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mercredi 7 janvier 2015

Arsène Kocou Yêmadjè : « […] nous allons travailler sur ce qu’est dire un texte sur scène … »

Dans le cadre d'une formation qu'il donne à Lokossa

Première activité de l’artiste de théâtre, Arsène Kocou Yêmadjè, en cette année 2015 : la formation de cinq jeunes en jeu d’acteur, à Lokossa, dès la seconde moitié de cette première semaine de la nouvelle année. Voilà la substance de l’entretien que le comédien et metteur en scène béninois a bien voulu nous accorder. Il s’est ouvert à nous sur le contenu de cet atelier.

Arsène Kocou Yêmadjè, en action, sur scène, livrera les secrets de sa réussite à ses stagiaires
Le Mutateur : Arsène Kocou Yêmadjè, comédien et metteur en scène béninois, vous vous investissez aussi dans la formation. C’est ainsi que vous animerez, des 8 au 10 janvier 2015, un atelier de formation. Qu’en est-il réellement ?

Arsène Kocou Yêmadjè : Oui, en effet, il y a quelques années, j’étais à Lokossa, dans le cadre du festival dénommé ’’Rencontres internationales du théâtre monodrame’’ (Ritm), où j’ai joué mon monologue, ’’Confessions posthumes’’. Donc, quelques jeunes comédiens se sont rapprochés de moi pour me féliciter du travail, pour me dire l’intérêt qu’ils avaient pour lui et pour me dire, surtout, leur envie de travailler avec moi et d’apprendre. J’ai réfléchi à la chose ; j’ai été tellement touché que je me suis dit qu’il fallait initier un atelier de formation. Après discussion, ils m’ont dit leurs inquiétudes par rapport au métier et, j’ai initié, avec le soutien du Fonds d’aide à la culture (Fac), un atelier sur le jeu d’acteur. Précisément, cela s’intitule : « Du texte écrit à la réplique vivante ». Pourquoi ?
Tout simplement parce que je me suis rendu compte que la plus grosse des difficultés des acteurs, c’est de dire un texte, c’est de le sentir ; il y en a qui apprennent un texte et qui le débitent. Mais, là, j’ai envie de travailler avec ces jeunes acteurs, à Lokossa, sur comment dire un texte, sur comment on part d’un texte écrit pour lui donner vie, et nous verrons si un texte s’apprend seulement pour être débité et comment cela se vit.
Eh bien, nous allons décortiquer ça, nous allons travailler beaucoup sur cette chose fondamentale qu’est de dire un texte sur scène, sur ce que cela implique, sur ce que cela veut dire que de prendre un texte qui est écrit et de le dire, en tant que personnage. Donc, c’est tout un processus de travail que nous allons décortiquer, trois jours durant, à Lokossa.


Quel est le statut de ces stagiaires que tu vas former et qui sont au nombre de cinq ?

On peut dire que ce sont déjà des praticiens, quand même, d’une façon ou d’une autre. Ce sont des jeunes, il y en a qui continuent sûrement à étudier, il y en a qui ont cette volonté ferme de faire carrière dans le théâtre et, c’est cela qui m’intéresse beaucoup.


Comment sera structurée cette formation ?

On aura environ trois modules, trois étapes. Nous allons, en un premier temps, nous poser des questions sur ce que c’est qu’un texte écrit, de quoi il est constitué, de quoi est constituée une réplique vivante ; nous allons faire une étude comparative entre ces deux éléments, en dégager les composantes. Toujours dans cette étape, nous allons parler des notions de ’’circonstance proposée’’ ; on entend par ’’circonstance proposée’’, tous les éléments qui concourent à l’incarnation d’un personnage. Les circonstances proposées sont des renseignements donnés par l’auteur, ce sont des composantes liées aux personnages et aux situations, qu’il faut décoder, dans un texte, pour pouvoir restituer les situations.
En deuxième partie, nous allons faire une petite sortie dans la rue et nous allons observer des conversations normales, nous allons voir des gens parler dans une buvette, quelque part au marché ou dans la rue, nous allons observer le comportement des gens quand ils parlent, parce qu’un acteur ne convainc sur scène que lorsqu’il réussit à bluffer le spectateur, à lui montrer qu’il est parfaitement dans l’état dans lequel il prétend être ; quand vous débitez un texte et que votre corps ne se comporte pas comme cela se doit, on sent tout de suite que vous récitez, tout simplement. Mais, vous bluffez les gens, quand vous êtes dans une attitude tout à fait naturelle. Pour y être, c’est tout un processus. Donc, en fait, le métier de l’acteur se résume à observer, tous les jours, les comportements de la vie et à réapprendre à être soi-même ou à être les autres, c’est-à-dire le personnage, sur scène.
Dans le troisième module, nous allons aborder la notion de pause psychologique et de pause logique. Nous allons aussi parler des rôles des différentes ponctuations qui existent dans un texte écrit. Celles-ci renferment des informations, imposent des façons de dire un texte. Alors, nous travaillerons sur la manière dont on transforme les ponctuations que nous avons dans un texte écrit, dès que nous passons à une réplique qui doit être vivante : une virgule que nous retrouvons dans un texte, comment on la respecte, quand on dit le texte et qu’on ne le lit pas, de façon à ce que cette virgule ait tout son sens, nous allons étudier cela.
Quand on parle de pause psychologique et de pause logique, évidemment, lorsque nous parlons, il nous arrive de faire des pauses et, ensuite, de continuer ; il y a des choses qui nous font faire ces pauses-là, ou c’est parce qu’on réfléchit à ce qu’on veut dire, ou c’est parce que, pour donner une meilleure compréhension de ce qu’on veut dire, on fait une virgule, on fait point-virgule, on fait un deux-points, avant de continuer et, ces choses-là, il faut les étudier de près, pour mieux les adapter à la scène.
Donc, voilà, à peu près, les trois étapes, les trois modules qu’on aura, au cours de cette formation.


