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jeudi 17 novembre 2016

La Plateforme exige la démission du Ministre Ange N’Koué

Dans le cadre d’un nouveau point de presse tenu par l’institution faîtière


Le Centre ’’Africa sound city’’, sis quartier Kindonou, à Cotonou, a servi de cadre à la tenue d’un point de presse. Il a été animé par les membres de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. L’événement se tenait dans le milieu de la matinée du mercredi 16 novembre 2016. Il ressort des réflexions partagées que la démission du Ministre de la Culture, Ange N’Koué, est la condition sine qua non pour le retour d’une bonne ambiance dans la corporation artistique et culturelle du Bénin.

De gauche à droite, Eric Thom'son, Pascal Wanou et Pidi Symph
« […] nous réclamons solennellement la démission du Ministre Ange N’Koué », a lancé Pascal Wanou, Porte-parole de la Plateforme des Confédérations et des fédérations d’artistes et d’acteurs culturels du Bénin. C’était le mercredi 16 novembre 2016, à l’espace culturel, ’’Africa sound city’’ du quartier Kindonou de Cotonou, au cours d’un point de presse en deux étapes, initié par cette organisation. Cette phrase choc s’est révélé l’aboutissement d’un vrai réquisitoire contre Ange N’Koué, Ministre du Tourisme et de la culture.
En effet, selon Pascal Wanou, quatre principaux griefs imposent que ce Ministre quitte son poste. D’abord, la Plateforme reproche à Ange N’Koué d’avoir accusé, à tort, certains artistes et acteurs culturels d’avoir bénéficié de la cagnotte dénommée ’’Instructions directes du Ministre (Idm) ; il s’agirait de lui-même, Pascal Wanou, de Gaston Eguédji, Pidi Symph, Anice Pépé et de Gbessi Zolawadji. « [Ils] n’ont jamais bénéficié d’Idm, ni directement, ni indirectement », réaffirme Pascal Wanou, concluant avec véhémence : « Ce sont donc de fausses et graves accusations que le Ministre a portées contre nous, devant les Députés, pour justifier ses dérives ».

Vue des participants ...
Deuxième point de désaccord entre la Plateforme et le Ministre du Tourisme et de la culture : l’accusation que cette institution fait à l’autorité de se préparer à gérer, d’une manière très personnelle, la somme de 17 milliards 100 millions, contenue dans le budget 2017 du Ministère, sous le couvert de l’exécution de trois activités relevant, en principe, de la responsabilité du Fonds des arts et de la culture (Fac), mais qu’Ange N’Koué voudrait conduire comme des projets. Il s’agit, selon Pascal Wanou, des chapitres suivants : « Préservation et mise en valeur du patrimoine culturel et du patrimoine naturel à caractère culturel », « Mise en place d’un Fonds de bonification des crédits de projets culturels » et « Promotion des talents et renforcement des capacités dans le secteur de la culture ».     
Troisièmement, la Plateforme constate qu’Ange N’Koué a supprimé du budget 2017 du Ministère de la Culture le Projet relatif à la construction du Théâtre national. Pourtant, à en croire Pascal Wanou, cette initiative avait d’abord été lancée par le Feu Président Mathieu Kérékou, en 1996, avant que l’ancien Chef d’Etat, Boni Yayi, le poursuive jusqu’à ce qu’on en soit arrivé à la pose de la première pierre de l’institution pour laquelle il a même été conçu une maquette.

