mardi 25 février 2014

Projet "Mava unité résidence"

Sept étoiles pour une inspiration spécifique

Les dépendances de la Bibliothèque "Musée de l'art de la vie active" (Mava), sis Quartier Fidjrossè de Cotonou, ont abrité une résidence de création sur le thème de l'unité, d'où la dénomination "Mava unité résidence". Si sept artistes y ont participé, elle a donné lieu à une exposition qui s'est achevée, le lundi 24 février 2014. Celle-ci, en présence, notamment, de l'Ambassadeur de l'Allemagne près le Bénin, avait été ouverte par une grande performance rythmiquement mouvementée, animée par des artistes danseurs et des artistes acrobates, le vendredi 21 février, en plein après-midi, au même lieu.

Un extrait de la performance sur l'unité, à l'ouverture de l'exposition "Mava unité résidence", le vendredi 21 février 2014.
Hermann Pitz, l'Allemand, Dianne Hagen, la Hollandaise, Sokey Edorh, le Togolais, Meschac Gaba, Thierry Oussou, Eliane Aïsso et Donatien Alihonou, les Béninois, dont le premier vit en Hollande, sont les sept artistes ayant pris part à la résidence de création, "Mava unité résidence", qui s'est déroulée à partir du 3 février 2014, à la Bibliothèque Mava. C'était aussi sous la coordination d'Edith Rijnja, Hollandaise, historienne de l'Art, notamment. Après un peu plus de deux semaines de travaux en atelier, entrecoupées par une conférence-débats sur le thème : "Unité : mythe ou réalité?", et animée par le Professeur Romuald Tchibozo, Professeur d'Art contemporain à l'Université d'Abomey-Calavi, les résultats étaient palpables et, au cours d'une conférence de presse donnée par les artistes, le jeudi 20 février dernier, en soirée, ces résultats ont été présentés aux professionnels des médias.

Edith Rijnja, présentant Hermann Pitz, face à son œuvre d'art.
Hermann Pitz : Ouvrant le bal des explications, l'artiste allemand, Hermann Pitz, présente aux journalistes et à ses collègues artistes le fruit de son inspiration : un long cadre spacieux, en verre, présentant une vision d'agrandissement de la Bibliothèque Mava. Selon lui, un facteur très simple incarne l'idée de l'unité, la représentation de la totalité de l'espace Mava, des appartements privés à la pièce de lecture en passant par les espaces d'exposition ; ce champ total s'embarque dans la logique unitaire de l'évolution.

Le fulgurant "Baby foot" de Meschac Gaba.
Meschac Gaba : Le promoteur du Projet "Mava unité résidence", en mettant la main à la pâte de la réalisation du concept de l'unité trouve aussi une formule très simple qui appartient à notre quotidien immédiat, le "Baby-foot", en trois temps. Dans le premier, c'est le concept ordinaire, avec deux équipes en lice, chacune d'elle, en son sein, selon l'artiste, incarnant l'unité. Mais, là où le schéma se dote d'une envergure réflexive reste la formule du jeu où toutes les deux équipes sont indissociables, étant revêtues des mêmes attributs, ce qui semble vouloir dire qu'au-delà d'un affrontement, il existe une symbiose entre deux camps dans une logique qui, tout en étant spécifique, est commune de part et d'autre. Quant à la troisième  pièce, présentée sous le couvert du "Baby foot", c'est le système de la globalisation qui est mis en vue, étant donné tout ce que cela suppose de sacrifices culturels pour que tous les hommes de la terre adoptent les mêmes modes de vie, qui deviennent un facteur d'unité.

Dianne Hagen : Avec cette Hollandaise enjouée et aussi expérimentée que ses collègues, c'est le couvert d'un "Trophée pour le monde", conçu tout en tissu, que celle-ci choisit pour montrer que le symbole du succès permettant d'arriver à la conquête des victoires de la vie, des victoires sur les situations d'adversité de la vie, c'est l'unité des pensées, la concentration sur un unique objectif ultime capitalisant notre vision de réussite, ce qui, inévitablement, nous conduit au succès. Féministe, Dianne Hagen a modelé ce "trophée" sous la forme d'un corps de femme. A coup sûr, c'est surtout elle qui aurait besoin de se départir de la dispersion pour mieux évoluer.






Sokey Edorh : Représentant de notre voisin de l'ouest, il a proposé une inspiration matérialisée à travers des éléments naturels : la terre rouge, entre autres. Dans un tel contexte et, armé de sa torche de mineur maintenue au front, l'artiste Edorh a éclairci le fondement de trois boules protégées par un petit cadre en verre, qui intriguent l'observateur : la planète réalisant une unité cosmique puisque, selon lui, la naissance de la vie a été précédée d'une explosion, justement cosmique. Ainsi, il a montré que le facteur d'unité se traduit par le fait que la terre, la nature est le creuset dans lequel tout se trouve, quel que soit le domaine auquel on s'intéresse. Ainsi, toujours à en croire les explications d'Edorh, les êtres humains évoluent dans un contexte commun "d'unité d'idée, d'unité d'action, d'unité de travail, d'unité dans la pensée religieuse, d'unité dans la connaissance". Traduction : apparemment, tous les éléments de différence entre les hommes sont factices ; ils sont un et indivisibles, dans leur essence.

Thierry Oussou : Cet artiste béninois originaire de la Commune d'Allada, dans la description de son inspiration, s'est appuyé sur des jeux d'enfants, lui qui se passionne de raconter son histoire avec des signes. Dans le cas d'espèce, le puzzle constitue un élément récurrent de son œuvre, rien de mieux placé, à en croire ses propos, pour manifester les symboles et les signes de l'unité. Donc, les chemins de l'unité sont différents et, il importe à chacun de remettre en cause son égo pour prendre son chemin, ce qui n'est possible qu'aux enfants ou à tous ceux qui possèdent un esprit s'identifiant au leur.