Avez-vous mis en place un système pour faire le suivi des acquis de cette formation, pour évaluer l’efficacité de cette formation sur l’évolution artistique de ces jeunes ?

Pour qu’il y ait suivi, c’est là que nous lançons encore un appel au Fonds d’aide à la culture pour qu’il nous aide à continuer ce travail que nous venons de commencer. Evidemment, nous allons donner à ces jeunes les outils dont nous avons parlé plus haut, une chose est de le faire, une autre est d’avoir un bon suivi ; pour que cela soit chose faite, chacun de ces acteurs, nous allons les suivre, chaque fois qu’ils seront dans une nouvelle création.
Ceci dit, il faut que, pratiquement, tous les ans, on trouve l’occasion de se faire des stages mais, des stages beaucoup plus élaborés, beaucoup plus longs, des stages de deux, de trois semaines, pourquoi pas ? Quand on parle de deux semaines, cela peut être des stages intensifs. Là, pour notre atelier de Lokossa, c’est trois jours, cela fait très court. A l’avenir, il faut qu’on tienne des stages qui s’étendent sur deux ou trois semaines, où l’on pourra même finir par des restitutions. Nous en aurons sûrement une petite, pour le cas de Lokossa, mais nous allons mettre l’accent beaucoup plus sur le travail lui-même, sur les méthodes de travail, de décodage d’un texte, sur comment on passe d’un texte écrit à la réplique vivante elle-même ; elle suppose qu’un texte qui est dit ne sort pas que de la bouche, ça vient du corps aussi.


En matière de formation au jeu d’acteur, quelles sont tes expériences ?

J’ai déjà fait ce genre de formation, un bon nombre de fois ; je l’ai fait un peu partout et, beaucoup plus, à l’Extérieur. D’ailleurs, après cette formation que je donne à Lokossa, j’en ferai une autre pour continuer le projet de Giovanni Houansou, ’’Les embuscades de la scène’’ ; il me sollicite, à la suite de Carole Lokossou, pour encadrer les metteurs en scène qui ont travaillé … J’ai vu leurs spectacles, j’ai pris des notes, j’étais d’ailleurs très content de ce que j’ai vu globalement ; je vais donc travailler avec eux sur ce qui a fait quelques faiblesses de leur travail. Donc, si c’est des formations, j’en fais depuis un bon bout de temps.


Un mot de fin ?

Je dirai tout simplement « Grand merci » au Fonds d’aide à la culture, qui a cru en ce projet, qui nous soutient.  


Propos recueillis par Marcel Kpogodo 

jeudi 6 novembre 2014

Jean-Michel Abimbola sur deux chantiers de réhabilitation de salles de cinéma

Dans le cadre d'une tournée de contrôle


Le vendredi 31 octobre dernier a vu le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, visiter deux chantiers de réhabilitation de salles de cinéma en lieux de spectacle. C’était à Cotonou. Cette personnalité était entourée des membres de son cabinet et des directeurs techniques du Département ministériel.


Jean-Michel Abimbola, suivant les explications du contrôleur de chantier
Le site des ex-Cinémas ’’Le Bénin’’ et ’’Concorde’’ a été visité par le Ministre béninois de la Culture, Jean-Michel Abimbola. C’était dans le cadre de la réhabilitation de ces deux espaces en salles de spectacles. Il s’agit d’un projet piloté par le Fonds d’aide à la Culture, du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme.
Dans le premier cas, qui concerne l’ancien Cinéma ’’Le Bénin’’, il était question, pour la première personnalité de ce département ministériel, de lancer les travaux de réhabilitation concernés, pour un coût de 67.813.000 F Cfa, avec ceux-ci qui seront réalisés par la Société ’’Sogec-plus’’.

Pour ce qui est du chantier de l’ex-Ciné ’’Concorde’’, si les travaux de réhabilitation sont complètement terminés, ayant coûté 68.973.000 F Cfa, il reste, selon les propos du responsable du Cabinet de contrôle, ’’Arti-Btp’’, à s’attaquer au second lot consistant à mettre à neuf les sièges de la salle de spectacle de 1390 mètres carrés, sans compter les travaux complémentaires qui permettront l’aménagement intérieur du site, à travers la construction de boutiques, d’une guérite et, notamment, d’un garage pour les véhicules.


Marcel Kpogodo

lundi 18 août 2014

Blaise Tchétchao distingué par le "Réseau Bénin espoir ong"

Pour une cérémonie qui s'est tenue au Centre de promotion de l'artisanat de Cotonou

Le mercredi 13 août 2014, l'Organisation dénommée "Réseau Bénin espoir ong" a procédé à la distinction d'un nombre important de directeurs généraux de structures d'Etat et de fonctionnaires de la Direction générale des Impôts et des domaines (Dgid). C'était au Centre de promotion de l'artisanat (Cpa), à Cotonou. Parmi les personnalités reconnues pour leurs qualités de bon gestionnaire, il y avait Blaise Tchétchao, actuel Directeur du Fonds d'aide à la culture (Fac).


