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dimanche 17 mars 2019

Exposition du rôle essentiel des femmes dans les sociétés de masques en Afrique

Dans le cadre de la tenue du volet intellectuel du Feridama

Le Festival des Rituels et des danses masquées (Feridama) s’est déroulé du 12 au 16 décembre 2018. Son volet intellectuel s’est matérialisé par un colloque qui a eu lieu le jeudi 7 mars 2019 à la Salle Vip de l’ex-Ministère de la Culture. La Journée internationale du Droit des femmes étant d’actualité, la femme s’est invitée dans les réflexions, pour des communications assurées par des intellectuels africains de haut rang.

Le podium du volet intellectuel du Feridama
« Place et rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique ». Le thème qui a mobilisé les réflexions lors de la tenue d’un colloque, dans l’après-midi du jeudi 7 mars 2019, à la Salle Vip de l’ex-Ministère de la Culture, sis zone de la route de l’Aéroport. Ce coolloque appartient au volet intellectuel de la 9ème édition du Festival des Rituels et des danses masquées (Feridama) ayant été organisée  du 12 au 16 décembre 2018. Cette séance d’échanges s’est effectuée dans le cadre de la Journée internationale des Droits des femmes, que le monde entier célèbre le 8 mars de chaque année. 

Aperçu du public
Se sont succédé au pupitre pour faire connaître leurs réflexions respectives concernant le sujet indiqué l’Ivoirien Konin Aka, le Malien Lassana Cissé, le Burkinabè Léonce Ki et le Béninois Richard Sogan.


Des communications

Léonce Ki
De façon préliminaire, Léonce Ki a planté le décor de l’abord du sujet en traitant le thème : « Du culturel au cultuel, masques vs religions révélées ». Ainsi, il a fait ressortir que 247 sociétés de masques existent au Burkina Faso, avant de rappeler les grandes aires culturelles que comporte ce pays et de rejeter une idée reçue sur le masque : il ne se limite pas à la tête. Puis, il a évoqué les grandes catégories de masques dans son pays : les masques de feuilles, les masques d’écorces, les masques de fibres, les masques de pailles et les masques de tissus. Achevant son propos, il a montré que le système des masques est mis en danger par les religions étrangères importées.

De gauche à droite, Lassana Cissé et Konin Aka
De son côté, Lassana Cissé, Expert ’’Patrimoine et développement local’’, étant intervenu sur le thème, « Place et rôle de la femme dans la société des masques dogon », il a montré qu’au Mali, les aires culturelles Bobo, Dogon et Bamanan sont celles au niveau desquelles se manifestent les sociétés de masques. De manière particulière, il a choisi de s’appesantir sur celle des Dogon. Pour ce communicateur, elle s’appelle ’’Ava’’, reste l’affaire des hommes et intervient lors des funérailles et de toutes les circonstances sociales où il s’agit de « rétablir l’ordre social et de maintenir de bonnes relations entre le monde des vivants et celui des morts ». Il faut être circoncis pour appartenir à cette société. Aussi, après avoir fait ressortir les éléments de la mission sociale des masques, il a établi de quelle manière la femme a découvert la pratique relative aux masques, même si elle se trouve exclue de son aspect rituel mais recherchée dans celui relatif à l’initiation.
Quant au Docteur Konin Aka, Conservateur principal-muséologue, Expert en Culture et développement, et Directeur général de l’Office ivoirien du Patrimoine culturel, sa communication s’est structurée en trois parties, basée sur le thème : « Le rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique ». Dans une première, il a énuméré les sept sociétés de masques de la Côte d’Ivoire et fait connaître leurs caractéristiques : les masques krou, dan, toura, baoulé, yohoué, gouro et sénoufo. A travers la deuxième, le conférencier a satisfait la curiosité du public en montrant le rôle qu’exerce la femme au niveau de chacun de ces masques. Pour finir, dans une troisième, Konin Aka a abordé la manière dont les masques contribuent à l’équilibre social et à la paix.