Eliane Aïsso : Cette autre Béninoise, dans son travail,  laisse pénétrer les visiteurs dans un espace chaleureux mais mystérieux avec, aux murs, des tableaux de petite dimension, appelant à vivre, aussi coïncidant que cela puisse paraître, la chaleur du cocon familial, dans l'unité que ses membres montrent. Mais, selon Eliane Aïsso, le rideau de l'installation, long, transparent et bloqueur, reste le symbole de la fermeture de l'homme à l'épanouissement ; il représente l'égo dont il doit se débarrasser pour accéder à la plénitude, à la réalisation de soi. Alors, pour une leçon essentielle, l'artiste a livré qu'il ne peut exister d'unité sans concessions de part et d'autre.


Donatien Alihonou : Cet artiste béninois de Porto-Novo a exploité un élément simple du quotidien de ses compatriotes pour révéler sa vision du thème de l'unité : le bois de chauffage servant à alimenter le feu de la cuisine, qu'il soit du manguier, de l'avocatier ou de toute autre plante. Dans cette multiplicité d'espèces de provenance, le bois se fond dans l'unique logique du feu pour cuire des aliments que toute la famille, en toute unité, consommera. Voilà donc, au niveau de créateur, la trilogie de l'unité, qui ne fait que renforcer la fondement unique de la mentalité humaine.







Cette mouvance multiple d'inspiration sur le thème de l'unité, dans le cadre du Projet "Mava unité résidence" donne le tournis, vu cette capacité de cette constellation d'artistes venus d'horizons particuliers à s'unir dans la spécificité de manifestation du thème en question. Finalement, cette séance de restitution des résultats probants de la résidence de création, ayant connu la participation de noms très connus du monde des arts au Bénin, Elise Daubelcour et Christelle Yaovi de Souza, entre autres, met en pôle position l'esprit de captation, chez Meschac Gaba, du génie créateur, de sa matérialisation, de son explosion, de sa diffusion, quelles que soient la densité et la qualité, la provenance de ce génie créateur salvateur. Apparemment, ce très hollandais artiste béninois n'a pas dit son dernier mot, étant donné le peu qu'il a bien voulu livrer, en privé, de son esprit fourmillant d'autres projets complémentaires au finissant, pour son pays.

(De gauche à droite) Christelle Yaovi de Souza, Dianne Hagen et Elise Daubelcour, à la fin du dîner offert par Meschac Gaba, suite à l'activité de restitution aux professionnels des médias.

Marcel Kpogodo  

Rencontre d'Ousmane Alédji avec la presse béninoise

« Ne vous inquiétez pas, on va réussir avec le concours de tous … »


Le Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ a abrité la première rencontre d’Ousmane Alédji, Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), avec la presse culturelle béninoise. Ce contact lui a permis de faire connaître le tempérament particulièrement positif, chaleureusement confiant et nationaliste sur le fondement duquel il conduira sa mission d’organisation de la version 2014 de la biennale théâtrale béninoise d’envergure internationale.

Ousmane Alédji, face aux journalistes culturels.
Face aux hommes des médias, en ce début d’après-midi du lundi 24 février 2014, Ousmane Alédji, Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), nommé ce même jour par Arrêté ministériel n°0072/MCAAT/DC/SGM/CTJ/DRFM/DRH/SA, pris par Jean-Michel Abimbola, Ministre béninois de la Culture, a dégainé une série de paroles boostantes ne laissant aucune ambiguïté sur la méthode qu’il entend mettre en œuvre pour conduire la mission qui lui incombe : organiser le Fitheb 2014.
En premier lieu, il a précisé les deux raisons pour lesquelles il a senti la nécessité de rencontrer les journalistes. Selon lui, la première d’entre elles se rapporte au fait que cet événement, qu’il projette de tenir en août ou en octobre de la présente année, constitue pour lui un label qu’il faut construire et défendre aux niveaux national et international. A cet effet, il a clarifié sa mission en ces termes : « Sauver le Fitheb, le faire renaître, le rendre crédible, le défendre et le vendre. » Dans ce cadre, l’évolution dans les échanges lui a permis de faire constater qu’il orientera vers l’administration publique toutes les dettes non apurées par l’équipe sortante, de même qu’il entretiendra de bonnes relations avec Pascal Wanou, le Directeur auquel il succède directement, vu qu’il le considère comme un expert, une personne ressource. En outre, à en croire Ousmane Alédji, les rapports futurs avec Erick-Hector Hounkpè, Directeur nommé par le Conseil d'Administration sortant du Fitheb, dépendent de ceux que celui-ci souhaite qui soient. Et, se présentant comme une personnalité sans camp, il ne s’est pas inquiété de l’ambiance délétère dans lequel végète la biennale au moment de sa nomination.
Quant à la seconde raison qui l’a motivé à prendre langue avec les journalistes, Ousmane Alédji, dans un ton rassembleur et concertatif, a montré qu’ils occupaient une place stratégique dans la réussite de son processus, ce qui l’a amené à ne pas économiser son appel envers eux : « Travaillez avec nous à pacifier l’environnement culturel béninois ». Il voudrait ainsi qu’ils ne soient pas les relais des « causes petites », mais celui de la manifestation du « rayonnement des énergies positives ». A ce niveau, son mot d’ordre est clair : « Le pays d’abord ! », montrant que « personne n’est au-dessus du pays, quelle que soit sa cause ». Une manière de convaincre les professionnels des médias à considérer le Fitheb comme une richesse du patrimoine national dont leur plume de traduction des activités devrait toujours amener à rehausser l’éclat.
L’élan volontairement optimiste très communicatif de l’homme a achevé de distiller dans la salle de conférence qu’une ère nouvelle s’ouvrait pour le Fitheb, celle d’un gagnant qui, ayant toujours travaillé à son propre compte et non pour l’administration publique dont il prend au sérieux les goulots d’étranglement de fonctionnement ne ferme pas les yeux sur les leçons des expériences de ses prédécesseurs et maintient ces yeux plus braqués que jamais sur une vision du Fitheb, sa vision, dont toute la force et la grandeur se révèleront à travers ce qu’il réussira à faire de cette biennale, après son mandat.




Quel profil pour Ousmane Alédji ?