Blaise Tchétchao
Le Directeur du Fonds d'aide à la culture (Fac) du Ministère de la Culture, de l'alphabétisation, de l'artisanat et du tourisme (Mcaat), Blaise Tchétchao, a été décoré, le mercredi 13 août dernier, par la structure ayant pour nom, "Réseau Bénin espoir ong", dirigée par Henri Agassounon. La cérémonie s'est déroulée à la Salle de conférence du Centre de promotion de l'artisanat (Cpa), à côté du Hall des arts de Cotonou. Selon la personnalité à la tête de l'Association, plusieurs qualités ont été reconnues à ce cadre émanant du secteur privé, ce qui a permis de valider sa décoration : la concrétisation, dans la gestion du Fac, de la rigueur, de la transparence et de l'action. Ensuite, il a été évoqué, à son propos, sa proactivité, la mise en place du site Internet du Fac et, bien avant cela, plusieurs réformes salutaires pour l'épanouissement des artistes dont il a la gestion des ressources de la subvention des projets. 
Toujours selon Henri Agassounon, la rigueur, l'efficacité et la crédibilité de Blaise Tchétchao ont produit, comme résultat, le passage du Fonds d'aide des artistes d'1 milliard à 1,3, avec l'annonce de son augmentation prochaine, par la Gouvernement, à 3 milliards de Francs Cfa. 
Devant de tels états de service, le Président de "Réseau Bénin espoir ong" et son équipe n'avaient pas d'autre choix que de l'identifier et de le proposer à la décoration. Ainsi, comme marques de sa distinction, en ce début d'après-midi du mercredi 13 août, il lui a été remis, lui qui, déjà, arborait une écharpe aux couleurs jaune et rouge, un chapeau de dignitaire de la Cour royale d'Abomey, un diplôme d'honneur et un trophée. 
Confiant ses impressions aux hommes des médias, à la fin de la cérémonie de distinction et de remise des attributs de celle-ci, Blaise Tchétchao a déclaré que c'est sous l'impulsion de son Ministre de tutelle, Jean-Michel Abimbola, et suivant la vision du Chef de l'Etat, Boni Yayi, qu'il a mené les actions lui ayant valu cette distinction qu'il n'a pas tardé, par ailleurs, à dédier aux cadres travaillant sous son autorité. Il en a aussi remercié les hommes de la presse, qui, en relayant ses actions, leur ont donné cette visibilité qui lui a permis d'être remarqué. 
Outre Blaise Tchétchao, 7 autres directrices générales et directeurs généraux, selon le cas, de structures étatiques ont été décorés ; ce sont celles du Centre des œuvres universitaires et sociales (Cous), de l'Office national d'imprimerie et de presse (Onip) et ceux, respectifs, du Travail, de l'Environnement, des Mines, du Fonds national de la microfinance. Le Directeur général adjoint des Forêts et des ressources naturelles, a été distingué, de même que 4 fonctionnaires de la Direction générale des impôts et des domaines (Dgid). Enfin, Eugénie Adoukonou, Journaliste à Radio Tokpa a bénéficié d'une Lettre d'encouragement. 
Pour une cérémonie de décoration de cadres de l'Etat pour des critères de bonne gouvernance, de la Gestion axée sur les résultats (Gar) et de l'application du Système de management de la qualité (Smq), qui en est à sa 17ème édition, il ne reste qu'à souhaiter qu'elle serve d'élément d'émulation aux fonctionnaires publics, dans beaucoup d'autres secteurs de la vie au Bénin.

Marcel Kpogodo

mercredi 16 juillet 2014

Blaise Tchétchao, un bilan consistant

Après 15 mois à la tête du Fonds d’Aide à la Culture

Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’Aide à la Culture, vient de passer 15 mois à la tête de cette institution. Ayant accepté de partager avec nous ses analyses sur le bilan de ses actions, il se révèle qu’il a largement dépassé les objectifs qu’il s’était fixé … Lisez plutôt …



Blaise Tchétchao, un pragmatisme 

Stars du Bénin : Bonjour M. Tchétchao. En tant que Directeur du Fonds d’Aide à la Culture du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme du Bénin, vous venez d’effectuer un peu plus d’une année à ce poste, y ayant été officiellement installé le 12 mars 2013. Pouvez-vous risquer un bilan de vos actions ?

Blaise Tchétchao : Merci, M. le journaliste. C’est vrai, cela fait un peu plus d’un an, exactement 15 mois, que je suis à la tête de la Direction du Fonds d’Aide à la Culture. Dès mon arrivée à ce poste, nous avons effectué une évaluation, une évaluation des 5 ans du Milliard culturel ; elle nous a permis de comprendre que, dès que le Milliard culturel a été mis en place, il y a eu l’éclosion des talents, les demandes se sont accentuées, ce qui, naturellement,  a amené au saupoudrage de la répartition de la subvention à un moment donné : dès le début, des gens prenaient de gros montants mais, quatre à cinq années après, pratiquement, la demande s’est accrue et on est passé à de petits montants.
Après cette évaluation, nous avons fait un tour dans le pays, nous avons effectué une tournée de prise de contact avec les acteurs culturels. Au cours de celle-ci, beaucoup de choses nous ont été dites, on en a tenu compte pour pouvoir intégrer cela dans les réformes que nous avons entreprises sous l’impulsion du Ministre de la Culture, M. Jean-Michel Abimbola.
Alors, nous avons compris que nos acteurs culturels se déplaçaient de leur lieu d’origine, pratiquement, vers Cotonou, avant toute information et pour le dépôt de leurs dossiers. Nous avons donc décidé d’intégrer les Directions départementales de la Culture dans le processus de la gestion du Fonds d’Aide ; deux agents ont été désignés par chaque Direction départementale et ces agents ont été formés, pour renseigner les acteurs culturels de leur département et pour recevoir leurs dossiers. Nous avons aussi décidé de mettre des panneaux d’affichage dans toutes les Directions départementales, pour que les informations que nous affichons au niveau du Fonds d’Aide à la Culture, ici, à Cotonou, y soient immédiatement relayées.
Après cela, nous avons commencé à afficher les résultats des sessions, ce qui est très important. A un moment donné, on ne connaissait pas le nombre d’acteurs culturels ayant été financés, ni la nature de ces acteurs-là. Nous avons commencé à afficher pour que les artistes voient, en leur sein, qui sont ceux qui bénéficient de la subvention du Fonds d’Aide à la Culture.