Richard Sogan
Dernier communicateur, Richard Sogan, Expert du Patrimoine culturel et Conseiller technique à la Culture du Ministre béninois de la Culture. Dans son propos sur le thème, « Le rôle de la femme dans les sociétés de masques en Afrique : le cas du genre oral Guèlèdè », il a daté l’origine du ’’guèlèdè’’ à la mise en place du royaume de Kétou et a indiqué : « C’est une pratique sociale qui permet de conjurer la famine, les maladies, les épidémies et la sécheresse. Elle prône, par ailleurs, la cohésion sociale, et permet l’éradication de la mésentente et des discordes qui ont cours dans les familles ». Puis, selon lui, la femme en est le centre puisqu’il se tient autour des mères, les « Iya » à qui les hommes demandent pardon pour leurs méfaits, à travers les danses exécutées. Ceux-ci se servent de ce culte pour honorer la femme qui, pour Richard Sogan, « dans le ’’guèlèdè’’, joue, à la fois, le rôle de gardienne de la tradition mais, aussi, d’agent de transmission et de conservation des valeurs de la culture ». Voilà qui casse radicalement une idée reçue laissant croire qu’en Afrique, la femme est considérée comme un être humain de seconde zone.


De l’organisation 


Magdaléna Tovornik
Magdaléna Tovornik, représentante à l’Unesco du Conseil international des Organisations de festivals de folklore et d’arts traditionnels (Cioff), a été chargée d’organiser la succession des quatre communications qui ont été présentées et d’assurer la modération des débats. 

De gauche à droite, Koffi Adolphe Alladé et Marcel Zounon
Et, plusieurs autres personnalités ont, par leur présence, développé la valeur de la manifestation intellectuelle : Olabiyi Yaï, Ambassadeur honoraire du Bénin à l’Unesco, Carole Borna, Directrice du Patrimoine culturel, Dagbo Hounon Hounan, Chef de la religion endogène à Ouidah, Marcel Zounon, Directeur de l’Ensemble artistique national (Dean), Point focal du Cioff au Bénin et Président-Fondateur du Feridama, Koffi Adolphe Alladé, Directeur du Groupe traditionnel, ’’Hwendo na bu a’’ et Président de la Confédération béninoise de danses (Cobed), et Monique Blérald, universitaire guyanaise.  

Au dîner de gala ...
Dans la soirée du jeudi 7 mars, Marcel Zounon a convié ses hôtes à un dîner de gala qui leur a permis de savourer des mets béninois et un tableau des danses patrimoniales des grands pôles départementaux du Bénin.

Marcel Kpogodo

mardi 9 janvier 2018

Quand Oswald Homéky flirte avec la mafia

Dans le cadre de la gestion des dossiers du Bubédra


Le 22 décembre 2017 s’est tenue, à la Salle de conférence du Ministère du Tourisme, de la culture et des sports, une séance d’information organisée par le Conseil d’administration (Ca) du Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), en direction des artistes du Département du Littoral. Du compte-rendu des activités du Bureau en fin de mandat de cette structure, présenté principalement par son Président, Eric Thossou, alias Eric Thom’son, il ressort que le tout nouveau Ministre de la Culture, Oswald Homéky, soutient, par un certain laxisme, la rébellion d’une douzaine de fonctionnaires de l’Etat face à une mutation opérée, plusieurs mois plus tôt, ce qui laisse croire à la compromission de l’autorité avec une mafia qui exerce dans la distraction des ressources dues aux artistes, et logées au Bubédra.


