Le concert qu’a
annoncé, en conférence de presse, Guy Mapoko, de retour de Montréal, au Canada,
a eu lieu. C’était le vendredi 12 juillet 2019 à la grande Paillotte de
l’Institut français de Cotonou, en milieu de soirée. Les fruits ont tenu la
promesse des fleurs.
Guy Mapoko, au cours du concert de l'Institut français de Cotonou |
De l’énergie déployée à
trois niveaux. L’essentiel à retenir du concert qu’a donné Guy Mapoko, dans la
soirée du vendredi 12 juillet 2019, à la grande Paillotte de l’Institut
français de Cotonou. En effet, la voix éraillée de l’artiste, sa mobilité sur
scène et partout ailleurs, puis la musique dynamique et particulièrement
remuante qui l’accompagnait, dans ses chansons, ont contribué à mettre le
concert dans une ambiance survoltée.
Pour une prestation
scénique que l’artiste a voulue suicidaire, elle a été complètement bougeante,
entraînante, chaude et dynamique avec, comme éléments unificateurs
omniprésents, la voix cassée de Guy Mapoko et, la guitare électrique, tenue par
le jeune Malick Moustapha.
« Elétopi ! », lançait,
par intermittence, l’artiste pendant que plusieurs personnes, dans le public,
qui lui connaissaient ce cri, de par le passé, lui répondaient : « Elégolo ! ».
Cela était ainsi parti pour une production interactive sur scène, qui a duré
près de deux heures trente minutes, et qui a vu une véritable fusion que Guy
Mapoko a su mettre en place avec les nombreux mélomanes présents. Ce concert tenait aussi lieu du lancement de son premier album solo de 14 titres, intitulé ''Pardon'' ; ceux-ci ont eu le privilège de s'en faire découvrir plusieurs morceaux par Guy Mapoko.
Le public, qui a
massivement fait le déplacement, a eu droit à un concert en deux parties.
D’abord, il a été amené à se délecter d’un live puissant entretenu par une
dizaine de morceaux, introduits en force avec ’’Tnt’’ et ’’Honky tonk woman’’,
et poursuivis par ’’Smooth operator’’, ’’Jesu houn’’, ’’Goog golly miss
molly’’, ’’Zanfifon’’, ’’Mawu’’ et ’’You can leave your hat on’’, sans oublier
une interprétation remarquable de l’un des morceaux culte du Groupe
’’Scorpions’’, intitulé, ’’Still loving you’’.
Le rythme du
’’rockafrica’’ dictait ardemment sa loi, avec un chanteur de Guy Mapoko qui a
fait honneur à sa réputation de « bête de scène », arpentant tous les
compartiments de la scène, chauffant régulièrement le public par son slogan,
faisant valoir l’un ou l’autre de ses instrumentistes, dansant en sa compagnie
ou orientant la régie du son à rendre plus perceptible, l’un après l’autre et,
de manière inattendue, Mickaël Avahoui, alias Yémaro, à la guitare basse,
Martial Elé, au piano, Jethro Godjèto, alias ’’Jethro Mille baguettes’’, à la
batterie, l’inénarrable Malick Moustapha, alias ’’Moustamack guitar’’, à la
guitare solo, et, aux percussions, Raphaël Oluwafèmi Shéyi, le maître d’orgue
du côté africain du nouveau concept de Guy Mapoko, le ’’rockafrica’’. Quant à
Guy Mapoko, il avait son piano mobile à bout de bras.
Dans l’équipe du
chanteur, nul n’était de trop, chacun donnant l’impression d’avoir été préparé
à jouer une partition bien précise.
Et, là où vont entrer
en scène les deux choristes visibles sur la scène, c’est lors de la transition
vers la deuxième partie du concert. Ainsi, Corsini Migan a eu la lourde
responsabilité de l’assurer. Connaissant sa chose, le concerné a pris
possession du micro et s’est lancé dans l’interprétation d’une tranche sonore
et dansante de l’Américain Louis Armstrong, ce qui a donné à Guy Mapoko de
prendre une pause avant de réapparaître sur la scène.
« Elétopi ! Elégolo ! ». L’incontournable
slogan qui a sonné le retour sur scène de l’artiste, métamorphosé qu’il s’est
montré, vestimentairement parlant, arborant une chemise aux motifs plus clairs,
mais sans un tricot pour couvrir une poitrine que Guy Mapoko a voulu, cette fois-ci,
nue.
Ensuite, à l’ouverture
de la deuxième partie du concert, la dimension ’’Johnny Halliday’’ de l’artiste
chanteur va se concrétiser avec son interprétation de trois des morceaux de
l’homme : ’’Quelques cris’’, ’’Rock and roll attitude’’ et ’’Comme un rock’’.
La bataille fut laborieuse, efficace et réussie pour que Guy Mapoko hisse sa
voix écrasée à la hauteur de celle de l’icône de la chanson française.
D’un monument à
l’autre, le chanteur béninois vivant désormais à Montréal, au Canada, a réalisé
une transition de trois morceaux, après l’Idole des jeunes de Johnny Halliday,
pour aborder le ’’Hagbè national’’ béninois, le terrible Homme-orchestre,
Sagbohan Danialou. Il a chanté le tube, ’’Bada’’, l’un des morceaux ayant rendu
célèbre, en 2007, le groupe, ’’Les Frères Koudakoll’’, auquel Guy Mapoko avait
appartenu, de même que son frère, Kak. Après, il y a eu, sur cette scène de
l’Institut français de Cotonou, ’’Sarbacane’’ de Francis Cabrel et, une autre
chanson, ’’Egayé’’, avant que l’homme ne livre au public, en un rock sublime,
bougeant et fulgurant, vibrant, ’’Gbèto vivi’’ !!!! Très connu des mélomanes
béninois.
Comme soucieux de
rester dans la gamme des monuments musicaux, dans sa programmation, Guy Mapoko
a pourvu son public d’autres morceaux mythiques de la musique mondiale du rock,
notamment, de ’’Shook me all night long’’, du Groupe australien Ac/Dc. Une
audace, quand on se souvient que ce morceau a été même interprété par de grands
noms de la musique planétaire comme Céline Dion.
De droite à gauche, Dona Jean-Claude Houssou et son épouse, au concert indiqué |
Le concert de Guy
Mapoko, du vendredi 12 juillet 2019, à la grande Paillotte de l’Institut
français était une telle réussite que, la deuxième partie de la prestation sur
scène terminée, les spectateurs, parmi lesquels se trouvaient le Ministre béninois de l'Energie, Dona Jean-Claude Houssou, et son épouse, avaient du mal à se lever pour rentrer, en
dépit du fait qu’on se trouvait au-delà de 23 heures.
Cet artiste constitue
une valeur sûre de la musique béninoise mais que le fonctionnement délétère de
l’univers des arts au Bénin a fait aller mettre son talent au service de
l’international. On imagine bien que le second concert de Guy Mapoko à Cotonou,
celui qu’il donnera le vendredi 19 juillet, dès 22 heures, au ’’Sanctuary’’,
sis quartier de Cadjèhoun, en face de la mosquée de la zone, ne manquera de
faire exploser, à nouveau, la triple énergie de cet infatigable musicien
béninois.
Marcel Kpogodo