... au point de presse
En quatrième position, la Plateforme des confédérations et fédérations d’artistes et d’acteurs culturels s’indigne qu’Ange N’Koué ne lance pas la Saison artistique de l’année 2017. Et, à ce propos, l’artiste Eric Thom’son, a, dans une première étape, évoqué les quatre avantages d’une saison artistique : « la promotion de l’art et de la culture », « la vente des produits et des services artistiques et culturels », « la formulation de plaidoyers et de requêtes », puis « la synchronisation des activités culturelles, aux plans local, continental et international, en rapport avec les défis économiques à relever ».
Ensuite, il a fait ressortir les quatre répercussions négatives de cette situation d’absence d’une saison artistique, pour l’année 2017 : l’impossibilité pour le Bénin d’ « offrir un agenda riche et visible » sur Internet, la difficulté qu’auront les touristes à « planifier un voyage intéressant sur notre pays », la frustration que ceux-ci éprouveront de ne pas vivre les « festivals professionnels existants grâce auxquels les populations se mirent dans leurs cultures » et la compromission du « rôle de régulateur et d’entretien de la paix » que garantit, notamment, l’art.
Enfin, prenant à nouveau possession de la parole, Pascal Wanou a donné un ultimatum au Ministre Ange N’Koué : « Les jours qui viennent s’annoncent durs et très chauds si la Saison artistique 2017 n’est pas lancée dans les 7 jours qui viennent ».
Rappelons que, dans ses premiers mots, au cours du point de presse, auquel ont pris part plusieurs artistes, le Porte-parole, Pascal Wanou, a présenté les félicitations de la Plateforme au Président de la République, Patrice Talon, pour avoir fait passer le budget du Ministère de la Culture de 6,5 à 35,7 milliards. Et, compte tenu de la crise qui s’annonce, la conclusion ci-après a été adressée au premier des Béninois : « Nous invitions donc le Chef de l’Etat à prendre la mesure de la gravité de la situation et à prendre ses responsabilités afin que vive la culture béninoise ».


Marcel Kpogodo   

mercredi 15 octobre 2014

Jean-Michel Abimbola, le Ministre de la Culture à qui tout réussit

Face à l'augmentation de la cagnotte du Fonds d’aide à la Culture
(Quelques acteurs culturels se prononcent)


Le Conseil des Ministres, du 2 octobre dernier, dans son communiqué rendu public, a fait connaître une mesure très importante intéressant le monde des artistes, des acteurs et des promoteurs culturels : l’augmentation très sensible du Fonds d’Aide à la culture (Fac), ce qui révèle un fait de succès pour Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat). A cet effet, en marge du méga concert de clôture des vacances, tenu à Parakou, le samedi 11 octobre 2014, certains artistes participants et des acteurs culturels ont accepté de nous confier leurs impressions.


Le Ministre Abimbola, entouré, à gauche, de M. Nahouan, son Directeur de Cabinet et, à droite, d'Eric Totah, le Secrétaire général du Ministère
3 milliards de Francs Cfa. C’est désormais le montant du Fonds d’aide à la Culture (Fac), structure d’octroi de subventions aux artistes, aux acteurs et aux promoteurs culturels, chapeautée par le Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat). A en croire le communiqué du Conseil des Ministres du 2 octobre dernier, concernant « le portefeuille des investissements publics et les mesures prioritaires du Gouvernement, pour la gestion 2015 », le 15ème point de la rubrique « Infrastructures productives autres que l’Energie », se libelle comme suit : « l’augmentation des capacités opérationnelles du Fonds d’aide à la culture : 3 milliards en 2015 contre 1,5 milliard en 2014 ».
Ainsi, il n’y a plus aucun doute que le Fonds d’aide à la culture détient une cagnotte qui est passée du simple au double. D’une part, ceci montre l’efficacité du lobbying actif du Directeur de ce Fonds, Blaise Tchétchao, mais, surtout, du sens du résultat de son autorité de tutelle, le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola. La discrétion essentielle que manifeste ce membre du Gouvernement donne l’impression d’une stagnation dans son action. Cependant, au vu de ses résultats, on se rend compte qu’il s’agissait d’une fourmi qui travaillait ardemment dans l’ombre. Voilà du pragmatisme chez un homme dont beaucoup ne donnaient pas cher de l’efficacité, dès son arrivée à ce Ministère chargé de gérer une corporation parmi l’une des plus exigentes de la nation, celle des artistes, des acteurs et des promoteurs culturels.
D’autre part, une conséquente immédiate de ce doublement de la capacité financièrement opérationnelle du Fonds d’aide à la culture semble être la possibilité pour cette structure de soutenir plus de projets et, peut-être, d’accorder un montant plus conséquent à ceux qui seront retenus dans le cadre de l’appel à projets, clos le 8 octobre dernier, surtout lorsqu’on sait que les artistes financés se plaignent souvent de ne pas bénéficier de la totalité du financement demandé.
Par conséquent, dans le contexte d’une gestion satisfaisante, il deviendrait exceptionnel d’enregistrer des contestations, comme par le passé, de la part des bénéficiaires d’un Fonds hautement convoité.