Oswald Homéky

Flora Fannou, Bruno Lokossa, Gauthier Sossou, Romain Djoffon, Jean-Baptiste Adjovi, Joseph Kiti, Elias Hounsou, Ferdinand Olouronto, Akitola Odoun-Iran, Félix Olougouna, Toussaint Kodégnonn et Laurent Sossaminou. Les douze agents de la structure sous tutelle du Ministère du Tourisme, de la culture et des sports (Mtcs), qu’est le Bureau béninois du droit d’auteur et des droits voisins (Bubédra), couverts par le Ministre Oswald Homéky, qui refusent de se soumettre à l’ordre de leur affectation dans d’autres services, un acte qui a été pris depuis le 27 octobre 2017, sous la référence n° 056/MTC/DC/SGM/DAF/SA, par Richard Sogan, Secrétaire général du Ministère de la Culture, ayant agi sous les ordres d’Ange N’Koué, ancien titulaire du département ministériel, à en croire les explications d’Eric Thossou, au cours des échanges avec les artistes.
Selon cette personnalité, le refus de ces agents de s’exécuter a pris une allure de « défi » à l’autorité de l’Etat, en général, et, en particulier, à celle du Directeur général (Dg) du Bubédra, Samuel Ahokpa qui, le 13 novembre 2017, a pris la Note de service n° 1029/MTCS/BUBEDRA/SG/DAF/SA, pour organiser la passation de services entre ces mutés et les agents réceptionnaires de leurs charges respectives. Rien n’y fit. « Ils défient la République avec la complicité du Syndicat du Ministère », s’est outré Eric Thossou, après avoir expliqué qu’il a personnellement rencontré les intéressés qui n’ont en aucun cas voulu se justifier sur leur refus de rejoindre leurs nouveaux postes de mutation, arguant que seul le Syndicat des travailleurs du Mtcs pouvait se livrer à cette justification. Grave de leur part, vu que le Conseil d’administration chapeaute la Direction générale du Bubédra !


De gauche à droite, Serge Yéou, Eric Thossou et Euloge Béo Aguiar, membres du Ca du Bubédra, au cours de la séance de reddition de comptes 

Comme s’il n’en était pas assez, ces rebelles « refusent de travailler et bloquent toute activité » au sein de cet Office du Ministère de la Culture. C’est ainsi que, pour Eric Thossou, certains parmi les agents concernés se sont compromis dans des actes de sabotage des activités : aspersion de mixtures occultes dans des bureaux, blocage du matériel de la Commission technique d’Identification des œuvres par le changement du cerveau de la serrure de la porte sans en aviser Samuel Ahokpa, blocage des clés du matériel roulant, sans oublier que, pour le Président du Conseil d’administration (Pca), d’autres « sont trempés dans des vols, dans le détournement de fonds relevant des redevances collectées sur le terrain, dans la fabrication d’artistes fictifs et de perception des droits » de ces pseudo-créateurs. Donc, il s’agit d’un club fermé de personnes ayant mis en place un système interne, secret de jouissance des fonds devant revenir aux artistes. Rien de bien loin d’une mafia. Et, comme l’a poursuivi le Président, ce sont autant d’actes qui mettent en péril le fonctionnement normal et efficace du Bubédra, surtout que Samuel Ahokpa, le Dg nommé récemment, a fait adopter par le Conseil d’administration son Plan d’actions stratégiques (Pas) qui peine à faire mettre en œuvre sa vision révolutionnaire du développement du Bubédra, surtout que, selon ce Pas, la question de cette mutation des agents devait avoir été réglée depuis juillet-août 2017.


