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vendredi 19 juillet 2019

Avec le ’’rockafrica’’, Guy Mapoko a conquis le public

Dans le cadre de son concert à l’Institut français de Cotonou

Le concert qu’a annoncé, en conférence de presse, Guy Mapoko, de retour de Montréal, au Canada, a eu lieu. C’était le vendredi 12 juillet 2019 à la grande Paillotte de l’Institut français de Cotonou, en milieu de soirée. Les fruits ont tenu la promesse des fleurs.

Guy Mapoko, au cours du concert de l'Institut français de Cotonou
De l’énergie déployée à trois niveaux. L’essentiel à retenir du concert qu’a donné Guy Mapoko, dans la soirée du vendredi 12 juillet 2019, à la grande Paillotte de l’Institut français de Cotonou. En effet, la voix éraillée de l’artiste, sa mobilité sur scène et partout ailleurs, puis la musique dynamique et particulièrement remuante qui l’accompagnait, dans ses chansons, ont contribué à mettre le concert dans une ambiance survoltée.


Pour une prestation scénique que l’artiste a voulue suicidaire, elle a été complètement bougeante, entraînante, chaude et dynamique avec, comme éléments unificateurs omniprésents, la voix cassée de Guy Mapoko et, la guitare électrique, tenue par le jeune Malick Moustapha.


« Elétopi ! », lançait, par intermittence, l’artiste pendant que plusieurs personnes, dans le public, qui lui connaissaient ce cri, de par le passé, lui répondaient : « Elégolo ! ». Cela était ainsi parti pour une production interactive sur scène, qui a duré près de deux heures trente minutes, et qui a vu une véritable fusion que Guy Mapoko a su mettre en place avec les nombreux mélomanes présents. Ce concert tenait aussi lieu du lancement de son premier album solo de 14 titres, intitulé ''Pardon'' ; ceux-ci ont eu le privilège de s'en faire découvrir plusieurs morceaux par Guy Mapoko.


Le public, qui a massivement fait le déplacement, a eu droit à un concert en deux parties. D’abord, il a été amené à se délecter d’un live puissant entretenu par une dizaine de morceaux, introduits en force avec ’’Tnt’’ et ’’Honky tonk woman’’, et poursuivis par ’’Smooth operator’’, ’’Jesu houn’’, ’’Goog golly miss molly’’, ’’Zanfifon’’, ’’Mawu’’ et ’’You can leave your hat on’’, sans oublier une interprétation remarquable de l’un des morceaux culte du Groupe ’’Scorpions’’, intitulé, ’’Still loving you’’.


Le rythme du ’’rockafrica’’ dictait ardemment sa loi, avec un chanteur de Guy Mapoko qui a fait honneur à sa réputation de « bête de scène », arpentant tous les compartiments de la scène, chauffant régulièrement le public par son slogan, faisant valoir l’un ou l’autre de ses instrumentistes, dansant en sa compagnie ou orientant la régie du son à rendre plus perceptible, l’un après l’autre et, de manière inattendue, Mickaël Avahoui, alias Yémaro, à la guitare basse, Martial Elé, au piano, Jethro Godjèto, alias ’’Jethro Mille baguettes’’, à la batterie, l’inénarrable Malick Moustapha, alias ’’Moustamack guitar’’, à la guitare solo, et, aux percussions, Raphaël Oluwafèmi Shéyi, le maître d’orgue du côté africain du nouveau concept de Guy Mapoko, le ’’rockafrica’’. Quant à Guy Mapoko, il avait son piano mobile à bout de bras.


Dans l’équipe du chanteur, nul n’était de trop, chacun donnant l’impression d’avoir été préparé à jouer une partition bien précise.


Et, là où vont entrer en scène les deux choristes visibles sur la scène, c’est lors de la transition vers la deuxième partie du concert. Ainsi, Corsini Migan a eu la lourde responsabilité de l’assurer. Connaissant sa chose, le concerné a pris possession du micro et s’est lancé dans l’interprétation d’une tranche sonore et dansante de l’Américain Louis Armstrong, ce qui a donné à Guy Mapoko de prendre une pause avant de réapparaître sur la scène.


 « Elétopi ! Elégolo ! ». L’incontournable slogan qui a sonné le retour sur scène de l’artiste, métamorphosé qu’il s’est montré, vestimentairement parlant, arborant une chemise aux motifs plus clairs, mais sans un tricot pour couvrir une poitrine que Guy Mapoko a voulu, cette fois-ci, nue.


Ensuite, à l’ouverture de la deuxième partie du concert, la dimension ’’Johnny Halliday’’ de l’artiste chanteur va se concrétiser avec son interprétation de trois des morceaux de l’homme : ’’Quelques cris’’, ’’Rock and roll attitude’’ et ’’Comme un rock’’. La bataille fut laborieuse, efficace et réussie pour que Guy Mapoko hisse sa voix écrasée à la hauteur de celle de l’icône de la chanson française.