Par rapport à ces rencontres avec les artistes à travers les Départements du Bénin, y a-t-il d’autres éléments relatifs aux attentes des artistes ?
Je vous ai dit, tantôt, que les problèmes qu’ils ont posés sont ceux d’éloignement, d’information, plus précisément. Il y en a beaucoup qui n’étaient pas informés, par exemple, qu’il fallait se mettre en association pour bénéficier de la subvention des gros projets du Fonds d’Aide à la Culture ; certains pensaient que le Fonds devrait les détecter et leur donner des subventions, un peu, dans le Bénin profond, comme le diraient les autres.

Précisément, à votre prise de fonction, vous affirmiez : « Je place ma nomination sous le signe de la transparence, de l’impartialité, de la justice, de l’excellence et de l’espoir … ». Qu’en est-il, à ce jour ?
Nous avons démarré, nous avons commencé à travailler par rapport à cette vision, si je peux m’exprimer ainsi. Vous avez constaté, je l’ai dit tantôt, que nous avons commencé à afficher les résultats ; nous sommes beaucoup plus en contact avec les acteurs culturels : quand ils viennent ici, nos portes leur sont ouvertes. Cela ne nous empêche pas d’être rigoureux.

En prenant service, vous avez promis le toilettage des textes de l’institution que vous dirigez, plus précisément, « la relecture et la mise en exécution effective du manuel de procédures », ensuite, « le renforcement de la visibilité du Fonds d’Aide à la Culture », « le raffermissement des relations entre le Fonds d’Aide à la Culture et ses usagers ». Quel état des lieux faites-vous par rapport à ce cahier de charges que vous vous étiez donné ?
Tout cela a été réalisé, pratiquement à 100% : le manuel de procédures est relu, je l’ai devant moi, vous pouvez le constater ; depuis mars 2014, ce document a été relu. Comme vous le savez, le manuel de procédures est un outil de gestion, un outil qui contribue à la transparence de la gestion, un outil qui contribue à l’efficacité. Ce manuel de procédures a été réalisé.
Pour ce qui est du renforcement de la visibilité du Fonds d’Aide à la Culture, nous communiquons beaucoup. Naturellement, nous sommes en train de mettre en place le site Internet du Fonds d’Aide à la Culture, www.dfac.bj, qui sera définitivement mis en ligne, je pense, à la fin du mois de juillet. Vous voyez bien que c’est un très bon outil de communication ! Et, c’est en même temps un outil qui va servir aux artistes, qui va leur faciliter encore plus la tâche ; ils n’auront plus à se déplacer pour venir chercher des dossiers avant de postuler, ceux qui savent se connecter à Internet pourront directement y télécharger des formulaires, ils pourront facilement nous poser des questions, nous envoyer des mails, ils n’auront plus besoin de se déplacer nécessairement. A part ce qui a été réalisé dans les Départements, voilà encore un élément complémentaire pour faciliter la tâche aux artistes.
Concernant le raffermissement des relations entre le Fonds d’Aide à la Culture et ses usagers, nous sommes régulièrement en contact avec les acteurs culturels, nos portes leur sont très ouvertes ; quand ils viennent ici, même si ce n’est pas sur rendez-vous, je les reçois quand je peux et, je pense que c’est le plus important. Nous les écoutons aussi et nous tenons compte de leurs points de vue, si ceux-ci sont objectifs par rapport aux différentes réformes que nous menons.

A votre prise de service, le 12 mars 2013, vous disiez aussi : « Il est temps que l’artiste vive de son art ». Pensez-vous qu’on est, actuellement, au Bénin, en voie vers cela ?
C’est difficile … Après avoir fait l’état des lieux, malheureusement, c’est difficile de dire que l’artiste peut vivre, à moyen terme, de son art si les artistes doivent s’auto-produire, parce qu’ils pensent qu’ils n’ont plus de producteurs. Je dis bien qu’ils pensent qu’ils n’ont plus de producteur. Quand nous fouillons et que nous constatons qu’il y en a qui sont des producteurs mais, aujourd’hui, qui démissionnent, à cause de la piraterie, c’est difficile de dire que l’artiste va vivre de son art. Mais, nous nous battons, avec les différentes réformes qui sont menées au niveau du Ministère de la Culture, pour corriger progressivement cet état de choses.

Pouvez-vous donner quelques précisions sur ces réformes qui seront salutaires pour les artistes ?
Je vous remercie. Le statut de l’artiste est déjà  une réalité. Nous avons, aujourd’hui, au niveau des associations, une certaine organisation : elles doivent avoir, au-delà du Récépissé de la Préfecture et du Journal officiel, la reconnaissance du Ministère de la Culture ; elles doivent s’adresser à la Direction de la Promotion artistique et culturelle pour avoir un agrément.
Au niveau des artistes, ils prenaient jadis l’attestation d’artiste, valable pour 6 mois. Aujourd’hui, c’est la carte professionnelle d’artiste, valable pour 2        ans. Donc, cela soulage les artistes.
Au niveau des promoteurs culturels aussi, les réformes sont en cours pour que ceux-ci soient beaucoup plus professionnels, toujours avec la Direction de la Promotion artistique et culturelle.