La partition ministérielle

A son entrée en service, après sa nomination comme Ministre du Tourisme, de la culture et des sports, Oswald Homéky s’est vu dans l’obligation de prendre connaissance des tenants et des aboutissants de la crise au Bubédra et, il ne tarda pas à prendre position. Pour Eric Thossou, plusieurs fois, il a reçu en audience des membres du Bureau du Syndicat du département ministériel, alors que ce n’est que le vendredi 5 janvier 2018 qu’il s’est donné de rencontrer les membres du Ca, pour se mettre au courant de leur version des faits. Bien avant cela, selon des sources dignes de foi, le Ministre, au cours d’une rencontre avec les travailleurs du Bubédra, au siège de l’institution, sis quartier Vodjè, le 2 janvier 2018, a promis d’annuler la décision de mutation des douze rebelles.
Dans le cas du respect d’une telle logique par l’autorité, il y aurait le jet d’un camouflet sur l’Etat, dans son autorité, sur le Ca et même sur la structure exécutive qu’est la Direction générale, qui, devant ces agents rebelles, ne serait plus que l’ombre d’elle-même, vu qu’ils n’auraient d’autre choix que de se réjouir de lui avoir fait mordre la poussière. Alors, l’ambiance de travail serait-elle désormais productive pour le Bubédra ?
Par ailleurs, au cas où Oswald Homéky prendrait fait et cause pour les agents non respectueux de leur ordre de mutation, cela prouverait la nullité du principe de la continuité de l’Etat, vu qu’un Ministre détruit, sans un motif imparable, la décision de son prédécesseur. De plus, étant donné les accusations de divers ordres de malversations pesant sur certains de ces travailleurs, les rétablir à leurs postes respectifs ne viendrait que confirmer les craintes des observateurs avertis : la compromission d’Oswald Homéky avec la mafia.


Marcel Kpogodo

lundi 25 septembre 2017

L’artiste Elon-m s’installe dans le temps

Dans le cadre d'une exposition à Cotonou


La Salle polyvalente du Centre culturel chinois de Cotonou a accueilli le vernissage d’une exposition consistante, celle du trentenaire béninois Elon-m Catilina Amévie Tossou. C’était dans la soirée du samedi 16 septembre 2017, en présence de plusieurs personnalités.

Elon-m, présentant son travail
21 toiles pour 20 dessins, sur le thème ‘’La suite du temps’’. La substance de l’exposition de l’artiste peintre et sculpteur béninois Elon-m Catilina Amévie Tossou, alias Elon-m, dont le vernissage a eu lieu le samedi 16 septembre 2017, dans la Salle polyvalente du Centre culturel chinois de Cotonou. Ont pris part à la manifestation culturelle, le Directeur de l’institution, de même que Richard Sogan, Secrétaire général du Ministère de la Culture, représentant le Ministre, Philippe Abayi, Président de la Fédération des associations professionnelles de plasticiens et de graphistes du Bénin (Faplag-Bénin), plusieurs artistes et de nombreux curieux.

Photo de famille d'Elon-m avec les personnalités présentes
Au-delà des allocutions présentées qui ont eu la particularité de retracer la jeune mais forte expérience d’Elon-m dans le secteur de l’art contemporain béninois, il a été donné à celui-ci d’expliquer la philosophie et la vision fondant cette production consistante ; selon lui, Dieu, dans son silence, se sert du temps pour situer chacun selon ses actes. 

Un aperçu des travaux d'Elon-m
L’événement a pris fin par une performance de création ayant permis à Elon-m de lancer la production d’une toile, une activité à laquelle personnalités et invités de tous ordres ont pris part.


Marcel Kpogodo

mardi 11 avril 2017

Coffi Alladé, Président de la Cobed, nouvelle-née du secteur de la Danse

Dans le cadre de l’Assemblée générale constitutive de l’Organisation


Dans l’après-midi du mercredi 5 avril 2017 s’est tenue l’Assemblée générale constitutive de la Confédération béninoise de danse (Cobed). C’était au Hall des Arts de Cotonou. A l’issue des assises, plusieurs instances de décision ont été mises en place, notamment, le Conseil d’Administration de la Confédération avec, à sa tête, Coffi Alladé.

