dimanche 17 mars 2019

Exposition du rôle essentiel des femmes dans les sociétés de masques en Afrique

Dans le cadre de la tenue du volet intellectuel du Feridama

Le Festival des Rituels et des danses masquées (Feridama) s’est déroulé du 12 au 16 décembre 2018. Son volet intellectuel s’est matérialisé par un colloque qui a eu lieu le jeudi 7 mars 2019 à la Salle Vip de l’ex-Ministère de la Culture. La Journée internationale du Droit des femmes étant d’actualité, la femme s’est invitée dans les réflexions, pour des communications assurées par des intellectuels africains de haut rang.

Le podium du volet intellectuel du Feridama
« Place et rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique ». Le thème qui a mobilisé les réflexions lors de la tenue d’un colloque, dans l’après-midi du jeudi 7 mars 2019, à la Salle Vip de l’ex-Ministère de la Culture, sis zone de la route de l’Aéroport. Ce coolloque appartient au volet intellectuel de la 9ème édition du Festival des Rituels et des danses masquées (Feridama) ayant été organisée  du 12 au 16 décembre 2018. Cette séance d’échanges s’est effectuée dans le cadre de la Journée internationale des Droits des femmes, que le monde entier célèbre le 8 mars de chaque année. 

Aperçu du public
Se sont succédé au pupitre pour faire connaître leurs réflexions respectives concernant le sujet indiqué l’Ivoirien Konin Aka, le Malien Lassana Cissé, le Burkinabè Léonce Ki et le Béninois Richard Sogan.


Des communications

Léonce Ki
De façon préliminaire, Léonce Ki a planté le décor de l’abord du sujet en traitant le thème : « Du culturel au cultuel, masques vs religions révélées ». Ainsi, il a fait ressortir que 247 sociétés de masques existent au Burkina Faso, avant de rappeler les grandes aires culturelles que comporte ce pays et de rejeter une idée reçue sur le masque : il ne se limite pas à la tête. Puis, il a évoqué les grandes catégories de masques dans son pays : les masques de feuilles, les masques d’écorces, les masques de fibres, les masques de pailles et les masques de tissus. Achevant son propos, il a montré que le système des masques est mis en danger par les religions étrangères importées.

De gauche à droite, Lassana Cissé et Konin Aka
De son côté, Lassana Cissé, Expert ’’Patrimoine et développement local’’, étant intervenu sur le thème, « Place et rôle de la femme dans la société des masques dogon », il a montré qu’au Mali, les aires culturelles Bobo, Dogon et Bamanan sont celles au niveau desquelles se manifestent les sociétés de masques. De manière particulière, il a choisi de s’appesantir sur celle des Dogon. Pour ce communicateur, elle s’appelle ’’Ava’’, reste l’affaire des hommes et intervient lors des funérailles et de toutes les circonstances sociales où il s’agit de « rétablir l’ordre social et de maintenir de bonnes relations entre le monde des vivants et celui des morts ». Il faut être circoncis pour appartenir à cette société. Aussi, après avoir fait ressortir les éléments de la mission sociale des masques, il a établi de quelle manière la femme a découvert la pratique relative aux masques, même si elle se trouve exclue de son aspect rituel mais recherchée dans celui relatif à l’initiation.
Quant au Docteur Konin Aka, Conservateur principal-muséologue, Expert en Culture et développement, et Directeur général de l’Office ivoirien du Patrimoine culturel, sa communication s’est structurée en trois parties, basée sur le thème : « Le rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique ». Dans une première, il a énuméré les sept sociétés de masques de la Côte d’Ivoire et fait connaître leurs caractéristiques : les masques krou, dan, toura, baoulé, yohoué, gouro et sénoufo. A travers la deuxième, le conférencier a satisfait la curiosité du public en montrant le rôle qu’exerce la femme au niveau de chacun de ces masques. Pour finir, dans une troisième, Konin Aka a abordé la manière dont les masques contribuent à l’équilibre social et à la paix.

Richard Sogan
Dernier communicateur, Richard Sogan, Expert du Patrimoine culturel et Conseiller technique à la Culture du Ministre béninois de la Culture. Dans son propos sur le thème, « Le rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique : le cas du genre oral Guèlèdè », il a daté l’origine du ’’guèlèdè’’ à la mise en place du royaume de Kétou et a indiqué : « C’est une pratique sociale qui permet de conjurer la famine, les maladies, les épidémies et la sécheresse. Elle prône, par ailleurs, la cohésion sociale, et permet l’éradication de la mésentente et des discordes qui ont cours dans les familles ». Puis, selon lui, la femme en est le centre puisqu’il se tient autour des mères, les « Iya » à qui les hommes demandent pardon pour leurs méfaits, à travers les danses exécutées. Ceux-ci se servent de ce culte pour honorer la femme qui, pour Richard Sogan, « dans le ’’guèlèdè’’, joue, à la fois, le rôle de gardienne de la tradition mais, aussi, d’agent de transmission et de conservation des valeurs de la culture ». Voilà qui casse radicalement une idée reçue laissant croire qu’en Afrique, la femme est considérée comme un être humain de seconde zone.