Mais, il y a aussi des éléments de plainte venant des artistes, surtout quand ils ont l’occasion de parler aux journalistes ; ils disent ne bénéficier du Fonds d’Aide à la Culture que d’un financement largement en-deçà du minimum dont ils ont besoin pour réaliser leur projet. Qu’en est-il, depuis votre gestion ?
Je vous ai dit tout à l’heure que nous avons fait une évaluation et que le nombre de demandes de financement s’est régulièrement accru. Il faut constater qu’ici, on ne finance pas à 100% les projets des artistes ; on a parlé d’un fonds d’aide, c’est un fonds qui vient appuyer. Donc, ce Fonds ne peut pas prendre à 100% en compte les demandes de financement. Il faudrait que les artistes, que les acteurs culturels puissent se pencher vers d’autres sources de financement pour pouvoir réaliser leur projet à 100% ; ici, c’est seulement un appui qui est donné.

Nous avons ouï dire que vous vous battez pour faire passer le milliard culturel à 3. Est-ce vrai ? Où en est le projet ? Aurons-nous bientôt une issue favorable ?
Nous aurons une issue favorable, si tout va bien, si la gestion est toujours transparente. Alors, l’année dernière, nous étions à 1 milliard ; cette année, nous sommes déjà à 1,3milliard. Nous passerons bientôt à 1,5 milliard et à 3milliards. C’est le lieu de remercier le Chef de l’Etat, qui aime les artistes ; il aime si bien les artistes, le Docteur Thomas Boni Yayi, qu’il a décidé, entre l’année dernière et ce jour, de faire augmenter la subvention du Fonds d’Aide à la Culture. C’est une très bonne chose.

Des informations nous parviennent selon lesquelles une bonne partie du Fonds d’Aide à la Culture serait affectée à la gestion des administrateurs du Fonds, ce qui prendrait un fort pourcentage dans ce Milliard culturel. Qu’avez-vous à répondre à cela ?
Les administrateurs du Fonds d’Aide à la Culture n’ont pas de fonds à prendre, ils ne prennent pas de salaire, ils prennent des jetons de présence qui ne représentent même pas 1% du Milliard culturel ; les textes sont clairs là-dessus, cela n’a pas été inventé par les administrateurs, c’est prévu par les textes et, c’est par échelle que ces fonds sont répartis. Donc, que les gens n’intoxiquent pas ! La gestion est claire et les gens peuvent venir réellement se renseigner sur les chiffres ; les administrateurs ne prennent pas grand-chose ici.

Nous avons aussi appris que vous vous attelez à réfectionner les salles de cinéma du Bénin ? Qu’en est-il ? De quelle manière cela se passe-t-il et dans quel but ?
Après avoir constaté qu’il manque des salles de diffusion des œuvres de nos artistes, nous avons initié, sous l’impulsion du Ministre Jean-Michel Abimbola, la réfection de nos salles de cinéma.
Les travaux de réfection de la salle du cinéma ’’Concorde’’ sont à la phase d’achèvement ; nous allons bientôt lancer ceux de la salle du cinéma ’’Le Bénin’’, au cours de cette année. Les études sont actuellement en cours de réalisation pour ’’La maison de la Culture’’ de Ouidah, les salles de cinéma, ’’Le Borgou’’ de Parakou et ’’Sabari’’ de Djougou.

Se rapportant aux artistes victimes de maladie, cela fait souvent polémique au Fonds d’Aide à la Culture. Qu’est-ce qui est prévu pour régler ce problème au niveau de votre institution ?
Pour les cas de maladie et de décès, qui appartiennent à une même rubrique, des ressources sont prévues par le Conseil d’Administration pour faire face à ces charges : 20 millions de Francs pour chaque année. Depuis que le Milliard Culturel a été mis en place, ce montant n’a pas varié. Nous, au niveau du Fonds d’Aide à la Culture, nous sommes autorisés seulement à sortir, au maximum, 200 mille. Si nous nous amusons à faire de petits calculs, si nous donnons ce montant aux artistes et que nous supposons qu’il n’y a pas eu de mort, cela veut dire qu’on ne peut servir que 100 artistes. Chaque fois qu’un artiste souffre même du paludisme, il écrit au Fonds d’Aide à la Culture. L’essentiel est que, quand ils fournissent les papiers, on leur donne ce à quoi ils ont droit. L’année dernière, en 2013, en septembre déjà, les artistes ont fini la cagnotte qui a été mise à leur disposition ; tous ceux qui ont écrit d’octobre à décembre ont vu leur dossier renvoyé pour 2014. Donc, vous voyez qu’il n’y a rien de caché.
Cette allocation ne peut donc pas servir à faire des évacuations sanitaires pour les artistes malades.
Je voudrais ici remercier, une fois encore, le Chef de l’Etat qui a pensé au Régime d’assurance maladie universelle (Ramu), solution crédible pour toute la population béninoise, en général, et pour les artistes, en particulier.

Quelle marque de votre personnalité pensez-vous être en train d’appliquer au Fonds d’Aide à la Culture ?
C’est la rigueur et la transparence dans la gestion comme le Ministre Jean-Michel Abimbola a l’habitude de nous l’imprimer.


Votre poste actuel vous passionne-t-il ou donneriez-vous tout pour en conquérir un autre ?
Oui, il me passionne ; je suis avec les artistes et, avec eux, rien n’est prédit d’avance. Avec eux, tout peut changer, tout peut être bon comme tout peut être mauvais. Cela me passionne bien, c’est très formateur.

