Dans le cadre du Prix "Découvertes Rfi"
L’artiste
béninois de la musique, Ifè, finaliste du Prix ’’Découvertes Rfi’’, à deux
doigts de détenir la consécration, nous dévoile profondément ses deux morceaux ’’Ayanfè’’
et ’’Biotou’’, grâce auxquels elle est devenue finaliste. De même, elle nous
présente tous les dignes ’’faiseurs’’ de l’album, "Témi", hébergeant ces deux titres et, ainsi de suite …
Ifè, irrésistible, sur scène ... (Photo de Sophie Négrier) |
Ifè :
Tout d’abord, je souhaiterais dire que je suis très honorée de faire partie des
dix artistes finalistes du Prix "Découvertes Rfi". C’est un concours qui est très
attendu par les musiciens du continent. Il apporte de la visibilité médiatique et
donne la possibilité au lauréat de faire une tournée africaine.
J’ai donc concouru pour ce prix avec
Témi, mon premier album. Il comporte
douze titres et les membres du Jury du Prix ’’Découvertes’’, présidé par Fally Ipupa,
ont choisi de mettre en compétition les deux titres Ayanfé et Biotou. Je suis
heureuse qu’il s’agisse de ces titres là car ils ’’groovent’’ bien et donnent
envie de danser (Rires).
Témi
est un album que j’ai écrit en yorouba, ma langue maternelle. ’’Biotou’’ veut
dire, en quelque sorte, « Passe à droite » et, Ayanfé, qui signifie « La
destinée ».
Quel
est le message qu'ils portent ? Quelle leçon tu voudrais en faire tirer par le public ?
Je ne sais pas si je peux donner des
leçons à qui que ce soit (Rires).
Mais, dans ces deux morceaux, comme
dans les autres titres de l’album Témi,
je m’inspire de ce que j’ai vécu ou de ce que je vois autour de moi. J’évoque
des situations de mon propre parcours ou celles dont je suis le témoin.
Dans le titre Biotou, je parle des doutes que l’on peut avoir quand on est amené
à faire des choix. Dans notre vie personnelle ou professionnelle, on s’est tous
demandé, à un moment donné, le meilleur chemin à emprunter. Le meilleur moyen
de le savoir est de suivre son intuition, d’écouter son cœur, en quelque sorte.
Pour Ayanfé, j’évoque l’histoire d’une femme qui a été «détournée» de
son amour et qui, pour finir, lui reviendra. Tout est écrit et, quoique la main
de l’Homme puisse faire, ce qui est pour toi t’appartient et te revient.
Quels
rythmes tu joues dans chacun de ces deux morceaux ? De quelle région du Bénin sont-ils?
Le rythme emprunté pour Ayanfé est le Juju et, pour Biotou, un mélange de Juju et d’Akpala.
Deux rythmes de la région de Porto-Novo. En même temps, au cours de l’histoire,
les hommes se sont déplacés en emportant avec eux leur culture et, notamment,
leur musique. Ayanfé est proche de ce
que l’on entend au Brésil, par exemple. C’est sans doute pour cette raison
qu’au-delà des mots prononcés en yoruba, ma musique parle au delà des
frontières.
Toi-même,
Ifè, de quelle région du Bénin es-tu originaire ?
Mon nom de naissance est Awoulath Alougbin. Je suis de
Porto-Novo, 100 % béninoise !
Selon
toi, quels ont été les atouts artistiques qui t'ont permis d'être ainsi
distinguée ?
C’est un peu difficile de répondre à
cette question. Il y a de très bons musiciens et chanteurs sur le continent aux
qualités artistiques incroyables. Ce que je sais, c’est que, dans ma démarche
artistique, qu’il s’agisse de la danse ou de la musique, je ne cherche pas à
ressembler à quelqu’un. Je suis moi ! J’ai d’ailleurs intitulé ce premier
album Témi, qui signifie, en yoruba,
« De moi », parce que je le ressens comme une partie de moi-même.
C’est un album très personnel, qui me ressemble.
Un morceau ou un album, c’est, surtout
un travail d’équipe. L’arrangeur, les musiciens, les chœurs,
les ingénieurs du son, le manager, l’attaché de presse, les photographes, … Bref,
il y a une multitude de personnes et de métiers qui travaillent à la
réalisation d’un album.
Ma maison de production É&A Music, dirigée par Elise
Daubelcour, a tout orchestré. J’ai eu la chance
exceptionnelle d’être accompagnée, pour ce premier album, par Lionel
Louèkè, qui a réalisé les arrangements. Des
musiciens béninois incroyables ont joué sur cet album : Lionel Louèkè, à la guitare, Magloire O.
Ahouandjinou, à la trompette, Manu Falla, à la basse, Josaphat Christian, aux
percussions et, à la batterie, et Didier S. Ahouandjinou, au clavier. Les très
belles voix d’Adunni Néfertiti, du Nigéria, et, Raphaël Houédécoutin, m’ont
également accompagnée. Gérard Fanouvi, le magicien des sons, a réalisé les
enregistrements à Cotonou. Je pense que c’est un peu de chacune de ces
personnes qui m’ont permis, aujourd’hui, d’être parmi les dix finalistes du
Prix ’’Découvertes Rfi’’.
Quel
message as-tu pour tous afin de les amener à voter massivement pour toi ?
C’est un honneur pour moi de
représenter, cette année, le Bénin, comme d’autres l’ont fait, avant moi,
notamment, le Trio Tériba ou Sessimè. Si vous aimez ma musique et si vous
souhaitez voir le Bénin à la première place, votez Ifé sur le site
www.prixdecouvertes.com !
Propos recueillis par Marcel Kpogodo