Le nouveau patron du Fitheb, connu pour sa clairvoyance, pour son horreur des compromissions et pour son verbe coupant, a une trempe des plus consistantes. Ce rouleau compresseur de bientôt 44 ans présente l’envergure d’un jeune baobab, d’une « âme bien née » chez qui la valeur n’a pas attendu le nombre des années ; c’est ainsi que, très tôt, il accumule les galons dans son domaine professionnel de base : le théâtre. Comédien, metteur en scène et dramaturge pour plus de 35 spectacles sur lesquels il a travaillé à la réalisation, directeur artistique et directeur d’ateliers de formation en arts dramatiques, déjà membre, dans le passé, du Conseil d’administration du Fitheb, il est aussi Président de la Section ’’Théâtre’’, du Conseil national des arts et de la culture du Bénin (Cnac). Directeur et metteur en scène du Théâtre ’’Agbo-N’koko’’, Directeur-fondateur et Directeur du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, Ousmane Alédji détient une formation et une pratique de journaliste, de même qu’il a été Expert de l’Organisation internationale de la Francophonie. En matière de distinctions, elles sont innombrables. Les tournées de l’homme à travers le monde, pour des représentations théâtrales ou pour des résidences d’écriture ont fourbi son regard et ciselé une vision pour le théâtre béninois, celle qu’il doit se donner les coudées franches pour mettre en œuvre dès à présent, avec son mandat d’organisation du Fitheb 2014.     


Marcel Kpogodo

vendredi 21 février 2014

Un Directeur intérimaire du Fitheb bientôt nommé

Pour la tenue effective de l'événement en 2014


Le Ministre Jean-Michel Abimbola, entouré des membres de son cabinet.
La Salle Vip du Ministère de la Culture a accueilli, le jeudi 20 février 2014, une rencontre d'échanges entre le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, son cabinet et ses directeurs centraux, d'une part, et les acteurs, promoteurs et journalistes culturels, d'autre part. Il s'agissait pour l'autorité d'échanger avec ses interlocuteurs sur la suite à donner au processus de restructuration du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), après la signature par le Gouvernement, le 30 décembre 2013, du Décret n°2013-547 "portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb)". Il ressort de la réunion que, dans les prochains jours, d'importantes nominations de la part du Ministre remettront en marche la machine Fitheb.

Un Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb) et un Comité provisoire de supervision du Festival, tenant lieu de Conseil d'Administration et chargé de doter cette manifestation théâtrale d'envergure internationale de ses textes fondamentaux. Voilà les instances que le Ministre Jean-Michel Abimbola se fera le devoir de nommer dans les prochains jours.
Cette décision relève de la dernière concertation des acteurs culturels, tenue hier, après celle ayant eu lieu le 6 février dernier. "La multiplication des contacts n'est pas un aveu de la difficulté à décider", a affirmé le Ministre, au cours de la rencontre qu'il a eue, entouré des membres de son cabinet, en présence de ses directeurs techniques, et face aux acteurs, promoteurs et journalistes culturels, le jeudi 20 février 2014, dans la Salle Vip du Ministère, expliquant, par ces mots, que la décision de cette double nomination est l'aboutissement d'un ballet de séances de concertation avec les personnalités et les représentants des structures privées concernées par le déroulement du Fitheb.
Pour en arriver à ce niveau, il a fallu que Jean-Michel Abimbola écoute toutes les parties possibles et réussisse, enfin, ce jeudi 20 février, à faire le consensus autour de l'organisation obligatoire du Fitheb en 2014, prenant de sérieuses options pour honorer ce qu'il faut considérer comme la quatrième promesse que le Gouvernement s'était fait, étant entendu que les trois premières étaient de ne pas dissoudre le Conseil d'administration sortant avant la fin de son mandat, de ne pas faire valoir un candidat et de ne pas mettre en place une administration provisoire du Fitheb.
Ainsi, le Directeur intérimaire, selon les propos du Ministre, aura pour seule mission d'organiser un Fitheb 2014 qui, apparemment, en sera un de transition, ce après quoi il quittera son poste pour laisser s'installer son successeur. Celui-ci ne pourra alors être connu qu'après le laborieux travail du Comité provisoire de supervision du Festival, qui sera constitué de certaines étapes clés : doter le Fitheb de ses Statuts et de son Règlement intérieur, lancer les candidatures au poste de Directeur, recevoir les dossiers, retenir ceux conformes, noter ceux-ci, retenir les trois meilleurs candidats qui feront l'objet d'une proposition au Ministre de la Culture qui, en fin de compte, optera pour un seul nom qu'il transmettra au Conseil des Ministres. Et,  le Directeur sera nommé officiellement par le Gouvernement.
Concernant le Conseil d'Administration du Fitheb, Jean-Michel Hervé Babalola Abimbola a laissé entendre que, dans certains ministères, les représentants sont déjà connus et qu'il ne reste que les acteurs et les journalistes culturels à élire les leurs. Avec de telles avancées, les zones d'incertitude s'estompent progressivement et permettent d'espérer que la restructuration de ce Festival sera une réussite.

Marcel Kpogodo   

mercredi 5 février 2014

Erick-Hector Hounkpè et ses activités artistiques en ligne

Le site web du "Cactus" en fonction

Le site Internet de l'artiste comédien, conteur, poète, metteur en scène et entrepreneur culturel, Erick-Hector Hounkpè, est une réalité. Celui-ci a porté, à l’attention du public, l’information de la création de cet instrument de visibilité, à l'occasion d'une cérémonie de lancement, tenue le dimanche 26 janvier 2014, au siège de la Société "Gangan Production", dirigée par l'artiste et réalisateur, Claude Balogoun.

Erick-Hector Hounkpè, au cours du lancement de son site web.
www.aklanti.com. Voilà le site Internet d’Erick-Hector Hounkpè, dont le nom a été dévoilé au public ayant honoré son invitation, constitué par des collègues artistes de la troupe théâtrale ’’Kpanlingan’’, dans laquelle il a longtemps joué, des parents, des amis et des journalistes culturels. ’’Aklanti’’ signifie le cactus, et constitue le surnom à lui donné par l’un de ses grands-parents.

