mercredi 26 novembre 2014

Psycoffi, le monstre, crée le scandale dans les milieux étrangers bien pensants à Cotonou

Dans le cadre de son exposition ’’Corpulence humaine’’ de la ’’Maison rouge’’ à Cotonou

(Cette exposition se termine en catastrophe, les œuvres de l’artiste ont été retirées de la galerie juste cinq jours après le vernissage)

Le début de soirée du vendredi 14 novembre 2014 a permis de participer au vernissage de l’exposition ’’Corpulence humaine’’ de l’artiste plasticien béninois, Stéphane Coffi Vlavonou. C’était à la galerie de la ’’Maison rouge’’, sis quartier des villas Cen-sad, à Cotonou. Un fait plus que surprenant : moins d’une semaine après le lancement de l’exposition, il a été ordonné à l’artiste de vider la galerie de ses œuvres.

Psycoffi
Aux murs de la galerie de la ’’Maison rouge’’, une vingtaine de grands tableaux accrochés aux murs, de même que huit de plus petite taille et, enfin, cinq, présentés, simplement, sous forme de panneaux horizontaux. Et, sur les différents tableaux, des personnages à l’aspect monstrueux.
Voilà le contenu de l’exposition intitulée ’’Corpulence humaine’’, qui a été lancée, le vendredi 14 novembre dernier, à la galerie de la ’’Maison rouge’’, située aux résidences Cen-sad, du côté du Boulevard de la Marina. L’artiste plasticien ainsi mis en lumière n’était personne d’autre que Stéphane Coffi Vlavonou, alias Psycoffi.
Selon ses explications, sa démarche de travail se fonde sur l’exploration de l’anatomie humaine couplée à l’expression de ses ressentiments, au niveau personnel. Cela donne, sur ses peintures, un personnage qui change de facette, au fur et à mesure qu’on passe d’un tableau à l’autre ; cette métamorphose lui donne un visage tragique, fantastique, avec des yeux laidement globuleux, appuyés d’une dentition catastrophique des anthropophages, des ’’Zombis’’, dignes des films d’horreur.
En outre, le personnage, difforme, plus hideux que jamais, voit, toujours, d’un tableau à l’autre, son visage se décomposer, exister par une ampleur d’excroissances insoutenables au regard, il s’amincit démesurément et, ailleurs, il grossit complètement, se constituant, sous la force de l’inspiration de l’artiste, de toutes sortes de composantes, prenant la forme d’animaux dont la réputation de laideur n’est plus à faire, tels que la grenouille, le hibou, notamment, sans oublier que d’autres parties humaines du corps, comme les membres supérieurs et inférieurs, le ventre, subissent les mêmes types de métamorphoses, faisant acquérir, ainsi, à l’ensemble de l’exposition, une allure lugubre et, par ricochets, cela crée une atmosphère peu propice à la joie, à la sérénité.

Un aperçu des oeuvres de Psycoffi
Le résultat de tout ceci : le choc, l’effroi, l’horreur, quelques jours seulement après le lancement de l’exposition qui était prévue pour durer jusqu’au 30 novembre 2014. Mais, coup de théâtre, juste le 19 dernier, Psycoffi, par le biais de son coach, Dominique Zinkpè, est sommé par les dirigeants de l’espace hôtelier de la ’’Maison rouge’’, abritant la galerie, de plier bagages. Et, pour cause, selon des sources proches de l’artiste, plusieurs clients de l’hôtel, des Américains, plus précisément, auraient été réellement repoussés par les tableaux et auraient demandé l’annulation de la présentation artistique. Ainsi, le client étant roi, on ne s’est pas embarrassé d’écourter l’exposition ’’Corpulence humaine’’.   
Malgré tout, selon Psycoffi, dans d’autres pays tels que la France où il avait exposé au ’’Café de la brute’’, un bar non loin du Centre Pompidou, à Paris, des enfants, accompagnés de leurs parents, ont beaucoup apprécié le même type d’exposition. Pour cet artiste franco-béninois qui frappe par une originalité que d’aucuns trouvent traumatisante, il faut un grand un grand ressort de patience pour retrouver le type de public qui lui convient. 

Marcel Kpogodo

lundi 24 novembre 2014

Plusieurs domaines d’intervention de la Chine au Bénin

Dans le cadre de la signature du Protocole d'exécution de l'accord de coopération culturelle


La Chine et le Bénin ont signé un protocole d’exécution de l’accord de coopération culturelle engageant les deux pays. C’était le mardi 18 novembre dernier, à la Salle de conférence du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (Mcaat), en présence de Tao Weguangue, Ambassadeur de la Chine près le Bénin, et de Jean-Michel Abimbola, Ministre de la Culture. Il ressort de l’allocution de la première personnalité que la deuxième puissance économique au monde intervient dans plusieurs secteurs stratégiques dans notre pays.

Jean-Michel Abimbola et Tao Weguangue échangeant les documents d'accord, après la signature
L’éducation, la culture, l’art, le sport, le patrimoine, la bibliothèque, la radiodiffusion et la télévision. Tels sont les domaines dans lesquels la Chine coopère avec le Bénin, depuis la reprise des relations de coopération, entre les deux pays, en 1972. C’est ce qui ressort de l’allocution de l’Ambassadeur de la Chine près le Bénin, Tao Weguangue, tenue à la cérémonie de signature du Protocole d’exécution de l’accord de coopération culturelle 2014-2017 entre la Chine et le Bénin, le mardi 18 novembre 2014, au Ministère de la Culture. A en croire cette personnalité, les liens entre les deux pays sont en parfaite santé et, le développement de la coopération et des échanges culturels entre eux, à travers la signature du Protocole d’accord permettra de renforcer ces liens et d’en obtenir des résultats plus grandioses. Tao Wenguangue a saisi l’occasion pour remercier le Ministre de la Culture, le Gouvernement béninois et le Président de la République pour leur soutien indéfectible à toutes les initiatives prises, dans le sens de cette coopération culturelle, par le Gouvernement chinois, de même qu’il les en a félicités.
En réponse à ces propos, Jean-Michel Abimbola, Ministre béninois de la Culture, a rappelé les grandes réalisations marquant plus de 40 ans de relations culturelles entre la Chine et le Bénin, notamment, l’octroi de bourses aux étudiants béninois, la construction du Centre culturel chinois, l’organisation annuelle du Happy chinese new year, l’entretien par plus de 100 groupes ou troupes d’artistes chinois de relations cruciales avec les artistes béninois, des expositions et des conférences au Centre culturel chinois.
La signature par les deux autorités du Protocole d’exécution de l’accord de coopération culturelle entre la Chine et le Bénin, et l’échange des documents ont mis fin à la cérémonie.

