’un, dans le public, a voulu faire passer un message clair : la réalisation d’un monument national à l’effigie de la reine indiquée, sur le fondement de la réclamation de la réhabilitation du nom de Tassi Hangbé sur la liste officiel des souverains de l’ex-Dahomey. Asprina est aussi à l’origine de l’exposition, ’’Le retour ancestral’’, dans le but de soutenir le gouvernement béninois dans sa concrétisation et de al célébration du retour au Bénin des 26 biens royaux d’Abomey. Cette exposition est prévue pour s’achever le 15 avril 2022.

                                                                                                                                              Viviane Savi

 

 

« Pourquoi […] pas une statue […] pour Tassi Hangbé ? », s’interroge Asprina

 

Dans le cadre d’une interview accordée à notre rédaction

En marge du vernissage de l’exposition, ’’Le retour ancestral’’, qui s’est déroulé le vendredi 4 mars 2022 au Centre culturel de Rencontres internationales (Ccri) John Smith, à Ouidah, a accepté de répondre à nos questions Nina C. Prisca Assogba, alias Asprina. En effet, elle a tenu une performance en l’honneur de la seule reine du Dahomey, Tassi Hangbé. Explications de l’artiste performeuse …  

 

Stars du Bénin : Nous avons assisté au vernissage de l’exposition, ’’Le retour ancestral’’, à une performance où l’on vous a vue passer d’Asprina à la reine Tassi Hangbé. Quel message avez-vous voulu véhiculer à travers ce spectacle ?


Asprina : Dans le passé, nous avons eu une reine qui a régné pendant quatre ans mais dont le nom a été effacé de l’histoire du Danxomè. C’est cette injustice que j’essaie de dénoncer à travers ma performance. Pourquoi le Président Talon n’érige pas une statue digne du nom pour honorer la mémoire de la reine Tassi Hangbé ?


A quoi nous ramène l’exposition, ’’Le retour ancestral’’ ? Pourquoi avoir choisi Ouidah pour l’organiser ?

On a choisi de faire cette exposition au Centre culturel de Rencontres internationales (Ccri) John Smith, à Ouidah, Ouidah étant une ville touristique, parce que l’exposition des œuvres d’art est d’actualité aujourd’hui. On parle essentiellement du retour des trésors royaux au Bénin. Et, je profite de l’occasion pour remercier le président de la République pour avoir ramené nos pièces précieuses. L’idée m’est donc venue d’organiser une telle activité afin d’accompagner le gouvernement dans l’exposition des 26 trésors royaux qui a lieu, en ce moment, à la Marina (Présidence de la République du Bénin, Ndlr), pour qu’on puisse vivre aussi le retour des trésors royaux à Ouidah. D’ailleurs l’exposition se poursuit jusqu’au 15 Avril 2022. 


Vous présentez une quinzaine de tableaux  dans le cadre de l’exposition, ’’Le retour ancestral’’. De quoi parlent vos œuvres ? 

Mon domaine de prédilection, c’est la lutte contre les violences faites aux femmes. Je réalise essentiellement des performances, à travers mes œuvres, pour m’exprimer, pour dénoncer un acte ou revendiquer un droit.

Comme illustration, vous verrez, parmi mes œuvres, deux tableaux d’une femme vêtue en blanc, intitulés ’’La mère de toutes les divinités’’, Tome 1 et Tome 2. Elles sont comme une performance qui parle de l’approche du pouvoir de la femme. La femme est, avant toute chose, une divinité qui a mis au monde toutes les divinités.

 

L'une des oeuvres ...


Du ’’Egoun-goun’’, du ’’Zangbéto’’ aux autres divinités, c’est une femme qui les a tous mises au monde avant qu’elles ne soient considérées comme telles.  La femme est donc la mère de l’humanité et, malgré cette place que la religion traditionnelle lui reconnaît, elle reste encore profane pour ces divinités. 

 

... d'Asprina, au cours de l'exposition, ''Le retour ancestral''

 

Etant une artiste engagée dans la lutte contre les inégalités à l’égard des femmes, quel message pensez-vous adresser aux femmes, dans le sillage de la célébration de la Journée internationale des Droits de la femme, le 8 mars 2022 ?

C’est une journée que j’aime particulièrement et je tiens toujours une performance chaque 8 mars pour faire passer un message. Je souhaite une bonne fête des droits de la femme à toutes les Béninoises et je leur souhaite également plein de courage dans leurs défis quotidiens car ce n’est pas facile d’être une femme et de faire preuve de fermeté. 


Quels sont vos projets ?

