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mercredi 7 janvier 2015

Arsène Kocou Yêmadjè : « […] nous allons travailler sur ce qu’est dire un texte sur scène … »

Dans le cadre d'une formation qu'il donne à Lokossa

Première activité de l’artiste de théâtre, Arsène Kocou Yêmadjè, en cette année 2015 : la formation de cinq jeunes en jeu d’acteur, à Lokossa, dès la seconde moitié de cette première semaine de la nouvelle année. Voilà la substance de l’entretien que le comédien et metteur en scène béninois a bien voulu nous accorder. Il s’est ouvert à nous sur le contenu de cet atelier.

Arsène Kocou Yêmadjè, en action, sur scène, livrera les secrets de sa réussite à ses stagiaires
Le Mutateur : Arsène Kocou Yêmadjè, comédien et metteur en scène béninois, vous vous investissez aussi dans la formation. C’est ainsi que vous animerez, des 8 au 10 janvier 2015, un atelier de formation. Qu’en est-il réellement ?

Arsène Kocou Yêmadjè : Oui, en effet, il y a quelques années, j’étais à Lokossa, dans le cadre du festival dénommé ’’Rencontres internationales du théâtre monodrame’’ (Ritm), où j’ai joué mon monologue, ’’Confessions posthumes’’. Donc, quelques jeunes comédiens se sont rapprochés de moi pour me féliciter du travail, pour me dire l’intérêt qu’ils avaient pour lui et pour me dire, surtout, leur envie de travailler avec moi et d’apprendre. J’ai réfléchi à la chose ; j’ai été tellement touché que je me suis dit qu’il fallait initier un atelier de formation. Après discussion, ils m’ont dit leurs inquiétudes par rapport au métier et, j’ai initié, avec le soutien du Fonds d’aide à la culture (Fac), un atelier sur le jeu d’acteur. Précisément, cela s’intitule : « Du texte écrit à la réplique vivante ». Pourquoi ?
Tout simplement parce que je me suis rendu compte que la plus grosse des difficultés des acteurs, c’est de dire un texte, c’est de le sentir ; il y en a qui apprennent un texte et qui le débitent. Mais, là, j’ai envie de travailler avec ces jeunes acteurs, à Lokossa, sur comment dire un texte, sur comment on part d’un texte écrit pour lui donner vie, et nous verrons si un texte s’apprend seulement pour être débité et comment cela se vit.
Eh bien, nous allons décortiquer ça, nous allons travailler beaucoup sur cette chose fondamentale qu’est de dire un texte sur scène, sur ce que cela implique, sur ce que cela veut dire que de prendre un texte qui est écrit et de le dire, en tant que personnage. Donc, c’est tout un processus de travail que nous allons décortiquer, trois jours durant, à Lokossa.


Quel est le statut de ces stagiaires que tu vas former et qui sont au nombre de cinq ?

On peut dire que ce sont déjà des praticiens, quand même, d’une façon ou d’une autre. Ce sont des jeunes, il y en a qui continuent sûrement à étudier, il y en a qui ont cette volonté ferme de faire carrière dans le théâtre et, c’est cela qui m’intéresse beaucoup.


Comment sera structurée cette formation ?

On aura environ trois modules, trois étapes. Nous allons, en un premier temps, nous poser des questions sur ce que c’est qu’un texte écrit, de quoi il est constitué, de quoi est constituée une réplique vivante ; nous allons faire une étude comparative entre ces deux éléments, en dégager les composantes. Toujours dans cette étape, nous allons parler des notions de ’’circonstance proposée’’ ; on entend par ’’circonstance proposée’’, tous les éléments qui concourent à l’incarnation d’un personnage. Les circonstances proposées sont des renseignements donnés par l’auteur, ce sont des composantes liées aux personnages et aux situations, qu’il faut décoder, dans un texte, pour pouvoir restituer les situations.
En deuxième partie, nous allons faire une petite sortie dans la rue et nous allons observer des conversations normales, nous allons voir des gens parler dans une buvette, quelque part au marché ou dans la rue, nous allons observer le comportement des gens quand ils parlent, parce qu’un acteur ne convainc sur scène que lorsqu’il réussit à bluffer le spectateur, à lui montrer qu’il est parfaitement dans l’état dans lequel il prétend être ; quand vous débitez un texte et que votre corps ne se comporte pas comme cela se doit, on sent tout de suite que vous récitez, tout simplement. Mais, vous bluffez les gens, quand vous êtes dans une attitude tout à fait naturelle. Pour y être, c’est tout un processus. Donc, en fait, le métier de l’acteur se résume à observer, tous les jours, les comportements de la vie et à réapprendre à être soi-même ou à être les autres, c’est-à-dire le personnage, sur scène.
Dans le troisième module, nous allons aborder la notion de pause psychologique et de pause logique. Nous allons aussi parler des rôles des différentes ponctuations qui existent dans un texte écrit. Celles-ci renferment des informations, imposent des façons de dire un texte. Alors, nous travaillerons sur la manière dont on transforme les ponctuations que nous avons dans un texte écrit, dès que nous passons à une réplique qui doit être vivante : une virgule que nous retrouvons dans un texte, comment on la respecte, quand on dit le texte et qu’on ne le lit pas, de façon à ce que cette virgule ait tout son sens, nous allons étudier cela.
Quand on parle de pause psychologique et de pause logique, évidemment, lorsque nous parlons, il nous arrive de faire des pauses et, ensuite, de continuer ; il y a des choses qui nous font faire ces pauses-là, ou c’est parce qu’on réfléchit à ce qu’on veut dire, ou c’est parce que, pour donner une meilleure compréhension de ce qu’on veut dire, on fait une virgule, on fait point-virgule, on fait un deux-points, avant de continuer et, ces choses-là, il faut les étudier de près, pour mieux les adapter à la scène.
Donc, voilà, à peu près, les trois étapes, les trois modules qu’on aura, au cours de cette formation.


Avez-vous mis en place un système pour faire le suivi des acquis de cette formation, pour évaluer l’efficacité de cette formation sur l’évolution artistique de ces jeunes ?