Marcel Kpogodo

vendredi 21 novembre 2014

’’Mode is art’’ 2014, la promesse tenue d’un weekend en 3 arts

Pour des manifestations d'un haut niveau


Le Bénin a accueilli, des 7 au 9 novembre 2014, la troisième édition d’un événement culturel d’une conception peu conventionnelle : ’’Mode is art’’. Il a donné lieu à trois soirées de manifestation artistique ayant permis de faire découvrir les productions d’intérêt de plusieurs artistes, dans trois secteurs différents.

Lionel Ferréol Yamadjako, à droite, échangeant avec des visiteurs, au cours du vernissage
En trois cadres différents, la ville de Cotonou s’est enrichie de la réussite de trois grands compartiments de manifestations artistiques. C’est dans le cadre du Festival ’’Mode is art’’, conçu par la consultante, Bizou Ahouanmènou, et la styliste-modéliste béninoise, Michèle Ologoudou, alias Weni. Il s’est déroulé des 7 au 9 novembre derniers.
Dans la soirée du 7 novembre, le domicile, artistiquement aménagé, de l’ancienne fonctionnaire internationale, Agniola Zinsou, sis Quartier Jak, à Akpakpa, a servi de cadre au vernissage de l’exposition du Festival, cette manifestation qui a permis de mettre en scène trois artistes, plus précisément, deux, plasticiens, et un sculpteur du fer.
Le premier de ces artistes plasticiens, Lionel Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino’s, est Béninois. Trentenaire et sélectionné, à l’effet de cette exposition, par le plasticien confirmé, Charly d’Almeida, il a présenté à l’appréciation des visiteurs 6 tableaux réalisés selon la démarche de l’acrylique et du pastel à huile, débordant qu’il s’est montré d’une énergie de restitution d’où surnage le thème du mannequin, ce que montre la trilogie ’’Model’’ et qui se convertit en ’’Model 1’’, ’’Model 2’’, ’’Model 3’’. S’identifiant entre figuration et abstraction, il a, en outre, élargi ses thèmes d’inspiration à une notion religieuse comme la Tabaski et à un certain appel de l’être humain à l’humilité. Comme s’inscrivant dans une logique purement ’’modiste’’ ou styliste, il a fait de la sorte de tunique dont on le voyait vêtu, le soir du vernissage, une œuvre d’art d’expression de sa démarche de travail, lui qui, selon ses dires, depuis 5 ans, designer de son état, investit le domaine de la mode. Lionel Frréol Yamadjako, voilà un visage frais de la peinture béninoise, qui a fait l’objet d’une véritable révélation.
Dans un registre puissamment plus figuratif et réaliste, le plasticien nigérian, Lekan Onabanjo, à travers 8 tableaux, s’est inscrit dans une logique d’expression de la vie quotidienne à Ibadan, sans manquer de marquer un vif intérêt pour la nature végétale, de même qu’il a campé un décor, spécifiquement, de plage, avec un talent se manifestant par l’entrée instantanée du visiteur dans cet univers, pratiquement onirique.

Bizou Ahouanmènou
Enfin, pour la soirée du vernissage, le sculpteur béninois, Philippe Houédanou, par une dizaine d’œuvres d’un fer travaillé à luire modestement, sombrement, a ravivé un cri de fort appel à la sauvegarde de l’environnement.


Les 8 et 9 novembre …

Le samedi 8 novembre 2014, ’’Mode is art’’ a établi ses quartiers au ’’Novotel Ibis’’, pour un spectacle d’un niveau relevé sur le T, laissant quatre séries de mannequins présenter, respectivement, le génie de stylistes africains qui, de manière spécifique, ont régalé le public de leurs créations. Adama Paris, Sénégalaise vivant à Paris, dans sa nouvelle collection, d’un peu plus de la dizaine de modèles, a su mettre en valeur le tissu ’’Fantex’’, sans oublier le Camerounais Anggy Haîf qui, dans une ouverture en masques africains, a ravi les femmes, de même que les Béninoises, Fel’in, s’étant intéressée aux deux sexes et Weni, inspirant aux femmes de nouveaux modèles de robes.

Marion Akpo, en plein concert
Dans la soirée du 9 novembre, changement radical de décor pour la Place du Souvenir, ex-Place des Martyrs, de Cotonou. Pour de la musique, de la jeune génération béninoise, cette fois-ci. Deux morceaux, laborieusement exécutés, respectivement, par Kemtaan et Niyi, dans leur rage de grandir et de s’imposer artistiquement, mais, le nec plus ultra de la vigueur musicale de fond : Marion Akpo, accompagné par son propre orchestre, dans neuf morceaux magistralement joués, face à une logique de fusion, en expérimentation, entre le côté remarquablement dansant des rythmes traditionnels béninois et l’aspect à voix de la musique classique occidentale, sous la responsabilité du joueur d’harmonica de génie, Meschac Adjaho : ’’Ago miwa houé’’, ’’Je t’aime’’, ’’Djohodo’’, ’’Gbotémi’’, ’’Solémio’’, ’’La fête au village’’, notamment. ’’Mode is art’’ 2015 est désormais très attendu par les surprises que ce Festival réservera.