Avez-vous un mot de fin pour clore cette interview ?
Je pense que vous faites une très bonne chose, au niveau du site du Portail Culturel du Bénin, vous vous déplacez pour vous informer ; c’est une très bonne chose. Cela contribue naturellement à la promotion de notre culture. Je voudrais juste demander aux acteurs culturels de continuer à nous faire confiance. Bientôt, entre la fin du mois d’août et le début du mois de septembre, nous allons lancer les gros projets pour l’exercice 2015.
A cet effet, je tiens à préciser que les textes stipulent que sont concernés par ce prochain appel les associations d’artistes et les promoteurs culturels. Les premiers doivent détenir le Récépissé de la Préfecture et le Journal officiel, et se mettre à jour avec la Direction de la Promotion artistique et culturelle. Les promoteurs culturels, quant à eux, doivent avoir leur carte de promoteur culturel et être à jour avec les impôts et la Caisse nationale de sécurité sociale. Ces deux catégories peuvent postuler pour les gros projets. En plus de cela, au niveau de l’administration, les directions qui s’occupent de la promotion de la culture du Bénin peuvent aussi postuler pour les gros projets. Voilà ce que les textes ont prévu.
J’invite donc les acteurs culturels  à se mette à jour par rapport aux réformes qui sont en cours et que des projets fédérateurs soient conçus pour, qu’enfin, une plus-value soit apportée à l’économie de notre pays. Merci beaucoup.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo

mercredi 2 avril 2014

"Bénincultures" distingue six acteurs du monde culturel béninois

C'était le samedi 29 mars 2014

Dans l'après-midi du samedi 29 mars dernier, à la petite salle bleue du Festival international de théâtre du Bénin (Fitheb), six acteurs culturels ont reçu une distinction honorifique : le "Prix Bénincultures". C'était en présence de plusieurs invités de marque.


Photo de famille de quelques lauréats et des invités de marque : (De gauche à droite), Luc Fabre et Sylvain Treuil, Directeurs de l'Institut français du Bénin et de l'Institut Français de Cotonou, Ousmane Alédji, Directeur du Fitheb, Tony Yambodè, Promoteur de "Bénin révélation stars", Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture, Madame la Représentante de la Coopération suisse, Marie-Cécile Zinsou de la Fondation Zinsou, le Représentant d'Ignace Don Métok empêché et, Luc Aimé Dansou, Journaliste culturel.

La Coopération suisse, le chanteur Ignace Don Métok, le "Bénin révélation stars" (Brs), la Fondation Zinsou, le jeune arrangeur, Fiacre Ahidomèhou, l'Institut français du Bénin. Ce sont les acteurs culturels béninois qui ont été reconnus par le site culturel "Bénincultures", pour leur manifestation spécifique dans le rayonnement de la culture béninoise, pour l'année 2013. A l'issue d'une cérémonie assez simple, chacun des distingués ou son représentant s'est vu décerner un diplôme de félicitations. Koffi Attédé, Directeur de "Bénincultures", a fait ressortir les éléments de mérite ayant permis de récompenser les lauréats. Ainsi, respectivement, la Coopération suisse, Ignace Don Métok, "Bénin révélation stars", la Fondation Zinsou, Fiacre Ahidomèhou et l'Institut français du Bénin, ont été reconnus, comme "Partenaire de la culture béninoise 2013", "Créateur culturel de l'année 2013", "Evénement culturel de l'année 2013", "Organisation culturelle de l'année 2013", "Coup de coeur 2013" et "Espace culturel de l'année 2013". Aussi, Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d'aide à la culture (Fac), Ousmane Alédji, Directeur du Fitheb, Luc Aimé Dansou, Journaliste culturel et membre du Jury de désignation des lauréats, présents, notamment, à la cérémonie, ont été appelés à remettre leur diplôme aux élus. Par ailleurs, cette circonstance solennelle a été l'occasion pour Koffi Attédé de présenter à l'assistance et de lancer officiellement au téléchargement du public le Document rétrospectif de la vie culturelle au Bénin en 2013.

Marcel Kpogodo

vendredi 8 novembre 2013

Alihossi Gbènohin Alofan à la Galerie d’art Saint Augustin de Cotonou


Une culture de l’espérance en 22 chapitres


La Galerie Saint Augustin de Cotonou, sis Boulevard Saint Michel de Cotonou, a abrité, le jeudi 31 octobre 2013, le vernissage de l’exposition « Nature et couleurs », de l’artiste Alihossi Gbènohin Alofan. Les participants à la manifestation ont eu l’occasion de découvrir 22 tableaux d’une luminosité faisant valoir un talent fondé sur une inspiration dont la force n’a d’égale que la simplicité des thèmes d’inspiration.