J’ai plusieurs projets d’exposition à Cotonou et à Porto-Novo, toujours dans le cadre du retour des trésors royaux. Aussi, je pense continuer à m’occuper de l’éducation des enfants abandonnés et démunis à Porto-Novo. 

                                                                                                          Propos recueillis par Viviane Savi

mardi 10 mars 2020

Asprina projette la femme dans tous ses états

Dans le cadre du vernissage de son exposition à Porto-Novo


Nina Prisca G. Assogba, alias Asprina, a tenu le vernissage de l'exposition d'une bonne série de ses oeuvres le samedi 29 février 2020 au quartier de Dowa-Dèdomè à Porto-Novo, au sein de l'espace artistique "Kiffouly". La femme doit alors être découverte dans un nombre incalculable de ses précieuses facettes, une sorte de célébration du 8 mars, avant l'heure.

Asprina, au cours du vernissage

"Le mythe", "Le pas" et "La flamme du bonheur", des oeuvres de petit format et, d'autres, d'une taille plus imposante, de "La pacification" à "La nature de la femme", en passant par "Le centre", "La lecture cultive", "L'incompréhensible", "La fécondité", "Le foyer" et, notamment, "Le paradis", "Mère porteuse" et "La nature de la femme", sans oublier une série, à part, d'autres petits formats d'oeuvres en dix tomes sur le thème, "Les goûts". 

Ce qu'il convient d'aller découvrir de pas moins de 27 oeuvres, sur un thème bien précis, "Les goûts et les couleurs", et qui est la substance de l'exposition dont l'artiste béninoise résidant et travaillant à Porto-Novo, Nina Prisca G. Assogba, de son nom d'artiste, Asprina, a effectué le vernissage à l'espace artistique "Kiffouly", dans l'après-midi du samedi 29 février 2020, à Dowa-Dèdomè, un quartier bien animé de la ville-capitale aux trois noms.

Le vernissage avait drainé le public des grands jours

Pour la majorité des toiles présentées au cours du vernissage, accrochées aux murs couleur de latérite de l'espace "Kiffouly", au cours du vernissage, elles relèvent de l'inspiration d'Asprina et s'imposent par leurs couleurs chaudes, vives, réalisées à l'acrylique ou au pigment, selon le cas, pendant que d'autres existent par la technique associée du collage. Quant au message que les tableaux suggèrent, il est fondé sur la femme remarquable par les formes rondes qui prolifèrent, qui inondent les tableaux, par des fesses, des seins, sans oublier le coeur qui revient, comme pour montrer que l'être féminin est plus porté vers l'amour, vers le courage et aussi vers la détermination, la combativité.


Pour une femme méthodique dans sa démarche de travail, il est important d'aller découvrir de quelle manière les personnages qui ressortent des tableaux et montrant son savoir-faire se sont progressivement installés, sont apparus, se sont précisés jusqu'à devenir réels, surtout qu'Asprina dessine toujours ses inspirations avant de les concrétiser à la peinture. 



Asprina, performeuse


A la faveur du vernissage du samedi 29 février 2020, Asprina a démontré qu'elle n'est pas que peintre. 

Asprina, en "Tolègba"

En bonne élève du Peintre africain, de son nom à l'état-civil, Youchaou Kiffouly, elle ne pouvait, semble-t-il, échapper à la performance imposant un message fort par l'excès. C'est ainsi que, bien avant le vernissage, Asprina s'est illustrée par une démonstration sur le thème : "La mère de toutes les divinités". 


Assise à l'entrée de l'espace artistique "Kiffouly", toute de blanc vêtue, un prêtre lui déverse successivement sur le corps de l'eau mélangée à de la farine de maïs, de l'huile rouge et de la farine de maïs, sans oublier que des perles de divinités ornent ses poignets de mains et son cou. Tout avait commencé par le lavage de ces mains dans une solution de feuilles d'isope, en signe de purification.


Quelques minutes plus tard, voilà Asprina métamorphosée en un personnage, le chef des divinités, un "Tolègba", spécifiquement féminin. "La femme a donné naissance à tous les êtres humains et même à toutes les divinités mais elle se retrouve profane ; elle est exclue du système des divinités", se révolte l'artiste. 


Asprina a de qui tenir ; la divinité qu'aime bien incarner son maître et formateur est aussi le "Tolègba". Il reste à cette artiste à évoluer dans sa pratique et à se forger une personnalité propre. Pour l'instant, l'art pictural d'Asprina, dans son état actuel, peut être découvert jusqu'au 28 mars 2020 à l'espace artistique "Kiffouly", du 15 avril au 14 mai au Musée ethnographique de Porto-Novo et du 15 juin au 14 juillet au Musée "Honmè", de la ville-capitale.

Marcel Kpogodo