Crédit photos: ''Mode is art''.


Marcel Kpogodo




Des impressions de quelques représentants de sponsors


Alioune Traoré, Bgfi, au vernissage de l’exposition : « ’’Mode is art’’ donne une visibilité à certains artistes qui n’en ont pas forcément et, ça les aide à développer leur art et, éventuellement, à développer la visibilité de leur pays, ce qui me paraît assez important. Pour ce qui est du soutien de notre institution à cet événement, Bgfi est une banque présente dans quelques pays de l’Afrique centrale et dans d’autres de l’Afrique de l’ouest, dont le Bénin et la Côte d’Ivoire, c’est une banque qui soutient, en fait, tout ce qui est promotion de l’art africain, de la façon de voir africaine, en générale. Cela paraissait donc normal que Bgfi soutienne ’’Mode is art’’, puisque nous sommes une institution africaine qui se veut pour tous les Africains ».


Nicolas Gomez, Mtn, au vernissage de l’exposition : « J’aurais aimé vous dire que tout est très bon. Mais, en fait, c’est magnifique, c’est magnifique et, je ne cesse de m’extasier, depuis tout à l’heure, sur chacune de ces œuvres. J’ai participé à beaucoup d’expositions, de par mon travail aussi, je suis souvent à des vernissages, mais je trouve dans les toiles, dans les tableaux, dans les sculptures, qu’il y a une âme, une sorte de vie, on sent, de la part des auteurs, une grosse émotion. Je regarde, par exemple, depuis tout à l’heure, un jeune homme au bord de la plage et, moi, ça me rappelle un tas de choses … Cela me fait même vivre une mémoire olfactive ; j’ai l’impression de sentir l’odeur de la mer, en regardant juste ce tableau … C’est vous dire comme les tableaux sont assez parlants … Et, le décor est magnifique, j’ai rarement vu ça : c’est dans un jardin, à ciel ouvert, l’éclairage aussi … C’est parfait, c’est parfait ».


Madame Floriane, Air France, au défilé de mode : « J’ai beaucoup aimé ; je pense que ’’Mode is art’’ représente la valeur africaine, cela revalorise la mode africaine. Les tissus sont très beaux, et ils étaient très bien portés. Etant donné que je représente le représentant d’Air France, je transmettrai fidèlement ce que j’ai vu ce soir, et j’espère qu’Air France pourra toujours accompagner ’’Mode is art’’. »


Steve Facia, Fantex, au défilé de mode : « Très belle impression : impression de fierté, impression de bonheur, parce qu’on a vu, effectivement, le tissu ’’Fantex’’ valorisé, ce soir ; ’’Fantex’’ était à l’honneur, Fantex a été travaillé par de grands noms de la mode africaine et internationale, c’est une grande récompense pour nous, nous qui nous occupons de l’histoire de Fantex, de la ligne de Fantex. Impression de bonheur et de chaleur. »



Propos recueillis par Marcel Kpogodo

Rafiy Okéfolahan et Charly Djikou, deux valeurs sûres de l’art béninois

Ils réalisent l'exposition ’’Hwenuxo’’ au ’’Centre’’ de Lobozounkpa


Le vernissage de l’exposition ’’Hwenuxo’’ s’est déroulé le jeudi 13 novembre 2014, en début de soirée, au complexe culturel dénommé ’’Le Centre’’, situé à Lobozounkpa, dans la Commune d’Abomey-Calavi. La manifestation a permis de faire découvrir au public des œuvres, créées sur place, des deux artistes exposants, Rafiy Okéfolahan et Charly Djikou, chez qui il ne fait l’ombre d’aucun doute de l’existence d’un talent leur réservant une carrière explosive.