Coffi Adolphe Alladé, Président de la Codeb
Le danseur, chorégraphe, responsable d’association et de fédération de danseurs, Coffi Adolphe Alladé, porté à la présidence de la Confédération béninoise de danse (Cobed). Le résultat des assises constitutives de la Confédération béninoise de danse (Cobed), le mercredi 5 avril 2017, au Hall des Arts de Cotonou. L’événement se déroulait en présence de Richard Sogan, Secrétaire général du Ministère du Tourisme et de la culture, des Maires des villes respectives de Ouidah et d’Allada, de dignitaires des religions endogènes avec, en tête de délégation, Dagbo Hounon Hounan, et de centaines de congressistes qui n’étaient personne d’autre que des danseurs de tous les genres, émanant de plusieurs variétés de groupes et de toutes les tendances possibles, même des danses urbaines.
De gauche à droite, Dagbo Hounon Hounan, Claude Balogoun, Richard Sogan, Sévérin Adjovi et, notamment, Michel Acléhinto, Maire d'Allada
Prenant la parole, Jean-Marie Vidjennagni, Secrétaire général du Comité d’organisation, a fait ressortir les motivations profondes de la mise en place de la Cobed : l’importance de l’effectif des danseurs, des danseuses et des percussionnistes, la nécessité de les mettre ensemble, de briser les différences existant entre les catégories auxquelles ils appartiennent, pour « booster le monde culturel ».
Avant que Coffi Alladé, Président élu de la nouvelle Confédération, ne puisse intervenir pour présenter au public les membres de son Bureau, les deux parrains de la nouvelle super-instance des danseurs béninois se sont prononcés. D’abord, Claude Balogoun, Conseiller économique et social, s’est satisfait de l’initiative : « Ce n’est qu’en s’organisant que nous serons des interlocuteurs valables face à l’Etat ». De son côté, Sévérin Adjovi a fait connaître toute sa disponibilité à accompagner la Cobed : « Vous êtes nés avec  des dents et, nous allons vous aider ».

Bain de foule de Coffi Alladé et des personnalités ayant participé à l'Assemblée générale constitutive
Enfin, Coffi Adolphe Alladé a montré, dans son allocution, que la Confédération naissante, regroupant quatre fédérations de danse, « vise à promouvoir, à valoriser et à professionnaliser toutes les danses », de même qu’elle se donne comme credo de « travailler la main dans la main avec toutes les autres organisations ». Par ailleurs, il a tenu à rassurer que la Cobed n’avait pas vu le jour pour détruire le Président de la République ni le Ministre du Tourisme et de la Culture, mais « pour soutenir les réformes », pour travailler ensemble avec les autorités de tous ordres afin que plus de troupes de danse puissent participer à des festivals internationaux.
Et, après que Coffi Adolphe Alladé a présenté à l’assistance la totalité des 25 membres du Conseil d’Administration de la Cobed, des 7 du Conseil de Surveillance et des 60 des Sections départementales, il a laissé Dagbo Hounon Hounan prononcer des bénédictions sur ces élus et sur ce premier mandat de l’institution faîtière, ceci étant de cinq ans.


Les fédérations constituant la Codeb

Quatre fédérations appartiennent à la Codeb : la Fédération nationale des associations ’’Culture à la base’’ (Fénacuba), la Fédération des arts contemporains (Fac), la Fédération nationale des associations des danseurs du Bénin (Fénadab) et la Fédération des cercles artistiques de danse du Bénin (Fécad-Bénin).

Marcel Kpogodo




Bureau du Conseil d’Administration de la Confédération béninoise de danse (Cobed)