Pour qu’il y ait suivi, c’est là que nous lançons encore un appel au Fonds d’aide à la culture pour qu’il nous aide à continuer ce travail que nous venons de commencer. Evidemment, nous allons donner à ces jeunes les outils dont nous avons parlé plus haut, une chose est de le faire, une autre est d’avoir un bon suivi ; pour que cela soit chose faite, chacun de ces acteurs, nous allons les suivre, chaque fois qu’ils seront dans une nouvelle création.
Ceci dit, il faut que, pratiquement, tous les ans, on trouve l’occasion de se faire des stages mais, des stages beaucoup plus élaborés, beaucoup plus longs, des stages de deux, de trois semaines, pourquoi pas ? Quand on parle de deux semaines, cela peut être des stages intensifs. Là, pour notre atelier de Lokossa, c’est trois jours, cela fait très court. A l’avenir, il faut qu’on tienne des stages qui s’étendent sur deux ou trois semaines, où l’on pourra même finir par des restitutions. Nous en aurons sûrement une petite, pour le cas de Lokossa, mais nous allons mettre l’accent beaucoup plus sur le travail lui-même, sur les méthodes de travail, de décodage d’un texte, sur comment on passe d’un texte écrit à la réplique vivante elle-même ; elle suppose qu’un texte qui est dit ne sort pas que de la bouche, ça vient du corps aussi.


En matière de formation au jeu d’acteur, quelles sont tes expériences ?

J’ai déjà fait ce genre de formation, un bon nombre de fois ; je l’ai fait un peu partout et, beaucoup plus, à l’Extérieur. D’ailleurs, après cette formation que je donne à Lokossa, j’en ferai une autre pour continuer le projet de Giovanni Houansou, ’’Les embuscades de la scène’’ ; il me sollicite, à la suite de Carole Lokossou, pour encadrer les metteurs en scène qui ont travaillé … J’ai vu leurs spectacles, j’ai pris des notes, j’étais d’ailleurs très content de ce que j’ai vu globalement ; je vais donc travailler avec eux sur ce qui a fait quelques faiblesses de leur travail. Donc, si c’est des formations, j’en fais depuis un bon bout de temps.


Un mot de fin ?

Je dirai tout simplement « Grand merci » au Fonds d’aide à la culture, qui a cru en ce projet, qui nous soutient.  


Propos recueillis par Marcel Kpogodo 

mardi 23 décembre 2014

Ce mardi 23, deux grands spectacles de l'Ensemble artistique national

Dans le cadre de sa sortie officielle


L’ensemble artistique national (Ean) réalise deux grandes sorties artistiques, ce mardi 23 décembre 2014. Ces manifestations ont pour cadre la Grande salle de spectacle du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à Cotonou.
Jean-Michel Abimbola
L’entrée sera libre et gratuite, ce mardi 23 décembre, à 20h, à la grande Salle de spectacles du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), sis ex-Ciné Vog. Ce sera dans le cadre de deux grands spectacles que propose au public béninois l’Ensemble artistique national (Ean), dirigé par Marcel Zounon, et qui se déroulent sous le Haut patronage du Président de la République, Boni Yayi et, le parrainage de Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture.
Le premier consiste en la représentation de la pièce, ’’Tonton Dindin’’, une adaptation de la pièce de théâtre, ’’Georges Dandin’’ de Molière, mise en scène par Alougbine Dine, assisté de Nicolas Houénou de Dravo et d’Eliane Chagas.
Deuxièmement, la Ballet national comblera le public du spectacle de ballet à thème intitulé ’’Oshumaré’’, conçu par le chorégraphe béninois Coffi Adolphe Alladé, assisté de Richard Adossou. Voilà un spectacle dont la direction artistique est assurée par Marcel Zounon.

Il ne reste à la population de la ville de Cotonou et de ses environs qu’à faire massivement le déplacement pour découvrir de quel talent regorgent les nouvelles recrues de l’Ensemble artistique national.

Marcel Kpogodo

Le Fitheb 2014, une réussite qui impose silence

Après sa tenue des 6 au 14 décembre


Le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) s’est tenu des 6 au 14 décembre 2014, sous la responsabilité officielle de Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat) et, plus directe, d’Oumane Alédji, Directeur intérimaire de l’institution. Si la biennale a eu lieu malgré les prévisions peu optimistes, le succès de son déroulement laisse sans parole ses détracteurs auparavant aussi très critiques et sceptiques.