Rafiy Okéfolahan, à gauche, et Charly Djikou, à droite
Les grandes allées du ’’Centre’’ balisées par des lanternes allumées, de quoi orienter les visiteurs. Ce contexte chaleureux a permis à un grand nombre de personnes, parmi lesquelles des artistes, des connaisseurs de l’art plastique, des journalistes et des curieux, de participer au vernissage de l’exposition ’’Hwenuxo’’, le jeudi 13 novembre dernier, à Lobozounkpa, le quartier de la Commune d’Abomey-Calavi où se situe ’’Le Centre’’.
Prévue pour durer deux mois, cette exposition est le résultat de 30 jours de travail, à travers une résidence de création, de la part de Rafiy Okéfolahan, artiste plasticien, et de Carly Djikou, sculpteur spécialisé dans la pierre. Ceux-ci semblent ne pas avoir ménagé leurs efforts, ce qui a laissé à la dégustation visuelle des visiteurs, du côté de chacun des artistes, un peu moins d’une vingtaine d’œuvres.
Selon le premier, ’’Hwenuxo’’ signifie ’’événement’’, l’histoire vécue avec le lieu de la résidence de création. Et, justement, celle qu’il a choisie de narrer par ses tableaux, réalisés au moyen de l’acrylique sur toile, est celle, tragique et préoccupante, de ce qu’il a nommé « Les kamikazes urbains » qui ne sont personne d’autre que les transporteurs d’essence frelatée, de même que ceux qui en assurent la vente, au bord des routes du Bénin. Un regard profond, d’un tableau à l’autre, au travers des couleurs vives et rayonnantes, laisse percevoir la silhouette de ces déshérités qui, fortement, croient qu’ils n’ont pas d’autre choix, pour vivre, que de mener cette activité dangereuse. Et, pour appuyer cette action de réprobation de cette vision fataliste qu’il réprouve, Rafiy Okéfolahan, d’une part, a émis une installation suggestive, ’’Waba oil building’’, faite d’un pilier vertical construit à partir de bidons et de bouteilles en plastique, comme pour symboliser le matériel de travail de ces ’’kamikazes’’ ; ce pilier héberge, presqu’en son centre, une vidéo, profondément alarmante, déroulant le film macabre de la tuerie orchestrée, en série, par la manipulation approximative, peu précautionneuse, périlleuse et maladroite du produit inflammable qu’est l’essence, par des personnes qui, en réalité, ne sont pas techniquement préparées à cela. D’autre part, il a fait réaliser un graffiti sur l’un des murs latéraux de clôture du ’’Centre’’ : un conducteur de taxi-moto, encombré de bidons d’essence, attachés à son porte-bagages. Cet acte d’insistance artistique témoigne de la forte préoccupation par l’artiste pour cette question de l’écoulement de l’essence frelatée. 
Par ailleurs, la convergence des inspirations a laissé les deux artistes exposants combler le public d’une œuvre collective : ’’Bobo’’.
Charly Djikou, lui, matérialise plus de vingt ans d’expérience, dans son domaine de la sculpture sur pierre, par une série de sculptures réparties dans les salles d’exposition du ’’Centre’’ ; elles sont, soit en granite, soit en marbre. A travers elles, lui qui porte comme fait d’arme essentiel d’avoir réalisé la statue de Toussaint Louverture à Allada, il choisit, en guise de ’’Hwenuxo’’, de relater le quotidien de la vie de l’homme, d’où des titres assez indicatifs : ’’J’observe’’, ’’Les trois amis’’, ’’Les larmes de la pierre noire’’, ’’Le couple’’, ’’La grande gueule’’, ’’Akowé’’, ’’Sêdjinnasso’’, notamment. A en croire les propos de cet autodidacte persévérant, ces fruit si délicieux pour le regard et l’esprit résultent de l’exploitation de la pierre en provenance de plusieurs localités du Bénin : Abomey, Dan, Dassa, Lokossa, ce qui n’est guère facile, surtout qu’il lui faut se protéger, lors de son travail sur ce matériau, contre les tessons, les morceaux de pierre pouvant percer la peau, contre la poussière, entre autres, de même qu’il doit se vêtir particulièrement en portant un protecteur d’oreilles, un cache-nez, des gants, une chemise de manche longue, et qu’il doit s’armer de burin, de marteau, de meule électrique, notamment.

Les artistes Charly Djikou et Rafiy Okéfolahan, échangeant avec leurs visiteurs du Complexe scolaire "La plénitude"
Il faudrait donc s’intéresser davantage à Rafiy Okéfolahan et à Charly Djikou, ces deux artistes d’une démarche et d’une inspiration avérées, dont les autorités d’un complexe scolaire de la place, dénommé ’’La plénitude’’, se sont déplacées pour voir les œuvres si remarquables, un fait de certitude que, sous peu, une certaine jeune pousse ne manquera pas d’emboîter à ces deux génies d’artistes, peu considérés au Bénin. 

Marcel Kpogodo

jeudi 6 novembre 2014

La Journée internationale des Arts plastiques officiellement instituée

 A partir des activités de la Faplag-Bénin

La Journée internationale des Arts plastiques (Jiap) a été officiellement instaurée, à partir du Bénin. C’était au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée, le mardi 4 novembre 2014, à la Médiathèque des diasporas, sis Place du Souvenir, à Cotonou, en présence d’artistes et, notamment, d’autorités du Ministère de la Culture.

De gauche vers la droite, le plasticien, Francis Ahoyo, Jules Koukpodé et Philippe Abayi, en compagnie de Patrick Idohou, Dpac, et de Blaise Tchétchao, Dfac, lors de la cérémonie d'instauration de la Jiap
C’est à Patrick Idohou, Directeur de la Promotion artistique et culturelle (Pac), représentant du Ministre de la Culture, qu’est revenu l’honneur d’instaurer officiellement la Journée internationale des arts plastiques. C’était ce mardi 4 novembre 2014, à la Médiathèque des diasporas, de la Place du Souvenir, dans la Commune de Cotonou, en présence, aussi de Blaise Tchétchao, Directeur du Fonds d’aide à la culture (Fac), Jules Koukpodé, Directeur de la Médiathèque des diasporas, de Philippe Abayi, Président de la Fédération des associations professionnelles des plasticiens et graphistes du Bénin (Faplag-Bénin) dont relève l’initiative. En effet, depuis quelques jours, cette organisation faitière a lancé le processus de l’institution de cette Journée internationale, ceci, qui a abouti, après plusieurs activités : une conférence-débat, le samedi 1er novembre dernier, sur le thème « Voir-Faire-Voir », le lendemain, dimanche, 2 novembre, un atelier de création, ayant engagé près d’une quinzaine d’artistes plasticiens de la jeune génération, béninois, nigérians, togolais, notamment, à partir du thème, « Voir » et, le lundi 3 novembre, la tenue d’une autre conférence-débat, cette fois-ci, sur « La Maison de l’artiste », ce qui a permis au communicateur, Dieudonné Oténia, d’aborder l’organisation et le fonctionnement de cette structure.

Enfin, le mardi 4 novembre, a eu lieu la déclaration officielle de cette Journée internationale des arts plastiques, ce après quoi s’est déroulé le vernissage de l’exposition des œuvres créées, deux jours auparavant. Il reste donc que le combat se fasse pour que les instances internationales, dont l’Organisation des nations unies (Onu), valident la Jiap qui devra, à travers sa célébration, s’imposer à tous les pays du monde. 

Marcel Kpogodo

Les Bma, pour valoriser la musique béninoise authentique

Dans le cadre des activités de l’Association ’’Okpara culture’’


Le vendredi 24 octobre 2014, au cours d’une conférence de presse, tenue à l’auditorium de l’Institut français de Cotonou, Gilles Bokpè, Président de l’Association ’’Okpara culture’’, a annoncé, aux journalistes culturels, le déroulement, sous peu, en 2015, d’un événement musical qui se donnera une envergure fondamentale : le Benin music awards (Bma).