Un aperçu du public ayant fait le déplacement.
En réalité, cet espace numérique a pour mission de capitaliser les informations sur la personnalité privée et artistiquement professionnelle du très connu, Erick-Hector Hounkpè. « On sait tout ce que vous valez, mais on fait tout pour que cela n’existe pas ». C’est donc à partir de ce constat amer que l’idée lui est venue de matérialiser sa présence sur la toile, pour se donner une visibilité, la plus étendue possible, surtout qu’il a compris, à en croire ses propos, la nécessité de s’adapter aux technologies de l’information et de la communication, et d’en faire un atout pour faire valoir ses potentialités intellectuelles, spirituelles et artistiques. Ainsi, il met, désormais, à la connaissance du public, ses chroniques, ses opinions, ses recherches, ses contes, ses poèmes, notamment. Ceci reste une première partie des informations que dévoilera.
Dans un second compartiment, s’y feront une place de choix ’’Les Initiatives Gbadalisa’’, du nom de l’association culturelle que dirige l’artiste polyvalent ; elle est née en 1996, à partir du ’’Théâtre Gbadalisa’’ et, s’étant formalisée en 2007, elle se donne comme mission de « faire la promotion de l’art et de la culture béninoise, partout où besoin en sera et transformer le corridor Bénin en un corridor culturel et artistique avec le Nigeria », selon les termes du premier responsable de l’organisation, Erick-Hector Hounkpè. Cette association, matérialisant sa volonté de faire connaître sa façon spécifique de voir et de faire les choses, existera sur le site dans toutes ses formes et ses facettes d’activités.

M. Amouzouvi, complètement à gauche, présentant le site web.
En troisième lieu, www.aklanti.com, en dehors de l’information sur Erick-Hector Hounkpè, ses productions, ses œuvres et sur ’’Les Initiatives Gbadalisa’’, rendra service aux lecteurs du site en leur permettant de créer et d’exploiter des adresses électroniques sécurisées, de même que des blogs gratuits. Ce site Internet, dans une logique altruiste, révèle la dimension profondément attachante de son promoteur.

Marcel Kpogodo          

mercredi 29 janvier 2014

Retour sur le Festival ''Lagunimages" 2013

Noélie Noudéhou Houngnihin, la Directrice : "[...]c’est effectivement un peu difficile d’avoir de bons rapports avec les institutions qui ont à charge la promotion du cinéma, quand vous n’êtes pas insérés dans les réseaux de lèche-culs ... "


La 7ème édition du festival cinématographique béninois, "Lagunimages", s'est déroulée, du 5 au 8 décembre 2013. Les contraintes de l'organisation passées, Mme Noélie Noudéhou Houngnihin a accepté de nous en confier ses réflexions, n'ayant pas sa langue en poche pour dénoncer certaines tristes réalités techniques et morales du milieu cinématographique au Bénin.


Noélie Noudéhou Houngnihin

Stars du Bénin : Mme Noélie Noudéhou Houngnihin, vous êtes la Directrice du Festival ’’Lagunimages’’, dont la septième édition s’est déroulée, du 5 au 8 décembre 2013. Quelles en sont vos impressions ?


Noélie Noudéhou Houngnihin : C’est une motion de satisfecit ; on est très contents du travail réalisé par tous les bénévoles, le Comité d’organisation et moi-même. Notre plus grande fierté, c’est l’action d’éducation artistique que nous avons initiée dans une école publique de Cotonou ; nous avons initié les enfants à comment appréhender l’œuvre artistique et culturelle. C’est une des plus grandes réussites du Festival.


Est-ce que le Festival suivra ces enfants qui ont été formés ou seront-ils laissés à eux-mêmes, quitte à ce qu’ils puissent réinvestir les acquis recueillis ?


Absolument, il faudra les suivre ! D’ailleurs, ils nous mettent assez la pression psychologique pour ça, d’autant plus que tous les mercredis et tous les samedis, depuis qu’ils ont fait leur prestation, ils se retrouvent à leur lieu d’entraînement, à la Place du Souvenir. Effectivement, ils attendent quelque chose de nous. Évidemment  nous allons les insérer dans notre plan d’actions, pour les deux prochaines années et, approfondir la formation qu’ils ont reçue, continuer en intégrant certaines autres écoles parce que, pour des raisons budgétaires, nous n’avions pu intervenir que dans une seule, le Collège d’enseignement général ’’Océan’’. Mais, de plus en plus, on va en insérer d’autres dans notre plan, jusqu’à ce qu’on puisse faire inscrire les activités culturelles dans les programmes scolaires officiels.


Quel regard portez-vous sur le cinéma béninois ? Nous avons constaté, dans le déroulement de cette édition du Festival, une exploitation du cinéma ouest-africain … Le cinéma béninois n’est-il pas valable pour que vous puissiez l’exploiter ?


Il y a très peu de production cinématographique au Bénin ! Donc, le Festival, vu la programmation, vu le nombre de places publiques et de marchés où nous devions faire des projections, on ne pouvait pas se limiter à la production cinématographique béninoise qui est très maigre ; il y a combien de films qui sont produits par an ? Il y en a très peu. Mais, nous avons, quand même, ouvert une lucarne aux étudiants de l’Isma (Institut supérieur des métiers de l'audiovisuel, Ndlr.), dont nous avons présenté six ou sept films, réalisés par des étudiants en fin de formation. Donc, nous espérons que, petit à petit, le Bénin produira suffisamment d’œuvres cinématographiques pour bénéficier d’une programmation significative, parce que, dans la programmation de ’’Lagunimages’’, nous avons une section ’’Vision intérieure’’, qui devrait regrouper essentiellement des films béninois, ce qui fait que nous sommes demandeurs. Mais, il faut dire aussi que ’’Lagunimages’’ est un festival international, nous avons une certaine réputation, nous sommes très vus à l’international, donc, il n’est pas question pour nous de présenter des films béninois juste pour le faire ; ceux que nous présentons doivent répondre à un certain niveau, en matière de normes et de qualité, pour pouvoir être diffusés sur nos plateformes.


Ne pensez-vous pas que le cinéma béninois, malgré les limites qu’il présente aujourd’hui, a une certaine spécificité exploitable et valorisable à l’Extérieur, même s’il ne répond pas à des canaux internationaux ?