Coffi Alladé et les 25 membres du Bureau de la Codeb

1.       Président : Coffi Alladé
2.      1er Vice-Président chargé de la Formation et du suivi des bibliothèques vivantes : Oscar Allossè
3.      2ème Vice-Président chargé des Relations extérieures et des danseurs de la diaspora : Richard Adossou
4.      3ème Vice-Président chargé des Projets et des études : Raphaël Hounto
5.      4ème Vice-Président chargé du Suivi et de l’évaluation des projets : Jean-Marie Vidjennagni
6.      5ème Vice-Président chargé du Règlement des contentieux et des conflits : Bagnamou Kouagou N’Tcha
7.      Secrétaire général, Porte-parole de la Confédération : Marcel Zounon
8.      Secrétaire général adjojnt : Raymond Sossou
9.      Trésorier général : Orphée Gnikpo
10.  1er Trésorier général adjoint : Denis Abiona
11.  2ème Trésorière générale adjointe : Véronique Nouatin
12.  Responsable chargé de la Communication et du marketing : Rachelle Agbossou
13.  Responsable aux Affaires féminines : Mélanie Yéba
14.  Responsable adjointe aux Affaires féminines : Marceline Adandédjan
15.  Responsable chargé de la Promotion et de la valorisation des danses patrimoniales : Bernard Yoro
16.  Responsable chargé de la Promotion de la danse contemporaine : Marcel Gbeffa
17.  Responsable chargé de la Promotion des danses urbaines : Serge Amoussouguènou
18.  Organisateur général : Jean-Christophe Houdé
19.  1er Organisateur général adjoint : Juvencio Démèdé
20.  2ème Organisateur général adjoint : Bourli Nassirou Arouna
21.  3ème Organisateur général adjoint : David Ahoton
22.  4ème Organisateur général adjoint : Clément Kakpo
23.  1er Conseiller : Sèwoa Jules Wilson
24.  2ème Conseiller : Clément Bonou
25.  3ème Conseiller : Antoine Affédjou



Conseil de Surveillance de la Codeb

1.      Président : Léon Hounyè
2.      Vice-Président : Marc Togbé
3.      Secrétaire général : Giscard Adjakpo
4.      Secrétaire général adjoint : Roberto Ewassadja
5.      Rapporteur : Prosper Bohoun
6.      Membres : Dakara Chabi et Eudes Zoundji



Sections départementales de la Codeb

Les 60 membres des Sections départementales de la Cobed, à raison de 5 membres par Département, ont aussi été élus. Les postes pourvus, à cet effet, sont ceux-ci :
-          Président
-          Secrétaire général
-          Trésorier général
-          1er Organisateur
-          2ème Organisateur.



Marcel Kpogodo

jeudi 9 juin 2016

Le Ministre Ange N’Koué échappe aux artistes à la base

Au cours d’une manifestation en deux temps
(Les manifestants menacent de revenir très vite à la charge)


Ce petit matin du mercredi 8 juin 2016 a vu, notamment, se dérouler, au Ministère du Tourisme et de la culture, une manifestation de la part de plusieurs artistes béninois. Il s’agissait pour eux de revendiquer une implication des acteurs culturels dans les réformes en cours dans ce Département ministériel. Mais, Ange N’Koué n’a pas accédé à la volonté des manifestants de descendre écouter leurs revendications.

Patrice Adandédjan, devant la presse, après l'étape de la Présidence
« Oui aux réformes, mais sans les acteurs culturels, non », « Ma culture, je me dois de la protéger contre les vautours ». Le message fortement suggestif, en lettres blanches, vertes et jaunes, lisible sur deux bâches d’un fond rouge frappant, présenté avec, derrière elles, des dizaines de manifestants réunis sur une cour dallée, en biais gauche à la façade intérieure du Ministère du Tourisme et de la culture, à Cotonou, en cette fraîche matinée du mercredi 8 juin 2016, pour une revendication pure et simple : rencontrer le locataire des lieux, le Ministre Ange N’Koué, pour lui dire, de vive voix, leur exigence de le voir faire entrer les acteurs culturels dans le système de conception des réformes, concernant le secteur des arts et de la culture. Mais, celui-ci n’a pas cédé à cette attente puisque, pendant que les manifestants se faisaient remarquer bruyamment, il s’est tranquillement infiltré dans sa 4x4 noire de fonction et a quitté les lieux, pour se rendre en Conseil des Ministres.  