De l’organisation 


Magdaléna Tovornik
Magdaléna Tovornik, représentante à l’Unesco du Conseil international des Organisations de festivals de folklore et d’arts traditionnels (Cioff), a été chargée d’organiser la succession des quatre communications qui ont été présentées et d’assurer la modération des débats. 

De gauche à droite, Koffi Adolphe Alladé et Marcel Zounon
Et, plusieurs autres personnalités ont, par leur présence, développé la valeur de la manifestation intellectuelle : Olabiyi Yaï, Ambassadeur honoraire du Bénin à l’Unesco, Carole Borna, Directrice du Patrimoine culturel, Dagbo Hounon Hounan, Chef de la religion endogène à Ouidah, Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean), Point focal du Cioff au Bénin et Président-Fondateur du Feridama, Koffi Adolphe Alladé, Directeur du Groupe traditionnel, ’’Hwendo na bu a’’ et Président de la Confédération béninoise de danses (Cobed), et Monique Blérald, universitaire guyanaise.  

Au dîner de gala ...
Dans la soirée du jeudi 7 mars, Marcel Zounon a convié ses hôtes à un dîner de gala qui leur a permis de savourer des mets béninois et un tableau des danses patrimoniales des grands pôles départementaux du Bénin.

Marcel Kpogodo

vendredi 15 mars 2019

’’Artisttik Africa’’ à Cotonou : ouverture ce 15 mars du 1er des 12 spectacles de théâtre

Dans le cadre d’une vaste programmation annoncée en conférence de presse

Le mardi 12 mars 2019 s’est tenue une conférence de presse à l’Espace culturel, ’’Artisttik Africa’’. Animée par son fondateur et Directeur, Ousmane Alédji, elle a donné l’opportunité à la personnalité de faire connaître aux journalistes la nouvelle programmation théâtrale devant enrichir le fonctionnement du Centre indiqué pendant les mois de mars et d’avril, à commencer par le vendredi 15 mars 2019.
Ousmane Alédji, au cours de la conférence de presse, de même qu' ... - Crédit photo : ''Artisttik Africa''
’’Négrititudes’’, à 20h30, au Centre culturel ’’Artisttik Africa’’, le vendredi 15 mars 2019, pour un ticket d’une valeur de deux mille francs Cfa, par personne. Le spectacle qui ouvre une série de douze représentations théâtrales, ce qu’a annoncé Ousmane Alédji, Fondateur et Directeur de l’Espace concerné, à travers une conférence de presse qu’il y a animée dans le milieu de la matinée du mardi 12 mars 2019.
Selon cette personnalité qui a construit de manière autonome et mis en scène le texte à partir de plusieurs productions d’Aimé Césaire, le comédien béninois Isidore Dokpa se livrera, à travers ’’Négrititudes’’, à un jeu de ’’One man’s show’’ permettant de cerner l’attitude contemporaine vis-à-vis de la négritude, un concept défendu par cet auteur martiniquais. Et, cette pièce de théâtre sera aussi jouée le samedi 16 et le dimanche 17 mars, à la même heure, selon le même tarif par unité de spectacle, sans oublier qu’elle revient sur scène les 5, 6 et 7 avril 2019.

Isidore Dokpa et ... - Crédit photo : ''Artisttik Africa''
A en croire, toujours, Ousmane Alédji, une seconde pièce, elle, au titre parodique, fera aussi son chemin à ’’Artisttik Africa’’, dans la même période : ’’La tragédie du roi Césaire’’, jouée pendant le Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), dans son édition 2018. Par ses explications, il a montré que cet ouvrage est une adaptation d’une pièce de théâtre bien connue du même auteur martiniquais : ’’La tragédie du roi Christophe’’. Ce livre de base reste le noyau d’une œuvre qu’a composée le metteur en scène béninois en exploitant d’autres pièces, des recueils de poèmes et, notamment, des essais césairiens. Il est question d’une « couture entre plusieurs portions de textes », a expliqué Ousmane Alédji.

... Nicolas Houénou de Dravo - Crédit photo : ''Artisttik Africa''
Ainsi, pendant 75 minutes, le public pourra se délecter du jeu d’un duo de comédiens s’illustrant par un parcours professionnel impressionnant : Nicolas Houénou de Dravo et Raphaël Hounto. La pièce, ’’La tragédie du roi Césaire’’, connaîtra six dates de représentation, à ’’Artisttik Africa’’ : les 22, 23 et 24 puis les 29, 30 et 31 mars 2019, selon les mêmes conditions de tarif et d’heure. Aux spectateurs, donc, d’aller massivement expérimenter un effort de programmation soutenue permettant de mettre en valeur une vision de travail acharné, un espace culturel dans ses installations et, entre autres, des comédiens rompus à l’exercice de leur profession.

