« Ne vous
inquiétez pas, on va réussir avec le concours de tous … »
Le Centre culturel ’’Artisttik
Africa’’ a abrité la première rencontre d’Ousmane Alédji, Directeur intérimaire
du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), avec la presse
culturelle béninoise. Ce contact lui a permis de faire connaître le tempérament
particulièrement positif, chaleureusement confiant et nationaliste sur le
fondement duquel il conduira sa mission d’organisation de la version 2014 de la
biennale théâtrale béninoise d’envergure internationale.
Ousmane Alédji, face aux journalistes culturels. |
Face aux hommes des
médias, en ce début d’après-midi du lundi 24 février 2014, Ousmane Alédji,
Directeur intérimaire du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb),
nommé ce même jour par Arrêté ministériel n°0072/MCAAT/DC/SGM/CTJ/DRFM/DRH/SA,
pris par Jean-Michel Abimbola, Ministre béninois de la Culture, a dégainé une
série de paroles boostantes ne laissant aucune ambiguïté sur la méthode qu’il
entend mettre en œuvre pour conduire la mission qui lui incombe :
organiser le Fitheb 2014.
En premier lieu, il a
précisé les deux raisons pour lesquelles il a senti la nécessité de rencontrer
les journalistes. Selon lui, la première d’entre elles se rapporte au fait que
cet événement, qu’il projette de tenir en août ou en octobre de la présente
année, constitue pour lui un label qu’il faut construire et défendre aux niveaux
national et international. A cet effet, il a clarifié sa mission en ces termes : « Sauver
le Fitheb, le faire renaître, le rendre crédible, le défendre et le vendre. »
Dans ce cadre, l’évolution dans les échanges lui a permis de faire constater qu’il
orientera vers l’administration publique toutes les dettes non apurées par l’équipe
sortante, de même qu’il entretiendra de bonnes relations avec Pascal Wanou, le
Directeur auquel il succède directement, vu qu’il le considère comme un expert,
une personne ressource. En outre, à en croire Ousmane Alédji, les rapports
futurs avec Erick-Hector Hounkpè, Directeur nommé par le Conseil d'Administration sortant du Fitheb, dépendent de ceux que celui-ci souhaite qui
soient. Et, se présentant comme une personnalité sans camp, il ne s’est pas
inquiété de l’ambiance délétère dans lequel végète la biennale au moment de sa
nomination.
Quant à la seconde raison
qui l’a motivé à prendre langue avec les journalistes, Ousmane Alédji, dans un
ton rassembleur et concertatif, a montré qu’ils occupaient une place
stratégique dans la réussite de son processus, ce qui l’a amené à ne pas économiser
son appel envers eux : « Travaillez avec nous à pacifier l’environnement
culturel béninois ». Il voudrait ainsi qu’ils ne soient pas les relais des
« causes petites », mais celui de la manifestation du « rayonnement
des énergies positives ». A ce niveau, son mot d’ordre est clair : « Le
pays d’abord ! », montrant que « personne n’est au-dessus du
pays, quelle que soit sa cause ». Une manière de convaincre les
professionnels des médias à considérer le Fitheb comme une richesse du patrimoine
national dont leur plume de traduction des activités devrait toujours amener à rehausser l’éclat.
L’élan volontairement
optimiste très communicatif de l’homme a achevé de distiller dans la salle de
conférence qu’une ère nouvelle s’ouvrait pour le Fitheb, celle d’un gagnant
qui, ayant toujours travaillé à son propre compte et non pour l’administration
publique dont il prend au sérieux les goulots d’étranglement de fonctionnement ne
ferme pas les yeux sur les leçons des expériences de ses prédécesseurs et
maintient ces yeux plus braqués que jamais sur une vision du Fitheb, sa vision,
dont toute la force et la grandeur se révèleront à travers ce qu’il réussira à faire
de cette biennale, après son mandat.
Quel profil pour
Ousmane Alédji ?
Le nouveau patron du
Fitheb, connu pour sa clairvoyance, pour son horreur des compromissions et pour
son verbe coupant, a une trempe des plus consistantes. Ce rouleau compresseur
de bientôt 44 ans présente l’envergure d’un jeune baobab, d’une « âme bien
née » chez qui la valeur n’a pas attendu le nombre des années ; c’est
ainsi que, très tôt, il accumule les galons dans son domaine professionnel de
base : le théâtre. Comédien, metteur en scène et dramaturge pour plus de
35 spectacles sur lesquels il a travaillé à la réalisation, directeur
artistique et directeur d’ateliers de formation en arts dramatiques, déjà
membre, dans le passé, du Conseil d’administration du Fitheb, il est aussi Président
de la Section ’’Théâtre’’, du Conseil national des arts et de la culture du
Bénin (Cnac). Directeur et metteur en scène du Théâtre ’’Agbo-N’koko’’,
Directeur-fondateur et Directeur du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’,
Ousmane Alédji détient une formation et une pratique de journaliste, de même qu’il
a été Expert de l’Organisation internationale de la Francophonie. En matière de
distinctions, elles sont innombrables. Les tournées de l’homme à travers le
monde, pour des représentations théâtrales ou pour des résidences d’écriture
ont fourbi son regard et ciselé une vision pour le théâtre béninois, celle qu’il
doit se donner les coudées franches
pour mettre en œuvre dès à présent, avec son mandat d’organisation du Fitheb
2014.
Marcel Kpogodo