Les représentants des manifestants face à la délégation ministérielle
Les manifestants en question étaient des artistes, tous secteurs confondus, et sans étiquette organisationnelle : des artistes à la base. Ils ont réalisé leur présence dans ce lieu public par un tintamarre musical fait de chants révolutionnaires et de danses, rythmés par des sons de fanfare, de tam-tam et d’un morceau de rail faisant office d’un gong que quelqu’un battait de manière très stridente. Tout d’un coup, stratégique interruption du vacarme profondément perturbateur des activités des fonctionnaires dont un certain nombre était juché aux vitres des fenêtres de leur bureau. En effet, un peu avant le départ d’Ange N’Koué, vient de faire son apparition Richard Sogan, Secrétaire général du Ministère (Sgm), qui portait la tête d’une petite délégation de 3 personnalités dont Francis Zogo, le Directeur du Fonds d’aide à la culture (Fac). « On ne peut pas faire des réformes dans le coton sans les cotonculteurs ; nous demandons juste deux minutes au Ministre pour écouter nos revendications et nous repartons », s’est alors écrié Patrice Adandédjan, artiste de la musique traditionnelle et l’un des meneurs du mouvement. Face au représentant du Ministre exigeant une orthodoxie dans la méthode de revendication des manifestants, et sollicitant qu’ils montent pour discuter en salle de conférence, leur porte-parole se montre négativement preneur, évoquant les humiliations antérieures faites par Ange N’Koué, dans des circonstances où ils avaient accepté de se soumettre à la même demande.

Les manifestants, au Ministère de la Culture
Devant cette fin de non recevoir, le Sgm et sa petite équipe quittent les lieux, ce qui fait reprendre le tintamarre musical mais, plus fortement, jusqu’à ce que, de manière plus ou moins remarquable, le Ministre de la Culture quitte son lieu de travail. Face à l’évidence de ce départ, cessation de la musique, concertation rapide des têtes de pont et, diffusion rapide de la nouvelle stratégie : aller rattraper Ange N’Koué à la Marina, quitte à même rencontrer Patrice Guillaume Athanase Talon, le Chef de l’Etat, pour se plaindre à lui du fait que son Ministre les exclue des réformes en cours.

L'atmosphère, bien que tendue, était très festive
Dissolution donc de la masse des manifestants, qui, au fil des minutes, avait considérablement grossi.
En un tournemain, les artistes en colère, qui avaient, en majorité, des engins, s’auto-transportent et, les voilà à la Présidence de la République. Cette fois-ci, pas de bruit, ni de musique ni de chants ; les lieux, même à leur devanture, imposent une véritable solennité que les manifestants, flairant le signe, décident de ne pas troubler. Nous sommes à la façade extérieure droite de la Marina, quelques petits mètres avant le premier poste de filtrage des entrants ; la barrière dressée des gardes ferme une entrée étroitement contrôlée.

A la Présidence de la République
Des négociations sont lancées entre les représentants des manifestants et un des soldats, très affable, réitérant à ses vis-à-vis la nécessité de suivre une procédure avant de se pointer sur ce genre de lieu. Comme alerté très discrètement, un des responsables des militaires, en tenue de sport, fait son apparition. D’une grande jovialité, il rassure les représentants des artistes en colère et leur tient le même langage, en contrepartie de quoi il reçoit l’évocation de l’inertie des procédures administratives pendant qu’Ange N’Koué cuisine ses réformes dans son bureau, ce que, notamment, Patrice Adandédjan juge inacceptable, et l’adrénaline semble vouloir remonter à la surface quand la sérénité du militaire en tenue de sport calme et rassure. Par ailleurs, les négociations continuent pour donner la chance aux manifestants d’entrevoir le très célèbre Sieur Patrice Guillaume Athanase Talon que ceux-ci considèrent comme le dernier recours. Sur ces entrefaites survient, d’une voiture banalisée dont il bondit comme un chat, Tétédé Idjouola, le Chef de la Garde républicaine, taille modeste, carrure solide, sourire aux lèvres, semblant bien connaître Patrice Adandédjan. Visiblement, cet artiste n’est pas un intrus dans la maison Marina. Nouveaux propos de manifestation de l’impossibilité pour les artistes de rencontrer le Chef de l’Etat. La concertation restreinte des porte-parole avec le patron de la sécurité présidentielle accouche d’un fin de non recevoir distillée dans le sourire par le militaire. Le rassemblement est donné et l’annonce est faite d’une rencontre, dans l’après-midi, entre ceux-ci et Tétédé Idjouola, pour harmoniser les points de vue, d’où la levée du siège de la devanture extérieure de la Marina. Et, on promet avec véhémence de revenir à la charge, tant qu’Ange N’Koué n’aura pas montré son engagement à associer les artistes à la construction des réformes au Ministère du Tourisme et de la culture.