Marcel Kpogodo

Obayomi et Abèkè, une vocation musicale qui éclot

Dans le cadre du lancement de son premier single par le duo


Parcours croisé de deux talents

Obayomi et Abèkè - Crédit photo : Obayomi Ahamada

’’Man éyolo’’, en 4 minutes 23 secondes. Une chanson. Un hymne, en langue nationale fon, à l’amour indéfectible, tenace et dompteur du temps. Deux voix complémentaires mûres, l’une, masculine et haute, l’autre, féminine et fine. Deux voix qui fusionnent en une, le temps du refrain, et qui restent spirituellement en symbiose, tout le long du morceau.

En 2005, ces deux voix, ces deux personnes étant étrangères l’une à l’autre, ce couple se doutait peu qu’il serait amené à se constituer par le tremplin d’une activité ordinaire de l’église catholique : la recollection, au cours d’une journée, entre les membres de deux chorales cotonoises, celles ’’Saint Antoine de Padoue’’ de Zogbo et ’’Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus’’ de Pk6. Rencontre, donc, entre ces deux âmes, contact, établissement de l’affinité, dispersion de leurs groupes respectifs, sentiment du manque de l’autre, nouveau contact, cette fois-ci, à titres personnels, retrouvailles une année après, sentiment d’amour et vie commune.

Abèkè et Obayomi, un couple et un duo - Crédit photo : Obayomi Ahamada
Quatorze ans plus tard, un mariage bien assumé et un foyer enrichi d’une progéniture de quatre enfants. A la manœuvre d’une telle réalisation, la communion de ces deux âmes. Fortes de leur insertion dans une profession libérale, elles peuvent déployer les ailes d’une vocation pour la musique, longtemps tenue en laisse, en haleine, aux fins de la sécurisation du quotidien.

Naissance, donc, de ’’Man éyolo’’. Un single. Le ton d’un album à venir de douze titres. L’instrument d’exposition des caractéristiques de ce qui s’annonce comme la pratique spécifique par ces âmes de la musique, au Bénin : en matière de rythme, le même ’’toba’’, pimenté de notes de guitare, ou même le rythme ’’adja’’, en tout cas, de la musique tradi-moderne, aboutissant à de la ’’world music’’, une tendance fondée sur des sujets bâtis presqu’exclusivement sur l’amour, sur des conseils édificateurs de la jeunesse. « Nous avons reçu beaucoup d’amour, donc, nous ne chantons que l’amour », commente la face féminine de cette médaille de couple.

Obayomi et Abèkè, deux talents, une complicité artistique - Crédit photo : Obayomi Ahamada
Elle ne s’en arrête pas à ce niveau, couvrant de compliments son homme, quand il faut situer les responsabilités concernant la création des textes qu’ils chantent ensemble : « Cela vient librement. C’est un compositeur-né ! », s’exclame-t-elle, même si, humblement, sa moitié met du bémol, expliquant que, même s’il lance souvent ce que sera une chanson, ils réalisent, de concert, les agencements. « On évolue toujours ensemble », ce qu’il conclut. Et, il n’y a aucun doute que des goûts musicaux respectivement personnels ont préparé les artistes musiciens qu’ils s’apprêtent à laisser découvrir par les Béninois : Céline Dion, surtout, que l’une aime, qu’elle admire et qu’elle a pratiquée au cours des récitals de collège, Papa Wemba, Lokua Kanza, Fèla Kuti, en Afrique, Angélique Kidjo, Sagbohan Danialou et Richard Flash, au Bénin, les inconditionnels de l’autre, même si une Nigériane de la nouvelle génération musicale soude les deux goûts : Asha.

Ils ont aussi en commun un facteur déterminant : la mère.

Chez elle, la génitrice a lancé ses premiers pas dans la pratique du chant. A cinq ans, déjà, Abèkè connaissait l’univers des chorales. Ainsi, à dix ans, sa mère a fait d’elle le lead vocal de la chorale de langue yoruba de la paroisse qu’elle fréquentait, jusqu’à ce qu’elle y grandisse ; toute petite, elle aimait aussi beaucoup danser. Ceci se ressent à travers ses élans chorégraphiques. 

Chez lui, la mère chantant abondamment à la maison, cela a contribué à forger l’audition musicale d’Obayomi, de façon à lui permettre, plus tard, de gérer, avec satisfaction, les intonations dans sa chorale : « Entrer dans une gamme était intuitif pour moi », confie-t-il. Ainsi, en 1995, une semaine à peine après avoir intégré ce groupe, on lui confia le micro pour faire une chanson. En outre, pendant qu’il s’accroche aux cordes de sa guitare pour leur arracher la cadence d’accompagnement de leurs morceaux, elle s’occupe de faire résonner harmonieusement ses percussions.

Obayomi et Abèkè, une profonde complicité artistique - Crédit photo : Obayomi Ahamada
En réalité, ce couple de la musique béninoise, qui aime chanter ensemble, qui lit ’’Les 21 lois du leadership’’ de John Maxwell, qui préfère la mangue, qui aime le rouge, qui, comme parfum, hésite entre ’’Ulrich de Varens’’ et ’’Hugo’’, qui adore, par-dessus tout, ’’Laisse-moi t’aimer’’ de Mike Brant, qui regarde avec passion le film, ’’War room’’ d’Alex Kendrick, reste, respectivement, à l’état civil, Obayomi Ahamada et Edith Chantal Abèkè Lahatan, d’où le duo musical, ’’Obayomi et Abèkè’’.