Marcel Kpogodo


Impressions de quelques artistes et de certains acteurs culturels


Anice Pépé :
« Trois milliards, pour le Fonds d’aide, honnêtement, c’est bon ; moi, j’ai apprécié la chose. Vous savez, je suis un artiste de couleur très rare. Donc, quand c’est juste, je le dis, quand cela ne l’est pas, je le dis aussi. On n’était même pas à 1 milliard, avant l’arrivée du Président Yayi Boni qui a ramené la chose à ce montant, puis, de doléances en doléances, il a accordé que cela aille maintenant au tri-milliard. Donc, sincèrement, moi, je tire chapeau au Président de la République, j’en fais de même au Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, qui est mon ami, qui est mon frère. Je lui tire chapeau aussi d’avoir bossé. Je remercie aussi tous les artistes, toutes les fédérations qui ont bossé, qui ont œuvré à ce que le Gouvernement béninois nous accorde 3 milliards pour soutenir la chose culturelle. 
Mais, une chose est de donner 3 milliards et, une autre est de suivre, pour que l’argent ne soit pas dilapidé, pour qu’il aille vraiment vers les cibles retenues pour la subvention. Vous savez, si vous avez besoin de 500 mille, pour faire le commerce de motos, et que celui à qui vous demandez l’argent en a bien la possibilité mais ne vous donne que 100 mille, je crois que vous pouvez acheter des bouteilles et commencer à faire le commerce de l’essence au bord de la voie. Donc, quand on ne donne pas ce qui doit normalement aller à un artiste qui travaille bien, qui bosse pour le développement, pour l’épanouissement, pour le progrès de la musique, de la culture de son pays, il ne pourra pas bien faire le travail.
Moi, j’en suis un exemple : depuis que je chante, je n’ai jamais adressé une demande au Fonds d’aide à la culture pour sortir mes albums mais, je les sors de moi-même, avec l’aide de ceux qui me soutiennent de jour en jour. Je profite de votre canal pour leur dire merci.
Quand je vais constater que les 3 milliards se gèrent comme cela se doit, que l’on attribue les subventions à qui de droit, réellement, je pourrai adresser, moi, personnellement, ma première demande de subvention ou de financement de mon album, au Fonds d’aide à la culture, donc, au Ministère de la Culture. Sinon, moi, je n’en ai jamais demandé ; si je le fais, ils vont me le donner.
En réalité, moi, Anice Pépé, je suis un Disque d’or, au Bénin. Et, quand on le dit, c’est l’artiste le plus vendu de toutes les catégories de la musique, que cela soit moderne ou traditionnel. Vous voyez donc que j’ai reçu le Disque d’or ; il se décerne par le Bureau béninois de droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra). Le Bubédra étant sous la tutelle du Ministère de la Culture, cela veut dire que c’est l’Etat qui me donne ce Disque.
Comme je l’ai reçu, on ne doit plus attendre que je fasse un dossier pour que l’on me donne une subvention, avant que je ne produise ; on doit dire : « Désormais, on met tel montant à la disposition de tel artiste, chaque année, désormais, pour qu’il continue de faire ce qu’il a fait, pour mériter ce Disque d’or ». Le Disque d’or, c’est un trophée de mérite, ce n’est pas un trophée d’affaires ; il consiste à évaluer ce que tu as fait comme nombre de ventes de disques avant de le décerner.
Donc, il faut que l’on prenne soin de bien répartir ces 3 milliards, parce que, et le Président de la République, et le Ministre de la Culture, ils ont, tous les deux, eu le cœur de donner ; je leur demande, en tant qu’artiste, professionnel de mon domaine, de bien suivre la gestion de ce Fonds pour que cela puisse bien prospérer. Il faut que le Président de la République ait le courage, la vigueur de pouvoir suivre la gestion de ce gros montant qu’il a mis à la disposition de la culture béninoise, parce que, quand on dit 3 milliards, ce n’est pas seulement la musique, ce n’est pas seulement le cinéma ni le théâtre, c’est aussi la culture, la tradition, nos couvents, nos royaumes, la danse, le ballet, c’est ça ! Il faut que l’argent soit réparti comme cela se doit. »