Marcel Kpogodo




Le film d’une manifestation particulière



7h30 - 8h10 : Rassemblement progressif des manifestants sur la façade intérieure du Ministère de la Culture

8h10 : Début du jeu d’un orchestre bruyant alliant instruments modernes et traditionnels : fanfare, tam-tam, gong, notamment. Chansons révolutionnaires. Certains manifestants sont habillés de rouge, d’autres ont leur tricot, exprès, à l’envers. Etant artistes, ceux-ci utilisent leurs moyens de travail que sont l’orchestration, les chants et les danses, pour se faire entendre. Perturbation littérale de l’atmosphère sonore des lieux.

8h26 : Apparition du Sgm, Richard Sogan, en compagnie, notamment, de Francis Zogo, Directeur du Fonds d’aide à la culture. Négociations chaudes avec Patrice Adandédjan, très intraitable : « Le Ministre ou rien … ». Menaces d’aller chez le Chef de l’Etat, à la Marina.

8h30 : Départ de la délégation ministérielle.

8h32 : Compte-rendu bref aux manifestants et reprise du tintamarre, avec des pas de danse plus endiablés et une musique plus forte, comme pour marquer une certaine exaspération. Le groupe des manifestants s’élargit de dizaines de nouveaux arrivants.

8h36 : Départ d’un véhicule officiel 4x4 noir de plaque bleue, vraisemblablement celui du Ministre de la Tourisme et de la culture. Tintamarre plus intense, vacarme musical de plus en plus assourdissant.

8h44 : Cessation de la musique et des chants, pour une concertation rapide. Prise de la décision du départ pour la Présidence de la République, sans bruit aucun et avec les moyens de bord dont dispose chacun, pieds ou engin : consigne des organisateurs.

8h46 : Départ effectif, vidage de la cour intérieure.

9h02 : Positionnement des manifestants sur l’espace latéral droit de la devanture de la Marina, l’Institut français de Cotonou leur faisant face. Discrétion absolue. Calme. Discipline. Discussions entre les meneurs du mouvement et un militaire ayant pris le devant des négociations. Incompréhensions, de part et d’autre, exprimées dans une courtoisie et une sérénité hors du commun.

9h21 : Arrivée de Tétédé Idjouola. Discussions avec Patrice Adandédjan ; les deux hommes se connaissent. Réaffirmation par le cadre militaire de la fin de non recevoir, il faudra prendre d’autres dispositions plus traçables pour rencontrer le Chef de l’Etat.

9h26 : Rassemblement général des manifestants par leurs représentants. Apport de l’information aux artistes. Prévision d’une rencontre des responsables avec Tétédé Idjouola, à 15h.

9h30 : Démobilisation officielle de la manifestation, repli ordonné vers le Stade de l’Amitié, pour une plus grande liberté de concertation.

9h33 : Débriefing sur le parking de l’Institut français de Cotonou.

9h34 : Interview des meneurs à la presse : soupçons évoqués par Patrice Adandédjan de corruption nocturne de certains aînés et de têtes de pont de la famille des artistes, ce qui justifierait leur absence à la manifestation. Motivation de la manifestation du mercredi 8 juin par des correspondances vaines envoyées au Ministre Ange N’Koué. Demande du limogeage par l’intervenant de cette personnalité pour la remplacer par un acteur du secteur des arts et de la culture. Disparition progressive et totale des manifestants.

10h10 : Arrivée et entrée dans le Palais du discret mais impressionnant cortège de Son Excellence Patrice Guillaume Athanase Talon, Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement.

10h15 : Arrivée de l’artiste Eléphant Mouillé sur un terrain dégarni de la plupart des manifestants ; il va aux nouvelles.


M. K.