Marcel Kpogodo

mercredi 13 mars 2019

Anne Adjovi expose les difficultés des femmes artistes danseuses

Dans le cadre du quinzième anniversaire du Gefadb

Les femmes danseuse du groupe de ballet dénommé ''Makanjou Ola'' du Bénin ont effectué la fête de leurs retrouvailles. C’était dans l’après-midi du dimanche 24 février 2019. Ainsi, elles ont pris part aux manifestations des quinze ans d'existence du Groupement des femmes artistes et danseuses du Bénin (Gefadb). En présence de plusieurs invités de marque, les activités se sont déroulées dans la salle des fêtes, ’’Vigaro’’, à Godomey, dans la Comunne d’Abomey-Calavi. L’un des moments poignants de celles-ci a été l’allocution d’Anne Adjovi, Présidente de l'Association. A travers ses propos, celle-ci a peint les difficultés que les membres de la structure ont rencontrées pendant les quinze années de l’existence du Groupement. A découvrir, ci-dessous, l’intégrité du discours indiqué ...

La Rédaction

Anne Adjovi, délivrant son discours

Intégralité de l’allocution d’Anne Adjovi, Présidente du Gefadb

Excellence, Monsieur le Haut Conseiller de la République,
Excellence, Monsieur le Directeur de l’Ensemble Artistique National,
Excellence, Monsieur le Président de la Troupe "Les As du Bénin",
Mesdames et messieurs les responsables des associations et des fédérations culturelles de notre pays,
Mesdames et messieurs les invités,
Chères amies, femmes artistes danseuses ;
L'événement qui nous réunit cet après-midi est un événement de taille : l'anniversaire des 15 ans d'existence du Groupement des femmes artistes et danseuses du Bénin (Gefadb).
Mesdames, messieurs les invités et chers parents, nul n'est sans connaître les difficultés que nous, femmes artistes, nous rencontrons dans l'exercice de cette noble fonction que nous avons choisie d'exercer :
- aller faire les répétitions,
- être présentes aux différents spectacles auxquels nous appartenons
- faire face à nos tâches de femme de ménage.
Ce sont les obligations et les problèmes que rencontrons régulièrement. Des fois, nous échangeons entre nous des idées afin d'être à la hauteur de ces obligations vis-à-vis de nos responsables de groupe et de nos chers époux. Nous sommes en association depuis 15 ans et croyons avoir notre pari. C'est notre manière de contribuer au développement économique et socioculturel de notre pays, le Bénin.
Le rôle ne pourrait être pleinement joué si nous n’engageons pas nos femmes artistes danseuses à travailler de manière à concevoir, à élaborer et à créer des spectacles.
Chers messieurs, honorables invités, nous ne saurons terminer sans remercier très sincèrement nos parents, nos présidents, je voudrais nommer le Président Alladé Koffi Adolphe, le Directeur Marcel Zounon, le Président Stanislas Dègbo, le Haut Conseiller Claude Balogoun, de même que nos chers papas qui, nuits et jours, nous ont toujours accompagnées dans toutes nos initiatives.
Je voudrais aussi profiter de cette tribune pour confirmer à toutes les femmes artistes, toutes disciplines confondues, que la porte du Gefadb leur est grandement ouverte.
Vive les femmes artistes et danseuses du Bénin !
Vive la culture au service du développement !
Vive le Bénin !
Que la fête soit belle !
Je vous remercie.

Le Festival ''Maida'' donne quatre spectacles

Dans le cadre de la cérémonie d'ouverture de sa 7ème édition

Il s’est tenu à la grande Salle bleue du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), à Cotonou, le lancement officiel du Festival dénommé ’’Marche internationale vers la danse’’ (Maïda), dans son édition de l’année 2019. C’était dans l'après-midi du samedi 23 février 2019. A marqué l'événement l’exécution de quatre spectacles de danse.