Koffi Alladé Adolphe :
« Le milliard culturel a été multiplié par trois ; nous en sommes très contents, pour le Gouvernement de notre pays. Et, en deuxième position, je suis très content parce que le Ministre Jean-Michel Abimbola est dynamique ; voilà un ministre sur qui on peut compter, voilà un ministre qui connaît la culture de son pays, qui se mouille pour la culture de son pays. Avant, c’était avec M. Toléba qu’on est allé à 1 milliard. Aujourd’hui, c’est avec M. Jean-Michel Abimbola qu’on a atteint le tri-milliard. Donc, je dis un grand merci à notre Gouvernement et, un grand merci à notre Ministère de la Culture. Bravo ! On espère : si cela peut aller jusqu’à 6 milliards, ce serait bien. 
Mais, en ce qui concerne la gestion correcte de ces 3 milliards, elle est claire : nous avons le Fonds d’aide à la culture ; comme cette structure a pu gérer le milliard, je suis sûr qu’elle va bien gérer le tri-milliard. Donc, je lui laisse le soin de le faire. »    


Jolidon Lafia :


« Mes impressions sont très bonnes. Mais, avant, je voudrais rendre hommage à quelqu’un, quelqu’un qui mérite qu’on lui dise merci, c’est le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola. Moi, je n’y croyais pas ; il faut reconnaître que cette personnalité a sa façon à elle de gérer son Département, donc, notre Département et, il a mis toute son énergie, tout son savoir-faire et, surtout, son calme, qui est un calme très très productif. Avant, on avait 1 milliard, avec le Ministre Toléba ; aujourd’hui, on en a 3 avec le Ministre Jean-Michel Abimbola. Je crois que, c’est à lui le grand merci. Mais, avant lui, il y a quelqu’un qui a compris que la culture est une force, que la culture est notre identité, quelqu’un qui a compris que les artistes doivent être encouragés, doivent promus, soutenus, pour que, à leur tour, ils fassent la promotion de la culture béninoise : c’est le Chef de l’Etat, le Docteur Boni Yayi, que je salue, avec tout le respect dû, vraiment, à son charisme, à son fair-play. Honnêtement, un grand merci au Docteur Yayi Boni qui a compris que les artistes ne sont pas que des amuseurs publics, mais, qu’ils participent à l’éclosion de l’image et de la diplomatie béninoises. Vraiment, merci à lui ! Nous le soutiendrons toujours, nous, artistes. Vive la culture béninoise au service des peuples et, au service, d’abord, de notre Etat, parce que c’est lui qui nous a donné ces 3 milliards. J’espère que, nous, artistes, désormais, allons mieux nous organiser pour que ces 3 milliards nous profitent et que nous cessions nos différentes querelles ; il n’y a pas une corporation où les gens s’entendent comme dans une famille. Donc, il nous appartient de taire nos petites différences intestines, pour que nous profitions de ces 3 milliards pour faire grandir notre culture. Et, je sais que, désormais, les Béninois ont compris, les artistes, également, que nous devons aller plus loin, refuser, cesser d’être colonisés ; aujourd’hui, c’est le Nigeria et le Ghana qui font un tandem très fort et qui dictent leur loi. Je crois que, en disant merci au Chef de l’Etat, il nous revient, maintenant, de tout faire pour que notre musique puisse, à un moment donné, s’imposer ; c’est vrai que quelque chose a commencé et, il ne faut pas l’arrêter, il faut continuer. Aujourd’hui, les gens peuvent danser, en boîte, sur la musique béninoise, du début jusqu’à la fin ; c’est un acquis qu’il faut renforcer par ce que nous sommes en train de faire, ici, à Parakou : le jeu live. Il faut encourager les artistes à jouer et à chanter de leur voix, encourager la pratique instrumentale et, que les trois milliards qui vont venir ne soient pas seulement comme un somme qu’on va utiliser pour donner à manger au bétail, mais, que ça soit les journalistes culturels, les promoteurs culturels, que nous nous organisions, et que cela profite réellement à la corporation, que la culture béninoise soit hissée à son plus haut paroxysme.
En ce qui concerne la gestion de ces trois milliards, je propose que les fédérations se retrouvent, parce que, voici ce qu’on a remarqué avec le seul milliard : il y a des fédérations qui étaient seules à en profiter et, cela, chaque année ; je ne voudrais pas les citer, tout le monde les connaît. Et, le milliard est devenu comme s’il était localisé seulement à Cotonou ; celui qui est à Tcoumi-Tchoumi, à Ouidah, au fin fond, celui qui est à Bassila, doivent forcément venir à Cotonou, avec les risques que cela comporte et, quand il vient, il est tourné en bourrique, alors que les Directions départementales existent …
Je pense qu’en ce qui concerne ces 3 milliards, quand on va dégager la part qui revient au fonctionnement du Ministère, que l’on distribue le reste afin qu’il profite à tout le Bénin, et que les Directions départementales soient renforcées, pour la gloire de la culture béninoise. »