Le vernissage concernant l’exposition intitulée « Nature et couleurs » d’Alihossi Gbènohin Alofan, abrité par la Galerie d’art Saint Augustin de la Sœur Henriette Goussikindey, au Boulevard Saint Michel de Cotonou, le jeudi 31 octobre dernier, en début de soirée, s’est déroulé sous l’égide du Ministère de la Culture, par le biais du Fonds d’aide à la Culture (Fac), avec la participation de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag), dirigée par le plasticien Philippe Abayi.
En réalité, il a fallu entrer dans l’intimité intellectuelle et spirituelle d’une femme que la vie est loin d’avoir ménagé. Face aux œuvres, le visiteur se fait captiver par un éclat d’une coloration douillette, diversifiée, qui relate les facettes d’une observation édifiante et même empirique de la vie. Conçus selon les dimensions 1m x 90cm, 1m x 50 cm, 90 cm x 90 cm et 40 cm x 32cm, ces tableaux offrent le résultat remarquable d’une peinture sur toile à l’acrylique, pour certains, et du collage, pour quelques rares autres, notamment, pour le tableau ’’Le repos’’ qui, selon la plasticienne, capitalise la situation qui est la sienne actuellement, celle d’une stabilisation physique et plus ou moins psychologique, lui permettant de produire abondamment et en toute tranquillité.
La symbolique d’un tel tableau est particulièrement forte, surtout lorsqu’on découvre que le collage qu’elle y a réalisé relève, comme matériau fondamental, du sable prélevé, pas n’importe où. Dans le village ouatchi, Tchékpo Dédékpoé, de sa mère, situé vers Tabligbo, au Togo ! Cet arrimage des couleurs et des représentations à sa vie personnelle fait des 22 tableaux exposés, 22 chapitres d’un livre de témoignage sur une vie faite de voyages, d’aventures, de mésaventures, de recherche du bien-être dans un exercice professionnel qui l’a conduite dans plusieurs pays ouest-africains, avant une rupture totale d’avec treize années du métier de frigoriste.
L’endurance sociale d’Alihossi Gbènohin Alofan se matérialise dans des couleurs vives de l’espoir combatif, harmonisées d’une solution éphémère, sombres sans être désespérantes d’une désillusion marquante, avec des dessins d’un crayonné discret et des poses de couleur d’une touche suave, comme pour ne pas agresser la vue ; comme elle le confie si bien, c’est le résultat de la technique chinoise de la gouache, à laquelle elle a été initiée récemment. Ces 22 chapitres qu’elle propose au lecteur d’une vie d’une combativité artistique, qui ne fait que se renouveler, entrent en concordance avec ce que la peinture est devenue pour elle ; ces dessins, ces suggestions, ces montagnes d’un voyage perturbé, ces travaux champêtres salvateurs, ces accolades d’accueil, ces stades de retrouvailles avec soi pour vaincre la stagnation, voilà la richesse de ce qu’Alihossi Gbènohin Alofan livre au public qui devra se faire le temps d’aller découvrir l’espérance d’une femme qui, sans lui, son regard et l’acquisition de ses tableaux, ne peut réaliser ses rêves d’ouverture au monde, de rentabilisation de sa vie d’artiste. Dernier jour de visite : le 9 novembre prochain.


Marcel Kpogodo

dimanche 1 septembre 2013

Renforcement de capacités du Césam

Six scénographes béninois formés à l'art de la décoration d'intérieur

Le Cours d'écriture, de scénographie, d'administration de compagnie et de mise en scène (Césam) a initié, du 26 au 28 août 2013, un atelier de formation de six scénographes béninois à l'art de la décoration d'intérieur. C'était au Café des arts, sis Quartier Fidjrossè à Cotonou. Un spécialiste a édifié les participants par ses connaissances sur la pratique professionnelle dans le domaine. 

Hermas Gbaguidi et Alain Dossa, tous deux à gauche, face à quelques-uns des stagiaires
Le lundi 26 août avait débuté une formation de trois jours, organisée par le Cours d'écriture, de scénographie, d'administration de compagnie et de mise en scène (Césam) dont le metteur en scène et dramaturge béninois, Hermas Gbaguidi, est le promoteur et le directeur. Eric Médéda Doudou, Sébastien Boko, Marius Dansou, Romain Agbassa, Benjamin Déguénon et Bruno Méya étaient les artistes concernés par l'atelier. La plupart d'entre eux appartiennent à la première promotion des apprenants formés par le Césam.
Alain Dossa, à l'oeuvre
Pour Hermas Gbaguidi, présent à l'ouverture de la session, devant le risque que les scénographes, dans quelques années, perdent tous les marchés de décoration, octroyés par les institutions et réservés, à l'heure actuelle, aux coiffeuses, à des non professionnels, il était nécessaire de mettre en place ce processus de renforcement  des capacités des vrais acteurs concernés par la décoration d'intérieur : les scénographes. Et, selon cette même personnalité, trois modules ont donné du poids à la formation : "Connaissance du matériel de décoration", "Les formes de nœuds" et "Agencement des couleurs". Par ailleurs, le formateur principal n'était personne d'autre qu"un professionnel de la décoration d'intérieur, qui fait de cet art une pratique au quotidien : Alain Dossa ; il dirige un institut de décoration. Aussi, quatre scénographes burkinabè et, un autre, togolais, en séjour au Bénin, ont été conviés à participer aux travaux, afin de partager leurs expériences en décoration d'art, avec les stagiaires. 
Une bonne ambiance d'échanges a prévalu pendant le processus de transmission des connaissances
Concernant la gestion du temps, au cours de la formation, seules les matinées des deux premiers jours ont été exploitées. En outre, le mercredi 28 août a servi de journée de pure pratique, ce qui a permis aux stagiaires de procéder à la décoration de leur lieu de formation, le Café des arts, de la Salle de conférence et d'un bureau de la Direction du Fonds d'aide à la Culture. Les voilà donc outillés pour faire valoir une autre branche de leurs capacités artistiques.


Marcel Kpogodo 

vendredi 30 août 2013

Construction de gradins démontables au Bénin

Farouk Abdoulaye, le grand pionnier

L'Association "Place o sceno" que dirige le jeune scénographe béninois, Farouk Abdoulaye, a oganisé, du 5 mai au 31 août 2013, l'Atelier des métiers de théâtre et de scène (Ameth-scène), au Quarier Ouilenda, à Porto-Novo. Le but en est simple: entre autres, vulgariser une initiative complètement novatrice au Bénin, la construction de gradins démontables, utilisables pour des spectacles de tous ordres. 