La présentation finale des artistes au public, à l'issue du passage des spectacles
’’Performance’’, ’’Dimension’’, ’’Identity’’ et ’’Œil de Gorée’’. Les quatre spectacles de danse qui ont été donnés à la grande Salle bleue du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), lors du lancement, le 23 février 2019, de la 7ème édition de la Marche internationale vers la danse (Maida), un Festival essentiellement consacré à la danse contemporaine, initié par un professionnel du secteur, Richard Adossou.
D’abord, "Performance" est un spectacle anglo-brésilien, conçu et présenté par Armando Pékéno et Michelle Brown. Quant à ’’Dimension’’, il émane des trois pays que sont le Bénin, le Portugal et le Brésil dont il est un travail de recherche de niveau du Doctorat. Il aborde le rapport entre les corps, dans  une dimension spirituelle fondée sur les quatre éléments de la nature que sont l’air, la terre, l’eau et le feu. Son exécution devant le public se trouve à l’actif des danseurs Éva Azévédo et Louiz Anastasio, et des membres des groupes, ’’Cie Walo’’ et ’’Rich’Culture’’.
Avec ’’Identity’’,  le public a assisté à une démonstration effectuée par Cristina Rosa, pour le compte de l’Espagne, en quinze minutes. Sa prestation a permis de saisir la possession commune par tous les êtres humains d’une identité, d’un lieu d'origine, d’une famille, d’une race, de coutumes, ce qui ne les empêche pas de se poser diverses questions, au cours de leur évolution : « Qui en sommes-nous vraiment ? », « D'où venons-nous ? », « Où allons-nous ? ».
Enfin, avec ’’Œil de Gorée’’, la Compagnie ivoirienne, ’’Kassou-Tri’’, s’est exprimée. A travers le spectacle, elle a fait ressortir les émotions habitant toute personne, qu'elle soit noire, blanche ou jaune, et concernant Gorée, cette île par laquelle ont transité un nombre abondant d’esclaves, dans des conditions inhumaines. Cette démonstration scénique a aussi fait remarquer la force de la race noire à surmonter les épreuves et à se faire une place au soleil, dans une atmosphère qui lui est hostile.
Il faudrait rappeler que le Festival que constitue la Maida, créée en 2010, par le biais de l’Association ’’Rich’Culture’’, est une rencontre internationale de danse se déroulant au Bénin et aspirant à favoriser les échanges et le brassage culturel entre les peuples du monde, de même qu’à cultiver la paix. En 2019, l’événement s’est déroulé sous une préoccupation évocatrice : « Danses traditionnelles d'Afrique, quelle place dans la chorégraphie contemporaine ? ».

La Rédaction

Le label ’’Xwésivo yoyo’’ lancé

Dans le cadre de la promotion de la musique béninoise

L’Espace ’’Tchif’’ de Cotonou a abrité un événement d’une importance capitale pour le développement de la musique béninoise : le lancement du label ’’Xwésivo yoyo’’. La manifestation s’est déroulée le vendredi 1er mars 2019, à travers une conférence de presse animée par William Thibaut Dagbindé.
A gauche, William Thibaut Dagbindé, au cours de la conférence de presse
Promouvoir l’authenticité béninoise qui, jusque-là, traîne les pas pour s'affirmer dans le concert des nations musicales en Afrique et à l’international. Le désir ardent qu’a exprimé William Thibaut Dagbindé, Directeur du concept, ’’Xwésivo yoyo’’, ’’Le soleil nouveau’’, en français, un label de production de la musique béninoise, le vendredi 1er mars 2019, lors d’une conférence de presse qu’il a animée à l’Espace ’’Tchif’’, à Cotonou.


Le staff du Label, à la conférence de presse
Selon lui, cette structure a vu le jour depuis l’année 2010 et reprend ses activités en ce premier jour du mois de mars, à travers cet échange avec les hommes des médias, elle qui est longtemps restée dans l’anonymat, au fil des années. Dans la suite de ses explications, l’intervenant a fait remarquer que la musique traditionnelle est la base du choix des productions que réalise ’’Xwésivo yoyo’’, ce qui permet de faire comprendre son option pour la défense et la promotion des valeurs et des rythmes locaux, eux qui sont d'une  importance capitale pour le label.

Le logo du label, ''Xwésivo yoyo''
A en croire William Thibaut Dagbindé, il est nécessaire de produire les artistes béninois que doivent d'abord écouter le Béninois avant que ceux-ci ne soient exportés vers d'autres pays. Par conséquent, il invite ses compatriotes à exporter la musique béninoise et à la faire consommer par les Béninois. A titre de rappel, le Groupe ’’Ifa Kama Karma’’ et les artistes King Altao, Bobo Solo, de même qu’Emini Angel ont été produits par le label ’’Xwésivo yoyo’’, sans oublier que les rythmes traditionnels tels que le ’’gota’’, le ’’tchinkounmè’’, le ’’kaka’’ et le ’’goumbé’’ ont été exploités, en combinaison avec des couleurs de hip-hpo et de R’n’b.

La Rédaction

jeudi 21 février 2019

''Oraisons pour un vivant'' : « C’est la société béninoise qui est métaphorisée, qui est poétisée […] », explique Jérôme Michel Tossavi

Dans le cadre du lancement de son premier roman

L’après-midi du samedi 23 février 2019 donnera à assister au lancement de son premier roman par le jeune écrivain béninois, Jérôme Michel Tossavi. Ce sera à 15 heures précises à la Grande paillote de l’Institut français de Cotonou, sous le couvert de l’activité intitulée ’’Les entretiens de la paillote’’. Dans le but de nous toucher un mot sur ce qui devrait exciter le public à faire le déplacement de la manifestation, le créateur littéraire nous a accordé une courte interview, ce qui laisse pressentir un contenu explosif pour ce roman …

Jérôme Michel Tossavi et, ''Oraisons pour un vivant''
Le Mutateur : Bonjour Jérôme Michel Tossavi. Selon vous, qu’y a-t-il d’inouï, d’inédit ou d’original qui devrait amener le public à faire massivement le déplacement de la cérémonie de lancement de votre premier roman intitulé, ’’Oraisons pour un vivant’’ ?