Gilles Bokpè, Promoteur des Bma, en deuxième position, sur la photo, de la gauche vers la droite
Le samedi 24 octobre 2015. Une date que les mélomanes béninois doivent retenir et guetter, avec impatience. Elle est celle de la tenue, très prochaine, des ’’Benin music awards’’, autrement dénommés, les ’’Trophées de la musique béninoise’’. Cette annonce, faite par Gilles Bokpè, Promoteur de l’événement et Président de l’Association ’’Okpara culture’’, a été la substance de la conférence de presse à laquelle il a convié les journalistes culturels, le vendredi 24 octobre dernier. Cette manifestation tenait ainsi lieu de lancement des candidatures des artistes pour le ’’Benin music awards’’, les Trophées de la musique béninoise, un événement pour lequel les chanteurs béninois de tous ordres sont appelés à s’inscrire, de mars à mai 2015, dans 14 catégories : « Meilleur artiste de la musique moderne », « Meilleure collaboration », « Meilleur artiste de celle traditionnelle », pour les sexes masculin et féminin, « Meilleur artiste de la musique moderne d’inspiration traditionnelle », « Meilleur groupe Hip-hop », « Meilleure chorale », « Meilleur slammeur », « Meilleure mélodie immortelle », « Meilleure vidéo », « Meilleur producteur », « Meilleure musique pour le développement », « Meilleur groupe gospel » et « Meilleur arrangeur ».
Ainsi sera publiée, dans la seconde quinzaine du mois de juillet 2015, la liste des différents nominés, dans les catégories précédemment évoquées, ce qui donnera lieu, des 19 au 21 octobre de la même année, à des formations de ceux-ci, avant le déroulement de deux concerts live, les 22 et 23 de ce même mois. A en croire Gilles Bokpè, le 24 octobre se tiendra la tant attendue ’’Nuit de la Récompense’’, au cours de laquelle les Trophées seront décernés, dans chaque catégorie.
Si plusieurs personnalités de haut niveau, du secteur de la musique béninoise, sont partenaires de l’événement, celles parmi lesquelles il faut trouver Oscar Kidjo, Richmir Totah, Gogoyi Akouègnon Prosper, Koffi Adolphe Alladé, il reste à voir de quels fruits sera pourvu l’arbre Bma aux fleurs si prometteuses.

Marcel Kpogodo

Jean-Michel Abimbola sur deux chantiers de réhabilitation de salles de cinéma

Dans le cadre d'une tournée de contrôle


Le vendredi 31 octobre dernier a vu le Ministre de la Culture, Jean-Michel Abimbola, visiter deux chantiers de réhabilitation de salles de cinéma en lieux de spectacle. C’était à Cotonou. Cette personnalité était entourée des membres de son cabinet et des directeurs techniques du Département ministériel.


Jean-Michel Abimbola, suivant les explications du contrôleur de chantier
Le site des ex-Cinémas ’’Le Bénin’’ et ’’Concorde’’ a été visité par le Ministre béninois de la Culture, Jean-Michel Abimbola. C’était dans le cadre de la réhabilitation de ces deux espaces en salles de spectacles. Il s’agit d’un projet piloté par le Fonds d’aide à la Culture, du Ministère de la Culture, de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme.
Dans le premier cas, qui concerne l’ancien Cinéma ’’Le Bénin’’, il était question, pour la première personnalité de ce département ministériel, de lancer les travaux de réhabilitation concernés, pour un coût de 67.813.000 F Cfa, avec ceux-ci qui seront réalisés par la Société ’’Sogec-plus’’.

Pour ce qui est du chantier de l’ex-Ciné ’’Concorde’’, si les travaux de réhabilitation sont complètement terminés, ayant coûté 68.973.000 F Cfa, il reste, selon les propos du responsable du Cabinet de contrôle, ’’Arti-Btp’’, à s’attaquer au second lot consistant à mettre à neuf les sièges de la salle de spectacle de 1390 mètres carrés, sans compter les travaux complémentaires qui permettront l’aménagement intérieur du site, à travers la construction de boutiques, d’une guérite et, notamment, d’un garage pour les véhicules.


Marcel Kpogodo

vendredi 24 octobre 2014

"Le Centre’’ bientôt inauguré sous l'égide de Dominique Zinkpè

Dans le cadre de la mise en place d’espaces de création artistique


Une conférence de presse s’est tenue, le vendredi 17 octobre dernier au Quartier Lobozounkpa, dans la Commune d’Abomey-Calavi. C’était l’occasion pour l’artiste-plasticien, Dominique Zinkpè, d’annoncer l’inauguration prochaine d’un espace culturel dénommé ’’Le Centre’’.

Dominique Zinkpè, au centre, Timothée Grimblat, à sa gauche, Hippolyte Attakoun, à sa droite
Décembre 2014 est le mois au cours duquel sera inauguré l’espace culturel et artistique dénommé ’’Le Centre’’. C’est la substance de l’information apportée par, notamment, le très célèbre artiste-plasticien béninois, Dominique Zinkpè, qui s’en trouve être le Directeur. Cet échange avec les professionnels des médias s’est déroulé au siège de la structure à Lobozounkpa, de la Commune d’Abomey-Calavi.
Selon l’intervenant, ce centre culturel s’étend sur une superficie de 4000 mètres carrés et a déjà bénéficié d’un investissement de 200 millions de Francs Cfa. Subdivisé en trois grands compartiments que sont la bibliothèque, hébergeant une partie ’’Petit musée’’, le bloc de trois ateliers de résidence et, enfin, un mini-bar, il relève d’un domaine octroyé par la Mairie d’Abomey-Calavi.
A en croire toujours ce premier responsable, ’’Le Centre’’ est destiné à accueillir des résidences de création, ce qui permettra aux artistes de disposer d’un espace de réflexion, de recueillement et de conquête de l’inspiration. A cet effet, tous les domaines artistiques seront pris en compte, et ce lieu est prévu pour être un cadre où les professionnels du théâtre pourront préparer leur pièce, où des concerts seront donnés et, aussi, où des projets de films pourront connaître leur concrétisation. De même, il sera un endroit dans lequel un artiste, qui en aurait manifesté la volonté, pourra donner corps à son besoin de développer un projet nouveau, de changer de démarche de travail. Ce sera, en outre, un tremplin pour des artistes confirmés d’accompagner d’autres, jeunes commençants, dans le métier.
Par ailleurs, concernant les critères d’admission, ils sont assez souples ; il suffira pour des candidats à une résidence ou à une activité d’en manifester une demande qui sera étudiée et validée.