Ousmane Alédji, au cours de la cérémonie de lancement du Fitheb, le 8 décembre 2014
Beaucoup ne donnaient pas cher de la peau de la 12ème édition du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) après le déroulement duquel toutes les bouches médisantes ont dû, du fait des circonstances, être vouées au silence. Du 6 au 14 décembre 2014, cette 12ème édition a drainé un nombre impressionnant de femmes et d’hommes du monde du théâtral, du Bénin, de l’Afrique et de l’Europe, vers plusieurs espaces de jeu de non moins de 105 représentations : ceux de l’ex-Ciné Vog, du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, de l’Institut français de Cotonou, de l’Espace ’’Mayton’’ d’Abomey-Calavi, de la Maison internationale de la culture de Porto-Novo, du Centre culturel ’’Ancrage’’ de Parakou, sans oublier que toutes les catégories d’autres publics se sont ruées vers le ’’Village du Fitheb’’, situé à la Place Lénine de Cotonou, qui a fait foule forte autour de spectacles de tous genres, rationnellement programmés, et que le ’’Blackstage’’ d’Akpakpa, espace sélect, discret, singulièrement niché non loin de l’usine de la Société béninoise de brasserie (Sobébra), a fait vibrer, au son des sonorités chaudes et inoubliables des Eric Dagbo, Vi-Phint, du Groupe ’’Woodsound’’, de Jah Baba et des Polyrythmo, un autre type d’un public d’un certain niveau de raffinement, intéressant ainsi les musiciens béninois à l’événement théâtral qu’est le Fitheb.
Dans ces conditions de la réussite incontestable du Fitheb par l’organisation effective de la biennale, en seulement deux semaines de préparation, pour un budget squelettique de 150 millions de nos francs, du côté des détracteurs d’Ousmane Alédji, Directeur intérimaire de la manifestation théâtrale d’envergure internationale, on travaille à remettre en cause le choix de la première autorité de l’événement d’avoir positionné telle représentation théâtrale en ’’in’’ ou en ’’off’’, d’avoir porté un système logistique n’ayant pas pu pourvoir en badges les comédiens ayant officié dans cette seconde catégorie, d’avoir présenté des menus trop peu consistants et insuffisants en quantité, d’avoir maladroitement opérationnalisé tel facteur ou tel autre, sans précision aucune, ce qui montre qu’ils manquent, souvent, dans leurs analyses, de mots, pour identifier ce qui n’a pas marché.
Les ennemis de ce Fitheb spécial, celui de l’édition 2014 sont donc abattus, aussi bien par le direct de la cérémonie d’ouverture du 8 décembre dernier sur la chaîne béninoise du développement, ’’Bb24’’, que par des éléments d’innovation en communication comme ’’Le mensuel du Ftiheb’’, anticipatif à ’’La gazette du Fitheb’’. Sont aussi décontenancés les détracteurs de ce Fitheb de transition vers des Fitheb de plus grande vision d’une ’’bi-milliardisation’’ du montant de financement, d’une ambition plus pragmatique d’ ’’annualisation’’ de l’événement, d’une union plus réussie des professionnels du théâtre autour de leur chose, de la solidarité de ces professionnels, de ces dramaturges, de ces comédiens, de ces accessoiristes, de ces costumiers, de ces ingénieurs de son et lumière, de ces metteurs en scènes, de ces promoteurs d’événements liés au théâtre, notamment, autour de ce que personne ne pourra jamais leur disputer : le Fitheb. Ces détracteurs, ces ennemis jurés sont en mal d’un scandale qui n’arrive pas ! Sur les chaînes de radio ou de télévision, dans les journaux, sur Internet, … Il est têtu, le scandale, il n’arrive désespérément pas !
Indéniable est donc une chose : Ousmane Alédji, dans sa mission d’intérim à la tête du Fitheb, a relevé le défi de la tenue d’un événement qu’il a réussi à mettre à un niveau respectable, bâtissant une confortable case, en lieu et place d’un somptueux château, même si certains de ses ennemis les plus profonds semblaient tapis dans ses rangs, dans le ventre de son esprit, dans le ventre de son organisation, en l’occurrence, ses compagnons de la Cellule de communication qui, contrairement à la vision de l’homme, ont échoué à fédérer les énergies de la presse culturelle autour de l’événement Fitheb ! Oui, eux, ces compagnons, ils n’aiment pas Ousmane Alédji, malgré leurs larges sourires et leurs rires ouverts quand ils le voient ; ils ne l’aiment pas, parce que, toute leur mission durant, ils l’ont consacrée à développer les motifs de désaveu de cet homme de vision, de la part de la presse. Mais, fort comme un roc, Ousmane Alédji a aussi survécu à cela ; sa réputation n’en est plus que grandie, ceci, se manifestant par des demandes, par-ci, par-là, qu’il n’abandonne pas un tel flambeau, celui de l’organisation, dans les prochaines éditions, du Festival international de théâtre du Bénin (Ftiheb).

Marcel Kpogodo

jeudi 6 novembre 2014

Jean-Michel Abimbola sur deux chantiers de réhabilitation de salles de cinéma

Dans le cadre d'une tournée de contrôle


Le vendredi 31 octobre dernier a vu le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, visiter deux chantiers de réhabilitation de salles de cinéma en lieux de spectacle. C’était à Cotonou. Cette personnalité était entourée des membres de son cabinet et des directeurs techniques du Département ministériel.


Jean-Michel Abimbola, suivant les explications du contrôleur de chantier
Le site des ex-Cinémas ’’Le Bénin’’ et ’’Concorde’’ a été visité par le Ministre béninois de la Culture, Jean-Michel Abimbola. C’était dans le cadre de la réhabilitation de ces deux espaces en salles de spectacles. Il s’agit d’un projet piloté par le Fonds d’aide à la Culture, du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme.
Dans le premier cas, qui concerne l’ancien Cinéma ’’Le Bénin’’, il était question, pour la première personnalité de ce département ministériel, de lancer les travaux de réhabilitation concernés, pour un coût de 67.813.000 F Cfa, avec ceux-ci qui seront réalisés par la Société ’’Sogec-plus’’.

Pour ce qui est du chantier de l’ex-Ciné ’’Concorde’’, si les travaux de réhabilitation sont complètement terminés, ayant coûté 68.973.000 F Cfa, il reste, selon les propos du responsable du Cabinet de contrôle, ’’Arti-Btp’’, à s’attaquer au second lot consistant à mettre à neuf les sièges de la salle de spectacle de 1390 mètres carrés, sans compter les travaux complémentaires qui permettront l’aménagement intérieur du site, à travers la construction de boutiques, d’une guérite et, notamment, d’un garage pour les véhicules.


Marcel Kpogodo

mercredi 15 octobre 2014

Jean-Michel Abimbola, le Ministre de la Culture à qui tout réussit

Face à l'augmentation de la cagnotte du Fonds d’aide à la Culture
(Quelques acteurs culturels se prononcent)


Le Conseil des Ministres, du 2 octobre dernier, dans son communiqué rendu public, a fait connaître une mesure très importante intéressant le monde des artistes, des acteurs et des promoteurs culturels : l’augmentation très sensible du Fonds d’Aide à la culture (Fac), ce qui révèle un fait de succès pour Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat). A cet effet, en marge du méga concert de clôture des vacances, tenu à Parakou, le samedi 11 octobre 2014, certains artistes participants et des acteurs culturels ont accepté de nous confier leurs impressions.


Le Ministre Abimbola, entouré, à gauche, de M. Nahouan, son Directeur de Cabinet et, à droite, d'Eric Totah, le Secrétaire général du Ministère
3 milliards de Francs Cfa. C’est désormais le montant du Fonds d’aide à la Culture (Fac), structure d’octroi de subventions aux artistes, aux acteurs et aux promoteurs culturels, chapeautée par le Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat). A en croire le communiqué du Conseil des Ministres du 2 octobre dernier, concernant « le portefeuille des investissements publics et les mesures prioritaires du Gouvernement, pour la gestion 2015 », le 15ème point de la rubrique « Infrastructures productives autres que l’Energie », se libelle comme suit : « l’augmentation des capacités opérationnelles du Fonds d’aide à la culture : 3 milliards en 2015 contre 1,5 milliard en 2014 ».
Ainsi, il n’y a plus aucun doute que le Fonds d’aide à la culture détient une cagnotte qui est passée du simple au double. D’une part, ceci montre l’efficacité du lobbying actif du Directeur de ce Fonds, Blaise Tchétchao, mais, surtout, du sens du résultat de son autorité de tutelle, le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola. La discrétion essentielle que manifeste ce membre du Gouvernement donne l’impression d’une stagnation dans son action. Cependant, au vu de ses résultats, on se rend compte qu’il s’agissait d’une fourmi qui travaillait ardemment dans l’ombre. Voilà du pragmatisme chez un homme dont beaucoup ne donnaient pas cher de l’efficacité, dès son arrivée à ce Ministère chargé de gérer une corporation parmi l’une des plus exigentes de la nation, celle des artistes, des acteurs et des promoteurs culturels.
D’autre part, une conséquente immédiate de ce doublement de la capacité financièrement opérationnelle du Fonds d’aide à la culture semble être la possibilité pour cette structure de soutenir plus de projets et, peut-être, d’accorder un montant plus conséquent à ceux qui seront retenus dans le cadre de l’appel à projets, clos le 8 octobre dernier, surtout lorsqu’on sait que les artistes financés se plaignent souvent de ne pas bénéficier de la totalité du financement demandé.
Par conséquent, dans le contexte d’une gestion satisfaisante, il deviendrait exceptionnel d’enregistrer des contestations, comme par le passé, de la part des bénéficiaires d’un Fonds hautement convoité.