Jérôme Michel Tossavi : J’invite officiellement le public à faire le déplacement, parce que, l’ouvrage, ’’Oraisons pour un vivant’’, au-delà d’une fiction, au-delà d’une imagination, constitue un cliché, un cliché qui dresse le miroir de notre vie. Chaque lecteur, quelle qu’en soit sa sensibilité, quel qu’en soit son degré d’appartenance sociale ou son origine, doit pouvoir se repérer dans les nombreux micro-récits qui jalonnent ce roman. ’’Oraisons pour un vivant’’ parle, en fait, des lecteurs, parle de chaque Béninois. Donc, c’est notre roman ; au-delà de la narration, sans trop exagérer, c’est un roman national.
Faire le déplacement de ce lancement, le samedi 23 février prochain, à quinze heures à l’Institut français de Cotonou, c’est une question de nationalité, c’est une question de patriotisme ; il faut venir s’y approprier notre identité, notre vraie identité, accouchée sur du papier, tel que nous aimons que cela soit fait, sans détour, pour parler de nous-mêmes, pour nous révéler à nous-mêmes, pour montrer notre état de déshumanisation mais, en même temps, notre état d’humanité, celui que nous cherchons.

L'Affiche officielle de l'événement

C’est la société béninoise qui est métaphorisée, qui est poétisée, sur 135 pages, lesquelles pages développent chaque aspect : la gratuité de la méchanceté, la facilité de nuisance mais, aussi, la naïveté et l’innocence d’une société qui végète, mais qui trouve toujours ses portes de sortie, quelle qu’en soit la teneur de sa méchanceté et de sa fraternité.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

jeudi 7 février 2019

Yvon Ekué, une poignante révolte contre la fermeture sociale

Dans le cadre d’un spectacle qu’il a tenu à Cotonou

Le samedi 2 février 2019 a permis de prendre part à un spectacle de danse contemporaine qui s’est effectué à l’Espace dénommé ’’Urban dance center’’ (Udc), situé à Cotonou. Au menu de l’action, le jeune Yvon Ekué aura frappé par son audace du rejet du conformisme professionnel, très ambiant.

Yvon Ekué, au cours du spectacle ''Avoundé''
Traits crispés, visage fermé, muscles des bras tendus, chute du corps comme, tout d’un coup, métamorphosé en une boule de nerfs, brève roulade comme en gymnastique, trouvaille d’un équilibre sur les deux membres inférieurs et abord d’un enchaînement de mouvements coordonnés. Le ton qu’a donné Yvon Ekué au spectacle de danse contemporaine intitulé ’’Avoundé’’, pour protester contre le manque d’acceptation de la profession de danseur artistique, dans le milieu de l’après-midi du samedi 2 février 2019, à l’Espace culturel ’’Urban dance center’’ (Udc), situé au cœur du quartier de la Haie-vive, à Cotonou.
Le regard, tantôt d’une dureté frappante, tantôt d’une perplexité déroutante, régule les mouvements du danseur qui, par les gestes de ses mains, laisse voir des doigts empressés comme demandant des explications ou en en donnant ; ce regard exprime ce que les paroles, le dialogue, les mots, tout simplement, n’ont pas droit de cité, ici, pour manifester. Les quinze premières minutes sont d’une telle tension qu’on sent un conflit du personnage avec d’autres, avec, semble-t-il, la société. Dans le cas contraire, comment expliquer ces gestes peu conciliants dans les doigts, ces chutes, ces relèvements brusques, ces tournoiements, entre autres, comme dans une ’’break dance’’ ayant fait fureur, tout au moins, dans la première moitié des années 1980 ? Ainsi, à l’aide de ses mouvements démultipliés, décomposés, c’est comme la déstructuration de sa personnalité que relaie le danseur, évoluant dans un décor tout en fond noir, dans des espaces latéraux de blanc peints. L’expression d’un deuil ? Du deuil d’une joie perdu, de l’épanouissement compromis, de la paix détruite ? Si oui, par rapport à quoi ?

