Pour des manifestations d'un haut niveau
Le Bénin a accueilli,
des 7 au 9 novembre 2014, la troisième édition d’un événement culturel d’une conception
peu conventionnelle : ’’Mode is art’’. Il a donné lieu à trois soirées de
manifestation artistique ayant permis de faire découvrir les productions
d’intérêt de plusieurs artistes, dans trois secteurs différents.
Lionel Ferréol Yamadjako, à droite, échangeant avec des visiteurs, au cours du vernissage |
En trois cadres différents,
la ville de Cotonou s’est enrichie de la réussite de trois grands compartiments
de manifestations artistiques. C’est dans le cadre du Festival ’’Mode is art’’,
conçu par la consultante, Bizou Ahouanmènou, et la styliste-modéliste
béninoise, Michèle Ologoudou, alias Weni. Il s’est déroulé des 7 au 9 novembre
derniers.
Dans la soirée du 7
novembre, le domicile, artistiquement aménagé, de l’ancienne fonctionnaire
internationale, Agniola Zinsou, sis Quartier Jak, à Akpakpa, a servi de cadre
au vernissage de l’exposition du Festival, cette manifestation qui a permis de
mettre en scène trois artistes, plus précisément, deux, plasticiens, et un
sculpteur du fer.
Le premier de ces
artistes plasticiens, Lionel Ferréol Yamadjako, alias Yamferlino’s, est Béninois.
Trentenaire et sélectionné, à l’effet de cette exposition, par le plasticien
confirmé, Charly d’Almeida, il a présenté à l’appréciation des visiteurs 6
tableaux réalisés selon la démarche de l’acrylique et du pastel à huile,
débordant qu’il s’est montré d’une énergie de restitution d’où surnage le thème
du mannequin, ce que montre la trilogie ’’Model’’ et qui se convertit en
’’Model 1’’, ’’Model 2’’, ’’Model 3’’. S’identifiant entre figuration et
abstraction, il a, en outre, élargi ses thèmes d’inspiration à une notion
religieuse comme la Tabaski et à un certain appel de l’être humain à
l’humilité. Comme s’inscrivant dans une logique purement ’’modiste’’ ou
styliste, il a fait de la sorte de tunique dont on le voyait vêtu, le soir du
vernissage, une œuvre d’art d’expression de sa démarche de travail, lui qui,
selon ses dires, depuis 5 ans, designer de son état, investit le domaine de la
mode. Lionel Frréol Yamadjako, voilà un visage frais de la peinture béninoise,
qui a fait l’objet d’une véritable révélation.
Dans un registre
puissamment plus figuratif et réaliste, le plasticien nigérian, Lekan Onabanjo,
à travers 8 tableaux, s’est inscrit dans une logique d’expression de la vie
quotidienne à Ibadan, sans manquer de marquer un vif intérêt pour la nature
végétale, de même qu’il a campé un décor, spécifiquement, de plage, avec un
talent se manifestant par l’entrée instantanée du visiteur dans cet univers,
pratiquement onirique.
Bizou Ahouanmènou |
Enfin, pour la soirée
du vernissage, le sculpteur béninois, Philippe Houédanou , par une dizaine d’œuvres d’un fer travaillé à luire modestement,
sombrement, a ravivé un cri de fort appel à la sauvegarde de l’environnement.
Les 8 et 9 novembre …
Le samedi 8 novembre
2014, ’’Mode is art’’ a établi ses quartiers au ’’Novotel Ibis’’, pour un spectacle
d’un niveau relevé sur le T, laissant quatre séries de mannequins présenter,
respectivement, le génie de stylistes africains qui, de manière spécifique, ont
régalé le public de leurs créations. Adama Paris, Sénégalaise vivant à Paris, dans
sa nouvelle collection, d’un peu plus de la dizaine de modèles, a su mettre en
valeur le tissu ’’Fantex’’, sans oublier le Camerounais Anggy Haîf qui, dans
une ouverture en masques africains, a ravi les femmes, de même que les
Béninoises, Fel’in, s’étant intéressée aux deux sexes et Weni, inspirant aux
femmes de nouveaux modèles de robes.