Marcel Kpogodo


Impressions de quelques artistes et de certains acteurs culturels


Anice Pépé :
« Trois milliards, pour le Fonds d’aide, honnêtement, c’est bon ; moi, j’ai apprécié la chose. Vous savez, je suis un artiste de couleur très rare. Donc, quand c’est juste, je le dis, quand cela ne l’est pas, je le dis aussi. On n’était même pas à 1 milliard, avant l’arrivée du Président Yayi Boni qui a ramené la chose à ce montant, puis, de doléances en doléances, il a accordé que cela aille maintenant au tri-milliard. Donc, sincèrement, moi, je tire chapeau au Président de la République, j’en fais de même au Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, qui est mon ami, qui est mon frère. Je lui tire chapeau aussi d’avoir bossé. Je remercie aussi tous les artistes, toutes les fédérations qui ont bossé, qui ont œuvré à ce que le Gouvernement béninois nous accorde 3 milliards pour soutenir la chose culturelle. 
Mais, une chose est de donner 3 milliards et, une autre est de suivre, pour que l’argent ne soit pas dilapidé, pour qu’il aille vraiment vers les cibles retenues pour la subvention. Vous savez, si vous avez besoin de 500 mille, pour faire le commerce de motos, et que celui à qui vous demandez l’argent en a bien la possibilité mais ne vous donne que 100 mille, je crois que vous pouvez acheter des bouteilles et commencer à faire le commerce de l’essence au bord de la voie. Donc, quand on ne donne pas ce qui doit normalement aller à un artiste qui travaille bien, qui bosse pour le développement, pour l’épanouissement, pour le progrès de la musique, de la culture de son pays, il ne pourra pas bien faire le travail.
Moi, j’en suis un exemple : depuis que je chante, je n’ai jamais adressé une demande au Fonds d’aide à la culture pour sortir mes albums mais, je les sors de moi-même, avec l’aide de ceux qui me soutiennent de jour en jour. Je profite de votre canal pour leur dire merci.
Quand je vais constater que les 3 milliards se gèrent comme cela se doit, que l’on attribue les subventions à qui de droit, réellement, je pourrai adresser, moi, personnellement, ma première demande de subvention ou de financement de mon album, au Fonds d’aide à la culture, donc, au Ministère de la Culture. Sinon, moi, je n’en ai jamais demandé ; si je le fais, ils vont me le donner.
En réalité, moi, Anice Pépé, je suis un Disque d’or, au Bénin. Et, quand on le dit, c’est l’artiste le plus vendu de toutes les catégories de la musique, que cela soit moderne ou traditionnel. Vous voyez donc que j’ai reçu le Disque d’or ; il se décerne par le Bureau béninois de droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra). Le Bubédra étant sous la tutelle du Ministère de la Culture, cela veut dire que c’est l’Etat qui me donne ce Disque.
Comme je l’ai reçu, on ne doit plus attendre que je fasse un dossier pour que l’on me donne une subvention, avant que je ne produise ; on doit dire : « Désormais, on met tel montant à la disposition de tel artiste, chaque année, désormais, pour qu’il continue de faire ce qu’il a fait, pour mériter ce Disque d’or ». Le Disque d’or, c’est un trophée de mérite, ce n’est pas un trophée d’affaires ; il consiste à évaluer ce que tu as fait comme nombre de ventes de disques avant de le décerner.
Donc, il faut que l’on prenne soin de bien répartir ces 3 milliards, parce que, et le Président de la République, et le Ministre de la Culture, ils ont, tous les deux, eu le cœur de donner ; je leur demande, en tant qu’artiste, professionnel de mon domaine, de bien suivre la gestion de ce Fonds pour que cela puisse bien prospérer. Il faut que le Président de la République ait le courage, la vigueur de pouvoir suivre la gestion de ce gros montant qu’il a mis à la disposition de la culture béninoise, parce que, quand on dit 3 milliards, ce n’est pas seulement la musique, ce n’est pas seulement le cinéma ni le théâtre, c’est aussi la culture, la tradition, nos couvents, nos royaumes, la danse, le ballet, c’est ça ! Il faut que l’argent soit réparti comme cela se doit. »


Koffi Alladé Adolphe :
« Le milliard culturel a été multiplié par trois ; nous en sommes très contents, pour le Gouvernement de notre pays. Et, en deuxième position, je suis très content parce que le Ministre Jean-Michel Abimbola est dynamique ; voilà un ministre sur qui on peut compter, voilà un ministre qui connaît la culture de son pays, qui se mouille pour la culture de son pays. Avant, c’était avec M. Toléba qu’on est allé à 1 milliard. Aujourd’hui, c’est avec M. Jean-Michel Abimbola qu’on a atteint le tri-milliard. Donc, je dis un grand merci à notre Gouvernement et, un grand merci à notre Ministère de la Culture. Bravo ! On espère : si cela peut aller jusqu’à 6 milliards, ce serait bien. 
Mais, en ce qui concerne la gestion correcte de ces 3 milliards, elle est claire : nous avons le Fonds d’aide à la culture ; comme cette structure a pu gérer le milliard, je suis sûr qu’elle va bien gérer le tri-milliard. Donc, je lui laisse le soin de le faire. »    


Jolidon Lafia :