Deux artistes déjà en résidence

La conférence de presse a permis à Dominique Zinkpè de présenter aux journalistes deux artistes déjà en résidence, qui préparent leurs travaux pour l’inauguration de décembre prochain : Rafiy Okéfolahan, plasticien, et Charly Djikou, sculpteur de pierre. La visite de leurs ateliers respectifs a permis à l’auditoire de se rendre compte de l’état d’évolution du travail de chacun d’eux.


Des participants aux échanges

Remarquons qu’à la conférence de presse, se tenaient, à la table des organisateurs, Hippolyte Attakoun, Coordonnateur en fin de fonction, de l’espace, et Timothée Grimblat, Directeur artistique du ’’Centre’’ et bras-droit de Robert Vallois, antiquaire français et tête pensante du Projet ; par le biais de l’Organisation non gouvernementale ’’L’Hospitalité et développement (L’hed), il a contribué à lui donner corps, avec, à peu près 85% d’exécution du chantier, à en croire l’ancien Coordonnateur.

Pour ’’Le Centre’’, destiné, comme l’a expliqué Dominique Zinkpè, à « créer une plateforme artistique pour un lien entre les artistes et le public », il ne reste qu’à voir dans quelle mesure ce rêve pourra se réaliser.



Marcel Kpogodo

Le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, un système qui contraint à l’excellence

Une structure culturelle de pointe

A l’épreuve de l’atteinte de défis majeurs, la jeunesse béninoise se fait remarquablement présente. C’est ce que donne l’occasion de constater une structure entièrement culturelle dont les principaux animateurs, des jeunes, témoignent d’un sens inouï de rigueur et d’organisation : le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’ (Caco).

Denis Abiona, Président du Centre artistique et culturel "Oshala"

Une structuration efficace

La promotion de la culture béninoise reste le fondement profond d’une organisation qui a imposé ses preuves : le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’, une association relevant de la Loi 1901, ayant vu le jour, en 2006, s’étant armé de l’objectif de s’illustrer dans les arts de la scène, s’enrichissant de la participation d’une trentaine de membres actifs et, s’illustrant, par excellence, dans l’art du ballet à thème, c’est-à-dire, dans la pièce de théâtre dansée, « le ballet intellectuel ! », s’exclamera quelqu’un. Une connaissance de plus grande proximité avec le système de fonctionnement de cette structure permet de se rendre compte de sa subdivision savante en quatre sous-sections : la danse traditionnelle patrimoniale, la danse contemporaine, l’art dramatique et la musique moderne d’inspiration traditionnelle. Les jeunes dirigeants de ces domaines n’ont pas requis un anonymat vain : respectivement, Raphaël Tokplonou, Clément Kakpo, Humbert Boko et Denis Abiona. Tout est donc bien parti, pour des résultats respectables.

Clément Kakpo, Chef de la Section "Danse contemporaine"
Un système exigent de formation

En dépit de sa naissance récente et de la jeunesse de son équipe dirigeante, le Centre artistique et culturel ’’Oshala’’ ne laisse aucune place à la complaisance, lorsqu’il s’agit de transmettre à des apprenants les précieuses connaissances devant leur permettre de faire leurs preuves dans les arts de la scène. D’abord, l’aspirant au professionnalisme se fait accepter comme simple observateur, pendant 90 jours, et se laisse analyser, après avoir rédigé une bonne demande et avoir été présenté au groupe. Au cours de son évolution, il est l’objet d’une enquête de moralité et, gare aux résultats défavorables pour sa personnalité ! De mauvais échos sur son caractère font renvoyer purement et simplement cet apprenant indélicat. Mais, un petit bémol : on peut le racheter, en cas de repentance et d’un engagement signé à adopter des comportements moraux. Comme l’explique Denis Abiona, Président du Cac ’’Oshala’’, « il ne faut pas tolérer qu’un apprenant se cache derrière la formation pour développer ses caprices, son mauvais caractère ». De même, il fait ressortir qu’à ’’Oshala’’, signifiant, en français, ’’la divinité’’, on ne tolère pas l’usage de stupéfiants tels que la cigarette, le tabac, l’alcool, la drogue, notamment, ce qui fait expulser sans pardon, celui qui s’y adonne. « Quand on est dépendant de cela, on n’est plus soi-même », ne manque pas d’ajouter Clément Kakpo, du haut de son expérience à succès dans la danse contemporaine. Voilà de quoi assainir l’image d’une corporation que beaucoup associent à la manifestation par ses acteurs de comportements déviants. En conclusion, la formation, au Caco, laisse les responsables s’imposer de réussir une relation réellement connivente, une forte collaboration entre l’aspirant à la formation, ses parents et son entourage. Qui aurait pu y croire ? Et, il s’agit d’une organisation où ne vient pas qui veut, étant donné la rigueur qui en caractérise le fonctionnement et la promotion de valeur comme la ponctualité et l’assiduité aux répétitions : « Il vaut mieux être seul que d’être mal accompagné », conclut Abiona, devant la remarque que la rigueur de ce groupe ne lui fait pas une abondante compagnie.

