Une culture de l’espérance
en 22 chapitres
La Galerie Saint
Augustin de Cotonou, sis Boulevard Saint Michel de Cotonou, a abrité, le jeudi
31 octobre 2013, le vernissage de l’exposition « Nature et couleurs »,
de l’artiste Alihossi Gbènohin Alofan. Les participants à la manifestation ont
eu l’occasion de découvrir 22 tableaux d’une luminosité faisant valoir un
talent fondé sur une inspiration dont la force n’a d’égale que la simplicité
des thèmes d’inspiration.
Le vernissage concernant
l’exposition intitulée « Nature et couleurs » d’Alihossi Gbènohin
Alofan, abrité par la Galerie d’art Saint Augustin de la Sœur Henriette
Goussikindey, au Boulevard Saint Michel de Cotonou, le jeudi 31 octobre
dernier, en début de soirée, s’est déroulé sous l’égide du Ministère de la
Culture, par le biais du Fonds d’aide à la Culture (Fac), avec la participation
de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et
graphistes du Bénin (Faplag), dirigée par le plasticien Philippe Abayi.
En réalité, il a fallu
entrer dans l’intimité intellectuelle et spirituelle d’une femme que la vie est
loin d’avoir ménagé. Face aux œuvres, le visiteur se fait captiver par un éclat
d’une coloration douillette, diversifiée, qui relate les facettes d’une
observation édifiante et même empirique de la vie. Conçus selon les dimensions 1m
x 90cm, 1m x 50 cm, 90 cm x 90 cm et 40 cm x 32cm, ces tableaux offrent le
résultat remarquable d’une peinture sur toile à l’acrylique, pour certains, et du
collage, pour quelques rares autres, notamment, pour le tableau ’’Le repos’’
qui, selon la plasticienne, capitalise la situation qui est la sienne
actuellement, celle d’une stabilisation physique et plus ou moins
psychologique, lui permettant de produire abondamment et en toute tranquillité.
La symbolique d’un tel
tableau est particulièrement forte, surtout lorsqu’on découvre que le collage
qu’elle y a réalisé relève, comme matériau fondamental, du sable prélevé, pas n’importe
où. Dans le village ouatchi, Tchékpo Dédékpoé, de sa mère, situé vers Tabligbo,
au Togo ! Cet arrimage des couleurs et des représentations à sa vie
personnelle fait des 22 tableaux exposés, 22 chapitres d’un livre de témoignage
sur une vie faite de voyages, d’aventures, de mésaventures, de recherche du
bien-être dans un exercice professionnel qui l’a conduite dans plusieurs pays
ouest-africains, avant une rupture totale d’avec treize années du métier de
frigoriste.
L’endurance sociale d’Alihossi
Gbènohin Alofan se matérialise dans des couleurs vives de l’espoir combatif,
harmonisées d’une solution éphémère, sombres sans être désespérantes d’une
désillusion marquante, avec des dessins d’un crayonné discret et des poses de
couleur d’une touche suave, comme pour ne pas agresser la vue ; comme elle
le confie si bien, c’est le résultat de la technique chinoise de la gouache, à
laquelle elle a été initiée récemment. Ces 22 chapitres qu’elle propose au
lecteur d’une vie d’une combativité artistique, qui ne fait que se renouveler,
entrent en concordance avec ce que la peinture est devenue pour elle ; ces
dessins, ces suggestions, ces montagnes d’un voyage perturbé, ces travaux
champêtres salvateurs, ces accolades d’accueil, ces stades de retrouvailles
avec soi pour vaincre la stagnation, voilà la richesse de ce qu’Alihossi
Gbènohin Alofan livre au public qui devra se faire le temps d’aller découvrir l’espérance
d’une femme qui, sans lui, son regard et l’acquisition de ses tableaux, ne peut
réaliser ses rêves d’ouverture au monde, de rentabilisation de sa vie d’artiste.
Dernier jour de visite : le 9 novembre prochain.Marcel Kpogodo
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