 
D’un monument à l’autre, le chanteur béninois vivant désormais à Montréal, au Canada, a réalisé une transition de trois morceaux, après l’Idole des jeunes de Johnny Halliday, pour aborder le ’’Hagbè national’’ béninois, le terrible Homme-orchestre, Sagbohan Danialou. Il a chanté le tube, ’’Bada’’, l’un des morceaux ayant rendu célèbre, en 2007, le groupe, ’’Les Frères Koudakoll’’, auquel Guy Mapoko avait appartenu, de même que son frère, Kak. Après, il y a eu, sur cette scène de l’Institut français de Cotonou, ’’Sarbacane’’ de Francis Cabrel et, une autre chanson, ’’Egayé’’, avant que l’homme ne livre au public, en un rock sublime, bougeant et fulgurant, vibrant, ’’Gbèto vivi’’ !!!! Très connu des mélomanes béninois.


Comme soucieux de rester dans la gamme des monuments musicaux, dans sa programmation, Guy Mapoko a pourvu son public d’autres morceaux mythiques de la musique mondiale du rock, notamment, de ’’Shook me all night long’’, du Groupe australien Ac/Dc. Une audace, quand on se souvient que ce morceau a été même interprété par de grands noms de la musique planétaire comme Céline Dion.

De droite à gauche, Dona Jean-Claude Houssou et son épouse, au concert indiqué
Le concert de Guy Mapoko, du vendredi 12 juillet 2019, à la grande Paillotte de l’Institut français était une telle réussite que, la deuxième partie de la prestation sur scène terminée, les spectateurs, parmi lesquels se trouvaient le Ministre béninois de l'Energie, Dona Jean-Claude Houssou, et son épouse, avaient du mal à se lever pour rentrer, en dépit du fait qu’on se trouvait au-delà de 23 heures.


Cet artiste constitue une valeur sûre de la musique béninoise mais que le fonctionnement délétère de l’univers des arts au Bénin a fait aller mettre son talent au service de l’international. On imagine bien que le second concert de Guy Mapoko à Cotonou, celui qu’il donnera le vendredi 19 juillet, dès 22 heures, au ’’Sanctuary’’, sis quartier de Cadjèhoun, en face de la mosquée de la zone, ne manquera de faire exploser, à nouveau, la triple énergie de cet infatigable musicien béninois.

Marcel Kpogodo

jeudi 11 juillet 2019

« Cela va être suicidaire ! », promet fermement Guy Mapoko au public béninois

Dans le cadre de son concert du vendredi 12 juillet à Cotonou

Guy Mapoko se produit en un grand concert à l’Institut français de Cotonou. Il est le membre de l’ex-duo familial, ’’Les Frères Koudakoll’’, très populaire au Bénin, à une certaine époque, de par ses tubes. L’événement a été annoncé à l’auditorium de l’institution concernée à travers une conférence de presse animée par l’artiste, le mercredi 10 juillet.

De gauche à droite, Christine Le Ligné, Guy Mapoko et, Franck Raoul Pédro, le manager de l'artiste, au cours de la conférence de presse
20h30, à l’Institut français de Cotonou, le vendredi 12 juillet 2019. Les repères du spectacle tout feu tout flamme qu’a promis de donner Guy Mapoko, au cours de sa conférence de presse de l’auditorium de l’Institut français, du mercredi 10 juillet 2019. A en croire l’artiste, cette prestation sur scène donnera l’occasion aux mélomanes béninois de découvrir son troisième album intitulé, ’’Pardon’’, mais le premier qu’il réalise en solo, comportant pas moins de 14 titres dont un certain nombre seront joués au concert, a précisé le musicien. Surtout, en y venant, le public prendra connaissance d’un rythme musical inédit, de sa création, le ’’rockafrica’’. Il le définit comme de la musique rock « torturée, marinée à la sauce africaine ».
Selon ses explications, le ’’rockafrica’’ donnera à savourer une musique mettant en harmonie de la guitare, de la batterie et des percussions du cru instrumentiste purement béninois. « Vous n’allez pas le regretter ! », annonce au public Guy Mapoko que la Directrice de l’Institut français de Cotonou, Christine Le Ligné, présente à la conférence de presse, n’a pas hésité à qualifier de « Johnny Halliday béninois ». 
Il faudrait rappeler que Guy Mapoko, un peu plus d’une dizaine d’années auparavant, avait créé, avec son frère, Kak, le Groupe, ’’Les Frères Koudakoll’’. Cet ensemble trouve, à son actif, deux albums, respectivement, ’’Choisis’’, paru en 1990, et ’’Bada’’, édité en 2007. Si le premier est passé inaperçu, le second, en revanche, a fait fureur au Bénin dans la seconde moitié de la première décennie de l’année 2000, dénonçant des tares humaines et sociales avec, par ailleurs, un titre resté mythique et immortel, ’’Bada’’.
Depuis 2012, Guy Mapoko vit à Montréal où il a réussi à se faire un nom dans la musique rock. D’ailleurs, ’’Pardon’’, le titre de l’album qu’il va faire découvrir au public béninois, est une adaptation plus thématiquement positive de ’’Bada’’. Quant à son frère, lui, il conduit sa vie et une expérience musicale à Atlanta, aux Etats-Unis. Et, Guy Mapoko n’exclut aucunement que ’’Les Frères Koudakoll’’ puisse se reconstituer pour la circonstance de la création d’un album commun.

Marcel Kpogodo