Raphaël Tokplonou, Chef de la Section "Danse traditionnelle"

Des dirigeants ’’baraqués’’

La jeunesse des dirigeants du Cac ’’Oshala’’ peut tromper, mais ils sont des poids lourds dans leur domaine, à commencer par le Président Denis Abiona, Directeur artistique, de surcroît et, Chef de la section ’’Musique moderne’’. N’allez pas croire qu’il est un expositeur de titres ; ancien membre de la célèbre troupe ’’Towara’’, il a participé à plusieurs manifestations internationales, a fait le tour du monde pour des prestations artistiques en danse patrimoniale, est l’auteur d’un album de musique traditionnelle et, l’observateur averti ne manquera de le voir évoluer sur des scènes de danse, à l’heure actuelle, malgré ses humbles vêtements de comptable d’un établissement scolaire de la place, le Complexe scolaire ’’La Synthèse’’, un cadre qui sert aux membres de l’Association à s’entraîner, tenir des événements d’ampleurs variables et à former des scolaires.
Ce Denis Abiona, s’il n’est pas harcelé de questions, parle peu, mais n’en est pas moins percutant quand on le voit évoluer, dans une captation vidéo actuelle, dans un accoutrement de danse, resplendissant. Ce n’est pas non plus Clément Kakpo qui aime s’exhiber, mais ses faits d’armes sont énormes et multiples : père de la formation en danse contemporaine au Bénin, depuis les années 1987-1988, père intellectuel, scientifique des désormais célèbres Richard Adossou, Rachelle Agbossou, entre autres. Quant à Humbert Boko, il s’est dernièrement illustré, à la grande paillotte de l’Institut français de Cotonou, par la comédie musicale, ’’Miriam Makéba’’, et, le succès qu’il en a remporté ne lui monte pas à la tête, son leitmotiv étant de travailler encore plus. Le plus discret de toute l’équipe, devant l’éternel, n’est personne d’autre que Raphaël Tokplonou ; peu loquace, il ne retrouve tous ses repères que sur des scènes de danse où il faut jouer littéralement avec le feu, dans un flot de paroles incantatoires prouvant une initiation sacrée à laquelle les autres dirigeants avouent n’avoir pas échappé, de quoi s’abreuver à la source de la réelle connaissance culturelle séculaire de nos aïeux, et s’enlever les moyens de verser dans l’à-peu-près artistique.
En réalité, ces membres dirigeants du Caco, si, à divers niveaux, ils se connaissent depuis plusieurs années, n’ont fait que se retrouver dans cette association, un véritable creuset d’esprits convergents qu’ils sont, vers le sens de la libre entreprise, eux qui ont fini par s’imposer par leur foi, leur persévérance et par leur réussite artistique, à leurs parents, autrefois réticents à leur orientation à risques.

Humbert Boko, Chef de la Section "Art dramatique"

Une noble ambition  

Des formations diplomantes, désormais. C’est la préoccupation essentielle de cette équipe de jeunes gagneurs qui n’ont jamais postulé à quoi que ce soit dans la fonction publique, mais qui vivent bien de leur vie d’artiste, montrant à leur génération un exemple de prise en charge de soi pour se réaliser, s’épanouir et faire resplendir la nation, eux qui sont les ambassadeurs de la culture de ce pays vers l’Extérieur. A coup sûr, leur foi inébranlable ne manquera pas de leur faire obtenir les moyens et les circonstances favorables à la réalisation de ce défi de formations diplomantes.


Marcel Kpogodo

Dah Aligbonon lance une académie traditionnelle à Bohicon

Dans le cadre de la promotion d'une éducation endogène


Une académie d’obédience traditionnelle a été lancée, le mercredi 8 octobre dernier, à Houawé Ouassaho, dans la Commune de Bohicon, du Département du Zou. C’était à l’initiative du dignitaire des religions endogènes, Dah Aligbonon, sous le couvert de l’Ong ’’Les Récades’’, dont il est le premier responsable.

Dah Aligbonon, à droite, au cours de la cérémonie de lancement
’’Houendotchité’’. Tel est le nom de l’académie de type traditionnel, lancé, le mercredi 8 octobre dernier, à Houawé Ouassaho, dans le Commune de Bohicon, du Département du Zou, par le représentant des religions endogènes, Dah Aligbonon, sous le couvert de l’organisation non gouvernementale, dont il est le Président, l’Ong ’’Les Récades’’. Selon cette personnalité, l’objectif d’une telle initiative, est de « communiquer » et de « faire ressortir l’histoire des réalités de notre pays, de faire connaître l’explication des différentes divinités » de notre pays, le Bénin.
Ceci ne va pas sans un fondement visant à reconditionner complètement le système d’acquisition des connaissances par la jeune génération, ce qui a amené Dah Aligbonon à interpeller vivement les cercles de décision, capables de réussir une telle mission : « Revoyons nos programmes de télévision et ceux de l’Internet, assainissons la haute technologie en évitant, par exemple, la libre diffusion des films pornographiques et celles de violence, mettons au service de nos enfants les moyens nécessaires pour leur éducation et leur épanouissement, ayons la force de caractère d’être à la fois les maîtres et les confidents de nos enfants, ayons l’humilité  d’être l’idéal de nos employés, bref, soyons, autant que nous sommes, des exemples pour notre société ».
Dans des propos aussi enflammés, l’orateur, dans son allocution, n’a pas manqué de fustiger le manque d’intérêt des autorités politiques pour les activités relevant des religions endogènes, avant de préciser que l’académie ’’Houendotchité’’ est ouverte à deux catégories d’étudiants, la première pouvant être formée pour six mois et, la seconde, pour douze, cette structure pédagogique endogène détenant des ouvrages didactiques, notamment, sur les lois de la nature.


