A partir du samedi 18
juillet 2015
Après 5 ans de silence,
l’artiste béninois Hervé Alladayè, alias Hodall Béo, met sur le marché le ’’Carica
show’’ 2, l’humoristique dessin animé s’illustrant par une satire des mœurs socio-politiques.
Mais, la particularité de cette édition reste que le nouvel album n’est
exploitable par le public que par des projections en salle démarrant le samedi
18 juillet prochain à Cotonou. Voilà l’information primordiale qui ressort de
cette interview qu’il a accepté de nous accorder.
La pochette du ''Carica show '' 2 |
Stars du Bénin :
C’est brûlant, c’est tout chaud, tu viens de sortir le 2ème album de
la bande dessinée humoristique ’’, Carica show’’, après 5 années de silence. A
ce que nous avons appris, tu entrevois des conditions innovantes de diffusion
du ’’Carica show’’ 2. Qu’en est-il réellement ?
Hodall
Béo :
Le ’’Carica show’’ 2 reste dans la même logique que le 1, mais, seulement, c’est
un peu différent, parce que ce ’’Carica show’’ a la particularité d’être un
film qui ne sera pas disponible facilement sur Cd, il sera plutôt projeté en
salle, pour vraiment permettre aux gens de venir dans l’ambiance d’une salle. C’est
pour recréer l’univers de ces cinémas qui sont fermés, aujourd’hui, au Bénin ;
on essaie donc de recréer cette atmosphère où les gens pourront s’amuser, rire
ensemble autour de faits socio-politiques qui minent notre pays. C’est vraiment
un ’’Carica show’’ de rassemblement, pour retrouver une ambiance perdue, une
ambiance de salle sombre dans laquelle on s’émeut, on joue, on rit et on
partage une émotion.
Le
samedi 18 juillet prochain est le jour prévu pour la première projection de ce
film. Où l’événement se déroulera-t-il ?
Cet événement se
déroulera dans l’enceinte du bâtiment de ’’La Maison de l’entreprise’’, situé
derrière le Stade de l’Amitié de Kouhounou. En venant du quartier Vèdoko, comme
si vous alliez à Zogbo, vous bifurquez à gauche et vous vous retrouvez sur la
voie pavée passant derrière le Stade, et vous empruntez la 1ère rue
à votre droite. Au fond de celle-ci, toujours à droite, vous trouvez l’immeuble
à façade bleue de ’’La Maison de l’entreprise’’. C’est au 2ème étage
de ce bâtiment qu’est installée la salle de cinéma de ’’Reliefs entertainment’’,
qui propose le ’’Carica show’’ 2.
Sur
la pochette du nouvel album, on voit une caricature qui semble être celle du
Chef de l’Etat, Boni Yayi et, c’est un Président en larmes. En outre, en bas de
la pochette du Cd, on lit quelques mots : « Coton, courant, lépi,
même galère ». Que supposent ces éléments par rapport au contenu du ’’Carica
show’’ 2 ?
Le ’’Carica show’’ 2
est un court métrage d’au plus 25 minutes, qui permet de camper une certaine
actualité ; il s’agit de notre réalité, avec le personnage du ’’Buffle’’
qu’on connaît très bien, qui est en larmes parce qu’il connaît toujours des
sévices, des difficultés, l’Opposition ne le lâchant pas et, lui-même étant aux
abois, surtout que, bientôt, c’est la fin du mandat. Tout cela, mis ensemble,
lui fait un bilan qui le met en émotion et qui lui fait peur.
Hervé Alladayè, alias Hodall Béo |
Selon
ce que tu nous as confié, cette projection sera faite à 500 Francs par
personne, mais le choix de faire connaître le nouvel album du ’’Carica show’’ par
les projections en salle serait lié aux difficultés que tu as connues, lors de
l’édition du ’’Carica show’’ 1 …
Oui, lors de la
publication du ’’Carica show’’ 1, sous forme de Cd, il s’est fait qu’il fallait
rester dans une certaine dynamique commerciale, ce qui nécessitait sa distribution
sur toute l’étendue du territoire national. Cela ne s’est pas réalisé parce que
le dessin animé n’est pas du tout connu chez nous comme un genre
cinématographique à part entière.
Entre autres, il y a
aussi le désir de pouvoir mieux capitaliser des ressources afin que le
distributeur ne s’accapare pas la part belle du produit, de façon à ce que le
concepteur et les acteurs puissent profiter un peu mieux des revenus de la
vente de ce produit. Ainsi, nous centralisons la distribution à notre niveau, sous
forme de projection ; avec un distributeur, on n’a pas toujours le
feed-back du public, on ne sait pas s’il a aimé le film, comment il le trouve, ce
qu’il aimerait voir, …
En fait, concernant
cette relation directe avec les gens, on peut toutefois capter tout ce qu’ils
veulent. Autre chose : le ’’Carica show’’ 1 a été victime de la piraterie ;
aujourd’hui, il est présent sur tous les petits téléphones, on peut le
visualiser quand on veut. Donc, la piraterie a tellement pris le devant que nous
ne sommes pas rassurés que le produit ne retournera pas à elle, si on l’éditait
sur Cd. Le mieux est d’endiguer, d’empêcher le phénomène de la piraterie de
nous rattraper et de nous empêcher de pouvoir exister. Chaque produit
commercial ayant sa stratégie de distribution, selon les exigences que cela
demande. Nous prenons ainsi des dispositions pour être encore plus capables de
produire continuellement le ’’Carica show’’ et de ne pas nous arrêter, comme on
l’a fait, pendant 5 ans, avant de pouvoir encore avoir l’énergie de sortir un
nouvel album.
Si les Béninois peuvent
nous faire confiance, s’ils peuvent adopter le fait de se déplacer pour aller
voir le film, ce sera bon ; venir partager avec nous ces instants de
distraction serait nous accompagner et nous soutenir. Nous leur en serons
reconnaissants, en produisant régulièrement du contenu.
Pour
une soirée de projection comme celle qui aura lieu le samedi 18 juillet
prochain, il y aura plusieurs séances de visualisation. Comment cela va-t-il se
passer ?
Les séances commencent
à 15h et s’achèvent à 20h ; Toutes les 30 minutes, il y aura une nouvelle
projection de l’album. Donc, ceux qui ne seront pas à l’heure pourront se
rattraper, 30 minutes plus tard, avec un autre groupe de personnes qui
entreront en salle. De façon continue, les groupes vont se relayer et tout le
monde sera satisfait, avec un peu de patience, les temps que les précédents
sortent pour qu’on puisse accueillir les nouveaux entrants. Ce sera donc une
sorte de projections alternées, les samedis après-midi et les dimanches, au même
moment. Il en sera ainsi durant tout le mois de juillet. Mais, dans la semaine
ouvrable, il n’y aura pas de projection. Ce sera plutôt le cas, les weekends,
parce que les gens veulent bien s’amuser, sortir, se distraire ; à ces
occasions, ce serait bon de pouvoir les accueillir et leur permettre de se
détendre un peu, avec le ’’Carica show’’.
Quel
appel as-tu donc à lancer au public ?
Nous demandons au
public de se déplacer, de ne pas tenir compte de la pluie, et de venir
constater que le travail a progressé et que les réalités socio-politiques sont
toujours en évolution et que le contenu du ’’Carica show’’ relaie ces réalités.
Ils pourront vraiment beaucoup rire, se détendre, parce que le rire est très
important. Comme le dit le ’’Carica show lui-même, « faut pas fâcher, nous s’amuser ».
Donc, c’est juste pour s’amuser que nous sommes là.
Propos recueillis par
Marcel Kpogodo