Marion Akpo, en plein concert |
Dans la soirée du 9
novembre, changement radical de décor pour la Place du Souvenir, ex-Place des
Martyrs, de Cotonou. Pour de la musique, de la jeune génération béninoise,
cette fois-ci. Deux morceaux, laborieusement exécutés, respectivement, par
Kemtaan et Niyi, dans leur rage de grandir et de s’imposer artistiquement,
mais, le nec plus ultra de la vigueur musicale de fond : Marion Akpo, accompagné
par son propre orchestre, dans neuf morceaux magistralement joués, face à une
logique de fusion, en expérimentation, entre le côté remarquablement dansant
des rythmes traditionnels béninois et l’aspect à voix de la musique classique
occidentale, sous la responsabilité du joueur d’harmonica de génie, Meschac
Adjaho : ’’Ago miwa houé’’, ’’Je t’aime’’, ’’Djohodo’’, ’’Gbotémi’’, ’’Solémio’’,
’’La fête au village’’, notamment. ’’Mode is art’’ 2015 est désormais très
attendu par les surprises que ce Festival réservera.
Crédit photos: ''Mode is art''.
Marcel Kpogodo
Des impressions de
quelques représentants de sponsors
Alioune Traoré, Bgfi,
au vernissage de l’exposition : « ’’Mode is art’’ donne une
visibilité à certains artistes qui n’en ont pas forcément et, ça les aide à
développer leur art et, éventuellement, à développer la visibilité de leur
pays, ce qui me paraît assez important. Pour ce qui est du soutien de notre
institution à cet événement, Bgfi est une banque présente dans quelques pays de
l’Afrique centrale et dans d’autres de l’Afrique de l’ouest, dont le Bénin et
la Côte d’Ivoire, c’est une banque qui soutient, en fait, tout ce qui est
promotion de l’art africain, de la façon de voir africaine, en générale. Cela
paraissait donc normal que Bgfi soutienne ’’Mode is art’’, puisque nous sommes
une institution africaine qui se veut pour tous les Africains ».
Nicolas Gomez, Mtn, au
vernissage de l’exposition : « J’aurais aimé vous dire que tout est très
bon. Mais, en fait, c’est magnifique, c’est magnifique et, je ne cesse de
m’extasier, depuis tout à l’heure, sur chacune de ces œuvres. J’ai participé à
beaucoup d’expositions, de par mon travail aussi, je suis souvent à des
vernissages, mais je trouve dans les toiles, dans les tableaux, dans les sculptures,
qu’il y a une âme, une sorte de vie, on sent, de la part des auteurs, une
grosse émotion. Je regarde, par exemple, depuis tout à l’heure, un jeune homme
au bord de la plage et, moi, ça me rappelle un tas de choses … Cela me fait
même vivre une mémoire olfactive ; j’ai l’impression de sentir l’odeur de
la mer, en regardant juste ce tableau … C’est vous dire comme les tableaux sont
assez parlants … Et, le décor est magnifique, j’ai rarement vu ça :
c’est dans un jardin, à ciel ouvert, l’éclairage aussi … C’est parfait, c’est
parfait ».
Madame Floriane, Air France,
au défilé de mode : « J’ai beaucoup aimé ; je pense que ’’Mode
is art’’ représente la valeur africaine, cela revalorise la mode africaine. Les
tissus sont très beaux, et ils étaient très bien portés. Etant donné que je
représente le représentant d’Air France, je transmettrai fidèlement ce que j’ai
vu ce soir, et j’espère qu’Air France pourra toujours accompagner ’’Mode is
art’’. »
Steve Facia, Fantex, au
défilé de mode : « Très belle impression : impression de fierté,
impression de bonheur, parce qu’on a vu, effectivement, le tissu ’’Fantex’’
valorisé, ce soir ; ’’Fantex’’ était à l’honneur, Fantex a été travaillé
par de grands noms de la mode africaine et internationale, c’est une grande
récompense pour nous, nous qui nous occupons de l’histoire de Fantex, de la
ligne de Fantex. Impression de bonheur et de chaleur. »
Propos recueillis par
Marcel Kpogodo