« Mes impressions sont très bonnes. Mais, avant, je voudrais rendre hommage à quelqu’un, quelqu’un qui mérite qu’on lui dise merci, c’est le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola. Moi, je n’y croyais pas ; il faut reconnaître que cette personnalité a sa façon à elle de gérer son Département, donc, notre Département et, il a mis toute son énergie, tout son savoir-faire et, surtout, son calme, qui est un calme très très productif. Avant, on avait 1 milliard, avec le Ministre Toléba ; aujourd’hui, on en a 3 avec le Ministre Jean-Michel Abimbola. Je crois que, c’est à lui le grand merci. Mais, avant lui, il y a quelqu’un qui a compris que la culture est une force, que la culture est notre identité, quelqu’un qui a compris que les artistes doivent être encouragés, doivent promus, soutenus, pour que, à leur tour, ils fassent la promotion de la culture béninoise : c’est le Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, que je salue, avec tout le respect dû, vraiment, à son charisme, à son fair-play. Honnêtement, un grand merci au Docteur Yayi Boni qui a compris que les artistes ne sont pas que des amuseurs publics, mais, qu’ils participent à l’éclosion de l’image et de la diplomatie béninoises. Vraiment, merci à lui ! Nous le soutiendrons toujours, nous, artistes. Vive la culture béninoise au service des peuples et, au service, d’abord, de notre Etat, parce que c’est lui qui nous a donné ces 3 milliards. J’espère que, nous, artistes, désormais, allons mieux nous organiser pour que ces 3 milliards nous profitent et que nous cessions nos différentes querelles ; il n’y a pas une corporation où les gens s’entendent comme dans une famille. Donc, il nous appartient de taire nos petites différences intestines, pour que nous profitions de ces 3 milliards pour faire grandir notre culture. Et, je sais que, désormais, les Béninois ont compris, les artistes, également, que nous devons aller plus loin, refuser, cesser d’être colonisés ; aujourd’hui, c’est le Nigeria et le Ghana qui font un tandem très fort et qui dictent leur loi. Je crois que, en disant merci au Chef de l’Etat, il nous revient, maintenant, de tout faire pour que notre musique puisse, à un moment donné, s’imposer ; c’est vrai que quelque chose a commencé et, il ne faut pas l’arrêter, il faut continuer. Aujourd’hui, les gens peuvent danser, en boîte, sur la musique béninoise, du début jusqu’à la fin ; c’est un acquis qu’il faut renforcer par ce que nous sommes en train de faire, ici, à Parakou : le jeu live. Il faut encourager les artistes à jouer et à chanter de leur voix, encourager la pratique instrumentale et, que les trois milliards qui vont venir ne soient pas seulement comme un somme qu’on va utiliser pour donner à manger au bétail, mais, que ça soit les journalistes culturels, les promoteurs culturels, que nous nous organisions, et que cela profite réellement à la corporation, que la culture béninoise soit hissée à son plus haut paroxysme.
En ce qui concerne la gestion de ces trois milliards, je propose que les fédérations se retrouvent, parce que, voici ce qu’on a remarqué avec le seul milliard : il y a des fédérations qui étaient seules à en profiter et, cela, chaque année ; je ne voudrais pas les citer, tout le monde les connaît. Et, le milliard est devenu comme s’il était localisé seulement à Cotonou ; celui qui est à Tcoumi-Tchoumi, à Ouidah, au fin fond, celui qui est à Bassila, doivent forcément venir à Cotonou, avec les risques que cela comporte et, quand il vient, il est tourné en bourrique, alors que les Directions départementales existent …
Je pense qu’en ce qui concerne ces 3 milliards, quand on va dégager la part qui revient au fonctionnement du Ministère, que l’on distribue le reste afin qu’il profite à tout le Bénin, et que les Directions départementales soient renforcées, pour la gloire de la culture béninoise. »


Ignace Don Métok :


« Mes impressions sont bonnes, parce que, cela fait des années que nous attendons cette nouvelle et, nous sommes très heureux d’apprendre, d’ailleurs, que le Gouvernement a fait cet effort-là ; nous ne pouvons que saluer cela. Je vais simplement demander que les projets porteurs qui seront proposés, qui seront à l’attention de ceux qui décident, au niveau du Fonds d’aide, soient soutenus, véritablement comme il faut, parce que, jusque-là, nous ne sommes pas toujours satisfaits ; quand vous demandez le soutien du Fonds, vous n’êtes jamais appuyés à la hauteur de vos projets. Donc, nous allons demander simplement que, désormais, les projets soient beaucoup plus considérés et que les fonds qu’on met à la disposition des artistes soient beaucoup plus considérables pour, vraiment, amener les projets à bon port. »

Simba Franco Junior :
« L’Etat, le Gouvernement a déjà fait ce qu’il peut. Si mes souvenirs sont bons, on était partis de 800 millions, pour en venir à 1 milliard, à 1,300 milliard pour 1,500 milliard, avant d’aboutir à 3 milliards. Mes impressions en sont très bonnes ; j’en remercie le Gouvernement, mais, il ne faut pas que l’Etat mette de l’argent et que les gens écrivent des projets et que, nous, on serait toujours là. Moi, des fois, cela m’étonne. Il faut nécessairement que, d’ici un an à deux ans, on puisse avoir des musiciens internationaux, par des formations, de vraies formations et non par des formations fictives où les gens prennent l’argent pour ne rien faire.
Aujourd’hui, au Sénégal, au Cameroun, au Congo, notamment, ils n’ont pas ce Fonds, ce qui est notre cas, au Bénin. En temps normal, on doit faire plus que ça … Et, je demande à tous mes collègues artistes-chanteurs, promoteurs culturels, de ne pas recevoir de l’argent sans accomplir ce que nous avons annoncé dans notre projet ; si on est conscients, après deux ans d’exécution, on aura un bon résultat.
N’étant pas politicien, je peux quand même dire merci au Gouvernement du Docteur Yayi Boni, parce qu’il a au moins pensé qu’il faut  ça. Maintenant, le travail nous revient à nous, acteurs culturels, artistes, de dire merci au Gouvernement, pour qu’un jour, ce Fonds vienne à 10 milliards ; cela dépendra de ce que nous allons faire. Chers amis, chers artistes, chers acteurs culturels, si les projets marchent, réalisons au moins ce que nous y avons écrit et, si on le fait, dans deux ans, nous serons des artistes internationaux.
Quant à la gestion de ces 3 milliards, il ne faut qu’on prenne l’argent pour réaliser la photocopie de la culture des autres ; il faut plutôt financer ceux qui font la promotion de notre culture. Après cela, on a des espaces, on a des terrains, ce qui nous permettra d’avoir des lieux de spectacles dignes de ce nom, de même que de vrais formateurs qui vont former de vrais artistes ; il ne faudrait pas qu’on prenne l’argent pour aller s’acheter des motos, pour commencer, après, à critiquer le Gouvernement. Je demande au Directeur du Fonds d’aide, comme il a mis sur le terrain une équipe de suivi, il faut que celle-ci fasse son travail. »