Vous savez, le cinéma, c’est une science, c’est une profession technique. Donc, chaque réalisateur qui fait un film donne une idée de sa pensée propre ; c’est d’abord une œuvre individuelle. Mais, c’est une œuvre artistique qui doit répondre à certaines normes techniques et de qualité, sinon, ce n’est pas possible ; quand vous avez fait un film et que le son est pourri, il n’est pas diffusable, c’est ça le problème ! On ne peut diffuser des films qui, techniquement, ne tiennent pas, parce qu’il faut mettre le spectateur dans un certain confort, c’est aussi ça le cinéma, lui permettre de voyager ; c’est pour ça que les réalisateurs, ceux qui se respectent et qui respectent leur métier mettent un point d’honneur à avoir des images de bonne qualité, un son de bonne qualité. Après, si l’œuvre artistique, en tant que telle, est discutable, c’est un autre débat. Mais, pour nous, il n’est pas question de diffuser, sur la plateforme du Festival, des œuvres qui, techniquement, découragent les spectateurs, parce que, nous, nous faisons des productions dans des conditions extrêmes déjà, elles sont en plein air ou dans les marchés, donc, il y a déjà énormément d’intrusions extérieures. Alors, il faut que, techniquement, l’œuvre tienne, que le son soit bon, que les images soient de bonne qualité, que le son soit synchro, qu’il soit mixé et talonné ! Pour nous, c’est vraiment très important que les œuvres respectent ces normes-là, pour que nos spectateurs aient envie de revenir plus tard, parce que, c’est tout l’enjeu du Festival ’’Lagunimages’’, nous n’avons plus de salles au Bénin mais, nous tenons à faire voir les productions cinématographiques des réalisateurs africains à leur public, le public d’ici. Et, nous ne pouvons pas leur montrer n’importe quoi, parce que cela n’honore pas notre profession.


A part ce que vous avez fait au niveau de l’Isma, quel travail pensez-vous effectuer pour amener les professionnels qui sont dans le domaine depuis bien longtemps à se conformer aux standards internationaux ?


C’est un travail que nous avons commencé depuis longtemps, depuis la toute première édition de ’’Lagunimages’’ ; nous avons toujours prévu des formations de renforcement de capacités et de mise à niveau, en direction des professionnels du cinéma. Donc, c’est une œuvre que nous allons continuer avec ceux qui veulent bien se rapprocher de nous et travailler avec nous. Cette année, par exemple, bien avant le Festival, on a donné une formation sur le jeu d’acteur face à la caméra, qui est très spécifique. Donc, l’année prochaine aussi, nous avons en projet de remettre cette formation, de l’approfondir, de la pratiquer sur un plateau de tournage.
C’est un travail que nous avons commencé depuis et que nous allons continuer, évidemment, de telle sorte que, de plus en plus, ceux qui ont envie de faire du cinéma sachent que c’est un métier qui est difficile, exigent et qu’il faut atteindre une certaine technicité ; c’est une question de respect du téléspectateur.


Quelles sont vos relations avec les cinéastes béninois ?


Elles sont très bonnes, on se connaît. Moi, je navigue dans ce milieu depuis 2002, donc, cela fait un certain moment ; on se connaît bien, on travaille beaucoup avec ’’Gangan Productions’’ que personne ne présente, avec Claude Balogoun, on travaille beaucoup avec Madame Rosalie Daaguè avec son groupe, on se connaît, on connaît bien Christian Noukpo, on se connaît, on fait des choses ensemble, avec ceux qui pensent comme nous, parce que, c’est vrai que le Bénin est un pays particulier où tout le monde a son avis sur tout. Mais, nous, nous croyons en la solidarité, nous croyons en l’économie sociale et solidaire et, les gens qui veulent travailler avec nous doivent adopter ces principes-là, sinon, ce n’est pas possible ! On ne vient pas à ’’Lagunimages’’ pour s’enrichir, pour s’acheter une voiture, pour se faire de l’argent, non ! Tout le budget que nous engrangeons doit être réinvesti dans le Projet et, effectivement, c’est difficile, ici, de trouver des gens qui épousent ce mode de pensée mais, il y en a beaucoup avec qui nous travaillons.
Quant à nos rapports avec l’institutionnel, ils sont un peu plus délicats, parce que, nous, nous ne sommes dans aucun réseau et, cela ne nous intéresse pas d’ailleurs, on n’a même pas le temps pour ça. Oui, c’est effectivement un peu difficile d’avoir de bons rapports avec les institutions qui ont à charge la promotion du cinéma, quand vous n’êtes pas insérés dans les réseaux de lèche-culs, voilà.


Pour finir, est-ce qu’on peut connaître vos perspectives pour 2015, l'année de la nouvelle édition de ’’Lagunimages’’ ?


Il faut dire qu’entre deux éditions du Festival, nous faisons énormément d’activités. Donc, pour les deux prochaines années, comme je le disais tantôt, nous allons approfondir le travail dans les écoles, agrandir le réseau, travailler plus avec les enfants, faire des choses avec eux, puisque ceux qui sont enfants aujourd’hui sont les adultes de demain ; si nous voulons que les Béninois de demain consomment les produits culturels, c’est aujourd’hui qu’il faut les former. Pourquoi pensez-vous qu’il y a très peu de Béninois qui achètent les œuvres de nos artistes ? C’est parce qu’ils n’ont pas été éduqués pour ; la consommation de l’art s’apprend comme la façon de manger, la façon de parler, c’est une éducation artistique qu’il faut. Nous, nous avons fait ce pari, de continuer dans les écoles, afin de faire de ces enfants, aujourd’hui, des consommateurs de culture, pour demain. En étant mis très tôt en contact avec l’esthétique culturelle, ils peuvent, un jour, signer un chèque d’un million pour acheter une œuvre culturelle, parce que cela aurait fait partie de leur univers et, c’est ça notre ambition pour les deux prochaines années.


Un mot de fin, pour clore cette interview ?