Marcel Kpogodo

lundi 20 octobre 2014

Ifè dévoile les morceaux "Ayanfè" et "Biotou", de son album "Témi"

Dans le cadre du Prix "Découvertes Rfi"


L’artiste béninois de la musique, Ifè, finaliste du Prix ’’Découvertes Rfi’’, à deux doigts de détenir la consécration, nous dévoile profondément ses deux morceaux ’’Ayanfè’’ et ’’Biotou’’, grâce auxquels elle est devenue finaliste. De même, elle nous présente tous les dignes ’’faiseurs’’ de l’album, "Témi", hébergeant ces deux titres et, ainsi de suite …

Ifè, irrésistible, sur scène ... (Photo de Sophie Négrier)
Stars du Bénin : Bonjour Ifè. Etant donné que tu es finaliste du Prix "Découvertes Rfi", peux-tu nous parler de chacun des titres, "Ayanfè" et "Biotou", qui t'ont permis d'accéder à cette situation? Que signifie "Ayanfè"? Que signifie "Biotou"? Dans quelle langue du Bénin ces titres sont-ils?



Ifè : Tout d’abord, je souhaiterais dire que je suis très honorée de faire partie des dix artistes finalistes du Prix "Découvertes Rfi". C’est un concours qui est très attendu par les musiciens du continent. Il apporte de la visibilité médiatique et donne la possibilité au lauréat de faire une tournée africaine.

J’ai donc concouru pour ce prix avec Témi, mon premier album. Il comporte douze titres et les membres du Jury du Prix ’’Découvertes’’, présidé par Fally Ipupa, ont choisi de mettre en compétition les deux titres Ayanfé et Biotou. Je suis heureuse qu’il s’agisse de ces titres là car ils ’’groovent’’ bien et donnent envie de danser (Rires).

Témi est un album que j’ai écrit en yorouba, ma langue maternelle. ’’Biotou’’ veut dire, en quelque sorte, « Passe à droite » et, Ayanfé, qui signifie « La destinée ».



Quel est le message qu'ils portent ? Quelle leçon tu voudrais en faire tirer par le public ?



Je ne sais pas si je peux donner des leçons à qui que ce soit (Rires).
Mais, dans ces deux morceaux, comme dans les autres titres de l’album Témi, je m’inspire de ce que j’ai vécu ou de ce que je vois autour de moi. J’évoque des situations de mon propre parcours ou celles dont je suis le témoin.

Dans le titre Biotou, je parle des doutes que l’on peut avoir quand on est amené à faire des choix. Dans notre vie personnelle ou professionnelle, on s’est tous demandé, à un moment donné, le meilleur chemin à emprunter. Le meilleur moyen de le savoir est de suivre son intuition, d’écouter son cœur, en quelque sorte.

Pour Ayanfé, j’évoque l’histoire d’une femme qui a été «détournée» de son amour et qui, pour finir, lui reviendra. Tout est écrit et, quoique la main de l’Homme puisse faire, ce qui est pour toi t’appartient et te revient.


Quels rythmes tu joues dans chacun de ces deux morceaux ? De quelle région du Bénin sont-ils?




Le rythme emprunté pour Ayanfé est le Juju et, pour Biotou, un mélange de Juju et d’Akpala. Deux rythmes de la région de Porto-Novo. En même temps, au cours de l’histoire, les hommes se sont déplacés en emportant avec eux leur culture et, notamment, leur musique. Ayanfé est proche de ce que l’on entend au Brésil, par exemple. C’est sans doute pour cette raison qu’au-delà des mots prononcés en yoruba, ma musique parle au delà des frontières.



Toi-même, Ifè, de quelle région du Bénin es-tu originaire ?


Mon nom de naissance est Awoulath Alougbin. Je suis de Porto-Novo, 100 % béninoise !





Selon toi, quels ont été les atouts artistiques qui t'ont permis d'être ainsi distinguée ?

C’est un peu difficile de répondre à cette question. Il y a de très bons musiciens et chanteurs sur le continent aux qualités artistiques incroyables. Ce que je sais, c’est que, dans ma démarche artistique, qu’il s’agisse de la danse ou de la musique, je ne cherche pas à ressembler à quelqu’un. Je suis moi ! J’ai d’ailleurs intitulé ce premier album Témi, qui signifie, en yoruba, « De moi », parce que je le ressens comme une partie de moi-même. C’est un album très personnel, qui me ressemble.

Un morceau ou un album, c’est, surtout un travail d’équipe. L’arrangeur, les musiciens, les chœurs, les ingénieurs du son, le manager, l’attaché de presse, les photographes, … Bref, il y a une multitude de personnes et de métiers qui travaillent à la réalisation d’un album.
Ma maison de production É&A Music, dirigée par Elise Daubelcour, a tout orchestré. J’ai eu la chance  exceptionnelle d’être accompagnée, pour ce premier album, par Lionel Louèkè, qui a réalisé les arrangements. Des musiciens béninois incroyables ont joué sur cet album  : Lionel Louèkè, à la guitare, Magloire O. Ahouandjinou, à la trompette, Manu Falla, à la basse, Josaphat Christian, aux percussions et, à la batterie, et Didier S. Ahouandjinou, au clavier. Les très belles voix d’Adunni Néfertiti, du Nigéria, et, Raphaël Houédécoutin, m’ont également accompagnée. Gérard Fanouvi, le magicien des sons, a réalisé les enregistrements à Cotonou. Je pense que c’est un peu de chacune de ces personnes qui m’ont permis, aujourd’hui, d’être parmi les dix finalistes du Prix ’’Découvertes Rfi’’.


Quel message as-tu pour tous afin de les amener à voter massivement pour toi ?



C’est un honneur pour moi de représenter, cette année, le Bénin, comme d’autres l’ont fait, avant moi, notamment, le Trio Tériba ou Sessimè. Si vous aimez ma musique et si vous souhaitez voir le Bénin à la première place, votez Ifé sur le site www.prixdecouvertes.com !



Propos recueillis par Marcel Kpogodo