Gogoy Akouègnon Prosper:
« Depuis fort longtemps, j’ai toujours dit que le Gouvernement joue une partition qui est totalement pleine, parce que, vous savez, on est partis de 300 millions, pour arriver à 1,5 milliard et à 3 milliards ; je crois que ce sont des efforts considérables que le Gouvernement est en train de consentir pour le rayonnement de la culture béninoise, en générale. Donc, il revient seulement à nous, acteurs culturels, de pouvoir exploiter ces fonds qui sont mis à notre disposition pour créer la richesse, afin de susciter une augmentation perpétuelle. Donc, on ne peut que remercier le Gouvernement, dans cet effort et, dans cet engagement.
Pour la gestion, c’est autre chose : cela dépendra de nous tous, que ce soit ceux qui chez le Fonds est domicilié et ceux qui en sont bénéficiaires, cela dépend de nous tous ; il faut que, dans chaque secteur, dans chaque corps de métier, que nous soyons beaucoup plus professionnels et que nous proposions des projets vraiment porteurs. Et, ce serait pour le bien de tous. Donc, pour la gestion, c’est nous tous qui devons contribuer à une bonne gestion de la chose. »

Alpha Mim :
« Je suis très content ; si le milliard passe à 3 milliard, cela montre que le monde culturel est un secteur qui entre dans le développement de l’économie de notre pays. Et, c’est à l’actif de notre Chef de l’Etat qui a su, très tôt, comprendre que la culture est un des maillons d’une grande chaîne qui entre dans le développement harmonieux de notre pays. Donc, de 1,5 milliard à 3 milliards, c’est très important. Seulement, là où il y a un hic, c’est qu’il faut essayer de revoir la répartition de ces trois milliards ; j’ai compris que la plupart de nos artistes, on leur donne de l’argent sans essayer de voir un certain suivi dans sa gestion. Donc, j’aurais souhaité, comme proposition, qu’on prenne nos artistes, qu’on essaie de les écouter dans ce qu’ils font, et qu’on aille jusqu’à la réalisation du clip, voire à la promotion de l’album. Sinon, la plupart de ces artistes prennent l’argent et en font autre chose, parce qu’il faut d’abord gérer le quotidien ; vous voyez un artiste, qui se cherche d’abord, et qu’on lui donne 1 ou 2 millions, il faut qu’il gère son quotidien, il doit paraître, il doit faire ceci il doit faire cela, avant de penser à l’album et, le suivi en est un peu raté.
Donc, 3 milliards, c’est beaucoup, ce qui va permettre d’augmenter la part octroyée aux artistes. Mais, dans ce cas, il va falloir qu’on puisse les suivre, de la production de l’audio à la promotion de l’album. »


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

vendredi 10 octobre 2014

L'épilogue des élections pour le prochain Ca du Fitheb

Ce vendredi 10 octobre au Ministère de la Culture

La Salle Vip du Ministère de la Culture, de l'alphabétisation, de l'artisanat et du tourisme (Mcaat) a permis d'assister, ce vendredi 10 octobre 2014, à la dernière phase de la constitution du prochain Conseil d'administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Quatre membres de cette instance ont été élus.

De gauche à droite, Fernand Nouwligbèto, Luc Kounouho, Denis Abiona et Léa Kpakossou
Denis Abiona, Léa Kpakossou, Luc Kounouho et Fernand Nouwligbèto sont les derniers membres attendus du prochain Conseil d'administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Ils ont été élus, dans le milieu de la matinée de ce vendredi 10 octobre 2014, à la Salle Vip du Ministère de la Culture. Ils représentent, respectivement, les metteurs en scène, les comédiennes, les comédiens et les dramaturges, et ont postulé, chacun, pour leur organisation d'appartenance : le Centre artistique et culturel ''Oshala'', les ''Initiatives Gbadalisa'', le ''Théâtre ''Wassangari'' et la Compagnie '' Espace tropical''. 
26 votants constituaient le corps électoral, à raison d'un mandaté, pour chacune des 29 associations qui ont finalement été validées par un Comité restreint ayant travaillé à cet effet, à la suite de l'échec qu'a connu la précédente tentative de désignation des tenants du monde du théâtre dans le Ca du Fitheb, le 12 septembre dernier. 
A la vérification des mandats, 3 représentants dont le document manquait de clarté et de crédibilité ont été purement et simplement priés de se retirer des lieux, ce qui a porté le nombre des votants à 26. 
En réalité, Fernand Nouwligbèto est l'élu ayant reçu la totalité des voix du corps électoral. Seul candidat en lice pour sa catégorie, appelé pour défendre sa candidature, il a d'abord lancé que son adversaire était le nul avant d'exposer ses idées, montrant les différentes missions qu'il serait amené à remplir au sein du Ca du Fitheb. Ceci a convaincu l'assistance qui n'a pas manqué de lui témoigner un suffrage exhaustif.
Si, comme lui, Léa Kakpossou était aussi une candidate unique, mais, avec 7 voix nulles, du côté des metteurs en scènes et des comédiens, il a fallu départager les adversaires par un vote qui, dans chacun des cas, s'est aussi révélé de 19 voix en faveur de Denis Abiona, d'une part, et de 20, pour Luc Kounouho, d'autre part, le premier ayant été amené à affronter Nicolas de Dravo Houénou qui a récolté 6 voix, et, le second, Alfred Fadonougbo, avec 5 suffrages. Ici, Luc Kouhouho a bénéficié du désistement en sa faveur de Wahab Zimé Chabi Gado.   
Un autre élément de particularité de cette élection est l'absence du candidat Alexandre Atindoko, annoncé pour se présenter dans la catégorie des metteurs en scène, au nom de la Compagnie de théâtre ''Tout terrain''. 
Par ailleurs, quel Fitheb nous réservent l'ensemble des sociétaires, élus et nommés, de son nouveau Ca ? Il faudra les laisser exercer, pour le savoir.


Marcel Kpogodo

dimanche 5 octobre 2014

Selon Denis Abiona : « [...] quand on ne parvient pas à tirer le drap de son côté, on sème le désordre … »

Dans le cadre de l'élection manquée des représentants du secteur théâtral au Ca/Fitheb


Plus de trois semaines après l’élection manquée des représentants des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans le Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), Denis Abiona, candidat favori des metteurs en scène, a accepté de se confier à nous pour faire partager son analyse des événements, en appelant au consensus.