Yvon Ekué, dans l'une des acrobaties, forte, liée au spectacle
Et, à un moment donné, ces doigts assez expressifs, tournés vers sa poitrine, donnent l’impression, chez le personnage, d’une introspection, d’un retour à soi, d’une adresse, de remontrances à soi. Pourquoi ? Auto-culpabilisation ? Auto-flagellation ? Traduit du français en mina, une langue parlée au Togo, ’’Avoundé’’, qui signifie ’’Bataille’’ semble devoir proposer des pistes d’interprétation …
En attendant de baigner les participants dans un océan propice d’analyses, le personnage continue son histoire qui, au bout de la quinzaine de minutes, prend, radicalement, une tournure plus conciliante, plus positive, plus douce, plus gentille, plus joyeuse.
En donne le ton un violent, « Hé, Togbé ! », lancé anonymement du public, ce qui ouvre la voie à une musique instrumentale de reggae, elle qui, subitement, asperge le danseur d’une bonne dose de sérénité, d’une force de spasmes menaçant de le bouleverser mais, qui, progressivement, le stabilisent, l’assagissent, l’adoucissent, le calment, l’épanouissent. Tout un coup, un autre homme prend forme : le sourire prend plus de place sur son visage. Ses bras et sa poitrine, son dos, ruisselants de sueur, semblent devoir commencer à se sécher et, sa culotte longue en tissu imprimé plus rouge, se prolongeant sur des genouillères blanches, à se froisser moins. Rien de cela n’est donné puisque la tête, les épaules, les bras et les pieds ont gardé d’un rythme qui, désormais, est canalisé, est domestiqué et est assagi par la musique reggae, comme si, la formalité de l’expression de son mal-être ayant été exprimée dans la violence précédente des mouvements, le soulagement et la paix étaient venus prendre siège dans esprit. Un dernier « Hé, Togbé ! » dicta sa loi et sonna la fin du spectacle. Vingt-cinq minutes venaient d’être égrenées.
De gauche à droite, Yvon Ekué, présenté au public par Nourou-Deen Eniola, Coordonnateur de l'Udc
En réalité, si ’’Avoundé’’ est le spectacle inaugural ouvrant la saison artistique à l’Udc, pour l’année 2019, il a donné l’occasion de voir s’exercer un certain niveau de réussite chez le jeune danseur contemporain, Yvon Ekué : sa capacité, par la mise en scène des gestes et des mouvements, des enchaînements, bien organisés, dans une symbiose de coordination, de traduire des sentiments forts comme la révolte, le dépit, la souffrance et l’humiliation, notamment ; il a fait sentir que le personnage qu’il incarnait était tourmenté. « ’’Avoundé’’ est l’histoire d’une bataille des artistes danseurs contemporains », a précisé l’artiste, « d’abord, contre eux-mêmes puisque, face au rejet de leur entourage, ils doutent, ils se demandent s’il faut continuer ou raccrocher. Ensuite, ils se battent contre la société qui n’accorde pas de l’importance à leur métier ». Dans cette longue explication apparaît la substance d’un spectacle, sa compréhension et sa direction, sans oublier qu’un autre jeune créateur en assuré la mise en scène : Yannick Amoussou.


L’Udc, une expérience déjà endurante

Nourou-Deen Eniola, Ezéchiel Adandé, Abênie Omontécho et Anita Vignigbé. Quatre esprits émanant des structures artistiques estudiantines qui ont décidé de conjuguer leurs efforts pour mettre en place un creuset pouvant leur permettre de concrétiser leurs initiatives de tous genres pour le développement de la danse contemporaine affiliée à celle urbaine : l’ ’’Urban dance center’’ (Udc) dont les activités ont été lancées en novembre 2018, à Cotonou, au siège de la structure culturelle, sis quartier Haie-vive de Cotonou. Sans tarder, ils font valoir un cahier de charges consistant les amenant à tenir des cours, à leur Espace, en danses modernes, en afro-contemporain hip-hop, en ’’dance-hall’’, en ’’street dance’’, en ’’break dance’’, en ’’new style’’, en ’’hip-hop girly’’, en ’’fun dance’’, en afro-fusion, en danses africaines traditionnelles et en danse contemporaine, sans oublier la pratique, aussi, de la danse classique, de la salsa et de la ’’kizomba’’. En outre, très proche de cet univers, le sport y trouve sa place, dans la programmation, par des cours que le client pourrait recevoir en aérobic, en ’’martial fitness’’, en ’’strong fitness’’, en ’’zumba’’ et en ’’mix cardio’’. Ses membres peuvent aussi se rendre utiles dans beaucoup d’autres domaines comme la motivation, le coaching et le développement personnel.

Marcel Kpogodo

vendredi 25 janvier 2019

Sébastien Boko : de nombreux trésors à contempler comme en donne l’exemple un certain Oswald Homéky

Dans le cadre de l’exposition ’’Voiles’’

Depuis le 15 janvier 2019 se tient, à la Galerie ’’Kpobly’’, de l’Institut français de Cotonou, l’exposition intitulée ’’Voiles’’, qui permet au sculpteur béninois, Sébastien Boko, de porter à la découverte du public plus d’une trentaine de pièces qu’il a organisées en installations, ce qu’Oswald Homéky n’a pas résisté à revenir examiner …