Ignace Don Métok :


« Mes impressions sont bonnes, parce que, cela fait des années que nous attendons cette nouvelle et, nous sommes très heureux d’apprendre, d’ailleurs, que le Gouvernement a fait cet effort-là ; nous ne pouvons que saluer cela. Je vais simplement demander que les projets porteurs qui seront proposés, qui seront à l’attention de ceux qui décident, au niveau du Fonds d’aide, soient soutenus, véritablement comme il faut, parce que, jusque-là, nous ne sommes pas toujours satisfaits ; quand vous demandez le soutien du Fonds, vous n’êtes jamais appuyés à la hauteur de vos projets. Donc, nous allons demander simplement que, désormais, les projets soient beaucoup plus considérés et que les fonds qu’on met à la disposition des artistes soient beaucoup plus considérables pour, vraiment, amener les projets à bon port. »

Simba Franco Junior :
« L’Etat, le Gouvernement a déjà fait ce qu’il peut. Si mes souvenirs sont bons, on était partis de 800 millions, pour en venir à 1 milliard, à 1,300 milliard pour 1,500 milliard, avant d’aboutir à 3 milliards. Mes impressions en sont très bonnes ; j’en remercie le Gouvernement, mais, il ne faut pas que l’Etat mette de l’argent et que les gens écrivent des projets et que, nous, on serait toujours là. Moi, des fois, cela m’étonne. Il faut nécessairement que, d’ici un an à deux ans, on puisse avoir des musiciens internationaux, par des formations, de vraies formations et non par des formations fictives où les gens prennent l’argent pour ne rien faire.
Aujourd’hui, au Sénégal, au Cameroun, au Congo, notamment, ils n’ont pas ce Fonds, ce qui est notre cas, au Bénin. En temps normal, on doit faire plus que ça … Et, je demande à tous mes collègues artistes-chanteurs, promoteurs culturels, de ne pas recevoir de l’argent sans accomplir ce que nous avons annoncé dans notre projet ; si on est conscients, après deux ans d’exécution, on aura un bon résultat.
N’étant pas politicien, je peux quand même dire merci au Gouvernement du Docteur Yayi Boni, parce qu’il a au moins pensé qu’il faut  ça. Maintenant, le travail nous revient à nous, acteurs culturels, artistes, de dire merci au Gouvernement, pour qu’un jour, ce Fonds vienne à 10 milliards ; cela dépendra de ce que nous allons faire. Chers amis, chers artistes, chers acteurs culturels, si les projets marchent, réalisons au moins ce que nous y avons écrit et, si on le fait, dans deux ans, nous serons des artistes internationaux.
Quant à la gestion de ces 3 milliards, il ne faut qu’on prenne l’argent pour réaliser la photocopie de la culture des autres ; il faut plutôt financer ceux qui font la promotion de notre culture. Après cela, on a des espaces, on a des terrains, ce qui nous permettra d’avoir des lieux de spectacles dignes de ce nom, de même que de vrais formateurs qui vont former de vrais artistes ; il ne faudrait pas qu’on prenne l’argent pour aller s’acheter des motos, pour commencer, après, à critiquer le Gouvernement. Je demande au Directeur du Fonds d’aide, comme il a mis sur le terrain une équipe de suivi, il faut que celle-ci fasse son travail. »