Je dis un grand bravo à nos partenaires, ceux qui nous ont suivis, l’Ambassade du Brésil et la Coopération suisse au Bénin, le Port autonome de Cotonou, … ; c’est difficile de citer des gens, parce qu’on en oublie toujours.
J’encourage mon Comité d’organisation ; ses membres ont été formidables : ils ont été là, du début jusqu’à la fin, ils ont tenu et, pour ça, je leur dis « Bravo ! », je leur demande qu’on reste unis, pour qu’ils ne se laissent pas distraire par le chant des sirènes, parce qu’on a encore de grandes choses à faire dans le futur. 
   
Propos recueillis par Marcel Kpogodo 

mardi 28 janvier 2014

Vernissage de l'exposition " Pas de flash s'il vous plaît ! "

Ishola Akpo initie une performance explosive

L'événement a eu lieu ! Ishola Akpo a tenu les promesses des fleurs d'un vernissage d'une installation photographique, qui s'annonçait spécial. Il s'est déroulé, le samedi 25 janvier 2014, en tout début de soirée, à l'Espace Kpobly de l'Institut français de Cotonou. Les participants ont connu une folle surprise.


Un aperçu de l'installation photographique.
"Pas de flash s'il vous plaît !" est le titre de l'installation dont l'artiste-photographe béninois, Ishola Akpo, a réalisé le vernissage à l'Espace Kpobly de l'Institut français de Cotonou, le samedi 25 janvier dernier. Quelques minutes après dix-huit heures, le moment annoncé, l'entrée de l'Espace en question était toujours fermée mais, Sylvain Treuil, le Directeur de l'Institut, déclare que l'artiste y est enfermé et qu'il va en sortir.
Ce qui se fait. Et, le jeune apparaît, casqué à la manière d'un mineur, une petite lumière au front, le visage placide et pâle, sans tension aucune, vêtu d'une courte redingote rouge mal ceinturée sur une culotte de maison, une torche allumée dans l'une de ses mains.
Direction, à la grande surprise de tous, la sortie de l'Institut et, la route, qu'il traverse rapidement pour se retrouver sur le terre-plein en béton, non sans pointer sa torche, tel Diogène et cherchant quelque chose dont seul lui avait le secret. Lançant tout, il lève les deux bras au ciel, comme pour présenter à tous sa quête initiatique, fermant les yeux, se concentrant et appelant apparemment le public à se joindre à sa cause.
Cette torche se fait l'outil, justement d'un processus initiatique "diogénique", puisqu'il braque son instrument de lumière successivement dans tous les sens et, finalement, le projette sur lui-même, sur différentes parties de son corps, sur sa figure, dans sa bouche, de la tête aux pieds et, en tout calme, comme si personne n'existait autour de lui, malgré la circulation ambiante. Quelques minutes plus tard, le voilà qui traverse à nouveau la voie, revenant sur ses pas, entrant dans l'Institut, se dirigeant vers l'Espace Kpobly dans lequel il entre et se meut vers le fond où, contre le mur, est projetée une vidéo de lui, bougeant. Doucement, il se moule dans le mouvement de l'image tout en continuant allègrement l'introspection de son corps à l'aide de la torche, toujours allumée. Puis, la pénombre permet à l'artiste de se faufiler, de disparaître pour refaire surface, en tee-shirt bleu, les pieds nus, se mêlant à la masse curieuse, comme s'il avait fait partie des spectateurs. Quelques pas plus tard, il rejoint Sylvain Treuil pour le lancement de l'exposition.

Marcel Kpogodo    


Album-photos des étapes d'une performance hors du commun :

A la sortie de l'Institut ....
.... avec la prise de possession du terre-plein de la voie ...

.... et l''allégeance à la nature ...
... puis la quête dans l'un de ses dimensions ... 
.... sous le regard d'une foule médusée.
Mais, lui, imperturbable, s'évertue ... 
... à continuer d'interroger ....
... toutes les dimensions de son espace ...
... qui s'élargit à sa propre personne ...
... dans les moindres de ses recoins ...
... sans rien laisser au hasard ...
.... d'une recherche de soi ....
... qui semble exhaustive ....
.... pour revenir à l'extérieur ...
... dans son ordinaire ...
.... pour se recentrer sur soi ....
.... et en soi ...
.... pour revenir en arrière ...
... retourner sur ses pas ....
... revenir aux siens ....
.... et, sans hésiter, ...
... à la case départ de l'Institut ....
.... et de l'Espace Kpobly où continue ....
... l'exploration de soi, dans un cadre plus concordant.
Puis, réhabillé, il se mélange à la foule, ...
... donnant des explications, 
... avant de rejoindre M. Treuil, pour le lancement de l'installation, "Pas de flash, s'il vous plaît".

Crédit photos : Marcel Kpogodo

lundi 27 janvier 2014

Arsène Kocou Yémadjè au concert live d'Ignace Don Métok

Dix minutes exceptionnelles d'humour

Le concert d'Ignace Don Métok, à l'Institut français de Cotonou, le samedi 18 janvier 2014, a donné lieu, en première partie, à un spectacle d'humour, animé par un artiste béninois très en vue actuellement : Arsène Kocou Yêmadjè.