Le Ministre Oswald Homéky, en privé, à l'exposition ''Voiles''
34 sculptures mises en scène à travers pas moins de six installations. Ce dont a tenu à retourner se délecter Oswald Homéky, Ministre béninois de la Culture, dans le sillage d’une grande décontraction et d’une complète discrétion, au début de l’après-midi du samedi 19 janvier 2019, à la Galerie ’’Kpobly’’ de l’Institut français de Cotonou, lui qui avait appartenu au trio ministériel qu’il avait constitué avec Dona Jean-Claude Houssou, de l’Energie, et Aurélien Agbénonci, des Affaires étrangères et de la coopération, le mardi 15 janvier, au vernissage de l’exposition, ’’Voiles’’, mise en place par le jeune sculpteur, Sébastien Boko. « Je suis venu faire mon achat », nous a juste confié l’autorité ministérielle, surprise dans son observation de proximité des œuvres et, comme tenant à ce qu’on la laisse jouir de l’atmosphère de discrétion qu’elle s’était créée.
Ici, Oswald Homéky se comportait comme un criminel atypique : le crime parfait qui a été commis est positif ; il prolonge la vie et les biens, au lieu de détruire l’une et de faire dérober les autres, même si l'exposition en question coupe le souffle, impose silence, tue ! ’’Voiles’’ montre la dureté, l’ardeur, le niveau élevé du travail, à la fois physique, psychologique et intellectuel, d’un sculpteur d’un crû bien béninois, puis la qualité irréprochable et exceptionnelle que ses sculptures ont atteinte, ce qui met en jeu un défi terrible pour l’artiste : réussir à dépasser ce stade déjà d’une hauteur difficilement égalable.
Le crime parfait commis ne l’a pas été par Oswald Homéky mais, comme l’on le comprend, par Sébastien Boko, avec la complicité de Dona Jean-Claude Houssou, le découvreur, le promoteur et le révéleur de l’artiste ! Solidarité gouvernementale oblige, Oswald Homéky a eu part à l’activité et en est un complice conscient ou inconscient, s’il s’agissait d’un crime.



Quintessence d’une inspiration

Comme « l’assassin [ou son auxiliaire] revient toujours sur les lieux du crime », le Ministre de la Culture a, vraisemblablement, pour affiner son choix d’achat, revisité les différentes séries de l’exposition de Sébastien Boko : ’’Voile’’, ’’Lunettes’’, ’’Voyage’’, ’’Guèlèdè’’, ’’Dame voilée’’ et ’’Militaire’’.

La série ''Guèlèdè''
Aussi discret et imprévisible qu’Oswald Homéky, Sébastien Boko avait précédé, sur les lieux, l’autorité gouvernementale, quelques heures plus tôt, dans la matinée, une présence dont il a fallu profiter pour lui arracher quelques explications.
Si l’artiste use d’une force physique remarquablement épuisante pour transformer en personnages de gros troncs de teck, d’ébène, d’iroko ou, entre autres, de bois de veine, de son nom scientifique, Pterocarpius erinaceus, cela devrait exciter le visiteur à aller découvrir de quelle manière il harmonise le matériau qu’est le bois, en général, avec du fer, ceci qui, pour lui, a une résonance particulière, celui qu’il récupère des barils de pétrole, un liquide très précieux, une ressource du sous-sol à l’origine de terribles conflits entre les pays, à travers le monde.

L'installation ''Militaire''
C’est ainsi qu’il faudrait absolument se déplacer vers l’Institut français de Cotonou pour chercher à comprendre comment, par ’’Militaire’’, Sébastien Boko détermine une installation de pièces portant une réelle valeur de synecdoque, identifiant des soldats par la partie de leur corps allant de la poitrine ou de la ceinture aux membres inférieurs habillés en conséquence, afin de poser le problème des guerres monstrueuses et meurtrières que provoque justement le pétrole et que sont chargés d’animer les hommes en armes, chargés de la défense.

La série ''Lunettes'' ...
... et celle, ''Voile'' ...
En outre mérite d’être appréhendée la traduction par Sébastien Boko d’un thème aussi urgent et actuel que celui de l’immigration, qu’elle soit clandestine ou non, de l’évasion physique, tout simplement, telle qu’elle transparaît dans ’’Voile’’ et, directement dans ’’Voyage’’, 

... de même que ''Voyage''
sans oublier qu’il reste tout au moins important que chacun se rende à la Galerie ’’Kpobly’’ de l’Institut français de Cotonou, pendant qu’il en est encore temps, afin de se faire sa lecture, sa compréhension des différentes facettes de la réelle indispensable hypocrisie humaine dans ’’Lunettes’’ et vis-à-vis de ’’Dame voilée’’. 

Dame voilée
Par ailleurs, de la même manière que l’on se donne de saisir le contenu d’un roman, d’une pièce de théâtre ou d’un recueil de poèmes, il faudrait aller décrypter ’’Guèlèdè’’, se faire une idée de la façon libre, variée et diversifiée dont se déploient, autour de ce masque que « les hommes portent pour rendre hommage aux femmes », l’imagination et, globalement, l’inspiration du sculpteur dont le talent est en pleine explosion. 

Une sculpture de l'installation ''Guèlèdè''
En réalité, cette exploration du ’’Guèlèdè’’, version ’’Sébastien Boko’’, commence par la devanture de l’Institut français de Cotonou, avec une pièce d’un siamois intrigant, impressionnant. Finalement, lesquelles des 34 sculptures de l’exposition ’’Voiles’’, qui s’achève le 4 février 2019, auraient arraché l’achat du Ministre Oswald Homéky ?

Marcel Kpogodo