Un grand projet de
réorganisation de l’univers cinématographique du Bénin
La matinée du jeudi 7
novembre 2013 a donné lieu à une conférence de presse à l’auditorium de l’Institut
français du Bénin. Elle a été animée par le réalisateur béninois vivant en France,
Sanvi Panou. Les échanges de celui-ci
avec les journalistes lui ont permis d’exposer sa vision rénovatrice du monde
du cinéma béninois, sous le couvert de la mise en place d’un festival de film
dans une ville de notre pays.
Agoué est la ville
choisie par Sanvi Panou, réalisateur béninois, pour abriter le tout prochain
festival de films, créé par lui et dénommé « Les Ecrans de résistance ».
C’est la substance de la conférence de presse qu’il a tenue à l’auditorium de l’Institut
français du Bénin, dans la matinée du jeudi 7 novembre 2013. Il fonde ce
Festival sur l’objectif de restaurer la vie culturelle au Bénin et de familiariser
à nouveau la population béninoise avec le 7ème art qu’est le cinéma.
Dans un constat amer, l’orateur a fait ressortir que, dans un premier temps, le
Bénin, comme beaucoup de pays d’Afrique, ne dispose plus de salles de cinéma,
ce qui représente une « catastrophe culturelle » que des plaintes,
des lamentations, selon lui, ne permettront pas de résorber. Ainsi, il a décidé
de mettre en place «Les Ecrans de résistance » pour travailler à projeter
des films sur des espaces publics, ce qui permettra de faire vivre aux Béninois
une ambiance longtemps disparue, celle de la découverte d’un film dans l’intimité
d’une salle fermée. Ceci implique, selon lui, une stratégie de récupération des
salles de cinéma existantes dans le pays et réservées à des activités pour
lesquelles elles ne sont prévues.
Aussi, dans un second temps, Sanvi Panou a
déploré que le Bénin ne dispose pas d’un contenu cinématographique
représentatif à proposer au reste du monde par la présence des chaînes
béninoises de télévision sur satellite. Voilà une situation qu’il compte aussi
contribuer à réparer, ce qui l’amène à la mise en place de plusieurs
initiatives dont l’une des plus remarquables est la tenue, ce samedi 9 novembre
2013, au Siège du Fitheb, à partir de 18 heures, des Etats généraux du cinéma
et de l’audiovisuel, ce qui aidera à «réfléchir sur le contenu des
programmations filmographiques sur les télévisions béninoises » ; il s’agit d’un creuset qui réunira des professionnels du cinéma et, notamment, des
personnalités intéressées par le débat, pour un étalement de toutes les
difficultés qui se présentent au Bénin à faire des films. Le résultat de cette
initiative : mettre en place une structure représentative pour être,
partout où besoin sera, l’interlocuteur des hommes béninois du cinéma. Ce plan de travail,
initié par Sanvi Panou, devrait susciter l’adhésion désintéressée de toutes les
parties interpelées par la léthargie du cinéma béninois.
Marcel Kpogodo
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