Denis Abiona
Stars du Bénin : Bonjour M. Abiona. Nos informations nous permettent de croire que vous étiez le favori, pour le compte des metteurs en scène, lors de l’élection qui devait se tenir le vendredi 12 septembre dernier, dans le cadre de la désignation des représentants des comédiens, des metteurs en scène et des dramaturges dans le prochain Conseil d’administration (Ca) du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Finalement, cette élection n’a pas eu lieu. Pouvez-vous nous dire ce qui s’était passé ?

Denis Abiona : Ce qui s’était passé réellement, c’est que, à l’entrée, ce jour-là, les membres du bureau de vote ont d’abord commencé par vérifier les agréments, ce qui leur a permis d’éliminer, déjà, tous ceux qui n’appartenaient pas au secteur du théâtre. Donc, ils ont fait entrer tous ceux qui avaient un agrément lié à la danse et au théâtre ; c’est ceux-là qui ont été acceptés dans la salle, pour les élections.
Mais, force est de constater que quand les choses sérieuses devaient commencer, les amis ont commencé à soulever un certain nombre de préoccupations que j’avais trouvé légitimes, parce qu’ils ont parlé du décret ayant fixé les conditions de déroulement de l’élection. C’est vrai qu’au niveau de ce texte, il y a des choses qu’on peut corriger, mais, là, le moment n’était pas opportun pour le faire. Quand le débat a évolué, j’ai compris qu’en réalité, les amis s’attaquaient à ma personne ; ils disaient me voir plus dans le domaine de la danse que du théâtre, alors que, moi, je suis metteur en scène, chorégraphe, artiste chanteur et compositeur, je suis Directeur artistique et pédagogique du Centre artistique et culturel (Cac) ’’Oshala’’. Or, dans cette structure, nous faisons du théâtre, de la danse, de la musique, un peu de tout ce qui concerne les arts de la scène.
Donc, ils ont commencé à contester ma présence dans la salle, puisqu’ils prétendaient que mon électorat venait plus du milieu de la danse. Prenons, par exemple, Adolphe Alladé, qui est, certes, connu pour la danse, mais, qui a quinze dates de tournée nationale, chaque année, pour le théâtre. Nos amis disaient que nous avons amené des gens du ballet, alors qu’Adolphe fait de la danse et du théâtre. Des gens comme Stanislas  Dègbo aussi étaient là.
En bref, comme mes amis ont vu que j’étais quand même avec un nombre d’électeurs, qui allait me permettre de gagner, ils ont commencé à faire du bruit … Mais, je dis à mes amis qu’il y a un malentendu entre nous parce que, même quand je prends la danse, il y a une mise en scène qui se fait ; surtout quand vous faites de la danse thématique, vous travaillez autour d’un thème. Donc, il y a une mise en scène qui se fait. En dehors de cela, nous faisons aussi du théâtre, dans son genre populaire et, même au sein du Cac ’’Oshala’’, nous faisons le genre classique ! Voilà que les amis disent que nous sommes seulement du côté de la danse ; cela a fait que les élections n’ont pas pu se dérouler.
Personnellement, j’attends. J’ai appris qu’ils ont écrit et j’ai consulté ma base, parce que, après tout, je suis membre de la Fédération nationale des troupes de danse et de théâtre du Bénin. Nous attendons de voir quand la Direction de la Promotion artistique et culturelle va convoquer le corps électoral pour le déroulement des élections.


Nous avons entendu dire qu’à cette élection, il y avait plus de votants dans le camp du ballet et de la danse que dans celui du théâtre classique. Est-ce que vous confirmez cela ? Comment avez-vous fait ?

Comme vous le savez, quand il y a une élection, il faut battre campagne. Moi, de mon côté, comme je suis de la danse et du théâtre, j’ai contacté les amis qui font la même chose que moi et, ils ont répondu présents, ils sont venus là pour me soutenir. C’est vrai que, si l’élection s’était passée, ceux qui étaient là auraient voté pour moi. Et, même ceux qui font du théâtre classique sont aussi venus  voter pour moi. Donc, j’avoue que j’avais la majorité, ce jour-là. 


Est-ce que vous confirmez qu’il y a une différence entre les hommes du ballet et du théâtre, d’une part, et ceux du théâtre pur, d’autre part, surtout qu’on entend dire que les premiers n’ont pas fait de longues études, qu’ils n’ont pas un niveau intellectuel élevé, qu’ils sont plus brutaux, plus instinctifs, alors que les seconds seraient plus intellectuels ?

Ecoutez, à quoi comparez-vous l’intellect ? Ce jour-là, mon électorat n’avait pas le manteau de danseurs. Je ne voulais même rien dire … Quand certains se voient plus intellectuels, ils veulent me dire que, parmi eux, ils ont tous des diplômes universitaires ? Quand on fouille, ce n’est pas vraiment le cas ! Moi, de mon côté, j’ai fait au moins un Bac+2 ! Donc, on ne peut pas me dire que je ne suis pas un intellectuel … C’est vrai qu’au niveau du théâtre populaire, il y en a beaucoup qui n’ont pas fait de grandes études, ce qui fait qu’on a l’impression que ceux-là sont des gens qui ne réfléchissent pas, alors que l’intellect n’est pas synonyme de diplôme. Moi, je ne veux pas entrer dans ce débat. Quand ils disent que, dans notre groupe, nous n’avons pas de grands diplômes, je le leur concède. Mais, dans ce que nous faisons, on se connaît ; quand on entre dans le domaine du théâtre classique, on sait qui fait quoi et qui a quel diplôme ; on se connaît …
Donc, avec cette affaire de diplôme, ils cherchent tout simplement des prétextes pour distraire l’opinion publique, dans je ne sais quel objectif …


Est-ce que vous pouvez présenter un peu votre parcours ?

J’appartiens au Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, ’’Oshala’’ qui veut dire ’’La grande divinité’’. Mais, je n’ai pas commencé mes expériences avec cette structure, j’étais le metteur en scène et le chorégraphe de l’Ensemble artistique et culturel ’’Towara’’, que tout le monde connaît. C’est à ce niveau que j’ai commencé à faire de la mise en scène. Par la suite, j’ai décidé de prendre mes responsabilités et, c’est là où j’ai mis en place le Centre artistique et culturel Oshala, en 2006 ; nous y faisons de la danse, du théâtre, de la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Chacun de ces domaines constitue une section avec, à sa tête, un responsable. Concernant le Cac ’’Oshala’’, j’en suis le Directeur artistique et pédagogique. Nous nous sommes lancés dans la formation des élèves, une des activités du Centre, puisqu’ils constituent la relève efficiente de demain.