Arsène Kocou Yêmadjè, dans son jeu ...
Au moment où les "métokphiles" avaient complètement envahi le Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, en cette soirée du samedi 18 janvier 2014, attendant impatiemment que leur idole vienne donner de sa voix langoureusement édifiée par les situations du commun de ses compatriotes, un homme apparaît, en tenue locale sobre et claire, un micro miniature à la bouche, arpentant le public de ses yeux brillants : le jeune comédien et metteur en scène béninois, Arsène Kocou Yêmadjè.  
L'instant de surprise passé, du côté des spectateurs, il dégaine brutalement, d'un ton charmeur mais coupant ; le sujet sur lequel il réussit à concentrer l'intérêt de tous, rapidement, est la femme, cet être parfois redoutable mais qu'il n'arpente pas du côté où tous semblent l'attendre, s'arc-boutant au mot "lèvres" qu'il manipule dans son sens premier et, sans aucune gêne apparente, dans sa signification réellement troublante et embarrassante. Ceci lui permet, dans une mise en garde finement distillée, de recueillir quelques éclats de rire, pour finir par les recevoir massivement lorsque, dans la peau d'un personnage atypique, il révèle son dédain des vœux du Nouvel an, faisant ressortir, avec un sens dérisoire dont lui seul a le secret, le caractère hypocrite de ceux qui les formulent. Il en profite alors pour coiffer au poteau le médecin, entre autres, qui n'a aucun intérêt à attendre une bonne santé de ses semblables, vu son obligation de réaliser un bon chiffre d'affaires. Hilarité plus abondante. Stoppant habilement sa charge, il retire ses cartes, sentant son dernier jeu abattu, et file dans les coulisses pour reprendre son souffle. Ceux qui le connaissent dans la forte foule scandent son nom. C'était dix minutes chrono. Pas quelques secondes de plus !
C'était le deuxième coup d'essai d'Arsène Kocou Yêmadjè, après le premier qui a été un coup de maître, le 5 décembre 2013, dans la Salle rouge du Palais des congrès de Cotonou, à l'occasion de la commémoration du centenaire de la naissance de l'ancien Président, Sourou Migan Apithy. En réalité, cet artiste n'entend pas s'arrêter en si bon chemin, ce qui lui fait attendre un public massif, les 15 et 16 février prochains, au Centre culturel "Artisttik Africa", d'Ousmane Alédji, au quartier Agla, à Cotonou. Quelle vision hilarante et peu conventionnelle se pourrait-il qu'il donne de l'amour dont on aurait célébré la fête, la veille du premier jour de spectacle ? Attendons-y Arsène Kocou Yêmadjè qui, désormais, s'abonne au stand-up.

Marcel Kpogodo 

samedi 25 janvier 2014

"Pas de flash, s'il vous plaît"

Les surprises d'une exposition photo d'Ishola Akpo à l'Institut français de Cotonou



Ce samedi 25 janvier 2014, à 18 heures, le photographe béninois d'art, Ishola Akpo, lance une exposition photo intitulée "Pas de flash, s'il vous plaît". Quatre étapes marqueront l'événement.

L'espace Kpobly de l'Institut français de Cotonou accueillera, en début de soirée de ce samedi 25 janvier 2014, le vernissage de l'exposition photographique intitulée : "Pas de flash, s'il vous plaît!", prévue pour se tenir, de ce jour, au 22 mars. Selon l'artiste ayant accepté de se confier à nous, cette présentation d'œuvres comprendra quatre parties. 
La première consistera à soumettre au public une trentaine de photos, en grand et en petit format, celles-ci étant l'ensemble des images non sélectionnées pour cette exposition ; ce procédé a pour but de révéler au public le processus qu'il a suivi avant d'en arriver à la constitution de cette série. 
Deuxièmement, il projettera quatre photos en boucle, c'est-à-dire, qui tourneront à l'écran, de manière répétitive. 
En troisième lieu, douze photos seront projetées. Cette stratégie porte le nom de l'exposition, "Pas de flash, s'il vous plaît!". A ce propos, Ishola Akpo explique qu'il y aura l'intervention des trois facteurs que sont la lumière, le corps et la matière, avec une interaction de la lumière sur le corps, d'une part et, sur la matière, d'autre part. Alors, dans un auto-portrait fulgurant et courageux, son corps sert de fondement à l'exercice de la lumière et, il se sent mieux ainsi, puisque, comme il le dit, son propre corps peut mieux exprimer ce qu'il ressent et se plier à ses exigences d'artiste, ce qui ne serait pas le cas s'il demandait à une autre personne de se laisser servir d'objet à la constitution d'une œuvre d'art. Il considère cette auto-utilisation corporelle comme une manière de "se performer, de s'exprimer devant l'appareil photo". 
Enfin, l'artiste annonce que la quatrième phase du vernissage est une performance surprise ; il ne peut en annoncer rien de plus qu'elle aura lieu ce même samedi et qu'elle lui permettra d'utiliser son corps pour s'amuser avec la lumière, pour se brûler ...
Globalement, Ishola Akpo ne fait aucune différence entre l'artiste-peintre et lui, puisqu'il prend la photo, lui enlève ou lui ajoute des couleurs, dans le but de plus faire parler les images ; il considère qu'il ne photographie pas, mais qu'il fabrique des images, les déforme, les recompose. Voilà une démarche de travail dont les fondements et les caractéristiques se livrent à travers cette exposition qui sera lancée, dans quelques petites heures, et qui requiert la participation de tous les amoureux de la chose artistique.

Marcel Kpogodo    

jeudi 23 janvier 2014

Concert live d'Ignace Don Métok à l'Institut français de Cotonou

Une ferveur inédite du public consacrant la popularité de l'artiste chez les Béninois

Le samedi 18 janvier 2014 a été bien particulier au Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, ayant connu la prestation scénique du jeune artiste de la chanson béninoise, Ignace Don Métok. Au-delà d'un public massif ayant fait le déplacement, le comportement de véritables mélomanes témoignait de l'amour particulier que Don Métok a su cultiver en eux, par son talent exceptionnel.

Ignace Don Métok, de sa voix vigoureuse ...
De mémoire de concert au Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, quel artiste confirmé de la musique béninoise a jamais été accueilli sur scène par une ferveur aussi profonde de la part d'un public aussi passionné et acquis à sa cause artistique, si ce n'est que pour les baobabs de la musique béninoise, comme les Sagbohan Danialou, les Nel Oliver, les Tohon Stan, les Poly-Rythmo, notamment, dont le répertoire musical a fait le tour des niveaux de générations comme les grands-parents, les parents, les enfants et les petits-fils? 
Un jeune dont la carrière vient à peine de commencer, si l'on le compare à ces mammouths, a bénéficié de l'adhésion totale du public à sa personne, à sa musique, à sa voix, à son rythme musical de style tradi-moderne, à sa manière de danser, à l'exposition et au dénouement de ses morceaux, aux paroles qu'en chœur, les spectateurs reprenaient, complétaient, anticipaient, chantaient intensément, ce qui montrait un artiste complètement inculturé et authentique chez qui les Béninois retrouvaient les repères de leur culture originelle ; c'était une véritable réussite ! 