Gogoy Akouègnon Prosper:
« Depuis fort longtemps, j’ai toujours dit que le Gouvernement joue une partition qui est totalement pleine, parce que, vous savez, on est partis de 300 millions, pour arriver à 1,5 milliard et à 3 milliards ; je crois que ce sont des efforts considérables que le Gouvernement est en train de consentir pour le rayonnement de la culture béninoise, en générale. Donc, il revient seulement à nous, acteurs culturels, de pouvoir exploiter ces fonds qui sont mis à notre disposition pour créer la richesse, afin de susciter une augmentation perpétuelle. Donc, on ne peut que remercier le Gouvernement, dans cet effort et, dans cet engagement.
Pour la gestion, c’est autre chose : cela dépendra de nous tous, que ce soit ceux qui chez le Fonds est domicilié et ceux qui en sont bénéficiaires, cela dépend de nous tous ; il faut que, dans chaque secteur, dans chaque corps de métier, que nous soyons beaucoup plus professionnels et que nous proposions des projets vraiment porteurs. Et, ce serait pour le bien de tous. Donc, pour la gestion, c’est nous tous qui devons contribuer à une bonne gestion de la chose. »

Alpha Mim :
« Je suis très content ; si le milliard passe à 3 milliard, cela montre que le monde culturel est un secteur qui entre dans le développement de l’économie de notre pays. Et, c’est à l’actif de notre Chef de l’Etat qui a su, très tôt, comprendre que la culture est un des maillons d’une grande chaîne qui entre dans le développement harmonieux de notre pays. Donc, de 1,5 milliard à 3 milliards, c’est très important. Seulement, là où il y a un hic, c’est qu’il faut essayer de revoir la répartition de ces trois milliards ; j’ai compris que la plupart de nos artistes, on leur donne de l’argent sans essayer de voir un certain suivi dans sa gestion. Donc, j’aurais souhaité, comme proposition, qu’on prenne nos artistes, qu’on essaie de les écouter dans ce qu’ils font, et qu’on aille jusqu’à la réalisation du clip, voire à la promotion de l’album. Sinon, la plupart de ces artistes prennent l’argent et en font autre chose, parce qu’il faut d’abord gérer le quotidien ; vous voyez un artiste, qui se cherche d’abord, et qu’on lui donne 1 ou 2 millions, il faut qu’il gère son quotidien, il doit paraître, il doit faire ceci il doit faire cela, avant de penser à l’album et, le suivi en est un peu raté.
Donc, 3 milliards, c’est beaucoup, ce qui va permettre d’augmenter la part octroyée aux artistes. Mais, dans ce cas, il va falloir qu’on puisse les suivre, de la production de l’audio à la promotion de l’album. »


Propos recueillis par Marcel Kpogodo