Avez-vous un appel à lancer ?

Nous avons l’obligation de nous mettre ensemble pour que la politique n’entre pas dans la culture, parce que tout se passe de telle sorte qu’aujourd’hui, on veut tout politiser si bien que quand on ne parvient pas à tirer le drap de son côté, on sème le désordre. L’appel que j’ai à lancer est que, nous sommes dans le domaine et nous y resterons, donc, si nous sommes divisés, on ne peut rien ; il faut que nous restions soudés et que nous nous entendions. Il faut que nous cultivions l’écoute ; quand l’autre parle, il faut que son interlocuteur ait la patience de l’écouter. Pour finir, je dirai que « ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous divise ».



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mardi 9 septembre 2014

Oscar Kidjo, élu représentant des promoteurs culturels au Conseil d’administration du Fitheb

Dans le cadre de la constitution des organes du nouveau Fitheb


Le processus de constitution des organes de la nouvelle formule du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), validée par le décret gouvernemental du 30 décembre 2013, vient d’entamer sa phase élective. Ce mardi 9 septembre 2014, la Salle de conférence de la Direction de la Promotion artistique et culturelle (D/Pac) du Ministère de la Culture, de l'alphabétisation, de l'artisanat et du tourisme (Mcaat) a connu l'élection d'Oscar Kidjo comme le représentant des promoteurs culturels dans le prochain Conseil d'Administration du Fitheb. 

Oscar Kidjo, quelques secondes, après son élection ...
11 voix, pour Oscar Kidjo, 1, pour Ali Wassy Sissy, 1 bulletin nul, 0 abstention. Tel est le verdict du vote ayant sanctionné le scrutin lié à la désignation du représentant des promoteurs culturels dans le Conseil d'Administration (Ca) de la nouvelle mouture du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb). Celle-ci a été mise en place par le Conseil des ministres du 30 décembre 2013. Avec elle, le Ca comporte quinze membres dont quelques-uns sont élus par leurs pairs. 
Dans ce processus, les promoteurs culturels viennent de porter leur choix sur Oscar Kidjo, Directeur général de "Phonivision" et membre de l'Association des promoteurs culturels (Apc), l'institution qui a présenté sa candidature. 
Quelques minutes après son élection, Oscar Kidjo n'a pas manqué de confier ses premières impressions aux journalistes présents : « Je crois que je suis heureux ; les promoteurs culturels ont certainement trouvé en moi la personne qui devait valablement les représenter. Il y a des personnes très valables, au niveau des promoteurs culturels. Mais, le choix a été porté sur ma modeste personne ; je ferai de mon mieux parce que c’est le seul Festival international que nous ayons au Bénin, ici et, ce Festival a besoin certainement de s’enraciner dans le paysage culturel de notre pays. Donc, en tant que représentant des promoteurs, je participerai certainement à la promotion de ce Fitheb-là, à travers l’expérience que j’ai dans les domaines de la promotion des arts et de la direction des projets culturels ; je ferai l’effort effectivement d’apporter ma modeste contribution au rayonnement du Festival. Je pense que c’est très important : c’est le seul Festival international que nous avons et, il se doit de grandir, d’être fort. J’espère seulement que les pouvoirs publics donneront les moyens au Festival pour que ce soit vraiment un Festival à la hauteur des attentes du Gouvernement et du monde culturel. »
Les regards sont tournés, à présent, sur la matinée de demain, mercredi 10 septembre 2014, pour connaître le représentant des Journalistes culturels dans le même Conseil d'administration du Fitheb, nouvelle formule.

Marcel Kpogodo  

dimanche 13 avril 2014

Jean-Michel Abimbola comble les danseurs du Ballet national

En libérant la dernière tranche de leurs émoluments

La fin d'après-midi du jeudi 3 avril 2014 a donné lieu à une cérémonie pécuniairement stratégique à la Salle Vip du Ministère de la Culture. Jean-Michel Abimbola a libéré une somme de 500 mille francs Cfa en direction de chacun des danseurs de l'Ensemble artistique national, au titre de leurs émoluments liés aux années précédentes de prestation.


Léon Hounyè, très heureux d'avoir reçu ses 500 mille francs, en espèces, des mains du Ministre de la Culture
En présence des Directeurs techniques de son Département et, notamment, de Marcel Zounon, Directeur du Ballet national, le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, a remis un chèque de 500 mille francs à chacun des 113 danseurs de l'Ensemble artistique national. C'était le jeudi 3 avril 2014, à la Salle Vip de la structure ministérielle.Cette somme d'argent représente la dernière tranche des frais de prestation de ces artistes, vu qu'ils en avaient touché la première, de 500 mille francs aussi,
le 17 décembre 2013, à en croire le Ministre Abimbola, pour qui les bénéficiaires de ce traitement financier relèvent des promotions 2007, 2009 et 2011. Pour lui, encore, ce résultat est le couronnement de plusieurs mois de tractations avec le Ministère des Finances, ce qui, dans le rang des artistes, avait fait perdre espoir en un tel dénouement.

Photo de famille du Ministre Abimbola avec, à l'extrême gauche, Marcel Zounon, suivi par Alladé Koffi Adolphe ...
Léon Hounyè, prenant la parole au nom de ceux-ci, a remercié le Ministre pour cette prouesse et, par extension, le Président de la République, le Docteur Boni Yayi, après avoir retracé toutes les souffrances que ses pairs et lui ont dû supporter, pendant la longue attente. Quant au Ministre Abimbola, intervenant en dernière position pour montrer sa grande satisfaction que tout le monde puisse assister à une fin aussi heureuse de ce qu'il serait possible d'appeler une odyssée, il a demandé aux artistes de faire un bon usage de l'argent qui devrait leur être remis quelques minutes plus tard et a procédé à la remise symbolique des Cinq cent mille francs, en billets craquants, à quelques-uns de leurs porte-parole, avant de mettre fin à la cérémonie et de se retirer, laissant ses collaborateurs s'occuper de la distribution effective de la somme d'argent aux autres artistes.

Marcel Kpogodo