Dans l'intimité d'un succès implacable

D'une entrée humble sur scène, tout de blanc vêtu et, le chef aussi blanchement et complètement couvert d'un chapeau sans bords, à une sortie tout aussi simple, pour laquelle les spectateurs, scotchés à leur siège, ont failli verser des larmes, Ignace Don Métok a véritablement tenu en haleine et en laisse les mélomanes ayant fait le déplacement du Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, ce samedi 18 janvier 2014. 
Tout transpirant et manifestant une endurance de 90 minutes, sans pause, il a égrené un chapelet de chansons à succès, balayant tous les albums produits, jusqu'à "Hongan", celui lancé le 17 juin 2013, au Bénin Marina Hôtel de Cotonou : "Juste le meilleur", "Zogodo", "Ho nougbo", "Hokpo" + "Gnonnou", "Wake up", "Destin", "Hongan", "Dougbè" + "Gnonnou gankpo", "Roméo et Juliette", "Jhonnicus", "Atilito" et "Prière". 
14 réalisations, en acoustique et en live, si l'on doit ajouter le morceau introductif, pour lesquelles Don Métok a fait preuve d'un total don de soi, sur les plans vocal, rythmique et physique. De même, ses quatre danseurs, d'une part, qui, d'une manière intermittente bien calculée, apparaissaient sur scène pour faire vivre, de leurs pas et leurs jeux bien rythmés des bras et des jambes, de l'expression fortement souriante et enthousiaste de leur visage et de leur complicité avec la rythmique effervescente de l'orchestre en action. D'autre part, ses deux charmantes choristes, qui ont fait la scène, de bout en bout, ont régalé les regards par leurs sublimes déhanchements et, les oreilles, par leur accompagnement vocal, en symbiose avec l'atmosphère rythmique.       

La partition active d'un public comblé ....
Finalement, l'impression que donnait le public du Théâtre de verdure de l'Institut français de Cotonou, en cette soirée chaude du 18 janvier, est qu'il en avait eu pour plus que son argent, face à un chanteur, à la voix ferme, virile, au meilleur de sa forme, à un orchestre acquis à des morceaux dont la maîtrise allait de soi, face à un ensemble musical qui faisait jubiler les corps, les esprits, les sens, face à des rythmes traditionnels ressourcés par un accompagnement instrumental moderne, face à des chansons dont la quasi-totalité prenait l'envergure de tubes à succès, vu leur maîtrise des paroles, de la part des mélomanes, face à cette ultime communion entre Don Métok et les spectateurs qui se sont révélé de profonds admirateurs, des fans inconditionnels, face à des billets de banque qui, de manière incessante, pleuvaient sur le visage du chanteur, adulé, d'une manière irrépressible. 

Don Métok, rendant hommage à Gogoyi Prosper Akouègnon, son Producteur ...
Ainsi, une seule conclusion s'imposait, à la fin du concert, dans les alentours de 22h35 : le Savalois Ignace Sourou Métokin, du vrai nom
de l'artiste, se constitue en une icône de la musique béninoise, une figure forte qui, dans une humilité pragmatique, un sens de tolérance sans pareil et une ouverture culturelle d'esprit, prend racine, de manière durable, dans la richesse des rythmes locaux, tout en les valorisant par les agencements modernes, avec des paroles véhiculant des thèmes aussi simples traduisant la sensibilité sociale quotidienne de ses compatriotes!  Pour une tête froide qu'il devrait se battre pour garder, tout au long de ce processus de succès, nous ne serions qu'au "début du commencement" d'une réussite artistique programmée pour arpenter la sous-région, le reste de l'Afrique et le monde.

Marcel Kpogodo

mercredi 22 janvier 2014

Jeu de la pièce "Syngué Sabour-Pierre de patience", à l'Institut français de Cotonou

La mise en scène exigente d'Anicet Adanzounon

La soirée du vendredi 17 janvier 2014 a donné lieu à la représentation de la pièce "Syngué Sabour-Pierre de patience", d'Atiq Rahimi, à la Grande paillote de l'Institut français de Cotonou. Anicet Adanzounon, qui en est le metteur en scène, n'a pas semblé avoir la tâche facile.

Dans son corps et avec sa voix d'homme, c'est une mentalité de femme meurtrie, psychologiquement déstabilisée et fragilisée par des épreuves conjugales aussi lourdes et suffocantes les unes que les autres, c'est un traumatisme d'une personne de sexe féminin, se faufilant entre les panneaux de grille blanche, légèrement inclinés, meublant la scène à l'atmosphère rougeoyante, c'est ce genre de personnage qu'a réussi à incarner le Burkinabè, Léon Zongo, sous la supervision d'Anicet Adanzounon, dans la pièce, "Syngué-Sabour-Pierre de patience, à la Grande paillote de l'Institut français de Cotonou, dans la soirée du vendredi 17 janvier 2014.
Elle raconte l'histoire d'une femme qui monologue face à son mari en agonie, lui confiant la vérité de ses souffrances à ses côtés, en tant qu'épouse.
Il a été donné au public d'assister à la subtilité d'un jeu se manifestant par les pas feutrés d'une "femme", explorant tous les recoins de la scène, se tordant, parfois, et réclamant des conditions d'espérer face à un homme qu'elle aime, malgré tout, malgré les tortures de tous ordres que sa vie a été à ses côtés. La réussite du metteur en scène Adanzounon reste sa capacité à rendre perpétuellement présente chez le spectateur la psychologie féminine de l'acteur, dans un système relevant, à coup sûr, aussi, de l'adaptation efficace de la pièce par le dramaturge béninois, Hermas Gbaguidi.
De son côté, Léon Zongo a montré une partition par rapport à laquelle la clarté de la voix, les intonations contextuelles et les mimiques appropriées du visage ont achevé de prouver qu'il connaissait son art d'interprétation. Et, la preuve par 9 du jeu qui a réussi est tout simplement le débardeur de dénouement de pièce de l'acteur, un débardeur d'homme qui n'a pu faire éclipser des esprits qu'il incarnait une femme.

Marcel Kpogodo