Farouk Abdoulaye (En bas, au centre et en blanc), expérimentant, avec son équipe, un premier jeu de gradins
"Oeuvrer à la construction de 1000 places de gradins démontables au Bénin". Voilà la motivation cardinale qui sous-tend la tenue de l'Atelier des métiers de théâtre et de scène (Ameth-scène) qui, ayant débuté le 5 mai 2013, s'achève le 31 août prochain. Les travaux se déroulent au siège de l'Association culturelle des arts et loisirs (Acal) du Quartier Ouilenda à Porto-Novo. Le maître d'œuvre de cette session de formation n'est personne d'autre que Farouk Abdoulaye, connu pour ses livres innovants, en matière de pratique scénographique.
Il suit de près ....
A travers la formation de 10 professionnels en soudure et en menuiserie, qui sont des maîtres d'atelier, et de 8 auditeurs apprentis dans ces secteurs, tous ces différents niveaux de stagiaires étant appuyés par 5 constructeurs internationaux qui sont quatre Burkinabè, de l’Association ’’Face o sceno’’, et un Togolais, de ’’Case o sceno’’, Farouk Abdoulaye réalise la transmission à des Béninois de la technique de fabrication des différentes pièces appropriées et du montage de gradins démontables et modulables, ce qui suppose que ces soudeurs et ces menuisiers béninois, à l'issue de l’atelier de formation, devront être capables de fabriquer les différents accessoires nécessaires au montage de gradins et, aussi d'ériger justement ces gradins; ils peuvent avoir une forme circulaire ou frontale ou, encore, s'adapter à l'architecture de l'espace dans lequel ils seront montés pour un quelconque spectacle.
... le fonctionnement de ses chantiers, ce qui aboutit ...
Selon cette personnalité, le montage de gradins démontables et modulables relève d'une technique déjà largement répandue au Mali et au Burkina Faso. Ainsi, le Bénin, par l'Ameth-scène, sera le troisième pays de la sous-région ouest-africaine à l’acquérir, à la pratiquer et à bénéficier de ses avantages qui sont de plusieurs ordres : résoudre en même temps le problème de la diffusion des productions scéniques que celui du manque de salles de spectacles pour tenir des manifestations de tous ordres nécessitant un cadre, des prestataires sur scène et un public, remettre en cause, casser les barrières d'espace et, par conséquent, permettre à tout promoteur des arts de la scène de tenir un spectacle partout où il en sent le besoin, notamment, dans la rue, dans une cour de maison ou d'école, dans un jardin, dans un stade départemental ou municipal. Pour Farouk Abdoulaye, qui a bien voulu s'ouvrir à nous sur les tenants et les aboutissants de l'Ameth-scène, il s'agit aussi de "briser la barrière de la distance", ce qui entraîne qu'avec les gradins de nouvelle génération scénographique qu'il introduit au Bénin, "on pourra tenir des spectacles dans le village du Président de la République, sur des collines de Savalou ou de Dassa, dans un marché quelconque". Par conséquent, "il n'est plus possible aujourd'hui de condamner un espace de spectacles, puisque cela empêche cet espace de s'adapter aux nouvelles normes du théâtre contemporain", conclut-il.
... à un montage d'esquisse de début de podium ...
Cet esprit innovateur qu'est Farouk Abdoulaye montre, par ailleurs, que le dispositif constitué par les gradins démontables et modulables appuyés d'un podium, permet d'avoir un nombre infini de places assises, selon les besoins du demandeur et est fait pour une durabilité de 20 années pour les gradins et d'au moins 7 pour le podium. En outre, l'adoption de ce dispositif par les acteurs et les promoteurs culturels de même que par les faiseurs d'événements des autres ordres leur permettrait de contribuer à amenuiser le chômage dans notre pays. En effet, cet arsenal technique nécessite l'emploi d'au moins trois personnes : 1 chauffeur pour le transport du matériel et 2 personnes qui seront formées par sa Structure et qui pourront être mises à contribution par l'acquéreur pour monter et démonter le dispositif, un travail, en réalité qui prend un temps relativement court. 
.... et à des gradins en cercle ...
Accompagné dans sa vision de révolution de l'espace de scène au Bénin par des partenaires comme la Coopération suisse, le Fond d'Aide à la Culture, l'Ecole du Patrimoine africain, l'Agence de communication "O point Com", Farouk Abdoulaye confie que son initiative relève d'un processus personnel proactif, prospectif et pérennisateur : "Former des Béninois à l'acquisition de la technique de ce dispositif de spectacles de scène, c'est ma façon d'écrire ma toute petite page dans l'histoire des arts du spectacle au Bénin. Ce dispositif étant présent à la danse, au théâtre, à la musique, et se réalisant pour la toute première fois dans mon pays, je pense qu'en matière de scénographie, il me permet d'avoir mon langage à moi ; si je parviens à le monter sur l'une des 41 collines de Dassa, je pourrai écrire ma propre histoire, mon propre théâtre."  
... puis à d'autres, droits.
C'est dire qu'au-delà d'une volonté de résoudre un problème purement professionnel, Farouk Abdoulaye entend immortaliser son passage dans le secteur des arts de la scène et faire évoluer son époque sollicitant l'adaptation à de normes techniques en continuel renouvellement. 
Aussi, l'Ameth-scène, conduisant ce projet de construction de 1000 places de gradins démontables, qui s'achève le 31 juillet prochain, a permis également la formation, du 5 mai au 15 juillet derniers, de 15 professionnels et de 10 collégiens auditeurs libres, en teinture et en design textile, aux fins de la maîtrise de la confection de costumes pour le théâtre et le cinéma. Le fruit de la participation de ceux-ci à cet atelier est exposé à l'Acal. C'est dire que, "Place o sceno", l'Association que dirige Farouk Abdoulaye, travaille à n'épargner aucun maillon de la chaîne des arts de la scène dans le processus de transmission du savoir-faire technique. 


Marcel Kpogodo